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« 457 SÜR L'EPITRB AÜX GALATES. 458 qu'ils ont une partie trop forte: et faudra qu'ils soyent cassez et rompus, quand ils ne voudront point plier. Au reste notons quand Dieu corrige nos vices, qu'il ne faut point nous fascher et tempester, comme font beaucoup de gens qui ne font que grincer les dents toutesfois et quantes qu'ils sont redarguez. Ils allèguent qu'ils ne veulent point estre traittez d'une telle façon, et que leur nature porte d'estre doucement instruits, voire sinon que leur rebellion monstrast tout l'opposite: car ceux qui parlent ainsi, volontiers appetent d'estre flattez: et combien qu'ils se desbordent à tout mal, si ne veulent-ils point qu'on leur gratte leurs rongnes: mais que plustost on dissimule et qu'on cacbe leur turpitude. Or si les reprehensions viennent en avant, les voilà incontinent envenimez contre l'Evangile : et encores que auparavant ils eussent monstre quelque bon signe de zèle, ils se despiteront en telle sorte qu'on cognoistra qu'il n'y a eu que venin et amertume en leur coeur: et c'est un certain signe que telles gens n'ont iamais cognu que c'estoit de profiter en l'eschole de Dieu, voire purement, comme S. Paul en parle en l'autre passage. La parole de Dieu (dit-il) n'est pas seulement utile pour doctrine, à fin que nous cognoissions ce qui nous est profitable et que nous puissions discerner entre le bien et le mal: mais il faut aussi que par icelle nous soyons reprins et corrigez. Car il y a beaucoup de gens noncbalans qui ont besoin d'estre picquez à grans coups d'esperon : les autres ont besoin d'estre rabaissez à cause de leur outrecuidance: les autres aussi seroyent du tout incorrigibles, sinon qu'on les mattast comme à grans coups. Yoilà donc comme nous devons tous souffrir patiemment quand nostre Seigneur use de rudesse, cognoissans combien cela nous est utile: mais encores qu'un chacun examine bien sa vie, et il n'y a celuy qui ne trouve qu'en provoquant nostre Dieu, il faut qu'il use de telle aspreté: comme quand un père sera le plus humain qu'il est possible de souhaiter, toutesfois s'il a des enfans difficiles à gouverner, qu'ils soyent malins et pervers, il sera irrité en telle sorte qu'il changera quasi de nature: car il ne sçait par quel bout les prendre et faut quasi qu'il se transfigure. Ainsi en est-il de nous: car nous avons un père qui surmonte en bonté tout ce que nous pouvons voire entre les hommes: mais de nostre part (comme i'ay desia dit), au lieu que nous devrions paisiblement nous renger à luy, et si tost qu'il a dit un mot, nous tenir prests pour cheminer comme il le commande, nous ne faisons que nous esgarer, nous avons nos appetis desbordez et bouillans, nous avons tousiours nos répliques, et encores que la bouche ne parle point, si void-on qu'il n'y a point un tel silence en nostre coeur, que nous puissions nous assuiettir à Dieu comme il appartient. Puis qu'ainsi est donc que nous sommes convaincus par experience, il est besoin que Dieu nous soit ainsi rude et aspre, souffrons qu'il face ce qu'il cognoist estre propre pour nostre salut. Et ne doutons point que les Galatiens estoyent aussi délicats que nous, et qu'ils avoyent les aureilles aussi chatouilleuses: mais tant y a qu'il a falu qu'ils fussent ainsi reprins vivement à cause de leur ingratitude. Quant à S. Paul nous sçavons qu'il n'a tasché sinon avec toute humilité et modestie attirer à l'obéissance de nostre Seigneur Iesus Christ tous ceux ausquels il etoit commis et ordonné pour Apostre. Il s'accompare (et non sans cause) à une nourrice qui supportera un petit enfant, et qui n'espargnera rien pour monstrer l'amour qu'elle luy porte. Nous verrons encores ci après qu'il dira, Soyez comme moy, car ie suis comme vous. le ne demande sinon à me conformer et faire que nous soyons d'un bon accord: mais tant y a que la nécessité l'a contraint à crier comme nous oyons maintenant, Insensez, fols, despourveus de tout iugement, comme des bestes, qui est-ce qui vous a ainsi ensorcelés? ne faut-il pas que le diable vous possède? Voilà des mots qui sont bien durs: et n'y a nul doute que ce peuple là n'ait esté fasché de prime face: mais si a-il falu neantmoins que les Galatiens sentissent que ce n'estoit point sans cause que sainct Paul usoit d'un tel style et langage. Ainsi toutesfois et quantes que nous sommes redarguez, imputons cela à nos vices, et passons condamnation : car nous ne gagnerons rien en nous rebecquant. Quand nous aurons bien disputé, nous pourrons bien approuver nostre cause aux hommes: mais devant Dieu nous serons tousiours damnables. Au reste il nous faut bien noter la raison qui est ici adioustee par sainct Paul quand il dit. H faut bien que vous soyez ensorcelez de ne point obéir à la vérité, veu que nostre Seigneur Iesus Christ a esté comme dépeint au vif entre vous, voire mesmes crucifié. Sainct Paul parlant ainsi, monstre en quelle vertu et efficace il avoit presche l'Evangile. Il accompare donc la doctrine qu'il avoit portée à une peinture: et puis il amplifie encores mieux, disant que ce qu'il avoit presche entre les Galatiens devoit autant valoir comme s'ils eussent veu le Fils de Dieu estre crucifié au milieu d'eux : comme s'ils eussent veu son sang découler pour le lavement spirituel de leurs âmes. Quand donc ils avoyent esté ainsi fidèlement enseignez, il n'y avoit plus nulle excuse de ce qu'ils s'estoyent révoltez. Or en premier lieu nous voyons ici quelle est la vraye façon de bien prescher l'Evangile: c'est que nous cognoissions l'amour que Dieu nous porte, quand il n'a point espargné son Fils unique: mais qu'il l'a exposé à la mort pour nous, comme de faict en

459 SERMONS 460 nostre Seigneur Iesus Christ sont cachez tous les thresors de sagesse et d'intelligence, comme il est dit en l'autre lieu aux OOIOBS. 2, b. 9. Puis qu'ainsi est donc, apprenons de cognoistre les graces qui nous ont esté acquises par nostre Seigneur Iesus Christ, si nous desirons de bien profiter en l'BvaDgile: car sans cela nous n'aurons rien. Beaucoup se vanteront d'estre enseignez en la parole de Dieu: mais voici le vtay examen pour sçavoir ce qui en est, c'est à sçavoir que cognoissant la nécessité que nous avons eu que Dieu desployast sa merci pour nous secourir, afin de nous retirer du gouffre d'enfer, qu'ayans cognu cela nous sçachions que nous ne pouvons estre nettoyez et lavez de toutes nos macules, sinon au sang du Fils de Dieu : que nous ne pouvons obtenir iustice, sinon en l'obéissance qu'il a rendue, qu'il n'y a nulle satisfaction pour nous, sinon au sacrifice qu'il a offert : que nous ne pouvons estre agréables devant Dieu que par son moyen: que nous ne pouvons ouvrir la bouche pour l'invoquer, sinon ayans un tel intercesseur. Quand donc nous serons bien persuadez des graces qui nous ont esté apportées par le Fils de Dieu, alors nous pourrons dire que nous sommes aucunement entendus en l'Evangile, mais sans cela nous n'avons qu'une imagination et folie. Voilà pour un item. Or cependant notons que ce n'est point assez d'avoir cognu en passant que nostre Seigneur Iesus Christ nous a si chèrement rachetez: mais qu'il nous faut continuer tousiours en la- doctrine de l'Evangile, iusques à tant que cela soit bien imprimé en nostre coeur, comme si son sang decouloit pour appliquer le fruict qui nous en revient à nostre usage : et c'est à fin d'esveiller nostre paresse. Car nous en verrons beaucoup qui pensent estre assez grans clercs quand ils auront entendu trois mots de l'Evangile, comme en passant. Or cela leur sera bien tost effacé et aboli de la memoire, d'autant qu'ils se contentent d'avoir gousté là où nous devons cercher d'estre rassasiez des biens que nostre Seigneur Iesus Christ nous a apportez. Dieu donc punit l'ingratitude de telles gens: et le mespris de sa bonté. Et ainsi d'autant plus nous faut-il efforcer et appliquer toutes nos estudes pour estre bien conformez en la doctrine que i'ay dite: c'est à sçavoir pour cognoistre de quoy nous profite la mort et passion du Fils de Dieu, et les biens inestimables que nous avons receu. Au reste nous sommes admonestez d'autre part que nos péchez sont tant plus aggravez devant Dieu, si après avoir esté instruits en sa volonté, nous tournons bride à l'opposite, et que nous ne péchons pas par ignorance, mais par mespris et par desdain. Or c'est un certain argument que nous ne voulons point estre suiets à luy, et que nous faisons comme des bestes sauvages en reiettant son ioug. Il est vray que les plus ignorans du monde encores sont aussi redarguez par leur propre vice, d'autant que l'hypoorisie regne en tous: mais tant y a que si on fait comparaison entre ceux qui iamais ont ouy un seul mot de vérité, et nous qui en avons les aureilles batues, qui sommes solicitez sans fin et sans cesse de venir à Dieu, nous sommes beaucoup plus coulpables. Yoilà les Turcs qui cuident adorer le Dieu qui a créé le oiel et la terre: mais d'autant qu'ils renoncent nostre Seigneur Iesus Christ, ils n'ont qu'une idole. Les Papistes sont abusez en leurs folles devotions. Or il est certain qu'ils ne laissent pas d'estre tous coulpables devant Dieu. Mais quoy? de nostre costé qui cognoissons le chemin de salut, qui oyons la voix de Dieu qui retentit à nos aureilles, qui sommes esclairez par le soleil de iustice qui est nostre Seigneur Iesus Christ, si nous sommes comme pour es bestes brutes, et que nous ne discernions point entre le bien et le mal, ne faut-il pas que nous soyons comme ensorcelez? Car quand Dieu nous a fait un tel bien de s'approcher de nous et de nous enseigner si familièrement, il est certain qu'il a iuste occasion de se plaindre, comme aussi il le fait. Mon peuple que pourroye-ie plus faire que i'ay fait pour toy? (dit-il par son prophète Michee). Quand donc Dieu intentera procès contre nous et qu'il nous mettra en avant tous les moyens qu'ils nous a donnez, à fin que nous fussions du tout siens, et qu'il en iouist sans contredit: et que de nostre costé nous aurons mis barre entre-deux, et que nous n'aurons peu plier le col pour recevoir son ioug, ou que nous aurons, esté légers et volages pour le quitter du iour au lendemain, et que nous aurons mieux aimé estre abusez des tromperies et illusions de Satan que d'estre conduits par la vérité qui nous estoit certaine, ne faut-il pas que nous soyons comme monstres, c'est à dire gens qui despitions toute, nature? Apprenons donc de nous mirer ici: car ce qui a esté dit pour une fois aux Gralatiens, auiourd'huy s'adresse à nous: car ce n'a pas esté seulement pour ce peuple là que S. Paul a escrit, mais l'Esprit de Dieu nous solicite maintenant et nous monstre que si nous avons receu la doctrine de l'Evangile, et que nous soyons puis après esbranlez, qu'on nous tracasse et qu'il n'y ait nulle constance ni fermeté de foy en nous, que nous sommes tant plus damnables, et qu'il ne faut plus que nous facions bouclier ni de ceci ni de cela: car quand nous aurons prins toutes les couvertures du monde, nous demeurerons convaincus d'une telle malice, qu'en la fin il faudra que nous ayons la bouche close, et que Dieu nous propose là comme en exemple de toute ingratitude : que nous soyons • détestables et aux hommes et aux Anges de ce

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nostre Seigneur Iesus Christ sont cachez tous les<br />

thresors de sagesse et d'<strong>in</strong>telligence, comme <strong>il</strong> est<br />

dit en l'autre lieu aux OOIOBS. 2, b. 9. Puis qu'a<strong>in</strong>si<br />

est donc, apprenons de cognoistre les graces qui<br />

nous ont esté acquises par nostre Seigneur Iesus<br />

Christ, si nous desirons de bien profiter en l'BvaDg<strong>il</strong>e:<br />

car sans cela nous n'aurons rien. Beaucoup se vanteront<br />

d'estre enseignez en la parole de Dieu: mais voici<br />

le vtay examen pour sçavoir ce qui en est, c'est à sçavoir<br />

que cognoissant la nécessité que nous avons eu<br />

que Dieu desployast sa merci pour nous secourir, af<strong>in</strong><br />

de nous retirer du gouffre d'enfer, qu'ayans cognu<br />

cela nous sçachions que nous ne pouvons estre<br />

nettoyez et lavez de toutes nos macules, s<strong>in</strong>on au<br />

sang du F<strong>il</strong>s de Dieu : que nous ne pouvons obtenir<br />

iustice, s<strong>in</strong>on en l'obéissance qu'<strong>il</strong> a rendue, qu'<strong>il</strong><br />

n'y a nulle satisfaction pour nous, s<strong>in</strong>on au sacrifice<br />

qu'<strong>il</strong> a offert : que nous ne pouvons estre<br />

agréables devant Dieu que par son moyen: que<br />

nous ne pouvons ouvrir la bouche pour l'<strong>in</strong>voquer,<br />

s<strong>in</strong>on ayans un tel <strong>in</strong>tercesseur. Quand donc nous<br />

serons bien persu<strong>ad</strong>ez des graces qui nous ont esté<br />

apportées par le F<strong>il</strong>s de Dieu, alors nous pourrons<br />

dire que nous sommes aucunement entendus en<br />

l'Evang<strong>il</strong>e, mais sans cela nous n'avons qu'une<br />

imag<strong>in</strong>ation et folie. Vo<strong>il</strong>à pour un item.<br />

Or cependant notons que ce n'est po<strong>in</strong>t assez<br />

d'avoir cognu en passant que nostre Seigneur<br />

Iesus Christ nous a si chèrement rachetez: mais<br />

qu'<strong>il</strong> nous faut cont<strong>in</strong>uer tousiours en la- doctr<strong>in</strong>e<br />

de l'Evang<strong>il</strong>e, iusques à tant que cela soit bien imprimé<br />

en nostre coeur, comme si son sang decouloit<br />

pour appliquer le fruict qui nous en revient à<br />

nostre usage : et c'est à f<strong>in</strong> d'esve<strong>il</strong>ler nostre<br />

paresse. Car nous en verrons beaucoup qui pensent<br />

estre assez grans clercs quand <strong>il</strong>s auront entendu<br />

trois mots de l'Evang<strong>il</strong>e, comme en passant.<br />

Or cela leur sera bien tost effacé et aboli de la<br />

memoire, d'autant qu'<strong>il</strong>s se contentent d'avoir gousté<br />

là où nous devons cercher d'estre rassasiez des<br />

biens que nostre Seigneur Iesus Christ nous a<br />

apportez. Dieu donc punit l'<strong>in</strong>gratitude de telles<br />

gens: et le mespris de sa bonté. Et a<strong>in</strong>si d'autant<br />

plus nous faut-<strong>il</strong> efforcer et appliquer toutes nos<br />

estudes pour estre bien conformez en la doctr<strong>in</strong>e<br />

que i'ay dite: c'est à sçavoir pour cognoistre de<br />

quoy nous profite la mort et passion du F<strong>il</strong>s de<br />

Dieu, et les biens <strong>in</strong>estimables que nous avons<br />

receu. Au reste nous sommes <strong>ad</strong>monestez d'autre<br />

part que nos péchez sont tant plus aggravez devant<br />

Dieu, si après avoir esté <strong>in</strong>struits en sa volonté,<br />

nous tournons bride à l'opposite, et que nous<br />

ne péchons pas par ignorance, mais par mespris<br />

et par desda<strong>in</strong>. Or c'est un certa<strong>in</strong> argument que<br />

nous ne voulons po<strong>in</strong>t estre suiets à luy, et que<br />

nous faisons comme des bestes sauvages en reiettant<br />

son ioug. Il est vray que les plus ignorans du<br />

monde encores sont aussi redarguez par leur propre<br />

vice, d'autant que l'hypoorisie regne en tous: mais<br />

tant y a que si on fait comparaison entre ceux<br />

qui iamais ont ouy un seul mot de vérité, et nous<br />

qui en avons les aure<strong>il</strong>les batues, qui sommes solicitez<br />

sans f<strong>in</strong> et sans cesse de venir à Dieu, nous<br />

sommes beaucoup plus coulpables. Yo<strong>il</strong>à les Turcs<br />

qui cuident <strong>ad</strong>orer le Dieu qui a créé le oiel et la<br />

terre: mais d'autant qu'<strong>il</strong>s renoncent nostre Seigneur<br />

Iesus Christ, <strong>il</strong>s n'ont qu'une idole. Les<br />

Papistes sont abusez en leurs folles devotions. Or<br />

<strong>il</strong> est certa<strong>in</strong> qu'<strong>il</strong>s ne laissent pas d'estre tous<br />

coulpables devant Dieu. Mais quoy? de nostre<br />

costé qui cognoissons le chem<strong>in</strong> de salut, qui oyons<br />

la voix de Dieu qui retentit à nos aure<strong>il</strong>les, qui<br />

sommes esclairez par le sole<strong>il</strong> de iustice qui est<br />

nostre Seigneur Iesus Christ, si nous sommes<br />

comme pour es bestes brutes, et que nous ne discernions<br />

po<strong>in</strong>t entre le bien et le mal, ne faut-<strong>il</strong><br />

pas que nous soyons comme ensorcelez? Car quand<br />

Dieu nous a fait un tel bien de s'approcher de<br />

nous et de nous enseigner si fam<strong>il</strong>ièrement, <strong>il</strong> est<br />

certa<strong>in</strong> qu'<strong>il</strong> a iuste occasion de se pla<strong>in</strong>dre, comme<br />

aussi <strong>il</strong> le fait. Mon peuple que pourroye-ie plus<br />

faire que i'ay fait pour toy? (dit-<strong>il</strong> par son prophète<br />

Michee). Quand donc Dieu <strong>in</strong>tentera procès contre<br />

nous et qu'<strong>il</strong> nous mettra en avant tous les moyens<br />

qu'<strong>il</strong>s nous a donnez, à f<strong>in</strong> que nous fussions du<br />

tout siens, et qu'<strong>il</strong> en iouist sans contredit: et que<br />

de nostre costé nous aurons mis barre entre-deux,<br />

et que nous n'aurons peu plier le col pour recevoir<br />

son ioug, ou que nous aurons, esté légers et volages<br />

pour le quitter du iour au lendema<strong>in</strong>, et que nous<br />

aurons mieux aimé estre abusez des tromperies et<br />

<strong>il</strong>lusions de Satan que d'estre conduits par la vérité<br />

qui nous estoit certa<strong>in</strong>e, ne faut-<strong>il</strong> pas que nous<br />

soyons comme monstres, c'est à dire gens qui despitions<br />

toute, nature?<br />

Apprenons donc de nous mirer ici: car ce qui<br />

a esté dit pour une fois aux Gralatiens, auiourd'huy<br />

s'<strong>ad</strong>resse à nous: car ce n'a pas esté seulement<br />

pour ce peuple là que S. Paul a escrit, mais<br />

l'Esprit de Dieu nous solicite ma<strong>in</strong>tenant et nous<br />

monstre que si nous avons receu la doctr<strong>in</strong>e de<br />

l'Evang<strong>il</strong>e, et que nous soyons puis après esbranlez,<br />

qu'on nous tracasse et qu'<strong>il</strong> n'y ait nulle constance<br />

ni fermeté de foy en nous, que nous sommes tant<br />

plus damnables, et qu'<strong>il</strong> ne faut plus que nous<br />

facions bouclier ni de ceci ni de cela: car quand<br />

nous aurons pr<strong>in</strong>s toutes les couvertures du monde,<br />

nous demeurerons conva<strong>in</strong>cus d'une telle malice,<br />

qu'en la f<strong>in</strong> <strong>il</strong> faudra que nous ayons la bouche<br />

close, et que Dieu nous propose là comme en<br />

exemple de toute <strong>in</strong>gratitude : que nous soyons •<br />

détestables et aux hommes et aux Anges de ce

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