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529 SUR L'BPITRE AUX GALATES. 530 qu'auiourd'huy elle nous soit cachée, combien qu'il nous faille croire et espérer les choses qui surmontent tous nos sens, et que nous ne pouvons pas appercevoir. Voilà donc comme nous avons à pratiquer ce passage. Or là dessus sainct Paul conclud, que si Vheritage est de la Loy, il ne sera point par la foy. Or est-il ainsi que Dieu a tout donné à Abraham par foy: ainsi la conclusion sera, qu'il faut que la Loy cesse quand il est question que les hommes obtiennent grace devant Dieu, la louange de nostre salut luy en doit estre du tout rendue. S. Paul en parlant ainsi de l'héritage signifie deux choses : l'une c'est que ce que Dieu nous a iamais promis est de sa pure libéralité: car l'héritage né sera point salaire. Il est vray qu'un père en donnant l'héritage à ses enfans, dira bien, Regardez comment ie travaille pour vous. Regardez qui s'en ensuyvra: c'est que vous aurez mon bien. Mais quoy qu'il en soit si est-ce que le père n'a autre égard sinon à son sang. Il travaille et prend grand peine, à fin de prouvoir à ceux qui luy sont ainsi recommandez. Puis donc que l'héritage entre les hommes est une chose gratuite, quant à Dieu il ne faut point que nous prenions la vie éternelle comme salaire que nous ayons mérité. Et pourquoy? C'est heritage. Yoilà pour un item, qu'ici toute dignité des hommes est exclue. Car quand un homme fait ses enfans héritiers, il ne regarde pas s'ils ont fait quelque grande oeuvre, s'ils sont plus beaux, ou s'ils ont ceci ou cela: mais il luy suffit que ce sont ses enfans et qu'il les veut prouvoir. Or il y a le second que sainct Paul nous admoneste par ce mot que nous sommes comme reiettez du tout de Dieu: tellement que nous ne pouvons pas en ceste vie transitoire mesme iouir de rien qui soit, sinon par la pure grace de Dieu. Il est vray que le soleil esclaire les incrédules comme les fidèles, il est vray que tous seront nourris de ce que Dieu leur donne et eslargit: mais quoy qu'il en soit, les incrédules ne possèdent rien à iuste titre: ils sont larrons et faudra qu'ils rendent conte iusques à la dernière goutte d'eau des biens qu'ils ont receu de la main de Dieu pour ce qu'ils n'ont point esté sanctifiez: mais ils les ont poilus entant qu'en eux estoit: comme sainct Paul dit que c'est par foy que leB biens que Dieu nous eslargit sont purifiez. Voilà comme nous en usons licitement: mais que la foy soit ostee, il n'y aura plus que pollution. Et pourquoy? si i'ay les mains souillées, et que ie manie les choses les plus précieuses du monde, elles seront infectées de l'ordure qui est en mes mains. Ainsi est-ce quand nous abusons des biens de Dieu, l'infidélité qui est en nous pollue tout: et à la fin il faudra que toutes creatures crient vengeance, Calvmi opera. Vol. L. d'autant que nous en avons abusé, sinon que nous les possédions par foy. Voilà donc comme nous ne pouvons iouir de rien qui soit, sinon entant que nous sommes enfans de Dieu : et c'est aussi pourquoy sainct Paul au 4. chap, des Romains c. 13. ne se contente pas de mettre en avant la vie celeste et le salut éternel : mais il nomme l'héritage du monde, et dit qu'Abraham a esté constitué héritier du monde: et que cela n'a point esté pour un homme seul, mais pour tous en general. Quand donc Dieu nous adopte et nous declare qu'il nous veut estre propice, c'est à ce que vivans ici bas nous soyons nourris de sa main, et qu'en nous donnant pasture, desia il nous fait gouster l'amour qu'il nous porte et le soin qu'il a de nous. En somme nous pouvons contempler, et devons aussi la bonté paternelle de Dieu en toutes ses creatures. Ouvrons nous les yeux et voyons-nous la clarté du soleil? Voilà Dieu qui se monstrera Père envers nous. Quand nous mangeons et prenons nostre pasture, Dieu estend sa main pour monstrer que desia nous sommes apastelez de luy, comme ses propres enfans : bref, en tout et partout il nous fait desia gouster l'amour paternelle de Dieu, à fin que nous soyons conformez en ce qu'il nous declare en l'Evangile, c'est à sçavoir qu'il nous a réservé un heritage meilleur comme à ses enfans qu'il a adoptez. Toutes les creatures donc nous doivent conduire au ciel. Or il est vray que nous en faisons tout au rebours, car nous appliquons les creatures de Dieu à nos cupiditez, en sorte que nous sommes retenus ici bas. Bref autant d'aides que Dieu nous avoit données pour nous attirer à soy, ce nous sont autant d'empeschemen8 pour nous retenir en ce monde. Car il n'est point question de sçavoir comment nous devons estre reputez enfans de Dieu, moyennant que nous vivions en ce monde à nostre aise, ce nous est assez. Or tant y a qu'il nous faut bien sentir que Dieu desia en ce monde se monstre Père envers nous, et qu'il nous veut certifier quel soin il a de nous, à fin que nous apprenions de nous remettre du tout en luy, et d'estre là appuyez. Voilà donc quant à ce mot d'héritage, que Dieu nous monstre en premier lieu que ce qu'il nous offre est de sa pure libéralité: et puis en second lieu que nous sommes tellement maudits que rien ne nous appartient, non pas une seule goutte d'eau, sinon entant que Dieu nous fait et ordonne ses héritiers, et le tout au nom de nostre Seigneur Iesus Christ. Et voilà pourquoy il nous faut encores réduire en memoire ce que nous avons veu, que la promesse a esté faite à Iesus Christ. Elle n'a pas donc son arrest et son but à Abraham. Et voilà aussi pourquoy nostre Seigneur Iesus Christ est nommé héritier de tout 34

531 SERMONS 532 le monde: mais ce qu'il a de propre, il nous le communique comme à ceux qui sont membres de son corps. Et voilà aussi pourquoy sainct Paul dit, que ce qui est escrit au Pseaume 8. b. 7. doit estre appliqué en premier lieu à sa personne, c'est qu'il s'est constitué maistre de toutes choses. Il est vray que cela est bien dit de tous hommes, comme nous voyons que Dieu nous a assuietti les bestes de la terre, tellement qu'il faut qu'elles meurent pour nous donner nourriture : il faut que nous en soyons vestus et chauffez. Et puis nous voyons comme la terre fructifie pour nous: la mai8tri8e du monde donc nous est donnée, mais ce n'est sinon par le moyen de nostre Seigneur Iesus Christ. Oaf (comme desia i'ay touché) si nous sommes séparez de luy, nous voilà tellement retranchez de la maison de Dieu, que l'héritage ne nous appartient non plus qu'aux plus estranges du monde. Or venons maintenant au principal de ce qui est ici contenu. Sainct Paul dit que cest heriéageïà n'est point de la Loy, mais qu'il est par la foy. Quand il use de ces deux mots et qu'il les accouple, ce sont choses opposites (comme desia nous avons touché), non pas que la Loy soit contraire à la foy: mais quant à estre iustifié devant Dieu et à faire qu'il nous soit propice, et faire qu'il nous reçoive à merci, cela ne peut venir de la Loy: elle n'a pas esté donnée à ceste fin (comme nous verrons au sermon suyvant), mais tout au contraire. Ainsi donc puis que l'héritage est de la foy, il faut conclurre que nos oeuvres n'y peuvent rien, et qu'il faut que nous y venions tout vuides, comme poures mendians, que nous demandions à Dieu qu'il nous remplisse, d'autant que 'nous n'avons point une seule goutte de bien en nous. Voilà donc où sainct Paul pretend, quand il dit que l'héritage est de la foy, et non pas de la Loy : comme aussi quand Dieu l'a donné à Abraham, c'a esté par foy. Or notons que si nous ne pouvons rien mériter pour estre nourris en ce monde, que sera-ce pour posséder le royaume des cieux? Quand on nous parle deB viandes corruptibles, ce n'est rien au prix de la gloire celeste: car il est dit que nous serons participans de la gloire de nostre Dieu, et qu'alors nous serons tous en toutes choses. Or maintenant nous ne pouvons pas mériter un morceau de pain: car l'héritage est de la foy: c'est à dire, Tout ce que Dieu a promis aux hommes est de sa pure .bonté et gratuite: et comment donc pourrons-nous acquérir le royaume de paradis? quelle fierté y a-il en cela que les hommes présument d'y parvenir par leur propre vertu ? ne faut - il pas bien qu'ils soyent transportez en une terrible xage? Au reste sainct Paul en disant que Dieu a tout donné par foy à nostre père Abraham, il exprime encore mieux et declare ce que nous avons dit, c'est qu'il n'y a rien du costé des hommes, et qu'il faut que tout soit gratuit. Il avoit bien dit auparavant ce que desia nous avons veu, que les promesses estoyent faites et prononcées: mais ici il use du mot de donation : comme s'il disoit qu'il n'y a point ici un contract mutuel, pour dire, le feray cela, et tu feras ceci : ie vens, et tu payeras : rien: mais c'est Dieu qui donne, et l'homme accepte tant seulement. Puis qu'ainsi est donc qu'il nous faut venir à Dieu pour accepter ce qu'il nous offre, et que nous n'ayons sinon en titre de donation tout ce que nous attendons de luy, oublions tout ce que nous cuidons avoir de dignité en nos personnes et cognoissons que nous ne sommes rien. Et defaict sainct Paul use d'une autre façon de parler qui est pour mieux expliquer ce qui est ici dit: c'est à sçavoir que si l'héritage estoit de la Loy, la promesse seroit abolie, et la foy consequemment. Il faut donc pour avoir certitude de la promesse, que l'héritage soit de la foy. Et i'allegue cela, pour ce qu'on pourroit trouver obscur ce qui est dit en ce passage pour sa brièveté: c'est à sçavoir qu'il faut que l'héritage de salut, et mesmes tous les biens que Dieu nous distribue en ce monde, que cela procède de nostre foy: c'est à sçavoir sans que nous apportions rien de nostre costé: mais que Dieu nous donne tout libéralement. Et pourquoy? Prenons le cas qu'il nous fale espérer selon nos oeuvres, selon que nous en serons dignes^ et que nous l'aurons desservi envers Dieu: quelle certitude y aura-il aux promesses? Nous serons mesmes tousiours en branle: car il nous faudroit regarder, Et bien, comment t'es-tu acquitté? qu'as-tu fait? Voilà donc la foy qui seroit anéantie. Or la foy doit estre une pleine asseurance que nous avons de la bonne volonté de Dieu, il n'y en auroit point: mais nous serions tousiours en doute: et n'y auroit qu'opinion: et encores ceste opinion-là seroit une illusion de Satan: car tous ceux qui cuident rien avoir par leur vertu propre, il faut bien que le diable les ait ensorcelez. Voilà donc une tromperie trop lourde quand nous pensons rien mériter envers Dieu. Mais quoy qu'il en soit, encores que nous ayons les yeux bandez d'hypocrisie et que nous cuidions valoir merveilles, si est-ce que nous ne pouvons avoir nulle certitude en nous sans la foy. Car est-elle abolie? les promesses sont destruites quant et quant: nous n'en pouvons avoir nulle asseurance. Il faut donc conclurre que l'héritage est de la foy, à fin de n'avoir plus aucune fierté en nous: c'est à dire, d'espérer que nous puissions avoir quelque vertu, que nous ayons un franc arbitre, pour accepter ou refuser la grace qui nouB est

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le monde: mais ce qu'<strong>il</strong> a de propre, <strong>il</strong> nous le<br />

communique comme à ceux qui sont membres de<br />

son corps. Et vo<strong>il</strong>à aussi pourquoy sa<strong>in</strong>ct Paul<br />

dit, que ce qui est escrit au Pseaume 8. b. 7. doit<br />

estre appliqué en premier lieu à sa personne, c'est<br />

qu'<strong>il</strong> s'est constitué maistre de toutes choses. Il<br />

est vray que cela est bien dit de tous hommes,<br />

comme nous voyons que Dieu nous a assuietti les<br />

bestes de la terre, tellement qu'<strong>il</strong> faut qu'elles<br />

meurent pour nous donner nourriture : <strong>il</strong> faut que<br />

nous en soyons vestus et chauffez. Et puis nous<br />

voyons comme la terre fructifie pour nous: la<br />

mai8tri8e du monde donc nous est donnée, mais ce<br />

n'est s<strong>in</strong>on par le moyen de nostre Seigneur Iesus<br />

Christ. Oaf (comme desia i'ay touché) si nous<br />

sommes séparez de luy, nous vo<strong>il</strong>à tellement<br />

retranchez de la maison de Dieu, que l'héritage<br />

ne nous appartient non plus qu'aux plus estranges<br />

du monde.<br />

Or venons ma<strong>in</strong>tenant au pr<strong>in</strong>cipal de ce qui<br />

est ici contenu. Sa<strong>in</strong>ct Paul dit que cest heriéageïà<br />

n'est po<strong>in</strong>t de la Loy, mais qu'<strong>il</strong> est par la foy.<br />

Quand <strong>il</strong> use de ces deux mots et qu'<strong>il</strong> les<br />

accouple, ce sont choses opposites (comme desia<br />

nous avons touché), non pas que la Loy soit contraire<br />

à la foy: mais quant à estre iustifié devant<br />

Dieu et à faire qu'<strong>il</strong> nous soit propice, et faire<br />

qu'<strong>il</strong> nous reçoive à merci, cela ne peut venir de<br />

la Loy: elle n'a pas esté donnée à ceste f<strong>in</strong><br />

(comme nous verrons au sermon suyvant), mais<br />

tout au contraire. A<strong>in</strong>si donc puis que l'héritage<br />

est de la foy, <strong>il</strong> faut conclurre que nos oeuvres<br />

n'y peuvent rien, et qu'<strong>il</strong> faut que nous y venions<br />

tout vuides, comme poures mendians, que nous<br />

demandions à Dieu qu'<strong>il</strong> nous remplisse, d'autant<br />

que 'nous n'avons po<strong>in</strong>t une seule goutte de bien<br />

en nous. Vo<strong>il</strong>à donc où sa<strong>in</strong>ct Paul pretend,<br />

quand <strong>il</strong> dit que l'héritage est de la foy, et non<br />

pas de la Loy : comme aussi quand Dieu l'a<br />

donné à Abraham, c'a esté par foy. Or notons<br />

que si nous ne pouvons rien mériter pour estre<br />

nourris en ce monde, que sera-ce pour posséder le<br />

royaume des cieux? Quand on nous parle deB<br />

viandes corruptibles, ce n'est rien au prix de la<br />

gloire celeste: car <strong>il</strong> est dit que nous serons<br />

participans de la gloire de nostre Dieu, et qu'alors<br />

nous serons tous en toutes choses. Or ma<strong>in</strong>tenant<br />

nous ne pouvons pas mériter un morceau de pa<strong>in</strong>:<br />

car l'héritage est de la foy: c'est à dire, Tout ce<br />

que Dieu a promis aux hommes est de sa pure<br />

.bonté et gratuite: et comment donc pourrons-nous<br />

acquérir le royaume de par<strong>ad</strong>is? quelle fierté y<br />

a-<strong>il</strong> en cela que les hommes présument d'y<br />

parvenir par leur propre vertu ? ne faut - <strong>il</strong><br />

pas bien qu'<strong>il</strong>s soyent transportez en une terrible<br />

xage?<br />

Au reste sa<strong>in</strong>ct Paul en disant que Dieu a<br />

tout donné par foy à nostre père Abraham, <strong>il</strong> exprime<br />

encore mieux et declare ce que nous avons<br />

dit, c'est qu'<strong>il</strong> n'y a rien du costé des hommes, et<br />

qu'<strong>il</strong> faut que tout soit gratuit. Il avoit bien dit<br />

auparavant ce que desia nous avons veu, que les<br />

promesses estoyent faites et prononcées: mais ici<br />

<strong>il</strong> use du mot de donation : comme s'<strong>il</strong> disoit qu'<strong>il</strong><br />

n'y a po<strong>in</strong>t ici un contract mutuel, pour dire, le<br />

feray cela, et tu feras ceci : ie vens, et tu payeras :<br />

rien: mais c'est Dieu qui donne, et l'homme accepte<br />

tant seulement. Puis qu'a<strong>in</strong>si est donc qu'<strong>il</strong><br />

nous faut venir à Dieu pour accepter ce qu'<strong>il</strong> nous<br />

offre, et que nous n'ayons s<strong>in</strong>on en titre de donation<br />

tout ce que nous attendons de luy, oublions<br />

tout ce que nous cuidons avoir de dignité en nos<br />

personnes et cognoissons que nous ne sommes rien.<br />

Et defaict sa<strong>in</strong>ct Paul use d'une autre façon de<br />

parler qui est pour mieux expliquer ce qui est ici<br />

dit: c'est à sçavoir que si l'héritage estoit de la<br />

Loy, la promesse seroit abolie, et la foy consequemment.<br />

Il faut donc pour avoir certitude de la promesse,<br />

que l'héritage soit de la foy. Et i'allegue<br />

cela, pour ce qu'on pourroit trouver obscur ce qui<br />

est dit en ce passage pour sa brièveté: c'est à sçavoir<br />

qu'<strong>il</strong> faut que l'héritage de salut, et mesmes<br />

tous les biens que Dieu nous distribue en ce monde,<br />

que cela procède de nostre foy: c'est à sçavoir sans<br />

que nous apportions rien de nostre costé: mais que<br />

Dieu nous donne tout libéralement. Et pourquoy?<br />

Prenons le cas qu'<strong>il</strong> nous fale espérer selon nos<br />

oeuvres, selon que nous en serons dignes^ et que<br />

nous l'aurons desservi envers Dieu: quelle certitude<br />

y aura-<strong>il</strong> aux promesses? Nous serons mesmes<br />

tousiours en branle: car <strong>il</strong> nous faudroit regarder,<br />

Et bien, comment t'es-tu acquitté? qu'as-tu fait?<br />

Vo<strong>il</strong>à donc la foy qui seroit anéantie. Or la foy<br />

doit estre une ple<strong>in</strong>e asseurance que nous avons de<br />

la bonne volonté de Dieu, <strong>il</strong> n'y en auroit po<strong>in</strong>t:<br />

mais nous serions tousiours en doute: et n'y auroit<br />

qu'op<strong>in</strong>ion: et encores ceste op<strong>in</strong>ion-là seroit une<br />

<strong>il</strong>lusion de Satan: car tous ceux qui cuident rien<br />

avoir par leur vertu propre, <strong>il</strong> faut bien que le<br />

diable les ait ensorcelez. Vo<strong>il</strong>à donc une tromperie<br />

trop lourde quand nous pensons rien mériter envers<br />

Dieu. Mais quoy qu'<strong>il</strong> en soit, encores que nous<br />

ayons les yeux bandez d'hypocrisie et que nous<br />

cuidions valoir merve<strong>il</strong>les, si est-ce que nous ne<br />

pouvons avoir nulle certitude en nous sans la foy.<br />

Car est-elle abolie? les promesses sont destruites<br />

quant et quant: nous n'en pouvons avoir nulle asseurance.<br />

Il faut donc conclurre que l'héritage est<br />

de la foy, à f<strong>in</strong> de n'avoir plus aucune fierté en<br />

nous: c'est à dire, d'espérer que nous puissions avoir<br />

quelque vertu, que nous ayons un franc arbitre,<br />

pour accepter ou refuser la grace qui nouB est

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