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525 SDR L'EPITRE AUX GALATES. 526 adiousté du oosté des hommes. Voilà donc en somme ce que nous avons à retenir. Or quant à ce que S. Paul dit que ceste paction a esté approuvée de Dieu envers Iesus Christ quatre cens trente ans devant la Loy. Ici nous voyons ce que nous avons touché ce matin, quand Dieu s'est déclaré Père soit envers Abraham, soit envers Noé et les autres, ce n'a pas esté sans le moyen de nostre Seigneur Iesus Christ: car il y a comme une guerre mortelle entre Dieu et les hommes selon qu'ils sont corrompus du péché originel, que si Dieu nous laisse tels que nous sommes, il est certain que toutes nos pensées Bont maudites: toutes nos affections sont tortues, perverses et pleines de rebellion: tous nos sens sont entachez de vices, tellement que depuis le sommet de la teste iusques à la plante des pies nous n'avons que toutes macules en nous. Et d'autant que nous sommes ainsi contraires à Dieu et à sa volonté, il faut bien que nous luy soyons ennemis: car il ne se peut pas renoncer. Si donc Dieu nous est ennemi, nous ne pouvons pas nous approcher de luy pour espérer aucune faveur ne grace, que Iesus Christ ne soit comme au milieu, à fin de nous reconcilier. Voilà donc comme les Peres de tout temps ne sont point approchez de Dieu, sinon d'autant qu'ils y ont esté conduits par le médiateur. Et voilà pourquoy sainct Paul en ce passage dit que ceste paction a esté faite envers Iesus Christ. Il est vray que Iesus Christ n'a eu nul besoin de toutes les promesses qui ont esté données anciennement aux Peres, et que Dieu continue encores auiourd'huy envers nous: mais si est-ce qu'il les a receuës comme chef de l'Eglise. Ainsi nous voyons que Dieu n'a point regardé simplement Abraham ni dignité qui fust en luy: mais qu'Abraham a esté membre de l'Eglise, et Iesus Christ a esté tousiours le chef. Quand auBsi Dieu a choisi David pour estre Roy, il luy a déclaré que son siege seroit perpétuel, tant qu'il y auroit soleil et lune au ciel, ce n'a pas esté pour dignité qui fust en la personne de David : mais tout cela a esté fait au regard de nostre Seigneur Iesus Christ. Et encores auiourd'huy quand Dieu nous declare qu'il nous sera tousiours propice en le cerchant, et mesmes que nous devons venir hardiment à luy, ce n'est sinon d'autant que nostre Seigneur Iesus Christ nous a recueillis pour estre de son corps. Et ceci nous sert à deux choses: l'une c'est pour nous induire à humilité. Car si chacuD contemple quel il est, nous sommes ennemis de Dieu: la porte donc nous est close, que nous ne pourrions espérer aucune faveur de luy: mais plustost le sentir et concevoir nostre iuge, qui est tousiours prêt à foudroyer sur nos testes et nous abysmer. Ainsi donc quand il est dit que c'est par le moyen de nostre Seigneur Iesus Christ que les promesses | s'adressent à nous, il faut que nous baissions la teste, cognoissans que Dieu a seulement son fils unique qui luy est bien aimé, et que c'est en luy que nous luy sommes agréables. Voilà pour un item. Or en second lieu les promesses ont tant plus de certitude. Car si ces troubles nous viennent en l'esprit, et qui es-tu? penses-tu que Dieu daigne bien descendre iusques à toy? Tu n'est qu'un ver de terre, que poudre, cendre et pourriture. Davantage tu as un abysme de vices en toy et cependant que Dieu te vienne cercher, et quelle présomption serait-ce quand tu cuiderois estre de ses enfans? Si donc nous sommes ainsi solicitez à defiance, qu'il nous souvienne de ce qui est dit en ce passage, c'est à sçavoir que la promesse a esté envers Iesus Christ. Combien donc qu'en nous il n'y ait que toute misère, il nous doit suffire qu'il y a assez de dignité, de vertu, de iustice au fils de Dieu, et que c'est en luy aussi que nous recevons les promesses. Or il nous reste maintenant de sçavoir comment nous approchons de Dieu: c'est pour ce qu'il n'y a qu'une seule semence comme sainct Paul adiousté: car si les hommes se destournent tant peu que ce soit de nostre Seigneur Iesus Christ, les voilà comme retranchez du royaume des cieux. Or ceci a esté dit pour abbatre l'orgueil et fausse présomption qui estoit entre les enfans charnels d'Abraham, et que sera-ce de nous qui ne sommes qu'avortons au prix d'eux? comme sainct Paul en parle au 10. chapitre des Romains? Cognoissons donc que tous ceux qui ne se contentent pas de nostre Seigneur Iesus Christ, renoncent pleinement à toute espérance de salut. Car il n'y a ne deux ne trois (dit sainct Paul), il n'y a qu'un seul médiateur, comme il n'est parlé que d'une semence. Comme desia nous avons dit plusieurs sont descendus de la race d'Abraham, qui n'ont pas esté toutesfois héritiers de la promesse. Ainsi quand nous ne viendrons pas à Iesus Christ pour estre recueillis à soy, il est certain que Dieu nous désavoue et declare que nous ne luy appartenons de rien, et qu'il ne veut avoir nulle accointance avec nous. Ainsi combien que le monde s'esgare et soit transporté çà et là comme nous voyons que les Papistes ont des moyens infinis pour venir à Dieu, nous voyons les Turcs, nous voyons les Iuifs: combien donc que nostre Seigneur Iesus Christ soit délaissé de tous ceux-là, arrestons nous pleinement à luy, et cognoissans que quand nous serons de son corps par foy, que nous serons unis à luy, que les promesses nous appartiennent. Pourquoy? elles luy ont esté données, non point pour son utilité, comme nous avons dit (car il n'en avoit nui besoin), mais c'a esté en nostre nom, et nous en

527 SERMONS 528 sommes faits participans. Voilà donc en somme comme nous devons faire nostre profit de ce passage. Or nous avons aussi à noter quant et quant, touchant l'ancienneté que traitte ici S. Paul, que la doctrine de l'Evangile n'est point forgée de nouveau, et que ce n'est pas une chose qui eust esté incognuë du tout auparavant : mais que Dieu a continué depuis Abraham iusques auiourd'huy à nous appeler pour estre ses enfans adoptifs, et pour s'approuver nostre Père. Il est vray que desia devant qu'Abraham fust nay, cela estoit: mais il nous doit suffire qu'alors il y a eu une declaration si pleine que nous cognoissons que Dieu a commencé de publier ce qui est auiourd'huy contenu en l'Evangile, et que les Peres n'ont point eu d'autre chemin pour parvenir à salut, que celuy qui nous est auiourd'huy monstre. Or ceci nous est bien nécessaire. Car beaucoup de brouillons maintenant sans propos cuident que iamais on n'avoit ouy parler de l'Evangile auparavant et mesme8 il y a de ces mocqueurs de Dieu et gens profanes qui pour amoindrir l'authorité de Dieu et de son Evangile, diront que cela est venu depuis seize cens ans, et qu'auparavant on n'en avoit iamais ouy parler. Et comment? Dieu auroit il laissé le monde? voire comme si nous ne voyons point à l'oeil, et qu'il ne fust marqué comme au doigt, que Dieu n'a point varié depuis qu'il lny a pieu adopter Abraham, qu'alors nous avons esté enclos avec luy, et la porte de salut nous a esté ouverte combien que l'accomplissement n'en soit advenu qu'au temps de plenitude, comme nous avons traitté ce matin, et qu'il sera déduit plus au long en temps opportun. Et voilà pourquoy S. Paul dit que c'est un secret qui avoit esté caché que la predication de l'Evangile: mais cependant si est-ce que Dieu l'avait ainsi déterminé, et en avoit donné la promesse assez suffisante, comme nous voyons. Et voilà à quel titre aussi nous sommes appelez la lignée d'Abraham: car nous ne luy appartenons de rien selon la chair: mais la foy est un lien assez suffisant pour nous unir à luy. Et au reste, voilà nostre Seigneur Iesus Christ qui a esté le gage du salut des hommes, lequel nous est maintenant révélé, afin que nous ayons tant plus de certitude que nous sommes siens, et qu'il nous veut tenir comme membres de son corps. Et voilà pourquoy il dit qu'Abraham a veu son iour, et s'en est esiouy. Les Iuifs mettoyent en avant la dignité du patriarche: voire (dit Iesus Christ) comme si Abraham vostre père ne se fust arresté à ce qui luy estoit dit de moy. Il a donc veu mon iour, et voilà où il a prins toute sa resiouissanco, tellement qu'il n'a eu autre espérance de salut, sinon par la foy qu'il a eu de la doctrine qui vous est auiourd'huy annoncée par l'Evangile. Et c'est-ce qui est aussi bien dit de lean Baptiste par Malachie, qu'il a esté envoyé à fin d'unir les coeurs et les affections des pères avec les enfans. Or cela n'est point seulement dit de la personne de lean Baptiste: mais il appartient à la doctrine de l'Evangile. Voilà donc où nostre Seigneur nous appelle: c'est combien qu'Abraham soit pourri en terre, il y a si longue espace de temps, moyennant que nous soyons conioints à luy par foy, et que nous ayons une concorde telle, que nous puissions invoquer Dieu d'un mesme esprit duquel il a esté gouverné (comme il a eu son esprit attentif à nostre Seigneur Iesus Christ), cognoissan8 qu'il n'y a autre promesse que celle-là: auiourd'huy donc nous voilà unis à nostre père Abraham, iusques à ce que nous soyons accompagnez tous ensemble et recueillis au royaume des cieux, que nous tendions à nostre Seigneur Iesus Christ, que ce soit nostre but et nostre adresse. Voilà ce que nous avons à retenir quand il est parlé de la promesse qui a esté donnée devant la Loy. Et mesmes nous devons bien estre incitez à constance, quand nous voyons que nostre père Abraham a tousiours attendu nostre Seigneur Iesus Christ, combien qu'encores il fust si loin d'estre révélé au monde: il luy est dit que sa semence sera détenue captive en terre estrange. Apres que Dieu luy a déclaré que tout le monde sera bénit en sa semence, il adiouste: Et toutesfois ne pense pas que cela se doive faire d'ici à trois iours, ou d'ici à cent ans car il faudra que tu trespasses, il faudra mesmes que tu sois transporté en pays estrange, où les tiens quand ils seront là, on les pressera en toute tyrannie et cruauté. Il est vray que i'en feroy la vengeance: mais il faudra qu'ils languissent. Abraham oit tout cela. Et puis la Loy est-elle donnée ? voilà encore deux mille ans qui passent devant la venue de nostre Seigneur Iesus Christ. Or Abraham ne pouvoit pas, sinon qu'il se fust armé d'une vertu celeste, se tenir à ce qui luy estoit dit: car il ne pouvoit pas iouir du bien qui lu\v estoit présenté, ni luy ni ses enfans qui devoyent venir. Voilà donc deux mille quatre cens ans qui se passent, et toutesfois Abraham ne s'est point repenti d'avoir quitté la maison de son père (comme l'Apostre le declare en l'onzième chap, des Hebrieux), mais il a tousiours poursuivi 6on train, combien que Dieu voulust examiner sa patience iusques au bout. Par plus forte raison auiourd'huy nous devons estre confermez à cheminer où Dieu nous appelle, et avoir la teste levée iusques à ce que nous parvenions à ceste couronne de gloire, combien

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sommes faits participans. Vo<strong>il</strong>à donc en somme<br />

comme nous devons faire nostre profit de ce<br />

passage.<br />

Or nous avons aussi à noter quant et quant,<br />

touchant l'ancienneté que traitte ici S. Paul, que<br />

la doctr<strong>in</strong>e de l'Evang<strong>il</strong>e n'est po<strong>in</strong>t forgée de<br />

nouveau, et que ce n'est pas une chose qui eust<br />

esté <strong>in</strong>cognuë du tout auparavant : mais que Dieu<br />

a cont<strong>in</strong>ué depuis Abraham iusques auiourd'huy<br />

à nous appeler pour estre ses enfans <strong>ad</strong>optifs, et<br />

pour s'approuver nostre Père. Il est vray que<br />

desia devant qu'Abraham fust nay, cela estoit:<br />

mais <strong>il</strong> nous doit suffire qu'alors <strong>il</strong> y a eu une<br />

declaration si ple<strong>in</strong>e que nous cognoissons que Dieu<br />

a commencé de publier ce qui est auiourd'huy<br />

contenu en l'Evang<strong>il</strong>e, et que les Peres n'ont po<strong>in</strong>t<br />

eu d'autre chem<strong>in</strong> pour parvenir à salut, que celuy<br />

qui nous est auiourd'huy monstre. Or ceci<br />

nous est bien nécessaire. Car beaucoup de brou<strong>il</strong>lons<br />

ma<strong>in</strong>tenant sans propos cuident que iamais on<br />

n'avoit ouy parler de l'Evang<strong>il</strong>e auparavant et<br />

mesme8 <strong>il</strong> y a de ces mocqueurs de Dieu et gens<br />

profanes qui pour amo<strong>in</strong>drir l'authorité de Dieu et<br />

de son Evang<strong>il</strong>e, diront que cela est venu depuis<br />

seize cens ans, et qu'auparavant on n'en avoit iamais<br />

ouy parler. Et comment? Dieu auroit <strong>il</strong> laissé le<br />

monde? voire comme si nous ne voyons po<strong>in</strong>t à<br />

l'oe<strong>il</strong>, et qu'<strong>il</strong> ne fust marqué comme au doigt, que<br />

Dieu n'a po<strong>in</strong>t varié depuis qu'<strong>il</strong> lny a pieu <strong>ad</strong>opter<br />

Abraham, qu'alors nous avons esté enclos avec luy,<br />

et la porte de salut nous a esté <strong>ouverte</strong> combien<br />

que l'accomplissement n'en soit <strong>ad</strong>venu qu'au temps<br />

de plenitude, comme nous avons traitté ce mat<strong>in</strong>,<br />

et qu'<strong>il</strong> sera déduit plus au long en temps<br />

opportun.<br />

Et vo<strong>il</strong>à pourquoy S. Paul dit que c'est un<br />

secret qui avoit esté caché que la predication de<br />

l'Evang<strong>il</strong>e: mais cependant si est-ce que Dieu<br />

l'avait a<strong>in</strong>si déterm<strong>in</strong>é, et en avoit donné la promesse<br />

assez suffisante, comme nous voyons. Et<br />

vo<strong>il</strong>à à quel titre aussi nous sommes appelez la<br />

lignée d'Abraham: car nous ne luy appartenons<br />

de rien selon la chair: mais la foy est un lien<br />

assez suffisant pour nous unir à luy. Et au reste,<br />

vo<strong>il</strong>à nostre Seigneur Iesus Christ qui a esté le<br />

gage du salut des hommes, lequel nous est<br />

ma<strong>in</strong>tenant révélé, af<strong>in</strong> que nous ayons tant plus<br />

de certitude que nous sommes siens, et qu'<strong>il</strong> nous<br />

veut tenir comme membres de son corps. Et vo<strong>il</strong>à<br />

pourquoy <strong>il</strong> dit qu'Abraham a veu son iour, et s'en<br />

est esiouy. Les Iuifs mettoyent en avant la<br />

dignité du patriarche: voire (dit Iesus Christ)<br />

comme si Abraham vostre père ne se fust arresté<br />

à ce qui luy estoit dit de moy. Il a donc veu<br />

mon iour, et vo<strong>il</strong>à où <strong>il</strong> a pr<strong>in</strong>s toute sa resiouissanco,<br />

tellement qu'<strong>il</strong> n'a eu autre espérance de<br />

salut, s<strong>in</strong>on par la foy qu'<strong>il</strong> a eu de la doctr<strong>in</strong>e<br />

qui vous est auiourd'huy annoncée par l'Evang<strong>il</strong>e.<br />

Et c'est-ce qui est aussi bien dit de lean Baptiste<br />

par Malachie, qu'<strong>il</strong> a esté envoyé à f<strong>in</strong> d'unir les<br />

coeurs et les affections des pères avec les enfans.<br />

Or cela n'est po<strong>in</strong>t seulement dit de la personne<br />

de lean Baptiste: mais <strong>il</strong> appartient à la doctr<strong>in</strong>e<br />

de l'Evang<strong>il</strong>e. Vo<strong>il</strong>à donc où nostre Seigneur<br />

nous appelle: c'est combien qu'Abraham soit pourri<br />

en terre, <strong>il</strong> y a si longue espace de temps,<br />

moyennant que nous soyons conio<strong>in</strong>ts à luy par<br />

foy, et que nous ayons une concorde telle, que<br />

nous puissions <strong>in</strong>voquer Dieu d'un mesme esprit<br />

duquel <strong>il</strong> a esté gouverné (comme <strong>il</strong> a eu son<br />

esprit attentif à nostre Seigneur Iesus Christ),<br />

cognoissan8 qu'<strong>il</strong> n'y a autre promesse que celle-là:<br />

auiourd'huy donc nous vo<strong>il</strong>à unis à nostre père<br />

Abraham, iusques à ce que nous soyons accompagnez<br />

tous ensemble et recue<strong>il</strong>lis au royaume<br />

des cieux, que nous tendions à nostre Seigneur<br />

Iesus Christ, que ce soit nostre but et nostre<br />

<strong>ad</strong>resse. Vo<strong>il</strong>à ce que nous avons à retenir quand<br />

<strong>il</strong> est parlé de la promesse qui a esté donnée<br />

devant la Loy.<br />

Et mesmes nous devons bien estre <strong>in</strong>citez à<br />

constance, quand nous voyons que nostre père<br />

Abraham a tousiours attendu nostre Seigneur<br />

Iesus Christ, combien qu'encores <strong>il</strong> fust si lo<strong>in</strong><br />

d'estre révélé au monde: <strong>il</strong> luy est dit que sa<br />

semence sera détenue captive en terre estrange.<br />

Apres que Dieu luy a déclaré que tout le monde<br />

sera bénit en sa semence, <strong>il</strong> <strong>ad</strong>iouste: Et toutesfois<br />

ne pense pas que cela se doive faire d'ici à<br />

trois iours, ou d'ici à cent ans car <strong>il</strong> faudra que<br />

tu trespasses, <strong>il</strong> faudra mesmes que tu sois transporté<br />

en pays estrange, où les tiens quand <strong>il</strong>s<br />

seront là, on les pressera en toute tyrannie et<br />

cruauté. Il est vray que i'en feroy la vengeance:<br />

mais <strong>il</strong> faudra qu'<strong>il</strong>s languissent. Abraham oit tout<br />

cela. Et puis la Loy est-elle donnée ? vo<strong>il</strong>à encore<br />

deux m<strong>il</strong>le ans qui passent devant la venue de<br />

nostre Seigneur Iesus Christ. Or Abraham ne<br />

pouvoit pas, s<strong>in</strong>on qu'<strong>il</strong> se fust armé d'une vertu<br />

celeste, se tenir à ce qui luy estoit dit: car <strong>il</strong> ne<br />

pouvoit pas iouir du bien qui lu\v estoit présenté,<br />

ni luy ni ses enfans qui devoyent venir. Vo<strong>il</strong>à<br />

donc deux m<strong>il</strong>le quatre cens ans qui se passent, et<br />

toutesfois Abraham ne s'est po<strong>in</strong>t repenti d'avoir<br />

quitté la maison de son père (comme l'Apostre le<br />

declare en l'onzième chap, des Hebrieux), mais <strong>il</strong> a<br />

tousiours poursuivi 6on tra<strong>in</strong>, combien que Dieu<br />

voulust exam<strong>in</strong>er sa patience iusques au bout.<br />

Par plus forte raison auiourd'huy nous devons<br />

estre confermez à chem<strong>in</strong>er où Dieu nous appelle,<br />

et avoir la teste levée iusques à ce que nous<br />

parvenions à ceste couronne de gloire, combien

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