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521 SUR L'EPITRE AUX GALATES. 522 GALATES. Chap. Ill v. 15—18. Nous devons avoir grand honte si Dieu n'a non plus d'authorité envers nous que les creatures mortelles. Car quelle comparaison y a-il de sa maiesté avec la condition des hommes, qui n'est qu'un ombrage caduque? Or tant y a que c'est un ordinaire que les hommes veulent estre préférez à Dieu: qui est une chose tant enorme que si le soleil estoit rneslé parmi les ténèbres des abysmes, il n'y auroit pas une confusion si grande, que de mettre les hommes en degré plus haut que celui auquel appartient tout honneur. Or quoy qu'il en soit (comme i'ay dit), c'est un vice qui a régné de tout temps, et encores regne auiourd'huy par trop au monde. Car on adioustera foy à, ce qu'un homme dira: et si on ne le veut faire de son bon gré, encores faudra-il qu'il y ait teneure en tous les contracts qui seront approuvez par la iustice. Yoilà donc Dieu qui parle et d'une façon authentique, il n'oublie rien de ce qui doit servir pour donner pleine fermeté et certitude à sa parole, et cependant nous sommes tousiours en branle, ou nous disputons à l'encontre de luy. Ne faut-il pas donc que nous soyons comme despourveus de sens quand nous amoindrissons l'authorité de Dieu ainsi, et que les creatures ont plus de credit que luy, qui par un seul mot a créé le ciel et la terre, et maintient le tout? Et voilà pourquoy sainct Paul en ce passage use de ceste preface, le parle, (dit-il) selon l'homme. Car s'il eust simplement dit, une paction tiendra ici bas, et ne sera point rétractée: il faut donc que ce que Dieu a promis soit permanent, cela seroit bien vray: mais encores il eust parlé trop froidement de la maiesté de Dieu, s'il î'eust mis comme en un reng avec les creatures terrestres. Mais quand il dit qu'il parle selon l'homme, c'est autant comme s'il disoit qu'il n'use point d'un style et langage tel qu'il conviendroit à traitter de la maiesté de Dieu. Car il faut que le soleil et la lune perdent leur clarté, quand Dieu met sa gloire eu avant. Il faut que tout soit obscurci, et que sera-ce donc de ceux qui sont ici comme des mouse hes ou des grenouilles se traisnans par dessus la terre? Car combien que les hommes s'enorgueillissent, si est - ce que devant Dieu ils sont moins que rien. Or oyans ce mot, nous devons estre tant plus retenus à fin de n'user de nulle réplique: mais d'accepter ce qui nous est ici remonstré avec toute reverence: c'est à sçavoir, que si Dieu a voulu donner une certitude pleine de leur salut à ceux qui reçoivent la promesse qui leur est publiée, VINGTIEME SERMON. qu'il ne faut point que nous attentions de disputer contre luy. Car quand un instrument sera passé devant les hommes, s'il est authentique, il sera receu: que sera-ce donc quand Dieu aura ouvert sa bouche sacrée pour nous rendre tesmoignage de sa bonne volonté? y a il solennité entre les hommes qui approchent de la gloire de Dieu, quand il veut qu'on se tienne à ce qu'il a dit et prononcé? Yray est (comme i'ay desia touché) qu'il faut bien que nous bataillions contre la malice qui est enracinée en nous, pour adiouster foy à Dieu : car nous sommes tant enclins à incrédulité que iamais un mot de ce que Dieu a prononcé ne sera ferme ni establi en nos coeurs, sinon que nous ayons combatu contre ce vice auquel nous sommes tant enveloppez. Mais si est-ce que chacun quand il vient pour estre enseigné en la parole de Dieu, doit examiner ce qui est en luy: et voyant qu'il est suiet encores à beaucoup de defiances et do doutes, il se doit desplaire en cela, et prier Dieu qu'il luy touche tellement tous les sens au vif, qu'il soit arresté à ce qu'il orra, comme c'est aussi le propre office du sainct Esprit de signer en nos coeurs la vérité qui de soy est assez certaine: mais elle n'a en nous nulle certitude, iusques à ce qu'elle nous soit venue d'en haut. Car si nous estions enclins de nostre propre mouvement à croire en Dieu, il ne faudroit point que le sainct Esprit y besongnast: mais il est dit qu'il est le vray seau duquel Dieu nous marque, et par lequel il imprime et engrave en nos coeurs ce qui ne seroit autrement iamais receu, et mesmes il nous faut bien noter que sainct Paul met ici deux mots, que nul ne retracte ou ne renverse ce qui a esté authorise entre les hommes d'une voye legitime et iuridique: mais il dit qu'on n'y adiouste rien. Car quand nous ne serons pas du tout rebelles, si est-ce qu'encores nous avons les esprits fretillans, que nous ferons des additions et des gloses à la parole de Dieu, et ne pouvons pas nous tenir à la simplicité qui est là contenue. Voilà donc deux vices qu'un chacun trouvera en soy, quand nous penserons quels nous sommes sans nous flatter. L'un est que nous ne pouvons pas nous résoudre pleinement quand Dieu a parlé pour dire amen sans feintise, ou pour accepter ses promesses, ou pour estre touchez de ses menaoes. Tousiours les hommes useront de subterfuges, et ne faut point cercher exemple de cela bien loin. Car (comme i'ay dit) nous en avons l'expérience en nous. Or il y a le second, c'est encores que nous rendions à Dieu l'honneur qui luy appartient, de croire que sa parole est veritable et infallible, toutes-

523 SERMONS 524 fois nous y voulons tousiours adiouster, et nous voyons mesmes cela en la Papauté. Dont procède une telle confusion, ou un tel labyrinthe que nous voyons du service de Dieu et tant de façons diverses, de tant d'abus et faussetez, sinon que les hommes n'ont point acquiescé à ce que Dieu leur avoit déclaré: mais qu'ils ont t'ait des additions, et un meslinge confus de ce qui leur estoit venu au cerveau? Les Papistes s'efforcent de servir à Dieu, en quelle sorte? chacun aura sa devotion à part, et puis il y aura un nombre infini de badinages: on dira que l'Eglise a tout commandé: quoy qu'il en soit, tout cela a esté controuvé par les hommes. Et comment? Dieu ne s'estoit-il point advise de ce qui luy estoit agréable? Il declare qu'en sa Loy nous avons toute perfection, et qu'il ne veut point qu'on tienne autre reigle. Et puis il adiouste qu'il aime mieux obéissance que tous les sacrifices du monde, il ne demande qu'à tenir les hommes en bride à fin qu'ils ne présument point de rien mesler de leur teste et de leur opinion. Dieu a-il ainsi parlé? si est-ce qu'on luy veut faire accroire que ceci et cela sera bon, et adiouste-on cent fois plus qu'il n'avoit ordonné. Qui pis est, on mesprise ce qu'il requiert, et ce qu'il demande estroitement et on magnifie cependant des choses frivoles et menus fatras, qui non seulement sont de nulle estime et valeur envers luy: mais luy sont en abomination, pour ce qu'il reprouve tout ce que les hommes luy mettent ainsi au devant comme par despit. Or donc nous voyons en cela quelle convoitise il y a eu de tout temps, et quelle outrecuidance aussi, quand les hommes se sont ainsi ingérez pour vouloir servir Dieu à leur appétit: mais c'estoit bien pervertir toute l'Escriture saincte. Car voilà Dieu qui prononce que le principal sacrifice qu'il demande, c'est que nous ayons nostre refuge à luy, que nous luy présentions et offrions nos requestes comme il nous donne le moyen pour approcher privément et en toute liberté: c'est que nous ayons nostre Seigneur Jesus Ohrist pour advocat. Or les hommes ont voulu qu'on priast les Saincts trespa8sez: et puis que s'il est question d'obtenir grace devant Dieu, qu'on les prenne pour patrons et advocats qui intercèdent. Autant en est-il de tout le reste de la doctrine. Dieu nous a commandé de prier les uns pour les autres: or il faut prier pour les poures âmes qui sont en purgatoire. Et qui a • commandé tout cela? les hommes ont cuidé qu'il le faloit ainsi, et selon leur cuider, il faut qu'il soit fait. Voilà quel est leur témérité. Dieu nous a ordonné les Sacremens: il veut que nous soyons certifiez par ce moyen là en ses promesses, et que ce nous soyent comme des signatures de superabondant, à fin que nostre infirmité soit d'autant soulagée. Nous avons le Baptesme par lequel Dieu nous declare que nous sommes lavez et nettoyez de toutes nos macules par le sang de son fils unique qui a esté espandu : et puis qu'il nous reçoit comme membres de son corps et noas introduit en son Eglise. Or les Papistes ne se sont point contentez de ce8te simplicité-là: mais ont voulu qu'il y oust du crachat, qu'il y eust du luminaire, et tant d'autres badinages que c'est un horreur. Et dont viennent telles additions, sinon de ceste audace diabolique, qu'après que Dieu a establi tout ce qui luy estoit propre et utile, et là où il n'y avoit que redire, qu'on ne l'a point voulu accepter? mais comme i'ay dit, voilà comme la convoitise des hommes est enflambee d'une telle rage qu'il faut qu'ils adioustent, qu'ils meslent, qu'ils changent, qu'ils enveloppent, qu'ils embrouillent, et il n'y a ne fin ne mesure. D'autant plus donc nous faut-il retenir ce que Dieu nous monstre par sainct Paul, c'est à sçavoir d'autant qu'il a authorise sa parole, il n'est point licite aux hommes d'y adiouster rien: mais que toute nostre sagesse est de nous accorder avec luy, et recevoir sans aucune dispute tout ce qui procède de sa bouche : et si cela est dit de la promesse qui a esté donnée à Abraham, par plus forte raison auiourd'huy nous devons bien garder ceste sobriété, quand nous avons une instruction beaucoup plus pleine en l'Evangile. Il est vray que la substance de ce qui nous est auiourd'huy presche n'est point diverse d'avec ce qu'Abraham a ouy de la bouche de Dieu: mais quoy qu'il en soit, il y a une façon d'enseigner beaucoup plus familière, d'autant que nostre Seigneur Iesus Christ qui est le soleil de iustice nous est apparu. Quand donc rien ne nous est difficile si nous y voulons prester l'aureille, et si nous sommes chatouillez de nos appetis pour adiouster ceci et cela, ne voilà point un sacrilege insuportable? Quoy qu'il en soit, apprenons de nous tenir à ce que Dieu nous a enseigné, car nous n'y pourrons procéder autrement sinon qu'avec telle modestie: et si tost que nous serons déclinez de ceste reigle là tant peu que ce soit, nous voilà parmi les fillets de Satan prests à estre tracassez de costé et d'autre en toute confusion. Mesmes avisons à nous, d'autant que S. Paul dit ici que la Loy n'a peu en rien deroguer à la promesse qui avoit esté donnée auparavant: que sera-ce si auiourd'huy nous voulons que ce que les hommes ont forgé en leur folle teste derogue à la pureté de l'Evangile, tellement qu'on ne sçache qui aura la maistrise, ou Dieu ou les creatures? Voilà donc qui nous doit bien tenir en bride, à fin que nous ne passions point nos bornes, et que tousiours nostre foy se reigle et se renge pleinement à la simple parole de Dieu : et que nous relouions ce qui a esté

521 SUR L'EPITRE AUX GALATES. 522<br />

GALATES. Chap. Ill v. 15—18.<br />

Nous devons avoir grand honte si Dieu n'a<br />

non plus d'authorité envers nous que les creatures<br />

mortelles. Car quelle comparaison y a-<strong>il</strong> de sa<br />

maiesté avec la condition des hommes, qui n'est<br />

qu'un ombrage c<strong>ad</strong>uque? Or tant y a que c'est<br />

un ord<strong>in</strong>aire que les hommes veulent estre préférez<br />

à Dieu: qui est une chose tant enorme que si le<br />

sole<strong>il</strong> estoit rneslé parmi les ténèbres des abysmes,<br />

<strong>il</strong> n'y auroit pas une confusion si grande, que de<br />

mettre les hommes en degré plus haut que celui<br />

auquel appartient tout honneur. Or quoy qu'<strong>il</strong><br />

en soit (comme i'ay dit), c'est un vice qui a régné<br />

de tout temps, et encores regne auiourd'huy par<br />

trop au monde. Car on <strong>ad</strong>ioustera foy à, ce qu'un<br />

homme dira: et si on ne le veut faire de son bon<br />

gré, encores faudra-<strong>il</strong> qu'<strong>il</strong> y ait teneure en tous<br />

les contracts qui seront approuvez par la iustice.<br />

Yo<strong>il</strong>à donc Dieu qui parle et d'une façon authentique,<br />

<strong>il</strong> n'oublie rien de ce qui doit servir pour<br />

donner ple<strong>in</strong>e fermeté et certitude à sa parole, et<br />

cependant nous sommes tousiours en branle, ou<br />

nous disputons à l'encontre de luy. Ne faut-<strong>il</strong><br />

pas donc que nous soyons comme despourveus de<br />

sens quand nous amo<strong>in</strong>drissons l'authorité de Dieu<br />

a<strong>in</strong>si, et que les creatures ont plus de credit que<br />

luy, qui par un seul mot a créé le ciel et la terre,<br />

et ma<strong>in</strong>tient le tout?<br />

Et vo<strong>il</strong>à pourquoy sa<strong>in</strong>ct Paul en ce passage<br />

use de ceste preface, le parle, (dit-<strong>il</strong>) selon l'homme.<br />

Car s'<strong>il</strong> eust simplement dit, une paction tiendra<br />

ici bas, et ne sera po<strong>in</strong>t rétractée: <strong>il</strong> faut donc<br />

que ce que Dieu a promis soit permanent, cela<br />

seroit bien vray: mais encores <strong>il</strong> eust parlé trop<br />

froidement de la maiesté de Dieu, s'<strong>il</strong> î'eust mis<br />

comme en un reng avec les creatures terrestres.<br />

Mais quand <strong>il</strong> dit qu'<strong>il</strong> parle selon l'homme, c'est<br />

autant comme s'<strong>il</strong> disoit qu'<strong>il</strong> n'use po<strong>in</strong>t d'un style<br />

et langage tel qu'<strong>il</strong> conviendroit à traitter de la<br />

maiesté de Dieu. Car <strong>il</strong> faut que le sole<strong>il</strong> et la<br />

lune perdent leur clarté, quand Dieu met sa gloire<br />

eu avant. Il faut que tout soit obscurci, et que<br />

sera-ce donc de ceux qui sont ici comme des<br />

mouse hes ou des grenou<strong>il</strong>les se traisnans par dessus<br />

la terre? Car combien que les hommes s'enorgue<strong>il</strong>lissent,<br />

si est - ce que devant Dieu <strong>il</strong>s sont mo<strong>in</strong>s<br />

que rien. Or oyans ce mot, nous devons estre<br />

tant plus retenus à f<strong>in</strong> de n'user de nulle réplique:<br />

mais d'accepter ce qui nous est ici remonstré avec<br />

toute reverence: c'est à sçavoir, que si Dieu a<br />

voulu donner une certitude ple<strong>in</strong>e de leur salut à<br />

ceux qui reçoivent la promesse qui leur est publiée,<br />

VINGTIEME SERMON.<br />

qu'<strong>il</strong> ne faut po<strong>in</strong>t que nous attentions de disputer<br />

contre luy. Car quand un <strong>in</strong>strument sera passé<br />

devant les hommes, s'<strong>il</strong> est authentique, <strong>il</strong> sera<br />

receu: que sera-ce donc quand Dieu aura ouvert<br />

sa bouche sacrée pour nous rendre tesmoignage<br />

de sa bonne volonté? y a <strong>il</strong> solennité entre les<br />

hommes qui approchent de la gloire de Dieu,<br />

quand <strong>il</strong> veut qu'on se tienne à ce qu'<strong>il</strong> a dit et<br />

prononcé? Yray est (comme i'ay desia touché)<br />

qu'<strong>il</strong> faut bien que nous bata<strong>il</strong>lions contre la malice<br />

qui est enrac<strong>in</strong>ée en nous, pour <strong>ad</strong>iouster foy à<br />

Dieu : car nous sommes tant encl<strong>in</strong>s à <strong>in</strong>crédulité<br />

que iamais un mot de ce que Dieu a prononcé ne<br />

sera ferme ni establi en nos coeurs, s<strong>in</strong>on que nous<br />

ayons combatu contre ce vice auquel nous sommes<br />

tant enveloppez. Mais si est-ce que chacun quand<br />

<strong>il</strong> vient pour estre enseigné en la parole de Dieu,<br />

doit exam<strong>in</strong>er ce qui est en luy: et voyant qu'<strong>il</strong><br />

est suiet encores à beaucoup de defiances et do<br />

doutes, <strong>il</strong> se doit desplaire en cela, et prier Dieu<br />

qu'<strong>il</strong> luy touche tellement tous les sens au vif,<br />

qu'<strong>il</strong> soit arresté à ce qu'<strong>il</strong> orra, comme c'est aussi<br />

le propre office du sa<strong>in</strong>ct Esprit de signer en nos<br />

coeurs la vérité qui de soy est assez certa<strong>in</strong>e: mais<br />

elle n'a en nous nulle certitude, iusques à ce qu'elle<br />

nous soit venue d'en haut. Car si nous estions encl<strong>in</strong>s<br />

de nostre propre mouvement à croire en Dieu,<br />

<strong>il</strong> ne faudroit po<strong>in</strong>t que le sa<strong>in</strong>ct Esprit y besongnast:<br />

mais <strong>il</strong> est dit qu'<strong>il</strong> est le vray seau duquel<br />

Dieu nous marque, et par lequel <strong>il</strong> imprime et engrave<br />

en nos coeurs ce qui ne seroit autrement<br />

iamais receu, et mesmes <strong>il</strong> nous faut bien noter<br />

que sa<strong>in</strong>ct Paul met ici deux mots, que nul ne retracte<br />

ou ne renverse ce qui a esté authorise entre<br />

les hommes d'une voye legitime et iuridique: mais<br />

<strong>il</strong> dit qu'on n'y <strong>ad</strong>iouste rien. Car quand nous ne<br />

serons pas du tout rebelles, si est-ce qu'encores<br />

nous avons les esprits fret<strong>il</strong>lans, que nous ferons<br />

des <strong>ad</strong>ditions et des gloses à la parole de Dieu, et<br />

ne pouvons pas nous tenir à la simplicité qui est<br />

là contenue.<br />

Vo<strong>il</strong>à donc deux vices qu'un chacun trouvera<br />

en soy, quand nous penserons quels nous sommes<br />

sans nous flatter. L'un est que nous ne pouvons<br />

pas nous résoudre ple<strong>in</strong>ement quand Dieu a parlé<br />

pour dire amen sans fe<strong>in</strong>tise, ou pour accepter ses<br />

promesses, ou pour estre touchez de ses menaoes.<br />

Tousiours les hommes useront de subterfuges, et<br />

ne faut po<strong>in</strong>t cercher exemple de cela bien lo<strong>in</strong>.<br />

Car (comme i'ay dit) nous en avons l'expérience en<br />

nous. Or <strong>il</strong> y a le second, c'est encores que nous<br />

rendions à Dieu l'honneur qui luy appartient, de<br />

croire que sa parole est veritable et <strong>in</strong>fallible, toutes-

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