commentariüs in epistolam pauli ad corinthios il - Archive ouverte ...
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501 SUR L'EPITRB AUX GALATES. 502<br />
cevoir quelque chose que nous luy apportions, qu'<strong>il</strong><br />
nous donne en payement ce qui n'estoit pas à nous,<br />
à sçavoir l'obéissance de nostre Seigneur Iesus Christ,<br />
et nous délivrant de la condamnation en laquelle<br />
nous estions plongez, c'est à sçavoir en abolissant<br />
toutes nos offenses et <strong>in</strong>iquitez. Autant en est-<strong>il</strong><br />
dit en l'autre passage, où sa<strong>in</strong>ct Paul dispute trèsbien<br />
de la doctr<strong>in</strong>e que nous avons ici: car <strong>il</strong> propose<br />
aussi bien la iustice de la Loy. Et c'est merve<strong>il</strong>les<br />
comme les Papistes ont esté si hebetez, et<br />
sont encores auiourd'huy, qui ne pensent po<strong>in</strong>t à.<br />
une telle <strong>ad</strong>monition et si claire, comme elle est<br />
faite par sa<strong>in</strong>ct Paul. Car tousiours <strong>il</strong>s ont cela en<br />
la bouche. Et comment? Ce sera un abus de tout<br />
ce que Dieu a prononcé du salaire qu'<strong>il</strong> rendra aux<br />
bonnes oeuvres. Et puis qu'a<strong>in</strong>si est qu'<strong>il</strong> a déclaré<br />
tant de fois que nous serons recompensez, et ne<br />
faut-<strong>il</strong> pas qu'<strong>il</strong> s'acquitte? Car autrement on l'accuseroit<br />
de mensonge. Or sa<strong>in</strong>ct Paul met tousiours<br />
cela en avant, Mes amis, si nous cuidons<br />
estre agréables à Dieu selon que nous l'aurons<br />
desservi, regardons la promesse qui nous est donnée.<br />
Car s'<strong>il</strong> y a quelque débat entre les hommes<br />
ou de quelque vendition ou achapt, ou de quelque<br />
autre chose semblable, on dira, l'<strong>in</strong>strument y est,<br />
qu'on le voye, ie m'en rapporte à ce qui est là<br />
contenu. Quand on lira l'<strong>in</strong>strument: les causes<br />
seront notées, on dira, la possession est tienne, mais<br />
c'est à tel si as-tu payé? Si tu n'as payé, ce n'est<br />
rien. Vo<strong>il</strong>à donc comme <strong>il</strong> nous faut venir à l'<strong>in</strong>strument<br />
pr<strong>in</strong>cipal et authentique que Dieu a fait<br />
entre luy et nous, quand <strong>il</strong> est question de l'héritage<br />
de salut. Or nous avons l'<strong>in</strong>strument de la<br />
Loy: a<strong>in</strong>si donc quand les hommes voudront estre<br />
salariez selon leur service, <strong>il</strong>s trouveront qu'<strong>il</strong>s sont<br />
bannis plustost de la vie éternelle que d'en approcher.<br />
Dieu leur dit bien que s'<strong>il</strong>s s'acquittent de<br />
tout ce qu'<strong>il</strong> leur commande, que vo<strong>il</strong>à l'héritage<br />
de salut qui leur est appresté.<br />
Or <strong>il</strong> reste ma<strong>in</strong>tenant de voir si quelqu'un en<br />
peut venir à bout. Nous avons monstre que nul<br />
ne le fera: nous vo<strong>il</strong>à donc forclos tant que nous<br />
sommes. Les Papistes ne regardent po<strong>in</strong>t à cela:<br />
mais quand <strong>il</strong>s ont ouy ce mot, Qui fera ces choses,<br />
<strong>il</strong> vivra en icelles, <strong>il</strong> leur semble qu'<strong>il</strong> n'est plus<br />
question que de faire: c'est assez que Dieu parle.<br />
Or Dieu parle mais <strong>il</strong> requiert que nous facions:<br />
comme aussi <strong>il</strong>s prendront ce passage de sa<strong>in</strong>ct<br />
Paul où <strong>il</strong> est dit, Non pas celuy qui escoute la<br />
Loy sera iustifié, mais celuy qui l'observé. Les<br />
Papistes allèguent cela, mais c'est pour leur crever<br />
les yeux: car sa<strong>in</strong>ct Paul argue que nous ne pouvons<br />
pas estre iustifiez s<strong>in</strong>on ayans accompli tout<br />
ce qui nous est commandé. Les Iuifs se glorifioyent<br />
en la Loy qui leur estoit donnée: comment? nous<br />
avons la Loy par laquelle <strong>il</strong> nous est dit que nous<br />
sommes le peuple de Dieu: voire mais c'est à condition.<br />
Et où est ceste condition? se trouvera-elle<br />
en vous? nenni. Or est-<strong>il</strong> a<strong>in</strong>si qu'en escoutant<br />
la Loy (dit sa<strong>in</strong>ct Paul), nous n'acquérons pas iustice<br />
: car ce seroit une chose trop frivole que nous<br />
venions au temple pour ouir ce qui nous est déclaré,<br />
et puis qu'un chacun s'en retournast pour<br />
faire selon son appétit. Mais <strong>il</strong> nous faut observer<br />
ce que Dieu nous commande: nul ne l'observe:<br />
nous vo<strong>il</strong>à donc tous damnez (dit-<strong>il</strong>). Et les Papistes<br />
ne regardent po<strong>in</strong>t ceste deduction: mais <strong>il</strong>s<br />
prennent seulement ce mot rompu, Ceux qui observent<br />
la Loy seront iustifiez: ouy bien s'<strong>il</strong> y en<br />
avoit, mais où sont-<strong>il</strong>s? Aussi en l'Epistre aux<br />
Roma<strong>in</strong>s, puis après <strong>il</strong> declare que ce n'est rien<br />
que Dieu nous ait promis la vie éternelle, à telle<br />
condition qu'un chacun de nous accomplisse la Loy:<br />
car nous n'en viendrons iamais à bout: mesmes <strong>il</strong><br />
est certa<strong>in</strong> que de nature nous sommes du tout<br />
contraires à sa iustice: et puis nous a-<strong>il</strong> régénérez<br />
par son sa<strong>in</strong>ct Esprit, nous luy sommes d'autant<br />
attenus : nous avons desia receu de luy tout ce que<br />
nous avons de bien: et <strong>il</strong> ne couronnera que ses<br />
dons en nous. Sont-ce mérites que cela? mais encores<br />
<strong>il</strong> faut venir plus outre, c'est qu'encores que<br />
nostre Seigneur vue<strong>il</strong>le couronner nos oeuvres, quand<br />
elles sont bonnes, neantmo<strong>in</strong>s ce n'est qu'en partie,<br />
et <strong>il</strong> y trouvera tousiours matière de damnation.<br />
A<strong>in</strong>si donc non seulement nous sommes desnuez<br />
de toute confiance de iustice, d'autant que nos<br />
oeuvres n'ont po<strong>in</strong>t une dignité suffisante envers<br />
Dieu: mais pour ce qu'elles sont du tout à reprouver,<br />
quand <strong>il</strong> seroit question d'entrer en conte, et<br />
que Dieu en voulust iuger selon ceste sentence,<br />
Qui fera ces choses, <strong>il</strong> vivra en icelles. C'est autant<br />
comme s'<strong>il</strong> disoit, Vous estes tous morts, damnez<br />
et perdus. Et pourquoy? Car nul n'a fait les<br />
choses que i'ay demandées de luy: et toutesfois<br />
vous me les devez. Et vo<strong>il</strong>à pourquoy i'ay dit qu'<strong>il</strong><br />
vous faut venir au second remède, c'est à sçavoir<br />
que nous vivions de foy. Et sa<strong>in</strong>ct Paul en ce<br />
passage que i'ay allégué n'agueres, au lieu d'amener<br />
ce passage d'Abacuc qu'<strong>il</strong> avoit proposé au premier<br />
chap. b. 17 dit que la iustice de la foy a bien<br />
son tesmoignage de la Loy. Car la iustice de la<br />
Loy, c'est à dire ceste reigle que Dieu nous ba<strong>il</strong>le<br />
en sa Loy pour nous iustifier, c'est que nous accomplissions<br />
et observions tous ses commandemens.<br />
Or la iustice de la foy parle bien un autre langage:<br />
car elle dit qu'<strong>il</strong> n'est po<strong>in</strong>t question que les hommes<br />
cerchent en eux pour approuver leur vie à Dieu,<br />
et pour en recevoir salaire ou couronne: mais <strong>il</strong><br />
faut qu'<strong>il</strong>s s'arrestent du tout à sa parole, qu'elle<br />
soit en leur coeur et en leur bouche. Car qui croira<br />
de coeur que nostre Seigneur Iesus Christ est mort,<br />
et confessera de bouche qu'<strong>il</strong> est ressuscité, vo<strong>il</strong>i<br />
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