commentariüs in epistolam pauli ad corinthios il - Archive ouverte ...
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411 SERMONS 412<br />
nances, vo<strong>il</strong>à Dieu qui se doit bien contenter. Or<br />
ce n'est pas en telle monnoye qu'on le paye: car<br />
sa Loy est spirituelle, <strong>il</strong> ne regarde po<strong>in</strong>t à ce qui<br />
apparoi8t et à ce qui a beau lustre devant les<br />
hommes: et mesmes les ceremonies, quand on s'y<br />
amuse par trop, Dieu monstre qu'<strong>il</strong> reiette tout<br />
cela : et ceci est encore bien notable : car les hommes<br />
cerchent tousiours quelque eschappatoire pour ne<br />
po<strong>in</strong>t s'<strong>ad</strong>onner à l'obéissance de Dieu, et leur<br />
semble que quand <strong>il</strong>s auront fait a<strong>in</strong>si leurs sottes<br />
devotions, que les vo<strong>il</strong>à bien acquitez et que tout<br />
le reste de leurs péchez doit estre mis en oubli,<br />
d'autant qu'<strong>il</strong>s les rachètent par ce moyen là : c'est<br />
donc ce que nous avons ici à observer que sa<strong>in</strong>ct<br />
Paul a eu combat contre telles gens qui n'avoyent<br />
iamai8 sceu que c'estoit de servir à Dieu à bon<br />
escient, et n'estoyent iamais entrez en leurs consciences.<br />
Comme tous ces caphards de la Papauté,<br />
ces v<strong>il</strong>a<strong>in</strong>s là qui ont la vogue, ie ne parle po<strong>in</strong>t<br />
seulement de ces card<strong>in</strong>aux et de ces bestes cornues<br />
d'evesques (car on sçait que c'est une puantise<br />
dont tout le monde est <strong>in</strong>fecté), mais ie parle<br />
de ceux qui s'appellent docteurs, supposts de la<br />
foy catholique: <strong>il</strong> est certa<strong>in</strong> que ce sont mocqueurs<br />
de Dieu, qui ne sont iamais entrez en eux mesmes<br />
pour s'exam<strong>in</strong>er à bon escient, qu'<strong>il</strong>s n'ont iamais<br />
eu nulle scrupule de conscience. Il est vray que<br />
toute leur estude a esté de tenir le poure peuple<br />
comme à la géhenne et luy mettre beaucoup de<br />
scrupules en avant à f<strong>in</strong> d'estre veus bien subt<strong>il</strong>s.<br />
Mais quant à eux, <strong>il</strong>s n'en ont rien senti. Et vo<strong>il</strong>à<br />
pourquoy <strong>il</strong>s parlent tant à leur aise des mérites,<br />
et cependant <strong>il</strong>s ne s'en soucient po<strong>in</strong>t eux mesmes :<br />
seulement <strong>il</strong>s auront quelques menus fatras, comme<br />
des hochettes qu'on donnera à un petit enfant, par<br />
lesquelles <strong>il</strong> leur semble qu'<strong>il</strong>s pourront appaiser<br />
Dieu.<br />
Or pour ceste cause sa<strong>in</strong>ct Paul dispute des<br />
ceremonies de la Loy, comme elles luy estoyent<br />
mises en avant: mais cependant cela n'empesche<br />
pas qu'<strong>il</strong> ne tranche iusques au bout: c'est à sçavoir<br />
que les hommes sont desnuez de toute iustice<br />
et ne peuvent rien apporter à Dieu: mais <strong>il</strong> faut<br />
qu'<strong>il</strong>s y viennent pour mendier, confessans qu'<strong>il</strong> n'y<br />
a en eux que toute poureté et disette. Et d'avantage<br />
notons aussi que les Iuifs ont tousiours perverti<br />
la nature et l'usage des Sacremens, pour ce<br />
qu'<strong>il</strong>s en ont fait des mérites, et c'estoit tout au<br />
rebours qu'<strong>il</strong> les faloit prendre. Car les Sacremens<br />
n'ont pas esté establis de Dieu à f<strong>in</strong> que les hommes<br />
trava<strong>il</strong>lans pour les observer, acquièrent quelque<br />
vertu qui leur soit réputée à iustice: mais plustost<br />
«'est pour les enseigner qu'<strong>il</strong> faut qu'<strong>il</strong>s cerchent<br />
tout en Dieu. Exemple, quand les Iuifs estoyent<br />
«irconcis, par cela Dieu leur monstroit à l'oe<strong>il</strong> que<br />
tout ce qui procède de l'homme n'est que corrup<br />
tion, et qu'<strong>il</strong> faut que nous soyons retranchez.<br />
Vo<strong>il</strong>à que les Iuifs avoyent à regarder en ce Sacrement<br />
visible, que la nature des hommes est<br />
maudite devant Dieu, et que nous avons cercher,<br />
mais que nous n'y trouverons po<strong>in</strong>t une seule goutte<br />
de pureté. Or d'autre part <strong>il</strong>s avoyent signe et<br />
tesmoignage que Dieu neantmo<strong>in</strong>s les vouloit secourir<br />
par le moyen du rédempteur qui devoit de la<br />
race des hommes. Car <strong>il</strong> est descendu de la lignée<br />
de David. Dieu donc leur monstroit cela tout visiblement.<br />
Et a<strong>in</strong>si les Iuifs d'un costé estoyent<br />
abbatus en eux-mesmes, et devoyent aussi regarder<br />
qu'<strong>il</strong> n'y avoit en eux que toute malediction: et<br />
cependant <strong>il</strong>s venoyent cercher en Iesus Christ ce<br />
qui leur defa<strong>il</strong>loit. Autant en est-<strong>il</strong> des lavemens.<br />
Quand les Iuifs se lavoyent, c'estoyent autant d'averti8semens<br />
qu'<strong>il</strong> n'y avoit qu'ordure en eux. Mais<br />
ce lavement là où estoit-<strong>il</strong>? estoit-ce en l'eau ? non:<br />
mais au sang" de nostre Seigneur Iesus Christ.<br />
Quand les bestes brutes estoyent tuées, là <strong>il</strong>s contemployent<br />
qu'<strong>il</strong>s avoyent mérité la mort: les bestes<br />
sont <strong>in</strong>nocentes, et elles sont sacrifiées à cause des<br />
hommes, pour soustenir leurs péchez. Vo<strong>il</strong>à donc<br />
un miroir qui monstre que les hommes sont tous<br />
maudits de Dieu.<br />
Or cependant les hommes viennent là s'hum<strong>il</strong>ier,<br />
<strong>in</strong>voquans Dieu et protestans qu'<strong>il</strong>s estoyent<br />
rachetez par un sacrifice: voire non pas par ces<br />
. ombrages, mais en la vérité qui n'estoit pas encores<br />
alors apparue. Or les Iuifs qu'ont <strong>il</strong>s fait? estans<br />
circoncis, <strong>il</strong>s ont cuidé qu'<strong>il</strong>s avoyent obligé Dieu<br />
d'autant envers eux: ayans fait leurs sacrifices, <strong>il</strong><br />
leur sembloit bien qu'<strong>il</strong> y avoit là une grande<br />
sa<strong>in</strong>cteté, et se glorifioyent là dessus/ Or les Prophètes<br />
redarguent doublement ces hypocrites. Car<br />
en premier lieu <strong>il</strong>s leur déclarent que quand <strong>il</strong>s<br />
ont gardé toutes les ceremonies de la Loy, qu'<strong>il</strong>s<br />
n'ont rien fait, que cela n'est que vanité. Car vo<strong>il</strong>à<br />
Dieu qui ditj le demande miséricorde et non po<strong>in</strong>t<br />
sacrifices : et puis, ie te remonstreray, homme, comment-tu<br />
dois plaire à Dieu, c'est que tu soyes yrayement<br />
hum<strong>il</strong>ié, et que tu ne t'amuses pas à luy apporter<br />
beaucoup de moutons ou de boeufs, car cela<br />
n'est rien: mais que tu faces iustice et droiture,<br />
que tu vives en bonne <strong>in</strong>tégrité avec tes procha<strong>in</strong>s,<br />
quand tu l'auras <strong>ad</strong>oré. Nous voyons aussi ce que<br />
nostre Seigneur dit en Ieremie: Qui est-ce qui a<br />
parlé à tes Peres de m'offrir sacrifice? non (dit-<strong>il</strong>),<br />
ie veux qu'on m'obeisse, et qu'on escoute ma voix,<br />
et qu'on me serve en <strong>in</strong>tégrité de coeur. Et puis<br />
en l'autre passage: Seigneur tu aimes la fidélité.<br />
A<strong>in</strong>si donc rious voyons comme les Prophètes redarguent<br />
les hypocrites, d'autant qu'<strong>il</strong>s estoyent retenus<br />
par les ceremonies, lesquelles de soy ne sont<br />
rien, s<strong>in</strong>on qu'on chem<strong>in</strong>e en pure conscience devant<br />
Dieu et en <strong>in</strong>tégrité entre les hommes. Or les Pro-