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509 SUR L'EPITRE AUX GALATES. 510 GALATES. Chap. Ill v. 13—14. DIXNEUVIEME SERMON. Nous avons desia veu que si nous n'espérions d'estre sauvez sinon à ceste condition qu'un chacun de nous se fust acquitté de son devoir, nous serions tous maudits, d'autant que nous sommes coulpables devant Dieu d'avoir deffailli et transgressé en plusieurs sortes. Car les plus saincts n'auront iamais telle perfection que tousiours ils ne clochent et qu'il n'y ait beaucoup d'infirmitez en eux. Il faut donc conclurre cependant que Dieu nous appellera à conte que nous sommes tous damnez et perdus. Voilà quelle est la condition des hommes, combien qu'ils se prisent tant et plus. Or maintenant si faut-il que nous ayons quelque moyen pour eschapper de ceste malediction. Or de quoy nous profitera-il d'avoir journellement les aureilles battues de la parole de Dieu? Car sa volonté ne sera sinon pour tousiours nous plonger plus profond en la mort éternelle. Ainsi donc que la parole de Dieu nous soit utile et nous profite à salut, nous avons à sortir de ceste sentence de condamnation qui est donnée et publiée sur tout le genre humain. Or 8ainct Paul nous declare ici le moyen, que Christ nous en a rachetez, voire estant fait pour nous malediction. Il monstre que ce n'est point en vain que nostre Seigneur Iesus Christ a esté pendu au bois: car il faloit qu'il soustint la malediction de ceux lesquels il devoit appeler à salut. Nous voilà tous maudits (comme desia nous avons déclaré). Il faloit donc que nostre Seigneur receust en sa personne ce qui nous appartenoit. Or il avoit esté escrit en la Loy de Moyse, Maudit sera céluy qui pendra au bois. Quand nostre Seigneur commande que les corps soyent ostez, il adiouste que c'est une chose detestable que de veoir une creature humaine ainsi deffiguree, qu'on oste cela (dit-il). Or quand Dieu a prononcé ceste sentence, que celui qui sera pendu au bois sera comme maudit et execrable, il sçavoit bien ce qu'il avoit déterminé quant à son fils unique. Car nostre Seigneur Iesus Christ n'a pas souffert une telle espèce de mort par cas fortuit, ni à l'appétit des hommes. Il est vray que les incrédules l'ont crucifié: mais ilestoit ainsi ordonné par le conseil de Dieu, comme il est dit que Dieu a tant aimé le monde, qu'il n'a point espargné son fils unique, mais l'a livré à la mort pour nous. Et defaict, si seulement Iudas eust trahi nostre Seigneur Iesus Christ, et que par violence il eust esté ravi à une telle mort, cela ne pourroit pas estre le fondement de nostre salut. Il nous faut noter que Dieu l'avoit ainsi establi: comme aussi sainot Pierre en traitte plus à plein au 4. chapitre des Actes, d. 23, là où il dit que nostre Seigneur Iesus a esté tellement crucifié par les iniques qu'ils n'ont rien attenté, sinon ce que Dieu avoit auparavant establi en son conseil. Or donc quand il est dit que nostre Seigneur Iesus Christ a esté crucifié, il nous faut venir là, que le tout s'est fait pour nostre salut, d'autant que Dieu par ce moyen nous a voulu reconcilier à soy. Or quand Dieu a prononcé ceste sentence, Maudit sera celui qui pendra au bois, qu'il a voulu qu'elle fust enregistrée en la Loy de Moyse, il n'estoit pas ignorant de ce qui devoit advenir: car desia il estoit conclud et ordonné. Il faut donc accorder ces deux choses, c'est à sçavoir quand Dieu a prononcé de sa bouche que quiconques seroit pendu au bois seroit detestable, que toutesfois quant et quant il a voulu, que son fils fust pendu au bois. Et comment cela? à fin qu'il portast nostre fardeau, comme il a esté nostre pleige, et s'est constitué principal deteur en nostre nom. Afin donc que nous fussions délivrez de la malediction de la Loy, Iesus Christ a esté maudit. Or de prime face ceci sembleroit dur et estrange que le Seigneur de gloire, celui qui a tout empire souverain, devant la maiesté duquel les anges mesmes de paradis tremblent et s'esbahissent, que celui-là ait esté assubiecti à malediction. Mais il nous faut revenir à ce que sainct Paul a traitté en la premiere des Corinthiens, que la doctrine de l'Evangile est comme folie au genre humain, voire aux plus sages: mais que Dieu nous a ainsi voulu humilier à cause de nostre ingratitude. Car nous avions une bonne instruction pour nous mener à Dieu, voire en sagesse, si nous eussions fait nostre profit de tout ce que nous monstroit en tout l'ordre du ciel et de la terre : mais pour ce que les hommes sont aveugles et ferment les yeux à ceste sagesse que Dieu leur met en avant, voilà pourquoy il faut qu'il use d'une façon nouvelle, et qu'il les attire à soy comme par folie. Ainsi ne iugeons point selon nostre sens naturel de ce qui nous est ici déclaré, c'est à sçavoir que le fils de Dieu a esté assubietti à malediction: mais plustost que nous soyons ravis en un tel secret, pour donner gloire à nostre Dieu, veu qu'il a tellement aimé le salut de nos âmes, qu'il l'a voulu racheter d'un prix inestimable. Et tant s'en faut que cela derogue à la maiesté de nostre Seigneur Iesus Christ, ou obscurcisse ce qui luy est attribué en l'Escriture saincte, que plustost nous avons occasion de le glorifier d'avantage. Et que ainsi soit, voilà nostre Seigneur Iesus Christ qui n'eust point fait rapine (comme dit S. Paul) quand il se fust déclaré en sa gloire infinie. Or il s'est anéanti de son bon gré, et non seulement il a

511 SERMONS 512 vestu nostre nature, et s'est fait homme passible: mais il s'est assubietti à une mort pleine d'opprobres, voire maudite devant Dieu, et non seulement à l'opinion des hommes. Il faut bien donc que nous luy ayons esté bien chers, quand il s'est exposé pour nostre redemption à une telle extrémité. Si nous pouvions gouster que cela veut dire, il est certain que du tout nous serions arrestez à magnifier la grace laquelle ne se peut assez exprimer de bouche, et surmonte toute sagesse humaine. D'autant donc que nous ne le comprenons pas, et n'en sçaurions declarer la centième partie, encores sommes nous comme estonnez en considérant ce que nous en pouvons comprendre. Mais nous voyons encores ici la malice et la perversité des hommes, quand sainct Paul declare que nostre Seigneur Iesus Christ a esté fait malediction pour nous, cela passe et s'escoule. Et mesmes il y en a de si vilains qu'ils prendront occasion de scandale pour se desbaucher et s'aliéner du tout de l'Evangile, quand ceste façon de nous racheter leur est proposée. Et quoy (diront-ils) et faloit-il que le fils de Dieu qui est la fontaine de tout bien, et qui nous devoit tous sanctifier, fust maudit? Et leur semble que Dieu ait ici voulu pervertir tout ordre et toute raison. Or il est certain (comme desia nous avons déclaré) que Dieu a condamné l'ingratitude des hommes, les amenant à une telle espèce de folie, d'autant qu'en sagesse ils n'estoyent point parvenus à luy, comme il leur en avoit monstre le chemin. Mais quoy qu'il en soit, si faut-il que nos sens deffaillent, et que nostre raison soit du tout confuse, que nous adorions les secretB de Dieu encores qu'ils nous soyent cachez, et que nous les trouvions estranges. Et cependant il nous faloit plustost entrer en examen de nos péchez, quand il est dit que le fils de Dieu a esté fait malediction pour nous. Or en cela voyons nous combien nous sommes détestables devant Dieu, iusques à ce que nos fautes et iniquitez soyent effacées par le sang de nostre Seigneur Iesus Christ. Quand tous les anges de paradis eussent respondu pour nous, cela n'estoit pas un prix suffisant. Il n'y a eu donc autre satisfaction qu'en la personne de nostre Seigneur Iesus Christ. Or il n'est point venu en ce monde pour nous acquitter de l'obligation de mort éternelle en laquelle nous estions par sa vertu divine et celeste. Comment donc? En infirmité: et non seulement cela, mais il a falu qu'il ait esté réputé maudit ou autrement nous demeurions accablez sous le fardeau, et faloit que nous périssions tous en ceste abysme. Quand donc nous voyons que le fils de Dieu qui non seulement est l'Agneau sans macule, qui est le miroir de toute iustice, sainctelé et perfection, mais qui en est la fontaine, que celui-là soit tenu maudit pour nous: quand nous voyons cela ne devons nous point concevoir un horreur de nos péchez pour estre comme engloutis en desespoir, iusques à ce que nous en soyons retirez par la grace et bonté infinie de nostre Dieu? Ainsi donc notons bien, quand il nous est dit que nous avons esté rachetez de la malediction de la Loy, que Dieu nous veut ici amener à une droite humilité. Or ceste humilité-ià ne peut estre, sinon que les hommes soyent du tout confus en eux, qu'ils ayent honte de se regarder, qu'ils soyent effrayez quant et quant et esperduz, cognoissans que l'ire de Dieu leur est apprestee, iusques à ce que le remède leur soit apporté par nostre Seigneur Iesus Christ. Voilà donc toute nostre vie qui est detestable devant Dieu, et n'y a moyen de nous appointer avec luy, iusques à ce que nostre Seigneur Iesus Christ reçoive la malediction qui estoit en nous et qu'il la soustienne en sa personne. Et ainsi toutesfois et quantes que nous lisons ce passage, qu'un chacun se resveille, et qu'il se présente comme devant le siege iudicial de Dieu, que nous sentions qu'il y a là comme un abysme pour nous engloutir tant que nous sommes, et que nous soyons là esperdus, ayans conceu une telle honte. Que nous magnifions tant plus la grace qui nous a esté acquise en la personne du fils de Dieu, et que nous gardions bien d'amoindrir sa dignité, quand il est nommé malediction: mais que cela soit pour nous inciter d'avantage à luy rendre la louange qui luy est deuë, et qu'il mérite quand il a monstre que nostre salut luy estoit si cher. Et au reste que nous facions valoir un tel gage de nostre salut, et de l'amour que Dieu nous porte, à fin que nous ne doutions point que Dieu ne nous ait agréables quand nous viendrons à luy, puis qu'il nous a si chèrement rachetez comme aussi sainct Pierre le monstre en sa premiere Canonique, qu'jl n'y a eu ni or, ni argent, ni choses corruptibles: mais, c'a esté nostre Seigneur Iesus Christ qui a respondu pour nostre rançon. Ne doutons point donc que toutesfois et quantes que nous viendrons en son nom pour obtenir miséricorde, qu'elle ne nous soit apprestee: car si nous y venions avec quelque opinion de mérites: quelle valeur y auroit-il en cela ? Mais quand nous sçavons combien le fils est aimé du Père, et combien sa mort a esté précieuse, voilà en quoy nous avons pleine certitude que tousiours nous serons exaucez de Dieu, et que nous le trouverons propice et favorable envers nous, voire estans du tout arrestez à ce qui nous est ici monstre: c'est que nostre Seigneur Iesus Christ ne s'est point espargné iusques à se faire malediction. Cependant notons bien ce que sainct Paul adiouste, c'est que par ce moyen la promesse de VEs-

509 SUR L'EPITRE AUX GALATES. 510<br />

GALATES. Chap. Ill v. 13—14.<br />

DIXNEUVIEME SERMON.<br />

Nous avons desia veu que si nous n'espérions<br />

d'estre sauvez s<strong>in</strong>on à ceste condition qu'un chacun<br />

de nous se fust acquitté de son devoir, nous serions<br />

tous maudits, d'autant que nous sommes coulpables<br />

devant Dieu d'avoir deffa<strong>il</strong>li et transgressé en plusieurs<br />

sortes. Car les plus sa<strong>in</strong>cts n'auront iamais<br />

telle perfection que tousiours <strong>il</strong>s ne clochent et qu'<strong>il</strong><br />

n'y ait beaucoup d'<strong>in</strong>firmitez en eux. Il faut donc<br />

conclurre cependant que Dieu nous appellera à<br />

conte que nous sommes tous damnez et perdus.<br />

Vo<strong>il</strong>à quelle est la condition des hommes, combien<br />

qu'<strong>il</strong>s se prisent tant et plus. Or ma<strong>in</strong>tenant si<br />

faut-<strong>il</strong> que nous ayons quelque moyen pour eschapper<br />

de ceste malediction. Or de quoy nous profitera-<strong>il</strong><br />

d'avoir journellement les aure<strong>il</strong>les battues de la parole<br />

de Dieu? Car sa volonté ne sera s<strong>in</strong>on pour<br />

tousiours nous plonger plus profond en la mort<br />

éternelle. A<strong>in</strong>si donc que la parole de Dieu nous<br />

soit ut<strong>il</strong>e et nous profite à salut, nous avons à sortir<br />

de ceste sentence de condamnation qui est donnée<br />

et publiée sur tout le genre huma<strong>in</strong>.<br />

Or 8a<strong>in</strong>ct Paul nous declare ici le moyen, que<br />

Christ nous en a rachetez, voire estant fait pour nous<br />

malediction. Il monstre que ce n'est po<strong>in</strong>t en va<strong>in</strong><br />

que nostre Seigneur Iesus Christ a esté pendu au<br />

bois: car <strong>il</strong> faloit qu'<strong>il</strong> soust<strong>in</strong>t la malediction de<br />

ceux lesquels <strong>il</strong> devoit appeler à salut. Nous vo<strong>il</strong>à<br />

tous maudits (comme desia nous avons déclaré). Il<br />

faloit donc que nostre Seigneur receust en sa personne<br />

ce qui nous appartenoit. Or <strong>il</strong> avoit esté<br />

escrit en la Loy de Moyse, Maudit sera céluy qui<br />

pendra au bois. Quand nostre Seigneur commande<br />

que les corps soyent ostez, <strong>il</strong> <strong>ad</strong>iouste que c'est une<br />

chose detestable que de veoir une creature huma<strong>in</strong>e<br />

a<strong>in</strong>si deffiguree, qu'on oste cela (dit-<strong>il</strong>). Or quand<br />

Dieu a prononcé ceste sentence, que celui qui sera<br />

pendu au bois sera comme maudit et execrable, <strong>il</strong><br />

sçavoit bien ce qu'<strong>il</strong> avoit déterm<strong>in</strong>é quant à son<br />

f<strong>il</strong>s unique. Car nostre Seigneur Iesus Christ n'a<br />

pas souffert une telle espèce de mort par cas fortuit,<br />

ni à l'appétit des hommes. Il est vray que les<br />

<strong>in</strong>crédules l'ont crucifié: mais <strong>il</strong>estoit a<strong>in</strong>si ordonné<br />

par le conse<strong>il</strong> de Dieu, comme <strong>il</strong> est dit que Dieu<br />

a tant aimé le monde, qu'<strong>il</strong> n'a po<strong>in</strong>t espargné son<br />

f<strong>il</strong>s unique, mais l'a livré à la mort pour nous. Et<br />

defaict, si seulement Iudas eust trahi nostre Seigneur<br />

Iesus Christ, et que par violence <strong>il</strong> eust esté<br />

ravi à une telle mort, cela ne pourroit pas estre<br />

le fondement de nostre salut. Il nous faut noter<br />

que Dieu l'avoit a<strong>in</strong>si establi: comme aussi sa<strong>in</strong>ot<br />

Pierre en traitte plus à ple<strong>in</strong> au 4. chapitre des<br />

Actes, d. 23, là où <strong>il</strong> dit que nostre Seigneur Iesus<br />

a esté tellement crucifié par les <strong>in</strong>iques qu'<strong>il</strong>s n'ont<br />

rien attenté, s<strong>in</strong>on ce que Dieu avoit auparavant<br />

establi en son conse<strong>il</strong>. Or donc quand <strong>il</strong> est dit<br />

que nostre Seigneur Iesus Christ a esté crucifié, <strong>il</strong><br />

nous faut venir là, que le tout s'est fait pour nostre<br />

salut, d'autant que Dieu par ce moyen nous a voulu<br />

reconc<strong>il</strong>ier à soy. Or quand Dieu a prononcé ceste<br />

sentence, Maudit sera celui qui pendra au bois, qu'<strong>il</strong><br />

a voulu qu'elle fust enregistrée en la Loy de<br />

Moyse, <strong>il</strong> n'estoit pas ignorant de ce qui devoit<br />

<strong>ad</strong>venir: car desia <strong>il</strong> estoit conclud et ordonné. Il<br />

faut donc accorder ces deux choses, c'est à sçavoir<br />

quand Dieu a prononcé de sa bouche que quiconques<br />

seroit pendu au bois seroit detestable, que<br />

toutesfois quant et quant <strong>il</strong> a voulu, que son f<strong>il</strong>s<br />

fust pendu au bois. Et comment cela? à f<strong>in</strong> qu'<strong>il</strong><br />

portast nostre fardeau, comme <strong>il</strong> a esté nostre<br />

pleige, et s'est constitué pr<strong>in</strong>cipal deteur en nostre<br />

nom. Af<strong>in</strong> donc que nous fussions délivrez de la<br />

malediction de la Loy, Iesus Christ a esté maudit.<br />

Or de prime face ceci sembleroit dur et estrange<br />

que le Seigneur de gloire, celui qui a tout<br />

empire souvera<strong>in</strong>, devant la maiesté duquel les<br />

anges mesmes de par<strong>ad</strong>is tremblent et s'esbahissent,<br />

que celui-là ait esté assubiecti à malediction. Mais<br />

<strong>il</strong> nous faut revenir à ce que sa<strong>in</strong>ct Paul a traitté<br />

en la premiere des Cor<strong>in</strong>thiens, que la doctr<strong>in</strong>e de<br />

l'Evang<strong>il</strong>e est comme folie au genre huma<strong>in</strong>, voire<br />

aux plus sages: mais que Dieu nous a a<strong>in</strong>si voulu<br />

hum<strong>il</strong>ier à cause de nostre <strong>in</strong>gratitude. Car nous<br />

avions une bonne <strong>in</strong>struction pour nous mener à<br />

Dieu, voire en sagesse, si nous eussions fait nostre<br />

profit de tout ce que nous monstroit en tout l'ordre<br />

du ciel et de la terre : mais pour ce que les hommes<br />

sont aveugles et ferment les yeux à ceste sagesse<br />

que Dieu leur met en avant, vo<strong>il</strong>à pourquoy <strong>il</strong> faut<br />

qu'<strong>il</strong> use d'une façon nouvelle, et qu'<strong>il</strong> les attire à<br />

soy comme par folie. A<strong>in</strong>si ne iugeons po<strong>in</strong>t selon<br />

nostre sens naturel de ce qui nous est ici déclaré,<br />

c'est à sçavoir que le f<strong>il</strong>s de Dieu a esté assubietti à<br />

malediction: mais plustost que nous soyons ravis<br />

en un tel secret, pour donner gloire à nostre Dieu,<br />

veu qu'<strong>il</strong> a tellement aimé le salut de nos âmes,<br />

qu'<strong>il</strong> l'a voulu racheter d'un prix <strong>in</strong>estimable. Et<br />

tant s'en faut que cela derogue à la maiesté de<br />

nostre Seigneur Iesus Christ, ou obscurcisse ce qui<br />

luy est attribué en l'Escriture sa<strong>in</strong>cte, que plustost<br />

nous avons occasion de le glorifier d'avantage. Et<br />

que a<strong>in</strong>si soit, vo<strong>il</strong>à nostre Seigneur Iesus Christ<br />

qui n'eust po<strong>in</strong>t fait rap<strong>in</strong>e (comme dit S. Paul)<br />

quand <strong>il</strong> se fust déclaré en sa gloire <strong>in</strong>f<strong>in</strong>ie. Or <strong>il</strong><br />

s'est anéanti de son bon gré, et non seulement <strong>il</strong> a

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