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541 SUR L'EPITRE AUX GALATES. 542 Or il adiouste, Iesus Christ donc a moyenne entre Dieu et les hommes, à fin que les poures pécheurs trouvassent quelque allégement, encores qu'ils eussent des remords pour estre troublez du iugement de Dieu, que neantmoins ils fussent esiouis, voyant que Dieu leur offroit un médiateur par lequel ils pouvoyent obtenir grace pour venir à luy. Mais aussi Iesus Christ est nostre Mediateur d'une autre façon, c'est que Dieu s'est tousiours communiqué par luy aux hommes. Car il y a une telle distance entre Dieu et nous, attendu que nous sommes aliénez de luy par le péché, que nous ne pouvons pas avoir accès à luy: et il ne descendra pas à nous de son costé, si ce n'est par le Mediateur, comme aussi il est monstre en la vision de Iacob au 28. chap, de Genese, b. 12, car il est là dit que Iacob vit une eschelle sur laquelle estoit assis Dieu en sa maiesté, et que les Anges descendoyent par ceste eschelle en bas et montoyent en haut. Or il n'y a nul doute qu'en ceste figure là ou image nostre Seigneur Iesus Christ n'ait esté représenté à Iacob pour declarer que les hommes sont bannis du royaume de Dieu, iusques à ce qu'il y ait un moyen qui attouche et haut et bas, comme nostre Seigneur Iesus Christ, qui est Dieu manifesté, d'un costé surmonte tous les cieux, et de l'autre oosté il est conioint avec nous, d'autant qu'il a vestu nostre nature, et s'est fait homme mortel, voire mesmes fragile, excepte péché: combien qu'il soit sans macule, si est-ce qu'il a soustenu et porté nos infirmitez. Ainsi donc voilà comme la Loy desia a esté donnée par la main de nostre Seigneur Iesus Christ. Puis qu'ainsi est-il, s'ensuit qu'il n'y a nulle contrariété entre la Loy et l'Evangile. Car Iesus Christ s'accordera tousiours avec soy-mesme, et ne sera point variable. Or regardons à ce que sainct Paul adiouste, Que le Mediateur n'est point d'un, mais Dieu est un. En disant que le Mediateur n'est pas d'un, il signifie que nostre Seigneur Iesus Christ est venu pour rassembler tout ce qui estoit dissipé et au ciel et en la terre: comme aussi il en parle au premier chap, des Colossiens. Vray est qu'on a entendu ce passage, que Iesus Christ n'avoit pas une seule nature, ou bien que s'il estoit Mediateur des hommes, ce n'est pas à dire qu'il y eust diversité entre la Loy et l'Evangile: mais sans difficulté sainct Paul a ici voulu rassembler les Iuifs et les Payens, comme s'il disoit, Iesus Christ a esté Mediateur quand la Loy a esté publiée, comme c'a esté par son moyen que Dieu a, voulu humilier les hommes, à fin qu'ils fussent partioipans de sa grace. Mais notons que nostre Seigneur Iesus qui a esté tousiours Mediateur quand il a donné sa Loy aux Iuifs, il a eu quant et quant un office qui a plus longue estendue: c'est à sçavoir qu'il devoit rassembler et reunir les Payens qui estoyent aliénez de Dieu. Car combien que pour un temps, Dieu ait préféré le lignage d'Abraham à tout le reste du monde: toutesfois si est-ce que nostre Seigneur en la fin nous a fait participans du salut duquel nous estions eslongnez, et a falu que nous qui estions loin fussions recueillis: comme ceux qui auparavant avoyent esté prochains. Et voilà pourquoy sainct Paul en l'autre passage appelant Iesus Christ nostre paix, a dit qu'il nous a conioints et unis à Dieu, voire ceux qui auparavant estoyent desia approchez, comme les Iuifs qui avoyent la Loy, et ceux qui estoyent du tout divisez: ceux qui n'avoyent nulle accointance avec Dieu, en la fin ont esté rassemblez au corps de l'Eglise à sa venue: et ceux qui auparavant estoyent séparez de longue distance, non seulement d'avec Dieu, mais les uns d'avec les autres. Or maintenant nous voyons l'intention de sainct Paul: mais pour bien faire nostre profit de ce passage notons que comme Dieu a donné sa Loy par les Anges, qu'aussi ils seront tesmoins contre nous quand la Loy aura esté inutile, et que nous n'en aurons tenu conte, et que mesmes nous l'aurons comme foulée au pié. Les Anges donc seront armez pour demander vengeance à Dieu de nostre impieté et de nostre rebellion: car ce n'a pas esté un ieu de petis enfans, quand Dieu a voulu que ses Anges fussent là assistans lors que la Loy a esté publiée. C'a esté donc à fin qu'on la receust en toute reverence. Or il est vray que nous ne pouvons pas satisfaire à ce qu'elle nous commande: et si nous-nous arrestions-là, nous serions plongez en la mort éternelle, nous serions abysmez du tout en desespoir. Mais en premier lieu quand Dieu nous fait la grace de nous enseigner de sa volonté, à fin que nous discernions entre le bien et le mal, baissons tous le col, et recevons le ioug que Dieu nous met sus, à fin que nous luy soyons suiets. Voilà pour un item. Et puis que la Loy nous picque et nous solicite, quand nous serons froids, qu'il y aura telle paresse et tardiveté en nous, que nous ne pourrons venir à Dieu, qu'un chacun regarde bien à soy, et que soir et matin nous réduisions en memoire les commandemens de Dieu, à fin de nous redargues Que donc nous pensions de plus près à nous, d'autant que les Anges veillent et nous guettent, et ne souffrirons point qu'après avoir esté employez de Dieu à un tel office, c'est de rendre la Loy authentique, que nous la mesprisions, et qu'elle soit comme en opprobre, comme si c'estoit une chose de néant. Au reste quant à ce que la Loy nous maudit, sçachons que devant les Anges de paradis nous serons confus, encores que les hommes nous prisent et nous applaudissent. Quand donc nous
543 SERMONS 544 aurons tout le monde favorable, ce ne sera rien : car pourquoy est-ce que Dieu a voulu que tous ses Anges comparoissent à la publication de sa Loy, sinon à fin que nous apprenions d'avoir bonté de nos péchez, et que cela nous humilie à bon escient, et que nous cerchions tout nostre salut en nostre Seigneur Iesus Christ? Et au reste quand il est dit que nostre Seigneur Iesus Christ a esté le Mediateur de la Loy, asseurons nous que si nous avons tout nostre refuge à sa grace, qu'il ne faut pas craindre que la Loy ait plus nulle vertu pour nous condamner, et pour dominer mesmes sur le péché. Car il nous doit souvenir de ce que dit sainct Paul au 15. chap. g. 56 de la premiere Epistre aux Corinthiens, que la Loy est la vigueur du péché, qu'elle aiguise le péché, tellement que nous en sommes navrez mortellement. Puis qu'ainsi est donc, si nous n'avions ce qui nous est ici remonstré pour consolation, il est certain que nous serions pressez d'une telle frayeur, que nous ne pourrions pas estre asseurez de nostre salât, combien que les promesses nous fussent offertes en nostre Seigneur Iesus Christ: car nous ferions tousiours comparaison des choses opposites: nous mettrions la Loy en balance, pour dire, comment? la Loy n'a elle pas esté donnée de Dieu? • Or Dieu nous condamne par icelle. Combien donc que nostre Seigneur Iesus Christ vienne au remède, si ne semble-il point que nous soyons eschappez: nous aurons donc tousiours quelque trouble, mais quand nous regardons que nostre Seigneur Iesus a esté Mediateur pour publier la Loy, cela nous monstre que si auiourd'huy il est nostre advocat, il sera aussi pour nous absoudre: tellement qu'il ne faut point que nous soyons esperdus après que Dieu a prononcé sentence de malediction, que nous soyons là opprimez de tormens et d'angoisses, comme si le mal estoit incurable : mais sçachons que nostre Seigneur Iesus Christ s'accordera trèsbien à faire tous les deux, c'est à sçavoir que nous soyons confus pour estre enseignez à humilité, et cependant que nous soyons certifiez de nostre salut. Et ainsi apprenons, quand nous serons abbatus, qu'il n'y a moyen de nous relever, sinon de cognoistre que celuy qui a esté establi Mediateur pour publier la Loy, nous est auiourd'huy manifesté avec tel office, et qu'il nous le fera sentir par experience. Et au reste sçachons qu'il n'est point Mediateur d'une seule nation, mais de tout le monde: • comme nous sommes creatures de Dieu. Il est vray que par le péché d'Adam, nous estions comme retranchez de luy, mais nostre Seigneur Iesus est venu pour recueillir la dissipation qui estoit et au ciel et en la terre, comme nous avons desia allégué du premier chap, des Colossiens. Puis qu'ainsi est donc, que nous ne doutions point que Dieu ne nous accepte auiourd'huy pour héritiers de sa promesse, d'autant qu'il nous recognoist pour enfans spirituels d'Abraham. Et ia soit qu'il y eust grande diversité du temps des ceremonies, qui estoyent pour séparer les uns d'avec les autres, que cela ne nous empeschera pas que nous n'approchions familièrement de Dieu. Et pourquoy? Car Dieu est un. Encores donc qu'il y ait et Iuifs et Grecs, qu'il y ait beaucoup de nations diverses entre les hommes, que les langues soyent diverses, que les meurs et façons de vivre soyent contraires et que chacun de nous mesmes ait tant de variété en soy et d'inconstance, que nous n'ayons nulle tenue, arrestons nous à Dieu, car il est un. Il nous a donné sa Loy, il nous a donné son Evangile, ne pensons pas qu'en cela il y ait nulle repugnance, mais le tout s'accorde bien. Souffrons seulement d'estre gouvernez par luy pour venir à nostre Seigneur Iesus Christ. Et comment cela se fera-il? Quand nous serons despouillez de toute présomption, que nous serons estonnez et confus pour nous desplaire et pour sentir qu'il n'y a en nous que mort. Alors nous viendrons à nostre Seigneur Iesus Christ, sçachans que Dieu le Père nous accepte quand nous tiendrons ce moyen. Pourquoy ? Car il est un, et quand il a donné sa Loy, ce n'a pas esté pour diminuer la promesse qu'il nous avoit faite auparavant. Et quand il nous a révélé sa grace plus à plein en l'Evangile, ce n'a pas esté aussi qu'il ne sçache bien faire valoir sa Loy envers nous, et luy donner son usage et utilité à fin que nous ayons une reigle de bien vivre, au lieu qu'estans maudits par icelle, nous cognoissions qu'il n'y a autre remède, sinon que nous soyons bénits en ceste semence qui a esté promise de tout temps, et en la main de laquelle nostre salut a esté conformé: c'est à sçavoir que nous venions à nostre Seigneur Iesus Christ, qui est la source et la fontaine de toute benediction. Or nous nous prosternerons devant la maiesté de nostre bon Dieu, en coguoissance de nos fautes, le priant que de plus en plus il nous les face mieux sentir pour nous y desplaire: et que nous ne luy en facions point seulement confession de bouche, mais que nos coeurs soyent desployez envers luy pour nous assuiettir pleinement à sa saincte parole: voire tellement que nous soyons consolez par sa bonté gratuite, telle qu'elle nous est monstree en nostre Seigneur Iesus Christ: et qu'il nous reforme quant et quant par son sainct Esprit, à fin que si de nous mesmes nous sommes pleins de rebellion, que toutesfois quand il nous gouvernera, nous soyons dociles, et prests de suivre sa saincte volonté, et de nous y adonner du tout. Et le prierons de toutes ces choses, disant, Dieu tout puissant, père celeste etc.
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aurons tout le monde favorable, ce ne sera rien :<br />
car pourquoy est-ce que Dieu a voulu que tous ses<br />
Anges comparoissent à la publication de sa Loy,<br />
s<strong>in</strong>on à f<strong>in</strong> que nous apprenions d'avoir bonté de<br />
nos péchez, et que cela nous hum<strong>il</strong>ie à bon escient,<br />
et que nous cerchions tout nostre salut en nostre<br />
Seigneur Iesus Christ? Et au reste quand <strong>il</strong> est<br />
dit que nostre Seigneur Iesus Christ a esté le Mediateur<br />
de la Loy, asseurons nous que si nous avons<br />
tout nostre refuge à sa grace, qu'<strong>il</strong> ne faut pas<br />
cra<strong>in</strong>dre que la Loy ait plus nulle vertu pour nous<br />
condamner, et pour dom<strong>in</strong>er mesmes sur le péché.<br />
Car <strong>il</strong> nous doit souvenir de ce que dit sa<strong>in</strong>ct<br />
Paul au 15. chap. g. 56 de la premiere Epistre<br />
aux Cor<strong>in</strong>thiens, que la Loy est la vigueur du<br />
péché, qu'elle aiguise le péché, tellement que nous<br />
en sommes navrez mortellement.<br />
Puis qu'a<strong>in</strong>si est donc, si nous n'avions ce qui<br />
nous est ici remonstré pour consolation, <strong>il</strong> est certa<strong>in</strong><br />
que nous serions pressez d'une telle frayeur,<br />
que nous ne pourrions pas estre asseurez de nostre<br />
salât, combien que les promesses nous fussent offertes<br />
en nostre Seigneur Iesus Christ: car nous ferions<br />
tousiours comparaison des choses opposites:<br />
nous mettrions la Loy en balance, pour dire, comment?<br />
la Loy n'a elle pas esté donnée de Dieu? •<br />
Or Dieu nous condamne par icelle. Combien donc<br />
que nostre Seigneur Iesus Christ vienne au remède,<br />
si ne semble-<strong>il</strong> po<strong>in</strong>t que nous soyons eschappez:<br />
nous aurons donc tousiours quelque trouble, mais<br />
quand nous regardons que nostre Seigneur Iesus<br />
a esté Mediateur pour publier la Loy, cela nous<br />
monstre que si auiourd'huy <strong>il</strong> est nostre <strong>ad</strong>vocat,<br />
<strong>il</strong> sera aussi pour nous absoudre: tellement qu'<strong>il</strong><br />
ne faut po<strong>in</strong>t que nous soyons esperdus après que<br />
Dieu a prononcé sentence de malediction, que nous<br />
soyons là opprimez de tormens et d'angoisses,<br />
comme si le mal estoit <strong>in</strong>curable : mais sçachons<br />
que nostre Seigneur Iesus Christ s'accordera trèsbien<br />
à faire tous les deux, c'est à sçavoir que nous<br />
soyons confus pour estre enseignez à hum<strong>il</strong>ité, et<br />
cependant que nous soyons certifiez de nostre salut.<br />
Et a<strong>in</strong>si apprenons, quand nous serons abbatus,<br />
qu'<strong>il</strong> n'y a moyen de nous relever, s<strong>in</strong>on de cognoistre<br />
que celuy qui a esté establi Mediateur pour<br />
publier la Loy, nous est auiourd'huy manifesté avec<br />
tel office, et qu'<strong>il</strong> nous le fera sentir par experience.<br />
Et au reste sçachons qu'<strong>il</strong> n'est po<strong>in</strong>t Mediateur<br />
d'une seule nation, mais de tout le monde: •<br />
comme nous sommes creatures de Dieu. Il est<br />
vray que par le péché d'Adam, nous estions comme<br />
retranchez de luy, mais nostre Seigneur Iesus est<br />
venu pour recue<strong>il</strong>lir la dissipation qui estoit et au<br />
ciel et en la terre, comme nous avons desia allégué<br />
du premier chap, des Colossiens. Puis qu'a<strong>in</strong>si est<br />
donc, que nous ne doutions po<strong>in</strong>t que Dieu ne nous<br />
accepte auiourd'huy pour héritiers de sa promesse,<br />
d'autant qu'<strong>il</strong> nous recognoist pour enfans spirituels<br />
d'Abraham.<br />
Et ia soit qu'<strong>il</strong> y eust grande diversité du temps<br />
des ceremonies, qui estoyent pour séparer les uns<br />
d'avec les autres, que cela ne nous empeschera pas<br />
que nous n'approchions fam<strong>il</strong>ièrement de Dieu. Et<br />
pourquoy? Car Dieu est un. Encores donc qu'<strong>il</strong><br />
y ait et Iuifs et Grecs, qu'<strong>il</strong> y ait beaucoup de nations<br />
diverses entre les hommes, que les langues<br />
soyent diverses, que les meurs et façons de vivre<br />
soyent contraires et que chacun de nous mesmes<br />
ait tant de variété en soy et d'<strong>in</strong>constance, que<br />
nous n'ayons nulle tenue, arrestons nous à Dieu,<br />
car <strong>il</strong> est un. Il nous a donné sa Loy, <strong>il</strong> nous a<br />
donné son Evang<strong>il</strong>e, ne pensons pas qu'en cela <strong>il</strong><br />
y ait nulle repugnance, mais le tout s'accorde bien.<br />
Souffrons seulement d'estre gouvernez par luy pour<br />
venir à nostre Seigneur Iesus Christ. Et comment<br />
cela se fera-<strong>il</strong>? Quand nous serons despou<strong>il</strong>lez de<br />
toute présomption, que nous serons estonnez et confus<br />
pour nous desplaire et pour sentir qu'<strong>il</strong> n'y a<br />
en nous que mort. Alors nous viendrons à nostre<br />
Seigneur Iesus Christ, sçachans que Dieu le Père<br />
nous accepte quand nous tiendrons ce moyen. Pourquoy<br />
? Car <strong>il</strong> est un, et quand <strong>il</strong> a donné sa Loy,<br />
ce n'a pas esté pour dim<strong>in</strong>uer la promesse qu'<strong>il</strong><br />
nous avoit faite auparavant. Et quand <strong>il</strong> nous a<br />
révélé sa grace plus à ple<strong>in</strong> en l'Evang<strong>il</strong>e, ce n'a<br />
pas esté aussi qu'<strong>il</strong> ne sçache bien faire valoir sa<br />
Loy envers nous, et luy donner son usage et ut<strong>il</strong>ité<br />
à f<strong>in</strong> que nous ayons une reigle de bien vivre,<br />
au lieu qu'estans maudits par icelle, nous cognoissions<br />
qu'<strong>il</strong> n'y a autre remède, s<strong>in</strong>on que nous<br />
soyons bénits en ceste semence qui a esté promise<br />
de tout temps, et en la ma<strong>in</strong> de laquelle nostre salut<br />
a esté conformé: c'est à sçavoir que nous venions<br />
à nostre Seigneur Iesus Christ, qui est la source<br />
et la fonta<strong>in</strong>e de toute benediction.<br />
Or nous nous prosternerons devant la maiesté<br />
de nostre bon Dieu, en coguoissance de nos fautes,<br />
le priant que de plus en plus <strong>il</strong> nous les face mieux<br />
sentir pour nous y desplaire: et que nous ne luy<br />
en facions po<strong>in</strong>t seulement confession de bouche,<br />
mais que nos coeurs soyent desployez envers luy<br />
pour nous assuiettir ple<strong>in</strong>ement à sa sa<strong>in</strong>cte parole:<br />
voire tellement que nous soyons consolez par sa<br />
bonté gratuite, telle qu'elle nous est monstree en<br />
nostre Seigneur Iesus Christ: et qu'<strong>il</strong> nous reforme<br />
quant et quant par son sa<strong>in</strong>ct Esprit, à f<strong>in</strong> que si<br />
de nous mesmes nous sommes ple<strong>in</strong>s de rebellion,<br />
que toutesfois quand <strong>il</strong> nous gouvernera, nous soyons<br />
doc<strong>il</strong>es, et prests de suivre sa sa<strong>in</strong>cte volonté,<br />
et de nous y <strong>ad</strong>onner du tout. Et le prierons de<br />
toutes ces choses, disant, Dieu tout puissant, père<br />
celeste etc.