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commentariüs in epistolam pauli ad corinthios il - Archive ouverte ...

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489 SUR L'EPITRE AUX GALATES. 490<br />

l'a a<strong>in</strong>si tenu en bride pour l'hum<strong>il</strong>ier comme tous<br />

fidèles. A<strong>in</strong>si Abraham n'a peu rien apporter<br />

comme de soy: car tout ce qu'<strong>il</strong> ayoit de bien <strong>il</strong><br />

le tenoit de Dieu et de sa bonté gratuite. Et puis<br />

cela n'estoit pas suffisant encores pour le sauver:<br />

car de nature <strong>il</strong> estoit damné et perdu, comme<br />

toute la lignée d'Adam. Il a donc falu que Dieu<br />

le receust en luy pardonnant ses fautes, et qu'<strong>il</strong> le<br />

regardast simplement en la foy.<br />

Or notons aussi quand Dieu nous iustifie, que<br />

c'est par i'oy: c'est à dire par sa bonté gratuite et<br />

pure: et qu'alors <strong>il</strong> faut que nous acquiescions à<br />

sa promesse, en vertu de laquelle <strong>il</strong> nous<br />

approuve et accepte, voire et nos oeuvres quant et<br />

quant: non pas entant qu'elles procèdent de nous:<br />

mais d'autant que nous les faisons par la grace de<br />

son S. Esprit, <strong>il</strong> les approuve et les alloue comme<br />

iustes, voire iusques à les rémunérer, comme toute<br />

l'Escriture en est ple<strong>in</strong>e. Mais tout cela aussi<br />

procède de la foy. Car quand nous sommes<br />

Justifiez de Dieu: c'est à dire reputez iustes, nos<br />

oeuvres sont aussi iustifiees: c'est à dire Dieu les<br />

repute pour iustes encores qu'<strong>il</strong> n'y ait aucune<br />

dignité, qu'<strong>il</strong> n'y ait rien pourquoy <strong>il</strong> les doive<br />

recevoir. Tout a<strong>in</strong>si donc que par la pure bonté<br />

et gratuite de Dieu nous sommes iustifiez quand<br />

nous recevons ses promesses par foy, a<strong>in</strong>si sont<br />

iustifiees nos oeuvres par un mesme moyen. Et<br />

vo<strong>il</strong>à comme Abraham en sa personne a esté<br />

iustifie: et puis ses oeuvres aussi bien ont esté<br />

iustifiees devant Dieu. Mais quoy qu'<strong>il</strong> en soit,<br />

si on regarde la cause et la source de tout, <strong>il</strong> faut<br />

conclurre, qu'<strong>il</strong> n'y a que la seule foy qui soit<br />

venue en conte. Car si Dieu eust voulu exam<strong>in</strong>er<br />

la vie d'Abraham, <strong>il</strong> estoit condamné, comme toutes<br />

creatures mortelles: mais <strong>il</strong> l'a voulu recevoir<br />

comme sien, et n'a po<strong>in</strong>t esté <strong>in</strong>duit ni esmeu à<br />

cela, s<strong>in</strong>on par sa pure miséricorde. Abraham<br />

aussi a eu les yeux fermez à toutes va<strong>in</strong>es confiances<br />

auxquelles les hommes s'abusent: <strong>il</strong> a<br />

cognu qu'<strong>il</strong> n'y avoit que la seule miséricorde de<br />

Dieu, qui luy fust suffisante pour l'amener à la<br />

vie. Bref comme Abraham n'a regardé s<strong>in</strong>on à<br />

la pure miséricorde de Dieu, aussi Dieu n'a regardé<br />

s<strong>in</strong>on à la pure foy d'Abraham: vo<strong>il</strong>à comme<br />

<strong>il</strong> a esté justifié.<br />

A<strong>in</strong>si donc renonçons à tout ce que les hommes<br />

imag<strong>in</strong>ent pour se faire agréables à Dieu, quand<br />

<strong>il</strong>s meslent parmi la foy et ceci et cela: car ce<br />

ne sont que toutes faussetez et <strong>il</strong>lusions de Satan:<br />

mais que la foy ait un tel fondement, c'est à<br />

sçavoir qu'en toute hum<strong>il</strong>ité, nous cognoissions que<br />

nous sommes iustes quand Dieu nous a pardonné<br />

nos péchez: et que par ce moyen là nos oeuvres<br />

sont réputées iustes et bonnes, d'autant que Dieu<br />

ne les veut pas exam<strong>in</strong>er à la rigueur, mais qu'<strong>il</strong><br />

les accepte par sa bonté paternelle. Vo<strong>il</strong>à donc<br />

ce que nous avons à retenir de ce passage. Or<br />

que la benediction d'Abraham nous appartienne<br />

et s'<strong>ad</strong>resse à nous, <strong>il</strong> appert par ce que i'ay desia<br />

touché et que sa<strong>in</strong>ct Faul aussi allègue, Que toutes<br />

nations devoyent estre bénites en Abraham. Il reste<br />

ma<strong>in</strong>tenant de voir l'argument que sa<strong>in</strong>ct Paul<br />

<strong>ad</strong>iousto à l'opposite: car les hommes iamais de<br />

leur bon gré ne pourrons quitter l'op<strong>in</strong>ion qu'<strong>il</strong>s<br />

ont de leur iustice propre, s<strong>in</strong>on qu'<strong>il</strong>s y soyent<br />

contra<strong>in</strong>ts et forcez. Car combien que nous soyons<br />

confits en tant de vices que c'est un horreur,<br />

toutesfois le pire, et celuy qui est le plus enrac<strong>in</strong>é<br />

en nostre nature, c'est l'orgue<strong>il</strong> et présomption,<br />

quand nous cuidons et voulons estre quelque<br />

chose en nous, combien que Dieu declare que nous<br />

ne sommes rien, qu'<strong>il</strong> n'y a que toute v<strong>il</strong>enie,<br />

puantise et <strong>in</strong>fection: que tout ce que nous imag<strong>in</strong>ons<br />

de vertu n'est que vanité et mensonge:<br />

toutesfois si est-ce qu'<strong>il</strong> ne peut venir à bout de<br />

nous hum<strong>il</strong>ier, iusqu'à ce que nous appercevions<br />

nostre nécessité, et que nous en soyons conva<strong>in</strong>cus.<br />

Vo<strong>il</strong>à pourquoy <strong>il</strong> nous faut bien noter la<br />

raison que sa<strong>in</strong>ct Paul <strong>ad</strong>iouste ici pour nous<br />

attirer à la pure foy, et nous divertir de toutes<br />

va<strong>in</strong>es confiances que nous pourrions avoir de nos<br />

mérites. Tous ceux (dit-<strong>il</strong>) qui sont de la Loy, sont<br />

maudits: car <strong>il</strong> est escrit, Maudit sera celuy qui<br />

ne persistera en toutes les choses qui sont escriies et<br />

contenues en ce livre, pour les faire. Quand sa<strong>in</strong>ct<br />

Paul dit que tous ceux qui sont de la Loy sont<br />

maudits, <strong>il</strong> entend que cependant que les hommes<br />

s'arrestent et s'amusent à leurs oeuvres, et qu'<strong>il</strong>s<br />

cuident par ce moyen pouvoir obtenir grace devant<br />

Dieu, qu'<strong>il</strong>s sont "maudits. Car (comme nous avons<br />

déclaré ci-dessus) que celuy qui se quitte et<br />

renonce à tout ce qu'<strong>il</strong> a, et qui se fonde sur la<br />

seule miséricorde de Dieu, que celuy-là est de la<br />

foy: a<strong>in</strong>si au contraire, celuy qui pense apporter<br />

quelque service à Dieu pour l'obliger, celuy qui<br />

cuide le recompenser pour ses mérites, celuy - là<br />

est de la Loy. Or sa<strong>in</strong>ct Paul dit que tous ceux<br />

là sont maudits. Pourquoy? Il allègue la sentence<br />

de Moyse, Maudit sera celuy qui ne parfera pas<br />

tout ce qui est escrit ici. Il estoit dit en premier<br />

lieu, Maudit sera celuy qui servira aux dieux<br />

estranges: maudit sera celuy qui blasphémera<br />

contre Dieu: maudit sera celuy qui violera le<br />

iour du repos: maudit sera celuy qui sera rebelle<br />

à père et mere: maudit sera celuy qui abusera<br />

de la femme d'autruy. Apres que toutes ces maledictions<br />

là estoyent récitées, et après ce récit<br />

solennel, <strong>il</strong> faloit que le peuple respondist amen,<br />

amen: comme si on passoit un contract, et que<br />

Dieu d'un costé stipulast, disant, le demande que<br />

vous me serviez en telle sorte, voire sans qu'<strong>il</strong> y

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