commentariüs in epistolam pauli ad corinthios il - Archive ouverte ...

469 SUR L'EPITRE AUX GALATES. 470
la vie celeste, et d'estre confermez tellement que
nostre foy croisse de iour en iour, iusques à ce que
nous venions à ceste rencontre bien heureuse de
laquelle sainct Paul parle au 4. chap, des Ephesiens
c. 15, c'est que nous adhérions pleinement à
nostre Seigneur Iesus Christ.
Or nous nous prosternerons devant la maiesté
de nostre bon Dieu, en cognoissance de nos fautes,
le priant qu'il nous les face sentir de plus en plus
SEIZIEME
GALATES. Chap. Ill v. 3—5.
Nous sçavons que toute la doctrine de l'Evangile
tend à nous retirer de ce monde pour nous
faire approcher de Dieu. Or cela est impossible,
sinon que nous soyons eslevez tousiours en haut et
de plus en plus. Voilà pourquoy si nous desirons
de profiter en l'eschole de Dieu, il nous faut tascher
à tellement corriger les infirmitez qui sont en nostre
nature, que nous soyons comme à délivre pour
estre retirez de ce monde. Vray est que Dieu par
sa bonté s'abbaisse bien à nous, mais ce n'est pas
pour nous retenir ici-bas. Comme quand il nous
envoyé des hommes mortels qui soyent comme des
messagiers, et qu'il nous exhorte de venir à luy
par des moyens qui nous sont convenables, qu'il
nous donne des Sacremens qui sont signes terrestres
et visibles: en cela nous voyons qu'il daigne
bien se faire comme petit, afin que nous n'ayons
point excuse que nous ne pourrions monter à sa
hautesse. Mais quoy qu'il en soit, quand nous aurons
bien regardé au but de l'Evangile, c'est que
nous soyons comme despouillez de nous mesmes et
de tout ce qui est de nostre chair, à fin d'approcher
de luy. Or au contraire les hommes abusent d'une
telle grace que Dieu leur fait quand il leur propose
quelques signes visibles, qu'il leur semble que
là toute la perfection de leur sainctetô se doive
trouver, et que c'est où il se faut tenir. Et ce n'est
pas un vice d'auiourd'huy ne d'hier, mais il a régné
des le commencement du monde, et continue encores
maintenant: qui pis est, les hommes ne se contentent
pas de pervertir ce que Dieu leur avoit establi
pour les attirer à soy: mais ils se forgent et
bastissent beaucoup d'empeschemens qui sont pour
les eslongner de luy. Ceci seroit obscur s'il n'estoit
déclaré par exemple. Dieu en la Loy avoit
ordonné les sacrifices, et pour le temps des ombres
et figures. Ce n'estoit pas pourtant qu'il print plai-
et que ce soit tant pour nous y desplaire que pour
luy en demander pardon: et qu'il soit glorifié par
ce moyen au milieu de nous: et que nous soyons
tellement confermez par son sainct Esprit que nous
ne doutions point qu'il n'habite en nous pour nous
retenir pour ses enfans, ainsi qu'une fois il nous a
adoptez. Et ainsi nous dirons tous, Dieu tout puissant,
Père celeste etc.
SERMON.
sir à ces choses basses: mais selon la rudesse du
peuple (qui estoit pour lors semblable à des petis
enfans) il a voulu tousiours les amener à un service
spirituel. Or là pourquoy il est dit que les
ceremonies de la Loy sont comme charnelles. Pourquoy?
Car Dieu a voulu grossement instruire le
peuple à venir où il de voit: mais quoy qu'il en soit,
le patron qui a esté monstre à Moyse en la montagne
estoit celeste. Il y a donc deux choses en
toutes les ceremonies de la Loy. Car quand on
se lavoit entrant au temple, quand on offroit les
sacrifices, quand il y avoit des luminaires et des
perfums, que le sacrificateur estoit revestu d'un
habit special, tout cela (quant à la figure extérieure)
pouvoit estre nommé charnel et temporel: mais
quant à la fin, il estoit spirituel. Qu'ont fait les
Iuifs? Ils se sont amusez à ces figures sans regarder
pourquoy Dieu les avoit instituées, et ont
cuidé qu'en venant au temple et faisant ce qui leur
estoit ordonné, ils s'estoyent très bien acquittez. Or
ils ont transfiguré Dieu à leur fantasie, comme il
s'en mooque par ses prophètes en disant qu'il n'habite
point en une maison faite de mains d'hommes,
et que le ciel mesmes ne peut comprendre sa maiesté
qui est infinie. Au reste les Papistes auiourd'huy
n'estans point contens d'abuser de ce qui
estoit contenu en la Loy de Dieu ont adiousté
piece sur piece, tellement que cest un abysme que
des folies qu'ils ont. Et toutesfois ils les intitulent
service de Dieu: mais quoy qu'il en soit, ce
n'est que bastelerie.
Or venons maintenant à ce qui est ici dit.
Sainct Paul fait comparaison de l'esprit avec la
chair. Qu'entend-il par l'esprit? Toute la doctrine
que Dieu nous propose en l'Evangile, car il y a
là une conduite spirituelle, que nous ne sommes
plus retenus en ces ombres anciennes comme ont
esté les Iuifs: voilà donc Dieu qui auiourd'huy se
révèle à nous pleinement, et ayant abbatu et cassé
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