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445 SUR L'EPITRE AUX GALATES. 446 tenir à la pure et simple parole procédante de la bouche de Dieu, et ne regarder pas ce que nous pourrions ici appercevoir. Si nous Savons ce principe, nous n'entendrons iamais ce que sainct Paul nous monstre en ce passage: car tous ceux qui l'auront leu cent fois, ne sçauront pas quelle diversité il y a de vivre en la chair, et de vivre en la foy de nostre Seigneur Iesus Christ, il y a donc Testât extérieur. Et voilà pourquoy aussi sainct Paul sous ce mot comprend tout ce qui concerne ceste vie transitoire : il y a l'estat intérieur et qui nous est caché, c'est à sçavoir ce qui nous est promis, et ce que nous attendons. Car il faut que l'homme extérieur se corrompe, et qu'il decline petit à petit iusques à ce que du tout il soit aboli: comme nous voyons les enfans de Dieu, encores qu'ils ayent promesse que Dieu leur donnera vigueur nouvelle, qu'il les fera comme changer de plumes, toutesfois on les verra estre quelque fois tant maladifs que c'est pitié, et qu'aussi les plus robustes du monde vieillissent et viennent à la mort. Puis qu'ainsi est, qu'ont ils pardessus les incrédules? Or cela ne se peut comprendre à l'oeil : car nous avons l'homme intérieur qui est là caohé au dedans: et qu'est-ce que sainct Paul a entendu par cela? c'est que Dieu par son sainct Esprit besongne tellement en nous, que nous sommes tousiours asseurez de ceste vie celeste qui nous est apprestee: combien que nous ne facions que passer ici bas, et que nous y soyons comme estrangers: qu'il y a un heritage permanent, lequel ne nous peut faillir. L'homme intérieur (dit sainct Paul) se renouvelle, selon que l'autre est caduque. Car d'autant plus que les fidèles se voyent décliner, ils sont advertis et solicitez de regarder en haut. Car nous sçavons comme ceux qui se sentent forts et pleins de viguer s'enyvrent, et qu'ils s'oublient, il faut donc que nostre Seigneur nous matte, tellement que nous soyons renouveliez en decheant: que nous soyons (di-ie) comme reffondus, afin que l'espérance de la vie celeste soit plus confermee en nous, et que nous soyons purifiée pour voir ce qui autrement nous seroit comme enveloppé. Voilà l'or et l'argent qui se diminue et beaucoup, quand on les fera passer par la fournaise: on aura une grosse masse de metail, on iette cela au feu: on en retire une bien petite quantité. Mais l'or sans estre ainsi purgé seroit tousiours inutile: ainsi en seroit-il de l'argent. Autant donc en est-il de nous, que nous ne pourrions pas estre renouveliez pour parvenir au royaume de Dieu, sinon que nous mourions. Il nous faut tousiours tendre à ceste corruption, et cependant n'estre point arrestez à ce que nous appercevons à veuë d'oeil: car ce n'est qu'un ombrage que de ceste vie terrestre, ce n'est que fumée qui s'escoule et s'esvanouit: par cela neantmoins nous sommes renouveliez au dedans. Non pas que cela soit commun à tous, car lès incrédules appercevront assez leurs foiblesses, ils sont contraints de sentir les adiournemens de la mort, sur tout quand ils viennent en viellesse, ils cognoissent qu'il ne faut quasi qu'un souffle pour les mettre bas. Sur cela ils se tempestent, et veulent quasi despiter Dieu et nature. Quoy qu'il en soit, ils ne sont point renouveliez, combien qu'ils pourrissent. Car un grain de blé pourra bien pourrir, lequel toutesfois ne prendra point racine pour germer et n'apportera aussi nul fruict. Il y aura un autre grain qui pourrira aussi bien : mais d'autant qu'il est en bonne terre et qu'il a prins racine, il fructifiera en temps opportun. Ainsi donc les fidèles viennent en decadence, et cependant sont renouveliez et cueillent vigueur nouvelle, et pourquoy? car ils pourrissent en ce monde: à fin d'estre restaurez et d'estre renouvelez en l'héritage celeste. Les infidèles s'en vont aussi bien, ils pourrissent, ils s'escoulent et s'esvanouissent: mais ils n'ont nul adventage pour cela, d'autant qu'ils ne sont point restaurez en la vie éternelle. Ainsi donc notons bien, quand sainct Paul dit que nous vivons par la foy de Iesus Christ, ce n'est point pour nous esveiller, tellement que tout ce qui est de ce monde n'empesche pas que tousiours nous ne soyons appuyez sur les promesses de Dieu. Quand nous contemplons tout ce qui est à l'entour de nous, il n'y a que mort. Mais quoy? Dieu nous a donné sa parole, que npus estans morts en nostre nature, nous avons nostre vie ailleurs, d'autant que nostre Seigneur Iesus Christ nous a esté envoyé à ceste condition-là de nous amener de mort à vie. Quand donc nous avons ceste promesse de Dieu, voilà comme il sera honoré par nous. Puis qu'ainsi est, ce seul mot nous doit suffire: et si nous y sommes arrestez et resoluz, c'est signe que nous signons la vérité de Dieu, comme sainct lean en parle, comme ceux qui luy sont fidèles tesmoins. Au contraire quand nous sommes en doute ou en branele, la parole de Dieu n'a nulle authorité ni reverence en nous. Car si nous regardons seulement à ce qui est present, et aux choses qui nous sout prochaines nous ne pouvons pas confesser que Dieu soit fidèle, et que ce qu'il a prononcé de sa bouche soit infaillible. D'avantage nous nous destournerons en ce faisant de nostre Seigneur Iesus Christ, lequel toutesfoia est le gage de tout ce qui est contenu en la parole de Dieu. Quand nous avons la parole, il ne faut plus demander (comme dit Moyse): Qui est-ce qui montera pardessus les nues? Qui est-ce qui ira iusques aux abysmes? Qui est-ce qui passera outre mer? La parole est en ta bouche (dit-il) et en ton:

447 SERMONS 448 coeur: il nous faut contenter de cela. Mais encores quand nous avons nostre Seigneur Iesus Christ pour confirmation plus ample, nous savons qu'il est descendu aux enfers, c'est à dire qu'il a soustenu la malediction qui estoit deuë à nos péchez, qu'il a respondu comme nostre pleige et fiance devant le iugement de Dieu son père: et puis il est monté aux cieux et a prins possession de l'héritage qu'il nous a acquis, et l'a fait en nostre nom: car il a esté eslevé là haut en nostre chair et nature. Quand nous avons une telle asseurance, ne faut-il pas que nous soyons bien miserables, si nous ne pouvons nous tenir à cela? Et puis il est question de tousiours regarder à ce qui a esté dit, que nous espérons, non pas les choses qui nous sont toutes patentes: mais celles qui sont incognues quant au sens humain. Puis qu'ainsi est donc, apprenons de vivre par la foy de Iesus Christ, o'est à dire combien que nous soyons miserables en ce monde, combien qu'il nous fale souffrir tant de faacheries, tant d'ennuis et d'angoisses, tant de troubles et difficultez, toutesfois que nous persistions en ceste constance, pour sentir qu'il n'y a que toute félicité en nos misères, d'autant que Dieu les bénit et les sanctifie au nom de nostre Seigneur Iesus Christ, et que tout cela nous est converti en aide à salut, comme il en est parlé au 8. chap, des Rom. e. 27. Il faut donc que Dieu parface sa vertu (comme nous avons veu en l'autre passage) en nostre infirmité, et que nous souffrions qu'il nous face décliner en telle sorte que ce monde n'empesche pas que tousiours nous n'ayons les promesses de l'Evangile bien imprimées en nos coeurs, et que cela nous rende ioyeux et alaigres au milieu de nos misères et afflictions: et que nous despitions hardiment toutes les calomnies et mocqueries des incrédules, quand ils nous reprochent: Et comment? Poures malotrus, vous pensez estre des petis rois, quand vous croyez à l'Evangile : Et poures miserables, où est ceste ioye et ceste félicité, laquelle vous dites vous estre promise de Dieu? où est ce bien inestimable que vous prisez tant? car vous n'avez rien plus que ceux que vous appelez ennemis de Dieu, reprouvez et maudits. Or il ne faut point (comme i'ay desia dit) que tout cela nous desbauche: car il nous faut revenir à la foy. Combien donc que nous n'appercevions point ici bas ce qui nous est promis en l'Evangile, tenons le tout asseuré : car nostre vie est cachée, comme sainct Paul en parle au 3. chap. d.es Coloss. a 3, et le temps n'est pas encores venu qu'il nous soit manifesté. Et où est nostre vie sinon en nostre Seigneur Iesus Christ? Or le royaume de nostre Seigneur Iesus est bien apparu: mais ce n'est qu'en partie: nous en avons seulement quelque goust: et aussi, les choses sont si troublées et confuses en ce monde, que si nous voulions iuger de nostre salut selon l'apparence, que 8eroit-ce? Souffrons donc que nostre vie soit cachée iusques à ce que nostre Seigneur Iesus Christ vienne, et alors nous cognoistrons que nous n'avons pas esté frustrez en nous fiant à luy et en acceptant la doctrine de son Evangile. Voilà donc comme il nous faut vivre par foy: c'est à dire, qu'il ne nous faut point estre si délicats que de cercher ici une vie paisible: d'avoir tous nos aises et commoditez: car en ce faisant nous délaisserions ce qui nous est promis de Dieu, il seroit mis en oubli, ce seroit anéantir la foy par ce moyen. Mais que nous prenions ce miroir de la parole de Dieu, pour regarder les choses qui surmontent tout nostre sens, qui sont eslongnees de ce monde et qui sont invisibles du tout: et que nous eslevions nos yeux iusques là: non point selon que nostre raison et prudence nous y pourra guider (car ce n'est point assez), mais que nous surmontions ce monde, et que nous quittions les choses présentes, afin de nous entretenir en l'attente des promesses de Dieu, et estre patiens en toutes afflictions et misères, par lesquelles il faut que nous soyons exercez, et contre lesquelles il nous faut batailler iusques à ce que nous recevions le fruict de nostre victoire, quand nous serons eslevez au repos celeste. Voilà donc ce que nous avons à retenir de ceste sentence de sainct Paul, laquelle de prime face pourroit sembler obscure: mais nous verrons aiséement qu'il n'y a nulle obscurité quand nous aurons regardé d'un costé quelle est nostre condition, cependant que nous sommes en ce monde: et puis que d'autre costé nous aurons considéré quelle est la nature de la foy. Or notamment sainct Paul adiouste, Que Iesus Christ l'a aimé, et qu'il s'est exposé pour luy à la mort. C'est une declaration de ce que nous avons n'agueres veu. Car ce mot de foy est souvent mal entendu -des hommes, pour ce qu'on ne regarde point quelle en est la substance. Et de faict, chacun s'appellera fidèle, et à grand peine en trouvera-on dé ceux qui font profession de Chrestienté de cent l'un qui en ait une seule goutte. Car (comme i'ay desia dit) on ne s'enquiert point que c'est à dire foy. Ce mot là est bien court, mais il tire longue queue après soy, comme nous le voyons par ceste addition qui est ici mise: car S. Paul declare qu'il vit en la foy, pour ce que Iesus Christ l'a aimé et qu'il s'est livré à la mort pour luy. Autant nous en faut-il faire: car quand nous voyons que le Fils de Dieu, le Seigneur de gloire, le chef des Arfges, celuy par lequel tout a esté crée et est maintenu, que celuy là se soit exposé à la mort, voire à une mort tant ignominieuse, qu'il ait receu nostre malediction: que nonseulement il ait esté pendu en un gibet qui estoit

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coeur: <strong>il</strong> nous faut contenter de cela. Mais encores<br />

quand nous avons nostre Seigneur Iesus Christ<br />

pour confirmation plus ample, nous savons qu'<strong>il</strong><br />

est descendu aux enfers, c'est à dire qu'<strong>il</strong> a soustenu<br />

la malediction qui estoit deuë à nos péchez,<br />

qu'<strong>il</strong> a respondu comme nostre pleige et fiance devant<br />

le iugement de Dieu son père: et puis <strong>il</strong> est<br />

monté aux cieux et a pr<strong>in</strong>s possession de l'héritage<br />

qu'<strong>il</strong> nous a acquis, et l'a fait en nostre nom: car<br />

<strong>il</strong> a esté eslevé là haut en nostre chair et nature.<br />

Quand nous avons une telle asseurance, ne faut-<strong>il</strong><br />

pas que nous soyons bien miserables, si nous ne<br />

pouvons nous tenir à cela? Et puis <strong>il</strong> est question<br />

de tousiours regarder à ce qui a esté dit, que nous<br />

espérons, non pas les choses qui nous sont toutes<br />

patentes: mais celles qui sont <strong>in</strong>cognues quant au<br />

sens huma<strong>in</strong>. Puis qu'a<strong>in</strong>si est donc, apprenons<br />

de vivre par la foy de Iesus Christ, o'est à dire<br />

combien que nous soyons miserables en ce monde,<br />

combien qu'<strong>il</strong> nous fale souffrir tant de faacheries,<br />

tant d'ennuis et d'angoisses, tant de troubles et<br />

difficultez, toutesfois que nous persistions en ceste<br />

constance, pour sentir qu'<strong>il</strong> n'y a que toute félicité<br />

en nos misères, d'autant que Dieu les bénit et les<br />

sanctifie au nom de nostre Seigneur Iesus Christ,<br />

et que tout cela nous est converti en aide à salut,<br />

comme <strong>il</strong> en est parlé au 8. chap, des Rom. e. 27.<br />

Il faut donc que Dieu parface sa vertu (comme<br />

nous avons veu en l'autre passage) en nostre <strong>in</strong>firmité,<br />

et que nous souffrions qu'<strong>il</strong> nous face décl<strong>in</strong>er<br />

en telle sorte que ce monde n'empesche pas que<br />

tousiours nous n'ayons les promesses de l'Evang<strong>il</strong>e<br />

bien imprimées en nos coeurs, et que cela nous<br />

rende ioyeux et alaigres au m<strong>il</strong>ieu de nos misères<br />

et afflictions: et que nous despitions hardiment<br />

toutes les calomnies et mocqueries des <strong>in</strong>crédules,<br />

quand <strong>il</strong>s nous reprochent: Et comment? Poures<br />

malotrus, vous pensez estre des petis rois, quand<br />

vous croyez à l'Evang<strong>il</strong>e : Et poures miserables, où<br />

est ceste ioye et ceste félicité, laquelle vous dites<br />

vous estre promise de Dieu? où est ce bien <strong>in</strong>estimable<br />

que vous prisez tant? car vous n'avez rien<br />

plus que ceux que vous appelez ennemis de Dieu,<br />

reprouvez et maudits. Or <strong>il</strong> ne faut po<strong>in</strong>t (comme<br />

i'ay desia dit) que tout cela nous desbauche: car <strong>il</strong><br />

nous faut revenir à la foy. Combien donc que nous<br />

n'appercevions po<strong>in</strong>t ici bas ce qui nous est promis<br />

en l'Evang<strong>il</strong>e, tenons le tout asseuré : car nostre<br />

vie est cachée, comme sa<strong>in</strong>ct Paul en parle au<br />

3. chap. d.es Coloss. a 3, et le temps n'est pas encores<br />

venu qu'<strong>il</strong> nous soit manifesté. Et où est<br />

nostre vie s<strong>in</strong>on en nostre Seigneur Iesus Christ?<br />

Or le royaume de nostre Seigneur Iesus est bien<br />

apparu: mais ce n'est qu'en partie: nous en avons<br />

seulement quelque goust: et aussi, les choses sont<br />

si troublées et confuses en ce monde, que si nous<br />

voulions iuger de nostre salut selon l'apparence,<br />

que 8eroit-ce? Souffrons donc que nostre vie soit<br />

cachée iusques à ce que nostre Seigneur Iesus Christ<br />

vienne, et alors nous cognoistrons que nous n'avons<br />

pas esté frustrez en nous fiant à luy et en acceptant<br />

la doctr<strong>in</strong>e de son Evang<strong>il</strong>e.<br />

Vo<strong>il</strong>à donc comme <strong>il</strong> nous faut vivre par foy:<br />

c'est à dire, qu'<strong>il</strong> ne nous faut po<strong>in</strong>t estre si délicats<br />

que de cercher ici une vie paisible: d'avoir<br />

tous nos aises et commoditez: car en ce faisant<br />

nous délaisserions ce qui nous est promis de Dieu,<br />

<strong>il</strong> seroit mis en oubli, ce seroit anéantir la foy par<br />

ce moyen. Mais que nous prenions ce miroir de<br />

la parole de Dieu, pour regarder les choses qui<br />

surmontent tout nostre sens, qui sont eslongnees<br />

de ce monde et qui sont <strong>in</strong>visibles du tout: et que<br />

nous eslevions nos yeux iusques là: non po<strong>in</strong>t<br />

selon que nostre raison et prudence nous y pourra<br />

guider (car ce n'est po<strong>in</strong>t assez), mais que nous<br />

surmontions ce monde, et que nous quittions les<br />

choses présentes, af<strong>in</strong> de nous entretenir en l'attente<br />

des promesses de Dieu, et estre patiens en toutes<br />

afflictions et misères, par lesquelles <strong>il</strong> faut que<br />

nous soyons exercez, et contre lesquelles <strong>il</strong> nous<br />

faut bata<strong>il</strong>ler iusques à ce que nous recevions le<br />

fruict de nostre victoire, quand nous serons eslevez<br />

au repos celeste. Vo<strong>il</strong>à donc ce que nous avons à<br />

retenir de ceste sentence de sa<strong>in</strong>ct Paul, laquelle<br />

de prime face pourroit sembler obscure: mais nous<br />

verrons aiséement qu'<strong>il</strong> n'y a nulle obscurité quand<br />

nous aurons regardé d'un costé quelle est nostre<br />

condition, cependant que nous sommes en ce monde:<br />

et puis que d'autre costé nous aurons considéré<br />

quelle est la nature de la foy.<br />

Or notamment sa<strong>in</strong>ct Paul <strong>ad</strong>iouste, Que Iesus<br />

Christ l'a aimé, et qu'<strong>il</strong> s'est exposé pour luy à la<br />

mort. C'est une declaration de ce que nous avons<br />

n'agueres veu. Car ce mot de foy est souvent<br />

mal entendu -des hommes, pour ce qu'on ne regarde<br />

po<strong>in</strong>t quelle en est la substance. Et de faict,<br />

chacun s'appellera fidèle, et à grand pe<strong>in</strong>e en<br />

trouvera-on dé ceux qui font profession de Chrestienté<br />

de cent l'un qui en ait une seule goutte.<br />

Car (comme i'ay desia dit) on ne s'enquiert po<strong>in</strong>t<br />

que c'est à dire foy. Ce mot là est bien court,<br />

mais <strong>il</strong> tire longue queue après soy, comme nous<br />

le voyons par ceste <strong>ad</strong>dition qui est ici mise: car<br />

S. Paul declare qu'<strong>il</strong> vit en la foy, pour ce que<br />

Iesus Christ l'a aimé et qu'<strong>il</strong> s'est livré à la mort<br />

pour luy. Autant nous en faut-<strong>il</strong> faire: car quand<br />

nous voyons que le F<strong>il</strong>s de Dieu, le Seigneur de<br />

gloire, le chef des Arfges, celuy par lequel tout a<br />

esté crée et est ma<strong>in</strong>tenu, que celuy là se soit exposé<br />

à la mort, voire à une mort tant ignom<strong>in</strong>ieuse,<br />

qu'<strong>il</strong> ait receu nostre malediction: que nonseulement<br />

<strong>il</strong> ait esté pendu en un gibet qui estoit

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