Le calcaire de Beauce – Géologie - hydrogéologie

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le calcaire de beauce géologie - hydrogéologie applications en construction routière et génie civil Compte rendu des journées d'études des 8 et 9 juin 1972 à Blois organisées par le Laboratoire central des Ponts et Chaussées et le Laboratoire régional de Blois.

le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> beauce<br />

géologie - <strong>hydrogéologie</strong><br />

applications en construction routière<br />

et génie civil<br />

Compte rendu <strong>de</strong>s journées d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s 8 et 9 juin 1972 à Blois<br />

organisées par le Laboratoire central <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées<br />

et le Laboratoire régional <strong>de</strong> Blois.


J. BERTHIER<br />

SOMMAIRE<br />

Avant-propos < • - ^<br />

M. BELMAIN<br />

Présentation <strong>de</strong>s journées '<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> à travers les temps 8<br />

M. ARNOULD<br />

Présentation '3<br />

J.-M. LORAIN<br />

M. GIGOUT<br />

La géologie du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> 14<br />

L'altération périglaciaire du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> 54<br />

N. DESPREZ<br />

L'<strong>hydrogéologie</strong> <strong>de</strong>s formations lacustres en <strong>Beauce</strong> et en Sologne 60<br />

J.-M. LORAIN<br />

Principe d'étu<strong>de</strong> du réseau karstique <strong>de</strong> la forêt d'Orléans 68<br />

Synthèse <strong>de</strong> la discussion 74<br />

B. FAUVEAU<br />

Présentation 81<br />

D. ANGOT, J.-H. CHEZEAUD, J. PITOT<br />

<strong>Le</strong>s granulats en <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> : 82<br />

— gisements et carrières<br />

— élaboration <strong>de</strong>s granulats<br />

— résultats <strong>de</strong> laboratoire<br />

i<br />

/


J. BONNOT<br />

Problèmes <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> laboratoire 100<br />

j. BERTHIER<br />

<strong>Le</strong>s recherches à entreprendre 103<br />

B. FAUVEAU<br />

Commentaires généraux 105<br />

Synthèse <strong>de</strong> la discussion 107<br />

F. SCHLOSSER<br />

Présentation 113<br />

E. WASCHKOWSKI<br />

Etu<strong>de</strong>s géotechniques <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> 115<br />

F. BAGUELIN<br />

Conception <strong>de</strong>s fondations dans le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> 142<br />

E. WASCHKOWSKI<br />

H. DUBOIS<br />

v<br />

<strong>Le</strong>s problèmes <strong>de</strong> fondations du pont Charles-<strong>de</strong>-Gaulle à Blois 152<br />

<strong>Le</strong>s fondations <strong>de</strong>s centrales nucléaires <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux 172<br />

Synthèse <strong>de</strong> la discussion. 186<br />

Visite <strong>de</strong>s carrières 191<br />

Résumée <strong>de</strong>s articles 200<br />

Abstracts - Zusammenfassungen - Resúmenes - Pe3K>Mç<br />

Liste <strong>de</strong>s participants aux journées d'étu<strong>de</strong>s 221<br />

MINISTERE DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE, DE L'EQUIPEMENT, DU LOGEMENT ET DU TOURISME<br />

LABORATOIRE CENTRAL DES PONTS ET CHAUSSEES - 58, boulevard <strong>Le</strong>febvre<br />

75732 PARIS CEDEX 15 - Tél. : (1) 532-31-79 - Télex LCPARI 20361 F<br />

Spécial U - Juin 1973


AVANT-PROPOS<br />

J. BERTHIER<br />

Directeur <strong>de</strong>s Laboratoires Régionaux<br />

ARMI les formations géologiques du Bassin parisien, le <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> occupe par sa superficie une place très importante<br />

puisqu'il intéresse cinq départements.<br />

C'est donc un horizon couramment rencontré dans les travaux par <strong>de</strong><br />

nombreux ingénieurs, soit qu'ils aient à le terrasser, soit qu'ils aient à<br />

y fon<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s ouvrages.<br />

C'est également un horizon difficile à cerner et à définir. <strong>Le</strong> géologue<br />

n'y rencontre aucun « bon » fossile, ni aucun banc repère, et le géomécanicien<br />

n'y trouve aucune continuité certaine <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques.<br />

La raréfaction progressive en matériaux alluvionnaires, particulièrement<br />

préoccupante dans la région parisienne, a conduit le Laboratoire <strong>de</strong><br />

Blois à se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, qui présente la double<br />

particularité <strong>de</strong> constituer <strong>de</strong>s réserves énormes et d'être à proximité<br />

immédiate <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> consommation, ne pourrait pas remplacer les<br />

matériaux traditionnels pour la construction <strong>de</strong>s chaussées. <strong>Le</strong>s procédés<br />

mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s assises donnent en effet la possibilité <strong>de</strong><br />

réduire considérablement les effets d'attrition et ouvrent <strong>de</strong> ce fait la<br />

porte à l'utilisation <strong>de</strong> matériaux trop friables pour être utilisés sans<br />

traitement.<br />

C'est avec beaucoup <strong>de</strong> dynamisme que le Laboratoire <strong>de</strong> Blois et<br />

certains maîtres d'oeuvre <strong>de</strong> sa zone d'action se sont efforcés d'exploiter<br />

cette idée.<br />

Si elles permettent <strong>de</strong> réduire du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'attrition les effets du<br />

trafic, les techniques mo<strong>de</strong>rnes imposent par contre bien d'autres conditions<br />

très sévères : homogénéité, propreté, ca<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> fabrication, etc.<br />

<strong>Le</strong>ur formation suppose donc <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s très complètes, ne négligeant<br />

aucun aspect <strong>de</strong>s problèmes, pas plus la géologie <strong>de</strong> détail que la<br />

conception <strong>de</strong>s matériels <strong>de</strong> préparation en carrière.<br />

Il a paru utile, pour orienter l'action dans le domaine <strong>de</strong> l'utilisation<br />

routière du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, et par la même occasion pour l'ensemble<br />

<strong>de</strong>s problèmes posés aux ingénieurs <strong>de</strong> génie civil par le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong>, d'organiser à Blois <strong>de</strong>ux journées d'étu<strong>de</strong>s, qui se sont tenues<br />

les 8 et 9 juin 1972.<br />

5


Elles ont permis aux maîtres d'ouvrage ou maîtres d'oeuvre, aux ingénieurs<br />

et techniciens <strong>de</strong>s Administrations techniques et <strong>de</strong>s Entreprises<br />

d'exploitation ou <strong>de</strong> mise en œuvre qui rencontrent journellement le<br />

<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> dans leurs travaux, et aux spécialistes venus d'horizons<br />

les plus divers, facultés, BRGM, professeurs <strong>de</strong> sciences, spéléologues,<br />

etc., d'échanger leurs points <strong>de</strong> vue et d'étudier ensemble<br />

comment progresser.<br />

Ce numéro spécial du Bulletin <strong>de</strong> liaison <strong>de</strong>s Laboratoires <strong>de</strong>s Ponts et<br />

Chaussées rassemble les communications faites au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

journées ainsi qu'une synthèse <strong>de</strong>s discussions et <strong>de</strong>s conclusions qui<br />

ont pu être tirées sur trois sujets principaux :<br />

— la <strong>Géologie</strong> et l'Hydrogéologie,<br />

— les Granulats,<br />

— les Fondations.<br />

Nous remercions tout particulièrement M. Belmain, directeur départemental<br />

<strong>de</strong> l'Equipement <strong>de</strong> Loir-et-Cher, qui a bien voulu assurer la<br />

prési<strong>de</strong>nce générale.<br />

Nous remercions également les rapporteurs, les prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> séance<br />

et tout le personnel du Laboratoire <strong>de</strong> Blois dont la compétence, le<br />

dynamisme et le dévouement ont permis le plein succès <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<br />

journées.<br />

Nous souhaitons qu'elles permettent <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s progrès dans les<br />

métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce matériau difficile et dans sa promotion comme<br />

matériau routier, et qu'elles ai<strong>de</strong>nt à résoudre les problèmes <strong>de</strong> plus en<br />

plus aigus d'approvisionnement <strong>de</strong> la région parisienne en matériaux<br />

<strong>de</strong> viabilité.


PRESENTATION DES JOURNEES<br />

ERMETTEZ-MOI tout d'abord en ouvrant ces journées <strong>de</strong> vous<br />

souhaiter la bienvenue aussi bien au nom .du CETE <strong>de</strong> Rouen qu'au<br />

nom <strong>de</strong> la Direction départementale <strong>de</strong> l'Equipement <strong>de</strong> Loir-et-<br />

Cher. Je souhaite que ces journées, tant par les communications qui<br />

seront faites que par les discussions qu'elles entraîneront, soient enrichissantes<br />

pour tous.<br />

Compte tenu <strong>de</strong> ma récente arrivée dans ce département, je ne peux<br />

prétendre, même mo<strong>de</strong>stement, épauler les spécialistes qui vont vous<br />

gui<strong>de</strong>r au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux jours consacrés à la présentation du <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sous les aspects les plus divers. L'utilisation <strong>de</strong>s matériaux<br />

<strong>calcaire</strong>s est par contre un sujet qui m'a beaucoup intéressé dans le<br />

département <strong>de</strong> l'Oise où les essais les plus divers ont été effectués<br />

sur le <strong>calcaire</strong> lutétien encore plus difficile à exploiter et à utiliser que le<br />

<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. Je souhaite donc que ces journées permettent <strong>de</strong><br />

dégager <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d'emploi dont l'importance économique n'a pas<br />

besoin d'être soulignée.<br />

Je ne reprendrai pas en détail le programme <strong>de</strong> ces journées, je veux<br />

simplement en esquisser les grands thèmes :<br />

— la première <strong>de</strong>mi-journée sera consacrée à une présentation géologique<br />

du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. En effet, il importe <strong>de</strong> se mettre bien<br />

d'accord, <strong>de</strong> savoir <strong>de</strong> quoi l'on parle ;<br />

— nous nous rendrons ensuite dans un certain nombre <strong>de</strong> carrières.<br />

Ces visites ont été préparées dans le même esprit que les communications<br />

du matin, mais ce sera aussi une excellente introduction à la<br />

<strong>de</strong>mi-journée du len<strong>de</strong>main, puisque nous verrons <strong>de</strong>s carrières en<br />

exploitation ainsi que leurs installations ;<br />

— la <strong>de</strong>uxième journée débutera par l'évocation <strong>de</strong>s problèmes que<br />

pose le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> et les résultats obtenus dans son utilisation<br />

en tant que granulat. Cette question est d'importance et nul doute que<br />

les discussions seront animées ;<br />

— enfin, pour terminer seront évoquées les questions <strong>de</strong> fondations. Là<br />

aussi, c'est un problème économique important car les sujétions qu'impose<br />

aux constructeurs un tel sol <strong>de</strong> fondation sont loin d'être négligeables.<br />

En renouvelant mes souhaits pour une bonne réussite <strong>de</strong> ces journées<br />

d'étu<strong>de</strong>s, je vais passer la parole aux premiers intervenants.<br />

7


Chapiteau roman <strong>de</strong> l'église <strong>de</strong> Lan<strong>de</strong>s-le-Gaulois<br />

(Loir-et-Cher).<br />

Détail d'une base <strong>de</strong> pilier.<br />

Basilique Notre-Dame <strong>de</strong> Cléry-Saint-André<br />

(Loiret).<br />

<strong>Le</strong> pont <strong>de</strong> Jacques III Gabriel à Blois<br />

Viaduc SNCF à Tavers (Loiret).


I.<br />

Geologie-<br />

Hydrogeologie<br />

V


I L<br />

Présentation<br />

M.ARNOULD<br />

Professeur <strong>de</strong> géologie<br />

à l'Ecole nationale supérieure <strong>de</strong>s Mines <strong>de</strong> Paris<br />

et à l'Ecole nationale <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées<br />

est <strong>de</strong> plus en plus évi<strong>de</strong>nt et <strong>de</strong> mieux en mieux perçu, que <strong>de</strong>s données<br />

géologiques et géotechniques conditionnent, pour une large part, le choix<br />

<strong>de</strong> sites et <strong>de</strong> tracés, les fondations, les terrassements, l'alimentation en<br />

eau souterraine, l'approvisionnement en matériau <strong>de</strong> viabilité et <strong>de</strong> construction.<br />

<strong>Le</strong> plus souvent, chacun <strong>de</strong> ces problèmes est traité isolément, pour un projet<br />

ou pour un ouvrage.<br />

C'est le mérite du Laboratoire <strong>de</strong> Blois et <strong>de</strong> son directeur, M. Champion,<br />

assisté <strong>de</strong> M. Lorain, d'avoir pris le problème <strong>de</strong> plus haut, et d'avoir tenté,<br />

pour une formation — le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> — <strong>de</strong> faire le point <strong>de</strong> l'ensemble<br />

<strong>de</strong> ce que l'on sait.<br />

M'en tenant à l'aspect géologique, je soulignerai la difficulté <strong>de</strong> l'entreprise<br />

s'agissant d'un <strong>calcaire</strong> lacustre, comportant donc <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s variations <strong>de</strong><br />

faciès. Il s'agit en outre d'une formation assez peu étudiée jusqu'ici, sur le<br />

plan fondamental.<br />

<strong>Le</strong> bilan stratigraphique, pétrographique et tectonique, présenté par M. Lorain,<br />

est suivi d'une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'altération superficielle périglaciaire par M. Gigout,<br />

d'une vue d'ensemble du problème hydrogéologique à l'échelle du bassin par<br />

M. Desprez du BRGM et d'un développement spécial sur les dissolutions et<br />

les phénomènes karstiques affectant le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. L'importante question<br />

<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong>s est également abordée par M. Lorain.<br />

Un tel bilan auquel s'ajoute celui <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres parties, granulats et fondations,<br />

pourra servir <strong>de</strong> base rationnelle à <strong>de</strong> futures recherches et à <strong>de</strong> futures<br />

utilisations.<br />

Cette métho<strong>de</strong> d'approche globale <strong>de</strong>s problèmes faisant intervenir les matériaux<br />

et le milieu naturels a une valeur exemplaire. Il est à souhaiter qu'elle<br />

soit largement suivie.<br />

13


14<br />

La géologie<br />

du <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

J.-M. LORAIN<br />

Assistant-géologue<br />

au Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

C<br />

ETTE communication a été rédigée grâce à<br />

la collaboration étroite <strong>de</strong>s géologues du<br />

laboratoire : MM. Maillard, docteur en géo­<br />

logie, assistant chef <strong>de</strong> groupe, Cario et Mignot,<br />

techniciens supérieurs ; M. Ménillet du Service<br />

<strong>de</strong> la Carte géologique et spécialiste <strong>de</strong>s formations<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, a bien voulu relire le manuscrit<br />

et ses remarques pertinentes ont gran<strong>de</strong>ment<br />

amélioré le texte ; il nous a en outre communiqué<br />

<strong>de</strong>s échantillons caractéristiques.<br />

Il ne faut pas s'attendre à trouver dans cette<br />

communication <strong>de</strong>s considérations entièrement nouvelles<br />

ou le fruit <strong>de</strong> recherches approfondies sur<br />

ce domaine si vaste. Nous avons voulu surtout essayer<br />

<strong>de</strong> faire le point et <strong>de</strong> clarifier, autant que<br />

possible, ce que l'on sait sur le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />

Certaines questions ont volontairement été très<br />

sommairement traitées puisqu'elles font l'objet <strong>de</strong><br />

communications particulières. D'autres sujets n'ont<br />

été abordés que comme <strong>de</strong>s directions d'étu<strong>de</strong> possibles.<br />

<strong>Le</strong>s spécialistes seront certainement déçus, mais<br />

nos collègues géologues, moins familiarisés avec<br />

ces questions, seront, je pense, heureux <strong>de</strong> trouver<br />

ici <strong>de</strong>s bases pour une bonne compréhension <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s problèmes qui seront évoqués plus<br />

loin. Quant aux ingénieurs praticiens, nous espérons<br />

avoir été suffisamment clairs pour qu'ils puissent<br />

saisir la complexité <strong>de</strong>s problèmes géologiques<br />

que posent ces formations et la gran<strong>de</strong> variabilité<br />

<strong>de</strong>s caractéristiques physiques, donc géotechniques,<br />

<strong>de</strong>s faciès rencontrés.<br />

LE <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est, avec la craie et l'argile<br />

à silex, l'une <strong>de</strong>s trois formations qui<br />

dominent la géologie <strong>de</strong> la région Centre. Sur<br />

les 40 000 km 2<br />

que compte cette région, le <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> intéresse environ à 10 000 km* dont<br />

5 400 à l'affleurement. Sachant d'autre part que ces<br />

faciès s'éten<strong>de</strong>nt jusqu'à la région parisienne, on<br />

voit le grand intérêt qui s'attache à leur étu<strong>de</strong>.<br />

<strong>Le</strong>s différentes communications qui seront faites<br />

traiteront <strong>de</strong> cas particuliers, <strong>de</strong> points précis,<br />

d'applications locales ; il est apparu nécessaire<br />

avant d'entrer dans le détail <strong>de</strong> dresser un panorama<br />

aussi vaste que possible <strong>de</strong> ces « formations<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ».<br />

C'est pourquoi nous examinerons ci-après ces formations<br />

du point <strong>de</strong> vue :<br />

— position stratigraphique,<br />

— extension,<br />

— faciès,<br />

— paléogéographie,<br />

— <strong>hydrogéologie</strong>,<br />

— caractéristiques physiques,<br />

— métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong>.<br />

Bull. Liaison Labo. P. et Ch. - Spécial U - Juin 1973


1. POSITION STRATIGRAPHIQUE<br />

DU CALCAIRE DE BEAUCE<br />

<strong>Le</strong> « phénomène lacustre » au Tertiaire<br />

Après le retrait <strong>de</strong>s mers crétacées vers le sud,<br />

le centre du Bassin parisien est soumis à une succession<br />

<strong>de</strong> transgressions et <strong>de</strong> régressions venues<br />

du nord-ouest et qui vont durer pratiquement tout<br />

le Tertiaire. Ces avancées et reculs <strong>de</strong> la mer sont<br />

bien connus puisqu'ils ont servi <strong>de</strong> base à la définition<br />

<strong>de</strong>s étages géologiques du Tertiaire. L'extension<br />

maximale <strong>de</strong> ce domaine marin vers le sudouest<br />

a lieu au Stampien suivant une ligne passant<br />

approximativement par Maintenon, Auneau,<br />

Pithiviers, Château-Landon. Entre ce domaine<br />

marin et les massifs anciens : massif Armoricain<br />

et Massif central, s'étend une vaste zone où vont<br />

se développer <strong>de</strong>s faciès continentaux : lacustres<br />

d'une part, et fluviátiles d'autre part.<br />

<strong>Le</strong>s faciès lacustres qui correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s dépôts<br />

essentiellement <strong>calcaire</strong>s sont très nombreux et très<br />

variés, ils marquent <strong>de</strong> leur empreinte toute la géologie<br />

<strong>de</strong> cette zone. Cependant, nous pensons avec<br />

Ch. Pomerol [1] que 1' « on a, semble-t-il, beaucoup<br />

surestimé le rôle joué par les lacs au Paléogène.<br />

D'un point <strong>de</strong> vue paléogéographique, il est<br />

difficile <strong>de</strong> concevoir, en bordure d'un rivage instable,<br />

dans un arrière-pays plat, l'existence <strong>de</strong> lacs<br />

permanents d'une telle extension. En fait, s'il existe<br />

effectivement <strong>de</strong>s dépôts lacustres (...) d'autres<br />

étaient en réalité laguno-lacustres, ou bien correspondaient<br />

à <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s discontinues d'inondation<br />

». Ces dispositions paléogéographiques complexes,<br />

liées à une absence quasi constante <strong>de</strong> fossiles<br />

caractéristiques rend très difficile toute synthèse<br />

stratigraphique et l'âge que l'on attribue à<br />

chaque formation est souvent très discutable ;<br />

quant aux limites entre <strong>de</strong>ux formations superposées,<br />

elles sont généralement arbitraires.<br />

On peut cependant tenter d'esquisser l'histoire <strong>de</strong><br />

ces formations lacustres <strong>de</strong>puis le Lutétien jusqu'au<br />

Burdigalien. Nous emprunterons à G. Denizot<br />

[2] et à N. Desprez et son équipe [3] l'essentiel<br />

<strong>de</strong> notre documentation.<br />

LUTÉTIEN (fig. 1)<br />

<strong>Le</strong>s faciès marins sont limités au sud par une ligne<br />

Rambouillet, La Ferté-Alais, Melun. <strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> lacustre<br />

qui leur correspond est connu sous le nom<br />

<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Morancez, il affleure dans les régions<br />

<strong>de</strong> Chartres, Bonneval et Châteaudun. La partie<br />

inférieure <strong>de</strong>vient friable et pulvérulente, c'est la<br />

« marne » <strong>de</strong> Voves et <strong>de</strong> Trizay. Sous la <strong>Beauce</strong><br />

proprement dite on suit cette assise jusque vers<br />

Orléans, Pithiviers et Nemours.<br />

Pour être complet, il faut citer <strong>de</strong>ux très petits<br />

affleurements (quelques centaines <strong>de</strong> mètres carrés)<br />

qui sont rattachés au Lutétien :<br />

— la marne <strong>de</strong> Prunes dans la région d'Argentonsur-Creuse,<br />

— le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> La Celle-sur-Loire au nord <strong>de</strong><br />

Cosne.<br />

BARTONIEN<br />

Au Bartonien sont rattachés les <strong>calcaire</strong>s lacustres<br />

<strong>de</strong> Saint-Ouen [4] dans la région parisienne, un<br />

<strong>calcaire</strong> situé à la base <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> la Brenne<br />

dans l'Indre, et une argile à meulière dans la région<br />

<strong>de</strong> Nogent-le-Rotrou. Ces formations n'ont pas <strong>de</strong><br />

relation avec le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />

LUDIEN (fig. 2)<br />

<strong>Le</strong>s formations marines ou plutôt saumâtres du<br />

Ludien sont représentées au centre du Bassin parisien<br />

par les marnes à Pholadomya lu<strong>de</strong>nsis, dont<br />

l'extension est limitée à Fontainebleau et Etampes.<br />

<strong>Le</strong>s formations lacustres du sud-ouest du bassin<br />

sont représentées par trois unités difficiles à relier<br />

entre elles, ce sont :<br />

— le <strong>calcaire</strong> du Berry, bien développé aux alentours<br />

<strong>de</strong> Bourges et Vierzon, et même plus au sud<br />

jusque vers Saint-Amand-Mont-Rond. Un petit lambeau<br />

passe sous le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> vers Sellessur-Cher,<br />

— le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Briare qui se rencontre entre<br />

Sancerre et Gien,<br />

— le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Château-Landon, visible jusqu'à<br />

Montargis, mais dont l'extension atteint Malesherbes,<br />

Pithiviers, Bellegar<strong>de</strong>.<br />

Du même âge, mais en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la zone d'extension<br />

<strong>de</strong>s faciès <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, existe le <strong>calcaire</strong> du<br />

Loir et <strong>de</strong> l'Anjou.<br />

SANNOISIEN (fig. 3)<br />

C'est, au centre du bassin, l'étage <strong>de</strong>s argiles vertes<br />

et du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Brie dont l'extension au nor<strong>de</strong>st<br />

<strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong> atteint un arc <strong>de</strong> cercle passant<br />

au nord-est <strong>de</strong> Dourdan puis à Pithiviers et Nemours.<br />

<strong>Le</strong>s autres témoins sont représentés au sudouest<br />

par le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Touraine qui est stratigraphiquement<br />

en contact avec le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

dans les régions <strong>de</strong> Vendôme et <strong>de</strong> Saint-Amand-<br />

Longpré.<br />

STAMPIEN (fig. 4)<br />

<strong>Le</strong> Stampien marin, qui est constitué par le faciès<br />

bien connu <strong>de</strong>s sables <strong>de</strong> Fontainebleau, représente<br />

la plus gran<strong>de</strong> extension du domaine marin vers<br />

le sud-ouest puisque, si le rivage a pu être fixé<br />

à une ligne Maintenon, Auneau, Pithiviers et Château-Landon,<br />

il existe <strong>de</strong>ux petits témoins <strong>de</strong> sables<br />

stampiens dans la région d'Orléans. Après le dépôt<br />

<strong>de</strong>s sables on voit s'instaurer, à cheval sur cette<br />

ligne <strong>de</strong> rivage, un régime lacustre qui déposera<br />

le <strong>calcaire</strong> d'Etampes et le <strong>calcaire</strong> du Gâtinais. La<br />

T<br />

15


16<br />

S- Amand<br />

' Amboi<br />

Herbaul t / / ,<br />

rBlois<br />

Gmain ryJÏ/SX —•<br />

Montrichard<br />

Faciès marin<br />

chenoir<br />

Beaugency<br />

Mer •<br />

Broc i<br />

. Neung/s/Beuvrorv<br />

Romordntin<br />

Calcaire <strong>de</strong> Morancez : Faciès lacustre<br />

Jargeau<br />

motte-Beuvron<br />

Argen t/s/Sauldre<br />

^0^s^/J/^^^ËffiÊ^y^yS^ Neuvy A/Borongeon\<br />

'V.<br />

^Sel les/s/Cher.<br />

Fig. 1 - Répartition <strong>de</strong>s faciès du Lutétien.<br />

Bourges<br />

10<br />

t_<br />

Limite d'extension<br />

/ <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> s s<br />

1 Briar*<br />

20 30 Km<br />

i i


Marnes<br />

à Photodomya lu<strong>de</strong>nsis<br />

Faciès lagunaire<br />

I<br />

Calcaire<br />

<strong>de</strong> Châfeau-Landon<br />

Calcaire<br />

<strong>de</strong> Briare<br />

Calcaire<br />

Berry<br />

Fig. 2 - Répartition <strong>de</strong>s faciès du Ludien.<br />

Faciès Limite d'extension<br />

lacustre ^tf? £ e s<br />

' Calcaires<br />

fA^y/ <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> s s<br />

17<br />

2


—_r-_~~_ Argiles vertes et Calcaire <strong>de</strong> Brie<br />

' Limite d'extension<br />

^y/ys <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> s s<br />

14 Calcaire <strong>de</strong>Touraine yÇf<br />

Fig. 3 - Répartition <strong>de</strong>s faciès du Sannoisien.


m<br />

Calcaire d'Etampes: Faciès lacustre<br />

Sables <strong>de</strong> Fontainebleau : Faciès marin<br />

Fig. 4 - Répartition <strong>de</strong>s faciès du Stampien.<br />

Limite d'extension<br />

/' <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> s s<br />

19


20<br />

Fig. 5 - L'Aquitanien en France [5].


POOO<br />

OQQ,<br />

Sables <strong>de</strong> l'Orléanais<br />

et <strong>de</strong> Sologne<br />

Cai.loutis préligériens [/[TT] Lozère * fBurdigalien<br />

Faluns Helvétien<br />

44; Calcaire type<br />

" Montabuzard<br />

Fig. 6 - Répartition <strong>de</strong>s faciès du Burdigalien et <strong>de</strong> l'Helvétien.<br />

Limite d'extension<br />

<strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s<br />

<strong>Beauce</strong> s s<br />

21


formation connue sous le nom <strong>de</strong> « meulière <strong>de</strong><br />

Montmorency » est traditionnellement rattachée à<br />

cet étage.<br />

AQUITANIEN (fig. 5)<br />

L'Aquitanien, qui n'a pas <strong>de</strong> faciès marin dans<br />

le Bassin parisien, est représenté par les formations<br />

déposées dans le vaste ensemble lacustre <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong>.<br />

BURDIGALIEN (fig. 6)<br />

<strong>Le</strong>s formations du Burdigalien qui viennent après<br />

les dépôts du lac <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sont à dominante<br />

22<br />

TABLEAU I<br />

Etages Faciès<br />

En rapport direct<br />

avec les formations<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

Burdigalien Calcaire <strong>de</strong> Montabuzard<br />

Calcaire <strong>de</strong> Chitenay<br />

Aquitanien Marnes <strong>de</strong> Blamont<br />

Marnes <strong>de</strong> la Rère<br />

Calcaire <strong>de</strong> Pithiviers *<br />

Calcaire <strong>de</strong> l'Orléanais *<br />

Calcaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> *<br />

Marne <strong>de</strong> Voise *<br />

Molasse du Gâtinais *<br />

Stampien Calcaire d'Etampes<br />

Calcaire du Gâtinais<br />

Sannoisien Calcaire <strong>de</strong> Touraine<br />

Calcaires <strong>de</strong> La Chappe<br />

et <strong>de</strong> Pouline (près Vendôme)<br />

Ludien Calcaire du Berry<br />

Calcaire du Nivernais<br />

Calcaire <strong>de</strong> Briare<br />

Calcaire <strong>de</strong> Château-Landon<br />

Calcaire <strong>de</strong> Cosne<br />

Calcaire du Boulleret<br />

détritique, puisque ce sont, d'une part, les sables<br />

et marnes <strong>de</strong> l'Orléanais et, d'autre part, le vaste<br />

ensemble <strong>de</strong>s sables et argiles <strong>de</strong> Sologne et<br />

sables <strong>de</strong> Lozère. Mais on trouvera encore <strong>de</strong>s<br />

faciès lacustres : outre les parties marneuses <strong>de</strong>s<br />

formations <strong>de</strong> l'Orléanais, il faut signaler <strong>de</strong>ux<br />

<strong>calcaire</strong>s lacustres bien caractéristiques :<br />

— le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Montabuzard près d'Orléans,<br />

— le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Chitenay au sud <strong>de</strong> Blois.<br />

On peut résumer ce qui vient d'être dit dans le<br />

tableau I où la plupart <strong>de</strong>s appellations locales sont<br />

citées. <strong>Le</strong>s faciès dominants et caractéristiques ont<br />

été soulignés.<br />

Sans rapport direct avec les<br />

formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

Meulière <strong>de</strong> Montmorency (?)<br />

Calcaire <strong>de</strong> Brie<br />

Calcaire <strong>de</strong> Champigny<br />

Calcaire du Loir et <strong>de</strong> l'Anjou<br />

Barton ien Calcaire <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> la<br />

Brennne<br />

Argile à meulières <strong>de</strong> Nogentle-Rotrou<br />

Calcaire <strong>de</strong> Saint-Ouen<br />

Lutétien Calcaire <strong>de</strong> Morancez<br />

Marne <strong>de</strong> Voves et <strong>de</strong> Trizay<br />

Marne <strong>de</strong> Prunes<br />

Calcaire <strong>de</strong> Celle-sur-Loire<br />

* Calcaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> stricto sensu selon le lexique strat igraphique international.


Position du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> dans cet ensemble<br />

Définition du « <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> »<br />

Après cette introduction, qui a permis <strong>de</strong> le situer<br />

dans la succession <strong>de</strong>s étages du Tertiaire, il nous<br />

faut tenter <strong>de</strong> définir ce que l'on entend par <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ; l'on est ainsi conduit à proposer<br />

<strong>de</strong>ux définitions, l'une au sens strict, l'autre beaucoup<br />

plus large :<br />

— stricto sensu selon le lexique stratigraphique<br />

international [5] : « le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> véritable<br />

est bien équivalent <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s<br />

<strong>de</strong> l'Agenais constituant l'Aquitanien lacustre. Il<br />

comporte <strong>de</strong>ux assises : en bas les <strong>calcaire</strong>s ou<br />

marnes <strong>de</strong> la Neuville et <strong>de</strong> la Voise, qui passent<br />

latéralement à la molasse du Gâtinais. Par-<strong>de</strong>ssus<br />

le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Pithiviers à Hélix tristani et son<br />

extension vers le gîte <strong>de</strong> Selles-sur-Cher à Cerathorinus<br />

tagicus et mammifères <strong>de</strong> l'horizon <strong>de</strong><br />

Saint-Gérard » ;<br />

— au sens large, qui fait plutôt appel à une définition<br />

lithologique et géographique, le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong> est l'ensemble <strong>de</strong>s faciès lacustres à dominante<br />

<strong>calcaire</strong> qui se sont déposés, au milieu du<br />

Tertiaire, dans le sud-ouest du Bassin parisien.<br />

Cette définition est très large, mais elle a le mérite<br />

<strong>de</strong> ne pas apporter une précision bien souvent illusoire<br />

dans le cas où les niveaux intermédiaires,<br />

tels que les sables stampiens ou la molasse du Gâtinais,<br />

par exemple, n'existent pas.<br />

<strong>Le</strong>s nouvelles éditions <strong>de</strong>s cartes géologiques au<br />

1/50 000 sembleraient marquer une certaine évolution<br />

dans ce sens. Ainsi le <strong>calcaire</strong> du Boulleret<br />

classé comme « Ludien inférieur » sur la feuille <strong>de</strong><br />

Clamecy, édition 1945, n'est plus daté qu' « Eocène<br />

» sur la feuille <strong>de</strong> Léré parue en 1969. De même,<br />

la feuille <strong>de</strong> Dourdan parue en 1969 regroupe sous<br />

le sigle g 3<br />

le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> aquitanien et le<br />

<strong>calcaire</strong> d'Etampes stampien supérieur, et la notice<br />

précise : « les <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> et d'Etampes<br />

sont stratigraphiquement en continuité et leurs<br />

faciès sont semblables. La molasse du Gâtinais qui<br />

les sépare dans la vallée du Loing est ici inexistante<br />

et il n'est plus possible <strong>de</strong> les distinguer objectivement<br />

en cartographie. »<br />

En ce qui nous concerne, lorsque aucun horizon<br />

repère n'a été mis en évi<strong>de</strong>nce, et considérant que<br />

somme toute une attribution d'âge à tout prix n'a<br />

que peu <strong>de</strong> rapports avec les problèmes <strong>de</strong> génie<br />

civil, nous parlons <strong>de</strong> « <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> » ou <strong>de</strong><br />

« formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> » en donnant à ces acceptions<br />

leur sens le plus large, et c'est dans ce sens<br />

que ces mots seront employés dans la suite <strong>de</strong> cet<br />

article et même <strong>de</strong> ces journées.<br />

Formations superposées au <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

Après le dépôt <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, le régime<br />

continental se poursuit, mais cette fois-ci ce sont<br />

<strong>de</strong>s formations détritiques fluviátiles qui vont recouvrir<br />

la région (flg. 6). Au Burdigalien, se dépose,<br />

venu du Massif central, le vaste ensemble<br />

<strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> l'Orléanais, puis <strong>de</strong> la Sologne<br />

qui recouvrent une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s affleurements<br />

du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. Ces faciès détritiques se<br />

poursuivent jusqu'à la Manche par les dépôts épars<br />

<strong>de</strong> sables argileux <strong>de</strong> Lozère.<br />

Ensuite viendra <strong>de</strong> l'ouest une transgression : la<br />

mer <strong>de</strong>s faluns à l'Helvétien ; elle ne fera que<br />

recouvrir une faible partie du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

puisque le golfe falunien dépassera à peine Blois.<br />

La Loire sera captée par cette mer et la traînée<br />

<strong>de</strong>s « cailloutis préligériens » <strong>de</strong> Denizot en marque<br />

bien le tracé. A la régression se déposeront à nouveau<br />

<strong>de</strong>s sables fluviátiles. La <strong>Beauce</strong> et les régions<br />

limitrophes auront presque pris leur aspect actuel.<br />

Il ne manque plus que le dépôt <strong>de</strong> la pellicule limoneuse<br />

: limons subautochtones et récents [6].<br />

2. EXTENSION DU CALCAIRE DE BEAUCE<br />

Extension horizontale<br />

Ainsi défini au sens large, le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

occupe une gran<strong>de</strong> surface (fig. 7), puisque centré<br />

sur Orléans, il va <strong>de</strong> Dourdan au nord à Selles-sur-<br />

Cher au sud, et <strong>de</strong> Vendôme à l'ouest à Montargis<br />

à l'est, soit environ 160 km du nord au sud et<br />

130 km <strong>de</strong> l'est à l'ouest. Dans ce vaste ensemble<br />

on peut distinguer quatre régions naturelles d'inégale<br />

importance, mais <strong>de</strong> caractères propres. Ce<br />

sont : la <strong>Beauce</strong> et ses annexes, la forêt d'Orléans,<br />

la Sologne, la bordure ouest <strong>de</strong> la Sologne.<br />

LA BEAUCE ET SES ANNEXES : Gâtinais et Montargois<br />

à l'est, Petite <strong>Beauce</strong> <strong>de</strong> Blois au sud-ouest.<br />

C'est la plaine caractéristique, livrée à la gran<strong>de</strong><br />

culture, sans arbres, à peine quelques petits boqueteaux,<br />

pratiquement sans rivières. <strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> est<br />

seulement recouvert <strong>de</strong> limon épais, généralement<br />

d'un mètre, plus exceptionnellement <strong>de</strong> 2,50 à" 3 m.<br />

D'une manière éparse, le plus souvent dans <strong>de</strong>s<br />

poches karstiques, existent <strong>de</strong>s lambeaux <strong>de</strong> sables<br />

<strong>de</strong> Lozère. Sur la bordure nord, c'est-à-dire <strong>de</strong><br />

Maintenon à Fontainebleau, le <strong>calcaire</strong> repose sur<br />

les sables <strong>de</strong> Fontainebleau, alors qu'à l'ouest, le<br />

plus souvent par l'intermédiaire du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />

Morancez, il repose sur l'argile à silex, avec localement<br />

intercalés les niveaux détritiques <strong>de</strong> l'Eocène<br />

: sables, argiles, grès et poudingues. Il en<br />

est <strong>de</strong> même à l'est, dans la région <strong>de</strong> Montargis,<br />

où le <strong>calcaire</strong> repose sur l'argile à silex et la craie.<br />

LA FORÊT D'ORLÉANS s'étend au nord <strong>de</strong> la Loire,<br />

approximativement d'Orléans à Gien. <strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, présent en profon<strong>de</strong>ur, est masqué par<br />

la formation <strong>de</strong>s sables et marnes <strong>de</strong> l'Orléanais<br />

qui le recouvrent avec une épaisseur maximum <strong>de</strong><br />

l'ordre <strong>de</strong> 15 à 20 m.<br />

LA SOLOGNE s'étend au sud <strong>de</strong> la Loire. <strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong><br />

est recouvert par les sables et argiles <strong>de</strong> Sologne,<br />

dont l'épaisseur est très importante puisqu'elle<br />

atteint 80 m dans la région <strong>de</strong> Salbris.<br />

LA BORDURE OUEST DE LA SOLOGNE comprend le plateau<br />

<strong>de</strong> Contres-Pontlevoy et la région <strong>de</strong> Sellessur-Cher.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> y est subaffleurant, recouvert<br />

<strong>de</strong> lambeaux sableux (sables <strong>de</strong> Sologne et faluns).<br />

Il repose sur l'argile à silex avec intercalation <strong>de</strong><br />

niveaux éocènes.<br />

23


24<br />

• irrr.i.<br />

Sables <strong>de</strong> l'Orléanais et<br />

TT sables <strong>de</strong> Sologne recouvrant<br />

le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

Calcaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> et<br />

Calcaires subordonnés<br />

Sables <strong>de</strong> Fontainebleau<br />

Craie ?Argileà silex (Eocène).<br />

Fig. 7 - Extension et relations stratigraphiques du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />

B<br />

Situation<br />

<strong>de</strong>s coupes


Variations d'épaisseur<br />

Pour étudier les variations d'épaisseur, nous nous<br />

baserons sur <strong>de</strong>ux documents :<br />

— une carte d'épaisseur que nous avons établie<br />

en fonction <strong>de</strong>s sondages ayant traversé cette formation<br />

(fig. 8). La précision <strong>de</strong> cette carte est<br />

relative en raison du faible nombre <strong>de</strong> sondages<br />

ayant traversé l'ensemble <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s au centre<br />

du bassin ;<br />

— <strong>de</strong>ux coupes géologiques (fig. 9) extraites <strong>de</strong><br />

l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> N. Desprez déjà citée [3].<br />

Ce3 <strong>de</strong>ux documents permettent <strong>de</strong> constater que<br />

l'épaisseur croît, aux variations locales près, <strong>de</strong><br />

Fig. 8 - Carte d'épaisseur <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s lacustres.<br />

A : Artenay<br />

Ab: Ablis<br />

B : BLois<br />

Br: Bri arc<br />

C : Chartres<br />

Ch; Châteaudun<br />

E : Etampes<br />

M : Montargis<br />

O : Orléans<br />

P : Pithiviers<br />

R : Romorantin<br />

la périphérie au centre du bassin. Ce centre est<br />

occupé par <strong>de</strong>ux cuvettes : l'une au sud-ouest <strong>de</strong><br />

Pithiviers, où les formations lacustres dépassent<br />

une épaisseur <strong>de</strong> 100 m, l'autre centrée sur La<br />

Ferté-Saint-Aubin, où l'épaisseur totale avoisine<br />

les 100 m. Cette cuvette correspond au centre <strong>de</strong><br />

la Sologne et à la plus gran<strong>de</strong> épaisseur <strong>de</strong>s formations<br />

<strong>de</strong> Sologne, on se trouve ici dans une<br />

zone en subsi<strong>de</strong>nce.<br />

On remarque également que la base <strong>de</strong> ces formations<br />

est ridée par le passage d'axes anticlinaux,<br />

et l'on peut constater, qu'à part la fosse <strong>de</strong> Sologne,<br />

les formations lacustres ont en gran<strong>de</strong> partie<br />

nivelé la topographie.<br />

25


26<br />

i • i • i • i • i 1 1 ; i ; i ; i ; i ; i<br />

Calcaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> , 1 i 1 i 1 | 1 | 1 |<br />

10 km<br />

_l<br />

-o<br />

o<br />

Anticlinal ;<br />

du Merlerault o<br />

0<br />

rrco<br />

i r i i n 1<br />

Fig. 9 - Coupes géologiques au travers <strong>de</strong>s formations lacustres (d'après N. Desprez).<br />

PROFIL .<br />

PROFIL - C D<br />

Molasse du Gâtinai<br />

i 1 i 1 i n^SrC^"::: Burdiganën


anticlinal<br />

d'Ormes<br />

EST<br />

IZZI<br />

c<br />

o S<br />

r-Beuvr<br />

3-SL<br />

Iriv.l<br />

'{—<strong>Le</strong> Beuv<br />

£-<strong>Le</strong> Nant<br />

gerie.<br />

on<br />

<strong>de</strong> Pondi<br />

S .= ? dre<br />

: V- Etang<br />

tt'Y-Etang<br />

Marnes et sables <strong>de</strong> l'Orléanais<br />

Sables et Argiles <strong>de</strong> Sologne<br />

Sables <strong>de</strong> Lozère<br />

Sables et Marnes <strong>de</strong> l'Orléanais<br />

Calcaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

Marnes <strong>de</strong> Blamont<br />

Marnes <strong>de</strong> Voise<br />

Molasse du Gâtinais<br />

Calcaire d'Etampes. Calcaire du Gâtinais<br />

Sables <strong>de</strong> Fontainebleau<br />

Calcaire <strong>de</strong> Brie<br />

Argiles vertes<br />

Calcaire <strong>de</strong> Champigny<br />

Calcaire <strong>de</strong> Château-Landon<br />

Calcaire <strong>de</strong> Morancez<br />

Formations détritiques<br />

^Z7ja Argile à silex<br />

ÎFS-^É Craie<br />

,C<br />

— La Sau,<br />

J- BURD IGALIEN<br />

AQUITANIEN<br />

STAMPIEN<br />

SAÍMNOISIEN<br />

I LUDIEN<br />

j- LUTÉTIEN<br />

j ÉOCÈNE<br />

> SÉNONIEN<br />

27<br />

SUD


.28<br />

XXXXX Axes anticlinaux _<br />

^ Fosses<br />

Fig. 10 - Carte tectonique.<br />

Limite d'extension<br />

<strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> s s


Tectonique<br />

<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux remarques précé<strong>de</strong>ntes nous amènent à<br />

parler <strong>de</strong> tectonique. <strong>Le</strong>s principaux axes anticlinaux<br />

qui affectent le substratum <strong>de</strong>s formations<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sont reportés sur la figure 10. <strong>Le</strong>ur<br />

direction générale nord-ouest - sud-est est classique,<br />

c'est la direction armoricaine.<br />

Màis : d'une manière générale on remarque d'autre<br />

part, ainsi que nous le suggérions plus haut, un<br />

fond <strong>de</strong> cuvette parcouru <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>s anticlinales,<br />

pour" une surface supérieure relativement plane,<br />

mais également, et ceci est bien visible sur les<br />

bords, certains anticlinaux sont toujours marqués<br />

dans la topographie.<br />

L'exemple <strong>de</strong> l'anticlinal <strong>de</strong> Marchenoir (fig.. 11)<br />

est à ce sujet caractéristique. L'argile à silex qui<br />

recouvre cet anticlinal culmine à 155 m, alors que<br />

le plateau environnant est à une altitu<strong>de</strong> moyenne<br />

<strong>de</strong> 130 m.'D'autre part, le bombement <strong>de</strong> la craie<br />

qui supporte l'argile à silex est beaucoup plus prononcé<br />

que celui <strong>de</strong> la topographie actuelle. Enfin,<br />

le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est relevé sur les flancs <strong>de</strong>-:<br />

cet anticlinal. Ces faits peuvent s'interpréter comme<br />

un certain nivellement <strong>de</strong> la topographie anteoligocène<br />

par les formations lacustres, mais également<br />

par un rejeu postérieur <strong>de</strong> cette tectonique.<br />

En effet, la pénéplénation post-oligocène, si<br />

elle peut expliquer le peu <strong>de</strong> relief <strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong>,<br />

n'explique pas les altitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s axes anticlinaux,<br />

au <strong>de</strong>meurant constitués <strong>de</strong> terrains plus tendres<br />

que les formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, ni à plus forte raison<br />

le relèvement <strong>de</strong>s couches sur les flancs <strong>de</strong><br />

ces anticlinaux.<br />

3. LES FACIES DU CALCAIRE DE BEAUCE<br />

Remarques générales : variabilité, hétérogénéité<br />

Nous avons préféré utiliser le terme <strong>de</strong> faciès<br />

plus restrictif, plutôt que celui <strong>de</strong> pétrographie,<br />

car il met mieux en relief la complexité <strong>de</strong> ce que<br />

l'on rencontre dans le massif <strong>calcaire</strong>, où il est<br />

difficile <strong>de</strong> définir <strong>de</strong>s « rochas^ ajr> sens 1<br />

strict<br />

du terme.<br />

Avant <strong>de</strong> décrire lés différents faciès rencontrés,<br />

il y a une notion qui s'impose, c'est la variabilité<br />

et l'hétérogénéité <strong>de</strong> ces * formations. Cette 'hétérogénéité<br />

se manifeste aussi bien-dans le sens vertical<br />

que dans le sens horizontal, et aussi bien à<br />

l'échelon du massif qu'à celui <strong>de</strong> l'échantillon [7].<br />

Nous prendrons <strong>de</strong>ux exemples :<br />

Hétérogénéité verticale : coupe <strong>de</strong>, la carrière <strong>de</strong><br />

La Chaussée-Saint-Victor (fig. 12).<br />

Cette carrière avec ses quelque 15 m <strong>de</strong> ïrbrrt <strong>de</strong><br />

taille montre une <strong>de</strong>s coupes les plus - importantes.<br />

<strong>de</strong> la région.<br />

La base est presque entièrement silicifiée puisque<br />

l'on trouve <strong>de</strong> bas en haut :<br />

— un niveau <strong>de</strong> silice pulvérulente avec <strong>de</strong>s len*<br />

tilles <strong>de</strong> meulière compacte (A),<br />

— un banc <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> à grain fin avec <strong>de</strong> nom?breuses<br />

meulières (B),<br />

— un second niveau <strong>de</strong> silice pulvérulente (C),<br />

— encadrant un gros banc (2 m) <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> à<br />

grain fin plus ou raouis: silicifiée (E), <strong>de</strong>ux bancs*<br />

<strong>de</strong> meulière compacte (D. et. E).<br />

La partie médiane est à prédominance <strong>calcaire</strong><br />

avec :<br />

— un banc <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> à grain fin, bréèliiigie à la<br />

base, débutant par un faciès à éléments aawmdis<br />

<strong>de</strong> 1 mm à 3 cm, dé même nature que le ciment!.;<br />

puis plus haut les éléments ; <strong>de</strong>viennent moins nom*breux,<br />

plus anguleux et <strong>de</strong> nàttere différente (<strong>calcaire</strong><br />

gris ou noir) ; localemerrt''lè?:ciment prend<br />

un aspect oolithique. 'Ce banc passe


30<br />

emballant <strong>de</strong>s blocs <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> toutes dimensions.<br />

Vers le sommet <strong>de</strong>ux bancs durs s'individualisent.<br />

L'ensemble <strong>de</strong>s bancs durs est très fracturé et <strong>de</strong>s<br />

cavités existent même.<br />

Hétérogénéité horizontale : carrière <strong>de</strong> la Tranchée<br />

à Averdon (fig. 13).<br />

Cette carrière, qui présente un front <strong>de</strong> taille <strong>de</strong><br />

4 à 5 m <strong>de</strong> haut et <strong>de</strong> 70 m <strong>de</strong> long, montre bien<br />

les variations latérales <strong>de</strong> faciès.<br />

Dans la partie sud-est, à la base, on trouve un<br />

banc (A) assez épais (1,40 m au maximum) <strong>de</strong><br />

<strong>calcaire</strong> dur à grain fin mais percé <strong>de</strong> nombreuses<br />

petites cavités tapissées <strong>de</strong> calcite. Ce banc plonge<br />

vers le nord-ouest et n'est plus visible à cette<br />

extrémité. Il est remplacé par une série <strong>de</strong> petits<br />

bancs <strong>calcaire</strong>s (B) assez disloqués et oxydés. A<br />

l'extrémité sud-est, ces bancs sont relayés sans que<br />

la transition soit bien visible par un niveau (C)<br />

beaucoup plus tendre, disloqué et silicifié par place.<br />

Au-<strong>de</strong>ssus, se trouve un banc (D), d'épaisseur très<br />

variable (<strong>de</strong> 0,30 à 1,20 m), <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur à grain<br />

fin percé <strong>de</strong> nombreux petits trous et même <strong>de</strong><br />

grosses tubulures. Ce niveau contient quelques<br />

meulières. <strong>Le</strong> niveau (E) qui est présent uniquement<br />

dans la partie nord-ouest est un ensemble<br />

complexe entièrement siliceux : silice pulvérulente,<br />

compacte et, vers le centre, meulière dure ou finement<br />

alvéolaire d'aspect spongieux. Ce niveau disparaît<br />

très brusquement. Au-<strong>de</strong>ssus existe un banc<br />

(F) discontinu <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur à grain fin, très<br />

alvéolaire et présentant <strong>de</strong> nombreuses concrétions<br />

<strong>de</strong> calcite. Ce banc se disloque très rapi<strong>de</strong>ment<br />

vers le haut (G). Au sommet se trouve un banc<br />

discontinu <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur d'aspect bréchique et<br />

présentant <strong>de</strong>s tubulures.


Par ces <strong>de</strong>ux exemples, que l'on pourrait multiplier<br />

en donnant notamment <strong>de</strong>s coupes <strong>de</strong> sondages<br />

effectuées à 20 m <strong>de</strong> distance et où la corrélation<br />

<strong>de</strong>s bancs est impossible, nous pensons avoir<br />

montré la gran<strong>de</strong> variabilité <strong>de</strong>s faciès rencontrés<br />

sur une même horizontale ou sur une même verticale.<br />

Dans les paragraphes qui suivent, nous allons<br />

essayer <strong>de</strong> décrire les faciès les plus caractéristiques,<br />

mais il est évi<strong>de</strong>nt que très souvent les<br />

termes intermédiaires existent.<br />

Faciès à prédominance <strong>calcaire</strong><br />

Calcaires peu ou pas consolidés<br />

Sans qu'il s'agisse toujours <strong>de</strong> faciès d'altération,<br />

on rencontre fréquemment, intercalés entre <strong>de</strong>ux<br />

bancs durs, <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> pulvérulent ou<br />

farineux quand il est sec, mou et pâteux quand il<br />

est humi<strong>de</strong>. Ces niveaux sont parfois qualifiés <strong>de</strong><br />

« marnes », ce terme est utilisé à tort car les<br />

teneurs en carbonate sont toujours supérieures à<br />

80 %, cependant il correspond assez bien à l'aspect<br />

plus ou moins plastique <strong>de</strong> l'ensemble.<br />

A un certain <strong>de</strong>gré supérieur <strong>de</strong> consolidation, on<br />

trouve <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s tendres et crayeux, traçants,<br />

s'effritant au doigt et pouvant être facilement<br />

rompus à la main. Dans ces niveaux s'intercalent<br />

<strong>de</strong>s bancs argileux et humiques <strong>de</strong> teinte chocolat<br />

à noire.<br />

Il arrive également assez fréquemment que ces<br />

niveaux peu consolidés contiennent <strong>de</strong>s fragments<br />

arrondis <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> plus dur. Selon leur taille, on<br />

peut ainsi distinguer <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s grumeleux (éléments<br />

inférieurs à 1 cm), ou <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s à rognons<br />

pour <strong>de</strong>s éléments plus grands.<br />

Calcaires compacts à grain fin<br />

Il y a là tout un vaste ensemble dont les pôles se<br />

distinguent surtout par la qualité et la taille <strong>de</strong>s<br />

cavités qu'ils contiennent :<br />

— les <strong>calcaire</strong>s vermiculés à vacuolaires, c'est-àdire<br />

renfermant <strong>de</strong>s canalicules <strong>de</strong> tailles diverses<br />

plus ou moins ramifiés et communiquant ou non entre<br />

eux (fig. 14). A ces faciès peuvent se rattacher<br />

<strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s beiges à gris, à pâte fine, et<br />

caractérisés par l'abondance <strong>de</strong> moules internes<br />

<strong>de</strong> limnées et planorbes leur donnant un aspect<br />

travertineux ;<br />

— les <strong>calcaire</strong>s caverneux où les cavités, le plus<br />

souvent dues à <strong>de</strong>s circulations d'eau, sont <strong>de</strong> taille<br />

plus importante, <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> plusieurs centimètres<br />

;<br />

•— le <strong>calcaire</strong> dur à grain fin en l'absence <strong>de</strong><br />

cavités : c'est un faciès très voisin du <strong>calcaire</strong><br />

lithographique : cassure lisse et conchoïdale. On<br />

le qualifie parfois <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> sublithographique.<br />

Calcaires hétéromorphes<br />

Dans cet ensemble existent <strong>de</strong>s faciès très variés<br />

et complexes.<br />

— Brèches : à côté <strong>de</strong>s véritables brèches que<br />

l'on rencontre à la base et dont on parlera plus<br />

loin, on rencontre fréquemment <strong>de</strong>s brèches entièrement<br />

<strong>calcaire</strong>s dont les éléments ne se distinguent<br />

du ciment que par la structure et la couleur.<br />

Des faciès <strong>de</strong> ce type, particulièrement spectaculaires,<br />

existent notamment en Eure-et-Loir dans les<br />

régions <strong>de</strong> Prasville et Viabon (fig. 15 et 16). Certaines<br />

<strong>de</strong> ces brèches peuvent avoir un ciment<br />

constitué <strong>de</strong> gravelles <strong>calcaire</strong>s (fig. 17).<br />

Fig. 14 - Calcaire vermlculé à vacuolaire — Blois (collection Laboratoire <strong>de</strong> Blois).<br />

31


Fig. 15 Fig. 16<br />

Calcaire bréchique — Viaban (collection F. Ménillet).<br />

1 Cm<br />

Fig. 17 - Calcaire bréchique à ciment <strong>de</strong> gravelles <strong>calcaire</strong>s —<br />

La Chaussée-Saint-Victor.<br />

32<br />

— Calcaires, pseudo-oolithiques : ce terme est à<br />

vrai dire impropre, mais il fait davantage image<br />

que celui <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> à gravelles encroûtées qui<br />

s'adapte mieux à cette structure. Il s'agit soit <strong>de</strong><br />

petits fragments <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> 2 à 3 mm, entourés<br />

d'une pellicule <strong>de</strong> ealcite cristallisée qui joint les<br />

grains entre eux (fïg. 18), soit <strong>de</strong> grains entourés<br />

d'une ou plusieurs couches <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> et disséminés<br />

dans une pâte également <strong>calcaire</strong> (fig. 19).<br />

— Calcaires rubanés : ee faciès assez spécial, la<br />

plus souvent attribué à <strong>de</strong>s croûtes alguaires, se<br />

présente eomrae une succession ondulée <strong>de</strong> couches<br />

<strong>calcaire</strong>s, <strong>de</strong> teintes différentes (fig. 20)-<br />

Concrétions <strong>de</strong> ealcite<br />

Bien qu'elles ne forment généralement pas une<br />

roche à proprement parler, il faut signaler ces<br />

concrétions qui tapissent très fréquemment les<br />

cavités et les tubulures. Ces pellicules sont généralement,<br />

fines, <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> quelques millimètres ;<br />

cependant en certains points, comme à Lan<strong>de</strong>s-le-<br />

Gaulois on trouve <strong>de</strong>s géo<strong>de</strong>s tapissées d'une dizaine<br />

<strong>de</strong> croûtes superposées (fig. 21).<br />

Faciès à prédominance siliceuse<br />

La présence d'acci<strong>de</strong>nts siliceux dénommés meulières<br />

est un <strong>de</strong>s éléments caractéristiques du <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. Celles-ci sont assez inégalement<br />

réparties dans l'ensemble et, pour fixer les idées,<br />

on peut dire qu'elles représentent au maximum<br />

10 % <strong>de</strong> la masse <strong>calcaire</strong>. La meulière celluleuse<br />

typique <strong>de</strong> la région parisienne existe rarement<br />

dans la région centre. Par contre, la silice prend<br />

les formes les plus diverses.


Calcite<br />

Calcaire<br />

Vi<strong>de</strong>s<br />

1 cm<br />

Fig. 18 - Calcaire pseudo-ooiithique (gravelles à pellicule <strong>de</strong><br />

calclte) — Fossé.<br />

Calcaires siliceux<br />

La silice peut être disséminée à l'état microcristallin<br />

dans le <strong>calcaire</strong> et on ne la distingue pas à<br />

l'œil nu. Cela confère à la roche une plus gran<strong>de</strong><br />

dureté, ce qui est intéressant pour son utilisation<br />

en tant que granulat.<br />

Silice pulvérulente ou peu consolidée<br />

La silice peut se présenter en niveaux intercalés<br />

entre les bancs <strong>calcaire</strong>s sous forme pulvérulente<br />

et peu consolidée, on en a vu <strong>de</strong>s exemples dans<br />

les coupes <strong>de</strong>s carrières <strong>de</strong> la Chaussée-Saint-<br />

Victor et Averdon.<br />

Des enclaves <strong>de</strong> silice plus ou moins consolidée et<br />

dont la taille est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> quelques centimètres<br />

peuvent exister dans les <strong>calcaire</strong>s.<br />

Meulière vacuolaire<br />

Ce faciès se rapproche <strong>de</strong> la meulière celluleuse<br />

typique, il s'en distingue par le fait que les cavités<br />

sont beaucoup plus petites (2 à 3 mm), souvent<br />

tabulaires et faisant parfois penser à <strong>de</strong>s traces<br />

végétales. Ce type <strong>de</strong> meulière qui se présente surtout<br />

en plaquettes ou en dalles, dont le centre est<br />

alors <strong>de</strong> meulière compacte, est principalement présent<br />

dans la frange d'altération du <strong>calcaire</strong> et<br />

emballée dans une argile brun-rougeâtre. Ce faciès<br />

tend à se développer au nord-est <strong>de</strong> l'Eure-et-Loir<br />

et passe au type classique <strong>de</strong>s argiles à meulières<br />

<strong>de</strong> Montmorency. Cependant, ce type n'est pas lié<br />

uniquement aux poches <strong>de</strong> dissolution, on en rencontre<br />

également dans ia masse <strong>calcaire</strong>.<br />

1 Cm<br />

Fig. 19 - Calcaire pseudo-oolithique (gravelles à pellicule encroûtée<br />

<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>) — Villemardy.<br />

Fig. 20 - Calcaire rubane — Viabon (collection F. Ménillet).<br />

5 4 5 6 7<br />

Fig. 21 - Croûtes <strong>de</strong> calcite — Lan<strong>de</strong>s-le-Gaulois<br />

33


Meulière compacte<br />

Fig. 22 - <strong>Le</strong>ntille <strong>de</strong> meulière compacte. On distingue très bien le cortex (collection Laboratoire <strong>de</strong> Blois).<br />

C'est ce type, bien que présentant <strong>de</strong>s aspects<br />

divers, qui est le plus répandu. Il s'agit d'un véritable<br />

silex constitué d'une pâte microcristalline <strong>de</strong><br />

quartz plus ou moins transparente. Ces meulières<br />

se présentent soit :<br />

— en bancs, il s'agit <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> 80 à 100 m<br />

<strong>de</strong> long sur 0,60 à 1 m d'épaisseur. Parfois bréchoï<strong>de</strong><br />

(à éléments <strong>calcaire</strong>s), c'est le plus souvent<br />

un silex blanc, gris ou presque transparent, contenant<br />

quelques géo<strong>de</strong>s concrétionnées <strong>de</strong> calcédoine.<br />

Ces bancs peuvent passer presque directement (2 à<br />

3 cm <strong>de</strong> silice pulvérulente) aux <strong>calcaire</strong>s supérieurs<br />

et inférieurs, ou bien par l'intermédiaire<br />

d'une zone <strong>de</strong> 20 cm environ <strong>de</strong> formation meuble,<br />

contenant <strong>de</strong>s fragments <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>s emballés dans<br />

la silice pulvérulente ;<br />

— en lentilles dans le <strong>calcaire</strong>. C'est le type <strong>de</strong><br />

gisement le plus fréquent. Il s'agit <strong>de</strong> la même<br />

meulière que précé<strong>de</strong>mment, et elle passe aux <strong>calcaire</strong>s<br />

environnants soit très rapi<strong>de</strong>ment, soit par<br />

une zone <strong>de</strong> transition formant cortex (fig. 22) ;<br />

— en lits grossièrement parallèles s'anastomosant<br />

les uns les autres. Ce cas assez rare est remarquable<br />

car ici la silice passe directement au <strong>calcaire</strong>,<br />

sans vi<strong>de</strong> ni transition (fig. 23) ;<br />

— en rognons d'aspect concentrique, le centre étant<br />

formé d'une géo<strong>de</strong> concrétionnée <strong>de</strong> calcédoine. Ce<br />

cas est assez exceptionnel.<br />

Meulière bréchique<br />

Il s'agit d'un faciès très particulier, mais relativement<br />

fréquent. Un exemple typique existe à<br />

Fossé (fig. 24). <strong>Le</strong>s éléments <strong>calcaire</strong>s d'une taille,<br />

variant <strong>de</strong> quelques millimètres à trois centimètres,<br />

et dont les bords sont fissurés, comme éclatés, sont<br />

noyés dans un ciment siliceux presque incolore qui<br />

forme la partie la plus importante <strong>de</strong> la roche.<br />

On rencontre parfois également <strong>de</strong>s meulières<br />

bréchiques à ciment et éléments siliceux.<br />

Meulière résineuse<br />

Ce type est cité ici pour mémoire car ces meulières<br />

font partie <strong>de</strong>s faciès <strong>de</strong> base.<br />

34<br />

Fig. 23 - Lit <strong>de</strong> meulière inclus dans le <strong>calcaire</strong> — Saint-<br />

Lubin-en-Vergonnois (collection J.-M. Lorain).<br />

Fig. 24 - Brèche à ciment siliceux — Fossé.<br />

1 Cm


Faciès <strong>de</strong> base<br />

Compte tenu <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> épaisseur <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s<br />

lacustres, les faciès <strong>de</strong> base ne sont que rarement<br />

rencontrés en sondage et ils n'affleurent que sur<br />

les bordures. Ces faciès s'éten<strong>de</strong>nt sur une épaisseur<br />

importante (10 à 20 m) et sont souvent intercalés<br />

<strong>de</strong> faciès classiques. Ainsi, en leur présence,<br />

on ne peut affirmer se trouver à la base du <strong>calcaire</strong>,<br />

mais seulement « vers la base ». Ces faciès<br />

sont les suivants :<br />

« Marnes »<br />

La proportion d'argile est notable, mais la teneur<br />

en carbonate est toujours élevée. Ces faciès sont<br />

blancs à crème, à litage bien visible, on pourrait<br />

même presque dire feuilletés. Ils ont été rencontrés<br />

fréquemment à Blois, notamment lors d'une fouille<br />

à la société Poulain (fig. 25).<br />

Ce même faciès se retrouve à Selles-sur-Cher,<br />

limite sud <strong>de</strong> l'extension <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />

Vue d'ensemble <strong>de</strong> la fouille — société Poulain à Blois.<br />

Terre végétale<br />

,yifVJrj4Jij5if/t(WÀj/tysi$Ç Formations superficielles diverses<br />

', t \ ' i h 1 0 . (remblai, limon,<strong>calcaire</strong> altéré)<br />

y /-/: / 'f, y 'f'> ' 7<br />

\( Vf."<br />

u *i 1<br />

070 T ' • ' • _ •<br />

Hauteur en m<br />

I«I»I 1<br />

i ^JriU* '<br />

Calcaire tendre friable avec<br />

passées brunes argileuses<br />

Calcaire en blocs durs disloqués<br />

dans un <strong>calcaire</strong> friable jaune<br />

I l Calcaire tendre friable blanc-jaune<br />

Calcaire mou friable avec rognons<br />

ronds siliceux 0/îOmm<br />

Calcaire mou brun-beige feuilleté avec<br />

nodules en enveloppes siliceuses concentriques<br />

""p" Calcaire mou blanc<br />

Coupe <strong>de</strong> la fouille.<br />

Fond <strong>de</strong> fouille<br />

Fig. 25 - Faciès <strong>de</strong> base du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />

35


Profon<strong>de</strong>ur<br />

i on M<br />

• MHS H<br />

46.60 rWJ.<br />

i mm H<br />

3 IMS H<br />

Calcaire tendre crayeux<br />

• meulières <strong>de</strong> 2 à 5cm<br />

Calcaire dur bréchoï<strong>de</strong>,<br />

légèrement gréseux<br />

Calcaire dur,<br />

bréchique et alvéolaire<br />

Calcaire dur plus ou moins gréseux,<br />

caverneux et morcelé<br />

Calcaire gréseux gris.verdâtre<br />

* meulières spongieuses<br />

Grès légèrement <strong>calcaire</strong> gris.vert,<br />

à passages rouille, un niveau <strong>de</strong><br />

poudingue entre 50,60 et 50,80 m<br />

Marne verdâtre consistante,<br />

légèrement sableuse .<br />

Marne verdâtre peu consistante,<br />

légèrement sableuse<br />

Fig. 26 - Extrait <strong>de</strong> la coupe du sondage numéro 6 du <strong>de</strong>uxième<br />

pont <strong>de</strong> Blols.<br />

Brèches<br />

Il s'agit <strong>de</strong> vraies brèches à éléments <strong>de</strong> silex <strong>de</strong><br />

la craie, <strong>de</strong> petite taille (quelques centimètres),<br />

plus ou moins roulés, pris dans un ciment <strong>calcaire</strong>.<br />

Ceci est le cas le plus fréquent, mais on trouve<br />

également <strong>de</strong>s brèches à ciment gréso-<strong>calcaire</strong><br />

(sondage n° 6 du pont <strong>de</strong> Blois, voir ci-<strong>de</strong>ssous).<br />

Calcaires gréseux<br />

La base du sondage n° 6 effectué pour la reconnaissance<br />

<strong>de</strong>s fondations du pont <strong>de</strong> Blois est très<br />

intéressante à ce point <strong>de</strong> vue (fig. 26). A partir<br />

<strong>de</strong> 43,50 m, on voit le <strong>calcaire</strong> se charger progressivement<br />

<strong>de</strong> grains <strong>de</strong> sable pour aboutir entre<br />

50,60 et 52,60 m à un grès légèrement <strong>calcaire</strong><br />

avec même un passage <strong>de</strong> poudingue. La « marne »<br />

sous-jacente est elle-même légèrement sableuse.<br />

« Meulières résineuses »<br />

Ces acci<strong>de</strong>nts siliceux sont très particuliers : ce<br />

sont <strong>de</strong>s rognons soit branchus, avec un cortex<br />

blanc, rappelant extérieurement les silex <strong>de</strong> la<br />

craie, soit <strong>de</strong> forme générale ovoï<strong>de</strong>. L'intérieur<br />

à la cassure conchoïdale et au reflet résineux, mon­<br />

36<br />

Banc silicifié<br />

Argile brune<br />

Nodules siliceux<br />

Fig. 27 - Meulières résineuses <strong>de</strong> la base <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong>.<br />

tre une structure concentrique <strong>de</strong> silice brun clair,<br />

parfois tachetée. Ces types <strong>de</strong> meulières sont liés<br />

aux «marnes» <strong>de</strong> la base (fig. 27).<br />

Un type <strong>de</strong> silicification très voisin existe dans la<br />

masse <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> Touraine d'âge sannoisien,<br />

mais il s!agit <strong>de</strong> nodules beaucoup plus petits<br />

(quelques; centimètres ).<br />

A ce type, on peut également rattacher une meulière<br />

à matière, organique et opale caractérisée,<br />

décrite par F. Ménillet et trouvée dans la région<br />

d'Etampes [8]^<br />

Argiles<br />

Des niveaux d'argile verte existent bien dans la<br />

masse <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s : notamment dans la région<br />

d'Orléans où ils caractérisent la partie supérieure ;<br />

les sondages effectués pour la construction <strong>de</strong><br />

l'aérotrain en ont rencontré;'•, mais au centre <strong>de</strong> la<br />

<strong>Beauce</strong>, ils-sont rarea. Dans la région blésoise,<br />

ces argiles se rencontrent à la base du <strong>calcaire</strong>.<br />

Des sondages effectués .pour la ZUP 2 <strong>de</strong> Blois ont<br />

montré <strong>de</strong> nombreux niveaux d'argile verte intercalés<br />

dans <strong>de</strong>s bancs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> marneux tendre<br />

à mou (fig. 28).


10,50<br />

10 70<br />

12,80<br />

14,00<br />

14'20<br />

15,80<br />

16.50<br />

18.10<br />

19,60<br />

Mélange d'argile brune,ocre,<br />

ou verte, <strong>de</strong> marne beige, et<br />

<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> grumeleux ou<br />

en blocs.<br />

m<br />

Argile vert pâle consistante •<br />

Marne beige compacte à<br />

granules <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur<br />

I E et 6 veines d'argile verte.<br />

n a<br />

Safe.<br />

Petites meulières et argile grise.<br />

Calcaire dur en rognons.<br />

Mélange <strong>de</strong> marne et<br />

d'argile verte avec <strong>de</strong>s<br />

nodules <strong>calcaire</strong>s.<br />

Calcaire en morceaux* marne<br />

+ traces d argile verte.<br />

Argile verte.rai<strong>de</strong>.miçrofissurée,<br />

surconsolidée,<br />

très plastique.<br />

Argile verte + fragments<br />

<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> crayeux.<br />

Mélange <strong>de</strong> marne beige,<br />

<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> en granules ou<br />

rognons avec <strong>de</strong>s traces<br />

d'argile verte.<br />

Calcaire crayeux,leg!<br />

argileux, pulvérulent, pâteux<br />

avec qq.blocs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur.<br />

Fig. 28 - Extrait <strong>de</strong> la coupe d'un sondage à la ZUP 2 <strong>de</strong> Blols.<br />

Cette argile a <strong>de</strong>s caractéristiques géomécaniques<br />

<strong>de</strong>s plus défavorables avec notamment une WL <strong>de</strong><br />

144 % pour un I P <strong>de</strong> 76 ; elle est <strong>de</strong> plus surconsolidée,<br />

donc éminemment gonflante. Une analyse<br />

effectuée au Laboratoire central par le groupe<br />

horizontal <strong>de</strong>s argiles a montré qu'il s'agissait<br />

essentiellement <strong>de</strong> sépiolite (voir au chapitre<br />

«Caractéristiques physiques»).<br />

Faciès d'altération<br />

Nous ne nous étendrons pas sur cette question qui<br />

sera traitée par ailleurs (communication <strong>de</strong><br />

M. Gigout), nous signalerons seulement :<br />

— les argiles <strong>de</strong> décalcification qui sont brunes,<br />

plastiques et généralement peu épaisses (10 à<br />

20 cm). Cependant <strong>de</strong>s poches plus importantes<br />

existent, et on en rencontre également en remplissage<br />

<strong>de</strong>s conduits karstiques ;<br />

— les argiles à meulières, qui ne sont pas forcément<br />

d'ailleurs <strong>de</strong>s faciès d'altération, et que l'on<br />

pourrait comparer à l'argile à silex ;<br />

— le « tuf » terme <strong>de</strong> carrier dont nous avons déjà<br />

parlé et qui est constitué <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> pulvérulent<br />

emballant <strong>de</strong>s blocs durs.<br />

4. PALEOGEOGRAPHIE<br />

M. Gignoux dans la préface <strong>de</strong> son traité [9] écrit<br />

que la stratigraphie doit aboutir à une « succession<br />

harmonieuse <strong>de</strong> géographies cohérentes ». Il<br />

nous faut donc, pour conclure cette partie purement<br />

géologique, tenter <strong>de</strong> reconstituer les paysages<br />

qui régnaient dans notre région à l'Aquitanien.<br />

<strong>Le</strong> climat était subtropical semi-ari<strong>de</strong> avec une<br />

alternance <strong>de</strong> saison sèche et <strong>de</strong> saison <strong>de</strong>s pluies.<br />

<strong>Le</strong> domaine lacustre était une très vaste étendue,<br />

généralement plate et monotone où seuls émergeaient<br />

dans la topographie <strong>de</strong> faibles collines correspondant<br />

aux anticlinaux. A la saison sèche,<br />

cette vaste surface était quasi déserte, recouverte<br />

<strong>de</strong> boue séchée et craquelée, seuls persistaient<br />

<strong>de</strong>-ci <strong>de</strong>-là quelques grands étangs (4 à 5 km <strong>de</strong><br />

long), avec vraisemblablement une frange herbeuse<br />

sur les bords. A la saison <strong>de</strong>s pluies, à<br />

l'exception <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s anticlinales, surtout sur les<br />

bords, cet ensemble était submergé par <strong>de</strong>s crues<br />

rapi<strong>de</strong>s. Mais compte tenu <strong>de</strong> l'étendue et <strong>de</strong> la<br />

planéité du fond, l'épaisseur d'eau était faible et<br />

la décrue amenait très rapi<strong>de</strong>ment la création d'une<br />

sorte <strong>de</strong> marécage entrecoupé <strong>de</strong> chenaux. Ces<br />

conditions donnaient également <strong>de</strong>s rivages flous<br />

et variables. Quelques rivières plus ou moins temporaires<br />

venaient se perdre dans le lac, on en<br />

connaît <strong>de</strong>s traces à Selles-sur-Cher, ou dans les<br />

régions <strong>de</strong> Montargis et La Ferté-Alais.<br />

Du point <strong>de</strong> vue écologique, on a là <strong>de</strong>s conditions<br />

<strong>de</strong> vie particulièrement défavorables et <strong>de</strong> ce fait<br />

la flore et la faune sont très réduites. Aucun poisson<br />

notamment n'est connu, le seul vertébré semiaquatique<br />

signalé est une tortue -<br />

trouvée à Lan<strong>de</strong>sle-Gaulois.<br />

<strong>Le</strong>s seules espèces vraiment aquatiques<br />

relativement abondantes sont <strong>de</strong>s mollusques : limnées<br />

et planorbes, il s'y ajoute quelques hydrobies<br />

et Pupa. Dans les zones émergées vivaient <strong>de</strong>s<br />

escargots. La végétation se résumait à <strong>de</strong> rares<br />

algues, essentiellement <strong>de</strong>s characées et <strong>de</strong>s herbes.<br />

On ne trouve une faune relativement abondante<br />

que sur les rives. <strong>Le</strong> gisement <strong>de</strong> Selles-sur-Cher<br />

en donne une bonne image avec prédominance <strong>de</strong><br />

rhinocéros, dont une espèce <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille. On<br />

rencontre également <strong>de</strong>s tapirs, <strong>de</strong>s cervidés primitifs<br />

: Amphitragulus et Dremotherium, <strong>de</strong> nombreux<br />

petits rongeurs et un Carnivore : Amphicyon.<br />

Cette faune vivait dans une steppe herbue parsemée<br />

<strong>de</strong> quelques arbres.<br />

5. HYDROGEOLOGIE<br />

Du point <strong>de</strong> vue hydrogéologique, le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong> est caractérisé par une perméabilité en<br />

grand très importante ; ce qui se traduit par <strong>de</strong>ux<br />

séries <strong>de</strong> phénomènes concomitants :<br />

— une <strong>hydrogéologie</strong> <strong>de</strong> surface caractérisée par<br />

un très petit nombre <strong>de</strong> rivières permanentes et<br />

<strong>de</strong> nombreuses vallées sèches,<br />

— une <strong>hydrogéologie</strong> souterraine <strong>de</strong> type karstique.<br />

37


Hydrogéologie <strong>de</strong> surface<br />

Cours d'eau permanents<br />

<strong>Le</strong> réseau hydrographique actif du centre <strong>de</strong> la<br />

<strong>Beauce</strong> est <strong>de</strong>s plus restreints puisque, parmi les<br />

rivières typiquement beauceronnes (iîg. 29), on ne<br />

peut que citer :<br />

— la Juine qui prend sa source au nord d'Outarville,<br />

et qui, peu après Etampes, quitte les affleurements<br />

du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>,<br />

— la Voise et son affluent l'Aunay qui prennent<br />

leur source au sud d'Auneau et qui entrent dans<br />

le domaine <strong>de</strong> la craie à partir du Gué-<strong>de</strong>-Longroi,<br />

— la Conie et ses <strong>de</strong>ux bras : Conie d'Orgères et<br />

Conie <strong>de</strong> Patay qui, elles, sont presque uniquement<br />

beauceronnes,<br />

— l'Aigre, petit ruisseau prenant sa source à Tripleville<br />

et se jetant dans le Loir à Cloyes,<br />

•— les Mauves, ensemble hydrographique complexe<br />

situé au nord <strong>de</strong> Meung-sur-Loire, le seul réseau<br />

entièrement développé sur les formations <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong>,<br />

38<br />

— la Gisse qui, par sa position près <strong>de</strong>s limites<br />

du lac, n'a pratiquement que son cours tout à fait<br />

supérieur dans le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, le fond <strong>de</strong><br />

la vallée étant situé sur la craie ou les formations<br />

éocènes.<br />

Nous avons consciemment éliminé les rivières du<br />

Gâtinais qui ont leur origine dans la forêt<br />

d'Orléans où les formations du Burdigalien affleurent<br />

largement.<br />

<strong>Le</strong>s caractéristiques essentielles <strong>de</strong> ces rivières sont<br />

les suivantes :<br />

— le débit est peu important ;<br />

— le cours supérieur est toujours temporaire et<br />

très souvent en relation avec <strong>de</strong>s phénomènes karstiques<br />

; ceci est particulièrement net pour la Conie<br />

<strong>de</strong> Patay qui par ses <strong>de</strong>ux branches (le Nant et la<br />

Retrève) draine le réseau karstique <strong>de</strong> la forêt<br />

d'Orléans ;<br />

— la vallée est d'une largeur relativement importante<br />

par rapport à la rivière, le fond est plat,<br />

marécageux, ce qui provoque un grand développement<br />

<strong>de</strong>s formations tourbeuses.<br />

Craie et Argile à silex<br />

Sables et Argiles<br />

du Burdigalien<br />

20 30km<br />

Fig. 29 - Réseau hydrographique du centre <strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong>.


1<br />

A titre d'exemple, nous allons étudier plus en<br />

détail la vallée <strong>de</strong>s Mauves au nord <strong>de</strong> Meung-sur-<br />

Loire. <strong>Le</strong> plateau qui domine la vallée <strong>de</strong> la Loire<br />

entre Orléans et Blois est entièrement constitué <strong>de</strong><br />

<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> recouvert <strong>de</strong> limons, çà et là<br />

existent seulement quelques petits placages <strong>de</strong><br />

sables burdigaliens. L'altitu<strong>de</strong> est relativement<br />

constante autour <strong>de</strong> 110 m. A la hauteur <strong>de</strong> Meungsur-Loire,<br />

la monotonie <strong>de</strong> cette plaine est brusquement<br />

interrompue par une zone boisée <strong>de</strong> 4 à<br />

500 m <strong>de</strong> large qui, lorsqu'on s'en approche, s'avère<br />

être un taillis quasi impénétrable, le sol est marécageux<br />

et parcouru <strong>de</strong> nombreux ruisseaux et<br />

fossés. A voir ce paysage, on ne se croirait pas en<br />

<strong>Beauce</strong>. <strong>Le</strong>s ruisseaux qui sont à l'origine <strong>de</strong> ce<br />

paysage portent le nom générique <strong>de</strong> « Mauves »<br />

(fig. 30). On distingue la Mauve <strong>de</strong> Détourbe qui<br />

est l'émissaire principal (19 km <strong>de</strong> long) et dont<br />

le cours est presque toujours permanent, la Mauve<br />

<strong>de</strong> Fontaine (5 km) au cours permanent également,<br />

la Mauve <strong>de</strong> Montpipeau au cours temporaire, <strong>de</strong><br />

même que la Dourdaigne. C'est à partir du<br />

confluent <strong>de</strong> ces réseaux que la zone marécageuse<br />

est la plus importante. Cette portion fut aménagée<br />

au Moyen Age pour faire tourner <strong>de</strong>s moulins,<br />

mais <strong>de</strong>puis le milieu du siècle <strong>de</strong>rnier, les réseaux<br />

n'étant plus entretenus, le cours est partiellement<br />

re<strong>de</strong>venu sauvage.<br />

Fig. 30 - Réseau hydrographique <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong>s Mauves<br />

à Meung-sur-Loire.<br />

<strong>Le</strong>s étu<strong>de</strong>s piézométriques du BRGM semblent montrer<br />

que ces ruisseaux drainent les réseaux karstiques<br />

<strong>de</strong> Bricy et d'Epieds situés plus au nord. Une<br />

station <strong>de</strong> jaugeage est implantée à Meung-sur-<br />

Loire, en 1967 on a noté 1<br />

:<br />

— un débit journalier moyen <strong>de</strong> 1 à 1,5 m 3<br />

/s en<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> basses eaux,<br />

— un débit journalier moyen <strong>de</strong> 2 à 2,5 m 3<br />

/s en<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> hautes eaux,<br />

— une crue en mars avec un débit moyen journalier<br />

<strong>de</strong> 5 m 3<br />

/s et un débit instantané maximum <strong>de</strong><br />

6,1 m 3<br />

/s. Ces crues sont rapi<strong>de</strong>s puisque la montée<br />

s'est faite en une journée et la décrue en quatre<br />

jours (fig. 31).<br />

L'autoroute A 10 dans sa section Orléans-Blois<br />

<strong>de</strong>vant franchir cette vallée, <strong>de</strong> nombreux sondages<br />

ont été effectués par le laboratoire et l'on en a<br />

ainsi une bonne coupe (fig. 32). On constate tout<br />

d'abord la planéité d'ensemble : sur 2 à 3 km, la<br />

dénivellée maximale ne dépasse pas 8 m, par contre<br />

1. Résultats communiqués par le Service hydrologique<br />

centralisateur à Orléans.<br />

39


le substratum a été profondément entaillé, puisqu'au<br />

centre le <strong>calcaire</strong> se situe à 14 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />

<strong>Le</strong>s formations alluviales se répartissent<br />

en quatre types principaux :<br />

— <strong>de</strong>s sables et graviers silico-<strong>calcaire</strong>s, témoins<br />

non seulement du ravinement du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong>, mais aussi <strong>de</strong>s formations sableuses du<br />

Burdigalien. L'épaisseur maximale en est <strong>de</strong> 7 m<br />

et ils ne sont présents que sur le flanc ouest <strong>de</strong><br />

la vallée ;<br />

— une argile grise légèrement sableuse présente<br />

également uniquement sur le flanc ouest,<br />

— les faciès tourbeux qui occupent la majorité <strong>de</strong><br />

la vallée, leur épaisseur maximale est <strong>de</strong> 10,20 m.<br />

C'est d'abord en surface sur 50 cm au maximum<br />

une tourbe noire très humifère, puis une tourbe<br />

marron généralement plus argileuse, bien que <strong>de</strong>s<br />

niveaux évolués y soient présents. Cette tourbe est<br />

presque toujours carbonatée (8 à 57 % <strong>de</strong> CaC0 3),<br />

— enfin, intercalés dans la masse tourbeuse, <strong>de</strong><br />

nombreux passages d'un sédiment <strong>calcaire</strong> ocrejaune<br />

ou gris, ayant une certaine cohésion. C'est<br />

parfois un <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> précipitation chimique pur,<br />

puisque sa teneur en carbonate atteint 100 %, mais<br />

on y trouve également très fréquemment <strong>de</strong> nombreuses<br />

coquilles : rares limnées, quelques planorbes<br />

et <strong>de</strong> très nombreux Pupa, ainsi que quelques<br />

débris végétaux, voire même <strong>de</strong>s intercalations<br />

tourbeuses.<br />

La <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> ces niveaux fait immédiatement<br />

penser à certains faciès <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> :<br />

les <strong>calcaire</strong>s les plus fossilifères sont presque toujours<br />

gris et alvéolaires, ces alvéoles pouvant très<br />

bien être les emplacements <strong>de</strong>s débris végétaux.<br />

40<br />

OUEST<br />

Fig. 32 - Coupe géologique en travers <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong>s Mauves.<br />

o >—i—i—J—1—1—I—l—1—I—I—i—I—\—i—i—J—I—i—i—i<br />

6 7 8 9 10 11 12 13 14 1S 16 17 1« 19 20 21 MARS 1967<br />

Fig. 31 - Courbe <strong>de</strong> débit <strong>de</strong> la crue <strong>de</strong>s Mauves à Meungsur-Loire<br />

en mars 1967.<br />

Une étu<strong>de</strong> sédimentologique <strong>de</strong> ces formations<br />

ai<strong>de</strong>rait peut-être à comprendre certains faciès.<br />

On saisit ici très bien la complexité <strong>de</strong>s phénomènes<br />

à étudier puisque ce qui pouvait paraître<br />

une digression sur les allnvions nous ramène à<br />

notre sujet, le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />

Du point <strong>de</strong> vue <strong>hydrogéologie</strong> <strong>de</strong> surface, il faut<br />

citer le cas particulier du Loiret, dont le caractère<br />

<strong>de</strong> résurgence <strong>de</strong> la Loire est bien connu et démontré<br />

<strong>de</strong>puis longtemps, même si l'on discute du lieu<br />

réel <strong>de</strong>s pertes.<br />

Tourbe argileuse<br />

marron<br />

Il _ U Boue <strong>calcaire</strong><br />

11—» Tl consolidée<br />

t^EH^ Argile sableuse<br />

ÎÇS^eW Sable et graves<br />

I:-j..*>...iPM silico-<strong>calcaire</strong><br />

I' I ' lj Calcaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>


Vallées sèches<br />

Sans parler <strong>de</strong>s cours supérieurs <strong>de</strong>s rivières qui<br />

ne sont que temporaires ou <strong>de</strong>s vallées karstiques,<br />

il existe <strong>de</strong> très nombreuses vallées sèches en<br />

<strong>Beauce</strong>. Elles sont généralement peu profon<strong>de</strong>s,<br />

aux flancs arrondis, au fond rempli <strong>de</strong> sédiments<br />

limoneux et mises en culture <strong>de</strong>puis longtemps.<br />

Rares sont celles qui sont restées en leur état<br />

naturel. Il en existe une à une dizaine <strong>de</strong> kilomètres<br />

<strong>de</strong> Blois, la vallée <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Pierre<br />

(fig. 33), affluente <strong>de</strong> la Cisse. <strong>Le</strong> cours supérieur<br />

présente <strong>de</strong>s formes douces avec un fond limoneux<br />

alors qu'à mesure que l'on se rapproche du<br />

confluent la vallée s'encaisse, les flancs se redressent<br />

et le fond plat est constitué <strong>de</strong> sédiments<br />

organiques. Il y a là un vaste champ d'étu<strong>de</strong>s<br />

géomorphologiques et ce site menacé par l'agriculture<br />

et l'urbanisation mériterait d'être protégé 2<br />

.<br />

Hydrogéologie souterraine<br />

Nous ne donnons ici ce paragraphe que pour<br />

mémoire, puisque cette question sera reprise ultérieurement<br />

: en ce qui concerne la nappe <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong>, par N. Desprez ; en ce qui concerne le<br />

karst, par J.-M. Lorain.<br />

Au sujet du karst cependant nous voudrions ajouter<br />

<strong>de</strong>ux choses. Tout d'abord, dans l'étu<strong>de</strong> présentée<br />

plus loin, il n'est question que <strong>de</strong> la région<br />

orléanaise, mais il faut se souvenir que, si cette<br />

région est la plus caractéristique, les phénomènes<br />

karstiques en <strong>Beauce</strong> existent partout. Enfin, nous<br />

voudrions attirer l'attention sur les conséquences<br />

<strong>de</strong> ce régime karstique, sur les risques <strong>de</strong> pollution<br />

<strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, aussi bien par les rejets<br />

industriels ou d'égout, que par les dépôts d'ordures<br />

inconsidérés qui se font dans presque toutes les<br />

carrières. Pour une formation <strong>de</strong> ce type, les<br />

notions classiques <strong>de</strong> périmètre <strong>de</strong> protection, rapproché<br />

ou éloigné <strong>de</strong>s zones d'alimentation en eau,<br />

sont totalement en défaut.<br />

6. CARACTERISTIQUES PHYSIQUES<br />

Après ces données purement géologiques, il nous<br />

faut entrer dans le domaine <strong>de</strong> la géologie appliquée<br />

et donner les principales caractéristiques physiques<br />

<strong>de</strong> ces <strong>calcaire</strong>s. Ce chapitre ne se bornera<br />

qu'à donner <strong>de</strong>s idées directrices, et ceci, pour <strong>de</strong>ux<br />

raisons principales :<br />

— tout d'abord, la gran<strong>de</strong> hétérogénéité <strong>de</strong>s faciès<br />

entraîne une gran<strong>de</strong> variabilité <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

physiques,<br />

— ensuite et surtout, parce que ces questions<br />

seront abondamment abordées et débattues dans les<br />

communications traitant <strong>de</strong>s applications, notamment<br />

en ce qui concerne la perméabilité et les<br />

caractéristiques mécaniques.<br />

2. Une action en ce sens est en cours auprès <strong>de</strong> la<br />

Commission <strong>de</strong>s sites du Loir-et-Cher. Souhaitons qu'elle<br />

aboutisse.<br />

42<br />

Nous traiterons seulement : les pendages, la fissuration<br />

et la composition chimique.<br />

Pendages<br />

Nous en donnerons tout d'abord une définition :<br />

« la position du plan <strong>de</strong> stratification d'une couche<br />

se définit par son pendage, c'est-à-dire l'inclinaison<br />

et l'orientation <strong>de</strong> sa ligne <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong> pente<br />

prise dans la direction <strong>de</strong>scendante » (d'après<br />

Pomerol et Blon<strong>de</strong>au [10]) (fig. 34).<br />

Il ne faut pas confondre le pendage lié à la stratification<br />

avec la pente qui peut affecter un terrain<br />

à la suite d'une érosion par exemple. Dans le<br />

schéma <strong>de</strong> la figure 35, où le massif rocheux est<br />

entaillé par une vallée et en partie recouvert par<br />

les alluvions, l'inclinaison <strong>de</strong> la section AB n'est<br />

pas un pendage, contrairement à la section CD.<br />

<strong>Le</strong>s pendages du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sont en général<br />

nuls ou si faibles qu'ils ne sont généralement pas<br />

mesurables. Il existe cependant <strong>de</strong>s ondulations<br />

locales, mais celles-ci sont <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong>, une<br />

centaine <strong>de</strong> mètres tout au plus, et le pendage<br />

dépasse rarement 10°. Plus importants, en valeur<br />

absolue sinon en étendue, sont les pendages qui<br />

affectent les bancs <strong>calcaire</strong>s au voisinage <strong>de</strong>s vallées<br />

ou au bord <strong>de</strong>s dépressions karstiques importantes.<br />

Fig. 34 - Pendage.<br />

Fig. 35 - Différence entre la « pente » affectant un massif rocheux<br />

et son pendage. AB : pente, CD : pendage.


Fissuration<br />

Fig. 36 - Fissuration du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />

La fissuration du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, nous l'avons<br />

déjà signalé, est très importante (fig. 36) et elle<br />

mérite d'être étudiée en détail.<br />

Là aussi, les questions <strong>de</strong> vocabulaire sont importantes<br />

et il nous faut commencer par donner quelques<br />

définitions.<br />

LA STRATE : c'est l'épaisseur <strong>de</strong> terrain qui possè<strong>de</strong><br />

une individualisation nette et <strong>de</strong>s caractères pétrographiques<br />

définis (d'après Moret [11]). La disposition<br />

stratifiée est due soit à un changement <strong>de</strong><br />

nature ou <strong>de</strong> taille <strong>de</strong>s matériaux, soit à une interruption<br />

momentanée <strong>de</strong> la sédimentation.<br />

Synonymes : couche, assise, lit, banc lorsqu'il s'agit<br />

d'une strate <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> épaisseur, veine éventuellement,<br />

lorsque l'épaisseur est faible.<br />

LE JOINT : c'est une fissure normale ou oblique à<br />

la stratification (d'après Rinne et Bertrand [12]).<br />

<strong>Le</strong>s joints caractérisent le débit. On appelle joint<br />

<strong>de</strong> stratification la surface séparant <strong>de</strong>ux strates ;<br />

synonyme : diastème.<br />

LE DÉBIT : une couche possè<strong>de</strong> un débit lorsqu'elle<br />

est découpée en plaquettes, en polyèdres, en ovoï<strong>de</strong>s,<br />

en boules, etc. (d'après Jung [13]).<br />

LA DIACLASE : c'est une cassure non accompagnée<br />

d'un déplacement relatif <strong>de</strong>s parties qu'elle sépare,<br />

par opposition aux failles qui, elles, sont accompagnées<br />

d'un déplacement (d'après Rinne et Bertrand<br />

[12]).<br />

Etu<strong>de</strong> d'une zone<br />

Pour essayer <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> fissuration<br />

du massif <strong>calcaire</strong> et <strong>de</strong> comprendre les causes<br />

<strong>de</strong> cette fissuration, nous avons mesuré dans dix<br />

carrières situées en six endroits différents <strong>de</strong> la<br />

région blésoise, la direction <strong>de</strong>s joints et <strong>de</strong>s diaclases<br />

du massif. Ces directions ont été groupées<br />

par classes <strong>de</strong> 20° et reportées sur les graphiques<br />

<strong>de</strong> la figure 37. On remarque tout <strong>de</strong> suite sur ces<br />

graphiques une direction principale très nettement<br />

prédominante, ainsi qu'une ou <strong>de</strong>ux directions<br />

secondaires bien marquées. Ces graphiques démontrent<br />

tout d'abord que la fissuration ne se fait pas<br />

d'une manière désordonnée, mais qu'elle s'oriente<br />

autour d'une direction principale et d'une ou <strong>de</strong>ux<br />

directions secondaires.<br />

On remarque également (fig. 38) que :<br />

— les directions principales sur les différents sites<br />

étudiés se situent dans un secteur assez restreint<br />

puisqu'elles varient <strong>de</strong> 150 à 180° N,<br />

— l'angle formé entre la direction principale et<br />

l'une <strong>de</strong>s directions secondaires est également relativement<br />

constant autour <strong>de</strong> 110°,<br />

— par contre, la troisième direction présente une<br />

plus gran<strong>de</strong> dispersion.<br />

Un même travail ayant été effectué sur "la craie<br />

du Sénonien par J. Mauvisseau et Ph. Renault [14]<br />

à Orchaise près <strong>de</strong> la zone étudiée ; on a là un<br />

point <strong>de</strong> comparaison intéressant. Sur la figure 39<br />

sont mis en parallèle le total <strong>de</strong>s mesures effectuées<br />

sur le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> et celles sur la craie. La<br />

direction principale est voisine, ce qui laisse penser<br />

à une déformation due au même phénomène, par<br />

contre les directions secondaires n'ont pas <strong>de</strong> rapport.<br />

Si d'autre part, on reporte sur une carte (fig. 40)<br />

ces directions, on remarque une certaine homogénéité<br />

dans leur répartition et une évolution est<br />

visible. Au sud <strong>de</strong> la zone étudiée la fissuration est<br />

presque nord-sud alors qu'elle s'incline progressivement<br />

vers l'est-ouest à mesure que l'on va au<br />

nord. On constate également que la fissuration ne<br />

semble pas en rapport direct avec la tectonique<br />

représentée ici par les anticlinaux d'Herbault et<br />

<strong>de</strong> Marchenoir, qui ne sont à vrai dire que <strong>de</strong><br />

faibles ondulations. Il y a là un phénomène régional<br />

que nous ne pouvons pas éluci<strong>de</strong>r dans l'immédiat,<br />

une telle étu<strong>de</strong> mériterait d'être continuée et<br />

étendue.<br />

Composition chimique<br />

Malgré ses faciès différents, même ceux qui ont<br />

les aspects les plus marneux, la composition chimique<br />

d'ensemble <strong>de</strong>s faciès du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

est assez constante, puisque la teneur en CaC0 3<br />

est pratiquement toujours supérieure à 80 %, à<br />

l'exception <strong>de</strong>s argiles et <strong>de</strong>s meulières, bien sûr.<br />

A titre d'exemple, nous donnons sur la figure 41<br />

les variations <strong>de</strong> la teneur en carbonate dans l'un<br />

<strong>de</strong>s sondages effectués pour la reconnaissance <strong>de</strong>s<br />

fondations du pont <strong>de</strong> Blois. La teneur moyenne<br />

se situe autour <strong>de</strong> 90 % et même lorsqu'on atteint<br />

les <strong>calcaire</strong>s gréseux <strong>de</strong> la base, elle est toujours<br />

<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 70 %.<br />

43


44<br />

Fig. 37 - Diagrammes d'orientation <strong>de</strong>s fissures du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> dans la région <strong>de</strong> Blois.


Calcaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.Total. Craie d'après J. Mauvisseau<br />

Fig. 39 - Comparaison <strong>de</strong>s diagrammes d'orientation <strong>de</strong>s fissures dans le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> et la craie.<br />

45


Calcaire<br />

Banc B<br />

TABLEAU<br />

Calcaire<br />

Banc D<br />

Meulière<br />

Banc F<br />

Calcaire<br />

Banc H<br />

Distance du<br />

banc <strong>de</strong><br />

meulière (m) 3,90 2,10 0 2,40<br />

CaC03 (%) 98,57 97,50 17,67 91,94<br />

Si02 (%) 0,53 0,60 78,01 3,90<br />

Oxy<strong>de</strong>s (%) 0,66 1,18 3,47 2,95<br />

Indosés ('%) 0,24 0,72 0,88 1,51<br />

Eléments autres Fe Fe<br />

que C, O, Si, Mg faible<br />

Ca<br />

vin traces<br />

46<br />

Fe<br />

Mn9 Mn } !<br />

c e s Na (<br />

Fe<br />

M9 ) ttra- r a<br />

Mn<br />

c e s Na S<br />

Des analyses plus complètes ont été effectuées sur<br />

<strong>de</strong>s échantillons prélevés dans une carrière à Fossé,<br />

dans trois bancs <strong>calcaire</strong>s encadrant un banc <strong>de</strong><br />

meulière. <strong>Le</strong>s résultats sont indiqués sur le<br />

tableau II. Ils confirment la teneur en carbonate<br />

toujours élevée <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s, mais apportent aussi<br />

quelques précisions :<br />

— le <strong>calcaire</strong> n'est jamais dolomitique, puisque le<br />

magnésium n'est présent qu'à l'état <strong>de</strong> traces,<br />

— la répartition <strong>de</strong> la silice montre une certaine<br />

liaison avec les bancs <strong>de</strong> meulières ; en effet, elle<br />

est plus forte à proximité <strong>de</strong> oeux-ci et décroît à<br />

mesure que l'on s'en éloigne. Ceci a d'ailleurs été<br />

vérifié dans une autre carrière,<br />

— les éléments traces sont classiques : Fe, Mg,<br />

Mn, Na ; ils sont vraisemblablement liés aux<br />

argiles.<br />

<strong>Le</strong>s analyses chimiques et minéralogiques <strong>de</strong>s<br />

argiles sont délicates, longues et coûteuses, aussi<br />

sont-elles peu nombreuses. En ce qui concerne les<br />

argiles contenues dans les <strong>calcaire</strong>s, J.-J. Macaire<br />

dans sa thèse [6] donne trois analyses ; la montmorillonite<br />

est largement dominante, avec illite et<br />

kaolinite sous forme <strong>de</strong> traces ; dans un échantillon<br />

prélevé à Saint-Ay on note en plus la présence


d'atapulgite. En ce qui concerne les niveaux argileux,<br />

une argile rencontrée en sondage à Blois a<br />

été analysée par le groupe horizontal <strong>de</strong>s argiles du<br />

LCPC [15], elle est composée <strong>de</strong> : 0,1 % <strong>de</strong> matières<br />

organiques, 6 % <strong>de</strong> quartz, plus <strong>de</strong> 80 % <strong>de</strong><br />

sépiolite, présence en faible proportion d'illite.<br />

<strong>Le</strong>s meulières sont composées presque uniquement<br />

<strong>de</strong> silice, bien que souvent mêlées <strong>de</strong> carbonates. A<br />

leur sujet on peut cependant noter une particularité<br />

: lors <strong>de</strong> la campagne <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong>s<br />

fondations du pont <strong>de</strong> Blois, <strong>de</strong>s mesures diagraphiques<br />

<strong>de</strong> radioactivité naturelle ont été effectuées,<br />

elles ont montré entre autres choses que certains<br />

niveaux <strong>de</strong> meulière étaient nettement plus radioactifs<br />

que les <strong>calcaire</strong>s. Ceci a été confirmé par <strong>de</strong>s<br />

mesures quantitatives du rayonnement en laboratoire.<br />

La section d'application <strong>de</strong>s radio-isotopes du<br />

LCPC a obtenu, avec ces échantillons, un spectre<br />

caractéristique du Radium 226 et <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>scendants,<br />

indice <strong>de</strong> la présence d'Uranium [16].<br />

7. METHODES D'ETUDE DU CALCAIRE<br />

DE BEAUCE<br />

Nous avons essayé dans les chapitres qui précè<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> passer en revue toutes les caractéristiques du<br />

<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. Nous voudrions, pour terminer,<br />

voir quelles sont les métho<strong>de</strong>s utilisées pour étudier<br />

ces formations dans le domaine du génie civil,<br />

ainsi que leur validité et leur utilité respectives.<br />

<strong>Géologie</strong> <strong>de</strong> surface<br />

<strong>Le</strong> géologue qui parcourt la <strong>Beauce</strong> avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

son seul marteau est assez désarmé et ses observations<br />

et conclusions seront plus que sommaires.<br />

En effet, la platitu<strong>de</strong> du relief, le recouvrement<br />

continu <strong>de</strong> limon et la culture extensive ne permettent<br />

l'observation d'à peu près aucun affleurement<br />

naturel : à peine quelques blocs, le plus souvent<br />

éboulés au flanc <strong>de</strong>s vallées. Quant aux carrières,<br />

qui jadis étaient nombreuses (il y en avait au<br />

minimum une par commune), il est rare d'en trouver<br />

encore en exploitation ; les autres ont été<br />

remblayées, ou transformées en dépôts d'ordures.<br />

On en arrive à se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r s'il n'y aurait pas lieu<br />

<strong>de</strong> « classer » certains affleurements types au même<br />

titre que les monuments historiques 3<br />

.<br />

En résumé le géologue ne notera que les zones où<br />

il y a « beaucoup » <strong>de</strong> limon et les zones où il y a<br />

« peu » <strong>de</strong> limon. Il <strong>de</strong>vra recourir à d'autres<br />

métho<strong>de</strong>s.<br />

Sondages<br />

Sondages à la tarière : ils sont pratiquement inopérants<br />

dans une telle formation, tout au plus donnent-ils<br />

les épaisseurs <strong>de</strong> limon et une idée <strong>de</strong> la<br />

frange d'altération ; on n'est jamais sûr en effet<br />

3. L'Association <strong>de</strong>s géologues du Bassin <strong>de</strong> Paris mène<br />

une action dans ce sens, mais se heurte presque toujours<br />

à la sacro-sainte propriété privée.<br />

que l'arrêt <strong>de</strong> la tarière a eu lieu sur un banc ou<br />

sur un bloc dur isolé dans la zone altérée.<br />

Sondages rotatifs <strong>de</strong>structifs : ce type <strong>de</strong> sondage<br />

effectué au tricône, ou avec une machine du type<br />

wagon drill, peut être intéressant par sa rapidité<br />

d'exécution et son faible coût. Mais les seuls paramètres<br />

sur lesquels on peut se baser sont les<br />

vitesses d'avancement ou le poids sur l'outil, puisque<br />

généralement il n'y a pas <strong>de</strong> remontée <strong>de</strong><br />

sédiments en raison <strong>de</strong>s pertes totales fréquentes,<br />

même en forage à la boue. Cette métho<strong>de</strong> peut<br />

cependant être utile dans le cadre d'une campagne<br />

assez importante pour situer <strong>de</strong>s bancs durs, par<br />

exemple, déjà repérés en carottage.<br />

Carottage : c'est pratiquement la seule métho<strong>de</strong><br />

satisfaisante ; encore faut-il que celui-ci soit fait<br />

dans <strong>de</strong> bonnes conditions. En effet <strong>de</strong> nombreuses<br />

difficultés existent :<br />

— l'hétérogénéité <strong>de</strong> certains niveaux (la présence<br />

<strong>de</strong> rognons durs dans une matrice non consolidée)<br />

fait que les parties molles sont lavées,<br />

— les niveaux <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> grumeleux sont facilement<br />

lavés, d'où une récupération nulle,<br />

— la fracturation, qui provoque <strong>de</strong>s coincements<br />

dans le carottier et la rotation <strong>de</strong>s fragments<br />

rocheux au fond du forage,<br />

— les pertes, qui sont presque toujours totales à<br />

l'eau claire, et même fréquentes à la boue,<br />

— les risques d'éboulement, qui nécessitent un<br />

tubage du forage souvent sur une gran<strong>de</strong> longueur.<br />

Toutes ces difficultés font qu'un carottage n'est<br />

réussi qu'à certaines conditions (fig. 42) :<br />

— un diamètre approprié : plus le diamètre est<br />

important, plus la récupération est bonne et, si <strong>de</strong>s<br />

diamètres <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 165 mm ne peuvent, vu<br />

leur coût, être couramment envisagés, le diamètre<br />

classique <strong>de</strong> 131 mm convient très bien ; en 116 mm<br />

Fig. 42 - Carottes <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> (reconnaissance du<br />

troisième pont d'Orléans). Carottage à 100% malgré une<br />

gran<strong>de</strong> fragmentation.<br />

47


la récupération est encore bonne, mais en <strong>de</strong>ssous<br />

la qualité du carottage décroît très vite ;<br />

— un matériel en bon état, manié doucement, pour<br />

éviter les à-coups dus à la présence imprévisible<br />

d'un passage dur dans un ensemble mou ;<br />

— une équipe ayant une gran<strong>de</strong> habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces<br />

formations ;<br />

— ici encore plus qu'ailleurs le ren<strong>de</strong>ment mètres<br />

par jour est préjudiciable à la qualité <strong>de</strong>s échantillons.<br />

Géophysique<br />

<strong>Le</strong>s métho<strong>de</strong>s géophysiques sont <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s indirectes,<br />

et elles ne sauraient en aucun cas se substituer<br />

aux forages, mais elles apportent souvent <strong>de</strong>s<br />

précisions ou <strong>de</strong>s corrélations utiles, car elles intègrent<br />

les caractéristiques d'ensemble du massif.<br />

Electrique : cette technique n'est pas particulièrement<br />

adaptée aux problèmes du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>,<br />

elle peut cependant apporter <strong>de</strong>s données sur la<br />

géologie <strong>de</strong> surface telle que la détermination <strong>de</strong>s<br />

épaisseurs <strong>de</strong> limon. Elle est en tout cas d'un<br />

intérêt mineur par rapport à la métho<strong>de</strong> sismique.<br />

Sismique : c'est la métho<strong>de</strong> géophysique la mieux<br />

adaptée à ces terrains. Cependant, il ne faut pas<br />

en attendre <strong>de</strong>s résultats trop précis, mais plutôt<br />

une estimation d'ensemble. Cela est dû principalement<br />

à l'alternance <strong>de</strong> niveaux durs et tendres,<br />

ainsi qu'à la fissuration <strong>de</strong>s bancs durs. Cette<br />

technique s'applique bien à la détection du premier<br />

horizon dur et aux problèmes <strong>de</strong> défonçage, en se<br />

souvenant toutefois que la fissuration provoque un<br />

ralentissement <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s et donc que le <strong>calcaire</strong><br />

est généralement plus dur que ne le laisse supposer<br />

la vitesse sismique. Quant à la détection <strong>de</strong>s cavités,<br />

les essais effectués à partir <strong>de</strong> mesures à la<br />

surface du sol se sont avérés négatifs, par contre,<br />

les mesures <strong>de</strong> vitesse du son entre forages sont<br />

plus intéressantes : une vitesse faible au niveau <strong>de</strong><br />

bancs durs dénote une fissuration importante, voire<br />

une cavité. Nous avons obtenu <strong>de</strong>s résultats positifs<br />

avec cette métho<strong>de</strong>, par exemple lors <strong>de</strong> la<br />

campagne <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong>s fondations du pont<br />

<strong>de</strong> Blois [17] ou du pont Joffre à Orléans.<br />

Diagraphie :. cette métho<strong>de</strong>, principalement la mesure<br />

<strong>de</strong> la radioactivité naturelle, a été utilisée<br />

dans lè <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> à Orléans et à Blois.<br />

<strong>Le</strong>s résultats concernant le massif <strong>calcaire</strong> luimême<br />

n'ont pas été très probants, ceci étant dû<br />

principalement à la faible teneur en argile <strong>de</strong> ces<br />

formations. Par contre, cette métho<strong>de</strong> met particulièrement<br />

bien en évi<strong>de</strong>nce les cavités remplies<br />

d'argile- ou d'alluvions, et permet d'en repérer les<br />

cotes avec une gran<strong>de</strong> précision [16 et 17].<br />

Gravimétrie :• cette métho<strong>de</strong>, que nous n'avons pas<br />

utilisée, est a. priori la plus favorable pour la<br />

détection <strong>de</strong>s cawités, mais il s'agit d'une technique<br />

d'emploi délicat, et la taille relativement mo<strong>de</strong>ste<br />

<strong>de</strong>s cavités provoque; <strong>de</strong>s anomalies souvent non<br />

décelables par rapport .aaix; phénomènes parasites.<br />

Essais d'eau<br />

La détermination <strong>de</strong> la perméabilité en grand du<br />

massif <strong>calcaire</strong> présente un grand intérêt non seu-<br />

48<br />

Fig. 43 - Micromoulinet Neyrpic.<br />

lement pour <strong>de</strong>s recherches d'eau, mais aussi pour<br />

les problèmes <strong>de</strong> fondations et surtout d'injections.<br />

Cette mesure est difficile, compte tenu <strong>de</strong> la valeur<br />

élevée <strong>de</strong> cette perméabilité.<br />

Essai <strong>Le</strong>franc : sans parler <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong><br />

détermination du coefficient <strong>de</strong> forme <strong>de</strong> la lanterne,<br />

les variations du niveau d'eau sont si rapi<strong>de</strong>s<br />

qu'elles sont difficilement mesurables, d'où une très<br />

faible précision.<br />

Essai Lugeon : la réalisation <strong>de</strong> ces essais pose<br />

<strong>de</strong> multiples problèmes : l'étanchéité au niveau <strong>de</strong><br />

l'obturateur est difficile, sinon impossible à obtenir,<br />

du fait <strong>de</strong> l'hétérogénéité du terrain ; <strong>de</strong> plus,<br />

le débit à injecter étant très important, outre qu'il<br />

faut une pompe puissante, il se crée <strong>de</strong>s anomalies<br />

<strong>de</strong> pression dans les tuyaux d'injection masquant<br />

complètement le phénomène.<br />

Essais au micromoulinet : la mesure <strong>de</strong>s vitesses<br />

<strong>de</strong> circulation d'eau au micromoulinet Neyrpic<br />

(fig. 43) est pratiquement la seule métho<strong>de</strong> qui<br />

nous ait apporté <strong>de</strong>s renseignements intéressants.<br />

Nous effectuons <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> vitesse naturelle<br />

ou après pompage ; et si l'on peut discuter la<br />

valeur réelle <strong>de</strong> ces vitesses, on a en tout cas une<br />

très bonne détermination <strong>de</strong>s niveaux où se font<br />

les circulations d'eau.<br />

Essais iir situ <strong>de</strong> mécanique <strong>de</strong>s sols<br />

Sans vouloir empiéter sur la communication <strong>de</strong><br />

E. Waschkowski, nous voudrions donner ici l'avis<br />

<strong>de</strong>s géologues. Seules <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s employant <strong>de</strong>s<br />

dflatomètres <strong>de</strong> grand diamètre, tel le dilatomètre<br />

Médératec, nous semblent pouvoir donner <strong>de</strong>s résultats<br />

valables en fonction du volume relativement<br />

important <strong>de</strong> terrain qu'elles intéressent.<br />

CONCLUSIONS<br />

Nous avons essayé <strong>de</strong> dresser le panorama le plus<br />

complet possible <strong>de</strong>s « formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> » et<br />

BOUS avons même abordé quelques questions concernant<br />

tes applications au génie civil. Cela nous a<br />

entraîné à <strong>de</strong>s développements parfois disproportionnés<br />

par rapport à l'importance réelle <strong>de</strong> la


question traitée. Nous pensons néanmoins que cela<br />

a permis à tous <strong>de</strong> saisir la complexité <strong>de</strong>s problèmes<br />

que posent ces formations :<br />

— problèmes théoriques dans la définition même<br />

<strong>de</strong> la position stratigraphique <strong>de</strong> ce vaste ensemble,<br />

— problèmes <strong>de</strong> corrélations et d'extrapolations,<br />

dus à la gran<strong>de</strong> variété et variabilité <strong>de</strong>s faciès,<br />

— problèmes hydrogéologiques, dus à une certaine<br />

incohérence du régime karstique,<br />

— problèmes <strong>de</strong> génie civil, conséquence <strong>de</strong> l'hétérogénéité<br />

propre à ces formations, mais aussi liés<br />

aux métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong>.<br />

De tout cela résulte un certain malaise, on en<br />

arrive à douter <strong>de</strong> toutes les métho<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> toutes<br />

les techniques, <strong>de</strong> l'intérêt même <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. Cela<br />

signifie à notre avis que les métho<strong>de</strong>s traditionnelles<br />

sont insuffisantes et que les étu<strong>de</strong>s sont trop<br />

ponctuelles ; il faut voir la question <strong>de</strong> plus loin<br />

et trouver d'autres directions <strong>de</strong> recherche.<br />

Nous citerons sans ordre et sans vouloir être<br />

limitatif :<br />

— la stratigraphie à gran<strong>de</strong> échelle ; puisque la<br />

stratigraphie à petite échelle n'est pas pour l'ins­<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

Une bibliographie un tant soit peu complète <strong>de</strong>s<br />

formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> comporterait plusieurs centaines<br />

<strong>de</strong> titres, aussi nous bornerons-nous à donner<br />

ici uniquement les ouvrages cités dans le texte.<br />

[1] POMEROL Ch., FEUGUEUR L., Gui<strong>de</strong>s Géologiques<br />

Régionaux, Bassin <strong>de</strong> Paris - Ile-<strong>de</strong>-France,<br />

Masson, 1968.<br />

[2] DENIZOT G., <strong>Le</strong>s formations continentales <strong>de</strong> la<br />

région orléanaise, Thèse, 1927.<br />

[3] DESPREZ N., MEGNIEN C, Connaissances nouvelles<br />

sur la structure <strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong>, Soc. Géol.<br />

F., 7-VII, p. 303-308, 1965.<br />

DESPREZ N. et collaborateurs, Etu<strong>de</strong> hydrogéologique<br />

du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, 7 rapports<br />

BRGM, 1966-1969.<br />

[4] <strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Saint-Ouen, numéro spécial M<br />

Bulletin Liaison Labo. routiers P. et Ch., 1969,<br />

121 p.<br />

[5] <strong>Le</strong>xique stratigraphique international, vol. I,<br />

fasc. 4 a, VII.<br />

[6] MACAIRE J.-J., Etu<strong>de</strong> sédimentologique <strong>de</strong>s formations<br />

superficielles sur le tracé <strong>de</strong> l'autoroute<br />

A 10 entre Artenay et Meung-sur-Loire<br />

(Loiret), Thèse 3' cycle, Fac. Se. Orléans, 2 t.,<br />

104 p., 43 flg., 1971.<br />

[7] LORAIN J.-M., Etu<strong>de</strong>s géologiques sur le Crétacé<br />

et le Tertiaire <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Blois - DES Fac.<br />

Se. Paris, 19 p., 14 pl., 1962.<br />

[8] MÉNILLET F., Intercalation lignite-<strong>calcaire</strong> avec<br />

silicifleation dans la partie supérieure <strong>de</strong>s<br />

sables <strong>de</strong> Fontainebleau à Etampes, c.r. Société<br />

géologique <strong>de</strong> France, 386 p., 1966.<br />

[9] GIGNOUX M., <strong>Géologie</strong> stratigraphique, 4 e<br />

éd.,<br />

Masson, 1950.<br />

tant possible. On pourrait tenter, en s'appuyant<br />

par exemple sur <strong>de</strong>s analyses lithologiques et chimiques<br />

très poussées, <strong>de</strong> définir <strong>de</strong>s niveaux ou<br />

<strong>de</strong>s zones qui serviraient d'horizons repères ;<br />

— la distribution horizontale et verticale <strong>de</strong>s meulières<br />

doit traduire un phénomène sédimentologique<br />

qu'il pourrait être utile <strong>de</strong> repérer ;<br />

— une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong>s carrières, <strong>de</strong>s<br />

marnières, <strong>de</strong>s mares et <strong>de</strong>s régions karstiques<br />

pourrait définir <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> à prédominance<br />

dure ou tendre ;<br />

— un certain nombre <strong>de</strong> sondages carottés à<br />

gran<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 50 m) <strong>de</strong>vrait<br />

permettre d'avoir <strong>de</strong>s stratotypes <strong>de</strong> référence ;<br />

— l'étu<strong>de</strong> systématique <strong>de</strong> la fissuration amènerait<br />

très certainement <strong>de</strong>s éclaircissements non seulement<br />

dans le domaine tectonique, mais aussi en<br />

<strong>hydrogéologie</strong>, voire même sur la forme <strong>de</strong>s granulats.<br />

<strong>Le</strong>s directions possibles d'étu<strong>de</strong> (et il y en a<br />

d'autres) sont donc nombreuses et variées, cependant<br />

il s'agit au départ d'étu<strong>de</strong>s plutôt théoriques,<br />

difficilement compatibles avec les reconnaissances<br />

<strong>de</strong> sol <strong>de</strong> fondation aux crédits toujours limités.<br />

[10] POMEROL Ch., BLONDEAU A., Initiation à la géologie<br />

pratique, Boubée, 1968.<br />

[11] MORET L., Précis <strong>de</strong> géologie, Masson, 1958.<br />

[12] RINNE F., BERTRAND L., ORCEL J., La science<br />

<strong>de</strong>s roches, Lamasse, 1949.<br />

[13] JUNG J., Précis <strong>de</strong> pétrographie, 2* éd., Masson,<br />

1963.<br />

[14] MAUVISSEAU J., RENAULT Ph., La rivière souterraine<br />

d'Orchaise, Annales <strong>de</strong> spéléologie XIV,<br />

fasc. 1.2, 1959.<br />

[15] VOINOVITCH I.A. et collaborateurs, L'analyse<br />

minéralogique <strong>de</strong>s sols argileux, Eyrolles, 1971.<br />

[16] LORAIN J.-M., Observations sur la radioactivité<br />

naturelle <strong>de</strong>s roches sédimentaires, Bull, liaison<br />

Labo. routiers P. et Ch., 40, sept.-oct. 1969,<br />

p. 19.<br />

[17] CHAMPION M., LORAIN J.-M., MAILLARD Ph.,<br />

ANGOT D., PITOT J., WASCHKOWSKI E., Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

sols <strong>de</strong> fondation du 2* pont <strong>de</strong> Blois, Bull,<br />

liaison Labo. routiers P. et Ch., 38, mai-juin<br />

1969, p. 37.<br />

Depuis la rédaction <strong>de</strong> cet article (oct. 1971) sont<br />

parus <strong>de</strong>ux bulletins du BRGM, Section I, 2 et 3,<br />

1971, consacrés d « La tectonique du Bassin <strong>de</strong><br />

Paris » où l'on trouvera <strong>de</strong>s articles intéressants, se<br />

rapportant à la structure <strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong>, notamment :<br />

DENIZOT G., Nos connaissances sur la tectonique du<br />

Bassin <strong>de</strong> Paris.<br />

MEGNIEN C, Observations sur les ondulations tectoniques<br />

du Bassin <strong>de</strong> Paris et hypothèse sur une dislocation<br />

majeure du socle.<br />

DESPREZ N., Structure <strong>de</strong> la base <strong>de</strong>s dépôts lacustres<br />

sous la <strong>Beauce</strong> et la Sologne.<br />

49


50<br />

ANNEXE<br />

<strong>Le</strong>s faciès du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

Fig. 1 - Calcaire tendre à rogons durs — Blois.<br />

Fig. 2 - Calcaire compact à grain fin.<br />

Pontijou. La Chaussôe-Saint-VIctor.


54<br />

L'altération<br />

périglaciaire<br />

du <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

M. GIGOUT<br />

Professeur <strong>de</strong> géologie<br />

à la Faculté <strong>de</strong>s Sciences d'Orléans<br />

PLUTOT que <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, il vaut mieux<br />

dire formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, car si les <strong>calcaire</strong>s<br />

dominent dans l'Aquitanien lacustre <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong>, ils sont accompagnés <strong>de</strong> marnes et<br />

d'argiles en quantités non négligeables. <strong>Le</strong>s carrières<br />

donnent une fausse idée <strong>de</strong> la formation<br />

puisqu'on exploite surtout les <strong>calcaire</strong>s durs. <strong>Le</strong>s<br />

sondages indiquent cette variabilité <strong>de</strong> la formation,<br />

encore qu'exécutés le plus souvent au trépan<br />

ils aient fait apparaître surtout la meulière et les<br />

<strong>calcaire</strong>s durs ; on y voit cependant signalées <strong>de</strong>s<br />

marnes diverses et <strong>de</strong>s argiles verdâtres. Des lentilles<br />

marneuses et argileuses sont aussi connues en<br />

surface, par exemple à Buray au nord <strong>de</strong> Mer.<br />

Rappelons aussi tout d'abord <strong>de</strong>s particularités <strong>de</strong><br />

la sédimentation <strong>calcaire</strong> ou marno-<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong>. <strong>Le</strong>s dépôts sont souvent mal lités, la stratification<br />

floue. D'autre part, il existe beaucoup<br />

<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>s bréchiques, dus à <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong><br />

fractionnement synsédimentaires ; J.-M. Lorain<br />

(1962) et F. Ménillet en ont commencé l'étu<strong>de</strong>.<br />

Ces terrains <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> affleurent<br />

très rarement à proprement parler : on peut voir<br />

du <strong>calcaire</strong> dur en dalles sur les versants <strong>de</strong> certains<br />

vallons, celui <strong>de</strong> Tavers, en amont <strong>de</strong> cette<br />

localité, par exemple, et dans quelques portions<br />

du coteau <strong>de</strong> la Loire, telles celles <strong>de</strong> Saint-Ay à<br />

Meung. Généralement la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est<br />

cachée sous <strong>de</strong>s dépôts quaternaires pelliculaires<br />

(limons). Ailleurs, elle disparaît sous <strong>de</strong>s alluvions<br />

anciennes <strong>de</strong> la Loire ou sous la formation <strong>de</strong><br />

l'Orléanais et <strong>de</strong> la Sologne.<br />

L'ALTERATION SOUS LES LIMONS<br />

DE BEAUCE<br />

Nous prendrons ici le terme limons dans le sens<br />

large <strong>de</strong>s « limons <strong>de</strong>s plateaux » et « limons <strong>de</strong>s<br />

versants » <strong>de</strong>s anciens auteurs. Il est permis <strong>de</strong><br />

regretter que les sédimentologues se soient emparés<br />

du mot limon pour désigner une phase granulométrique<br />

intermédiaire entre les argiles et<br />

les sables : le mot a une acception bien plus large<br />

et très commune qui n'a pas d'autre expression,<br />

sauf à employer <strong>de</strong>s périphrases.<br />

Dans le cas qui nous occupe, ces limons <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

sont suivant les cas à dominance éolienne, ou <strong>de</strong><br />

ruissellement ou colluviale. J. Macaire (1971) a<br />

disséqué la part d'héritage du substratum par ruissellement<br />

et montré qu'une part fine, argilo-limoneuse<br />

(cette fois au sens sédimentologique) d'abondance<br />

variable, doit être d'origine éolienne. J'ajoute<br />

que sur les versants la solifluxion a dû intervenir<br />

également, ce qui est indiqué par les formes empâtées<br />

et les fonds en auge.<br />

L'épaisseur <strong>de</strong> ces limons varie <strong>de</strong> quelques décimètres<br />

à quelques mètres. Ils sont wurmiens pour la<br />

plupart.


Sous cette pellicule superficielle <strong>de</strong> limons, la formation<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est altérée <strong>de</strong> diverses façons,<br />

parmi lesquelles nous avons reconnu les suivantes :<br />

1. L'altération par dissolution<br />

Il s'agit alors <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> qui est désagrégé et souvent<br />

parcouru par <strong>de</strong>s veinules <strong>de</strong> limon sur quelques<br />

décimètres <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur seulement. La surface<br />

d'altération est généralement assez plane. Elle<br />

peut aussi être acci<strong>de</strong>ntée par <strong>de</strong>s poches <strong>de</strong> dissolution<br />

; j'en ai observé <strong>de</strong> belles dans une excavation<br />

pour les fondations d'une maison à Champremault<br />

(nord <strong>de</strong> Meung-sur-Loire) (fig. 1). <strong>Le</strong><br />

<strong>calcaire</strong> est altéré par le processus <strong>de</strong> solifluxion<br />

que nous décrirons plus loin. Il supporte <strong>de</strong>s limons<br />

bruns argilo-sableux, épais d'un <strong>de</strong>mi-mètre en<br />

moyenne. Mais la surface <strong>de</strong> séparation est onduleuse,<br />

<strong>de</strong>ssinant <strong>de</strong>s poches qui <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt jusqu'à<br />

1 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur visible. Il ne s'agit pas <strong>de</strong><br />

guirlan<strong>de</strong>s <strong>de</strong> solifluxion puisque le contact est<br />

franc, sans mélange, ni <strong>de</strong> ravinement puisque le<br />

limon est homogène et fin, argilo-sableux.<br />

Fig. 1 - Relations entre le colluvium sur <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

et les limons à Champremault - Meung-sur-Loire.<br />

Il existe même parfois <strong>de</strong>s lapiez à la surface <strong>de</strong>s<br />

<strong>calcaire</strong>s, témoignant d'une mise à nu et dissolution<br />

aérienne du <strong>calcaire</strong>.<br />

On sait par ailleurs que la dissolution peut être<br />

intense dans la masse même <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s, produisant<br />

<strong>de</strong>s fissures qui se répercutent en surface<br />

par <strong>de</strong>s dépressions fermées, sortes <strong>de</strong> dolines, et<br />

même <strong>de</strong>s gouffres.<br />

L'altération par dissolution superficielle, la fonte<br />

en somme, est un cas fréquent sur les <strong>calcaire</strong>s<br />

durs <strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong>, notamment ceux qui sont ou ont<br />

été exploités en carrière. Elle a pu se produire soit<br />

à l'air libre (lapiez), soit sous une pellicule <strong>de</strong><br />

limons ou d'alluvions (poches). Nous verrons un<br />

exemple <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier processus (piscine du Poutil<br />

à Olivet, fig. 4).<br />

2. L'altération par cryoclastie<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> est alors fragmenté à la partie supérieure<br />

en éléments assez anguleux, <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong><br />

cailloux ou <strong>de</strong> blocs, restés sur place ou légèrement<br />

entraînés. On peut donner les exemples <strong>de</strong> carrières<br />

Altération cryoclastique sur <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />

Viabon.<br />

La Ma<strong>de</strong>leine ; Bourrlchard.<br />

55


au sud <strong>de</strong> Bourrichard (environs <strong>de</strong> Marchenoir) et<br />

à Viabon (sud-est <strong>de</strong> Voves) ; la pellicule cryoclastique<br />

d'accumulation atteint 2 à 3 m d'épaisseur<br />

sur <strong>de</strong> légers versants.<br />

Ce cas paraît peu fréquent en <strong>Beauce</strong>, probablement<br />

à cause <strong>de</strong> la faiblesse du relief, facteur qui<br />

favorise les accumulations cryoclastiques.<br />

On voit quelquefois un dépôt <strong>de</strong> ce genre parmi<br />

les formations <strong>de</strong> versant du Val <strong>de</strong> Loire ;<br />

ainsi dans une petite carrière à la sortie est <strong>de</strong><br />

Lavau (commune <strong>de</strong> Baule), entre le <strong>calcaire</strong> altéré<br />

et <strong>de</strong>s limons en partie éoliens, une couche épaisse<br />

<strong>de</strong> quelques décimètres seulement est faite <strong>de</strong> cailloux<br />

<strong>calcaire</strong>s calibrés ; c'est une sorte <strong>de</strong> grèze,<br />

variété <strong>de</strong> brèche périglaciaire.<br />

3. L'altération par solifluxion<br />

Il existe souvent, entre limons superficiels et <strong>calcaire</strong>s<br />

ou marno-<strong>calcaire</strong>s francs et compacts, une<br />

partie moins cohérente, plus tendre, appelée par<br />

les habitants « tuf » ou « marne ». Son épaisseur<br />

est généralement <strong>de</strong> plusieurs mètres, <strong>de</strong> l'ordre<br />

<strong>de</strong> 2 à 4 m. Sa composition varie entre <strong>de</strong>ux extrêmes<br />

: un <strong>calcaire</strong> tendre grumeleux et un véritable<br />

conglomérat.<br />

Ce <strong>de</strong>rnier cas est lé plus facile à interpréter. Prenons<br />

l'exemple d'une petite excavation située au<br />

bord <strong>de</strong> la route <strong>de</strong> <strong>Le</strong>stiou à Avaray, à 500 m<br />

au nord-est du Port-au-Vin. Elle entaille le versant<br />

du val et montre sur 2 m d'épaisseur un agglomérat<br />

<strong>de</strong> morceaux <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> et <strong>de</strong> meulière<br />

compacte, <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong> cailloux et <strong>de</strong> blocs, aux<br />

angles émoussés, dans une pâte peu abondante<br />

<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> pulvérulent, <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> granuleux et<br />

<strong>de</strong> marne.<br />

On voit qu'il ne s'agit pas <strong>de</strong> la formation lacustre<br />

en place, mais d'un produit <strong>de</strong> son remaniement<br />

: les <strong>calcaire</strong>s, marno-<strong>calcaire</strong>s et meulières<br />

ont été fractionnés en éléments <strong>de</strong> tailles diverses,<br />

comportant une phase fine. L'ensemble a été brassé<br />

puis déposé pêle-mêle, sans stratification. On reconnaît<br />

les caractères d'un colluvium vrai ou dépôt<br />

périglaciaire par solifluxion d'une couche cryoclastique<br />

superficielle.<br />

Une tranchée <strong>de</strong> canalisation au lieu-dit les Caves<br />

<strong>de</strong> Barchelin, à la sortie sud <strong>de</strong> Beaugency, m'a<br />

permis <strong>de</strong> constater que la partie altérée du versant,<br />

sur 2 à 3 m d'épaisseur, comportait <strong>de</strong> gros<br />

blocs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> emballés dans un agglomérat semblable<br />

à celui d'Avaray (fig. 2).<br />

Je donne la coupe d'une autre tranchée, qui était<br />

creusée dans le coteau du val entre le parc floral<br />

<strong>de</strong> la Source et la voie ferrée à Orléans-la-<br />

Source [1]. On y voyait (fig. 3) à la base le <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> fragmenté sur place ; au-<strong>de</strong>ssus<br />

et formant placage <strong>de</strong> versant, une marne rognonneuse,<br />

association d'éléments arrondis <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />

tendre, <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> pulvérulent et d'argiles en traînées<br />

; une <strong>de</strong> ces traînées était disposée en guirlan<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> solifluxion. Des sables argileux et caillouteux<br />

<strong>de</strong> la terrasse alluviale étaient aussi disposés<br />

dans la marne rognonneuse par l'effet d'un entraînement<br />

à l'état pâteux.<br />

Dans cet exemple le rôle <strong>de</strong> la solifluxion est manifeste<br />

grâce à <strong>de</strong>s figures <strong>de</strong> dépôt, mais le maté-<br />

56<br />

Colluvium sur <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> - <strong>Le</strong>stiou, route du Tertre.<br />

riau d'altération du <strong>calcaire</strong> est d'i<strong>de</strong>ntification<br />

malaisée, son hétérogénéité étant plus floue. Cela<br />

arrive souvent : on a alors <strong>de</strong>s marno-<strong>calcaire</strong>s<br />

rognonneux, grumeleux, peu caractéristiques, qu'on<br />

pourrait prendre pour <strong>de</strong>s sédiments lacustres intacts.<br />

Ces colluviums <strong>calcaire</strong>s, plus ou moins hétérogènes<br />

et plus ou moins conglomératiques d'aspect, sont<br />

fréquents à la partie supérieure <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong>, surtout lorsqu'elle est à l'état <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>s<br />

tendres. C'est souvent le cas dans l'agglomération<br />

orléanaise, où les excavations, les caves, les anciennes<br />

carrières souterraines traversent quelques mètres<br />

<strong>de</strong> ce terrain d'altération périglaciaire quaternaire<br />

avant <strong>de</strong> pénétrer dans la roche saine. On


NO SE<br />

Fig. 3 - Versant du val entre le<br />

parc floral et la voie ferrée à<br />

Orléans-la-Source.<br />

g3C : <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> cryoclastique<br />

; g3M : « marne » rognonneuse<br />

en colluvium dans la<br />

pente ; Fw : alluvions résiduelles<br />

<strong>de</strong> la terrasse d'Olivet ; Fc<br />

dépôt <strong>de</strong> bas <strong>de</strong> versant ; Fz :<br />

alluvions mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong> la Loire.<br />

rencontre fréquemment ce colluvium dans les fouilles<br />

sur le plateau <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> et en bordure du val ;<br />

moins souvent dans les carrières, pour la bonne<br />

raison que ce serait un mort-terrain que les carriers<br />

ont évité. D'assez nombreuses « marnières »,<br />

par contre, exploitaient en fait le colluvium.<br />

Cette formation périglaciaire suit la morphologie<br />

actuelle jusque sur les versants du val. Elle est<br />

donc essentiellement wurmienne. Au point <strong>de</strong> vue<br />

lithologique, elle rappelle le « head », produit d'altération<br />

<strong>de</strong> la craie dans les mêmes conditions.<br />

<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers types d'altération que nous<br />

venons <strong>de</strong> décrire : par cryoclastie et par solifluxion,<br />

sont <strong>de</strong>ux aspects du même phénomène<br />

périglaciaire ; le premier semble s'appliquer à <strong>de</strong>s<br />

<strong>calcaire</strong>s plus durs, le second plutôt aux marno<strong>calcaire</strong>s<br />

dont la fragmentation produit une phase<br />

fine et plastique. On sait que la cryoclastie est un<br />

agent d'érosion très efficace sur les <strong>calcaire</strong>s en<br />

conditions périglaciaires ; pour qu'elle se poursuive,<br />

il faut que ses produits soient évacués. L'évacuation<br />

peut se faire par fonte, ruissellement ou<br />

solifluxion. Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers processus nécessitent<br />

une pente, même légère. C'est pourquoi on trouve<br />

les accumulations cryoclastiques et les colluviums<br />

en abondance sur les versants du val, plus localisés<br />

sur le plateau <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />

N<br />

V»l<br />

L'ALTERATION SOUS LES ALLUVIONS<br />

ANCIENNES<br />

On retrouve le colluvium d'altération du <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sous les alluvions anciennes <strong>de</strong> la Loire<br />

formant la terrasse d'Olivet. Cette terrasse est<br />

Fig. 2 - Coupe du versant du val <strong>de</strong><br />

Loire aux caves <strong>de</strong> Barchelin - Beaugency.<br />

g3 : <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ; g3M :<br />

colluvium avec blocs ; L : limon fin<br />

marron ; Fcy : limon sableux gris.<br />

vraisemblablement rissienne [1 et 2]. Prenons<br />

l'exemple <strong>de</strong> la fouille pour une piscine municipale<br />

dans le parc du Poutil à Olivet. On y voyait<br />

(fig. 4) sur une épaisseur <strong>de</strong> 3 m un colluvium nettement<br />

conglomératique, comportant <strong>de</strong>s cailloux<br />

<strong>de</strong> toutes tailles et <strong>de</strong>s blocs atteignant plusieurs<br />

décimètres ; certains éléments sont dressés verticalement.<br />

Ils sont exclusivement <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>s et<br />

meulières <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, avec <strong>de</strong>s<br />

angles émoussés. La matrice, abondante, est faite<br />

<strong>de</strong> granules et poussière <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>.<br />

Ce colluvium, dans sa masse, est totalement dépourvu<br />

<strong>de</strong> matériau alluvial. <strong>Le</strong>s alluvions anciennes,<br />

sables argileux riches en cailloux <strong>de</strong> silex crétacé<br />

et <strong>de</strong> quartz, sont conservées ici en poches sur le<br />

colluvium. <strong>Le</strong>s poches ont une profon<strong>de</strong>ur qui peut<br />

dépasser 2 m. La disposition <strong>de</strong> leur remplissage<br />

indique un affaissement ; cela, joint à leur forme<br />

même, prouve qu'elles se sont produites par dissolution<br />

du colluvium sous la couverture alluviale.<br />

Un film d'argile verte souligne fréquemment le<br />

contact <strong>de</strong>s alluvions et du colluvium <strong>calcaire</strong>.<br />

Enfin <strong>de</strong>s poches particulières, situées au bord du<br />

coteau du val, comportent un mélange du colluvium<br />

et du matériau alluvial.<br />

On en déduit le processus géologique suivant :<br />

1 - A une époque du Riss, dans la région d'Olivet,<br />

la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> a été à nu, soumise à l'altération<br />

périglaciaire avec production d'un premier<br />

colluvium.<br />

2 - Cette région a été recouverte par les alluvions<br />

<strong>de</strong> la Loire vers la fin du Riss.<br />

3 - La dissolution souterraine du <strong>calcaire</strong> et du<br />

colluvium a enfoui <strong>de</strong>s poches d'alluvions.<br />

4 - Au Wiirm la Loire s'est encaissée dans le val.<br />

57


Fig. 4 - Coupe <strong>de</strong> la piscine du Poutil à Ulivet.<br />

En profon<strong>de</strong>ur : « marne •> à cailloux et blocs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> et meulière, colluvium dérivant <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ; <strong>de</strong>ssus :<br />

poches d'alluvions résiduelles <strong>de</strong> la terrasse d'Olivet (dans celle <strong>de</strong> gauche sont entraînés <strong>de</strong>s cailloux <strong>calcaire</strong>s) ; entre les <strong>de</strong>ux<br />

formations : pellicule et poche d'argile verte. <strong>Le</strong>s traits schématisent l'allongement <strong>de</strong>s éléments (trait fin : galets <strong>de</strong> silex ; trait<br />

fort : cailloux ou blocs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> ou <strong>de</strong> meulière).<br />

Colluvium <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sous les alluvions anciennes<br />

<strong>de</strong> la Loire - Olivet, mairie. Poches <strong>de</strong> dissolution avec liseré<br />

d'argile <strong>de</strong> décalcification et entraînement <strong>de</strong>s alluvions. En<br />

surface : dépôt gris wùrmien.<br />

Fig. 5 - Relations entre le colluvium <strong>calcaire</strong> et les alluvions<br />

rissiennes <strong>de</strong> la Loire à Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux, sablières à<br />

l'est <strong>de</strong>s Chambres. <strong>Le</strong>s traits forts schématisent les éléments<br />

<strong>calcaire</strong>s du colluvium, les traits fins les cailloux siliceux <strong>de</strong>s<br />

alluvions.<br />

Colluvium <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sous les alluvions anciennes <strong>de</strong> la Loire - Olivet, <strong>Le</strong> Poutil. Noter les éléments <strong>de</strong> meulière dressés.<br />

58


Poches <strong>de</strong> colluvium <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, entraînées dans les alluvions anciennes <strong>de</strong> la Loire par glissements en masse —<br />

Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux.<br />

Des phénomènes <strong>de</strong> solifluxion dans le versant<br />

du val ont produit le mélange du premier colluvium<br />

et <strong>de</strong>s alluvions anciennes, tandis que l'érosion enlevait<br />

la majeure partie <strong>de</strong> la couche alluviale sur<br />

le bord <strong>de</strong> la terrasse d'Olivet.<br />

La présence d'un colluvium sous les alluvions <strong>de</strong><br />

la terrasse rissienne <strong>de</strong> la Loire est fréquente,<br />

d'une part dans la région d'Olivet à Saint-Laurent<strong>de</strong>s-Eaux,<br />

d'autre part au sud <strong>de</strong> Mer sur la rive<br />

droite.<br />

On peut décrire le cas, plus complexe, <strong>de</strong>s sablières<br />

situées au nord-est <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux, à<br />

l'est <strong>de</strong> la ferme <strong>de</strong>s Chambres ; on se trouve dans<br />

le haut du versant du val. <strong>Le</strong>s sablières exploitent<br />

<strong>de</strong>s alluvions anciennes, du Riss probablement. Ces<br />

alluvions siliceuses emballent d'assez nombreux<br />

amas <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> qui atteignent plusieurs mètres<br />

cubes et contrarient l'exploitation (fig. 5). Il s'agit<br />

d'une biocaille <strong>calcaire</strong> dans une matrice <strong>de</strong> marnes,<br />

<strong>calcaire</strong> pulvérulent et argile verte, matériau que<br />

nous reconnaissons comme étant le colluvium aux<br />

dépens <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. Mais ici le colluvium<br />

n'est pas en place ; il a été entraîné en masse<br />

dans les alluvions ; les <strong>de</strong>ux terrains ont été "brassés<br />

ensemble, sans être bien mélangés ; ils sont<br />

seulement un peu mêlés au contact ; les alluvions<br />

elles-mêmes ont leur stratification perturbée.<br />

On pense que, lors du dépôt <strong>de</strong>s alluvions anciennes,<br />

sous climat périglaciaire, les berges étaient<br />

taillées dans le colluvium <strong>calcaire</strong> ; celui-ci s'effondrait<br />

dans le fleuve, au printemps, sous forme <strong>de</strong><br />

blocs gelés qui glissaient et s'enfonçaient dans les<br />

alluvions.<br />

[1] GIGOUT M., HOREMANS P. et RASPLUS L., Sur la<br />

géologie <strong>de</strong>s environs d'Orléans, Bull. BRGM,<br />

Section I, numéro 1, 1972, p. 1 à 28, 17 fig.<br />

[2] GRAS J., <strong>Le</strong> bassin <strong>de</strong> Paris méridional. Etu<strong>de</strong><br />

morphologique, Thèse Fac. <strong>Le</strong>t., Paris, 494 p.,<br />

118 fig., 1963.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

Quoi qu'il en soit, le colluvium n'a pu être formé<br />

que sur le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> à nu. Comme il est<br />

inclus dans une formation recoupée par le versant<br />

wurmien du val, le colluvium est antérieur à cet<br />

épiso<strong>de</strong>. Il est très vraisemblablement rissien,<br />

comme à Olivet.<br />

CONCLUSIONS<br />

Nous avons mis l'accent sur une altération périglaciaire<br />

du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, altération dont les<br />

produits sont souvent conservés sous les limons<br />

divers et même sous <strong>de</strong>s alluvions <strong>de</strong> la Loire.<br />

Pendant les glaciations, les <strong>calcaire</strong>s étaient mis<br />

à nu, gélifractés ; les produits <strong>de</strong> désagrégation<br />

étaient entraînés sur les moindres pentes, soit en<br />

biocailles et cailloutis <strong>de</strong> ruissellement, soit en colluvium<br />

par glissement pâteux. La blocaille provient<br />

surtout <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s durs, le colluvium <strong>de</strong>s marno<strong>calcaire</strong>s<br />

ou <strong>calcaire</strong>s tendres.<br />

Pour l'ingénieur du génie civil, il s'est ainsi produit<br />

sur la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> une partie également<br />

<strong>calcaire</strong> mais plus tendre, fragmentée ou<br />

<strong>de</strong> consistance plus ou moins crayeuse, qualifiée<br />

souvent à tort <strong>de</strong> marne et désignée communément<br />

par le terme tuf. Cette partie supérieure est épaisse<br />

<strong>de</strong> zéro à quelques mètres. Elle épouse la topographie<br />

actuelle, mais aussi elle peut passer sous<br />

les alluvions anciennes <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> terrasse bordant<br />

le Val <strong>de</strong> Loire.<br />

Autres références :<br />

LORAIN J.M., Etu<strong>de</strong>s géologiques sur le Crétacé et le<br />

Tertiaire <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Blois, DES Fac. Se. Paris,<br />

19 p., 14 pl., 1962.<br />

MACAIRE J.-J., Etu<strong>de</strong> sédimentologique <strong>de</strong>s formations<br />

superficielles sur le tracé <strong>de</strong> l'autoroute A 10 entre<br />

Artenay et Meung-sur-Loire, Thèse 3 E<br />

cycle Fac. Se.<br />

Orléans, 2 E<br />

t., 104 p., 43 fig., 1971.<br />

59


L'<strong>hydrogéologie</strong><br />

<strong>de</strong>s formations<br />

lacustres<br />

en <strong>Beauce</strong><br />

et en Sologne<br />

N. DESPREZ<br />

Ingénieur-géologue<br />

Bureau <strong>de</strong> recherches géologiques et minières (BRGM)<br />

60<br />

E N<br />

1964, le BRGM a établi une esquisse <strong>de</strong> la<br />

surface piézométrique <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong>s formations<br />

lacustres à partir du dépouillement<br />

d'archives diverses :<br />

— archives recueillies en application du Co<strong>de</strong> minier,<br />

— documentation <strong>de</strong>s sociétés concessionnaires <strong>de</strong><br />

l'alimentation en eau potable,<br />

— administrations régionales : Génie rural, Ponts<br />

et Chaussées-<br />

Cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>stinée à définir les zones <strong>de</strong> la<br />

<strong>Beauce</strong> dans lesquelles les ressources en eau souterraine<br />

pouvaient être compromises, soit par une<br />

surexploitation saisonnière, soit par la multiplication<br />

d'ouvrages <strong>de</strong> drainage, soit par l'abaissement<br />

général <strong>de</strong> la nappe observé au cours <strong>de</strong>s<br />

années précé<strong>de</strong>ntes, avait permis à l'époque, d'analyser<br />

1 400 dossiers <strong>de</strong> points d'eau et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssiner<br />

une première carte piézométrique, avec equidistance<br />

<strong>de</strong>s courbes hydroisohypses <strong>de</strong> 10 m pour<br />

tenir compte du non-synchronisme <strong>de</strong>s valeurs utilisées.<br />

Cette carte a été publiée en 1965 dans le<br />

Bulletin <strong>de</strong> la Société géologique <strong>de</strong> France.<br />

De 1965 à 1968, le BRGM a poursuivi l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

la nappe par un inventaire systématique sur le<br />

terrain, dans la région comprise entre la Loire,<br />

la Cisse, le Loir et l'Eure, la Drouette, la Remar<strong>de</strong><br />

et le Loing. Cet inventaire a permis <strong>de</strong> recenser<br />

près <strong>de</strong> 7 000 puits, forages ou sources, d'étudier<br />

les caractéristiques physico-chimiques essentielles<br />

<strong>de</strong>s eaux et <strong>de</strong> mesurer les cotes d'équilibre <strong>de</strong> la<br />

nappe principale et <strong>de</strong>s nappes satellites. <strong>Le</strong>s relevés<br />

piézométriques exécutés parallèlement dans le<br />

val et en Sologne ont permis d'étendre la cartographie<br />

jusqu'à la vallée du Cher. Cette cartographie<br />

ne pouvait être représentative qu'en intégrant<br />

les variations saisonnières ou pluriannuelles. Afin<br />

d'enregistrer ces variations, 12 postes limnigraphiques<br />

avaient été mis en place dès 1965 et <strong>de</strong>s<br />

observations régulières étaient systématiquement<br />

réalisées mensuellement sur environ 200 puits<br />

répartis sur l'ensemble du territoire lors <strong>de</strong> la<br />

synthèse.<br />

La pério<strong>de</strong> qui couvre les mesures sur le terrain a<br />

coïncidé avec une réalimentation <strong>de</strong> la nappe. Il<br />

s'agit donc d'une carte <strong>de</strong> hautes eaux qui peut<br />

servir <strong>de</strong> base à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong>s réserves.<br />

Déjà, à partir <strong>de</strong>s données climatiques et hydrométriques,<br />

à partir également <strong>de</strong>s renseignements<br />

sur l'exploitation <strong>de</strong> la nappe, il a été possible <strong>de</strong><br />

réaliser un modèle mathématique <strong>de</strong> simulation<br />

(programme DRPER) <strong>de</strong>s écoulements bidimensionnels<br />

en milieu poreux et en régime permanent.<br />

Ce modèle a permis <strong>de</strong> dresser une carte <strong>de</strong>s transmissivités<br />

* du réservoir et <strong>de</strong> définir les conditions<br />

* Nous rappelons que la transmissivité (T) est égale au<br />

produit <strong>de</strong> la perméabilité (K) <strong>de</strong> l'aquifère par son<br />

épaisseur (h). Elle caractérise donc le débit (Q) <strong>de</strong> la<br />

nappe, égal à T.i.L, i étant le gradient hydraulique et<br />

L la longueur <strong>de</strong> la section considérée (loi <strong>de</strong> Darcy).


d'alimentation à travers les terrains qui recouvrent<br />

le réservoir aquifère au niveau <strong>de</strong> la forêt d'Orléans.<br />

Sur un plan plus général, il a permis <strong>de</strong><br />

simuler plusieurs hypothèses <strong>de</strong> prélèvements supplémentaires,<br />

notamment dans le cadre <strong>de</strong> l'augmentation<br />

<strong>de</strong> la consommation en eau potable <strong>de</strong>s<br />

gran<strong>de</strong>s agglomérations <strong>de</strong> la région.<br />

Ultérieurement doit être réalisé un modèle <strong>de</strong><br />

simulation en régime transitoire qui intégrera l'historique,<br />

entre autres paramètres, <strong>de</strong>s variations<br />

piézométriques. On sait en effet que l'amplitu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s balancements <strong>de</strong> la nappe à Toury, sur la ligne<br />

<strong>de</strong> partage <strong>de</strong>s eaux entre la Loire et la Seine, est<br />

comprise entre 8 et 9 m par rapport aux cotes<br />

enregistrées à l'étiage <strong>de</strong> 1906 (+ 106,18) et à la<br />

crue <strong>de</strong> nappe <strong>de</strong> 1931 (+ 114,60).<br />

RAPPEL DE LA LITHOLOGIE<br />

DU RESERVOIR AQUIFERE<br />

<strong>Le</strong>s forages exécutés dans la <strong>Beauce</strong>, comme les<br />

forages profonds exécutés en Sologne, montrent<br />

une succession <strong>de</strong> couches <strong>de</strong> marne et <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>,<br />

c'est-à-dire un réservoir aquifère hétérogène. Cet<br />

ensemble repose sur <strong>de</strong>s formations détritiques<br />

imperméables.<br />

<strong>Le</strong> réservoir aquifère, à l'échelle régionale, correspond<br />

aux dépôts compris entre l'Eocène moyen et<br />

l'Aquitanien supérieur. Au centre du bassin, c'està-dire<br />

dans la région comprise entre Pithiviers et<br />

La Ferté-Saint-Aubin, ces dépôts ont une hauteur<br />

<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 100 m. Cette série lacustre englobe<br />

les <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> Morancez, <strong>de</strong> Champigny, <strong>de</strong> Château-Landon<br />

pour les formations <strong>de</strong> l'Eocène, les<br />

<strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> Brie et d'Etampes pour l'Oligocène, les<br />

marnes <strong>de</strong> Voise, la molasse du Gâtinais, du Montargois<br />

et les <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> Pithiviers et <strong>de</strong> l'Orléanais<br />

pour le Miocène inférieur.<br />

Au nord d'une ligne Château-Landon - Pithiviers -<br />

Artenay - Maintenon, <strong>de</strong>s sédiments marins sableux<br />

(sables <strong>de</strong> Fontainebleau) s'intercalent dans la série<br />

lacustre entre le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Brie et le <strong>calcaire</strong><br />

d'Etampes, ou transgressent sur la limite occi<strong>de</strong>ntale<br />

du ,lac <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, sur les assises altérées du<br />

Crétacé supérieur. La présence <strong>de</strong>s sables n'interrompt<br />

cependant pas la continuité du réservoir<br />

aquifère. <strong>Le</strong>s sables n'interviennent sur le plan<br />

hydrodynamique que par une perméabilité plus<br />

faible par rapport à la perméabilité secondairement<br />

acquise (« perméabilité en grand ») du réservoir<br />

lacustre.<br />

Un cloisonnement du réservoir aquifère intervient :<br />

— au nord d'une ligne Nemours-Malesherbes, sources<br />

<strong>de</strong> la Juine et <strong>de</strong> la Chalouette (ligne marquant<br />

la limite septentrionale <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>), par l'intercalation<br />

entre les <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> Brie et <strong>de</strong> Champigny,<br />

<strong>de</strong>s argiles <strong>de</strong> Romainville (« marnes supragypseuses<br />

») séparant une nappe éocène captive d'une<br />

nappe oligo-miocène libre et fortement drainée par<br />

le réseau <strong>de</strong> surface ;<br />

— dans le sud du Gâtinais, par l'apparition d'un<br />

faciès argileux dans l'Aquitanien inférieur (argiles<br />

<strong>de</strong> La Neuville) formant une démarcation entre<br />

un réservoir inférieur dont les eaux sont en charge,<br />

et un réservoir supérieur perché et, <strong>de</strong> ce fait,<br />

plus ou moins dénoyé, notamment en forêt d'Orléans.<br />

Surface piézométrique au nord <strong>de</strong> la Loire<br />

La surface piézométrique <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

fait apparaître une série <strong>de</strong> points hauts entre les<br />

cotes + 150 (entre la Voise et la Roguenette) et<br />

+ 110 sous la forêt d'Orléans. Cette série <strong>de</strong> points<br />

hauts définit la limite <strong>de</strong> partage <strong>de</strong>s eaux souterraines<br />

entre les bassins <strong>de</strong> la Loire et <strong>de</strong> la Seine<br />

(crête piézométrique principale). Elle se superpose<br />

assez sensiblement avec la ligne <strong>de</strong> partage <strong>de</strong>s<br />

eaux <strong>de</strong> surface.<br />

Bassin versant <strong>de</strong> la Loire<br />

La nappe s'écoule en suivant une direction moyenne<br />

NO-SE. La nappe est libre dans la haute <strong>Beauce</strong>,<br />

dans la basse <strong>Beauce</strong> et dans la petite <strong>Beauce</strong>.<br />

Elle est captive sous la partie orientale <strong>de</strong> la forêt<br />

d'Orléans et à l'est <strong>de</strong> l'Oussance. La définition<br />

<strong>de</strong> la captivité est basée sur <strong>de</strong>s niveaux d'équilibre<br />

mesurés à l'intérieur <strong>de</strong>s assises burdigaliennes.<br />

Elle ne préjuge pas <strong>de</strong> mises en pression locales<br />

sous <strong>de</strong>s formations marneuses ou à l'intérieur <strong>de</strong>s<br />

fissures <strong>de</strong> type karstique.<br />

La Loire représente le niveau <strong>de</strong> base principal<br />

entre les cotes + 100 (Châteauneuf-sur-Loire) et<br />

+ 75 (Blois, limite aval du système aquifère).<br />

<strong>Le</strong> bassin versant souterrain du Loir est moins<br />

étendu que son versant <strong>de</strong> surface. Il perd notamment<br />

au profit <strong>de</strong> la Loire le bassin amont <strong>de</strong> la<br />

Conie <strong>de</strong> Patay (Retrève et Nant).<br />

La pente moyenne <strong>de</strong> la nappe est faible, comprise<br />

entre 0,6 et 1,2 % suivant les sous-bassins. Ces<br />

valeurs traduisent une perméabilité importante.<br />

Mais localement, la surface <strong>de</strong> la nappe est influencée<br />

par <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> drainage :<br />

— axes <strong>de</strong> drainage superficiels au niveau <strong>de</strong>s<br />

cours d'eau permanents, c'est-à-dire près du niveau<br />

<strong>de</strong> base,<br />

— axes <strong>de</strong> drainage souterrains au niveau <strong>de</strong>s<br />

cours d'eau temporaires ou fossiles et au niveau<br />

d'axes karstiques indépendants <strong>de</strong>s thalwegs. Sont<br />

particulièrement typiques <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier cas :<br />

1. les circuits karstiques qui mettent en communication<br />

le bassin <strong>de</strong> la Retrève avec celui <strong>de</strong> la<br />

Mauve <strong>de</strong> Saint-Ay. Avec ces circuits définis par<br />

la piézométrie coïnci<strong>de</strong>nt, en surface, <strong>de</strong>s dolines<br />

et <strong>de</strong>s gouffres témoins <strong>de</strong> la rupture localisée <strong>de</strong>s<br />

61


I i Alluvions terrasses |>?1 Cailloutis à chailles<br />

Poudingue <strong>de</strong> Nemours<br />

•jg Cailloutis préligériens<br />

Faluns<br />

¡3-5^ Cailloutis culminants<br />

Sables et argiles <strong>de</strong> Sologne<br />

Sables <strong>de</strong> Lozère, sables <strong>de</strong> Beaugency<br />

et d'Herbault<br />

Sables et marnes <strong>de</strong> l'Orléanais<br />

Sables du Blésois<br />

Calcaire <strong>de</strong> Montabuzard<br />

Calcaire <strong>de</strong> l'Orléanais<br />

Calcaire <strong>de</strong> Pithiviers<br />

Calcaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ss<br />

Marnes <strong>de</strong> Blamont<br />

Marne <strong>de</strong> Voise,<br />

Molasse du Gâtinais et du Montargois<br />

Marnes <strong>de</strong> la Neuville<br />

Calcaire d'Etampes<br />

Calcaire du Gâtinais<br />

Sables <strong>de</strong> Fontainebleau<br />

j | Calcaire <strong>de</strong> Brie,<br />

Argiles vertes<br />

i^H Calcaire <strong>de</strong> Champigny<br />

Calcaire <strong>de</strong> Château-Landon et<br />

Marnes <strong>de</strong> Nemours<br />

VINDOBONIEN<br />

BURDIGALIEN<br />

AQUITANIEN<br />

STAMPIEN<br />

SANNOISIEN<br />

LUDIEN<br />

Calcaire <strong>de</strong> Morancez<br />

Poudingue <strong>de</strong> Gien<br />

Arkoses du Breulllet,<br />

Sables et argiles plastiques<br />

I j Argile à silex et craie<br />

Faille visible<br />

Faille cachée déduite <strong>de</strong>s coupes <strong>de</strong> forage<br />

Surface piézométrique <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

c— Tracé <strong>de</strong>s profils géologiques<br />

BARTON I EN<br />

LUTETIEN<br />

SPARNACIEN<br />

SENONIEN


voûtes du karst, notamment sur les communes <strong>de</strong><br />

Cercottes, Saran, Ingré, Coinces, Patay d'une part,<br />

et sur les communes situées à l'est d'Orléans, entre<br />

la forêt, la Bionne et la Loire ;<br />

2. les réseaux karstiques qui relient le sous-bassin<br />

<strong>de</strong> la Sixtre au bassin <strong>de</strong> la Tronne.<br />

Bassin versant <strong>de</strong> la Seine (au sud <strong>de</strong> la limite<br />

d'extension <strong>de</strong>s argiles du Sannoisien inférieur)<br />

Exception faite du bassin <strong>de</strong> la Voise, la nappe<br />

s'écoule du SO au NE <strong>de</strong>puis le bassin <strong>de</strong> l'Orge<br />

jusqu'aux bassins <strong>de</strong>s affluents du Loing.<br />

<strong>Le</strong> réservoir aquifère est représenté par les formations<br />

<strong>calcaire</strong>s et sableuses <strong>de</strong> l'Oligocène et <strong>de</strong><br />

l'Eocène. En effet, l'Aquitanien est :<br />

— soit dénoyé à l'ouest <strong>de</strong> la Rimar<strong>de</strong> par le jeu<br />

du drainage <strong>de</strong>s thalwegs fortement encaissés,<br />

— soit indépendant, en forêt d'Orléans et sur les<br />

lisières <strong>de</strong> celle-ci, à la suite d'un changement <strong>de</strong><br />

faciès : développement <strong>de</strong>s marnes et <strong>de</strong>s argiles<br />

cloisonnant le <strong>calcaire</strong> en passage <strong>de</strong> faible importance<br />

et retenant <strong>de</strong>s petites nappes perchées, captées<br />

par <strong>de</strong>s puits <strong>de</strong> subsurface entre La Neuville<br />

et Lorris.<br />

La nappe <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est libre à l'ouest du bassin<br />

<strong>de</strong> la Rimar<strong>de</strong>, localement ascendante, voire artésienne,<br />

dans le thalweg <strong>de</strong> la Juine ou <strong>de</strong> l'Essonne<br />

(captivité liée à la présence d'alluvions tourbeuses).<br />

Dans le bassin <strong>de</strong> la Rimar<strong>de</strong>, <strong>de</strong> l'amont du<br />

Fusain, <strong>de</strong> la Bézon<strong>de</strong> et du Vernisson, la nappe<br />

est captive, artésienne aux environs <strong>de</strong> Corbeillesen-Gâtinais.<br />

<strong>Le</strong>s réseaux karstiques associés aux vallées fossiles<br />

sont bien développés dans le bassin <strong>de</strong> l'Essonne,<br />

et dans le bassin d'Aufferville. Au niveau<br />

<strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, il n'y a pas d'émergence visible.<br />

Surface piézométrique dans le val d'Orléans<br />

<strong>Le</strong>s relevés piézométriques dans le val d'Orléans<br />

ont permis <strong>de</strong> séparer :<br />

— une zone amont comprise entre Châteauneufsur-Loire,<br />

Combleux et la source du Loiret. La<br />

surface <strong>de</strong> la nappe est située à une cote inférieure<br />

à celle du plan d'eau <strong>de</strong> la Loire, aussi bien en<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue qu'à l'étiage (zone <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong><br />

la Loire). La différence <strong>de</strong> cote peut atteindre<br />

3 m ;<br />

— une zone aval où la nappe est à une cote supérieure<br />

à celle du plan d'eau <strong>de</strong> la Loire (nappe<br />

drainée par le fleuve). <strong>Le</strong>s eaux s'écoulent en<br />

moyenne d'est en ouest, mais la surface piézométrique<br />

est perturbée par <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> drainage qui<br />

ont leur origine à l'aval immédiat <strong>de</strong> Châteauneufsur-Loire<br />

et qui confluent dans la région <strong>de</strong> Férolles<br />

pour se diriger vers le champ captant <strong>de</strong> la<br />

ville d'Orléans et la source du Loiret.<br />

Surface piézométrique sous la Sologne<br />

La nappe <strong>de</strong>s formations lacustres, sous recouvrement<br />

du Burdigalien (recouvrement qui peut atteindre<br />

80 m <strong>de</strong> puissance) est captive sous toute la<br />

Sologne.<br />

Elle est artésienne dans les vallées du Cosson (en<br />

aval <strong>de</strong> La Ferté-Saint-Aubin) et du Beuvron en<br />

aval <strong>de</strong> Neung.<br />

La nappe s'écoule entre les cotes + 115 à l'est et<br />

+ 70/75 à l'ouest. <strong>Le</strong>s directions d'écoulement sont<br />

en éventail à partir du centre <strong>de</strong> la Sologne en<br />

raison du changement <strong>de</strong> direction <strong>de</strong> la Loire<br />

en aval d'Orléans.<br />

<strong>Le</strong> bassin versant souterrain du Cher est très<br />

réduit (Sauldre). <strong>Le</strong> Cosson et le Beuvron introduisent<br />

<strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge, <strong>de</strong> sorte que la<br />

majeure partie <strong>de</strong>s eaux souterraines du centre<br />

<strong>de</strong> la Sologne débouchent dans la Loire entre Mer<br />

et Candé-sur-Beuvron.<br />

TRANSMISSIVITE DU RESERVOIR<br />

AQUIFERE<br />

En nappe libre, la transmissivité du réservoir est<br />

comprise entre 1 x 10 2<br />

et 2 x 10 1<br />

m 2<br />

/s, au niveau<br />

<strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s. Au passage <strong>de</strong> la nappe dans les<br />

sables <strong>de</strong> Fontainebleau, la transmissivité est un<br />

multiple <strong>de</strong> 10 3<br />

m 2<br />

/s. Cette diminution se traduit<br />

par une augmentation <strong>de</strong> la valeur du gradient<br />

hydraulique.<br />

En nappe captive, la transmissivité du réservoir<br />

est comprise entre 2 et 5 x 10~ 3<br />

m 2<br />

/s.<br />

Dans le val d'Orléans, au niveau <strong>de</strong>s réseaux karstiques,<br />

les transmissivités peuvent atteindre<br />

8 x 10 1<br />

m 2<br />

/s.<br />

CONCLUSIONS<br />

A l'ouest et au nord <strong>de</strong> la forêt d'Orléans, la<br />

nappe <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> apparaît comme la plus gran<strong>de</strong><br />

nappe libre <strong>de</strong> France.<br />

<strong>Le</strong>s calculs du bilan global, pour les années hydrogéologiques<br />

1966-1967 et 1967-1968 ont montré une<br />

variation positive <strong>de</strong>s réserves, correspondant à<br />

30 % <strong>de</strong> l'alimentation sur l'ensemble <strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong><br />

et soulignant l'inertie du réservoir.<br />

Cependant, ce réservoir est très vulnérable à la<br />

pollution en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> captivité. Déjà<br />

<strong>de</strong>s observations <strong>de</strong> teneurs anormales en nitrates<br />

ont été faites sur plusieurs captages situés sur<br />

les crêtes piézométriques, c'est-à-dire dans les<br />

zones où la nappe circule peu.<br />

D'autre part, la gran<strong>de</strong> perméabilité <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s<br />

et la présence <strong>de</strong> gouffres absorbants incitent à<br />

utiliser le réservoir comme égout <strong>de</strong>s eaux usées<br />

ou <strong>de</strong>s eaux superficielles pluviales recueillies par<br />

les surfaces urbanisées, notamment dans la banlieue<br />

nord d'Orléans. La généralisation <strong>de</strong> ce procédé<br />

est en contradiction avec les mesures préconisées<br />

pour la lutte contre les pollutions.<br />

67


68<br />

Principe d'étu<strong>de</strong><br />

du réseau<br />

karstique<br />

<strong>de</strong> la forêt<br />

d'Orléans<br />

J.-M. LORAIN<br />

Assistant-géologue<br />

au Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

A l'occasion<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s géologiques et géotechniques<br />

pour la réalisation <strong>de</strong> la voie <strong>de</strong><br />

l'aérotrain, d'une part, et l'étu<strong>de</strong> du projet<br />

<strong>de</strong> l'autoroute A 10 dans le département du Loiret,<br />

d'autre part, le Laboratoire <strong>de</strong> Blois a été amené à<br />

se préoccuper <strong>de</strong>s phénomènes karstiques affectant la<br />

masse du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> au nord d'Orléans, entre<br />

Artenay et Cercottes (fig. 1).<br />

La fissuration importante du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

et les karsts sont <strong>de</strong>s phénomènes bien connus et<br />

communs à toute la <strong>Beauce</strong>, cependant le développement<br />

du karst <strong>de</strong> la forêt d'Orléans présente<br />

en surface, une <strong>de</strong>nsité tout à fait exceptionnelle<br />

et c'est pratiquement la seule zone où cela provoque<br />

une perturbation du réseau hydrographique <strong>de</strong><br />

surface.<br />

L'étu<strong>de</strong> que nous présentons a été plus directement<br />

orientée sur le projet d'autoroute. Il s'agit<br />

d'une reconnaissance préliminaire effectuée uniquement<br />

à partir d'observations sur le terrain dont<br />

le but était <strong>de</strong> définir les zones karstiques intéressées<br />

par le projet et où il y aurait lieu d'effectuer<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s spécifiques détaillées.<br />

Après un rappel <strong>de</strong> la structure géologique <strong>de</strong> la<br />

région étudiée, nous exposerons la métho<strong>de</strong> utilisée<br />

et les principaux résultats obtenus.<br />

Fig. 1 - Zone étudiée.


STRUCTURE GEOLOGIQUE<br />

La zone étudiée est caractérisée par la présence<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux unités géologiques <strong>de</strong> haut en bas :<br />

— les sables et marnes <strong>de</strong> l'Orléanais d'âge burdigalien,<br />

<strong>de</strong> 5 à 7 m d'épaisseur maximale dans la<br />

zone étudiée,<br />

— le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> d'âge aquitanien, <strong>de</strong> 80 m<br />

d'épaisseur environ.<br />

<strong>Le</strong>s sables et marnes <strong>de</strong> l'Orléanais d'âge burdigalien<br />

sont les témoins d'une formation fluvio-lacustre<br />

qui comprend trois faciès principaux :<br />

•— <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s pulvérulents au toucher farineux,<br />

—• <strong>de</strong>s argiles vertes plastiques en niveaux continus<br />

ou en lentilles dans les sables ou les <strong>calcaire</strong>s,<br />

— <strong>de</strong>s sables blanc-gris <strong>de</strong>mi-grossiers quartzofelspathiques.<br />

La gran<strong>de</strong> hétérogénéité du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> liée<br />

à une fissuration en partie originelle, en partie due<br />

à la tectonique et à l'altération, explique le développement<br />

important d'un réseau karstique dans la<br />

masse du <strong>calcaire</strong>.<br />

<strong>Le</strong> réseau <strong>de</strong> la forêt d'Orléans est bien connu et<br />

souvent cité par les géologues et les spéléologues.<br />

Cependant à notre connaissance, aucune étu<strong>de</strong> détaillée<br />

n'en a été faite.<br />

METHODE D'ETUDE<br />

L'étu<strong>de</strong> a porté sur une vaste zone en amont du<br />

passage <strong>de</strong> l'autoroute, ceci dans le but <strong>de</strong> mieux<br />

comprendre le phénomène et <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s observations<br />

d'ordre hydrogéologique.<br />

Dans un premier temps, il a été effectué une étu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> la carte topographique au 1/25 000 <strong>de</strong> l'IGN.<br />

Sur cette carte ont été repérés tous les indices<br />

caractéristiques :<br />

—• gouffres signalés,<br />

— dépressions,<br />

— cuvettes et autres particularités telles que<br />

mares, bosquets isolés, etc.<br />

Dans un <strong>de</strong>uxième temps, une visite sur le terrain<br />

<strong>de</strong> tous les points repérés a permis, non seulement<br />

d'i<strong>de</strong>ntifier ces points mais également, <strong>de</strong><br />

noter d'autres indices non portés sur la carte. Tous<br />

ces points ont été reportés sur la carte (fig. 4).<br />

Cette campagne <strong>de</strong> reconnaissance a permis <strong>de</strong><br />

définir quatre types <strong>de</strong> dépressions :<br />

Fig. 2 - Schéma du gouffre d'Erable.<br />

Fig. 3 - Schéma <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> dépressions au sud du gouffre<br />

<strong>de</strong> La Chaise.<br />

Type I : gouffres<br />

Il s'agit d'un effondrement net <strong>de</strong> forme généralement<br />

subcirculaire et présentant au fond un orifice<br />

en forme <strong>de</strong> cheminée. Ces dépressions sont<br />

toujours à fond sec et bien souvent elles ont été<br />

aménagées en réseau d'absorption par l'intermédiaire<br />

d'un fossé. Un exemple typique en est<br />

donné par le gouffre d'Erable n° 73 qui a 15 m<br />

<strong>de</strong> diamètre et 6 à 8 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (fig. 2).<br />

D'autres gouffres présentent <strong>de</strong>s dépressions plus<br />

vastes : le gouffre <strong>de</strong> la Chaise (n° 165) a 100 m<br />

environ <strong>de</strong> diamètre. Certaines zones sont d'ailleurs<br />

complexes, plusieurs dépressions s'emboîtant<br />

les unes dans les autres avec plusieurs cheminées.<br />

C'est le cas d'une zone (n° 168) située au sud du<br />

gouffre <strong>de</strong> la Chaise qui a 150 m <strong>de</strong> longueur avec<br />

3 cheminées visibles (fig. 3). Il en est <strong>de</strong> même<br />

pour la zone <strong>de</strong>s fosses Guillaume (n° 128) qui<br />

s'étend sur 200 x 150 m avec une profon<strong>de</strong>ur<br />

maximale <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 10 m.<br />

69


Fig. 4 - Carte <strong>de</strong>s observations.


Type II : dépressions à fond plat et humi<strong>de</strong><br />

Il s'agit <strong>de</strong> dépressions subcirculaires d'étendue<br />

moyenne, 10 à 20 m <strong>de</strong> diamètre et généralement<br />

peu profon<strong>de</strong>s : 1 à 2 m. <strong>Le</strong> fond est plat et très<br />

souvent humi<strong>de</strong>, ce sont <strong>de</strong>s mares, en hiver, leur<br />

répartition en nombre et en position montre qu'il<br />

s'agit très vraisemblablement <strong>de</strong> témoins d'effondrements<br />

karstiques qui ont été bouchés par <strong>de</strong>s<br />

limons et <strong>de</strong>s argiles d'inondation.<br />

Une dépression <strong>de</strong> ce type, telle que celle <strong>de</strong> la<br />

figure 5, a dû s'ouvrir à une date relativement<br />

récente puisque l'allée forestière toute droite fait<br />

un détour pour l'éviter et l'ancien tracé est toujours<br />

visible*.<br />

Ces dépressions sont surtout situées en forêt d'Orléans.<br />

Fig. 5 - Dépression du type II.<br />

Effondrement<br />

Type III : dépressions subsphériques à fond sec<br />

Bien que <strong>de</strong> dimensions souvent mo<strong>de</strong>stes, 20 à<br />

30 m <strong>de</strong> diamètre et 2 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, c'est la<br />

doline classique ayant une forme <strong>de</strong> calotte sphérique<br />

et à fond sec, le plus souvent elles sont cultivées.<br />

Type IV : dépressions artificielles<br />

Ce sont les carrières, marnières, sablières, abreuvoirs,<br />

etc.<br />

Toutes ces dépressions ont été notées sur le fond<br />

topographique IGN au 1/25 000. Un extrait <strong>de</strong> cette<br />

carte est donné dans la figure 4. Un figuré distingue<br />

les types <strong>de</strong> dépression et un numéro renvoie<br />

à un répertoire où chaque dépression est décrite<br />

: forme, dimension, type, etc.<br />

Sur toute la zone étudiée, 254 dépressions karstiques<br />

ont été répertoriées, se répartissant ainsi :<br />

— gouffres type I 37 soit 15 %<br />

* <strong>Le</strong> livret-gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'excursion A 2 (Somme - Région<br />

parisienne) du Congrès <strong>de</strong> l'INOUA <strong>de</strong> Paris 1969,<br />

signale ce type <strong>de</strong> dépression et l'attribue à un « phénomène<br />

périglaciaire connu sous le nom <strong>de</strong> thermokarst<br />

ou cryokarst, qui consiste en la fusion <strong>de</strong> lentilles<br />

<strong>de</strong> glace situées à quelques mètres <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur,<br />

dans les terrains marneux et argilo-sableux ». L'observation<br />

citée ici semble en contradiction avec cette<br />

interprétation.<br />

— dépressions à fond<br />

plat, type II 76 soit 28 %<br />

— dépressions subsphériques<br />

type III 141 soit 56 %<br />

Cet inventaire le plus complet et le plus précis<br />

possible a permis <strong>de</strong> tenter l'esquisse du réseau<br />

karstique.<br />

ESQUISSE DU RESEAU KARSTIQUE<br />

Une première remarque d'ordre topographique s'impose.<br />

Sur la figure 6 a été reportée l'esquisse <strong>de</strong> la vallée<br />

<strong>de</strong> la Retrève avec les courbes <strong>de</strong> niveau 125 et<br />

122,5, ainsi que les dépressions karstiques.<br />

L'examen <strong>de</strong> cette carte montre :<br />

— du simple point <strong>de</strong> vue topographique un mo<strong>de</strong>lé<br />

typique <strong>de</strong>s zones d'effondrements karstiques, ceci<br />

est particulièrement bien visible dans la forêt d'Orléans<br />

: bords <strong>de</strong> la vallée très festonnés, nombreuses<br />

petites buttes au milieu <strong>de</strong> la vallée, quelques<br />

dépressions fermées. Ce fait démontre que toute<br />

la vallée <strong>de</strong> la Retrève est d'origine karstique,<br />

— que le nombre <strong>de</strong> dépressions liées à la vallée<br />

c'est-à-dire au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la cote 125 est très nettement<br />

dominant :<br />

• au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la cote 125 = 35 soit 21,2 %,<br />

• au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la cote 125 = 130 soit 78,8 %.<br />

Ces dépressions, reflet du réseau karstique <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur,<br />

confirment que la topographie <strong>de</strong> surface<br />

est en rapport avec les réseaux karstiques.<br />

En fonction <strong>de</strong>s données du recensement <strong>de</strong>s dépressions<br />

et <strong>de</strong>s remarques faites au paragraphe<br />

précé<strong>de</strong>nt, on peut tenter <strong>de</strong> dresser une carte<br />

<strong>de</strong>s réseaux karstiques.<br />

Cependant, il y a lieu <strong>de</strong> signaler que :<br />

— les circulations karstiques se font d'une manière<br />

assez désordonnée en suivant tout un système <strong>de</strong><br />

fissures : diaclases, chenaux, siphons ou cavités,<br />

et, que les extrapolations ne peuvent donner que<br />

les lignes directrices ;<br />

— l'observation <strong>de</strong>s phénomènes superficiels n'est<br />

pas suffisante pour amener <strong>de</strong>s conclusions certaines,<br />

il faudrait pour cela une campagne <strong>de</strong> sondages<br />

mécaniques assez serrés avec géophysique<br />

(sismique), ainsi que la pose et la surveillance sur<br />

plusieurs années <strong>de</strong> nombreux piézomètres avec<br />

essais <strong>de</strong> coloration pendant les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> crue.<br />

Néanmoins, nous avons tenté une esquisse <strong>de</strong>s<br />

réseaux karstiques dont les axes principaux sont<br />

portés sur la carte <strong>de</strong> la figure 2. Sur cet extrait<br />

<strong>de</strong> carte nous voyons que :<br />

— <strong>de</strong>ux réseaux recoupent le tracé <strong>de</strong> l'aérotrain,<br />

— trois réseaux intéressent le tracé <strong>de</strong> l'autoroute.<br />

71


Fig. 7 - Gidy - extension <strong>de</strong> la zone inondée.<br />

Fig. 8 - <strong>Le</strong>s piliers <strong>de</strong> l'aérotrain dans la zone inondée.<br />

DONNEES HYDROGEOLOGIQUES<br />

Aucun relevé systématique <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> ces ruisseaux,<br />

la plupart du temps à sec, n'est fait et<br />

l'observation <strong>de</strong> ces phénomènes n'ayant eu lieu<br />

qu'en 1970, nous n'avons que très peu <strong>de</strong> données<br />

sur cette question importante. <strong>Le</strong>s renseignements<br />

recueillis sur place sont très souvent fragmentaires,<br />

imprécis et sujets à caution.<br />

Une crue « moyenne » <strong>de</strong> la Retrève a eu lieu en<br />

mars 1970. Cette crue a coupé la route entre<br />

Gidy et Saran vers le point 150. <strong>Le</strong> 13 mars, jour<br />

où a été prise la photographie (fig. 7), c'était déjà<br />

la décrue. Nous avons observé une étendue d'eau<br />

<strong>de</strong> 80 m <strong>de</strong> large sur environ 250 m <strong>de</strong> long alors<br />

qu'à l'amont le thalweg était sec. <strong>Le</strong> gouffre <strong>de</strong>s<br />

Fosses Guillaume (128) profond d'une dizaine <strong>de</strong><br />

mètres était plein d'eau, inondant la base <strong>de</strong>s<br />

piliers <strong>de</strong> l'aérotrain (fig. 8). A l'aval, les gouffres<br />

étaient inondés, alors que le gouffre <strong>de</strong> la Chaise<br />

(165), encore plus à l'aval, était sec.<br />

Cette série d'observations montre « l'incohérence »<br />

<strong>de</strong> la circulation <strong>de</strong> l'eau en régime karstique :<br />

aval inondé, amont sec ou vice versa. L'eau disparaît<br />

ou remonte par les gouffres.<br />

CONCLUSIONS<br />

Bien que basée uniquement sur les observations<br />

d'un géologue sur le terrain, une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce<br />

genre, peu coûteuse, permet d'aboutir à <strong>de</strong>s résultats<br />

intéressants.<br />

Elle situe avec précision les zones <strong>de</strong> gouffres et,<br />

en esquissant les réseaux karstiques, elle permet<br />

<strong>de</strong> prévoir les zones difficiles et d'en tirer les<br />

conséquences qui s'imposent :<br />

— soit un changement <strong>de</strong> tracé,<br />

— soit une étu<strong>de</strong> spécifique lorsqu'une zone ne<br />

peut être évitée.<br />

73


Synthèse<br />

<strong>de</strong> la discussion M. Arnould propose d'organiser la discussion<br />

autour <strong>de</strong>s thèmes principaux suivants :<br />

1. Définition, stratigraphie, extension et tectonique.<br />

2. Faciès et pétrographie.<br />

3. Fissuration.<br />

4. Métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong>.<br />

5. Altération périglaciaire.<br />

6. Hydrogéologie.<br />

7. Réseau karstique.


1. DEFINITION, STRATIGRAPHIE, E X T E N S I O N E T T E C T O N I Q U E<br />

M. ARNOULD est tout à fait d'accord avec la définition très large donnée par<br />

M. LORAIN. Par contre, M. GIGOUT fait observer qu'il est souvent utile d'avoir une<br />

limitation étroite et précise : « Formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> » convient très bien à l'Aquitanien<br />

; pour l'ensemble <strong>de</strong>s faciès lacustres il faudrait trouver un autre terme.<br />

En réponse à M. PRIMEL, M. LORAIN indique que la carte <strong>de</strong>s épaisseurs <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s<br />

repose sur 50 à 60 sondages, et que son imprécision est surtout importante dans le<br />

centre du bassin 1<br />

.<br />

Sur une question posée par M. CHAMPETIER DE RlBES au sujet <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong>s<br />

faciès marneux, M. LORAIN signale que les sondages profonds ne permettent pas<br />

d'avoir une connaissance précise <strong>de</strong>s zones marneuses, on peut seulement dire que<br />

la proportion <strong>de</strong> matériaux franchement <strong>calcaire</strong>s va en diminuant du haut vers le<br />

bas. M. DESPREZ précise qu'en Sologne les passages marneux sont plus abondants<br />

que dans le reste <strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong>.<br />

M. GiGOUT ne croit pas à la néotectonique en <strong>Beauce</strong>, car elle se verrait dans le<br />

paysage. Il estime que les <strong>de</strong>rniers mouvements tectoniques ne dépassent pas le<br />

Miocène et qu'ils ont tout juste retroussé les <strong>calcaire</strong>s aquitaniens. M. LORAIN, bien<br />

que d'accord avec cette opinion, indique cependant que certains anticlinaux se voient<br />

nettement dans le paysage, il cite ceux d'Herbault et <strong>de</strong> Marchenoir.<br />

2. FACIES E T P E T R O G R A P H I E<br />

M. ARNOULD rappelle que le caractère dominant du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est son hétérogénéité<br />

et il souhaiterait qu'une meilleure définition, voire une subdivision <strong>de</strong> cet<br />

ensemble soit tentée.<br />

En réponse à M. BERTHIER qui l'interroge sur la teneur en argile du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong>, M. LORAIN indique que olans les bancs <strong>calcaire</strong>s, les minéraux autres que<br />

le CaC0 3 sont <strong>de</strong> la silice, l'argile se trouvant essentiellement dans les interlits ou<br />

en remplissage karstique. M. MACAIRE indique que dans les faciès argileux la montmorillonite<br />

représente 80 %, ce chiffre étant obtenu dans les parties altérées dans<br />

lesquelles l'argile représente jusqu'à 50 %.<br />

M. CARON se préoccupe <strong>de</strong> la répartition dans l'espace <strong>de</strong>s faciès. Il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si une<br />

relation entre les variations <strong>de</strong> faciès et les épaisseurs a été notée. M. LORAIN indique<br />

qu'il n'a pas pu en déceler.<br />

Répondant à M. JOTJBERT sur les <strong>calcaire</strong>s silicifiés, M. LORAIN indique qu'ils sont<br />

très disséminés, mais néanmoins situés <strong>de</strong> préférence dans la masse supérieure, ils<br />

sont par contre peu abondants en moyenne. Sur ce point M. DESPREZ précise que<br />

les couches <strong>de</strong> marnes importantes sont généralement surmontées d'une couche silicifiée.<br />

M. ARNOULD souhaiterait qu'on multiplie les résultats d'analyse et qu'on s'efforce<br />

<strong>de</strong> faire un recensement aussi complet que possible <strong>de</strong>s faciès rencontrés dans le<br />

<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. N'y a-t-il vraiment pas, par exemple, <strong>de</strong> niveaux dolomitiques, ou<br />

présence d'opale dans les niveaux silicifiés. M. LORAIN confirme la présence d'opale ;<br />

mais ne pense pas qu'il y ait <strong>de</strong> la dolomie. Il confirme, d'autre part, la présence <strong>de</strong><br />

matières organiques à certains niveaux.<br />

M. BERTHIER est inquiet <strong>de</strong> l'hétérogénéité <strong>de</strong> la formation. Il ne voit pas quel fil<br />

directeur le géologue va utiliser pour rechercher les zones exploitables. Il craint<br />

même que l'expérience favorable d'une carrière et d'un chantier ne soient guère<br />

extrapolables à d'autres carrières et d'autres chantiers. M. LORAIN indique que dans<br />

quelques zones on retrouve une certaine homogénéité, avec certains bancs qui paraissent<br />

relativement constants, mais que cette impression due à une prospection détaillée<br />

<strong>de</strong> surface doit chaque fois être confirmée par <strong>de</strong>s sondages.<br />

1. M. Desprez signalera ultérieurement que, dans la fosse <strong>de</strong> Pithiviers, la base,<strong>de</strong>s formations<br />

lacustres n'a pas été atteinte.<br />

75


M. GIGOTJT estime qu'il y a un certain ordre dans la répartition <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s durs.<br />

Dans certaines régions on trouve <strong>de</strong> nombreuses anciennes carrières, dans d'autres<br />

<strong>de</strong>s marnières. Ce genre d'observation peut servir <strong>de</strong> gui<strong>de</strong> pour le géologue et lui<br />

permettre d'établir une paléogéographie détaillée du lac <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />

En réponse à M. ARNOTJLD, M. LORAIN signale que le terme « marne » correspond<br />

presque toujours à un qualificatif <strong>de</strong> plasticité, les teneurs en carbonates étant<br />

élevées. M. ARNOTJLD souhaite alors l'emploi <strong>de</strong> guillemets.<br />

3. FISSURATION<br />

En ce qui concerne l'orientation principale <strong>de</strong>s fissures, M. ARNOTJLD se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si<br />

les relevés ne sont pas influencés par l'orientation <strong>de</strong>s fronts <strong>de</strong> taille <strong>de</strong>s carrières<br />

étudiées. Il souhaiterait qu'on le vérifie. M. LORAIN est d'accord sur ce point, il<br />

signale néanmoins que pour certaines zones où les carrières sont nombreuses (par<br />

exemple la région <strong>de</strong> Lan<strong>de</strong>s-le-Gaulois), les diagrammes ont été établis sur plusieurs<br />

carrières dont les fronts <strong>de</strong> taille sont diversement orientés.<br />

4. M E T H O D E S D ' E T U D E<br />

M. ARNOTJLD apprécie que l'on ait insisté sur la qualité et le diamètre <strong>de</strong>s forages.<br />

A propos <strong>de</strong>s diagraphies, M. CARON indique que dans la région parisienne les pics<br />

<strong>de</strong> radioactivité naturelle ne correspon<strong>de</strong>nt pas toujours à <strong>de</strong>s niveaux argileux, mais<br />

aussi parfois à <strong>de</strong>s niveaux durs, et permettent ainsi <strong>de</strong>s corrélations intéressantes,<br />

cela peut donner <strong>de</strong> bons résultats dans le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. M. PRIMEL pense que<br />

les recherches actuelles visant à séparer les pics <strong>de</strong>s différents minéraux radioactifs<br />

(Radium, Thorium, etc.) permettraient peut-être une analyse plus fine et plus fructueuse.<br />

En complément à une observation <strong>de</strong> M. CARON dans la région parisienne, M. LORAIN<br />

signale que pour les meulières rencontrées en sondage au pont <strong>de</strong> Blois, il semble y<br />

avoir une « répartition stratigraphique » <strong>de</strong> la radioactivité 2<br />

.<br />

M. BAGUELIN craint que la difficulté d'extrapoler les résultats <strong>de</strong>s sondages du fait<br />

<strong>de</strong> l'hétérogénéité réduise l'intérêt <strong>de</strong>s sondages carottés qui sont par ailleurs très<br />

coûteux, il pense que le choix <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> reconnaissance doit être soigneusement<br />

adapté au problème particulier posé.<br />

M. ARNOTJLD estime, que pour les ouvrages d'art, le problème ne se pose pas <strong>de</strong> la<br />

même façon que pour la reconnaissance géologique. En conclusion, il insiste sur l'utilité<br />

d'établir <strong>de</strong> nombreuses coupes <strong>de</strong> référence et d'essayer <strong>de</strong> distinguer <strong>de</strong>s unités<br />

dans cet ensemble au premier abord très confus.<br />

5. L ' A L T E R A T I O N PERIGLACIAIRE<br />

M . MÉNILLET signale une variante du processus <strong>de</strong> cryoclastie et solifluxion dans la<br />

région <strong>de</strong> La Ferté-Alais, où on observe un matériau à l'origine plus tendre réduit<br />

sur 5 à 6 m à l'état <strong>de</strong> granules et très comparable à la grèze <strong>de</strong>s versants crayeux<br />

<strong>de</strong> Normandie.<br />

M . GIGOTJT indique, en réponse à M . ARNOTJLD que du doublet classique loehm sur<br />

loess, il ne reste en général dans la région que l'horizon supérieur du fait <strong>de</strong> la<br />

décalcification.<br />

2. LORAIN J.-M., Observations sur la radioactivité naturelle <strong>de</strong>s roches sédimentaires, Bull,<br />

liaison Labo. routiers P. et Ch., 40, sept.-oct. 1969, p. 19.


M. LORAIN indique que le « manit », terme local, est un équivalent du « tuf » dont<br />

M. GIGOUT a parlé à propos <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s altérés.<br />

M. PRIMEL souhaitant connaître s'il y a <strong>de</strong>s critères qui permettent <strong>de</strong> prévoir<br />

l'épaisseur d'altération, M. GiGOUT indique que celle-ci doit être en relation avec la<br />

dureté <strong>de</strong> la roche, l'épaisseur <strong>de</strong>vant être plus gran<strong>de</strong> dans les zones où le matériau<br />

est plus tendre, mais qu'il n'en est pas très sûr.<br />

Sur une question <strong>de</strong> M. DELOYE concernant la nature <strong>de</strong>s argiles dans les faciès<br />

altérés, M. GIGOUT indique que les précisions données précé<strong>de</strong>mment par M. MACAIRE<br />

concernaient justement ces faciès altérés (V. «Faciès et pétrographie»).<br />

6. H Y D R O G E O L O G I E<br />

M. ARNOULD note que l'on a maintenant une bonne connaissance <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong>. Il s'étonne <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> nitrates. Ils peuvent selon M. DESPREZ s'expliquer<br />

par les engrais agricoles, mais aussi par l'absence <strong>de</strong> réseau d'assainissement<br />

dans les agglomérations et la tendance à rejeter directement dans le <strong>calcaire</strong> les eaux<br />

usées. Des programmes d'étu<strong>de</strong> sont en cours pour déterminer l'origine <strong>de</strong> cette pollution,<br />

au <strong>de</strong>meurant toujours inférieure aux prescriptions du ministère <strong>de</strong> la Santé.<br />

Revenant sur la question <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> dolomie dans la masse <strong>calcaire</strong>,<br />

M. ARNOULD <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il n'y a pas <strong>de</strong> teneurs sensibles en Mg dans les eaux.<br />

M. DESPREZ précise que dans les analyses d'eau on trouve peu <strong>de</strong> Mg, mais par<br />

contre la teneur en Fe et Mn est importante, elle croît d'ailleurs avec le vieillissement<br />

<strong>de</strong>s forages sans que le tubage soit en cause. Ceci est d'ailleurs bien visible<br />

dans les échantillons <strong>de</strong> forage où dans les zones <strong>de</strong> circulation d'eau, <strong>de</strong>s dépôts<br />

ferrugineux sont visibles sur les parois ou les pores du <strong>calcaire</strong>.<br />

Sur une question <strong>de</strong> M. MERLIN, M. DESPREZ indique qu'on a noté une bonne réalimentation<br />

annuelle <strong>de</strong> novembre à mars <strong>de</strong> la nappe entre 1965 et 1969. Depuis 1969,<br />

cette réalimentation a fortement décru et a été <strong>de</strong> ce fait inférieure à l'écoulement,<br />

d'où un abaissement du niveau <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 5 m au maximum. <strong>Le</strong> bilan<br />

sur <strong>de</strong>ux cycles, <strong>de</strong> 1966 à 1968, pour la surface libre totale <strong>de</strong> la nappe, soit<br />

6 000 km 2<br />

, donne les chiffres suivants :<br />

— alimentation : 178 mm soit 1 055 millions <strong>de</strong> m 3<br />

— émission : 118 mm soit 705 millions <strong>de</strong> m 3<br />

— bilan : 60 mm soit 350 millions <strong>de</strong> m 3<br />

.<br />

Par contre, pour le <strong>de</strong>rnier cycle hydrogéologique, l'entrée <strong>de</strong> l'eau dans la nappe<br />

a été pratiquement nulle.<br />

7. L E R E S E A U K A R S T I Q U E<br />

En réponse à M. BAGUELIN, M. LORAIN indique que les karsts prennent naissance<br />

dans les bancs durs, à partir <strong>de</strong> la fissuration, mais peuvent gagner par érosion et<br />

dissolution les bancs mous.<br />

M. ARNOULD a été particulièrement intéressé par la relation mise en évi<strong>de</strong>nce entre<br />

la présence <strong>de</strong> karst et la topographie <strong>de</strong> surface. Il rappelle la loi <strong>de</strong> Paramelle<br />

sur les roches solubles : « dans chaque vallée, vallon, défilé, gorge, repli <strong>de</strong> terrain,<br />

il y a un cours d'eau apparent ou caché ». La probabilité <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s est donc plus<br />

gran<strong>de</strong> dans les vallons que sur le plateau, et la première métho<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong> est la<br />

géomorphologie.<br />

Sur les dimensions <strong>de</strong>s cavités, M. LORAIN indique que pour celles rencontrées en<br />

sondages à Blois et Orléans, on note que 70 % d'entre elles sont inférieures à 1,50 m,<br />

les autres allant <strong>de</strong> 1,50 à G m.<br />

M. CHAMPION rappelle qu'il y a pour un praticien <strong>de</strong>ux problèmes : repérer les zones<br />

karstiques, mais aussi connaître l'épaisseur <strong>de</strong>s bancs durs qui surmontent les cavités.<br />

En fait, cette épaisseur est d'après M. LORAIN très variable en fonction <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong><br />

la cavité.<br />

77


78<br />

129m N G F FORÊT<br />

Sali*<br />

Gouffre <strong>de</strong>s Sans-Ronce (coupe) - Chanteau (document groupe<br />

s p é l é o l o g i q u e Orléanais).<br />

M . LANGLOIS, spéléologue, indique que les hauteurs <strong>de</strong>s galeries sont généralement <strong>de</strong><br />

l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s chiffres indiqués ci-avant. Cependant certaines sont plus<br />

vastes, il cite un cas d'une salle <strong>de</strong> 108 m 2<br />

sur 2 m <strong>de</strong> hauteur. <strong>Le</strong> gouffre le plus<br />

profond reconnu atteint 21 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, chiffre confirmé par M . LORAIN pour<br />

la région<br />

profon<strong>de</strong>ur.<br />

<strong>de</strong> Blois où les sondages mettent en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s cavités jusqu'à 25 m <strong>de</strong><br />

M . DE RAGTJENEL posant la question <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong>s gouffres par rapport au<br />

niveau <strong>de</strong> la nappe, M . LORAIN indique qu'il y a <strong>de</strong>ux cas :<br />

— karsts toujours noyés, dans les vallées, en particulier la Loire,<br />

— karsts seulement noyés en pério<strong>de</strong> humi<strong>de</strong>, avec une certaine incohérence <strong>de</strong>s<br />

circulations d'eau. A ce sujet, il regrette qu'aucun relevé systématique ne soit fait<br />

dans les régions caractéristiques : Fosses Guillaume ou vallée <strong>de</strong> la Retrève, par<br />

exemple.<br />

M . CARON, par référence à ce qui a été observé dans la région parisienne, se <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

s'il n'y a pas <strong>de</strong> cavités isolées qui n'appartiennent pas à un réseau. M . LORAIN<br />

confirme qu'il en a été mis en évi<strong>de</strong>nce dans certains cas, mais que la plupart du<br />

temps la dépression continue en surface montre qu'il y a effectivement un réseau en<br />

profon<strong>de</strong>ur.<br />

M . ARNOULD signale les progrès récents <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s gravimétriques : le « microgai<br />

» donne une sensibilité <strong>de</strong> 2/100 <strong>de</strong> milligal, ce qui peut permettre <strong>de</strong> détecter<br />

<strong>de</strong>s cavités ayant les dimensions et profon<strong>de</strong>urs indiquées ci-<strong>de</strong>ssus.


L A<br />

Présentation<br />

B. FAUVEAU<br />

Chef <strong>de</strong> la Division <strong>de</strong>s Chaussées<br />

au Service d'étu<strong>de</strong>s techniques<br />

<strong>de</strong>s routes et autoroutes (SETRA)<br />

géologie nous apprend que les formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> fournissent non pas<br />

un <strong>calcaire</strong> mais une variété <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>s dans une gamme allant du<br />

<strong>calcaire</strong> très tendre au <strong>calcaire</strong> mi-dur.<br />

Dans le haut <strong>de</strong> la gamme, ces matériaux peuvent permettre <strong>de</strong> résoudre <strong>de</strong><br />

façon satisfaisante les problèmes techniques et économiques que pose la réalisation<br />

<strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> base <strong>de</strong> chaussées faiblement circulées ou <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong><br />

fondation <strong>de</strong> chaussées moyennement circulées.<br />

<strong>Le</strong>s conférences que nous allons entendre sur les granulats en <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong> vont vous présenter certains résultats obtenus par le Laboratoire <strong>de</strong><br />

Blois :<br />

— présentation <strong>de</strong>s gisements et carrières,<br />

•— élaboration <strong>de</strong>s granulats,<br />

— résultats obtenus par traitement au ciment, au laitier ou au bitume.<br />

Ces résultats vous seront présentés par MM. Angot, Chezeaud et Pitot. Ensuite<br />

MM. Bonnot, Berthier et Fauveau feront quelques commentaires.<br />

La discussion qui suivra a pour objectif <strong>de</strong> connaître les appréciations <strong>de</strong>s<br />

uns et <strong>de</strong>s autres sur le domaine d'emploi <strong>de</strong> ces <strong>calcaire</strong>s et <strong>de</strong> confronter les<br />

résultats obtenus sur chantier avec les constatations faites sur route.<br />

De nombreuses questions se posent à nous, le sujet est passionnant, espérons<br />

que le débat sera passionné sans être passionnel et qu'il permettra au moins<br />

d'orienter <strong>de</strong> façon efficace les recherches que nous sommes d'ores et déjà<br />

décidés à entreprendre.<br />

81


82<br />

<strong>Le</strong>s granulats<br />

en <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

D. ANGOT<br />

J.-H. CHEZEAUD<br />

J. PITOT<br />

Assistants au Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

G I S E M E N T S E T C A R R I È R E S<br />

L E<br />

D. ANGOT<br />

<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> couvre une surface <strong>de</strong><br />

l'ordre <strong>de</strong> 10 000 km 2<br />

dont 5 500 d'affleurements<br />

susceptibles d'exploitation. Il constitue<br />

la seule ressource <strong>de</strong> roches massives d'une vaste<br />

zone comprenant les départements d'Eure-et-Loir,<br />

du Loiret et du Loir-et-Cher. Si on considère le<br />

centre <strong>de</strong> gravité <strong>de</strong> cette zone, approximativement<br />

au nord d'Orléans, les autres gisements les plus<br />

proches se trouvent environ à 170 km pour les<br />

quartzites <strong>de</strong> la Sarthe, 100 km pour le tuffeau <strong>de</strong><br />

Touraine, 170 km pour les gneiss et amphibolites<br />

<strong>de</strong> l'Indre, 110 km pour les <strong>calcaire</strong>s jurassiques<br />

du Cher.<br />

D'autre part, les ressources alluvionnaires locales<br />

constituées principalement par les bassins <strong>de</strong> la<br />

Loire, du Loir, <strong>de</strong> l'Eure et du Loing sont en voie<br />

d'épuisement ou bloquées en raison <strong>de</strong> l'occupation<br />

<strong>de</strong>s sols par l'urbanisation.<br />

Pour certaines vallées, les étu<strong>de</strong>s ont montré que<br />

l'échéance était proche. On voit donc le très grand<br />

intérêt d'inventorier les gisements selon leurs<br />

caractéristiques et les différentes utilisations possibles.<br />

HISTORIQUE<br />

Il semble que le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ait été exploité<br />

comme matériau <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>puis l'époque<br />

<strong>de</strong>s Romains qui apprirent aux Gaulois comment<br />

tailler la pierre et l'assembler judicieusement. Des<br />

voies dallées et <strong>de</strong>s ponts, comme celui d'Averdon,<br />

témoignent encore <strong>de</strong> leur art.<br />

Par la suite, on continua à utiliser le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong> pour <strong>de</strong>s constructions remarquables telles<br />

que châteaux forts (tour <strong>de</strong> Châteaudun), églises<br />

et cathédrales (Chartres).<br />

A la Renaissance, il servit encore à réaliser les<br />

fondations et les soubassements <strong>de</strong> nombreux châteaux,<br />

à titre <strong>de</strong> protection contre l'humidité et le<br />

gel, tandis que les parties en élévation étaient<br />

faites en tuffeau <strong>de</strong> Touraine plus facile à sculpter.<br />

<strong>Le</strong>s liants étaient fournis par <strong>de</strong> nombreux fours<br />

à chaux dont maintes carrières gar<strong>de</strong>nt encore<br />

<strong>de</strong>s traces (Vineuil, Selles-sur-Cher, Pontlevoy,<br />

Ver<strong>de</strong>s...).<br />

Bull. Liaison Labo. P. et Ch. - Spécial U - Juin 1973


Avec l'introduction du macadam, les carrières ont<br />

trouvé une nouvelle source d'activité. Mais <strong>de</strong>puis<br />

25 ans, cette technique a pratiquement disparu ou<br />

n'est plus appliquée qu'à <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> très faible<br />

importance. La mise en place <strong>de</strong> moyens mo<strong>de</strong>rnes<br />

d'exploitation associés aux nouvelles techniques, en<br />

particulier dans le domaine <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong>s<br />

matériaux routiers avec <strong>de</strong>s liants hydrauliques ou<br />

hydrocarbonés, peut laisser espérer un nouvel essor<br />

<strong>de</strong> ces carrières.<br />

GISEMENTS ET CARRIERES<br />

<strong>Le</strong> développement <strong>de</strong> la population, consécutif à la<br />

mise en exploitation progressive <strong>de</strong>s forêts, a multiplié<br />

les points d'extraction au plus près <strong>de</strong>s zones<br />

d'utilisation. La répartition <strong>de</strong> ces carrières, pour<br />

la plupart abandonnées actuellement, est <strong>de</strong> l'ordre<br />

d'au moins une par commune.<br />

La figure 1 permet d'observer que traditionnellement<br />

les carrières sont situées dans la zone<br />

d'affleurement définie dans les exposés géologiques<br />

précé<strong>de</strong>nts, sauf dans la région ouest et sud-ouest<br />

<strong>de</strong> Pithiviers. Cela paraît être dû, pour cette <strong>de</strong>rnière<br />

région, à une moins bonne qualité du matériau.<br />

A titre indicatif, le « Répertoire <strong>de</strong>s carrières <strong>de</strong><br />

pierre <strong>de</strong> taille exploitées en 1889 », fait état <strong>de</strong> 16,<br />

8 et 3 carrières respectivement dans les départements<br />

<strong>de</strong> l'Eure-et-Loir, du Loiret et du Loiret-Cher.<br />

Ces chiffres sont sous-estimés puisqu'ils<br />

ne concernent que <strong>de</strong>s carrières <strong>de</strong> matériau noble,<br />

et encore, uniquement celles pour lesquelles le<br />

ministère <strong>de</strong>s Travaux publics possédait <strong>de</strong>s résultats<br />

d'essais <strong>de</strong> compression.<br />

Un pointage sommaire effectué par le laboratoire<br />

en 1972 et objet <strong>de</strong> la figure 1 donne les chiffres<br />

du tableau I.<br />

TABLEAU 1<br />

Répartition<br />

<strong>de</strong>s carrières<br />

Eureet-<br />

Loir<br />

Loiret<br />

Loiret-<br />

Cher<br />

Total<br />

Carrières importantes<br />

abandonnées 24 13 23 60<br />

Carrières en activité<br />

— pierre <strong>de</strong> taille 6 — 9 15<br />

— granulats 6 4 5 15<br />

TOTAL 36 17 37 90<br />

A noter que <strong>de</strong>s carrières comptées abandonnées peuvent<br />

faire l'objet d'extractions temporaires.<br />

Ces carrières sont d'inégale importance.<br />

Celles <strong>de</strong> Berchères-les-Pierres par exemple couvrent<br />

plusieurs hectares. En général, elles se sont<br />

étendues en surface et non en profon<strong>de</strong>ur. <strong>Le</strong>s<br />

fronts <strong>de</strong> taille ont très souvent moins <strong>de</strong> 5 m <strong>de</strong><br />

haut, sans dépasser 10 m.<br />

<strong>Le</strong>s productions sont aussi très variables : certaines<br />

exploitations manuelles n'atteignent pas<br />

1000 m*/an ; <strong>de</strong>s installations mo<strong>de</strong>rnes ont une<br />

capacité <strong>de</strong> production <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 800 t/j.<br />

CARACTERISTIQUES MECANIQUES<br />

ET PHYSIQUES DU CALCAIRE DE BEAUCE<br />

L'abandon du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> comme matériau<br />

routier date d'avant la création <strong>de</strong>s Laboratoires<br />

<strong>de</strong>s Ponts et Chaussées et, <strong>de</strong> ce fait, on dispose<br />

actuellement <strong>de</strong> très peu d'essais pour le caractériser.<br />

Résistance à la compression<br />

<strong>Le</strong>s seules déterminations ont été effectuées sur<br />

<strong>de</strong>s cubes <strong>de</strong> 7 cm d'arête en suivant les recommandations<br />

<strong>de</strong> l'article 6 <strong>de</strong> la norme B. 10. 001.<br />

<strong>Le</strong>s valeurs données ci-après proviennent <strong>de</strong> niveaux<br />

massifs dans les carrières exploitées aussi<br />

bien pour la pierre à bâtir que pour la production<br />

<strong>de</strong> granulats. Malgré le petit nombre <strong>de</strong> résultats,<br />

il semble qu'on puisse les répartir en trois classes :<br />

r e<br />

l<br />

2 e<br />

3 e<br />

classe <strong>de</strong> 350 à 500 bars,<br />

classe <strong>de</strong> 500 à 700 bars,<br />

classe <strong>de</strong> 700 à 1 100 bars,<br />

Il est à remarquer que l'on peut trouver ces trois<br />

classes dans une même carrière.<br />

En général, les niveaux exploités pour la fabrication<br />

<strong>de</strong>s granulats se situent dans la troisième<br />

classe.<br />

Coefficient Deval sec et humi<strong>de</strong><br />

Ces déterminations effectuées sur échantillons <strong>de</strong> la<br />

troisième classe, prélevés dans 5 carrières et préparés<br />

en laboratoire sur la fraction 40/70 (maca­<br />

dam 1<br />

) ont permis d'obtenir, à partir <strong>de</strong> 20 essais,<br />

<strong>de</strong>s résultats dont l'étendue est <strong>de</strong> :<br />

— 2,4 à 4,5 pour le coefficient Deval humi<strong>de</strong>,<br />

— 5,5 à 8,8 pour le coefficient Deval sec.<br />

1. La désignation du « macadam 40/70 » est traditionnelle.<br />

Elle correspond à la désignation mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong>s pierres<br />

31,5/50 tamis.<br />

83


Avec une chaîne d'élaboration mo<strong>de</strong>rnisée, cette dispersion<br />

a été réduite. Par exemple, une série <strong>de</strong><br />

10 micro-Deval humi<strong>de</strong>, faite sur 3 mois <strong>de</strong> production<br />

d'une carrière, a donné <strong>de</strong>s résultats en<br />

Deval équivalent variant <strong>de</strong> 3,5 à 4,2.<br />

Coefficient Los Angeles<br />

<strong>Le</strong>s résultats obtenus varient <strong>de</strong> 24 à 33. Avec une<br />

84<br />

installation produisant <strong>de</strong>s granulats <strong>de</strong> bonne forme,<br />

on peut obtenir un Los Angeles inférieur à<br />

30. Par exemple, sur une production <strong>de</strong> 20 000<br />

tonnes <strong>de</strong> granulats pour grave-bitume, 30 essais<br />

ont donné <strong>de</strong>s Los Angeles <strong>de</strong> :<br />

— 23 à 35 pour le 4/6,3,<br />

— 28 à 29 pour le 6,3/10,<br />

— 29 à 30 pour le 10/14.


Forme<br />

Dans le cas précé<strong>de</strong>nt, le coefficient d'aplatissement<br />

du 6,3/14 était <strong>de</strong> 9 % et celui du 14/20 <strong>de</strong><br />

7 %, donc bien inférieur au 20 % généralement<br />

admis.<br />

Gel<br />

<strong>Le</strong>s résultats sont peu nombreux car le mo<strong>de</strong> opératoire<br />

est très récent 2<br />

. Toutefois 6 essais effectués<br />

sur prélèvements provenant d'une seule carrière<br />

ont donné <strong>de</strong>s Los Angeles <strong>de</strong> 30 à 34 après<br />

25 cycles <strong>de</strong> gel <strong>de</strong> + 30 à — 30 °C. Un autre<br />

essai effectué sur un prélèvement d'une autre carrière<br />

a donné un Los Angeles <strong>de</strong> 27,5.<br />

Caractéristiques chimiques du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

Bien que se limitant à la carrière <strong>de</strong> Neuvy-en-<br />

<strong>Beauce</strong>, l'analyse chimique donnée dans le tableau<br />

II fait apparaître que la teneur en silice du<br />

<strong>calcaire</strong> est faible, ce qui autorise, pour l'élaboration<br />

<strong>de</strong>s granulats, d'utiliser <strong>de</strong>s concasseurs à percussion.<br />

Ces appareils présentent l'avantage d'avoir<br />

<strong>de</strong>s débits importants et un coefficient <strong>de</strong> réduction<br />

élevé.<br />

TABLEAU II<br />

Analyse chimique du matériau<br />

<strong>de</strong> la carrière <strong>de</strong> Neuvy-en-<strong>Beauce</strong><br />

(novembre 1968)<br />

Déterminations %<br />

Analyse complète (fusion<br />

alcaline) :<br />

Perte au feu<br />

Silice (SiOJ<br />

Oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> fer (FezOa)<br />

Oxy<strong>de</strong> d'aluminium (AI2O3)<br />

Oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcium (CaO)<br />

Oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> magnésium (MgO)<br />

Oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> titane (Ti0 2)<br />

Oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> manganèse (MnO)<br />

Oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium (Na*0)<br />

Oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> potassium (KiO)<br />

Anhydri<strong>de</strong> sulfurique (SOs)<br />

Anhydri<strong>de</strong> phosphorique (P2O5)<br />

Particulières :<br />

Total<br />

Insolubles, norme AFNOR (NF<br />

P 15 461)<br />

Carbonates en CaCOa<br />

Soufre <strong>de</strong>s sulfures<br />

Chlorures en Cl"<br />

42,27<br />

1,71<br />

0,40<br />

0,57<br />

53,78<br />

0,21<br />

0,10<br />

0,02<br />

0,22<br />

0.34<br />

0,36<br />

absence<br />

99,98<br />

2,57<br />

96,0<br />

0.15<br />

inférieur sensibilité<br />

métho<strong>de</strong><br />

2. TOURBNQ C, La gëlivité <strong>de</strong>s roches - Application aux<br />

granulats, Rapport <strong>de</strong> recherche n' 6, LCPC, mars 1970.<br />

É L A B O R A T I O N<br />

D E S G R A N U L A T S<br />

J.-H. CHEZEAUD<br />

L<br />

ES moyens traditionnels d'extraction du <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> étaient rudimentaires. <strong>Le</strong>s<br />

pierres étaient calibrées manuellement à la<br />

massette, les débits s'exprimaient en mètres cubes<br />

par jour et par homme. <strong>Le</strong>s contrôles portaient<br />

uniquement sur d et D et la propreté. On faisait<br />

rarement l'essai Deval.<br />

<strong>Le</strong>s possibilités nouvelles <strong>de</strong> traitement font qu'il<br />

est maintenant possible <strong>de</strong> le concasser mécaniquement<br />

à grand ren<strong>de</strong>ment et <strong>de</strong> le laver correctement.<br />

Nous nous proposons <strong>de</strong> montrer comment on peut<br />

arriver à un tel résultat.<br />

Cet exposé comporte :<br />

— la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s fronts <strong>de</strong> taille,<br />

— le processus d'élaboration.<br />

LES FRONTS DE TAILLE<br />

<strong>Le</strong>s coupes <strong>de</strong>s carrières sont très variables, mais<br />

en général les fronts <strong>de</strong> taille se présentent <strong>de</strong> la<br />

manière suivante :<br />

— la partie supérieure ou découverte est du limon<br />

dont les épaisseurs peuvent varier <strong>de</strong> 0,20 à<br />

0,50 m ;<br />

— ensuite, on rencontre <strong>de</strong>s bancs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> d'une<br />

hauteur variable (0,20 à 0,80 m) séparés par <strong>de</strong>s<br />

joints <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> non consolidé, pulvérulent à grumeleux<br />

; ces niveaux durs semblent être ceux sur<br />

lesquels s'est arrêtée l'érosion superficielle ;<br />

— sous ces bancs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur, on trouve un<br />

niveau altéré, c'est un ensemble beaucoup plus hétérogène<br />

constitué par du <strong>calcaire</strong> tendre contenant<br />

<strong>de</strong>s rognons durs ; l'importance <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux constituants<br />

principaux étant variable. Cette dislocation<br />

<strong>de</strong>s bancs autorise <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s d'extraction :<br />

• par minage, ce qui permet d'obtenir <strong>de</strong>s fronts<br />

<strong>de</strong> taille verticaux, mais le ren<strong>de</strong>ment n'est pas<br />

excellent et il reste <strong>de</strong>s gros blocs,<br />

• par déroctage à la défonceuse, ce qui présente<br />

l'avantage d'obtenir <strong>de</strong>s blocs <strong>de</strong> dimension plus réduite<br />

et d'éviter ainsi le pétardage.<br />

— au-<strong>de</strong>ssous se situent <strong>de</strong>s bancs <strong>calcaire</strong>s plus<br />

homogènes, moins fracturés et constitués <strong>de</strong><br />

85


TABLEAU III TABLEAU V<br />

Tableau récapitulatif <strong>de</strong>s valeurs Los Angeles et Deval<br />

humi<strong>de</strong>, données dans les Directives du SETRA en fonction<br />

<strong>de</strong>s techniques utilisées pour un trafic journalier <strong>de</strong><br />

1 000 poids lourds en charge > 5 t<br />

Technique<br />

utilisée<br />

Graveslaitier <br />

Gravesciment <br />

Gravesbitume <br />

Gravesémulsion<br />

Couche <strong>de</strong> chaussée<br />

Couche <strong>de</strong><br />

renforcement<br />

Chaussées neuves<br />

Los<br />

Angeles<br />

Deval<br />

humi<strong>de</strong><br />

< 30 > 3,5<br />

Couche <strong>de</strong> base <strong>de</strong><br />

chaussée neuve < 30 > 3.5<br />

Chaussées neuves<br />

Couche <strong>de</strong> base <strong>de</strong><br />

chaussée noire<br />

Couche <strong>de</strong> fondation<br />

* <strong>de</strong> chaussée en<br />

béton<br />

< 30<br />

< 30<br />

> 3<br />

> 3<br />

• <strong>de</strong> chaussée noire < 40 > 3<br />

Couche<br />

<strong>de</strong> renforcement < 25 > 3,5<br />

Chaussées neuves<br />

Couche <strong>de</strong> base <strong>de</strong><br />

chaussée noire<br />

Couche <strong>de</strong> fondation<br />

• <strong>de</strong> chaussée en<br />

béton<br />

< 25<br />

< 25<br />

> 3,5<br />

> 3,5<br />

• <strong>de</strong> chaussée noire < 40 > 3,5<br />

Couche <strong>de</strong><br />

renforcement < 25<br />

Chaussées neuves<br />

Couche <strong>de</strong> base <strong>de</strong><br />

chaussée noire<br />

Couche <strong>de</strong> fondation<br />

• <strong>de</strong> chaussée en<br />

béton<br />

• <strong>de</strong> chaussée noire<br />

TABLEAU IV<br />

< 25<br />

< 25<br />

< 40<br />

Tableau récapitulatif <strong>de</strong>s valeurs d'équivalent <strong>de</strong> sable,<br />

données dans les Directives du SETRA en fonction<br />

<strong>de</strong>s techniques utilisées<br />

Technique<br />

utilisée<br />

Fraction servant à l'essai<br />

Equivalent<br />

<strong>de</strong> sable<br />

Graves-laitier 0/5 > 30<br />

Graves-ciment 0/5 > 30<br />

Graves-bitume<br />

0/5 (sable non fillérisé) > 40<br />

Q/2 (sable fillérisé)<br />

— moins <strong>de</strong> 12% <strong>de</strong> filler<br />

— <strong>de</strong> 12 à 15 % <strong>de</strong> filler<br />

— plus <strong>de</strong> 15 % <strong>de</strong> filler<br />

> 45<br />

> 40<br />

> 35<br />

Graves-émulsion 0/5 > 40<br />

86<br />

Tableau récapitulatif <strong>de</strong>s teneurs en filler <strong>de</strong>s graves<br />

reconstituées, données dans les Directives du SETRA en<br />

fonction <strong>de</strong>s techniques utilisées<br />

Technique<br />

utilisée<br />

Graveslaitier <br />

Gravesciment <br />

Gravesbitume <br />

Gravesémulsion<br />

4^ ""••»* :<br />

Couche <strong>de</strong> chaussée<br />

Couche <strong>de</strong> renforcement<br />

0/20 ou 0/31,5<br />

traitée à 15 ou 20 %<br />

<strong>de</strong> laitier<br />

Couche <strong>de</strong> base 0/20<br />

Couche <strong>de</strong> fondation<br />

0/31,5<br />

Couche <strong>de</strong> base 0/20<br />

Couche <strong>de</strong> fondation<br />

0/31,5<br />

Couche <strong>de</strong> base 0/20<br />

Couche <strong>de</strong> fondation<br />

0/31,5<br />

- t<br />

» - • j • 4<br />

Teneur en filler<br />

Minimale Maximale<br />

0 4<br />

2<br />

2<br />

6<br />

3<br />

4<br />

3<br />

Un front <strong>de</strong> taille.<br />

6<br />

6<br />

9<br />

7<br />

8<br />

7


niveaux plus ou moins durs et compacts. Fréquemment<br />

ces bancs ne peuvent être exploités sur une<br />

épaisseur importante du fait <strong>de</strong>s venues d'eau qui<br />

s'y produisent.<br />

LE PROCESSUS D'ELABORATION<br />

<strong>Le</strong>s exigences relatives aux différentes techniques<br />

<strong>de</strong> traitement aux liants hydrauliques et aux liants<br />

hydrocarbonés sont résumées dans les tableaux<br />

III, IV et V.<br />

Première étape - Une nouvelle technique <strong>de</strong> lavage<br />

L'année 1968 a vu se développer sur le plateau <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong> l'irrigation <strong>de</strong>s cultures à partir <strong>de</strong> l'eau<br />

puisée dans la nappe phréatique du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong>.<br />

C'est à ce moment-là qu'est apparue la possibilité<br />

d'utiliser cette eau dans la chaîne d'élaboration <strong>de</strong>s<br />

granulats <strong>calcaire</strong>s.<br />

La première exploitation qui a mis en pratique<br />

cette technique a été conçue suivant le schéma <strong>de</strong><br />

la figure 2.<br />

<strong>Le</strong>s matériaux bruts déroctés à la défonceuse sont<br />

repris au chargeur et transportés par camion jusqu'à<br />

la trémie réceptrice <strong>de</strong> 20 m» (A).<br />

<strong>Le</strong> fond <strong>de</strong> cette trémie est constitué par un alimenteur<br />

vibrant qui se termine par un grizzly <strong>de</strong><br />

2,40 m <strong>de</strong> longueur équipé <strong>de</strong> rails espacés <strong>de</strong><br />

200 mm et <strong>de</strong> rampes <strong>de</strong> lavage.<br />

A ce niveau, il y a donc une coupure dans le matériau<br />

brut en <strong>de</strong>ux fractions :<br />

— une fraction 0/250 qui va avec les eaux <strong>de</strong><br />

lavage dans un cylindre débourbeur (C),<br />

— une fraction 250/D qui va dans un concasseur<br />

à percussion <strong>de</strong> 1 140x1100 d'ouverture (B).<br />

La fraction 0/250 est énergiquement brassée dans<br />

le cylindre débourbeur qui se termine par un cylindre<br />

essoreur constitué par une tôle perforée <strong>de</strong><br />

trous ronds <strong>de</strong> 8 mm. A ce niveau, il y a coupure<br />

entre la fraction 0/6,3, qui est éliminée avec les<br />

eaux <strong>de</strong> lavage et la fraction 6,3/250 qui est réincorporée<br />

dans la chaîne <strong>de</strong> traitement comme le<br />

montre le schéma <strong>de</strong> la figure 2. <strong>Le</strong> produit 0/150<br />

issu du concasseur primaire est acheminé sur un crible<br />

(D) où il est divisé en quatre fractions :<br />

— une fraction 0/20 qui va sur un autre crible<br />

équipé <strong>de</strong> rampes <strong>de</strong> lavage (F) pour être divisé<br />

en 3 fractions : 0/6,3, 6,3/14 et 14/20,<br />

— une fraction 20/40 qui peut être mise en stock<br />

ou acheminée vers le concasseur secondaire (E),<br />

—une fraction 40/70 qui peut être livrée directement<br />

ou acheminée vers le concasseur secondaire,<br />

— une fraction 70/150 qui va vers le concasseur<br />

secondaire.<br />

<strong>Le</strong>s granulats 20/40 et 40/70 sont encore utilisés<br />

pour le rechargement <strong>de</strong>s chemins communaux et<br />

<strong>de</strong> quelques chemins départementaux peu circules.<br />

Concassage Criblage - Stockage Produits livrables<br />

Iinni \fiJ<br />

-AAAAAA<br />

Grave brute<br />

A ' ®<br />

T T Granulats<br />

livrables<br />

Granulats livrables<br />

Eau <strong>de</strong> lavage éliminée<br />

Fig. 2 - Exemple schématique <strong>de</strong>s premières installations avec<br />

lavage partiel (première étape).<br />

A Alimentateur avec rampes <strong>de</strong> lavage<br />

B Concasseur primaire<br />

C Débourbeur<br />

D Crible primaire<br />

E Concasseur secondaire<br />

F Crible secondaire avec rampes <strong>de</strong> lavage<br />

G Roues à aubes<br />

H Essoreur vibrant<br />

Cylindre débourbeur.<br />

87


Quand les fractions supérieures à 20 mm ne sont<br />

pas <strong>de</strong>stinées à la vente, elles sont acheminées vers<br />

un concasseur secondaire à percussion.<br />

<strong>Le</strong> produit du concassage revient sur le premier<br />

crible qui ferme la boucle.<br />

<strong>Le</strong> sable provenant du <strong>de</strong>uxième crible et les eaux<br />

<strong>de</strong> lavage vont dans une roue à aubes (G) qui récupère<br />

la fraction 0/6,3.<br />

La teneur en eau du sable étant <strong>de</strong> 16 - 17 %, il<br />

a été installé un essoreur vibrant (H) pour ramener<br />

cette teneur en eau à 8 - 10 %.<br />

On a pu constater que ce sable présentait une<br />

gran<strong>de</strong> affinité pour l'eau, ceci a pour conséquence<br />

un essorage relativement lent.<br />

L'essoreur vibrant, en plus d'une meilleure régularité<br />

<strong>de</strong> la granulométrie, permet <strong>de</strong> diminuer la<br />

teneur en eau et le pourcentage en fines et par<br />

conséquent d'augmenter un peu la valeur <strong>de</strong> l'équivalent<br />

<strong>de</strong> sable et d'en diminuer la dispersion.<br />

Dans le tableau VI sont récapitulés les résultats<br />

d'équivalents <strong>de</strong> sable obtenus avec et sans essoreur<br />

lors d'une fabrication <strong>de</strong> plusieurs mois.<br />

TABLEAU VI<br />

Etu<strong>de</strong> statistique <strong>de</strong>s équivalents <strong>de</strong> sable obtenus<br />

avec ou sans essoreur<br />

Déterminations Avec essoreur Sans essoreur<br />

Nombre <strong>de</strong> mesures 130 190<br />

Moyenne (m) 73 70<br />

Ecart type 3.43 10,49<br />

Coeff. <strong>de</strong> variation 4.7 14.3<br />

Intervalle <strong>de</strong><br />

variation à 95 % 66 à 79 53 à 94<br />

Dans le tableau VII on peut remarquer que l'essoreur<br />

a permis <strong>de</strong> diminuer en moyenne <strong>de</strong> 50 %<br />

l'écart type <strong>de</strong>s granulométries, c'est-à-dire leur<br />

variation.<br />

88<br />

Tamis<br />

(mm)<br />

TABLEAU VII<br />

Granularité <strong>de</strong>s sables produits avec et sans essoreur<br />

Essoreur vibrant.<br />

L'installation ainsi aménagée présente l'avantage <strong>de</strong><br />

produire <strong>de</strong>s granulats propres et bien classifiés et<br />

un sable pauvre en filler.<br />

Par contre, elle exige <strong>de</strong>s quantités d'eau importantes<br />

et présente les inconvénients <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s<br />

granulats humi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> perdre <strong>de</strong>s filiera <strong>de</strong><br />

concassage dans les eaux <strong>de</strong> lavage.<br />

<strong>Le</strong>s granulats produits conviennent pour les traitements<br />

au laitier et au ciment. Par contre, pour le<br />

traitement au bitume, l'humidité du lavage entraîne<br />

une diminution du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s postes d'enrobage<br />

et une dépense supplémentaire <strong>de</strong> fuel pour le<br />

séchage <strong>de</strong>s granulats.<br />

Secon<strong>de</strong> étape - Lavage total <strong>de</strong>s matériaux<br />

primaires<br />

La secon<strong>de</strong> étape du traitement a tiré parti <strong>de</strong><br />

l'expérience acquise avec le type d'installations à<br />

lavage partiel. Si le principe en est le même, le<br />

Avec essoreur Sans essoreur<br />

(nombre <strong>de</strong> valeurs : 130) [nombre <strong>de</strong> valeurs : 307)<br />

Moyenne a m + 2 or m — 2 or Moyenne a m + 2 a m — 2 a<br />

6,3 96,9 1,48 99,9 94,0 94,4 2,65 99,6 89.2<br />

5 88,4 3,58 95,4 81,3 82,2 5,79 93,7 70,8<br />

2 44,7 5,21 55,0 34,4 41,5 7,26 55,9 27,1<br />

1 24,0 3,93 31,8 16,3 23,8 5,48 34,6 12,9<br />

0,42 7,5 2,32 12,1 2,9 9,3 3,55 16.3 2,3<br />

0,800 3,3 1,65 6,5 0 4,7 2,31 9,2 0,1<br />

0,080 1,9 1.18 4,3 0 3.6 1.72 6.1 0


circuit a été quelque peu modifié <strong>de</strong> manière que<br />

les granulats produits puissent être utilisés sans<br />

inconvénient majeur dans toutes les techniques,<br />

comme on peut le constater sur la figure 3.<br />

<strong>Le</strong>s matériaux bruts repris au chargeur au front<br />

<strong>de</strong> taille sont acheminés par camion dans la trémie<br />

d'alimentation (A) équipée :<br />

— d'un alimentateur à tablier métallique à vitesse<br />

variable,<br />

— <strong>de</strong> rampes placées à l'intérieur pour éviter le<br />

collage sur les parois et humidifier les matériaux<br />

bruts.<br />

| Concassage | | Criblage - Stockage] | Produits livrables<br />

20/35 1U20 6.3/14 0/6.3 livrables<br />

Fig. 3 - Schéma d'une installation avec lavage total <strong>de</strong>s<br />

matériaux primaires (secon<strong>de</strong> étape).<br />

A Trémie d'alimentation et alimentateur à tablier métallique<br />

B Crible scalpeur <strong>de</strong> 100 X 200<br />

C Concasseur à mâchoire à simple effet<br />

D Débourbeur barreur vibrant à <strong>de</strong>ux tubes <strong>de</strong> 100 X 400<br />

E Crible à excentrique à trois étages 100 X 250<br />

F Concasseur secondaire à percussion<br />

G Crible secondaire à excentrique à un étage <strong>de</strong> 100 X 250<br />

H Crible secondaire à trois étages <strong>de</strong> 150 X 400<br />

I Décanteur à vis d'Archimè<strong>de</strong> à double pas <strong>de</strong> 25 t/h <strong>de</strong><br />

capacité<br />

J Décanteur à vis d'Archimè<strong>de</strong> à simple pas <strong>de</strong> 25 t/h <strong>de</strong><br />

capacité<br />

A la sortie <strong>de</strong> la trémie d'alimentation, les matériaux<br />

tombent sur un scalpeur (B) équipé <strong>de</strong> rampes<br />

<strong>de</strong> lavage <strong>de</strong>stinées à éliminer en partie la<br />

gangue argileuse. A ce niveau, la fraction 0/20 est<br />

éliminée puis acheminée avec les eaux <strong>de</strong> lavage<br />

dans un décanteur à vis d'Archimè<strong>de</strong> (I) puis<br />

stockée afin <strong>de</strong> s'essorer pour une utilisation comme<br />

matériau <strong>de</strong> couche <strong>de</strong> forme.<br />

Du scalpeur, la fraction 20/D va dans un concasseur<br />

(C) à mâchoire à simple effet où elle est<br />

réduite en une fraction 0/150 qui va dans <strong>de</strong>ux<br />

cylindres débourbeurs vibrants (D) où elle est<br />

énergiquement brassée avec les eaux <strong>de</strong> lavage. <strong>Le</strong>s<br />

eaux <strong>de</strong> lavage sont dirigées dans le décanteur (I)<br />

puis éliminées.<br />

Décanteur à vis d'Archimè<strong>de</strong>.<br />

Cylindre débourbeur.<br />

Vue intérieure d'un cylindre en action.<br />

89


En sortant <strong>de</strong>s cylindres débourbeurs, les granulats<br />

6,3/150 sont acheminés sur un crible à 3 étages (E)<br />

qui permet d'obtenir quatre fractions : 6,3/20,<br />

20/40, 40/70, 70/150. Ces différentes fractions<br />

peuvent être :<br />

— soit commercialisées directement,<br />

— soit traitées dans un concasseur à percussion<br />

(F) <strong>de</strong> façon à obtenir un produit 0/20 ou 0/31,5,<br />

l'écrétage à 20 mm ou à 31,5 mm se faisant à l'ai<strong>de</strong><br />

d'un crible à un étage (G).<br />

La fraction 0/20 ou 0/31,5 ainsi obtenue est dirigée<br />

vers une secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l'installation composée<br />

d'un crible (H) et d'un décanteur à vis d'Archime<strong>de</strong><br />

à triple pas (J). C'est à ce niveau qu'il est<br />

possible <strong>de</strong> choisir le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> traitement en fonction<br />

<strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong>s granulats.<br />

Par criblage <strong>de</strong> la partie 0/20 ou 0/31,5 par voie<br />

sèche on peut obtenir trois fractions :<br />

— 0/6,3 fillérisé,<br />

— 6,3/14,<br />

— 14/20 ou 14/31,5.<br />

En 1970, cette installation a fourni les granulats<br />

nécessaires au renforcement en graves-bitume <strong>de</strong><br />

la RN 826 dans le département du Loiret. <strong>Le</strong>s<br />

fuseaux granulométriques relatifs à trois mois <strong>de</strong><br />

production sont donnés par la figure 4.<br />

<strong>Le</strong>s valeurs <strong>de</strong> l'équivalent <strong>de</strong> sable <strong>de</strong> 30 à 45 du<br />

sable 0/6,3 mesurées sur la fraction 0/5 humi<strong>de</strong><br />

O<br />

0><br />

"D<br />

C<br />

CJ<br />

O<br />

90<br />

100<br />

Vue générale <strong>de</strong> l'installation <strong>de</strong> criblage secondaire et <strong>de</strong><br />

défillérisation.<br />

• mm 200 50M 20U<br />

Fig. 4 - Fuseaux granulométriques obtenus avec une installation<br />

<strong>de</strong> lavage total (0/6.3 - 6,3/14 - 14/20).


pour une teneur en filler <strong>de</strong> 3,3 à 8,5 sont assez<br />

faibles. A noter que Ton observe, lors <strong>de</strong>s essais,<br />

une floculation analogue à celle <strong>de</strong>s limons et <strong>de</strong>s<br />

argiles qui est peut-être due soit à la très faible<br />

dimension <strong>de</strong>s particules, soit à la nature minéralogique<br />

<strong>de</strong>s argiles.<br />

Cette faible valeur <strong>de</strong> l'équivalent <strong>de</strong> sable ne<br />

paraît pas avoir d'influence sur le rapport immersion-compression<br />

<strong>de</strong> la grave-bitume fabriquée à<br />

partir <strong>de</strong> ce sable.<br />

<strong>Le</strong>s granulats élaborés <strong>de</strong> cette manière conviennent<br />

bien pour la fabrication <strong>de</strong> grave-ciment et <strong>de</strong><br />

grave-bitume.<br />

Par criblage par voie humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fraction 0/20<br />

ou 0/31,5 on peut obtenir <strong>de</strong>s granulats correctement<br />

lavés et un sable pauvre en filler puisqu'inférieur<br />

à 2 % et par conséquent utilisables pour<br />

fabriquer <strong>de</strong> la grave-laitier ou du béton hydraulique.<br />

L'utilisation <strong>de</strong> l'eau puisée dans la nappe phréatique<br />

du <strong>calcaire</strong> a permis ces <strong>de</strong>rnières années <strong>de</strong><br />

valoriser un matériau délaissé <strong>de</strong>puis la guerre à<br />

cause <strong>de</strong> sa pollution naturelle.<br />

<strong>Le</strong>s techniques actuelles <strong>de</strong> traitement permettent<br />

une utilisation <strong>de</strong> ces granulats sur itinéraires <strong>de</strong><br />

moyenne importance.<br />

L'affinage par voie humi<strong>de</strong> apporte une très nette<br />

amélioration <strong>de</strong> la vie du personnel travaillant en<br />

carrière en éliminant la poussière.<br />

La campagne environnante a également bénéficié<br />

<strong>de</strong> cette innovation car elle n'est plus recouverte<br />

durant les mois d'été d'un masque blanc visible à<br />

plus <strong>de</strong> cent mètres à la ron<strong>de</strong>.<br />

Malgré l'utilisation qui en est faite, l'eau <strong>de</strong> lavage<br />

n'est pas polluée car les matières entraînées ne sont<br />

pas nocives et, une fois décantée dans <strong>de</strong> grands<br />

baes, elle regagne la nappe après avoir traversé les<br />

différentes couches <strong>de</strong> terrain qui achèvent <strong>de</strong> la<br />

clarifier.<br />

Fosse <strong>de</strong> décantation <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> lavage.<br />

LA FABRICATION DES FILLERS<br />

<strong>Le</strong>s installations que nous venons <strong>de</strong> vous présenter<br />

ne permettent pas <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s sables riches<br />

en filler nécessaires pour les graves-bitume. On<br />

peut les obtenir en broyant :<br />

— soit du sable 0/6,3 lavé en provenance <strong>de</strong>s installations<br />

<strong>de</strong> concassage criblage,<br />

— soit du <strong>calcaire</strong> tendre en provenance <strong>de</strong>s gisements<br />

naturels.<br />

Suivant les matières premières, les procédés d'élaboration<br />

sont assez différents.<br />

Fillérisation du sable 0/6,3 lavé<br />

La fillérisation s'obtient par passage du sable<br />

0/6,3 séché dans un broyeur à barres.<br />

Une installation contrôlée par le Laboratoire régional<br />

<strong>de</strong> Blois comprend les éléments ci-après :<br />

— une trémie <strong>de</strong> 15 m* environ équipée d'un<br />

extracteur à ban<strong>de</strong> à vitesse variable pour la réception<br />

du sable à broyer,<br />

— un séeheur rotatif du type poste d'enrobage, <strong>de</strong><br />

30 t/h <strong>de</strong> capacité, avec dispositif <strong>de</strong> récupération<br />

<strong>de</strong>s fillers. Lors <strong>de</strong>s contrôles on a observé, à l'entrée<br />

du séeheur, une teneur en eau du sable <strong>de</strong><br />

9 à 11 % et à la sortie <strong>de</strong> 1 à 2 %, pour une température<br />

qui oscillait entre 100 et 120 °C,<br />

Séeheur rotatif.<br />

— une sauterelle pour reprendre le sable sec et<br />

l'acheminer dans une trémie tampon <strong>de</strong> 6 m*. Cette<br />

<strong>de</strong>rnière est équipée d'un alimentateur à ban<strong>de</strong> à<br />

vitesse <strong>de</strong> déroulement variable,<br />

— un broyeur à barres monté sur <strong>de</strong>ux trains <strong>de</strong><br />

pneus, chargé <strong>de</strong> 3,750 tonnes <strong>de</strong> barres <strong>de</strong> 80 mm<br />

<strong>de</strong> diamètre.<br />

<strong>Le</strong> broyeur est alimenté par l'intermédiaire <strong>de</strong> l'alimentateur<br />

à ban<strong>de</strong>, lequel permet <strong>de</strong> faire varier<br />

la quantité <strong>de</strong> sable introduite dans le broyeur. La<br />

capacité <strong>de</strong> production <strong>de</strong> cette installation est <strong>de</strong><br />

12 t/h <strong>de</strong> sable fillérisé. L'usure <strong>de</strong>s barres a été<br />

calculée comme étant égale à 70 g à la tonne produite.<br />

91


92<br />

Broyeur à barres.<br />

L'exploitation statistique <strong>de</strong>s résultats obtenus durant<br />

trois mois <strong>de</strong> contrôles est consignée dans le<br />

graphique <strong>de</strong> la figure 5.<br />

A la sortie du broyeur, le produit est chaud et le<br />

problème <strong>de</strong> son stockage se pose alors.<br />

Contrairement à ce que l'on serait tenté <strong>de</strong> penser,<br />

ce matériau peut être stocké à l'air à condition, au<br />

moment du gerbage, <strong>de</strong> donner au tas <strong>de</strong>s formes<br />

permettant l'écoulement rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s eaux pluviales.<br />

On a pu constater en effet que, sous l'effet <strong>de</strong> la<br />

pluie se formait une croûte imperméable <strong>de</strong> 7 à<br />

10 cm d'épaisseur qui protégeait le reste du stock<br />

<strong>de</strong>s intempéries.<br />

L'utilisation <strong>de</strong> ce sable dans les centrales d'enrobage<br />

n'a pas posé <strong>de</strong> problèmes particuliers.<br />

Filler naturel<br />

Dans la région <strong>de</strong> Voves est exploité un gisement<br />

<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> tendre qui, du point <strong>de</strong> vue géologique,<br />

est connu dans la bibliographie sous le terme <strong>de</strong><br />

« marnes <strong>de</strong> Voves », faciès <strong>de</strong> base du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />

Morancez d'âge Lutétien.<br />

11 s'agit d'un <strong>calcaire</strong> contenant 97 % <strong>de</strong> CaC0 3,<br />

farineux et friable, renfermant quelques meulières<br />

éparses <strong>de</strong> dimensions décimétriques. On trouve<br />

également, en différents points, <strong>de</strong>s amas globulaires<br />

d'argile verte <strong>de</strong> diamètre compris entre 50 cm<br />

et 1 m.<br />

<strong>Le</strong> front <strong>de</strong> taille est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 10 m. Il est<br />

limité à la partie supérieure par <strong>de</strong>s limons <strong>de</strong>


<strong>Beauce</strong> dont l'épaisseur varie <strong>de</strong> 1 à 2,5 m et à la<br />

partie inférieure par une argile grise très riche<br />

en silex noirs .<br />

Ce <strong>calcaire</strong> est traité dans une installation suivant<br />

le schéma <strong>de</strong> la figure 6<br />

A l'origine, les produits <strong>de</strong> broyage <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />

tendre étaient uniquement à usages agricoles :<br />

amen<strong>de</strong>ments <strong>calcaire</strong>s, granulés pour bétail. Des<br />

améliorations <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> la production permettent<br />

actuellement d'obtenir également <strong>de</strong>s fillers<br />

convenant à la technique routière, en particulier<br />

pour les enrobés et les asphaltes.<br />

Actuellement, on trouve sur le marché <strong>de</strong>ux catégories<br />

<strong>de</strong> fillers :<br />

— les uns relativement grossiers et d'une pureté<br />

en carbonate <strong>de</strong> calcium assez variable,<br />

— les autres plus purs, à granulometrie plus régulière<br />

et à finesse plus satisfaisante.<br />

On rappellera que la Directive du SETRA pour la<br />

réalisation <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> chaussée en<br />

béton bitumineux préconise, pour les fillers, <strong>de</strong>s<br />

passants d'au moins 80 % à 0,08 mm et 100 %<br />

à 0,2 mm. La première catégorie répond rarement<br />

à ces exigences. Par ailleurs, les teneurs en carbonate<br />

peuvent tomber jusqu'au voisinage <strong>de</strong> 70 %,<br />

en particulier lorsque l'exploitation du gisement est<br />

faite dans les zones riches en meulières et en nodules<br />

d'argile.<br />

Notons que les impuretés ne sont pas, pour l'essentiel,<br />

<strong>de</strong> nature argileuse mais sont constituées <strong>de</strong><br />

résidus <strong>de</strong> concassage d'acci<strong>de</strong>nts siliceux donnant<br />

un sable <strong>de</strong> 0,08/2.<br />

1 Trémie d'alimentation et extracteur à courroie<br />

2 Concasseur à marteaux pour briser les mottes<br />

3 Crible à balourds à <strong>de</strong>ux étages pour éliminer les éléments<br />

> 12 mm<br />

4 Trois trémies <strong>de</strong> stockage du 0/13, <strong>de</strong> 50 m 3<br />

chacune<br />

5 Petite trémie munie d'un palpeur <strong>de</strong> niveau pour la<br />

régulation <strong>de</strong> débit<br />

6 Sas à double clapet pour l'admission <strong>de</strong>s matériaux<br />

dans la colonne montante<br />

7 Brûleur à fuel lourd (consommation <strong>de</strong> 50 à 150 kg/h),<br />

alimentant la colonne en air chaud<br />

8 Colonne montante <strong>de</strong> 28 m <strong>de</strong> hauteur, dont les températures<br />

sont maintenues constantes à 500 "C à la base<br />

et 100 °C au sommet<br />

9 Séparateur à air pour récupérer les matériaux dans le<br />

courant d'air chaud<br />

10 Cyclone qui récupère les fines inférieures à 80 ¡i<br />

11 Ventilateur <strong>de</strong> 4 000 m'/mn<br />

12 Crible à balourds à un étage pour trier le 0/0,4<br />

13 Crible à balourds à trois étages pour trier les 0,4/2 -<br />

2/3 et 3/6<br />

!s l!!°o <strong>de</strong> ?80 rí I * ^kage ««•• «««»<br />

5<br />

16 Silo <strong>de</strong> 80 m<br />

inférieures à 80 pt<br />

17 Silo pour le stockage du 0/0,4<br />

18 Trémie du 0,4/2<br />

19 Trémie du 2/3<br />

20 Trémie du 3/6<br />

21 Trémie <strong>de</strong>s refus à éliminer<br />

Fig. 6 - Schéma d'une installation <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> tendre.<br />

On comprend dès lors que ces éléments siliceux présents<br />

dans le gisement et relativement plus durs<br />

constituent une limite d'exploitation. On a observé<br />

d'ailleurs, que moins le filler est pur, plus généralement<br />

il est grossier.<br />

En ce qui concerne les enrobés et graves-bitume, on<br />

préconise l'utilisation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième qualité obtenue<br />

par triage au moyen d'un procédé <strong>de</strong> ventilation.<br />

La pureté avoisine 91 à 94 % <strong>de</strong> carbonate pour<br />

un passant <strong>de</strong> 90 % à 0,08 mm et, fait important, une<br />

finesse Blaine <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 2 000 à 2 500 cm*/g.<br />

<strong>Le</strong> seul inconvénient est une certaine mobilité rendant<br />

les manipulations et les dosages très délicats<br />

surtout lorsque le filler est chaud. C'est pourquoi<br />

on conseillera toujours la présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux silos<br />

par centrale, l'un étant en stabilisation pendant que<br />

l'autre assure l'alimentation.<br />

Pour les asphaltes, on sera moins catégorique. Il a<br />

été remarqué qu'une trop gran<strong>de</strong> finesse granulométrique,<br />

et peut-être une teneur en carbonate trop<br />

élevée, rendaient très délicate l'obtention d'un<br />

asphalte pur 3<br />

synthétique présentant à la fois <strong>de</strong><br />

bonnes qualités <strong>de</strong> maniabilité et <strong>de</strong> stabilité pour<br />

<strong>de</strong>s teneurs en bitume et <strong>de</strong>s températures satisfaisant<br />

aux normes. Il existe probablement <strong>de</strong>s phénomènes<br />

colloïdaux ainsi qu'une capacité d'adsorption<br />

et d'absorption <strong>de</strong>s huiles <strong>de</strong>s bitumes qui créent<br />

certaines difficultés à ce niveau.<br />

3. « Asphalte pur » au sens donné par le STER 66 du<br />

SETRA.<br />

93


R É S U L T A T S<br />

L<br />

D E L A B O R A T O I R E<br />

J.-H. GHEZEAUD<br />

J. PITOT<br />

'OBJET <strong>de</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> présenter les<br />

résultats obtenus en laboratoire à l'occasion<br />

d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> traitement du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />

Au préalable, il paraît utile <strong>de</strong> faire part <strong>de</strong>s constatations<br />

au cours <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> décaissement <strong>de</strong><br />

la chaussée <strong>de</strong> la RN 152 dans la traverse <strong>de</strong> Mer.<br />

Cette chaussée étroite avait subi <strong>de</strong> nombreuses<br />

réparations à la suite <strong>de</strong> l'installation <strong>de</strong> réseaux<br />

divers (PTT, gaz, eau, assainissement). Toutefois,<br />

il restait quelques zones très anciennes dont la<br />

coupe schématique est donnée par la figure 7.<br />

<strong>Le</strong>s archives <strong>de</strong> la subdivision indiquent que la<br />

couche <strong>de</strong> base a été construite en 1926. Par la<br />

Z<br />

3 à 5 cm <strong>de</strong> revêtements hydrocarbonés<br />

15 à 20 cm <strong>de</strong> macadam au <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

30 à 35 cm <strong>de</strong> sable <strong>de</strong> Loire<br />

Sol — Limon ou remblai<br />

Fig. 7 - Coupe schématique <strong>de</strong> la Chaussée <strong>de</strong> la traverse<br />

<strong>de</strong> Mer.<br />

§ 100<br />

I 90<br />

S 80<br />

I 70<br />

Ü<br />

6 0<br />

0)<br />

-o 50<br />

D<br />

60<br />

4-»<br />

S 30<br />

I 20<br />

10<br />

• mm 200 100 50<br />

Fig. 8<br />

94<br />

CAILLOUX GRAVIERS GROS SABLE SABLE FIN<br />

í Il 11<br />

\ y<br />

\ \ P m i r h o Ho Talhnt<br />

\\<br />

v<br />

II! 1<br />

><br />

*<<br />

•<br />

1 •<br />

C our be r n<br />

d ^ c éc :h a 3V<br />

C our be r n en ie D/ 5<br />

d ^ c éc :h a it Ho<br />

3V<br />

C be r n en ie D/ 5<br />

d éc :h a it Ho<br />

c<br />

3V en<br />

it Ho<br />

I 1 I<br />

1<br />

4 1<br />

T<br />

y<br />

-<br />

< 1<br />

4-i r<br />

20 10 1 0,5 0,2 0,1 50u 20p<br />

Granulométrie moyenne du macadam 40/70 passoire<br />

(31,5/50 tamis) après 46 ans <strong>de</strong> circulation<br />

(RN 152 - traverse <strong>de</strong> Mer).<br />

suite, cette chaussée a reçu divers enduits superficiels,<br />

un tapis d'enrobés <strong>de</strong> 50 kg/m* et enfin, en<br />

1964, elle a été rechargée avec 75 kg/m* d'enrobés<br />

semi-grenus.<br />

Il a été fait <strong>de</strong>s prélèvements en cinq points différents<br />

du macadam <strong>calcaire</strong> 40/70. La courbe moyenne<br />

est reportée sur le graphique <strong>de</strong> la figure 8 avec la<br />

courbe <strong>de</strong> Talbot répondant à l'équation<br />

[à 10,4<br />

= 100 [o J<br />

On note une bonne similitu<strong>de</strong> entre les <strong>de</strong>ux<br />

courbes.<br />

<strong>Le</strong> macadam était, à l'origine, <strong>de</strong>s pierres <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong> concassées probablement <strong>de</strong> classe 40/70<br />

passoire, c'est-à-dire 31,5/50 tamis, liées avec une<br />

matière d'agrégation <strong>calcaire</strong> appelée localement<br />

« mani ».<br />

La réduction en 0/50 tamis a dû être apportée,<br />

principalement lors du compactage avec les anciens<br />

cylindres à bandages <strong>de</strong> fer.<br />

<strong>Le</strong>s angles vifs <strong>de</strong>s gros éléments, visibles sur la<br />

photo <strong>de</strong>s cinq prélèvements (fig. 9), nous amènent<br />

à poser la question <strong>de</strong> l'action réelle <strong>de</strong> l'attrition<br />

sous circulation.<br />

Fig. 9 - <strong>Le</strong>s cinq prélèvements.<br />

A titre d'information : le trafic supporté par<br />

cette chaussée était, en 1971, <strong>de</strong> 7 900 véhicules<br />

moyenne journalière annuelle, dont 27 % <strong>de</strong> poids<br />

lourds supérieurs à 5 tonnes.<br />

<strong>Le</strong>s déflexions mesurées avec le déflectographe Lacroix<br />

étaient :<br />

— 65/100 au point n" 1<br />

— 70/100 au point n" 2<br />

— 31/100 au point n" 3<br />

— 10/100 au point n° 4<br />

— 28/100 au point n° 5.<br />

<strong>Le</strong> pourcentage en carbonate <strong>de</strong>s pierres est <strong>de</strong><br />

83 %.<br />

Sur le mélange <strong>de</strong>s cinq prélèvements <strong>de</strong> la fraction<br />

10/14, on a trouvé :<br />

•— un Deval humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> 5,4,<br />

— un Los Angeles <strong>de</strong> 22,8,<br />

— un Los Angeles après 25 cycles <strong>de</strong> gel-dégel<br />

— 30 °C + 30 °C <strong>de</strong> 24,3,<br />

•— une porosité <strong>de</strong> 7,3 %,<br />

— une masse volumique apparente <strong>de</strong> 2,60.


1<br />

Toutes ces caractéristiques, qui sont probablement<br />

supérieures à la moyenne générale <strong>de</strong>s granulats<br />

en <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, s'expliquent par le fait qu'à<br />

cette époque les ingénieurs exigeaient une extraction<br />

dans les meilleurs bancs, ce que permettrait l'exploitation<br />

manuelle.<br />

TRAITEMENT AU CIMENT<br />

Ces étu<strong>de</strong>s ont été entreprises à la suite <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>s entreprises locales afin d'utiliser ces matériaux<br />

pour <strong>de</strong>s chantiers locaux.<br />

<strong>Le</strong>s granulats utilisés étaient une grave 0/20 brute<br />

<strong>de</strong> concassage. La courbe granulométrique est reportée<br />

sur la figure 10.<br />

<strong>Le</strong> ciment utilisé était du CLK 325.<br />

200 100 50 20 10 0,5 0,2 0,1 50M 20u<br />

Fig. 10 - Courbe granulométrique <strong>de</strong> la grave 0/20 brute <strong>de</strong><br />

concassage.<br />

<strong>Le</strong>s résultats obtenus aux différents âges sont<br />

consignés sur le graphique <strong>de</strong> la figure 11.<br />

<strong>Le</strong>s essais <strong>de</strong> gel ont permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce<br />

que la grave-ciment présentait une bonne tenue<br />

lorsque la teneur en ciment était supérieure à 3 %.<br />

Un chantier <strong>de</strong> 500 m environ a été exécuté avec<br />

cette formule sur la RN 51 dans le département du<br />

Loiret en 1969. A la fin <strong>de</strong> 1972 le comportement<br />

était toujours satisfaisant.<br />

La fissuration, si elle existe, n'a pas traversé la<br />

couche <strong>de</strong> roulement qui n'a que 4 cm d'épaisseur.<br />

TRAITEMENT AU LAITIER GRANULE<br />

L'étu<strong>de</strong> du traitement <strong>de</strong>s granulats au laitier granulé<br />

a été entreprise dans le cadre <strong>de</strong>s travaux<br />

d'élargissement et <strong>de</strong> renforcement <strong>de</strong> la RN 20 au<br />

nord d'Orléans.<br />

Bull. Liaison Labo. P. et Ch. - Spécial U - Juin 1973<br />

If<br />

Rc (bar)<br />

% en ciment<br />

1<br />

3<br />

5<br />

Immersion , .,<br />

^ :— a 14 1<br />

Compression '<br />

0,85<br />

0,94 + 5 % <strong>de</strong> ciment i<br />

y<br />

y<br />

y<br />

y'<br />

y<br />

y<br />

* j<br />

S<br />

——<br />

+ 3% décime»^ >—<br />

+ 1 % <strong>de</strong> ciment<br />

7 14 28<br />

Temps <strong>de</strong> prise (j)<br />

Flg. 11 - Variation <strong>de</strong> la résistance à la compression en fonction<br />

du temps <strong>de</strong> prise.<br />

Deux mélanges ont été étudiés (tableau VIII) :<br />

— un mélange avec 15 % <strong>de</strong> laitier <strong>de</strong> Pompey<br />

(a 80 à 100),<br />

— un mélange avec 20 % <strong>de</strong> laitier <strong>de</strong> Jœuf<br />

(a 20 à 40).<br />

<strong>Le</strong> sable 0/6,3 utilisé pour l'étu<strong>de</strong> provenait <strong>de</strong> la<br />

roue à aubes : l'entreprise ne disposait pas encore <strong>de</strong><br />

l'essoreur vibrant. La teneur en filler du sable variait<br />

<strong>de</strong> 4 à 7 %, ce qui s'est révélé par la suite<br />

comme un inconvénient <strong>de</strong> mise en œuvre important.<br />

TABLEAU VIII<br />

15 % 20 %<br />

Composition <strong>de</strong> laitier <strong>de</strong> laitier<br />

<strong>de</strong>s mélanges <strong>de</strong> Pompey <strong>de</strong> Jceuf<br />

Granulat 14/20 26 25<br />

Granulat 6.3/14 27 28<br />

Sable 0/6,3 32 27<br />

Laitier granulé 15 20<br />

Chaux grasse 1 1<br />

Teneur en eau <strong>de</strong><br />

compactage 11 9<br />

Densité sèche 1,950 2,050<br />

Sur ces <strong>de</strong>ux mélanges, il a été effectué en même<br />

temps que l'essai Proctor modifié, <strong>de</strong>s granulométries<br />

avant et après compactage : les résultats obtenus<br />

sont consignés sur le graphique <strong>de</strong> la figure 12.<br />

<strong>Le</strong>s résultats obtenus aux différents âges font<br />

l'objet <strong>de</strong> la figure 13. On peut remarquer que c'est<br />

à 28 jours que les différences <strong>de</strong>s résistances à la<br />

compression sont les plus gran<strong>de</strong>s, puis, au fur et<br />

à mesure du vieillissement, les écarts diminuent.<br />

—<br />

95


Pour les travaux <strong>de</strong> renforcements coordonnés <strong>de</strong><br />

la RN 20 dans le Loiret, au nord d'Orléans, c'est<br />

la formule avec 20 % <strong>de</strong> laitier <strong>de</strong> coefficient a<br />

40 à 60 qui a été utilisée en 1969 et 1970.<br />

En 1971, sur la même route, dans le département<br />

<strong>de</strong> l'Eure-et-Loir, une formule i<strong>de</strong>ntique a été mise<br />

en œuvre avec un laitier <strong>de</strong> coefficient a 20 à 40.<br />

TRAITEMENT AU BITUME<br />

<strong>Le</strong> mélange <strong>de</strong>s granulats <strong>calcaire</strong>s avec le bitume<br />

permet d'améliorer notablement les résistances mécaniques<br />

par une meilleure cohésion et une insensibilisation<br />

à l'eau. Toutefois, leur porosité pose, il<br />

faut l'avouer, certains problèmes d'élaboration : une<br />

absorption du liant trop chaud et <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong><br />

malaxage.<br />

Qui dit amélioration <strong>de</strong> la tenue à l'eau sous-entend<br />

évi<strong>de</strong>mment amélioration <strong>de</strong> la tenue au gel.<br />

D'autre part, on ne <strong>de</strong>vra pas oublier que :<br />

— dans le cas <strong>de</strong> renforcements <strong>de</strong> routes importantes,<br />

les graves-bitume contituent généralement<br />

<strong>de</strong>s couches relativement profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s chaussées<br />

et, <strong>de</strong> ce fait, seront rarement soumises à <strong>de</strong>s<br />

contraintes mécaniques directes,<br />

— dans le cas où elles seront utilisées comme couches<br />

<strong>de</strong> base, il ne faudra le faire que pour <strong>de</strong>s<br />

chaussées à faible trafic.<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> formules<br />

Pour l'instant seulement quatre formules ont été<br />

étudiées au Laboratoire <strong>de</strong> Blois, répondant aux<br />

besoins immédiats <strong>de</strong>s maîtres d'oeuvre.<br />

Trois <strong>de</strong> ces formules sont élaborées à base <strong>de</strong> granulats<br />

provenant <strong>de</strong> la carrière <strong>de</strong> Tripleville. Il<br />

96<br />

Rc (bar)<br />

30<br />

20<br />

10<br />

-<br />

-<br />

-<br />

+ 5 % <strong>de</strong> lait ier a 80 à 100 /<br />

/<br />

S<br />

/<br />

/<br />

/<br />

•<br />

•<br />

y"<br />

/<br />

/<br />

/<br />

/<br />

/<br />

s<br />

*<br />

/<br />

/<br />

<<br />

/<br />

/<br />

/<br />

/<br />

i<br />

/<br />

>


Formule<br />

Composition<br />

— Granulats<br />

— Liant (par rapport<br />

granulats secs)<br />

0/14 - 35 - 64<br />

A<br />

Gravillon 6.3/14 35 %<br />

Sable 0/6,3 50 %<br />

Sable broyé <strong>de</strong> Loire<br />

(18 % < 80 p.) 15 %<br />

Bitume 40/50<br />

ou 20/30 5.0 %<br />

Utilisation Reprofilage et épaulement<br />

<strong>de</strong> chaussées<br />

sous couche <strong>de</strong> base<br />

Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise en<br />

œuvre<br />

Couche d'accrochage<br />

<strong>de</strong> 300 à 400 g/m*<br />

d'émulsion aci<strong>de</strong><br />

Finisseur ou niveleuse<br />

Références Reprofilage et renforcement<br />

du CD 104<br />

(Loiret) en 1971 et<br />

1972<br />

—une autre formule 0/20 - 53 - 68 4<br />

, dénommée D<br />

a été étudiée à partir <strong>de</strong> granulats <strong>de</strong> la carrière<br />

<strong>de</strong> Neuvy-en-<strong>Beauce</strong>. Elle a été appliquée sur le<br />

CD 22 (Loiret), <strong>de</strong>s PK 16,700 à 22,900 du 25-8<br />

au 6-10-1971.<br />

La définition <strong>de</strong> ces formules est donnée dans le<br />

tableau IX, les courbes granulométriques étant rappelées<br />

sur la figure 14.<br />

Résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

<strong>Le</strong>s principaux résultats d'étu<strong>de</strong>s obtenus en laboratoire<br />

sur ces formules sont résumés dans le<br />

tableau X. Dans un souci <strong>de</strong> simplification, on a<br />

donné seulement les principaux résultats obtenus à<br />

18 "C et pour le bitume du 20/30 qui est généralement<br />

conseillé.<br />

Ces formules pour routes à trafic moyen ne sont<br />

pas tout à fait conformes à la « Directive pour la<br />

réalisation <strong>de</strong>s assises <strong>de</strong> chaussées en graves-bitume<br />

et sables-bitume », car celle-ci a été publiée bien<br />

après leur étu<strong>de</strong>, en septembre 1972.<br />

Par suite, il paraît nécessaire <strong>de</strong> faire les remarques<br />

importantes ci-après :<br />

Choix du dosage en bitume<br />

<strong>Le</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> laboratoire ont montré que la porosité<br />

du <strong>calcaire</strong> et l'excellente adhésivité du couple<br />

<strong>calcaire</strong>/bitume entraînent une absorption du liant<br />

d'où la nécessité d'augmenter la teneur <strong>de</strong> ce<br />

<strong>de</strong>rnier.<br />

TABLEAU IX<br />

Formules et leurs utilisations<br />

0/14 - 40 - 74<br />

B<br />

Gravillon 6,3/14 39 %<br />

Sable 0/6.3 61 %<br />

Bitume 20/30<br />

ou 40/50 • 4,0 %<br />

Fondation <strong>de</strong> chaussées<br />

à faible trafic et<br />

épaulement <strong>de</strong><br />

chaussées à trafic<br />

moyen<br />

Couche d'accrochage<br />

<strong>de</strong> 300 à 400 g/m*<br />

Finisseur ou niveleuse<br />

Cette formule tient<br />

compte <strong>de</strong>s excé<strong>de</strong>nts<br />

<strong>de</strong> production <strong>de</strong> carrières<br />

0/20 - 50 - 67<br />

C<br />

Gravillon 14/20 30 %<br />

Gravillon 6,3/14 20 %<br />

Sable 0/6,3 30 %<br />

Sable broyé <strong>de</strong> Loire<br />

(18 % < 80 n) 20 %<br />

Bitume 20/30 4,2 %<br />

Fondation <strong>de</strong> chaussées<br />

à faible et moyen<br />

trafic, épaulement <strong>de</strong><br />

chaussées à fort trafic<br />

Couche d'accrochage<br />

<strong>de</strong> 300 à 400 g/m*<br />

Finisseur à table vibrante<br />

Renforcement <strong>de</strong> la<br />

RN 826 (Loiret) en<br />

1971<br />

TABLEAU X<br />

0/20 - 53 - 68<br />

D<br />

Gravillon 14/20 30 %<br />

Gravillon 6,3/14 25 %<br />

Sable 0/6,3 20 %<br />

Sable broyé <strong>calcaire</strong><br />

(18 % < 80 u) 25 %<br />

Bitume 20/30 4.5 %<br />

Couche <strong>de</strong> fondation<br />

<strong>de</strong> chaussées à faible<br />

et moyen trafic, épaulement<br />

<strong>de</strong> chaussées à<br />

trafic important<br />

Couche d'accrochage<br />

<strong>de</strong> 300 à 400 g/m*<br />

Finisseur à table vibrante<br />

Renforcement du CD<br />

22 (Loiret) en 1971<br />

Principaux résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> laboratoire<br />

Graves - bitume<br />

Caractéristiques<br />

géométriques<br />

0/14 - 35<br />

64<br />

A<br />

0/14 - 40<br />

74<br />

B<br />

0/20 - 50<br />

67<br />

C<br />

0/20 - 53<br />

68<br />

D<br />

Densité à la<br />

balance<br />

hydrostatique<br />

(g/cm*) 2,126 2.086 2,189 2,133<br />

Compacité 85,6 82,7 86,6 84.8<br />

Résistance<br />

mécanique (bar)<br />

à la compression<br />

« R » 135,2 99,8 121,7 123,1<br />

après immersion<br />

« r » 80,0 47,3 88,0 69,2<br />

Rapport ~ 0,59 0,47 0,54 0,56<br />

à la traction<br />

(essai brésilien) 29,8 18,5 24,7 25,6<br />

97


Fig. 16 - Coupe d'un prélèvement<br />

<strong>de</strong> graves-bitume ayant subi sept<br />

mois <strong>de</strong> circulation d'un trafic <strong>de</strong><br />

2 500 véhicules par jour, dont 15%<br />

<strong>de</strong> poids lourds.<br />

98


Choix <strong>de</strong> la classe <strong>de</strong> bitume<br />

<strong>Le</strong> bitume dur 20/30 permet :<br />

— une amélioration <strong>de</strong>s résistances mécaniques,<br />

bien appréciable en saison chau<strong>de</strong>,<br />

— une meilleure régidification du couple filler/<br />

bitume compensant la faiblesse du dosage en<br />

filler,<br />

— une amélioration du module <strong>de</strong> déformation,<br />

d'une part à basse température et à court temps<br />

<strong>de</strong> charge (supports flexibles), et d'autre part à<br />

haute température et à long temps <strong>de</strong> charge<br />

(stationnement),<br />

— une amélioration <strong>de</strong> la résistance à l'attrition<br />

d'un matériau relativement tendre, en particulier<br />

par temps chaud,<br />

—- une amélioration <strong>de</strong> la puissance <strong>de</strong> renforcement<br />

<strong>de</strong>s mélanges bitumineux,<br />

— une meilleure résistance à l'orniérage particulièrement<br />

appréciable pendant les premières heures<br />

<strong>de</strong> mise en circulation,<br />

— une réduction <strong>de</strong>s déflexions.<br />

Essais à l'orniéreur<br />

La grave-bitume 0/20 - 50 - 67 a été soumise à<br />

<strong>de</strong>s essais à l'orniéreur type « Atelier <strong>de</strong> prototypes<br />

d'Angers », d'une part <strong>de</strong> façon directe, d'autre<br />

part avec intercalation après passage <strong>de</strong> 24 h<br />

à l'orniéreur (environ 90 000 aller et retour)<br />

d'un cycle <strong>de</strong> gel-dégel répondant à la définition<br />

suivante :<br />

/ — imbibition 24 h<br />

[ — stabilisation 24 h<br />

in fni« ) — <strong>de</strong>scente à — 10 °C 24 h<br />

j — montée à + 10 °C 24 h<br />

| — remise à l'ambiance et passage<br />

\ à l'orniéreur.<br />

<strong>Le</strong>s dallettes d'essai, mesurant 50 x 18 sur 10 cm<br />

d'épaisseur, avaient été découpées sur le chantier<br />

<strong>de</strong> la RN 826 dans le Loiret.<br />

<strong>Le</strong>s résultats obtenus ont été résumés <strong>de</strong> façon<br />

schématique dans le tableau XI.<br />

Au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> définition actuelle <strong>de</strong> la précision <strong>de</strong><br />

l'essai, on ne peut pas dire que les résultats soient<br />

slgnificativement différents.<br />

La figure 15 montre l'aspect, en fin d'essai, <strong>de</strong><br />

dallettes soumises à un million environ d'aller et<br />

retour (cycle d'orniéreur), l'une sans gel et l'autre<br />

avec dix cycles <strong>de</strong> « gel-dégel ».<br />

TABLEAU XI<br />

Résultats schématiques sur le comportement à l'orniéreur<br />

Désignation <strong>de</strong>s essais Directs<br />

Nombre <strong>de</strong> cycles<br />

atteint<br />

Profon<strong>de</strong>ur moyenne<br />

<strong>de</strong> l'ornière (cm)<br />

Commentaires<br />

1 000000<br />

0,48<br />

Avec cycles<br />

gel - dégel<br />

1 000 000<br />

0,65<br />

Il apparaît que les compacités obtenues <strong>de</strong> 82,7 à<br />

86,6 % sont faibles, mais la mesure <strong>de</strong> la masse<br />

volumique apparente du <strong>calcaire</strong> est délicate. Certains<br />

rapprocheront cette observation <strong>de</strong>s bas rapports<br />

immersion-compression <strong>de</strong> 0,47 à 0,59 (quoique<br />

dans la fourchette <strong>de</strong>s résultats observés en<br />

général sur les graves-bitume) pour émettre <strong>de</strong><br />

sérieux doutes quant à la tenue <strong>de</strong> telles formules<br />

à l'eau ou au gel. Ils ajouteront comme arguments<br />

la porosité et la gélivité <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong><br />

<strong>calcaire</strong>s.<br />

Il ne faudrait pas oublier toutefois que ces arguments<br />

sont tirés à partir d'essais <strong>de</strong> laboratoire,<br />

et mal adaptés au problème <strong>de</strong>s graves-bitume.<br />

Même dans l'absolu, il apparaît souvent que les<br />

résultats réels se montrent plus encourageants que<br />

ceux que laisseraient envisager les expérimentations<br />

<strong>de</strong> laboratoire. En effet, il ne faut pas<br />

oublier que la France bénéficie d'un climat tempéré<br />

et qu'il est très difficile <strong>de</strong> prévoir ce que<br />

sera la réalité à partir <strong>de</strong> résultats d'essais forcément<br />

très accélérés. En ce sens, les résultats obtenus<br />

à l'orniéreur, et l'on ne peut nier qu'ils sont<br />

très imparfaits, donnent peut-être une appréciation<br />

plus juste que <strong>de</strong>s faits.<br />

L'utilisation routière <strong>de</strong>s graves-bitume aux granulats<br />

<strong>calcaire</strong>s est pour l'instant trop récente<br />

pour qu'on puisse en tirer <strong>de</strong>s conclusions bien<br />

établies. On en dira seulement que les premières<br />

observations sont encourageantes.<br />

Pour le confirmer, la figure 16 donne l'aspect<br />

d'une dallette <strong>de</strong> graves-bitume en <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong> <strong>de</strong> formule 0/20 - 50 - 67 (C) prélevée sur<br />

la RN 826 PK 20 après 7 mois <strong>de</strong> circulation<br />

<strong>de</strong> 2 500 véhicules/jour, dont 15 % <strong>de</strong> poids<br />

lourds. Malgré la faible protection d'un simple<br />

enduit superficiel, on peut observer qu'il n'y a<br />

aucune fissuration ou attrition <strong>de</strong>s granulats.<br />

99


100<br />

Problèmes<br />

<strong>de</strong>s essais<br />

<strong>de</strong> laboratoire<br />

J. BONNOT<br />

Adjoint au Chef du Département <strong>de</strong>s chaussées<br />

au Laboratoire central<br />

A VEC<br />

l'utilisation dans les couches <strong>de</strong> base <strong>de</strong><br />

chaussée du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> comme ma­<br />

tériau <strong>de</strong> chaussée, nous sommes en présence<br />

<strong>de</strong> granulats qui se trouvent à la limite inférieure<br />

<strong>de</strong>s spécifications pour ce que l'on peut appeler<br />

d'un terme un peu général la dureté, c'est-à-dire<br />

plus précisément, la résistance à la fragmentation<br />

et la résistance à l'attrition.<br />

Prenons comme exemple les valeurs qui nous ont<br />

été données hier après-midi. On nous a parlé <strong>de</strong><br />

valeurs <strong>de</strong> Los Angeles <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 30 pour un<br />

banc qui nous paraissait le plus dur dans la carrière.<br />

Cette valeur <strong>de</strong> 30 se place juste à la limite inférieure<br />

<strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s spécifications pour les<br />

différents matériaux <strong>de</strong> couche <strong>de</strong> base.<br />

Je pense d'ailleurs que c'est à peu près tout ce<br />

que l'on peut reprocher à ces <strong>calcaire</strong>s, puisque<br />

leur propreté semble maintenant convenable grâce<br />

aux métho<strong>de</strong>s d'élaboration que nous avons pu<br />

voir dans la <strong>de</strong>uxième carrière.<br />

<strong>Le</strong>ur nature minéralogique <strong>calcaire</strong>, par contre,<br />

est très favorable à l'utilisation pour un traitement<br />

par <strong>de</strong>s liants hydrauliques ou par <strong>de</strong>s liants<br />

hydrocarbonés, par suite <strong>de</strong> la bonne affinité <strong>de</strong><br />

ces liants pour une surface minérale <strong>de</strong> cette<br />

nature ; c'est donc un point favorable pour l'emploi<br />

<strong>de</strong> ces matériaux.<br />

<strong>Le</strong> principal problème qui se pose est <strong>de</strong> savoir,<br />

compte tenu du fait qu'on est à la limite inférieure<br />

<strong>de</strong>s spécifications du point <strong>de</strong> vue dureté,<br />

jusqu'à quel niveau <strong>de</strong> trafic on peut utiliser ces<br />

<strong>calcaire</strong>s et dans quelle nature d'assise.<br />

Pour examiner ce problème, il serait utile <strong>de</strong> voir<br />

ce qui peut se passer dans une chaussée sous<br />

l'effet du trafic lorsqu'on utilise un matériau trop<br />

tendre.<br />

Ceci sera valable non seulement pour les <strong>calcaire</strong>s<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, mais aussi pour d'autres <strong>calcaire</strong>s tendres<br />

ou d'autres matériaux tendres existant en France en<br />

général en quantités assez importantes.<br />

Examinons d'abord le cas du traitement aux liants<br />

hydrauliques.<br />

a) Prenons le cas d'une grave-laitier utilisée en<br />

renforcement sous circulation. La pério<strong>de</strong> où la<br />

résistance à la fragmentation et à l'attrition <strong>de</strong>s<br />

matériaux est la plus sollicitée se situe au moment<br />

<strong>de</strong> la première mise en circulation, donc une pério<strong>de</strong><br />

où le liant n'apporte absolument rien à la tenue<br />

du matériau. On a alors un risque important<br />

d'écrasement <strong>de</strong>s granulats sous le passage du<br />

trafic lourd, si ce trafic lourd est intense. Cet<br />

écrasement est facilité en présence d'eau, tout<br />

particulièrement si cette quantité d'eau est excessive,<br />

c'est-à-dire en cas d'intempéries. Des fines


sont créées du fait <strong>de</strong> cet écrasement. Ces fines<br />

peuvent faire perdre à la grave-laitier son caractère<br />

drainant, ce qui entraîne une perte <strong>de</strong> stabilité<br />

<strong>de</strong> la grave-laitier avec formation d'ornières<br />

dangereuses, une formation <strong>de</strong> boue en surface,<br />

défavorables à la tenue ultérieure <strong>de</strong> l'assise <strong>de</strong> la<br />

chaussée, puisque l'on trouvera, en surface, un<br />

matériau qui n'aura pas la même ;<br />

composition que<br />

dans la masse <strong>de</strong> la grave-laitier, donc qui aura<br />

<strong>de</strong>s résistances mécaniques bien plus faibles. Or<br />

la surface <strong>de</strong> la grave-laitier est soumise à <strong>de</strong>s<br />

sollicitations toutes particulières.<br />

Je ne vois aucun remè<strong>de</strong> à cet état <strong>de</strong> fait.<br />

Il est par contre certain qu'un tel matériau peut<br />

fort bien se comporter à la mise en œuvre s'il n'y<br />

a pas d'intempéries. Ceci peut faire illusion : si<br />

on a eu la chance <strong>de</strong> travailler une année où il<br />

n'y a pas eu <strong>de</strong> pluie, on sera tenté <strong>de</strong> conclure<br />

que les <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> se comportent parfaitement<br />

bien, même sous un trafic intense et, si<br />

une autre année <strong>de</strong>s intempéries se produisent,<br />

on aura <strong>de</strong>s catastrophes.<br />

b) Il y a un <strong>de</strong>uxième cas où la résistance à la<br />

fragmentation et à l'attrition est mobilisée, c'est<br />

au niveau <strong>de</strong>s fissures. Vous savez qu'au niveau<br />

<strong>de</strong>s fissures <strong>de</strong>s graves-ciment ou <strong>de</strong>s graves-laitier,<br />

il se produit au passage du trafic un transfert <strong>de</strong><br />

charge entre les dalles séparées par la fissure. Ce<br />

transfert <strong>de</strong> charge se traduit donc par la transmission<br />

d'une dalle à l'autre d'efforts par l'intermédiaire<br />

<strong>de</strong>s contacts <strong>de</strong>s granulats <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux faces<br />

<strong>de</strong> la fissure. Ce transfert d'efforts se fait très<br />

brutalement lorsque l'essieu passe <strong>de</strong> la dalle amont<br />

à la dalle aval, et donne donc naissance à <strong>de</strong>s<br />

chocs. Ces chocs se font très souvent en présence<br />

d'eau, si les fissures se sont transmises à la couche<br />

<strong>de</strong> surface, ce qui augmente le risque <strong>de</strong> fragmentation<br />

et d'attrition.<br />

S'il y a fragmentation et attrition <strong>de</strong>s lèvres <strong>de</strong>s<br />

fissures, le transfert <strong>de</strong> la charge va se faire <strong>de</strong><br />

moins en moins bien, et ceci risque d'entraîner<br />

une dégradation assez rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la chaussée au<br />

niveau <strong>de</strong>s fissures.<br />

Il y a cependant dans le cas <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong> un élément favorable, c'est que le coefficient<br />

<strong>de</strong> dilatation thermique <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s étant<br />

plus faible que celui d'autres matériaux, le risque<br />

d'apparition <strong>de</strong>s fissures sera moindre, leur largeur<br />

sera plus faible, le temps que ces fissures<br />

mettront à traverser la couche <strong>de</strong> surface sera<br />

plus long.<br />

<strong>Le</strong> remè<strong>de</strong> est assez facile à trouver, du moins<br />

du simple point <strong>de</strong> vue technique, c'est l'augmentation<br />

<strong>de</strong> l'épaisseur <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> roulement.<br />

On pourrait concevoir d'utiliser <strong>de</strong>s matériaux un<br />

peu en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s spécifications du point <strong>de</strong> vue<br />

dureté en augmentant l'épaisseur <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong><br />

roulement : ceci permettant surtout <strong>de</strong> repousser<br />

un délai qui est peut-être très éloigné <strong>de</strong> la transmission<br />

<strong>de</strong> la fissure à travers l'enrobé.<br />

c) Enfin, il y a une autre zone où la dureté et<br />

la résistance à la fragmentation du granulai sont<br />

sollicitées dans une grave-laitier : c'est à l'interface<br />

couche <strong>de</strong> surface-couche <strong>de</strong> base.<br />

Il y a à ce niveau une différence brutale du module<br />

du matériau puisqu'on a en général, surtout par<br />

temps chaud, un module plus faible dans la couche<br />

<strong>de</strong> roulement en béton bitumineux que dans la<br />

grave-laitier. Cette brusque discontinuité <strong>de</strong> module<br />

peut se traduire sous l'effet <strong>de</strong>s charges par<br />

un décollement <strong>de</strong> l'enrobé <strong>de</strong> la grave-laitier. A ce<br />

niveau, le décollement est très défavorable parce<br />

qu'il peut permettre une circulation horizontale<br />

<strong>de</strong> l'eau qui a pu entrer, par exemple, par les<br />

fissures, et il conduit généralement à une attrition<br />

particulièrement sensible lorsque la couche <strong>de</strong> surface<br />

est peu épaisse, car dans ce cas les sollicitations<br />

horizontales, donc les cisaillements sont<br />

importants à l'interface, et la surface <strong>de</strong> la gravelaitier<br />

est soumise à <strong>de</strong>s chocs verticaux plus<br />

intenses. De plus, si la couche <strong>de</strong> roulement n'est<br />

pas parfaitement imperméable, et c'est souvent le<br />

cas, tout particulièrement si la couche <strong>de</strong> roulement<br />

est peu épaisse, ces sollicitations se feront<br />

en présence d'eau. Il peut alors se produire un<br />

écrasement <strong>de</strong>s granulats et la formation <strong>de</strong> boue<br />

à la surface <strong>de</strong> la grave-laitier sur une épaisseur<br />

<strong>de</strong> 1 à 2 cm.<br />

L'apparition <strong>de</strong> cette boue se traduit ensuite par<br />

une dépression grossièrement circulaire, avec fissuration<br />

<strong>de</strong> l'enrobé. Par les fissures sort cette<br />

boue qui est, en général, d'une couleur assez verdâtre<br />

et c'est ce qu'on appelle le phénomène <strong>de</strong>s<br />

« boues vertes ». Il faut tout <strong>de</strong> même dire que,<br />

dans ce phénomène <strong>de</strong>s boues vertes qu'on explique<br />

<strong>de</strong> la façon dont je viens <strong>de</strong> parler, le granulat<br />

n'est pas le seul responsable, loin <strong>de</strong> là. Il n'est<br />

pas le seul à s'écraser, il y a également le laitier<br />

granulé lui-même. La preuve nous est donnée par<br />

un certain nombre d'exemples <strong>de</strong> boues vertes sur<br />

<strong>de</strong>s chaussées dans lesquelles la grave-laitier avait<br />

été constituée avec <strong>de</strong>s granulats <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s carrières<br />

particulièrement durs.<br />

Mais je pense que le risque est quand même accentué<br />

si le granulat est un peu limité du point <strong>de</strong><br />

vue dureté.<br />

<strong>Le</strong> remè<strong>de</strong>, là aussi, pourrait se trouver dans une<br />

augmentation <strong>de</strong> l'épaisseur <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> surface.<br />

Voilà donc dans le cas <strong>de</strong>s graves traitées aux<br />

liants hydrauliques, les trois situations où la dureté<br />

<strong>de</strong>s matériaux est particulièrement sollicitée.<br />

Passons maintenant au cas <strong>de</strong>s graves-bitume.<br />

On peut dire que pour les graves-bitume la situation<br />

est à certains égards plus favorable. Il n'y a<br />

101


d'abord pas ce risque d'écrasement <strong>de</strong>s granuláis<br />

dès le début <strong>de</strong> la mise en circulation, puisque<br />

d'une part il n'y a pas d'eau, et d'autre part la<br />

mise en circulation ne se fait que lorsque le liant<br />

a déjà durci par le refroidissement. Donc le risque<br />

<strong>de</strong> cette première phase est supprimé.<br />

Il y a aussi suppression du risque d'évolution <strong>de</strong>s<br />

fissures <strong>de</strong> retrait, puisque ces fissures <strong>de</strong> retrait<br />

n'existent pas dans les graves-bitume.<br />

Il n'y a également pas discontinuité du module<br />

entre la couche <strong>de</strong> roulement et la couche <strong>de</strong> base,<br />

puisque pratiquement il s'agit presque du même<br />

matériau, donc pas <strong>de</strong> risque particulier au niveau<br />

<strong>de</strong> l'interface.<br />

Par contre, il y a un élément défavorable pour<br />

les graves-bitume, c'est que l'attrition n'est certainement<br />

pas parfaitement supprimée dans la<br />

masse du matériau, particulièrement par temps<br />

chaud, lorsque le bitume a une viscosité faible.<br />

Dans ces conditions, la stabilité du matériau<br />

résulte en très gran<strong>de</strong> partie du frottement interne<br />

du squelette ; l'usure du granulat peut donc apparaître<br />

et il peut y avoir un phénomène d'attrition<br />

qui, par contre, élément favorable, ne se fait pas<br />

en principe en présence d'eau.<br />

Cette attrition, cette usure peut avoir comme effet<br />

une diminution <strong>de</strong> l'angularité apparente du matériau<br />

et à nouveau une réapparition d'un risque<br />

Í d'orniérage.<br />

On peut signaler également que cet effet d'usure<br />

et-' <strong>de</strong> fragmentation réapparaît aussi au moment<br />

du compactage lorsque le bitume est très peu<br />

visqueux.<br />

Par l'utilisation d'un bitume 20/30 on peut certainement<br />

repousser le seuil où le risque d'attrition<br />

réapparaît dans les graves-bitume. C'est peut-être<br />

l'un <strong>de</strong>s motifs qui vous ont poussés, à Blois, à<br />

utiliser ces bitumes 20/30, comme on a pu le<br />

voir hier après-midi.<br />

Ces phénomènes ayant été décrits, que peut-on<br />

faire pour essayer <strong>de</strong> déterminer jusqu'à quel<br />

niveau <strong>de</strong> trafic et jusqu'à quel niveau dans la<br />

chaussée on peut utiliser ces matériaux ?<br />

Il faut bien reconnaître qu'on ne sait malheureusement<br />

pas étudier ces problèmes en laboratoire.<br />

<strong>Le</strong>s essais classiques sont tout à fait inopérants.<br />

Ce n'est pas parce qu'on a une bonne résistance<br />

à la compression simple en grave-bitume ou gravelaitier<br />

que le matériau résistera à l'attrition ou<br />

à la fragmentation. Ce sont <strong>de</strong>ux choses différentes<br />

! De même, les essais <strong>de</strong> module, les essais<br />

<strong>de</strong> fatigue ne répon<strong>de</strong>nt pas du tout au problème.<br />

L'essai d'orniérage dont M. Pitot nous a parlé<br />

tout à l'heure, à mon avis n'est pas un essai<br />

102<br />

d'attrition, ce n'est pas non plus un essai <strong>de</strong><br />

résistance aux chocs puisque c'est un essai lent,<br />

c'est un essai dans lequel la charge sur la roue<br />

est faible. A mon avis il n'est pas probant pour<br />

le problème qui nous intéresse.<br />

La seule façon <strong>de</strong> résoudre le problème au laboratoire<br />

serait <strong>de</strong> disposer d'un véritable manège<br />

<strong>de</strong> fatigue qui reproduirait à l'échelle réelle les<br />

sollicitations qui se produisent. Comme on ne<br />

dispose pas encore à l'heure actuelle d'un tel<br />

manège, je crois que la seule solution est l'expérimentation<br />

sur chaussées, l'observation <strong>de</strong>s chaussées<br />

qui ont déjà été faites. Il serait tout à fait<br />

nécessaire en particulier, <strong>de</strong> faire une campagne<br />

<strong>de</strong> carottages sur les chaussées en grave-laitier qui<br />

ont déjà été réalisées avec du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />

Je pense tout particulièrement au renforcement <strong>de</strong><br />

la RN 20, puisqu'il s'agit là d'une utilisation <strong>de</strong><br />

ces ^matériaux limites sur une chaussée à trafic<br />

très lourd. Ces carottages permettraient <strong>de</strong> voir<br />

quel est l'état <strong>de</strong> l'interface couche <strong>de</strong> roulement -<br />

couche <strong>de</strong> base. Des carottages sur les fissures permettraient<br />

également <strong>de</strong> voir comment évoluent<br />

les faces <strong>de</strong>s fissures. On ferait <strong>de</strong> même sur les<br />

chaussées en grave-bitume.<br />

Une autre action <strong>de</strong>vrait être menée sur la qualité<br />

du matériau.<br />

On peut considérer que les métho<strong>de</strong>s d'élaboration<br />

<strong>de</strong>s granuláis utilisées actuellement sont assez bien<br />

adaptées à l'utilisation du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> en<br />

couche <strong>de</strong> base <strong>de</strong> chaussée à trafic faible ou<br />

moyen. Mais pour utiliser ces matériaux avec sécurité<br />

pour <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> trafic plus élevés, je<br />

pense qu'il faudrait encore progresser.<br />

Une caractéristique générale du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

est son hétérogénéité. Mais il y a cependant dans<br />

cette formation <strong>de</strong>s bancs <strong>de</strong> matériaux durs et<br />

<strong>de</strong> tels matériaux pourraient être utilisables même<br />

avec <strong>de</strong>s trafics relativement élevés.<br />

Je pense qu'il faudrait essayer <strong>de</strong> rechercher s'il<br />

existe <strong>de</strong>s gisements où ces bancs sont particulièrement<br />

développés, ensuite qu'il faudrait utiliser<br />

les métho<strong>de</strong>s d'extraction et d'élaboration <strong>de</strong> ces<br />

granuláis permettant d'être sûrs que dans les matériaux<br />

finis on n'a que <strong>de</strong>s matériaux provenant<br />

<strong>de</strong> ces bancs durs, afin <strong>de</strong> pouvoir éliminer les<br />

autres matériaux.<br />

Enfin, une autre action à mener serait <strong>de</strong> mettre<br />

au point <strong>de</strong>s formules <strong>de</strong> graves-bitume un peu<br />

plus élaborées que celles qui ont été mises au<br />

point jusqu'ici, qui visaient surtout les couches<br />

<strong>de</strong> fondation. Il faudrait mettre au point <strong>de</strong>s formules<br />

mieux adaptées à <strong>de</strong>s graves-bitume pour<br />

couches <strong>de</strong> base, c'est-à-dire en particulier plus<br />

riches en filler.


<strong>Le</strong>s recherches<br />

à entreprendre<br />

J. BERTHIER<br />

Directeur <strong>de</strong>s Laboratoires régionaux<br />

J E<br />

crois utile <strong>de</strong> faire part <strong>de</strong> mon avis sur<br />

les recherches à entreprendre sur l'utilisation<br />

du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> comme granulat.<br />

Cette utilisation présente un intérêt économique<br />

certain pour la région et il faut faire tout ce que<br />

nous pouvons pour la favoriser, mais pas dans<br />

n'importe quelles conditions, parce que, sinon, on<br />

risquerait <strong>de</strong>s erreurs qui nuiraient définitivement<br />

au développement <strong>de</strong>s techniques décrites ce matin.<br />

C'est la raison pour laquelle il me semble tout à<br />

fait essentiel <strong>de</strong> prévoir dans les prochaines années<br />

un programme <strong>de</strong> recherches et <strong>de</strong> constatations<br />

sur ce matériau.<br />

Ces recherches et ces constatations <strong>de</strong>vraient notamment<br />

porter sur les points suivants :<br />

— il faudrait, à mon avis, tout d'abord avoir une<br />

information statistique beaucoup plus complète sur<br />

les caractéristiques <strong>de</strong>s différents bancs <strong>de</strong>s matériaux.<br />

Dans les rapports que j'ai lus et qui ont<br />

été présentés ce matin, on ne voit jamais très<br />

clairement s'il s'agit <strong>de</strong> résultats moyens sur toute<br />

une carrière ou s'il s'agit <strong>de</strong> résultats sur les<br />

meilleurs bancs. Il faudrait essayer <strong>de</strong> bien analyser<br />

les matériaux banc par banc et <strong>de</strong> façon<br />

aussi complète que possible, c'est-à-dire avec toute<br />

une série d'essais <strong>de</strong> laboratoire, notamment <strong>de</strong>s<br />

essais au gel qui paraissent avoir été très peu<br />

effectués jusqu'à maintenant ;<br />

— le second thème <strong>de</strong> recherche qui me paraît<br />

être important est l'analyse <strong>de</strong> l'évolution du matériau<br />

à l'intérieur <strong>de</strong>s installations <strong>de</strong> fabrication.<br />

En particulier, il faudrait essayer d'avoir <strong>de</strong>s idées<br />

plus précises que celles qu'on a actuellement sur<br />

le raffinage en dureté, c'est-à-dire sur la disparition<br />

au fur et à mesure <strong>de</strong>s étages <strong>de</strong> concassage<br />

<strong>de</strong>s matériaux les plus tendres, et <strong>de</strong> voir en<br />

particulier quels sont les types <strong>de</strong> concasseurs qui<br />

sont les mieux adaptés pour améliorer la dureté ;<br />

il faudrait parallèlement étudier le raffinage en propreté,<br />

c'est-à-dire l'évolution <strong>de</strong> la propreté (caractérisée<br />

par exemple par l'essai d'équivalent <strong>de</strong><br />

sable) au fur et à mesure que l'on lave, que l'on<br />

concasse, que l'on relave, etc.<br />

Sur ces <strong>de</strong>ux points, les métho<strong>de</strong>s qui ont été utilisées<br />

par M. Maldonado et par M. Archimbault<br />

sur un certain nombre <strong>de</strong> carrières m'ont paru<br />

vraiment très intéressantes et ont permis <strong>de</strong> faire<br />

progresser d'une façon très sensible ces installations<br />

<strong>de</strong> carrière.<br />

En ce qui concerne les traitements, je crois comme<br />

l'a indiqué M. Bonnot, qu'il serait bon <strong>de</strong> reprendre<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> formulation d'une façon plus<br />

complète et en essayant <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières<br />

directives du SETRA dans ce domaine.<br />

Il faudrait également faire un très gros effort <strong>de</strong><br />

constatations sur chantier. En matière <strong>de</strong> fabrication<br />

et <strong>de</strong> mise en œuvre, les chantiers actuels<br />

me paraissent tout à fait convenir et il n'y a pas<br />

besoin qu'ils portent sur <strong>de</strong>s routes très circulées<br />

103


pour faire un certain nombre d'observations. En<br />

particulier pour les traitements au laitier, il serait<br />

particulièrement intéressant <strong>de</strong> voir en pério<strong>de</strong><br />

pluvieuse si oui ou non il y a un problème, puisque<br />

actuellement c'est vraiment une question que<br />

se posent beaucoup d'ingénieurs.<br />

Après la mise en œuvre <strong>de</strong>s matériaux, il me semblerait<br />

très utile <strong>de</strong> suivre <strong>de</strong>s planches d'essai<br />

qui, elles, <strong>de</strong>vraient être placées sur <strong>de</strong>s chaussées<br />

très circulées parce que sinon on ne verrait rien<br />

avant <strong>de</strong> nombreuses années. Sur <strong>de</strong> telles planches<br />

d'essai, il faudrait suivre le comportement du<br />

matériau pendant plusieurs années et, notamment :<br />

— pour les graves-bitume, suivre <strong>de</strong> près l'évolution<br />

granulométrique, l'attrition et le fluage qui<br />

peuvent en résulter,<br />

—• pour les matériaux traités au ciment ou au<br />

laitier, suivre la résistance et le comportement<br />

<strong>de</strong>s fissures pour voir si, comme l'a indiqué<br />

M. Bonnot, on a un risque d'attrition aux fissures<br />

et une évolution défavorable <strong>de</strong> ces fissures,<br />

— également se poser pour les graves traitées au<br />

laitier le problème <strong>de</strong> la tenue <strong>de</strong> bicouches sur<br />

<strong>de</strong> tels matériaux pour les chaussées pas très circulées.<br />

Je pense que pour étudier l'ensemble <strong>de</strong> ces points,<br />

il ne faudrait pas laisser le Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

104<br />

seul face à <strong>de</strong>s problèmes qui sont très difficiles<br />

et qu'il faudrait essayer <strong>de</strong> mobiliser au maximum<br />

les spécialistes <strong>de</strong> notre réseau <strong>de</strong> laboratoires et<br />

du SETRA.<br />

Pour ce qui me concerne, je serais très partisan<br />

d'organiser ce programme <strong>de</strong> recherches et que,<br />

pour en suivre l'exécution, on crée <strong>de</strong>ux groupes<br />

<strong>de</strong> travail :<br />

— le premier pourrait s'attacher aux problèmes<br />

<strong>de</strong> géologie, d'exploitation <strong>de</strong>s carrières et d'élaboration<br />

<strong>de</strong>s granulats,<br />

— le second s'attacherait au problème <strong>de</strong> traitement<br />

<strong>de</strong>s matériaux et <strong>de</strong> mise en œuvre sur<br />

la chaussée.<br />

Ces groupes <strong>de</strong> travail auraient comme mission :<br />

— <strong>de</strong> définir un programme <strong>de</strong> travail,<br />

— d'analyser et <strong>de</strong> critiquer tous les résultats<br />

obtenus, d'essayer d'en tirer <strong>de</strong>s conclusions et<br />

d'en dégager <strong>de</strong>s règles d'emploi, pour lesquelles<br />

je souhaite qu'on ne pense pas qu'aux renforcements<br />

<strong>de</strong>s chaussées extrêmement circulées et à<br />

la mise en œuvre sous circulation, mais aussi aux<br />

routes départementales et à toute la voirie communale<br />

qui constituent un poste important du travail<br />

<strong>de</strong>s ingénieurs.


Commentaires<br />

généraux<br />

B. FAUVEAU<br />

Chef <strong>de</strong> la Division <strong>de</strong>s Chaussées<br />

au SETRA<br />

A<br />

AVANT d'ouvrir la discussion je voudrais<br />

faire quelques remarques tout à fait générales.<br />

Une chaussée comporte <strong>de</strong>s couches différentes,<br />

<strong>de</strong>puis la surface, la base, puis la fondation,<br />

en allant du haut vers le bas, qui sont soumises<br />

à l'action du trafic et aux actions climatiques.<br />

Pour caractériser les conditions disons d'environnement<br />

d'une couche, il faut connaître sa situation<br />

dans la chaussée, l'importance du trafic lourd, la<br />

nature du sol support et les conditions <strong>de</strong> drainage,<br />

la rigueur moyenne <strong>de</strong>s hivers et enfin les conditions<br />

pluviométriques. <strong>Le</strong>s efforts auxquels doit<br />

résister une couche <strong>de</strong> chaussée sont <strong>de</strong>s efforts<br />

alternés, <strong>de</strong>s efforts verticaux mais aussi <strong>de</strong>s efforts<br />

<strong>de</strong> cisaillement pour la partie supérieure <strong>de</strong> la<br />

chaussée, et pas simplement pour la couche <strong>de</strong><br />

surface. L'eau bien entendu joue un rôle fondamental<br />

dans le comportement <strong>de</strong> la chaussée.<br />

Je ferai une petite analogie avec la géologie, ce<br />

dont on nous a parlé hier. On nous a parlé d'altérations<br />

je crois cryoclastiques, c'est le terme <strong>de</strong>s<br />

géologues, ce qui, vu sous l'angle <strong>de</strong> la chaussée,<br />

serait l'action du gel et d'altérations par solifluxion,<br />

qui serait disons par analogie (mais il<br />

faut se méfier bien sûr <strong>de</strong>s analogies) la résistance<br />

à l'attrition. Ce qui se passe sur le plan géologie<br />

disons en quelques dizaines <strong>de</strong> milliers d'années<br />

(je ne sais pas exactement, les géologues sont<br />

beaucoup plus compétents que moi pour le dire)<br />

se passe sur la route en quelques années, mais<br />

bien entendu <strong>de</strong> façon très différente.<br />

De même, il y a <strong>de</strong>s différences importantes entre<br />

ce qui va se passer sur la route en quelques années<br />

et ce que vous constatez par <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> laboratoire<br />

qui durent quelques heures ou quelques jours.<br />

Une <strong>de</strong>uxième remarque, qui est une évi<strong>de</strong>nce, est<br />

que les granulats constituent <strong>de</strong> 80 à 100 % <strong>de</strong><br />

toutes les couches <strong>de</strong> chaussées, que ces couches<br />

<strong>de</strong> chaussées soient traitées ou non.<br />

La qualité du granulat conditionne directement<br />

aussi bien la qualité <strong>de</strong> la chaussée que son coût,<br />

mais les sources d'approvisionnement, par exemple,<br />

les gisements alluvionnaires <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong><br />

la Loire ou d'autres vallées ne sont pas illimités ;<br />

d'autre part, les caractéristiques que l'on <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

en particulier en matière <strong>de</strong> pour-cent <strong>de</strong> concassés<br />

ne peuvent pas toujours être économiquement obtenues.<br />

<strong>Le</strong>s sources d'approvisionnement en granulats en<br />

roches dures sont géographiquement localisées.<br />

L'utilisation <strong>de</strong> ces matériaux entraîne <strong>de</strong>s frais<br />

<strong>de</strong> transport qui grèvent lour<strong>de</strong>ment le prix du<br />

matériau rendu.<br />

Il apparaît donc à l'évi<strong>de</strong>nce nécessaire <strong>de</strong> faire<br />

<strong>de</strong>s efforts pour élargir le domaine d'emploi <strong>de</strong>s<br />

matériaux dits locaux.<br />

105


<strong>Le</strong>s traitements au laitier et au bitume permettent<br />

d'élargir le domaine d'emploi d'un granulat donné.<br />

Ils ne permettent pas, loin <strong>de</strong> là, d'utiliser n'importe<br />

quel matériau pour n'importe quel usage<br />

routier. Ce problème du choix <strong>de</strong>s sources d'approvisionnement<br />

doit être placé dans un contexte économique<br />

très général, voire politique, sans négliger<br />

les implications que cela peut avoir sur le plan<br />

local.<br />

On doit tenir compte <strong>de</strong> la nature du gisement,<br />

<strong>de</strong>s coûts d'exploitation, pour obtenir un matériau<br />

<strong>de</strong> qualité acceptable pour un emploi donné.<br />

En particulier, il faut tenir compte <strong>de</strong> l'importance<br />

<strong>de</strong> la découverte par rapport à la partie exploitable.<br />

Si on veut aller vers <strong>de</strong>s matériaux plus élaborés,<br />

en éliminant en particulier les éléments plus tendres,<br />

il faut <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> plus en plus compliqués,<br />

<strong>de</strong>s sealpages qui peuvent être faits au<br />

primaire puis au secondaire, <strong>de</strong>s lavages, et tout<br />

cela coûte cher et doit entrer en ligne <strong>de</strong> compte<br />

dans les comparaisons. Il faut également en matière<br />

<strong>de</strong> choix apprécier la durabilité qui est liée,<br />

non seulement à <strong>de</strong>s caractéristiques quasi instantannées<br />

avec ou sans cycle <strong>de</strong> gel, mais qui est<br />

fonction du comportement réel, sous trafic, en<br />

particulier en pério<strong>de</strong> hivernale et au printemps.<br />

En technique routière comme en beaucoup d'autres<br />

domaines, il n'y a pas <strong>de</strong> vérité absolue <strong>de</strong> choix<br />

qui s'impose d'une façon systématique, à partir<br />

uniquement <strong>de</strong> critères techniques. Je prends un<br />

exemple tout à fait fictif. Prenons une chaussée<br />

pour laquelle nous aurions 200 véhicules lourds<br />

par jour et supposons que nous ayons un matériau<br />

<strong>calcaire</strong> ayant un Deval humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 4,<br />

un Los Angeles inférieur à 30, mais assez voisin<br />

<strong>de</strong> ce chiffre, une certaine porosité (encore qu'il<br />

faille préciser la nature <strong>de</strong> la porosité), pour un<br />

coût <strong>de</strong> 40 F la tonne.<br />

Si nous avons en matériaux durs présentant toutes<br />

garanties, la même grave-laitier pour un prix <strong>de</strong><br />

42 F la tonne, personnellement je n'hésiterais pas,<br />

bien que cela coûte un peu plus cher, à prendre<br />

le matériau dur.<br />

Si, par contre, pour le même trafic <strong>de</strong> 200 véhicules<br />

lourds par jour, dans une région soumise à<br />

un climat pas trop rigoureux, supposons que le<br />

prix <strong>de</strong> la grave-laitier en matériaux <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong><br />

mêmes caractéristiques que dans l'exemple précé<strong>de</strong>nt<br />

soit <strong>de</strong> 28 F et celui <strong>de</strong> matériaux durs <strong>de</strong><br />

45 F, là encore, je n'hésiterais pas, je prendrais<br />

la solution utilisant les matériaux <strong>calcaire</strong>s, à<br />

condition bien entendu d'être sûr que les caractéristiques<br />

obtenues sont bien celles indiquées (en<br />

augmentant l'épaisseur <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> surface si<br />

nécessaire).<br />

106<br />

Si, par contre, la route supporte 600 ou 1000<br />

véhicules lourds par jour, il est probable qu'en<br />

l'état actuel <strong>de</strong> nos connaissances, je serais amené<br />

à choisir la solution la plus onéreuse.<br />

Parce qu'il faut bien voir qu'en matière <strong>de</strong> granulats,<br />

il ne faut pas penser uniquement à ce qui<br />

va se passer dans l'immédiat, mais que, si à long<br />

terme le matériau doit évoluer et se transformer<br />

en une sorte <strong>de</strong> bouillie, ce n'est plus un renforcement<br />

qu'il faudra faire plus tard, mais tout<br />

reprendre.<br />

Si on peut se permettre <strong>de</strong>s risques sur <strong>de</strong>s chaussées<br />

à trafic médiocre, à trafic faible, il y a certains<br />

risques qu'on ne peut pas prendre sur <strong>de</strong>s<br />

routes à trafic plus élevé sans avoir vraiment<br />

approfondi la connaissance que l'on peut avoir <strong>de</strong>s<br />

matériaux. On rejoint d'ailleurs ce que vient <strong>de</strong><br />

dire M. Berthier : à savoir qu'il est nécessaire et<br />

urgent d'entreprendre un programme <strong>de</strong> recherches.<br />

Pour notre discussion, il me paraît difficile je<br />

pense, <strong>de</strong> l'organiser en thèmes cloisonnés, c'est<br />

la raison pour laquelle nous avons préféré vous<br />

faire entendre l'ensemble <strong>de</strong>s exposés d'abord et<br />

ouvrir la discussion ensuite.<br />

Je vais ouvrir la discussion maintenant en commençant<br />

par le premier groupe <strong>de</strong> thèmes :<br />

« Choix <strong>de</strong>s gisements et élaboration <strong>de</strong>s granulats<br />

».<br />

Tout d'abord, il est nécessaire d'avoir une bonne<br />

connaissance du gisement et il semble que <strong>de</strong> ce<br />

côté-là, il y ait beaucoup à faire.<br />

J'ai personnellement été frappé par le fait que<br />

dans les carrières que nous avons pu voir, on<br />

n'avait pas l'air d'être sûr <strong>de</strong> ce qu'il y avait en<br />

<strong>de</strong>ssous. Or c'est un élément fondamental pour<br />

savoir si oui ou non on peut envisager une exploitation<br />

plus large du matériau.<br />

<strong>Le</strong>s problèmes d'hétérogénéité ont été largement<br />

évoqués :<br />

— l'hétérogénéité d'une carrière à l'autre,<br />

— puis dans une carrière donnée, l'hétérogénéité<br />

verticale et horizontale, en se posant <strong>de</strong>s questions<br />

: quelle est l'importance <strong>de</strong> la découverte ?<br />

l'importance exploitable ?<br />

— pour l'élaboration <strong>de</strong>s granulats, quel est le<br />

coût <strong>de</strong> l'opération ? Que faut-il faire ? Quelles<br />

sont les pertes ? Comment utiliser les matériaux<br />

qui sont rejetés pour l'usage le plus noble, que l'on<br />

envisage pour <strong>de</strong>s usages moins nobles, etc. ?<br />

Je pense que sur ce thème du choix du gisement<br />

et <strong>de</strong> l'élaboration <strong>de</strong>s granulats, nous pourrions<br />

commencer la discussion.


Synthèse<br />

<strong>de</strong> la discussion M. FAUVEAU a proposé que la discussion porte<br />

sur les cinq exposés, qui à son avis forment un<br />

tout, et qu'elle soit centrée autour <strong>de</strong> cinq<br />

thèmes principaux :<br />

1. choix du gisement,<br />

2. élaboration <strong>de</strong>s granulats,<br />

3. action <strong>de</strong>structrice du trafic et <strong>de</strong>s agents climatiques<br />

en rapport avec les appréciations faites en<br />

laboratoire,<br />

4. domaine d'emploi compte tenu <strong>de</strong>s différents types<br />

<strong>de</strong> traitements possibles,<br />

5. recherches à entreprendre.<br />

Au cours <strong>de</strong> la discussion l'ordre indiqué n'a pas été<br />

très bien suivi, néanmoins dans la synthèse ci-<strong>de</strong>ssous<br />

on a regroupé les éléments se rapportant à un même<br />

thème.<br />

107


108<br />

1. CHOIX D U G I S E M E N T<br />

Répondant à M. FATJVEATJ à propos du fait que les carriers ignorent ce qu'il y<br />

a en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s niveaux exploités, M. PRIMEL précise qu'une fiche d'étu<strong>de</strong> a été retenue<br />

pour le Laboratoire <strong>de</strong> Blois dans le cadre du groupe spécialisé <strong>de</strong> coordinationgranulats.<br />

Elle a pour objectif une étu<strong>de</strong> détaillée <strong>de</strong>s différents niveaux <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />

et une localisation <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> résistance suffisante et présentant <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

valables du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'homogénéité.<br />

M. LORAIN fait remarquer que 90 % <strong>de</strong> carrières sont ouvertes sur les pentes <strong>de</strong>s<br />

vallées là où la découverte est moins importante et le <strong>calcaire</strong> subaffleurant. <strong>Le</strong>s<br />

entreprises actuelles ont poursuivi l'exploitation <strong>de</strong> ces gisements qui présentent du<br />

fait <strong>de</strong> leur position <strong>de</strong>ux inconvénients :<br />

— l'altération superficielle est plus importante,<br />

— l'exploitation en profon<strong>de</strong>ur est gênée par la nappe phréatique.<br />

Il faudrait rechercher les zones favorables sur les plateaux pour ouvrir les nouvelles<br />

carrières.<br />

2. E L A B O R A T I O N D E S G R A N U L A T S<br />

Pour M. HOLEF, l'observation d'un stock <strong>de</strong> 40/70 montre la présence <strong>de</strong> blocs<br />

émoussés et <strong>de</strong> blocs à angles vifs, ce qui témoigne d'une hétérogénéité dans la<br />

dureté.<br />

M. ANGOT précise que les fourchettes du Deval humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2,4 à 4,5 et du Deval sec,<br />

<strong>de</strong> 5,5 à 8,8, ont été obtenues sur <strong>de</strong>s granulats non triés. Il indique que sur une<br />

production continue <strong>de</strong> trois mois, la fourchette du Deval humi<strong>de</strong> a été <strong>de</strong> 3,4 à 5,4.<br />

M. ARNOULD, au sujet <strong>de</strong> la teneur <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s à 96 % <strong>de</strong> carbonate, estime<br />

qu'il ne faut pas tirer <strong>de</strong> conclusions trop hâtives quant à l'utilisation <strong>de</strong>s concasseurs<br />

à percussion, sans avoir précisé la forme minéralogique <strong>de</strong> la silice et l'analyse<br />

chimique.<br />

M. SABOT soulève la question du coût du lavage du <strong>calcaire</strong>.<br />

M. AMIOT estime difficile <strong>de</strong> donner un chiffre sinon que l'investissement permet <strong>de</strong><br />

récupérer en gran<strong>de</strong> partie les produits <strong>de</strong> scalpage qui étaient auparavant mis à la<br />

décharge. A ce propos M. FAUVEAU prend note <strong>de</strong> ce que le <strong>calcaire</strong> lavé ne <strong>de</strong>vrait<br />

pas coûter plus cher aux maîtres d'oeuvre.<br />

M. HOLEF informe qu'il a constaté avec les matériaux <strong>de</strong> l'Aisne unie incompatibilité<br />

entre le <strong>calcaire</strong> et la silice <strong>de</strong>s gisements mixtes pour leur emploi dans les chaussées.<br />

M. CHAMPION reconnaît qu'il y a une insuffisance d'essais, mais souligne qu'il s'agit<br />

<strong>de</strong> moyennes ou <strong>de</strong> fourchettes <strong>de</strong> résultats.<br />

3. A C T I O N D E S T R U C T R I C E D U T R A F I C E T D E S A G E N T S C L I M A T I Q U E S<br />

M. SABOT pose la question <strong>de</strong> la différence <strong>de</strong> comportement sous le trafic entre un<br />

<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Deval humi<strong>de</strong> 4,5 et un <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Deval humi<strong>de</strong> 2,5.<br />

M. ARCHIMBAULT répond en partie à cette question en précisant qu'en 1968 sur la<br />

RN 57 (Haute-Saône) <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s ayant un Deval humi<strong>de</strong> voisin <strong>de</strong> 3 et une porosité<br />

<strong>de</strong> 4 à 6 % ont donné <strong>de</strong> mauvais résultats, alors qu'avec <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> Deval<br />

humi<strong>de</strong> voisin <strong>de</strong> 5 et une porosité inférieure à 2 %, il n'y a pas eu <strong>de</strong> problème.<br />

Une relation étroite apparaît entre les caractéristiques déterminées en laboratoire<br />

et la tenue sur chantier.


M. BEOSSARD précise qu'il connaît bien les chantiers visés par M. ARCHIMBAULT et<br />

qui avaient été réalisés en arrière-saison. Il ajoute qu'il a fait un chantier dans la<br />

même région avec les mêmes granulats <strong>calcaire</strong>s (ayant un Deval humi<strong>de</strong> inférieur<br />

à S et une porosité <strong>de</strong> 4 à 6 %), mais en juillet, pendant une pério<strong>de</strong> favorable, et<br />

son chantier s'est bien comporté. Il estime qu'il faut au moins 4 mois <strong>de</strong> prise <strong>de</strong>s<br />

graves-laitier avant le premier gel.<br />

M. PANET pense qu'il faut tenir compte <strong>de</strong>s conditions climatiques dans le Val <strong>de</strong><br />

Loire, qui sont plus clémentes qu'en Franche-Comté, et que par conséquent les spécifications<br />

peuvent être différentes tout en restant très pru<strong>de</strong>ntes.<br />

4. DOMAINE D'EMPLOI COMPTE TENU DES DIFFERENTS TYPES<br />

DE TRAITEMENTS POSSIBLES<br />

Pour ce qui est <strong>de</strong> la grave-laitier en <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, M. CHEZEAUD indique qu'on<br />

a une bonne stabilité à la mise en œuvre lorsque la teneur en eau du mélange est<br />

inférieure <strong>de</strong> 1 à 2 points à l'optimum Proctor modifié et qu'on utilise un laitier<br />

peu réactif.<br />

Par ailleurs il a constaté que, lorsque la grave-laitier arrive sur chantier et est<br />

immédiatement mise en œuvre et compactée avant une pluie abondante (orage), il<br />

n'y a pas <strong>de</strong> détérioration <strong>de</strong> la couche.<br />

M. CHEZEAUD souligne l'intérêt qu'il y a à revêtir la couche <strong>de</strong> grave-laitier d'enduit<br />

bicouche et à la laisser sous circulation durant un minimum <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux semaines<br />

avant <strong>de</strong> mettre le tapis d'enrobés, pour permettre une bonne stabilité mécanique<br />

entre la couche <strong>de</strong> béton bitumineux et la couche <strong>de</strong> grave-laitier.<br />

Sur la chaussée du chantier <strong>de</strong> la RN 20, en Eure-et-Loir, en 1971, il a été mis 8 cm<br />

<strong>de</strong> béton bitumineux, par contre dans le Loiret il a été mis en 1970, 4 à 6 cm <strong>de</strong><br />

béton bitumineux et, en 1971, 3 à 4 cm seulement.<br />

Pour ce qui est <strong>de</strong> la grave-bitume, M. BONNOT trouve un peu faible le rapport<br />

filler-bitume dans la formule mise en œuvre sur la RN 826.<br />

A son avis, cette formule est valable pour une couche <strong>de</strong> fondation <strong>de</strong> chaussée à<br />

fort trafic et pour <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> base sur chaussée à trafic faible Ou modéré. Pour<br />

<strong>de</strong>s chaussées plus circulées, il y aurait intérêt à augmenter la teneur en filler pour<br />

obtenir une compacité plus forte et une plus gran<strong>de</strong> résistance à la fatigue.<br />

Au sujet <strong>de</strong>s graves-bitume mises en œuvre sur la RN 826, M. HARLIN fait part<br />

<strong>de</strong>s résultats très positifs qui ont été obtenus au giratory et qui ont permis <strong>de</strong> voir,<br />

sur éprouvettes sciées, que les granulats n'étaient pas broyés durant l'opération <strong>de</strong><br />

compactage, même après <strong>de</strong>s essais prolongés jusqu'à obtenir 91,4 <strong>de</strong> compacité.<br />

M. FAUVEAU insiste sur l'importance <strong>de</strong> bien définir le type <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> et le traitement<br />

nécessaire pour une utilisation donnée. Il faut voir ce qui est raisonnable.<br />

5. RECHERCHES A ENTREPRENDRE<br />

Venant compléter le programme <strong>de</strong> recherches proposé par M. BERTHIER, à savoir :<br />

— l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'homogénéité <strong>de</strong>s gisements,<br />

— l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'élaboration <strong>de</strong>s granulats,<br />

— les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> formulation,<br />

— <strong>de</strong>s constatations sur chantiers réels,<br />

— <strong>de</strong>s planches expérimentales,<br />

<strong>de</strong>s actions complémentaires ont été proposées.<br />

M. BONNOT souhaite que soit suivi le comportement <strong>de</strong>s fissures afin <strong>de</strong> voir s'il y<br />

a attrition sous l'effet du trafic et <strong>de</strong> l'eau.<br />

109


M. DELOYE propose <strong>de</strong> faire le bilan <strong>de</strong>s analyses chimiques, mais en faisant <strong>de</strong><br />

l'exploitation minéralogique, <strong>de</strong> manière à déterminer les bancs qui contiennent <strong>de</strong><br />

la montmorillomite.<br />

M. PIKETTY souhaite <strong>de</strong>s constatations sur d'anciennes chaussées.<br />

DISCUSSION A PROPOS D E L A T R A V E R S E D E M E R<br />

Concernant les constatations faites lors du décaissement <strong>de</strong> la traverse <strong>de</strong> Mer,<br />

M. CHAMPION précise que cette section avait subi <strong>de</strong> nombreuses réparations, suite<br />

à <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> pose <strong>de</strong> canalisations diverses.<br />

Son état général était très mauvais, toutefois avec <strong>de</strong>s zones bonnes, puisque les<br />

déflexions très faibles dans celles-ci étaient <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 40/100. Ainsi dans cinq<br />

zones en macadam <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Beauee ayant plus <strong>de</strong> 40 ans d'âge on a trouvé<br />

65 - 70 - 31 - 10 et 28/100.<br />

M. FAUVEAU fait remarquer que les caractéristiques géotechniques <strong>de</strong>s granulats sont<br />

excellentes puisque le Deval humi<strong>de</strong> est <strong>de</strong> 5,4 et le Los Angeles <strong>de</strong> 22, il s'étonne<br />

<strong>de</strong> ce qu'il ait fallu enlever un matériau jugé bon.<br />

M. CHAMPION indique que les zones bonnes étaient les plus anciennes en <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />

Beauee et que les plus mauvaises étaient celles reprises <strong>de</strong>puis, lors <strong>de</strong> la construction<br />

<strong>de</strong>s réseaux divers avec <strong>de</strong>s matériaux très hétérogènes. Ces <strong>de</strong>rnières zones étaient<br />

les plus nombreuses, elles ont justifié un décaissement, ce qui a permis <strong>de</strong>s constatations<br />

dans les parties en bon état.<br />

<strong>Le</strong>s différences <strong>de</strong> qualité étaient d'ailleurs bien en concordance avec la variation<br />

<strong>de</strong>s déflexions mesurées préalablement.<br />

M. PIKETTY souhaite que <strong>de</strong>s constatations analogues soient faites dans d'autres<br />

régions, afin <strong>de</strong> servir <strong>de</strong> leçons pour les constructions à venir.<br />

CONCLUSIONS<br />

M. FAUVEAU conclut en rappelant les points d'accord ressortant <strong>de</strong> la discussion :<br />

— d'une façon générale, l'intérêt économique <strong>de</strong>s recherches sur l'utilisation <strong>de</strong>s<br />

matériaux locaux est certain,<br />

— le seul juge suprême est le comportement sous le trafic,<br />

— les essais <strong>de</strong> laboratoire sont indispensables, mais ils n'ont <strong>de</strong> valeur que s'ils<br />

sont confirmés sur la route.<br />

Deux domaines <strong>de</strong> recherches doivent être poursuivis :<br />

— sur la nature <strong>de</strong>s gisements et l'élaboration <strong>de</strong>s granulats,<br />

— dans le domaine du traitement et <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong>s matériaux.<br />

Enfin, il faut tirer <strong>de</strong>s enseignements <strong>de</strong>s réalisations qui ont été faites en particulier<br />

sur la RN 20.


III.<br />

<strong>Le</strong>s fondations<br />

4 V,<br />

- i


Présentation<br />

F. SCHLOSSER<br />

Chef du Département <strong>de</strong>s sols et fondations<br />

au Laboratoire central<br />

LA conception et l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations d'un ouvrage nécessitent à la fois<br />

une connaissance approfondie <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s générales utilisées en mécanique<br />

<strong>de</strong>s sols et une connaissance précise <strong>de</strong>s particularités propres à<br />

la formation <strong>de</strong> sols considérée.<br />

Cette connaissance est longtemps restée diffuse ; elle s'appelait « l'Art <strong>de</strong><br />

l'ingénieur », signifiant par là qu'elle était difficilement transmissible, difficilement<br />

chiffrable et que chacun <strong>de</strong>vait faire dans son domaine sa propre<br />

expérience. Ce n'est que progressivement qu'ont été élaborées <strong>de</strong>s méthodologies<br />

et <strong>de</strong>s doctrines qui permettent <strong>de</strong> résoudre correctement les problèmes<br />

tant du point <strong>de</strong> vue technique que du point <strong>de</strong> vue économique.<br />

Au niveau du maître d'oeuvre, les problèmes <strong>de</strong> fondations et plus généralement<br />

<strong>de</strong> mécanique <strong>de</strong>s sols conservent toujours un certain caractère d'imprévisible<br />

et d'aléatoire. Alors que la superstructure d'un ouvrage est l'objet d'étu<strong>de</strong>s<br />

très précises, les fondations du même ouvrage sont souvent traitées <strong>de</strong> manière<br />

plus schématique ou plus approchée, avec quelquefois <strong>de</strong>s a priori importants<br />

dans le choix <strong>de</strong>s solutions. Il faut cependant rappeler que la superstructure<br />

et les fondations d'un ouvrage forment un tout indissociable, dont la conception<br />

doit être vue globalement. La raison <strong>de</strong> cette discordance dans les étu<strong>de</strong>s et la<br />

conception est en partie imputable à la discipline elle-même qui est complexe,<br />

aux praticiens qui l'exercent et à une hétérogénéité <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s utilisées qui<br />

plonge le maître d'œuvre, non spécialisé en mécanique <strong>de</strong>s'sols, dans la perplexité.<br />

Cet état <strong>de</strong> choses est d'autant,plus regrettable qu'il se traduit toujours<br />

par <strong>de</strong>s suppléments financiers pour les fondations, soit implicites (valeur<br />

excessivement élevée du coefficient <strong>de</strong> sécurité : 10 ou plus), soit explicites<br />

(modification du projet juste avant l'exécution, acci<strong>de</strong>nts à l'exécution, etc.) ;<br />

et dans ce domaine il n'existe pas <strong>de</strong> borne supérieure.<br />

Dans la méthodologie <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fondations, le problème essentiel est celui<br />

<strong>de</strong> la reconnaissance et <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> mécanique <strong>de</strong>s sols. Faut-il rappeler ici<br />

que chaque essai, qu'il soit un essai en place ou un essai en laboratoire, possè<strong>de</strong><br />

un domaine précis <strong>de</strong> validité et d'utilisation ? Pour toute étu<strong>de</strong>, la reconnaissance<br />

doit être progressive et jouer sur plusieurs types d'essais <strong>de</strong> manière à<br />

obtenir au moindre coût les renseignements propres au problème <strong>de</strong> fondations<br />

posé.<br />

<strong>Le</strong>s Laboratoires <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées, en collaboration avec le Service<br />

d'étu<strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong>s routes et autoroutes, ont élaboré une méthodologie <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fondations qui répond à ces critères : c'est le document FOND. 72.<br />

113


<strong>Le</strong> colloque sur le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> permet <strong>de</strong> préciser cette méthodologie, en<br />

l'appliquant à une formation déterminée. On y retrouve les <strong>de</strong>ux aspects mentionnés<br />

au début <strong>de</strong> cette présentation :<br />

1. problèmes généraux <strong>de</strong> conception et d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fondations ;<br />

2. problèmes particuliers propres à la formation considérée.<br />

L'exemple est d'autant plus intéressant que le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est une formation<br />

très hétérogène et, par suite, difficile à étudier. Il faut se gar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> la<br />

tentation qui consiste à se limiter à <strong>de</strong>s résultats qualitatifs et à étudier les<br />

fondations plus en géologue qu'en mécanicien <strong>de</strong>s sols. Des valeurs chiffrées et<br />

représentatives <strong>de</strong> la résistance mécanique <strong>de</strong>s couches susceptibles d'être un<br />

niveau <strong>de</strong> fondations, sont indispensables. <strong>Le</strong> choix <strong>de</strong>s essais parmi toute la<br />

panoplie existante doit être fait avec objectivité et compétence : l'essai <strong>de</strong><br />

compression simple souvent pratiqué dans les couches dites « dures » est dans<br />

tous les cas insuffisant et inadapté ; il ne peut fournir qu'une indication et ne<br />

doit jamais servir seul à un dimensionnement.<br />

<strong>Le</strong>s exposés <strong>de</strong> MM. Baguelin, Waschkowski et Dubois constituent un<br />

ensemble très complet. <strong>Le</strong>s métho<strong>de</strong>s présentées et les cas concrets décrits<br />

permettent à tous les ingénieurs concernés par <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> fondations<br />

dans le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, <strong>de</strong> savoir comment abor<strong>de</strong>r et traiter dans ses<br />

gran<strong>de</strong>s lignes la reconnaissance et les étu<strong>de</strong>s. En ce sens, il constitue un<br />

complément régional et très intéressant du dossier FOND. 72.


1<br />

Etu<strong>de</strong>s<br />

géotechniques<br />

<strong>de</strong>s formations<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

E. WASCHKOWSKI<br />

Assistant au Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

Bull.- Liaison Labo. P. et Ch. - Spécial U - Juin 1973<br />

GENERALITES<br />

SUR LES FORMATIONS DE BEAUCE<br />

Apport <strong>de</strong> la géologie<br />

Toute étu<strong>de</strong> géotechnique doit utiliser les renseignements<br />

géologiques disponibles afin d'adapter au<br />

mieux les métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong> au problème posé.<br />

Cependant, lorsqu'il s'agit <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>,<br />

les données géologiques sont très générales et portent<br />

surtout :<br />

— sur l'extension <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> dont<br />

la variation <strong>de</strong>s faciès est peu prévisible et encore<br />

mal connue (voir exposé <strong>de</strong> M. Lorain : « La<br />

<strong>Géologie</strong> du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ») ;<br />

— sur P<strong>hydrogéologie</strong> d'ensemble relativement complexe<br />

(développée par M. Desprez dans sa communication<br />

« UHydrogéologie <strong>de</strong>s formations lacustres<br />

en <strong>Beauce</strong> et en Sologne »).<br />

<strong>Le</strong>s documents géologiques concernant les formations<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> se rapportent presque essentiellement<br />

au <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ; or comme le confirme M.<br />

Gigout dans son exposé sur « L'Altération périglaciaire<br />

du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> », si les <strong>calcaire</strong>s dominent<br />

dans l'Aquitanien lacustre <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, ils<br />

sont accompagnés <strong>de</strong> marnes et d'argiles en quantités<br />

non négligeables ».<br />

Ainsi, en considérant les formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>,<br />

nous cherchons à englober sous ces termes les différents<br />

faciès couramment rencontrés, à savoir :<br />

— couches d'altération ;<br />

— argiles,<br />

— marnes,<br />

— <strong>calcaire</strong>s,<br />

— remplissages karstiques.<br />

Considérations géotechniques<br />

Dans le cadre <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s géomécaniques, les formations<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> peuvent se présenter sous différents<br />

faciès et chacun d'entre eux pose un certain<br />

nombre <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> fondation qui leur sont particuliers.<br />

DESCRIPTION DES FACIÈS ET PROBLÈMES DE FONDATION<br />

CORRESPONDANTS<br />

1. Couches d'altération<br />

a) Description : pour les formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, nous<br />

ne considérons ici que l'altération <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s durs.<br />

<strong>Le</strong>s principaux processus d'altération développés par<br />

M. Gigout dans son exposé < L'Altération périglaciaire<br />

du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> » sont :<br />

— la dissolution donnant lieu à <strong>de</strong>s chenaux, <strong>de</strong>s<br />

poches, voire <strong>de</strong>s cavités ;<br />

— la gélifraction transformant les bancs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />

dur en blocs et cailloux.<br />

115


• mm 200 100 50<br />

Fig. 1<br />

20 10 0.2 0,1 50u 20M<br />

Fuseau granulométrique d'un <strong>calcaire</strong> altéré à matrice<br />

argileuse.<br />

Ces couches ou poches d'altération superficielle<br />

peuvent atteindre 1 à 5 m d'épaisseur et la nature<br />

<strong>de</strong>s terrains qui les constituent est très variable :<br />

— limon ou argile renfermant <strong>de</strong>s fragments <strong>calcaire</strong>s<br />

;<br />

— blocs ou cailloux <strong>calcaire</strong>s à matrice limoneuse<br />

ou argileuse (fig. 1) ;<br />

— blocs ou cailloux sans matrice.<br />

b) Problèmes <strong>de</strong> fondation : l'épaisseur d'altération<br />

et le <strong>de</strong>gré d'altération étant très variables, il en<br />

résulte pour les fondations superficielles non seulement<br />

un problème <strong>de</strong> tassement différentiel, mais<br />

également celui <strong>de</strong> la présence d'îlots rocheux, provoquant<br />

<strong>de</strong>s points durs sous <strong>de</strong>s fondations superficielles.<br />

La réception <strong>de</strong>s fouilles est nécessaire et<br />

doit être adaptée aux conditions imposées par les<br />

fondations.<br />

2. Argiles<br />

a) Description : les argiles rencontrées au sein <strong>de</strong>s<br />

formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sont principalement verdâtres<br />

(vert clair à vert noirâtre), très plastiques, microfissurées<br />

et leur consistance dépend du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong><br />

décompression subi.<br />

Fig. 2 - Fibres <strong>de</strong> sépiolite (microscope électronique x 130 000).<br />

Toutefois, ces argiles renferment très souvent <strong>de</strong>s<br />

nodules <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur ou crayeux. Elles peuvent<br />

se présenter en lentilles ou couches homogènes <strong>de</strong><br />

1 à 4 m d'épaisseur. Elles ont été i<strong>de</strong>ntifiées en<br />

particulier à Blois, Romorantin, Chevilly et Orléans.<br />

Une analyse minéralogique, effectuée par le Laboratoire<br />

central, d'un échantillon prélevé à Blois a<br />

montré que cette argile est essentiellement constituée<br />

<strong>de</strong> sépiolite. La figure 2 montre qu'il s'agit<br />

d'une espèce fibreuse, donc à très gran<strong>de</strong> surface<br />

spécifique, et douée d'une forte propriété d'absorption<br />

vis-à-vis <strong>de</strong> l'eau.<br />

Ces argiles se caractérisent par une forte susceptibilité<br />

au gonflement en présence d'eau et une forte<br />

compressibilité au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la pression <strong>de</strong> préconsolidation,<br />

avec une compression secondaire non négligeable<br />

(fig. 3 et 4).<br />

b) Problèmes <strong>de</strong> fondation : dans le cas où ces<br />

argiles constituent un niveau <strong>de</strong> fondation possible,<br />

il faut préciser :<br />

— les conditions hydrauliques ;<br />

— la consistance <strong>de</strong> l'argile, son gonflement en présence<br />

d'eau, sa pression <strong>de</strong> gonflement.<br />

1.60<br />

150<br />

V.0<br />

\20<br />

20<br />

25<br />

30<br />

•?<br />

E 35<br />

o<br />

£<br />

V)<br />

H<br />

40<br />

Indice <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s (e<br />

e.= ^47<br />

Ce = 0,21<br />

Ce = 0,12<br />


Pour <strong>de</strong> tels sols <strong>de</strong> fondation, il faut éviter tout<br />

remaniement et prévenir toute évolution future.<br />

3. Marnes<br />

a) Description : les marnes peuvent être rencontrées<br />

sous <strong>de</strong>ux faciès :<br />

— marnes verdâtres parfois à nodules <strong>calcaire</strong>s ;<br />

— marnes beiges renfermant <strong>de</strong>s bancs décimétriques<br />

<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>.<br />

b) Problèmes <strong>de</strong> fondation :<br />

— ces marnes sont sensibles à l'eau ;<br />

— au sud <strong>de</strong> la Loire, les marnes renferment une<br />

nappe ascendante, voire artésienne.<br />

4. Calcaires<br />

a) Description : il faut distinguer les <strong>calcaire</strong>s<br />

crayeux tendres, les <strong>calcaire</strong>s mi-durs et les <strong>calcaire</strong>s<br />

très durs plus ou moins fracturés.<br />

— Calcaires crayeux tendres : ce sont <strong>de</strong>s matériaux<br />

hétérogènes, constitués par une matrice <strong>de</strong><br />

<strong>calcaire</strong> crayeux tendre et <strong>de</strong>s nodules, cailloux<br />

ou blocs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur. Lorsque cette formation est<br />

totalement noyée, la matrice a souvent un aspect<br />

pâteux, d'où le terme <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> mou.<br />

— Calcaires mi-durs : ce sont <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s hétérogènes<br />

avec <strong>de</strong>s alternances décimétriques <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />

tendre plus ou moins noduleux et <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />

dur fracturé.<br />

— Calcaires durs : parfois sublithographiques, parfois<br />

bréchiques, ils présentent le plus souvent une<br />

structure vacuolaire (fi g. 5) formée d'un réseau <strong>de</strong><br />

canalicules <strong>de</strong> tailles variées. <strong>Le</strong>s épaisseurs <strong>de</strong>s<br />

bancs durs sont comprises entre 1 et 4 m. En outre,<br />

ces bancs sont fissurés et karstiques. Ainsi, les<br />

caractéristiques mécaniques <strong>de</strong> ces <strong>calcaire</strong>s durs<br />

sont fonction <strong>de</strong> leur structure, <strong>de</strong> leur fissuration<br />

et <strong>de</strong> la disposition <strong>de</strong> leurs réseaux karstiques<br />

(fie- 6).<br />

b) Problèmes <strong>de</strong> fondation : lorsque <strong>de</strong>s fondations<br />

intéressent <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s durs, il faut considérer les<br />

problèmes suivants :<br />

— difficulté <strong>de</strong> battage <strong>de</strong>s palplanches, mauvaise<br />

stabilité <strong>de</strong>s batar<strong>de</strong>aux ;<br />

— présence <strong>de</strong> karsts : détection difficile, remplissages<br />

éventuels avec <strong>de</strong>s matériaux argilo-vasards ;<br />

— présence <strong>de</strong> carrières souterraines.<br />

Lorsque ces <strong>calcaire</strong>s durs sont aquifères, <strong>de</strong>s problèmes<br />

hydrauliques compliquent fortement l'exécution<br />

<strong>de</strong>s fondations :<br />

— difficultés <strong>de</strong> terrassement et <strong>de</strong> pompage ;<br />

— existence <strong>de</strong> sous-pressions ;<br />

— circulation karstique sous pression délavant le<br />

béton frais ;<br />

— mise en suspension <strong>de</strong>s particules <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />

tendre par les outils <strong>de</strong> forage, puis sédimentation<br />

très rapi<strong>de</strong> formant, dans le cas <strong>de</strong> pieux forés,<br />

un dépôt <strong>de</strong> base très important et difficile à enlever.<br />

5. Remplissages karstiques<br />

a) Description : les réseaux karstiques qui se sont<br />

développés dans les <strong>calcaire</strong>s durs sont évolutifs, et<br />

mmmm<br />

Fig. 5 - Calcaire vacuolaire.<br />

Fig. 6 - Massif <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> fissuré et karstique.<br />

certains d'entre eux subissent un remplissage avec<br />

divers matériaux : argiles, limons, vases, sables<br />

et graviers et <strong>de</strong>s débris organiques.<br />

Ces remplissages présentent toujours <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

mécaniques très faibles.<br />

b) Problèmes <strong>de</strong> fondation : les remplissages karstiques<br />

plus ou moins vasards augmentent les difficultés<br />

<strong>de</strong> consolidation du massif par injections <strong>de</strong><br />

mortier ou <strong>de</strong> béton et diminuent leur efficacité.<br />

CARACTÉRISTIQUES GÉOTECHNIQUES ET GÉOMÉCANIQUES<br />

<strong>Le</strong> tableau I est une synthèse <strong>de</strong>s principales caractéristiques<br />

géotechniques et géomécaniques <strong>de</strong>s<br />

formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />

CARACTÉRISTIQUES HYDRAULIQUES<br />

<strong>Le</strong>s caractéristiques hydrauliques concernent essentiellement<br />

les <strong>calcaire</strong>s durs karstiques situés sous<br />

le lit <strong>de</strong> la Loire.<br />

On peut considérer que la perméabilité en grand <strong>de</strong><br />

ces <strong>calcaire</strong>s se situe entre Î.IO" 3<br />

et 5.10* m/s,<br />

117


Formations<br />

Couches d'altération<br />

à matrice argileuse<br />

Teneur en eau<br />

« (%)<br />

10<br />

à<br />

55<br />

Argile verdâtre 40<br />

à<br />

80<br />

Marne 25<br />

à<br />

50<br />

Calcaire crayeux<br />

tendre *<br />

15<br />

à<br />

40<br />

Calcaire mi-dur * 10<br />

à<br />

20<br />

Calcaire dur * 2<br />

à<br />

10<br />

Limite <strong>de</strong> liquidité<br />

WL(%)<br />

20<br />

à<br />

90<br />

90<br />

à<br />

230<br />

50<br />

à<br />

120<br />

20<br />

à<br />

40<br />

Limite <strong>de</strong> plasticité<br />

wp C%)<br />

10<br />

à<br />

40<br />

45<br />

à<br />

70<br />

25<br />

à<br />

55<br />

15<br />

à<br />

20<br />

TABLEAU I<br />

Synthèse <strong>de</strong>s principales caractéristiques géotochniques et géomécaniques<br />

<strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> constatées par le Laboratoire <strong>de</strong> Blois lors <strong>de</strong> ses étu<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> fondation<br />

Caractéristiques géotechniques Caractéristiques géomécaniques<br />

Indice <strong>de</strong> plasticité<br />

lp<br />

10<br />

à<br />

50<br />

45<br />

à<br />

160<br />

25<br />

à<br />

65<br />

5<br />

à<br />

20<br />

— — —<br />

— — —<br />

Poids spécifique<br />

du sol humi<strong>de</strong> y<br />

(g/cm3 )<br />

1.6<br />

à<br />

2,3<br />

1,5<br />

à<br />

1,6<br />

1,6<br />

à<br />

2,0<br />

1,6<br />

à<br />

2,0<br />

2,0<br />

à<br />

2,2<br />

Poids spécifique<br />

du sol sec yd<br />

(a/cm»)<br />

1,1<br />

à<br />

2,1<br />

0,8<br />

à<br />

1,1<br />

1.1<br />

à<br />

1,6<br />

1.1<br />

à<br />

1,6<br />

1.7<br />

à<br />

2,0<br />

Teneur en CaCO,<br />

(%)<br />

variable<br />

< 10<br />

Hétérogène<br />

* Cette dénomination a été choisie dans l'optique <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> fondation.<br />

2,1<br />

à<br />

2,5<br />

1,8<br />

à<br />

2,4<br />

30<br />

à<br />

70<br />

80<br />

à<br />

95<br />

80<br />

à<br />

95<br />

80<br />

à<br />

95<br />

Observations<br />

Peut renfermer <strong>de</strong>s éléments<br />

<strong>calcaire</strong>s<br />

Souvent noduleuse<br />

Présence <strong>de</strong> blocs <strong>de</strong><br />

<strong>calcaire</strong> dur<br />

Pression <strong>de</strong> préconsolidation<br />

a'c (bar)<br />

1,0<br />

à<br />

5,0<br />

1.0<br />

à<br />

3.5<br />

1.0<br />

à<br />

5,0<br />

1,5<br />

à<br />

3,5<br />

Hétérogène — —<br />

Souvent fracturé — —<br />

ä<br />

"4<br />

•o E<br />

c o<br />

0,1<br />

à<br />

0,3<br />

0,2<br />

à<br />

0,4<br />

0.2<br />

à<br />

0,3<br />

0,1<br />

à<br />

0,2<br />

Résistance è la<br />

compression simple<br />

Rc (bar)<br />

Angle <strong>de</strong> frottement<br />

interne non consolidé<br />

non drainé<br />


Vitesses ascendantes (cm/s)<br />

0 5 10 15 20<br />

1 5<br />

_ 30<br />

1 M ! 1 1 1 1 M 1 1 1<br />

Niveau statique 66,86 NGF {2-4-68)<br />

1<br />

Niveau rabattu 66,80 NGF<br />

i<br />

Débit <strong>de</strong> pompage 119 t/mn 1<br />

I<br />

1<br />

1<br />

8a du tul Cf<br />

c<br />

\<br />

•<br />

><br />

n<br />

F cr iT<br />

£<br />

o<br />

CM<br />


— le pénétromètre statique (annexe 6) ;<br />

— le pressiomètre (annexe 7) ;<br />

— le dilatomètre Médératec (annexe 8).<br />

Pénétromètre dynamique : l'essai permet <strong>de</strong> donner<br />

<strong>de</strong>s indications utiles pour abor<strong>de</strong>r les problèmes<br />

du battage <strong>de</strong> palplanches pour la confection <strong>de</strong><br />

batar<strong>de</strong>aux.<br />

La pénétration dynamique peut fournir :<br />

— la cote <strong>de</strong> refus, donc la position d'un niveau <strong>de</strong><br />

terrain résistant, toutefois ces renseignements sont<br />

à utiliser avec pru<strong>de</strong>nce dans <strong>de</strong>s formations hétérogènes<br />

où les niveaux durs peuvent présenter <strong>de</strong>s<br />

discontinuités (fig. 9) ;<br />

— <strong>de</strong>s indications sur les pertes d'énergie <strong>de</strong> battage<br />

par frottement latéral dans les sols cohérents.<br />

Toutefois, il n'existe pas actuellement à notre<br />

connaissance <strong>de</strong> relation directe établie entre la pénétration<br />

dynamique d'une palplanche et les caractéristiques<br />

géomécaniques habituellement mesurées,<br />

telles que :<br />

— pression limite au pressiomètre ;<br />

— module pressiométrique ;<br />

— résistance <strong>de</strong> pointe au pénétromètre statique.<br />

Pénétromètre statique : l'essai est intéressant dans<br />

les argiles et les marnes pour définir l'homogénéité<br />

et la géométrie <strong>de</strong>s couches et, dans certains cas,<br />

pour orienter le choix du type <strong>de</strong> fondation. Il est<br />

toujours souhaitable <strong>de</strong> le compléter avec <strong>de</strong>s essais<br />

pressiométriques (fig. 10).<br />

NOMBRE DE COUPS POUR 10 cm BATTAGE<br />

Fig. 9 - Courbes <strong>de</strong> battage dans <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s hétérogènes.<br />

120<br />

L'essai au pénétromètre statique peut présenter <strong>de</strong>s<br />

refus prématurés, lesquels, dans le cas du pénétromètre<br />

Gouda, sont dus :<br />

— soit au frottement latéral qui mobilise toute la<br />

puissance disponible <strong>de</strong> 90 kN environ. Cela peut<br />

se produire dans <strong>de</strong>s terrains cohérents ;<br />

— soit à la résistance <strong>de</strong> pointe, lorsqu'elle est supérieure<br />

à 300 bars, qui peut correspondre à la<br />

présence <strong>de</strong> blocs ou <strong>de</strong> bancs rocheux.<br />

Dans <strong>de</strong>s terrains composites, la courbe <strong>de</strong> résistance<br />

<strong>de</strong> pointe présente <strong>de</strong>s « <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> scie » qui compliquent<br />

l'interprétation.<br />

Enfin dans certains <strong>calcaire</strong>s crayeux très tendres,<br />

situés sous la nappe, les résultats sont pessimistes<br />

à cause <strong>de</strong> la sensibilité du matériau.<br />

Pressiomètre Ménard : l'essai peut être effectué<br />

dans toutes les formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, toutefois, il<br />

est nécessaire d'adapter la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> forage aux<br />

différentes formations rencontrées (fig. 11).<br />

<strong>Le</strong> tableau II regroupe les principales métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

forage et indique leur domaine d'utilisation en fonction<br />

<strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s terrains.<br />

<strong>Le</strong> Mo<strong>de</strong> opératoire <strong>de</strong> l'Essai pressiométrique normal,<br />

MS.IS-2, approuvé le 22 février 1971 par circulaire<br />

n" 71-19 du ministre <strong>de</strong> l'Equipement et du<br />

Logement, signale en outre qu'il est possible d'adapter<br />

les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> forage aux sols particuliers :<br />

— <strong>calcaire</strong> crayeux : utiliser directement le carot-<br />

Formation argilo-marneuse décomprimée par un karst effondré<br />

Nature<br />

du sol<br />

P2<br />

Sable grossier<br />

Calcaire tendre à niveaux durs<br />

Profon<strong>de</strong>ur!<br />

I (ml I<br />

P 1<br />

Résistance <strong>de</strong> pointe (bar) p<br />

0 50 100 150 200 250 300<br />

1<br />

2 i—î^r<br />

-<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

--.--irr-<br />

8<br />

9 s<br />

10<br />

1 1<br />

1 .—<br />

1 2<br />

13<br />

1 U<br />

15<br />

1 6<br />

17<br />

18<br />

19 ..<br />

20<br />

21<br />

22<br />

- - —<br />

Fig. 10 - Courbe <strong>de</strong> pénétromètre statique.


Forage avec<br />

paroi non<br />

maintenue<br />

Introduction<br />

avec<br />

refoulement<br />

TABLEAU II<br />

Principales métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> forage pour essais pressiométriques<br />

(Extrait du Mo<strong>de</strong> opératoire LCPC, Essai pressiométrique normal, Dunod, 1971)<br />

NATURE DES TERRAINS<br />

MODE DE MISE EN ŒUVRE Sols fins Limons ~ .. ~ n L<br />

MODE DE MISE EN ŒUVRE<br />

cohérents et silts<br />

S a b l e s G r a v e s R o c h e r<br />

1 2 3 1 2 1 2 3 1 2 3 1 2<br />

Tarière à main à sec - + - + - +<br />

Tarière à main avec injection + + + + + +<br />

Rotation Mèches hélicoïdales continues - 0 + - + - + + 0 0 +<br />

Outil plein avec injection - o + 0 o 0 + + 0* 0 + +<br />

Carottier - - + - - - + +<br />

Percussion- Rotation - - 0 - 0 - 0 + 0* 0 + +<br />

Battage d'un train <strong>de</strong> tube lisse fréquemment remonté - - 0 - 0 - 0 + 0 +<br />

Vibro-fonçage carottier - - 0 - 0 - 0 + o +<br />

Battage tube fendu - - - o - - o o o o o"*<br />

refoulement Vibro-fonçage tube fendu - - - 0 - - 0 0 0 0 + **<br />

Forage avec<br />

paroi maintenue<br />

rigi<strong>de</strong>ment<br />

Son<strong>de</strong> auto-foreuse + + + 0 +<br />

nue rigi<strong>de</strong>ment Forage tube fendu - - 0 o 0 0 + + + + + +<br />

— Métho<strong>de</strong> déconseillée<br />

+ Métho<strong>de</strong> recommandée<br />

o Métho<strong>de</strong> tolérée<br />

* A utiliser surtout pour l'exécution <strong>de</strong> « trous pilotes »<br />

** Après « trou pilote »<br />

tier battu ou vibro-foncé et à la rigueur les mèches<br />

hélicoïdales continues,<br />

— marnes : elles seront traitées comme les argiles<br />

très consistantes,<br />

— sols composites (sols constitués d'une matrice peu<br />

consistante enrobant <strong>de</strong>s éléments durs) : les <strong>de</strong>ux<br />

techniques a priori les plus tolerables seront la rotation-percussion<br />

et le carottage (rotation ou battage)<br />

si les éléments sont friables.<br />

Nota : Dans les terrains crayeux, tendres, noyés,<br />

l'essai pressiométrique sous tube lanterné battu<br />

semble donner <strong>de</strong>s résultats acceptables.<br />

Par contre, pour <strong>de</strong>s terrains présentant <strong>de</strong>s alternances<br />

décimétriques <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur et <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />

tendre, et lorsque l'essai est effectué à l'abri<br />

d'un tube lanterné pour limiter les ruptures <strong>de</strong><br />

gaines, on voit sur la figure 12 les difficultés d'interprétation<br />

que cela présente. En effet, <strong>de</strong> par la<br />

rigidité longitudinale du tube lanterné, si le forage<br />

est mal calibré, le contact entre le tube et les<br />

1. Mous généralement<br />

noyés<br />

2. Moyennementconsistants<br />

3. Très consistants<br />

1. Noyés<br />

2. Secs<br />

1. Lâches noyés<br />

2. Moyennement compacts<br />

3. Compacts<br />

1. Altéré<br />

2. Sain<br />

parois du forage peut correspondre à un <strong>de</strong>s cas<br />

représentés sur la figure 12 et n'avoir aucune<br />

signification réelle. Aussi, dans <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s hétérogènes<br />

durs, est-il souhaitable d'utiliser, au préalable,<br />

pour la son<strong>de</strong> pressiométrique, un habillage<br />

simple.<br />

Enfin, l'habillage <strong>de</strong>s son<strong>de</strong>s (membrane et gaine)<br />

<strong>de</strong>vra être tel que la pression propre <strong>de</strong> déformation<br />

(inertie) ne dépasse pas 25 % <strong>de</strong> la pression<br />

limite brute.<br />

Dilatomètre Médératec : ce type d'essai nécessitant<br />

un forage <strong>de</strong> 167 mm <strong>de</strong> diamètre, il en résulte<br />

que son emploi sera limité à quelques formations<br />

i<strong>de</strong>ntifiées au préalable, telles que <strong>de</strong>s marnes<br />

compactes et <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s durs, afin <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à<br />

un recoupement avec les essais pressiométriques effectués<br />

systématiquement (fig. 13).<br />

En effet, cet appareil a l'avantage <strong>de</strong> permettre <strong>de</strong><br />

tester un volume <strong>de</strong> 2 à 3 m 3<br />

<strong>de</strong> terrain, d'atteindre<br />

<strong>de</strong>s pressions <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 100 bars et <strong>de</strong> mesurer<br />

directement le module sans aucune correction.<br />

121


30 "° v>50*<br />

4o">o>65<br />

Fig. 11 - Compte rendu d'essai avec le pressiomètre Ménard.<br />

122<br />

. 700<br />

Avec bague 100 mm<br />

à mi-hauteur 0 1 2 3 4 5<br />

Pression (bar)<br />

Fig. 12 - Difficultés d'interprétation <strong>de</strong>s essais pressiométriques<br />

en tube armé dans les <strong>calcaire</strong>s hétérogènes.<br />

Déformation latérale (mm)<br />

Fig. 13 - Courbes <strong>de</strong> l'essai au dilatomètre Médératec dans un <strong>calcaire</strong> mi-dur.


Vitesses (cm/s)<br />

©Descendantes| (f) Ascendantes<br />

25 25 50 75 100<br />

co<br />

5 /<br />

c 1<br />

5<br />

co /<br />

S / o<br />

—> /<br />

0)<br />

leur (m)<br />

u<br />

5<br />

o<br />

, 5 ©<br />

20<br />

Vitesses (cm/s)<br />

F—(g) Nives u statique = 1,770 m<br />

r—(g) Nive au rabattu = "3,052 m<br />

•<br />

K = 2 1.10"" 3 m/s<br />

K = 9 4.10~ 3 m/s<br />

K = 0 5.10" 3 m/s<br />

-J"<br />

\<br />

1<br />

/<br />

9.10"" 3 m/s<br />

K = 3.10 m/s<br />

I<br />

JU _<br />

"rès peu perr<br />

— r (Di<br />

K = 2,4.10~" 3 néable ~JTJ<br />

r n/s<br />

Alluvions du Drac.<br />

@ Descendantes 1 (?) Ascendantes<br />

20 10 10 20 30 40<br />

\ Vitesses naturelles<br />

•31 r '<br />

^ !<br />

3- 1<br />

5 !<br />

a. '<br />

T) 1<br />

D •<br />

r, 1<br />

.0 "<br />

D 1<br />

> j<br />

r '<br />

, J<br />

10<br />

\ 20<br />

30<br />

\<br />

D<br />

a;<br />

40 "R<br />

in !<br />

0 1<br />

(3) Proto<br />

60<br />

70<br />

80<br />

Rocher fissuré (Grand Rapids).<br />

Fig. 14. - Résultats d'essais au micromoulinet d'après Cambefort.<br />

•<br />

Essais hydrauliques en place<br />

<strong>Le</strong>s essais d'eau sont difficilement réalisables dans<br />

les terrains karstiques car les perméabilités sont<br />

élevées.<br />

<strong>Le</strong>s principaux essais hydrauliques utilisés sont :<br />

— l'essai au micromoulinet (annexe 9) ;<br />

— l'essai Lugeon (annexe 10) ;<br />

— l'essai <strong>Le</strong>franc (annexe 11) ;<br />

— l'essai <strong>de</strong> pompage (annexe 12) ;<br />

— les mesures piézométriques (annexe 13).<br />

Essai au micromoulinet : dans le cas <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />

soumis à <strong>de</strong>s circulations karstiques, cet essai, effectué<br />

tous les 20 ou 50 cm, permet <strong>de</strong> mesurer <strong>de</strong>s<br />

vitesses naturelles ou avec pompage à différents<br />

débits, et ainsi <strong>de</strong> localiser les venues d'eau, voire<br />

d'estimer la perméabilité (fig. 14).<br />

- 2,5<br />

s 2,0<br />

E<br />

o<br />

1,5<br />

1,0<br />

0,5<br />

-1 0<br />

-2 0<br />

-3 0<br />

-4 0<br />

-S 0<br />

|-60<br />

c<br />

o<br />

S -7 0<br />

-8 0<br />

Foraç e <strong>de</strong> 116 rr im <strong>de</strong> diart îètre<br />

Lante rne L = 2 m<br />

/<br />

sy<br />

y<br />

/ y<br />

' y^<br />

/<br />

/<br />

/<br />

/<br />

*y<br />

t'A<br />

/ /<br />

y<br />

S I<br />

y /<br />

y /<br />

0 10 20 30 40 S0 60<br />

Fig. 15 - Essai Lugeon dans un <strong>calcaire</strong> karstique.<br />

K = 4,5 .10" 2 c m/s<br />

L< nterne <strong>de</strong> 13,5 cm <strong>de</strong> diamè tre<br />

L = 80 cm<br />

Fig. 16 - Essai <strong>Le</strong>franc à charge variable.<br />

Débit(S


Essai Lugeon : cet essai n'est pas utilisable dans les<br />

<strong>calcaire</strong>s karstiques car il est pratiquement impossible<br />

d'obtenir une étanchéité acceptable au niveau<br />

<strong>de</strong> l'obturateur. En outre, la montée en pression nécessite<br />

<strong>de</strong>s débits très importants (fig. 15).<br />

Essai <strong>Le</strong>franc : cet essai permet d'obtenir un ordre<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la perméabilité, mais pour <strong>de</strong>s forages<br />

profonds, il est difficile d'isoler convenablement<br />

un tronçon <strong>de</strong> forage (fig. 16).<br />

Essai <strong>de</strong> pompage : c'est un essai complexe nécessitant<br />

un équipement piézométrique bien défini et<br />

<strong>de</strong>s pompes bien adaptées.<br />

Essais physiques en place<br />

Pour <strong>de</strong>s formations hétérogènes, il semble normal<br />

d'espérer que les essais physiques en place permettront<br />

dans un proche avenir <strong>de</strong> caractériser quantitativement<br />

un massif <strong>de</strong> fondation.<br />

Nous citerons à titre indicatif les différents moyens<br />

existants :<br />

— diagraphie <strong>de</strong> résistivité ;<br />

— diagraphie <strong>de</strong> radioactivité (fig. 17) ;<br />

— diagraphie sonique ;<br />

— sismique entre forages ;<br />

— gravimétrie ;<br />

— micro-caméra.<br />

Cependant, l'interprétation <strong>de</strong>s résultats est souvent<br />

très délicate et la plupart <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s sont<br />

davantage qualitatives que quantitatives<br />

SCHEMA D'ETUDE DES FONDATIONS<br />

D'OUVRAGES COURANTS<br />

L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations d'ouvrages courants dans<br />

les formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> doit être conduite <strong>de</strong><br />

manière que la métho<strong>de</strong> utilisée soit valable dans<br />

les différents terrains qui peuvent être rencontrés.<br />

<strong>Le</strong> tableau III représente une proposition d'un<br />

schéma d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ouvrages courants.<br />

Position du problème<br />

— type d'ouvrage,<br />

— implantation générale,<br />

— charges au niveau <strong>de</strong>s fondations.<br />

Ces différents points sont nécessaires pour reconnaître<br />

le site et définir l'ampleur <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> qui<br />

sera précisée au maître d'oeuvre.<br />

Essais géomécaniques en place<br />

Dans le cas d'ouvrages courants, nous préconisons<br />

<strong>de</strong>s essais pressiométriques effectués dans un forage<br />

exécuté avec <strong>de</strong>s moyens adaptés à la nature <strong>de</strong>s<br />

terrains rencontrés.<br />

Dans le cas d'argile et <strong>de</strong> marne, <strong>de</strong>s essais au pénétromètre<br />

statique pourront être prévus dans le<br />

programme. Ils permettront <strong>de</strong> préciser la géométrie<br />

<strong>de</strong>s couches.<br />

124<br />

Fig. 17 - Exemple <strong>de</strong> diagraphie <strong>de</strong> radioactivité naturelle.<br />

La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s sondages sera définie en fonction<br />

<strong>de</strong>s renseignements connus ou en fonction <strong>de</strong>s premiers<br />

résultats <strong>de</strong>s essais.<br />

Essais particuliers<br />

Si les premiers résultats font apparaître la nécessité<br />

d'essais particuliers tels que :<br />

— essai en laboratoire <strong>de</strong> gonflement d'argile,<br />

— essai hydraulique en place pour estimer <strong>de</strong>s débits<br />

<strong>de</strong> pompage,<br />

— essai sismique <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> cavités,<br />

ceux-ci seront inclus dans l'étu<strong>de</strong> après en avoir<br />

avisé le maître d'œuvre.


Calculs <strong>de</strong>s fondations<br />

Fichier géotechnique et géologique<br />

ESSAIS GEOMECANIQUES<br />

EN PLACE<br />

DIMENSIONNEMENT<br />

DES FONDATIONS<br />

TABLEAU III<br />

Schéma d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ouvrages courants<br />

POSITION DU PROBLEME<br />

— Type d'ouvrage<br />

— Implantation<br />

— Charges au niveau <strong>de</strong>s fondations<br />

I<br />

ESSAIS PARTICULIERS<br />

EVENTUELS<br />

Rapport PROJET DEFINITIF<br />

CONTROLES EXECUTION DES FONDATIONS<br />

<strong>Le</strong>s calculs <strong>de</strong>s fondations seront effectués par application<br />

<strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> pressiométrique.<br />

SCHEMA D'ETUDE DES FONDATIONS<br />

D'OUVRAGES PARTICULIERS<br />

Par ouvrage particulier, nous entendons un ouvrage<br />

dont chaque appui transmettra à la fondation une<br />

charge <strong>de</strong> plusieurs milliers <strong>de</strong> tonnes. Ce type d'ouvrage<br />

concerne principalement les franchissements<br />

<strong>de</strong> fleuves ou <strong>de</strong> rivières.<br />

Nous présentons dans le tableau IV une proposition<br />

d'un schéma d'étu<strong>de</strong> d'ouvrages particuliers.<br />

Position du problème<br />

— <strong>de</strong>scription sommaire <strong>de</strong> l'ouvrage,<br />

— implantation générale,<br />

— positions probables <strong>de</strong>s appuis.<br />

Ces trois points permettront une reconnaissance du<br />

site et une préparation d'un programme d'étu<strong>de</strong><br />

soumis à l'approbation du maître d'oeuvre.<br />

Reconnaissance préalable du site<br />

Elle comprend :<br />

— l'établissement d'une carte géologique du site<br />

et <strong>de</strong> ses environs à partir du relevé <strong>de</strong> terrain<br />

et <strong>de</strong> documents existants ;<br />

— l'établissement d'une carte hydrogéologique du<br />

site et <strong>de</strong> ses environs ;<br />

— l'enquête sur les problèmes <strong>de</strong> fondation <strong>de</strong>s ouvrages<br />

voisins ou d'ouvrages intéressant <strong>de</strong>s types<br />

<strong>de</strong> terrains i<strong>de</strong>ntiques, par la recherche bibliographique<br />

et la consultation <strong>de</strong>s personnes ayant<br />

étudié et construit elles-mêmes ces ouvrages.<br />

Reconnaissance préliminaire du terrain<br />

<strong>de</strong> fondation<br />

La reconnaissance préliminaire <strong>de</strong>vrait comprendre :<br />

— <strong>de</strong>s essais géophysiques ;<br />

— <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> diagraphie ;<br />

— quelques sondages carottés et <strong>de</strong>s essais hydrauliques<br />

;<br />

— <strong>de</strong>s essais géomécaniques en place : pressiomètre,<br />

pénétromètre statique et dynamique.<br />

Cette reconnaissance préliminaire doit permettre<br />

<strong>de</strong> caractériser le terrain <strong>de</strong> fondation d'une manière<br />

assez précise afin <strong>de</strong> pouvoir définir différentes<br />

125


126<br />

RECONNAISSANCE PREALABLE DU SITE<br />

Rapport<br />

— Carte géologique du site<br />

— Carte hydrogéologique du site<br />

— Enquête sur les fondations <strong>de</strong>s ouvrages<br />

existants et disparus<br />

V<br />

PROJET DETAILLE<br />

— Définition <strong>de</strong> l'ouvrage<br />

— Position <strong>de</strong>s appuis<br />

— Choix du type <strong>de</strong> fondation après<br />

considérations techniques et économiques<br />

PROJET DEFINITIF<br />

±<br />

EXECUTION DES FONDATIONS<br />

Suivi <strong>de</strong>s travaux<br />

Contrôles<br />

Comportement <strong>de</strong>s fondations<br />

Rapport I<br />

Synthèse <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> fondation<br />

TABLEAU IV<br />

Schéma d'étu<strong>de</strong> d'ouvrages particuliers<br />

POSITION DU PROBLEME<br />

Description sommaire <strong>de</strong> l'ouvrage<br />

Implantation générale<br />

Positions probables <strong>de</strong>s appuis<br />

RECONNAISSANCE PRELIMINAIRE<br />

DU TERRAIN DE FONDATION<br />

I<br />

— Essais géophysiques<br />

— Essais <strong>de</strong> diagraphies<br />

— Sondages carottés et essais hydrauliques<br />

— Essais géomécaniques en place : pressiomètre,<br />

pénétromètres statique et dynamique<br />

4<br />

Rapport<br />

— Caractéristiques géotechniques et géomécaniques<br />

<strong>de</strong>s terrains<br />

— Solutions <strong>de</strong> fondation envisageables<br />

— Points à préciser<br />

RECONNAISSANCE SPECIFIQUE<br />

DU TERRAIN DE FONDATION<br />

— Essais en place par appui<br />

— Essais <strong>de</strong> diagraphies<br />

— Sondages carottés dans les zones présentant<br />

<strong>de</strong>s anomalies<br />

— Essais particuliers :<br />

• Injections<br />

• Chargement <strong>de</strong> pieu<br />

• Battage <strong>de</strong> palplanches<br />

Rapport<br />

— Dimensionnement <strong>de</strong>s fondations<br />

— Stabilité <strong>de</strong> l'ouvrage<br />

— Difficultés possibles et moyens <strong>de</strong> les surmonter


solutions <strong>de</strong> fondation et <strong>de</strong> retenir celle qui semble<br />

la plus économique et la mieux adaptée technique- CONCLUSIONS<br />

ment aux conditions locales.<br />

Reconnaissance spécifique du terrain<br />

<strong>de</strong> fondation<br />

Cette <strong>de</strong>rnière phase d'étu<strong>de</strong> ne <strong>de</strong>vrait intervenir<br />

que lorsque l'ouvrage est dimensionné, le type <strong>de</strong><br />

fondation choisi, et que le programme <strong>de</strong> la reconnaissance<br />

peut être défini sans ambiguïté.<br />

La reconnaissance spécifique <strong>de</strong>vrait regrouper,<br />

compte tenu <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> préliminaire et du type <strong>de</strong><br />

fondation prévu :<br />

— <strong>de</strong>s essais géomécaniques en place à l'emplacement<br />

<strong>de</strong> chaque appui (pressiomètre-Médératec) ;<br />

— <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> diagraphie ;<br />

— <strong>de</strong>s essais hydrauliques en place ;<br />

— <strong>de</strong>s sondages carottés implantés dans les zones<br />

présentant <strong>de</strong>s anomalies ou <strong>de</strong>s imprécisions et<br />

permettant d'effectuer ainsi <strong>de</strong>s essais complémentaires<br />

adaptés ;<br />

— <strong>de</strong>s essais particuliers (injections - chargement <strong>de</strong><br />

pieux).<br />

<strong>Le</strong>s résultats <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> spécifique doivent permettre<br />

:<br />

— <strong>de</strong> calculer la stabilité <strong>de</strong> l'ouvrage ;<br />

— <strong>de</strong> définir la méthodologie générale d'exécution<br />

<strong>de</strong>s fondations ;<br />

— <strong>de</strong> préciser les difficultés possibles et les moyens<br />

pour les surmonter.<br />

AMAR S., JÉZÉQUEL J., A propos <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong><br />

l'essai pressiométrique, Bull. Liaison Labo P. et Ch.,<br />

56, déc. 1971, p. 13-15.<br />

BAGUELIN F., JÉZÉQUEL J. et MARCHAL J., <strong>Le</strong>s fondations<br />

profon<strong>de</strong>s, Groupe d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s essais statiques<br />

<strong>de</strong> fondations profon<strong>de</strong>s GEESFOP, Paris, 1970.<br />

BERTHIER J. et TOURENQ C, L'essai <strong>de</strong> compression<br />

simple pour les roches, Bull. Liaison Labo. routiers<br />

P. et Ch., 20, juil.-août 1966, p. 2-1 à 2-12.<br />

CAMBEFORT H., Recherche <strong>de</strong>s écoulements d'eau privilégiés,<br />

5 E<br />

Congrès international <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s<br />

sols, Paris, 1961.<br />

CAMBEFORT H., Géotechnique <strong>de</strong> l'ingénieur - Reconnaissance<br />

<strong>de</strong>s sols, Eyrolles, Paris, 1971.<br />

COMES C , Contribution à la détermination <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

mécaniques d'une fondation rocheuse,<br />

Travaux, nov. 1965.<br />

DADONE R. et DESBRANDES R., Notions <strong>de</strong> diagraphie,<br />

éd. Technip, 1968.<br />

Etu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fondations effectuées par le Laboratoire<br />

régional <strong>de</strong> Blois.<br />

Hydraulique <strong>de</strong>s sols, compte rendu <strong>de</strong>s journées<br />

organisées les 27, 28 et 29 nov. 1968 au LCPC, Paris,<br />

Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., spécial N,<br />

avril 1970.<br />

JACQUES PH. et MARCHAL J., Utilisation d'un wagondrill<br />

pour la mise en place <strong>de</strong>s son<strong>de</strong>s pressiométriques,<br />

Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., 42,<br />

déc. 1969, p. 21-24.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

Critiques <strong>de</strong>s moyens d'étu<strong>de</strong><br />

Bien que les métho<strong>de</strong>s actuelles présentent <strong>de</strong>s imperfections<br />

techniques et un certain empirisme, elles<br />

fournissent <strong>de</strong>s valeurs quantitatives qui permettent<br />

<strong>de</strong> définir une fondation en tenant compte du maxi<br />

mum <strong>de</strong> paramètres et en toute objectivité.<br />

Perspectives d'avenir<br />

Ces métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt toutefois à être affinées<br />

et pour cela il faudrait :<br />

— développer les constatations d'exécution <strong>de</strong>s fondations<br />

;<br />

— prévoir un budget <strong>de</strong> recherche dans les domaines<br />

suivants :<br />

• géophysique : détecter <strong>de</strong>s cavités, apprécier<br />

l'hétérogénéité du sous-sol d'un site ;<br />

• diagraphie : fournir <strong>de</strong>s résultats quantitatifs ;<br />

• géomécanique : adapter <strong>de</strong>s appareils aux terrains<br />

difficiles, provoquer <strong>de</strong>s essais en vraie<br />

gran<strong>de</strong>ur, étudier l'efficacité <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d'injection.<br />

A noter que, dans le domaine <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fondation,<br />

tout progrès n'est possible qu'au prix d'une collaboration<br />

étroite entre le maître d'oeuvre et le laboratoire<br />

chargé <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>, avant, pendant et après<br />

la construction d'un ouvrage.<br />

JÉZÉQUEL J., Essais in situ et fondations sur pieux,<br />

Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., 31, mai 1968,<br />

p. 111-124.<br />

JÉZÉQUEL J., LEMASSON H. et TouzÉ J., <strong>Le</strong> pressiomètre<br />

Louis Ménard - Quelques problèmes <strong>de</strong> mise<br />

en œuvre et leur influence sur les valeurs pressiométriques,<br />

Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., 32,<br />

juin-juil. 1968, p. 97-120.<br />

JÉZÉQUEL J., <strong>Le</strong>s pénétromètres statiques - Influence<br />

du mo<strong>de</strong> d'emploi sur la résistance <strong>de</strong> pointe, Bull.<br />

Liaison Labo. routiers P. et Ch., 36, janv.-fév. 1969,<br />

p. 151-160.<br />

Mo<strong>de</strong> Opératoire LCPC : L'essai <strong>de</strong> cisaillement à la<br />

boîte, Dunod, Paris, 1970.<br />

Mo<strong>de</strong> Opératoire LCPC : L'essai triaxîal, Dunod,<br />

Paris, 1970.<br />

Mo<strong>de</strong> Opératoire LCPC : L'essai <strong>de</strong> compressibilité<br />

à l'œdomètre, Dunod, Paris, 1970.<br />

Mo<strong>de</strong> Opératoire LCPC : Essai pressiométrique normal,<br />

Dunod, Paris, 1971.<br />

RENAULT PH., La formation <strong>de</strong>s cavernes, éd. « Que<br />

sais-je ? », n° 1 400, 1970.<br />

TALOBRE J.A., La mécanique <strong>de</strong>s roches et ses applications,<br />

Dunod, 1967.<br />

WASCHKOWSKI E., Mesures <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s<br />

massifs rocheux avec le dilatomètre Médératec, Bull.<br />

Liaison Labo. routiers P. et Ch., 41, nov. 1969, p.<br />

26-33.<br />

127


128<br />

ANNEXES


Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />

Fiche technique n° 1 : ESSAIS DE CISAILLEMENT A LA BOITE<br />

Cisaillement d'un échantillon <strong>de</strong> sol suivant un plan<br />

horizontal imposé, sur lequel on exerce une contrainte<br />

normale a donnée et on mesure la résistance au<br />

cisaillement ? correspondante.<br />

En répétant 3 à 4 fois l'essai avec <strong>de</strong>s contraintes<br />

normales différentes, on peut tracer la droite intrinsèque.<br />

Paramètres mesurés en fonction <strong>de</strong>s conditions<br />

d'essai :<br />

— cohésion : C en bar,<br />

— angle <strong>de</strong> frottement interne : 9 en <strong>de</strong>gré.<br />

pierres poreuses<br />

contraintes<br />

tangentietles<br />

Reconnaissance <strong>de</strong>s sols<br />

contraintes normales<br />

Boîte <strong>de</strong> cisaillement.<br />

Détermination <strong>de</strong> la cohésion C et <strong>de</strong> l'angle


Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />

Compression d'une éprouvette cylindrique <strong>de</strong> sol<br />

d'élancement voisin <strong>de</strong> 2, soumise à une pression<br />

hydrostatique 03- On fait croître la contrainte axiale<br />

ou déviateur (o-, — 53) jusqu'à la rupture, 03 restant<br />

constante.<br />

On recommence l'essai pour 3 ou 4 éprouvettes<br />

i<strong>de</strong>ntiques et on trace les cercles <strong>de</strong> Möhr correspondants.<br />

<strong>Le</strong>ur enveloppe est généralement une droite<br />

appelée « droite intrinsèque ».<br />

Paramètres mesurés en fonction <strong>de</strong>s conditions<br />

d'essai :<br />

— cohésion : C en bar,<br />

— angle <strong>de</strong> frottement Interne : 9 en <strong>de</strong>gré.<br />

Fiche technique n 2 : ESSAI TRIAXIAL<br />

B" re<br />

" e r<br />

Reconnaissance <strong>de</strong>s sols<br />

Piston<br />

^ ^ ^ ^ E ^ ^ ^ ^ Mesure pression<br />

Cellule triaxiale.<br />

Droite intrinsèque.<br />

Avantages principaux Inconvénients principaux Utilisation<br />

— possibilité <strong>de</strong> contrôler la<br />

pression interstitielle<br />

— plan <strong>de</strong> cisaillement non<br />

imposé<br />

— mise en œuvre et mesure<br />

simple pour l'essai non consolidé<br />

non drainé<br />

— limité aux sols fins et homogènes<br />

— mise en œuvre et mesures<br />

délicates pour l'essai consolidé<br />

non drainé<br />

— durée <strong>de</strong> l'essai importante<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

Types d'essai :<br />

Essais <strong>de</strong> laboratoire <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s sols, Ai<strong>de</strong>-mémoire LCPC, janv. 1970.<br />

Mo<strong>de</strong> opératoire LCPC : L'essai triaxial, Dunod, Paris, 1970.<br />

130<br />

a (bar)<br />

— non consolidé non drainé (U U)<br />

— consolidé non drainé (C U)<br />

— consolidé drainé (C D)


Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />

Fiche technique n 3 : ESSAI DE COMPRESSIBILITE A L'ŒDOMETRE<br />

Celui-ci a pour objet l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la consolidation<br />

d'éprouvettes <strong>de</strong> sols intacts ou remaniés, soumises<br />

à <strong>de</strong>s charges verticales uniformes, drainées sur les<br />

<strong>de</strong>ux faces et maintenues latéralement par une paroi<br />

rigi<strong>de</strong>.<br />

<strong>Le</strong>s charges sont appliquées en progression géométrique<br />

et maintenues 24 heures.<br />

Caractéristiques mesurées :<br />

— indice <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> pour chaque charge : e<br />

— coefficient <strong>de</strong> consolidation pour chaque charge :<br />

C, (cm 2 /s)<br />

— indice <strong>de</strong> compression : Cc<br />

— indice <strong>de</strong> décompression : C'c<br />

— pression <strong>de</strong> préconsolidation :


Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />

Fiche technique n° 4 : ESSAI DE COMPRESSION SIMPLE<br />

Celui-ci a pour objet la mesure <strong>de</strong> la résistance d'une<br />

éprouvette <strong>de</strong> roche cylindrique d'élancement 2, soumise<br />

à une contrainte normale que l'on fait croître<br />

jusqu'à la rupture.<br />

Paramètres mesurés :<br />

— résistance à la compression simple : Rc (bar)<br />

— module d'élasticité : E (bar) (par dispositif particulier).<br />

Reconnaissance <strong>de</strong>s sols<br />

© © ©<br />

1 Rupture fragile 2 Rupture plastique 3 Rupture <strong>de</strong> transition<br />

Avantages principaux Inconvénients principaux Utilisation<br />

— mesure simple<br />

— possibilité d'adapter les<br />

conditions d'essai au problème<br />

posé<br />

— préparation <strong>de</strong> l'éprouvette<br />

délicate<br />

— influence <strong>de</strong> la dimension <strong>de</strong><br />

l'éprouvette, <strong>de</strong> la fissuration, <strong>de</strong><br />

la teneur en eau<br />

— influence <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> mise<br />

en charge<br />

— influence <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> d'essai<br />

et <strong>de</strong>s moyens utilisés<br />

B I B L I O G R A P H I E<br />

— étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'homogénéité mécanique<br />

d'un banc rocheux<br />

—• étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la résistance à la<br />

compression d'un massif homogène<br />

— les résultats sont difficilement<br />

transposables à un massif présentant<br />

<strong>de</strong>s discontinuités ou <strong>de</strong>s hétérogénéités<br />

locales<br />

BERTHIER J. et TOURENQ C , L'essai <strong>de</strong> compression simple pour les roches, Bull. Liaison Labo. routiers<br />

P. et Ch., 20, juil.-août 1966, p. 2-1 à 2-12.<br />

TALOBRE J.-A., La mécanique <strong>de</strong>s roches et ses applications, Dunod, 1967.<br />

132


Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />

Fiche technique n° 5 : PENETROMETRES DYNAMIQUES<br />

Une masse connue tombe d'une hauteur constante<br />

sur une tige terminée par un cône.<br />

On compte le nombre <strong>de</strong> coups pour enfoncer l'ensemble<br />

d'une profon<strong>de</strong>ur donnée.<br />

Il existe <strong>de</strong> nombreux types d'appareils, dont les plus<br />

connus sont le SPT, le pénétromètre Couard ou le<br />

Delmag.<br />

Avantages principaux Inconvénients principaux<br />

— ren<strong>de</strong>ment élevé<br />

— puissance <strong>de</strong> pénétration<br />

assez élevée<br />

— caricature du terrain<br />

— problèmes d'accès simples<br />

pour la plupart <strong>de</strong>s matériels<br />

Masse<br />

— aucune rationalisation possible<br />

— caricature du terrain<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

Hauteur <strong>de</strong> chute<br />

Reconnaissance <strong>de</strong>s sols<br />

Nombre <strong>de</strong> coups<br />

Schéma simplifié. Courbe caractéristique.<br />

préférentielle<br />

Utilisation<br />

—> reconnaissance<br />

sommaire,<br />

en particulier<br />

dans le cas <strong>de</strong><br />

sols grossiers<br />

— battage <strong>de</strong><br />

pieux<br />

PAREZ L., <strong>Le</strong>s pénétromètres et leur interprétation, Journées <strong>de</strong>s fondations, LCPC, Paris, mai 1963.<br />

non<br />

recommandée<br />

— exclure toute<br />

possibilité <strong>de</strong><br />

chiffrer avec<br />

précision les<br />

propriétés mécaniques<br />

<strong>de</strong>s<br />

sols<br />

TERZAGHI K. et PECK R.-B., SOI7 Mechanics in Engineering Practice, John Wiley and sons, New York,<br />

1948.<br />

Document GEESFOP - Groupe d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations profon<strong>de</strong>s - LPC.<br />

133


Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />

Fiche technique n 6 : PENETROMETRES STATIQUES<br />

Vérinage lent et continu dans le sol d'une pointe<br />

et d'un tube.<br />

Mesure séparée (mais qui peut être simultanée) :<br />

— <strong>de</strong> l'effort total d'enfoncement,<br />

— <strong>de</strong> la résistance <strong>de</strong> pointe.<br />

Caractéristiques principales :<br />

Il existe <strong>de</strong> nombreux types d'appareils.<br />

L'effort d'enfoncement est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 10 tonnes.<br />

Avantages principaux Inconvénients principaux<br />

— ren<strong>de</strong>ment élevé, mais interprétation<br />

d'autant meilleure que<br />

la vitesse <strong>de</strong> pénétration est plus<br />

faible (ne pas dépasser quelques<br />

millimètres à la secon<strong>de</strong>)<br />

— mesures continues<br />

— limités aux sols fins<br />

— résultats assez sensibles à certains<br />

problèmes technologiques<br />

— problèmes d'accès parfois difficiles<br />

— théorie <strong>de</strong> l'appareil mal connue<br />

— exploitation empirique<br />

— arrêts possibles sur blocs, couches<br />

compactes, pouvant surmonter<br />

<strong>de</strong>s matériaux plus médiocres<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

préférentielle<br />

— reconnaissance<br />

rapi<strong>de</strong><br />

quantitative<br />

d'un sol<br />

— stabilité <strong>de</strong>s<br />

fondations sur<br />

pieux<br />

— interprétation<br />

ou extrapolation<br />

<strong>de</strong><br />

mesures plus<br />

fines<br />

Reconnaissance <strong>de</strong>s sols<br />

Utilisation<br />

non<br />

recommandée<br />

— matériaux<br />

grossiers<br />

— problèmes<br />

<strong>de</strong> tassements<br />

— mesure <strong>de</strong><br />

l'angle <strong>de</strong> frottement<br />

interne<br />

ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>i jr <strong>de</strong> la cohésion<br />

PAREZ L., <strong>Le</strong>s pénétromètres et leur interprétation, Journées <strong>de</strong>s fondations, LCPC, Paris, mai 1963.<br />

BUISSON, <strong>Le</strong>s essais <strong>de</strong> pénétration et leur utilisation, Bull. Liaison Confédération Générale du Commerce et <strong>de</strong><br />

l'Industrie <strong>de</strong> Tunisie, 56, oct. 1954.<br />

Document GEESFOP - Groupe d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations profon<strong>de</strong>s - LPC.<br />

134<br />

Schéma simplifié. Courbe caractéristique.<br />

(bar)


Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />

Fiche technique n 7 : PRESSIOMETRE LOUIS MENARD<br />

Celui-ci a pour objet <strong>de</strong> gonfler dans le sol une<br />

son<strong>de</strong> cylindrique tricellulaire et <strong>de</strong> mesurer les<br />

variations correspondantes <strong>de</strong> volume.<br />

Caractéristiques principales <strong>de</strong> l'appareil :<br />

— diamètre courant : 60 mm,<br />

— longueur <strong>de</strong> son<strong>de</strong> : 45 cm,<br />

— profon<strong>de</strong>ur d'investigation courante : 20 à 30 m,<br />

— gamme <strong>de</strong> mesure (suivant le type d'appareil) :<br />

0,5 à 100 bars,<br />

— mise en œuvre par forage ou battage.<br />

Caractéristiques mesurées :<br />

— pression limite P¡ (bar)<br />

— pression <strong>de</strong> fluage Pt (bar)<br />

— module <strong>de</strong> compression pressiométrique E (bar).<br />

Rentabilité :<br />

5 à 10 essais par jour.<br />

Appareil classique.<br />

Avantages principaux Inconvénients principaux<br />

— reconnaissance sommaire du<br />

sol par forage préalable ou battage<br />

— relation pressions-déformations<br />

en place<br />

— essais possibles dans tous terrains,<br />

mais avec <strong>de</strong>s précautions<br />

parfois difficiles<br />

forage ou battage préalable<br />

— théorie <strong>de</strong> l'appareil complexe<br />

et encore insuffisamment connue<br />

— consolidation non mise en évi<strong>de</strong>nce<br />

—• exploitation empirique<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

Mesure <strong>de</strong> la pression<br />

préférentielle<br />

— reconnaissance<br />

rapi<strong>de</strong><br />

quantitative <strong>de</strong>s<br />

sols<br />

— problèmes<br />

<strong>de</strong> stabilité<br />

d'ouvrage (fondationssuperficielles<br />

ou<br />

profon<strong>de</strong>s)<br />

— évaluation<br />

<strong>de</strong> l'hétérogénéité<br />

<strong>de</strong>s sols<br />

sableux ou<br />

sablo-graveleux<br />

Reconnaissance <strong>de</strong>s sols<br />

f • X<br />

Courbe caractéristique.<br />

Utilisation<br />

Pression <strong>de</strong> ia son<strong>de</strong><br />

non<br />

recommandée<br />

— problèmes<br />

<strong>de</strong> consolidation<br />

en relation<br />

avec les<br />

tassements<br />

— mesure <strong>de</strong><br />

l'angle <strong>de</strong><br />

frottement<br />

interne<br />

MÉNAHD L., Mesure in situ <strong>de</strong>s propriétés physiques <strong>de</strong>s sols, Annales <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées, vol. 127, maijuin<br />

1957, et revues Sols Soils, 1 à 24.<br />

Document GEESFOP - Groupe d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations profon<strong>de</strong>s - LPC.<br />

135


Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />

Fiche techfliqie n 8 : LE DILATOMETRE MEDERATEC<br />

Celui-ci a pour objet <strong>de</strong> gonfler dans le sol une<br />

son<strong>de</strong> cylindrique et <strong>de</strong> mesurer les variations diamétrales<br />

correspondantes.<br />

Caractéristiques <strong>de</strong> l'appareil :<br />

— diamètre : 167 mm,<br />

— longueur <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> : 95 cm,<br />

— profon<strong>de</strong>ur d'investigation : 50 m,<br />

— gamme <strong>de</strong> mesure : 0,5 à 160 bars,<br />

— mise en œuvre par forage.<br />

Caractéristiques mesurées :<br />

— pression limite P; (bar)<br />

— pression <strong>de</strong> fluage Pf (bar)<br />

— module <strong>de</strong> déformation E d (bar)<br />

— module réversible E r (bar)<br />

Schéma du dilatomètre<br />

dans un forage.<br />

Avantages principaux Inconvénients principaux Utilisation<br />

— relation pression-déformation<br />

en place<br />

— mesure du fluage en place<br />

— sollicitation <strong>de</strong> 2 à 3 m 3 <strong>de</strong> terrain,<br />

permettant d'intéresser la fissuration<br />

et l'hétérogénéité<br />

— positionnement <strong>de</strong> l'essai à la<br />

vue <strong>de</strong>s échantillons carottés<br />

Forage<br />

— exploitation empirique<br />

— limité aux marnes compactes<br />

ët aux roches<br />

— nécessite un forage <strong>de</strong> gros<br />

diamètre<br />

— mise en œuvre délicate<br />

préalable<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

Reconnaissance <strong>de</strong>s sols<br />

— dans <strong>de</strong>s roches fracturées ou<br />

hétérogènes à la maille <strong>de</strong> 0,5 m,<br />

les marnes, <strong>calcaire</strong>, craie, etc.<br />

COMES G., Contribution à la détermination <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques d'une fondation rocheuse, Travaux,<br />

nov. 1965.<br />

SOLÉTANCHE, Notice d'utilisation du dilatomètre Médératec, 2* éd., mai 1968.<br />

WASCHKOWSKI E., Mesures <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques <strong>de</strong>s massifs rocheux avec le dilatomètre Médératec,<br />

Bull. Liaison labo. routiers P. et C, 41, nov. 1969, p. 26-33.<br />

136


Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />

Mesure <strong>de</strong> la vitesse verticale <strong>de</strong> l'eau dans un<br />

forage avec un moulinet à hélice solidaire d'un lest<br />

profilé autocentreur.<br />

<strong>Le</strong> comptage du nombre <strong>de</strong> rotations <strong>de</strong> l'hélice est<br />

assuré par un système <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> résistance,<br />

magnétique ou photoélectrique.<br />

Caractéristique mesurée :<br />

Vitesse verticale qui peut couvrir une gamme <strong>de</strong><br />

0,01 à 2 m/s.<br />

Il existe <strong>de</strong> nombreux types d'appareils :<br />

— Beauvert<br />

— Schlumberger<br />

— Solétanche.<br />

Fiche technique n 9 : ESSAI AU MICROMOULINET<br />

Reconnaissance hydraulique<br />

Capteur<br />

Micromoulinet Beauvert.<br />

Avantages principaux Inconvénients principaux Utilisation<br />

— mise en œuvre et mesure<br />

simple<br />

— mesure rapi<strong>de</strong><br />

— essai réalisable dans piézomètre<br />

ouvert<br />

— appareil fragile<br />

— sensible aux variations <strong>de</strong> resistività<br />

<strong>de</strong> l'eau pour comptage<br />

par système <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> résistance<br />

— influence <strong>de</strong> la variation du diamètre<br />

du forage<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

Notices techniques : Neyrpic, Schlumberger, Solétanche.<br />

Dans le cas <strong>de</strong> forages :<br />

— mesure <strong>de</strong> vitesses naturelles<br />

verticales<br />

— positionnement <strong>de</strong> venues d'eau<br />

préférentielles<br />

— détermination <strong>de</strong> débits<br />

— estimation d'un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur<br />

<strong>de</strong> la perméabilité<br />

137


Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />

L'essai consiste à injecter <strong>de</strong> l'eau sous pression<br />

dans une tranche <strong>de</strong> forage isolée du reste du forage<br />

par un obturateur. On mesure, pour une pression<br />

donnée constante, le débit injecté pendant 5 à 10 mn,<br />

et ceci jusqu'à 10 bars.<br />

Caractéristique mesurée :<br />

Unité Lugeon : absorption d'eau évaluée en litre par<br />

mètre et par minute sous une pression <strong>de</strong> 10 bars.<br />

1 Lugeon ~ 10" 7 m/s.<br />

Fiche technique n 10 : ESSAI LUGEON<br />

Manomètre (pression P )<br />

Principe <strong>de</strong> l'essai Lugeon.<br />

Avantages principaux Inconvénients principaux Utilisation<br />

— mesure en place<br />

— appréciation <strong>de</strong> la fissuration<br />

forage<br />

— interprétation délicate<br />

— essai peu précis<br />

— court-circuitage <strong>de</strong> l'obturateur<br />

— pertes <strong>de</strong> charges dans l'appareil<br />

mal connues<br />

préalable<br />

B I B L I O G R A P H I E<br />

CAMBEFORT H., Injection <strong>de</strong>s sols, Eyrolles, Paris 1964.<br />

Reconnaissance hydraulique<br />

— estimation <strong>de</strong> la perméabilité<br />

en grand <strong>de</strong> rocher fissuré<br />

— estimation <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> coulis<br />

à injecter pour un étanchement<br />

RAGUENEL A. <strong>de</strong>, Essai Lugeon, Hydraulique <strong>de</strong>s sols, compte rendu <strong>de</strong>s journées organisées les 27 28 et<br />

29 nov. 1968 au LCPC, Paris, Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., spécial N, avril 1970.<br />

138


Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />

L'essai consiste à injecter ou à pomper <strong>de</strong> l'eau dans<br />

une cavité <strong>de</strong> forme invariable, appelée lanterne,<br />

créée dans un terrain poreux, perméable et aquifère,<br />

et à mesurer les variations <strong>de</strong> charge et <strong>de</strong> débit<br />

correspondant :<br />

— essai à niveau constant dans les sols perméables :<br />

k > 10- 4<br />

m/s,<br />

— essai à niveau variable dans les sols peu perméables<br />

: k < 10"* m/s.<br />

Caractéristique mesurée :<br />

— coefficient <strong>de</strong> perméabilité k.<br />

Fiche technique n 11 : ESSAI LEFRANC<br />

Reconnaissance hydraulique<br />

Injection d'eau<br />

Niveau d'eau dans le tube<br />

; Niveau statique <strong>de</strong> la nappe<br />

•-V6- ' • • 0<br />

1. Lanterne • . •<br />

Avantages principaux Inconvénients principaux Utilisation<br />

—' peut être exécuté dans un piézomètre<br />

— réalisation rapi<strong>de</strong><br />

— mesure en place<br />

— peu précis<br />

forage ou ba ttage préalable<br />

— difficulté dans les terrains pulvérulents<br />

— à gran<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur la lanterne<br />

est souvent mal isolée<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

— dans les sols, essais à charge<br />

constante ou variable selon la perméabilité<br />

— dans les roches karstiques ou<br />

fissurées, ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la<br />

perméabilité globale<br />

RAT M., LAVIRON F. et JOREZ J.-C., Essai <strong>Le</strong>franc, Hydraulique <strong>de</strong>s sols, compte rendu <strong>de</strong>s journées organisées<br />

les 27, 28 et 29 nov. 1968 au LCPC, Paris, Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., spécial N, avril<br />

1970.<br />

MARTIN P., La détermination du coefficient <strong>de</strong> perméabilité <strong>de</strong>s roches par les mesures dans les sondages<br />

(Essais <strong>Le</strong>franc), Thèse <strong>de</strong> docteur-ingénieur, Université d'Aix-Marseille, Faculté <strong>de</strong>s Sciences, Labo. <strong>de</strong> <strong>Géologie</strong>,<br />

nov. 1959.<br />

139


Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />

L'essai consiste à abaisser, à partir d'un puits, la<br />

surface piézométrique <strong>de</strong> la nappe baignant la formation<br />

dont on veut mesurer la perméabilité.<br />

<strong>Le</strong> pompage étant à débit constant, on note l'évolution<br />

<strong>de</strong> la surface piézométrique <strong>de</strong> la nappe.<br />

Caractéristiques mesurées :<br />

— coefficient <strong>de</strong> perméabilité en grand,<br />

— rayon <strong>de</strong> rabattement.<br />

Fiche technique n° 12 : ESSAI DE POMPAGE<br />

Reconnaissance hydraulique<br />

syyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyy<br />

Substratum impermeable<br />

Nappe libre :<br />

evolution <strong>de</strong> la surface libre.<br />

Avantages principaux Inconvénients principaux Utilisation<br />

— mesure en place<br />

— l'essai peut intéresser un volume<br />

important <strong>de</strong> terrain<br />

— dispositif d'essai et matériel importants<br />

— essai <strong>de</strong> longue durée<br />

— nombreuses mesures<br />

— interprétation complexe<br />

— essai impossible si le débit <strong>de</strong><br />

pompage est inférieur à 1 mVh.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

— rabattement<br />

— étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> nappe captive<br />

JOSSEAUME H., Essai <strong>de</strong> pompage, Hydraulique <strong>de</strong>s sols, compte rendu <strong>de</strong>s journées organisées les 27, 28<br />

et 29 nov. 1968 au LCPC, Paris, Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., spécial N, avril 1970.<br />

140


Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />

<strong>Le</strong>s piézomètres sont utilisés pour déterminer la pression<br />

<strong>de</strong> l'eau dans les sols en place.<br />

Ils permettent :<br />

— <strong>de</strong> déterminer la cote du toit <strong>de</strong> la nappe et ses<br />

fluctuations,<br />

*— <strong>de</strong> mesurer la pression interstitielle,<br />

— <strong>de</strong> déterminer une courbe <strong>de</strong> rabattement.<br />

Caractéristiques <strong>de</strong>s appareils :<br />

a) piézomètre ouvert : tube métallique <strong>de</strong> 30 à 50 mm<br />

<strong>de</strong> diamètre, crépine à sa partie inférieure,<br />

b) piézomètre fermé ou à volume constant : son<strong>de</strong><br />

piézométrique comportant un filtre en matière poreuse<br />

(céramique ou bronze fritte, etc.) reliée à la surface<br />

par <strong>de</strong>s tubulures (système hydraulique) ou <strong>de</strong>s fils<br />

(système électrique),<br />

— délai <strong>de</strong> réponse : fonction du terrain et du matériel<br />

<strong>de</strong> mesure,<br />

— précision : ±10 g/cm 2 .<br />

Utilisations :<br />

— piézomètre ouvert : étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> nappe dans un sol<br />

<strong>de</strong> perméabilité : k > 10" 4 cm/s,<br />

— piézomètre à volume constant : mesure <strong>de</strong> la<br />

pression interstitielle dans un sol <strong>de</strong> perméabilité<br />

k < 10-* cm/s.<br />

Fiche technique n 13 : MESURES PIEZOMETRIQUES<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

Reconnaissance hydraulique<br />

Manomètre<br />

Piézomètre ouvert. Piézomètre fermé<br />

ou à volume constant.<br />

Hydraulique <strong>de</strong>s sols, compte rendu <strong>de</strong>s journées organisées les 27, 28 et 29 nov. 1968 au LCPC, Paris.<br />

Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., spécial N, avril 1970.<br />

141


142<br />

Conception<br />

<strong>de</strong>s fondations<br />

dans le <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

F. BAGUELIN<br />

Chef <strong>de</strong> la Section <strong>de</strong>s fondations<br />

au Laboratoire central<br />

CES journées, placées sous le signe du <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, nous invitent à concentrer<br />

notre attention sur ce matériau et à en améliorer<br />

notre connaissance fondamentale. Une tentation<br />

cependant existe : c'est <strong>de</strong> chercher à<br />

développer uniquement les aspects <strong>de</strong> cette connaissance<br />

fondamentale les plus accessibles par les<br />

moyens d'étu<strong>de</strong> existants, ou les plus attrayants<br />

pour l'esprit, et <strong>de</strong> délaisser ainsi ceux qui pourraient<br />

avoir plus <strong>de</strong> retentissement pratique, mais<br />

qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>raient aussi plus d'efforts.<br />

C'est pourquoi il m'a semblé utile <strong>de</strong> situer la perspective<br />

propre d'un domaine pratique particulier,<br />

celui <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations, qui est preneur <strong>de</strong><br />

certains points acquis, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur sur d'autres<br />

non encore élucidés.<br />

La première partie expose les principes généraux<br />

<strong>de</strong> conception <strong>de</strong>s fondations et les métho<strong>de</strong>s<br />

d'étu<strong>de</strong>, en particulier les objectifs poursuivis lors<br />

d'un projet <strong>de</strong> fondation. Par ailleurs, la validité<br />

<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong> actuelles est discutée ; les<br />

résultats en sont directement applicables à bon<br />

nombre <strong>de</strong> fondations du territoire <strong>de</strong> la formation<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, qui cache sous ce nom un ensemble<br />

très divers <strong>de</strong> sols dont la stratigraphie très tourmentée<br />

est d'ailleurs difficilement prévisible.<br />

La <strong>de</strong>uxième partie abor<strong>de</strong> les problèmes spécifiques<br />

posés par la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> pour la<br />

conception <strong>de</strong>s fondations.<br />

En conclusion on indique les directions <strong>de</strong> recherche<br />

sur le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> souhaitées en<br />

ce qui concerne les projets <strong>de</strong> fondations.<br />

1. PRINCIPES GENERAUX DE CONCEPTION<br />

DES FONDATIONS ET METHODES D'ETUDE<br />

PRINCIPES GENERAUX DE CONCEPTION DES<br />

FONDATIONS<br />

<strong>Le</strong>s fondations appliquent au terrain les charges<br />

<strong>de</strong>s superstructures, généralement à prédominance<br />

verticale. Elles doivent être conçues <strong>de</strong> manière<br />

à satisfaire aux impératifs énumérés ci-<strong>de</strong>ssous.<br />

Sécurité générale<br />

Il s'agit <strong>de</strong> la stabilité <strong>de</strong> l'ensemble du site,<br />

qui peut être ou non modifiée par la présence <strong>de</strong><br />

la construction elle-même. Souvent un tel problème


se pose pour les versants naturels instables. Pour<br />

le cas du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, ce point est lié à<br />

la présence <strong>de</strong>s phénomènes karstiques.<br />

Sécurité locale<br />

Il s'agit <strong>de</strong> se prémunir contre une rupture du sol<br />

sous la fondation (poinçonnement).<br />

Limitation <strong>de</strong>s tassements<br />

La valeur maximale est commandée par la superstructure.<br />

Toutefois, il faut que le projeteur se<br />

gar<strong>de</strong> d'être trop pessimiste, à la fois en ce qui<br />

concerne les tassements différentiels admissibles<br />

et en ce qui concerne les charges à prendre en<br />

compte (charge <strong>de</strong> longue durée).<br />

Réalisation possible<br />

<strong>Le</strong>s problèmes peuvent être divers : épuisements,<br />

battages, défauts d'exécution, etc. D'une manière<br />

générale, on peut dire que les difficultés augmentent<br />

à mesure que le niveau d'assise projeté est<br />

plus profond. Il faut aussi signaler que parfois une<br />

réalisation défectueuse peut invali<strong>de</strong>r complètement<br />

les dispositions d'une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> fondations<br />

préalable.<br />

Coût raisonnable et prévisible<br />

Ce point sanctionne en fait la qualité du projet<br />

<strong>de</strong> fondations, à condition toutefois <strong>de</strong> disposer<br />

d'éléments <strong>de</strong> comparaison valables. D'une manière<br />

générale, il s'agit <strong>de</strong> rechercher les niveaux<br />

<strong>de</strong> fondation les plus hauts possibles (diminution<br />

<strong>de</strong>s quantités et <strong>de</strong>s difficultés d'exécution) donnant<br />

une sécurité satisfaisante.<br />

Des conclusions trop hâtives sur le niveau <strong>de</strong>s<br />

fondations, guidées par la recherche a priori d'une<br />

couche « dure », vont souvent à l'encontre <strong>de</strong> l'économie<br />

et conduisent généralement à sous-estimer<br />

les difficultés d'exécution ; ceci peut être à l'origine<br />

<strong>de</strong> changements du projet en cours <strong>de</strong> réalisation<br />

qui s'avère coûteux.<br />

Signalons aussi que, dans le cas <strong>de</strong> constructions<br />

mo<strong>de</strong>stes, le prix <strong>de</strong> la reconnaissance elle-même<br />

représente un pourcentage appréciable du coût total<br />

et donc celle-ci doit être adaptée.<br />

Un projet <strong>de</strong> fondations est donc essentiellement<br />

un compromis, et c'est à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sols d'en fournir<br />

les éléments. Pour que la comparaison <strong>de</strong> plusieurs<br />

solutions possibles (niveaux différents, dimensionnement,<br />

dispositions d'exécution) soit faite<br />

valablement, il est nécessaire <strong>de</strong> ne pas se contenter<br />

d'éléments qualitatifs et trop souvent subjectifs,<br />

mais <strong>de</strong> disposer au maximum d'éléments chiffrés.<br />

La mesure <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques appropriées<br />

<strong>de</strong>s sols et les théories <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong>s<br />

fondations en sont un <strong>de</strong>s outils privilégiés.<br />

L'expérience, si elle est acquise à partir <strong>de</strong><br />

constatations précises et organisées à base <strong>de</strong> mesures,<br />

en constitue aussi une source importante ;<br />

<strong>de</strong> telles constatations, d'ailleurs nécessaires pour<br />

caler les théories ou les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul, sont<br />

particulièrement précieuses dans le cas où les sols<br />

se prêtent mal aux essais.<br />

Afin <strong>de</strong> fixer les idées, donnons quelques ordres<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s fondations<br />

courantes :<br />

Taux <strong>de</strong> travail<br />

— semelles d'ouvrages très légers : 1 bar, voire<br />

moins,<br />

— semelles d'ouvrages d'art : 1 à 5 bars,<br />

— fondations massives directes : 5 à 10 bars,<br />

— pieux (valeurs en tête) : 50 bars ou moins.<br />

<strong>Le</strong>s contraintes imposées par les fondations se<br />

situent donc dans <strong>de</strong>s limites bien précises et l'on<br />

ne doit pas se contenter <strong>de</strong> mettre en regard <strong>de</strong>s<br />

qualificatifs tels que « dur » ou « mou » pour le<br />

terrain. En effet, la valeur <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers dépend<br />

<strong>de</strong> l'échelle à laquelle on se rapporte plus<br />

ou moins implicitement :<br />

— en mécanique <strong>de</strong>s sols, une argile est dure<br />

lorsque sa cohésion est <strong>de</strong> quelques bars ;<br />

— en mécanique <strong>de</strong>s roches, un rocher tendre peut<br />

constituer un terrain <strong>de</strong> fondation très résistant,<br />

voire trop résistant (problèmes d'exécution).<br />

Dimensions - extension <strong>de</strong>s zones sollicitées<br />

Grosso modo, les contraintes restent du même<br />

ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur que celles appliquées par la fondation<br />

jusqu'à une profon<strong>de</strong>ur égale à sa largeur,<br />

et les zones intervenant <strong>de</strong> manière significative<br />

dans le comportement <strong>de</strong> la fondation, tant du<br />

point <strong>de</strong> vue du poinçonnement que du tassement,<br />

restent limitées à une profon<strong>de</strong>ur égale à <strong>de</strong>ux<br />

fois la largeur. Cela permet donc <strong>de</strong> se rendre<br />

compte approximativement <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs d'investigation<br />

nécessaires. <strong>Le</strong>s largeurs <strong>de</strong>s fondations<br />

sont couramment :<br />

— semelles d'ouvrages très légers : moins d'un<br />

mètre,<br />

— semelles d'ouvrages d'art : 1 à 5 m,<br />

— fondations massives directes : 5 à 10 m,<br />

— pieux : 0,30 à 1,50 m,<br />

— groupes <strong>de</strong> pieux : jusqu'à 10 m.<br />

<strong>Le</strong> ca^s <strong>de</strong>s centrales nucléaires <strong>de</strong> Saint-Laurent<strong>de</strong>s-Eaux,<br />

présenté par ailleurs, est à cet égard<br />

très exceptionnel, puisque le groupe <strong>de</strong>s murs<br />

moulés <strong>de</strong>s réacteurs applique une pression<br />

moyenne <strong>de</strong> 6,3 bars sur un cercle <strong>de</strong> 40 m <strong>de</strong><br />

diamètre.<br />

143


Tassements admissibles<br />

Très généralement sous-estimés par les projeteurs<br />

<strong>de</strong> la superstructure, ils dépassent presque toujours<br />

le centimètre. Ils sont couramment <strong>de</strong> 2 à<br />

3 cm et peuvent atteindre 5 cm pour certains<br />

ouvrages.<br />

Souvent d'ailleurs, l'ossature sensible aux tassements<br />

différentiels n'entre en jeu qu'après qu'une<br />

partie appréciable <strong>de</strong>s tassements s'est produite<br />

sous le seul poids <strong>de</strong>s appuis.<br />

METHODES D'ETUDE DES FONDATIONS<br />

<strong>Le</strong>s problèmes <strong>de</strong> fondations sont l'objet d'étu<strong>de</strong>s<br />

concertées <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s laboratoires <strong>de</strong>s Ponts<br />

et Chaussées. Elles ont été menées principalement<br />

ces <strong>de</strong>rnières années au sein <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux groupes<br />

d'étu<strong>de</strong>s spécialisés, le premier sur les essais en<br />

place (GEESEP) 1<br />

et plus généralement sur les<br />

fondations superficielles, le <strong>de</strong>uxième initialement<br />

concerné par l'essai statique <strong>de</strong> fondations profon<strong>de</strong>s<br />

(GEESFOP) 2<br />

, mais chargé par la suite<br />

d'étudier les divers problèmes relatifs à ce type<br />

<strong>de</strong> fondation. Elles ont permis d'abord <strong>de</strong> mettre<br />

au point <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s opératoires d'essais <strong>de</strong> sols<br />

relatifs aux fondations, notamment ceux <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

essais complexes : l'essai statique <strong>de</strong> fondations<br />

profon<strong>de</strong>s et l'essai pressiométrique [1 à 4].<br />

Par ailleurs les diverses étu<strong>de</strong>s concernant le<br />

comportement <strong>de</strong>s ouvrages, allant <strong>de</strong>s simples<br />

constatations à <strong>de</strong>s recherches fondamentales en<br />

station, ont permis, en liaison avec la pratique<br />

ordinaire <strong>de</strong>s reconnaissances <strong>de</strong> sols <strong>de</strong> fondation,<br />

d'évaluer la validité <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong><br />

actuellement disponibles.<br />

<strong>Le</strong> domaine particulier <strong>de</strong>s pieux a été exposé<br />

dans un cycle <strong>de</strong> conférences <strong>de</strong> l'Ecole nationale<br />

<strong>de</strong>s ponts et chaussées [5]. L'ensemble <strong>de</strong>s problèmes<br />

courants <strong>de</strong> fondations a été traité avec<br />

le SETRA dans un dossier-pilote (FOND 72).<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> cet exposé, on se contente <strong>de</strong><br />

donner les lignes générales concernant les métho<strong>de</strong>s<br />

d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations, en renvoyant à ces<br />

publications pour <strong>de</strong> plus amples détails ou<br />

justifications.<br />

La reconnaissance du sol<br />

Elle doit fournir les éléments permettant <strong>de</strong> répondre<br />

aux impératifs mentionnés ci-<strong>de</strong>ssus.<br />

La question <strong>de</strong> la sécurité générale doit être évoquée<br />

dès le départ <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. En un premier sta<strong>de</strong>, il y<br />

a lieu <strong>de</strong> déterminer si le problème se pose ou non,<br />

en utilisant les données existantes : visite sur le<br />

site (observation du terrain et <strong>de</strong>s constructions<br />

existantes), données générales <strong>de</strong> la géologie, archives.<br />

Une telle enquête permet en outre d'orienter<br />

tout le contenu <strong>de</strong> la campagne <strong>de</strong> reconnaissance<br />

à effectuer.<br />

1. GEESEP : Groupe d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> sols en place.<br />

2. GEESFOP : Groupe d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s essais statiques <strong>de</strong> fondations<br />

profon<strong>de</strong>s.<br />

144<br />

Une réponse affirmative peut s'avérer rédhibitoire<br />

dès ce sta<strong>de</strong>.pour les constructions <strong>de</strong> faible importance,<br />

car l'éventualité <strong>de</strong> tels problèmes implique<br />

<strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> dépenses souvent disproportionnées<br />

avec le coût <strong>de</strong> la construction elle-même (prix <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s spécifiques et <strong>de</strong>s travaux spéciaux assez<br />

élevés).<br />

<strong>Le</strong>s moyens <strong>de</strong> reconnaissance et d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sols utilisables<br />

pour un projet <strong>de</strong> fondations peuvent se ranger<br />

en <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s catégories :<br />

— les sondages avec prélèvements d'échantillons<br />

intacts, sur lesquels sont ensuite effectués <strong>de</strong>s essais<br />

en laboratoire. Cette technique, qui était traditionnellement<br />

la base <strong>de</strong> toute étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> mécanique <strong>de</strong>s<br />

sols, tend actuellement à <strong>de</strong>venir une technique d'appoint<br />

pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations en raison <strong>de</strong> ses<br />

limitations propres et <strong>de</strong> son coût relativement élevé,<br />

en raison également <strong>de</strong>s progrès accomplis récemment<br />

dans les essais en place ;<br />

— les sondages avec essais <strong>de</strong> sols en place : le terrain<br />

est soumis à une sollicitation plus ou moins<br />

voisine <strong>de</strong> celle produite par les fondations. L'essai<br />

pénétrométrique, par exemple, est très proche du<br />

phénomène « pieu ». <strong>Le</strong> plus récent et le plus élaboré<br />

<strong>de</strong>s essais courants <strong>de</strong> sols en place est l'essai<br />

pressiométrique, qui est très intéressant pour les<br />

étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fondations : praticable dans tous les terrains,<br />

il fournit non seulement une caractéristique<br />

<strong>de</strong> rupture (la pression limite), mais également une<br />

caractéristique <strong>de</strong> déformation (le module pressiométrique)<br />

; par ailleurs, les renseignements recueillis<br />

au cours du forage préalable, technique <strong>de</strong> mise<br />

en place la plus fréquente, permettent généralement<br />

d'avoir une coupe satisfaisante <strong>de</strong>s terrains rencontrés.<br />

L'interprétation d'une campagne d'essais<br />

peut ainsi s'adapter à un nombre varié <strong>de</strong> situations<br />

(sols et fondations). L'essai, en réalité assez délicat,<br />

fait l'objet d'un mo<strong>de</strong> opératoire [2 et 4] et doit<br />

être réalisé par <strong>de</strong>s spécialistes.<br />

<strong>Le</strong> comportement <strong>de</strong> la fondation<br />

La courbe <strong>de</strong> chargement (fig. 1) d'une fondation<br />

comporte généralement une partie initiale à peu près<br />

rectiligne puis à partir d'une certaine charge, la<br />

e<br />

Ul<br />

S<br />

Fig. 1 - Charges caractéristiques d'une fondation.


charge <strong>de</strong> nuage, elle s'incurve jusqu'à donner <strong>de</strong>s<br />

enfoncements très importants pour <strong>de</strong>s variations<br />

<strong>de</strong> charge très faibles : on a alors atteint la charge<br />

limite ou charge <strong>de</strong> poinçonnement.<br />

On fait travailler les fondations dans la première<br />

partie (0 — Qf) <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> chargement, pour<br />

laquelle les enfoncements restent assez faibles et en<br />

tout cas contrôlables. Une autre raison est que les<br />

enfoncements y restent à peu près réversibles (effet<br />

<strong>de</strong> la répétition <strong>de</strong>s charges). On réalise généralement<br />

cette condition <strong>de</strong> la manière suivante qui<br />

constitue le critère <strong>de</strong> poinçonnement :<br />

1. on évalue la charge limite Qi ;<br />

2. on applique un coefficient <strong>de</strong> sécurité F égal à 3 3<br />

.<br />

Dans le cas particulier d'essais <strong>de</strong> chargement statique<br />

<strong>de</strong> pieux, on peut déterminer directement la<br />

charge <strong>de</strong> fluage Qf, que l'on frappe alors <strong>de</strong> coefficients<br />

<strong>de</strong> sécurité beaucoup plus faibles : 1,25 à<br />

1,6 [1].<br />

On obtient ainsi une première limitation <strong>de</strong> la charge<br />

<strong>de</strong> service qui garantit contre la rupture locale <strong>de</strong> la<br />

fondation. Une <strong>de</strong>uxième est constituée par le critère<br />

<strong>de</strong> tassement :<br />

1. on se fixe la valeur du tassement admissible par<br />

la superstructure ;<br />

2. on évalue le tassement <strong>de</strong> la fondation en fonction<br />

<strong>de</strong> la charge appliquée Q ;<br />

3. on vérifie que la charge fournie par le critère <strong>de</strong><br />

poinçonnement ne donne pas <strong>de</strong> tassement supérieur<br />

au tassement admissible. S'il n'en n'est pas ainsi, on<br />

choisit une charge Q plus faible ou l'on change les<br />

dimensions <strong>de</strong> la fondation.<br />

Pour les fondations <strong>de</strong> faible largeur (semelles,<br />

pieux), le critère le plus important est le critère <strong>de</strong><br />

poinçonnement. C'est même le seul généralement<br />

applicable dans le cas <strong>de</strong>s pieux.<br />

Pour les fondations <strong>de</strong> très gran<strong>de</strong> largeur (radier,<br />

groupe <strong>de</strong> pieux), le critère <strong>de</strong> tassement est prépondérant.<br />

A partir <strong>de</strong>s renseignements mécaniques recueillis<br />

sur les sols, on doit donc évaluer pour tout projet <strong>de</strong><br />

fondation <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>urs :<br />

— la charge limite ou la pression <strong>de</strong> poinçonnement,<br />

— le tassement.<br />

Dans leurs gran<strong>de</strong>s lignes les métho<strong>de</strong>s d'évaluation<br />

sont les suivantes (on pourra pour les pieux consulter<br />

pour <strong>de</strong> plus amples détails la référence bibliographique<br />

[5 c]).<br />

Evaluation <strong>de</strong> la charge limite<br />

<strong>Le</strong>s essais <strong>de</strong> laboratoire pratiqués sur échantillons<br />

prélevés permettent d'obtenir les caractéristiques <strong>de</strong><br />

rupture à court terme :<br />

— non drainées : cohésion non drainée, C„ pour les<br />

sols fins (argiles, limons), pour lesquels ç = 0,<br />

— intergranulaires ou effectives pour les sols grenus<br />

(graviers, sables, certains limons) : C et


profon<strong>de</strong>) ainsi que <strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong><br />

consolidation du sol. Remarquons que la déformabilité<br />

du sol intervient directement par la pression<br />

limite Pi, correspondant à un phénomène d'expansion<br />

<strong>de</strong> cavité proche <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> poinçonnement<br />

[6, 13 et 14].<br />

<strong>Le</strong>s évaluations du frottement latéral <strong>de</strong>s pieux [5 c]<br />

reposent sur <strong>de</strong>s schémas trop simplifiés par rapport<br />

à la réalité qui est en fait assez complexe (remaniement<br />

du sol par la réalisation du pieu, reconstitution,<br />

délai <strong>de</strong> repos, etc.).<br />

<strong>Le</strong>s règles proposées peuvent s'avérer dans certains<br />

cas très pessimistes. En particulier elles sont mal<br />

adaptées aux sols à tendance rocheuse.<br />

Evaluation <strong>de</strong>s tassements<br />

<strong>Le</strong>s métho<strong>de</strong>s classiques utilisent les distributions<br />

<strong>de</strong> contraintes données par les théories <strong>de</strong> l'élasticité<br />

et <strong>de</strong>s caractéristiques d'échantillons prélevés,<br />

analysés en laboratoire.<br />

La métho<strong>de</strong> œdométrique <strong>de</strong> Terzaghi [10] permet<br />

d'évaluer le tassement <strong>de</strong> consolidation en prenant<br />

en compte les variations <strong>de</strong> volume élémentaire sous<br />

l'effet <strong>de</strong>s contraintes verticales seules et en négligeant<br />

les déformations latérales. <strong>Le</strong> calcul est<br />

conduit sur l'axe <strong>de</strong> symétrie verticale <strong>de</strong> la fondation.<br />

Une correction proposée par Skempton [15] permet,<br />

dans une certaine mesure, <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> l'effet<br />

<strong>de</strong>s variations <strong>de</strong>s contraintes horizontales. On a :<br />

W s = [A Woed.<br />

u. étant fonction du coefficient A <strong>de</strong> Skempton (essai<br />

triaxial) et du rapport H/B <strong>de</strong> l'épaisseur <strong>de</strong> la<br />

couche H à la largeur <strong>de</strong> la fondation B.<br />

<strong>Le</strong> tassement instantané w¡ doit être évalué indépendamment.<br />

On utilise généralement un module<br />

sécant déduit d'un essai triaxial non drainé.<br />

Ces métho<strong>de</strong>s donnent généralement <strong>de</strong> bons résultats<br />

dans les problèmes <strong>de</strong> remblais sur sols compressibles,<br />

comme l'ont montré en particulier les recherches<br />

effectuées dans les laboratoires <strong>de</strong>s Ponts et<br />

Chaussées (GERSC) 4<br />

[16] ; la raison est que ces<br />

ouvrages travaillent avec <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> sécurité<br />

au poinçonnement plus faibles ( « 1,5) et que la<br />

pression <strong>de</strong> surconsolidation est généralement largement<br />

dépassée. Ces conditions ne sont pas remplies<br />

dans le cas <strong>de</strong>s fondations et la précision <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>vient alors plus problématique. Il s'agit par<br />

ailleurs d'une métho<strong>de</strong> longue et coûteuse.<br />

La métho<strong>de</strong> pénétrométrique ne permet pas d'effectuer<br />

<strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> tassements.<br />

La métho<strong>de</strong> pressiométrique permet d'évaluer les<br />

tassements à partir du module pressiométrique E par<br />

la formule [12] :<br />

w<br />

1,33 / R\a a.p.R<br />

= -3Ë- p<br />

M X<br />

'- Ko") + ÂfiË " X «<br />

Cette formule est issue <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> l'élasticité,<br />

corrigée empiriquement par un coefficient a dépendant<br />

<strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong> l'état du sol. Il permet, d'une<br />

part, <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> la non-linéarité <strong>de</strong> l'influence<br />

<strong>de</strong> la dimension telle qu'elle a été étudiée<br />

146<br />

antérieurement par Terzaghi et Peck [10] et tente,<br />

d'autre part, d'approcher les phénomènes <strong>de</strong> consolidation<br />

(2 e<br />

terme).<br />

— X, et X2 sont <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> forme analogues<br />

à ceux utilisés par ailleurs par d'autres auteurs<br />

[17],<br />

— R0 est une dimension <strong>de</strong> référence = 30 cm<br />

(1 pied),<br />

— p est la pression moyenne ajoutée sur le sol. Il y<br />

a lieu <strong>de</strong> la calculer à partir <strong>de</strong>s charges <strong>de</strong> longue<br />

durée.<br />

La validité <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong> a été examinée récemment<br />

à la lumière d'une série <strong>de</strong> constatations effectuées<br />

au sein <strong>de</strong>s laboratoires <strong>de</strong>s Ponts et Chaus­<br />

sées (GEESEP — Communication au 8 e<br />

Congrès<br />

international <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s sols et <strong>de</strong> Travaux<br />

<strong>de</strong> fondations [18]). Bien que sur le plan théorique<br />

certaines critiques puissent lui être adressées, elle<br />

s'avère pratique, peu onéreuse et suffisamment précise<br />

pour les calculs <strong>de</strong> fondations. La figure 2<br />

illustre la comparaison entre les valeurs prévues<br />

et les valeurs mesurées pour huit ouvrages. L'auteur<br />

<strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> a par ailleurs présenté luimême<br />

<strong>de</strong> telles comparaisons [19].<br />

Essais <strong>de</strong> pieux<br />

<strong>Le</strong>s métho<strong>de</strong>s d'évaluation <strong>de</strong> la force portante <strong>de</strong>s<br />

pieux mentionnées ci-<strong>de</strong>ssus constituent une première<br />

approche, qui permet <strong>de</strong> traiter <strong>de</strong> manière<br />

satisfaisante la plupart <strong>de</strong>s cas. En particulier, on<br />

peut estimer que, correctement pratiquées, les métho<strong>de</strong>s<br />

basées sur les essais en place ont une précision<br />

d'environ ± 20 % [5 c] dans la plupart <strong>de</strong>s<br />

configurations <strong>de</strong> sols et <strong>de</strong> pieux. Dans les cas où<br />

l'indétermination est plus importante, on peut avoir<br />

intérêt à recourir à <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> pieux ; l'opportunité<br />

d'en réaliser a été discutée <strong>de</strong> manière détaillée<br />

par J. Jézéquel et J. Marchai [3, 5 c et d].<br />

L'essai le plus simple [1] consiste à déterminer la<br />

courbe <strong>de</strong> chargement : il ne permet généralement<br />

qu'une simple vérification <strong>de</strong> la force portante.<br />

En mesurant les charges transmises à différents<br />

niveaux, on peut obtenir <strong>de</strong>s informations plus précises<br />

sur la mobilisation <strong>de</strong>s efforts résistants qui<br />

permettent en général <strong>de</strong> dimensionner au mieux les<br />

projets [20, 21, 22].<br />

De tels essais peuvent s'avérer particulièrement rentables<br />

si l'ouvrage est important ou si la formation<br />

portante intéressée a une gran<strong>de</strong> extension régionale.<br />

Problèmes <strong>de</strong> réalisation<br />

Ils sont très divers. Aussi ne mentionnerons-nous<br />

brièvement que les plus typiques.<br />

En ce qui concerne les fondations superficielles, on<br />

observe fréquemment <strong>de</strong>s remaniements en fond <strong>de</strong><br />

fouille qui peuvent induire <strong>de</strong>s tassements aléatoires<br />

assez appréciables [18 et 23] ; ce résultat n'est souvent<br />

que le fruit <strong>de</strong> la négligence et peut souvent<br />

être évité facilement par <strong>de</strong>s précautions élémentaires<br />

: finition du terrassement à la main et non<br />

à l'ai<strong>de</strong> d'engins mécaniques, coulage immédiat du<br />

4. GERSC : Groupe d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s remblais sur sols compressibles.


Tassement calculé (cm)<br />

Fig. 2. - Fondations superficielles.<br />

Comparaison entre tassements prévus au pressiomètre et tassements mesurés [18].<br />

béton <strong>de</strong> propreté, afin <strong>de</strong> protéger les fouilles <strong>de</strong><br />

la dégradation sous l'action <strong>de</strong>s intempéries ou <strong>de</strong>s<br />

venues d'eau.<br />

<strong>Le</strong>s problèmes <strong>de</strong> battage <strong>de</strong> palplanches ou <strong>de</strong><br />

pieux préfabriqués peuvent dans beaucoup <strong>de</strong> cas<br />

être cernés <strong>de</strong> manière réaliste par <strong>de</strong>s investigations<br />

simples <strong>de</strong> pénétration dynamique (le carottier<br />

battu Delmag utilisé souvent pour les forages pressiométriques<br />

convient en particulier).<br />

<strong>Le</strong>s problèmes posés par l'exécution <strong>de</strong>s pieux forés<br />

sont multiples et les défectuosités sont probablement<br />

assez fréquentes, comme le montrent les rares<br />

contrôles effectués. <strong>Le</strong> mauvais curage du fond du<br />

pieu, le remaniement important <strong>de</strong>s bords sont <strong>de</strong>s<br />

défauts qui peuvent diminuer considérablement la<br />

force portante du pieu et dont la probabilité d'apparition<br />

est accrue par la tendance à l'augmentation<br />

<strong>de</strong>s diamètres <strong>de</strong> pieux et <strong>de</strong> la puissance <strong>de</strong>s engins<br />

<strong>de</strong> forage. Ces problèmes ont été étudiés récemment<br />

par J.-P. Bru [24].<br />

Mentionnons également les injections, parmi les<br />

techniques récentes permettant <strong>de</strong> résoudre certains<br />

problèmes spéciaux, mais dont il est encore difficile<br />

d'évaluer les résultats avec précision, ce qui ne<br />

contribue pas peu à leur développement [25 et 26].<br />

2. APPLICATION A LA FORMATION<br />

DE BEAUCE<br />

L'idée <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est associée à un vaste<br />

territoire puisqu'il apparaît comme sous-jacent à<br />

une région allant <strong>de</strong> Dourdan à Vierzon et <strong>de</strong> Blois<br />

à Gien. Cependant, il s'en faut <strong>de</strong> beaucoup que<br />

toutes les fondations y soient concernées par le <strong>calcaire</strong><br />

; celles qui le sont directement ne représentent<br />

même qu'une minorité. En effet, tout d'abord, les<br />

<strong>calcaire</strong>s ne sont qu'un <strong>de</strong>s constituants <strong>de</strong> la formation<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ; il n'est pas rare <strong>de</strong> rencontrer en<br />

tête une épaisseur <strong>de</strong> plusieurs mètres d'argiles ou<br />

<strong>de</strong> marnes, qui seront seules intéressées par la plupart<br />

<strong>de</strong>s fondations, en particulier celles d'ouvrages<br />

<strong>de</strong> faible à moyenne importance. Ensuite, la formation<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> apparaît rarement à l'affleurement<br />

et est, la plupart du temps, recouverte <strong>de</strong> formations<br />

plus récentes : elles peuvent atteindre <strong>de</strong>s épaisseurs<br />

très importantes dans l'Orléanais et la Sologne<br />

où il s'agit <strong>de</strong> sables ; les limons <strong>de</strong>s plateaux ou<br />

les alluvions que l'on rencontre par ailleurs ont <strong>de</strong>s<br />

147


épaisseurs allant <strong>de</strong> un à quelques mètres et ne sont<br />

pas à négliger automatiquement pour les fondations<br />

<strong>de</strong>s petits ouvrages.<br />

Pour tous ces cas où l'on a affaire uniquement à<br />

<strong>de</strong>s sols fins : sables, limons, argiles, marnes sans<br />

gros éléments, et qui constituent la majorité, les<br />

métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations, présentées et discutées<br />

dans la première partie, s'appliquent sans<br />

problème particulier, que ce soit pour la réalisation<br />

<strong>de</strong>s essais et pour leur interprétation ; il en est <strong>de</strong><br />

même pour l'exécution <strong>de</strong>s fondations. <strong>Le</strong> seul point<br />

à signaler est sans doute la question préalable <strong>de</strong><br />

la sécurité générale.<br />

Par contre, les couches <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

contenant à la fois <strong>de</strong>s parties dures (rognons ou<br />

bancs durs) et <strong>de</strong>s parties plus tendres (matrice ou<br />

bancs plus tendres) posent <strong>de</strong>s problèmes particuliers,<br />

d'abord parce qu'elles sont un matériau hétérogène,<br />

ensuite parce qu'elles ont une disposition<br />

hétérogène imprévisible, les corrélations stratigraphiques<br />

s'avérant pratiquement impossibles. Pour<br />

simplifier l'exposé nous désignons dans la suite ces<br />

couches par « <strong>calcaire</strong>s ».<br />

On propose d'examiner les points suivants qui pour<br />

les fondations nous semblent spécifiques <strong>de</strong> la formation<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> :<br />

— problèmes posés par les karsts,<br />

— problème <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong>s « <strong>calcaire</strong>s »,<br />

— mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s fondations dans les « <strong>calcaire</strong>s<br />

»,<br />

— problèmes d'exécution <strong>de</strong>s fondations dans les<br />

« <strong>calcaire</strong>s ».<br />

Problèmes posés par les karsts<br />

<strong>Le</strong>s karsts posent d'abord un problème <strong>de</strong> sécurité<br />

générale. La solution <strong>de</strong> facilité, mais peu réaliste,<br />

consiste à dire que toute la région étant affectée<br />

par le phénomène et n'importe quel endroit étant<br />

à la merci d'un effondrement soudain, il est nécessaire<br />

<strong>de</strong> recourir dans tous les cas à <strong>de</strong>s vérifications<br />

directes en profon<strong>de</strong>ur par sondages, voire à<br />

<strong>de</strong>s traitements systématiques.<br />

Cette manière d'abor<strong>de</strong>r le problème est certainement<br />

trop brutale et peut conduire à une impasse<br />

pour les ouvrages <strong>de</strong> faible importance pour lesquels<br />

même les investigations représentent en général<br />

un pourcentage appréciable du coût total, et a<br />

fortiori tous les travaux spéciaux <strong>de</strong> fondations.<br />

Il semble nécessaire d'essayer <strong>de</strong> déterminer dans<br />

un premier sta<strong>de</strong> si la construction se trouve dans<br />

une zone karstique ou non, en utilisant <strong>de</strong>s moyens<br />

d'étu<strong>de</strong> légers : les observations d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> surface<br />

et l'utilisation <strong>de</strong>s photos aériennes semblent<br />

être <strong>de</strong>s outils intéressants dans ce sens, comme<br />

l'indique par ailleurs l'exposé <strong>de</strong> M. Lorain, mais<br />

les principes d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt certainement encore<br />

à être précisés.<br />

Par ailleurs, il convient, dans le même ordre d'idées,<br />

<strong>de</strong> ne pas surestimer les risques induits par la<br />

construction elle-même, en particulier quand l'épaisseur<br />

<strong>de</strong> terrains meubles <strong>de</strong> recouvrement est importante.<br />

A cet égard, il convient <strong>de</strong> se reporter aux<br />

valeurs <strong>de</strong>s contraintes apportées, ainsi qu'à l'extension<br />

<strong>de</strong>s zones intéressées.<br />

148<br />

Ce premier type d'étu<strong>de</strong> peut sans doute actuellement<br />

permettre <strong>de</strong> traiter un certain nombre <strong>de</strong><br />

cas, mais il est certainement très souhaitable d'orienter<br />

<strong>de</strong>s recherches dans cette direction.<br />

On est obligé d'abor<strong>de</strong>r le <strong>de</strong>uxième sta<strong>de</strong> lorsque<br />

les risques <strong>de</strong> karsts ne sont pas exclus. Si pour <strong>de</strong>s<br />

raisons diverses on ne renonce pas à l'emplacement<br />

prévu, et si les risques ne sont pas négligeables, on<br />

doit alors recourir à <strong>de</strong>s investigations en place.<br />

<strong>Le</strong>s sondages <strong>de</strong>structifs en raison <strong>de</strong> leur coût relativement<br />

bas semblent particulièrement adaptés à<br />

une vérification rapi<strong>de</strong>. Si la présence <strong>de</strong> karsts est<br />

confirmée et si l'on doit envisager le traitement du<br />

sol (cas <strong>de</strong>s ouvrages importants), quelques sondages<br />

carottés avec essais d'eau fourniront <strong>de</strong>s informations<br />

complémentaires utiles.<br />

<strong>Le</strong>s traitements envisageables sont en nombre limité<br />

et souvent onéreux ; les injections <strong>de</strong> coulis <strong>de</strong> ciments<br />

ont été appliquées dans le cas <strong>de</strong> grands<br />

ouvrages, en particulier le nouveau pont <strong>de</strong> Blois ;<br />

les travaux et les résultats en ont été décrits [25].<br />

Dans le cas <strong>de</strong> formations karstiques <strong>de</strong> la région<br />

bor<strong>de</strong>laise posant <strong>de</strong>s problèmes analogues, J.-P.<br />

Bru indique que d'autres techniques, utilisant notamment<br />

le bourrage préalable par sables graveleux,<br />

ont été utilisées avec succès [24].<br />

Un procédé <strong>de</strong> bourrage est probablement encore<br />

applicable dans le cas <strong>de</strong> petites constructions ; on<br />

peut envisager aussi la confection <strong>de</strong> dalles souples<br />

constituées <strong>de</strong> sol frottant, <strong>de</strong> treillis et <strong>de</strong> feutres,<br />

pouvant parer à un effondrement brutal.<br />

Problèmes <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong>s « <strong>calcaire</strong>s »<br />

C'est le problème posé par tous les matériaux hétérogènes,<br />

matrices tendres avec blocs ou alternances<br />

<strong>de</strong> bancs durs et tendres plus ou moins fissurés. <strong>Le</strong>s<br />

outils <strong>de</strong> forage doivent être adaptés au matériau<br />

le plus dur, ce qui conduit à un remaniement mécanique<br />

important du matériau tendre, voire à une<br />

élimination complète.<br />

Dans le cas d'alternances, ceci peut certainement<br />

amener à voir plus <strong>de</strong> petites cavités qu'il n'en<br />

existe en réalité.<br />

<strong>Le</strong>s essais mécaniques, tels que les essais pressiométriques,<br />

pratiqués sur un matériau remanié et<br />

dans <strong>de</strong>s conditions défavorables (volume initial<br />

trop grand, risques <strong>de</strong> claquage importants) donnent<br />

<strong>de</strong>s résultats dispersés et quelquefois <strong>de</strong>s valeurs<br />

très faibles.<br />

Il n'est pas douteux que nos métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> reconnaissance<br />

actuelles ten<strong>de</strong>nt à donner une image pessimiste<br />

<strong>de</strong> tels terrains et qu'il y a besoin urgent<br />

<strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s donnant <strong>de</strong>s renseignements objectifs<br />

et significatifs sur la présence ou non d'un matériau<br />

tendre entre bancs durs, sur ses caractéristiques<br />

mécaniques en place, sur la fissuration <strong>de</strong>s bancs<br />

durs.<br />

Rappelons pour terminer les problèmes d'hétérogénéité<br />

et l'échec <strong>de</strong> tentatives <strong>de</strong> corrélations stratigraphiques,<br />

même sur <strong>de</strong>s sondages très voisins.<br />

Ceci conduit à considérer le matériau comme homogène<br />

à l'échelle <strong>de</strong>s fondations et à ne pas compter<br />

sur un « niveau dur » problématique.


x<br />

Mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s fondations dans<br />

les « <strong>calcaire</strong>s »<br />

<strong>Le</strong>s blocs emballés dans une matrice plus tendre<br />

poseraient peu <strong>de</strong> problèmes si l'on pouvait mesurer<br />

les caractéristiques <strong>de</strong> la matrice : F. Schlosser a<br />

montré que l'ensemble se comportait comme un matériau<br />

homogène tantôt proche <strong>de</strong> la matrice, tantôt<br />

proche d'un matériau granulaire [27].<br />

Un massif composé alternativement <strong>de</strong> bancs durs<br />

et <strong>de</strong> bancs tendres, qui en l'espèce sont quasiment<br />

horizontaux, tend à faire travailler le matériau<br />

tendre dans <strong>de</strong>s conditions assez favorables s'il n'y<br />

a pas <strong>de</strong> cavités : en effet, ce <strong>de</strong>rnier se trouve<br />

fretté et, par ailleurs, dans le cas <strong>de</strong> bancs durs<br />

non fissurés, l'effet <strong>de</strong> dalle peut y amortir plus<br />

rapi<strong>de</strong>ment les contraintes induites par les fondations.<br />

S'il existe <strong>de</strong>s cavités, l'absence <strong>de</strong> fissurations peut<br />

là aussi être un élément favorable au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail<br />

du matériau tendre. Cependant, il semble qu'elle<br />

implique <strong>de</strong>s risques plus importants <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s<br />

cavités <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille puisqu'on conçoit intuitivement<br />

que celles-ci ne peuvent se développer qu'à<br />

l'abri d'une dalle. Un banc dur très fissuré ne pourra<br />

donner au contraire que <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> taille mo<strong>de</strong>ste.<br />

On retrouve donc là l'intérêt qu'il y aurait à disposer<br />

d'une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> reconnaissance précise. Par<br />

ailleurs, une étu<strong>de</strong> générale <strong>de</strong>s conditions associées<br />

aux cavités permettrait sans doute <strong>de</strong> mieux évaluer<br />

les risques encourus.<br />

Peut-on tirer actuellement <strong>de</strong>s conclusions <strong>de</strong> ces<br />

considérations ?<br />

Il me semble qu'en tout état <strong>de</strong> cause il faille éviter<br />

les concentrations <strong>de</strong> contraintes dans <strong>de</strong> telles formations<br />

: faire travailler les pieux en pointe est<br />

donc à déconseiller, et par suite, la recherche d'un<br />

banc dur comme niveau porteur ne doit pas être<br />

l'objectif d'une campagne <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong> fondations.<br />

Au contraire, on envisagera <strong>de</strong>s fondations<br />

superficielles ou massives et, si elles ne s'avèrent<br />

pas possibles, <strong>de</strong>s pieux travaillant au frottement<br />

latéral.<br />

On peut remarquer à ce sujet que les pieux forés,<br />

bien que posant <strong>de</strong>s problèmes d'exécution, sont certainement<br />

assez favorables <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue. Des<br />

constatations effectuées par la Section <strong>de</strong> mécanique<br />

<strong>de</strong>s sols du Laboratoire <strong>de</strong> Blois sur les pieux<br />

du pont Charles-<strong>de</strong>-Gaulle montrent qu'effectivement<br />

la part d'effort reprise par frottement latéral peut<br />

être importante (fig. 3) : sur les 150 t mesurées<br />

au premier niveau il n'en reste qu'un tiers environ<br />

en pointe (quatrième niveau), le frottement moyen<br />

mobilisé étant alors <strong>de</strong> 0,22 bar.<br />

De telles constatations sont intéressantes, car elles<br />

permettent <strong>de</strong> se faire une idée plus exacte du mo<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> travail réel d'un système <strong>de</strong> fondation. <strong>Le</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> prévision, surtout en ce qui concerne le<br />

frottement latéral, ne constituent en effet bien souvent<br />

qu'une première approche, particulièrement<br />

pour les terrains consistants (marnes) ou à tendance<br />

rocheuse (<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>). Toutefois, une<br />

évaluation complète <strong>de</strong>s possibilités du terrain ne<br />

peut être obtenue que si l'on charge le pieu jusqu'à<br />

la rupture (ou au moins jusqu'à la charge <strong>de</strong> nuage).<br />

La mesure <strong>de</strong>s charges transmises à divers niveaux<br />

par <strong>de</strong>s extensomètres tels que ceux qui ont été<br />

utilisés pour les constatations ci-<strong>de</strong>ssus, ou mieux,<br />

par un extensomètre à fil récemment mis au point<br />

par le Laboratoire <strong>de</strong> Saint-Brieuc [20], intéressant<br />

pour la qualité <strong>de</strong>s mesures et par son coût,<br />

permet <strong>de</strong> connaître avec précision les différents<br />

éléments <strong>de</strong> la résistance à l'enfoncement du pieu :<br />

frottement latéral à divers niveaux et terme <strong>de</strong><br />

149


pointe, ainsi que leurs courbes <strong>de</strong> mobilisation. De<br />

tels essais ont été pratiqués dans les Laboratoires<br />

<strong>de</strong>s Ponts et Chaussées par le Groupe d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

essais statiques <strong>de</strong> fondations profon<strong>de</strong>s et ont souvent<br />

été la source d'économies importantes. L'essai<br />

<strong>de</strong> chargement <strong>de</strong> Menton [22], pratiqué sur un<br />

puits <strong>de</strong> 2 m <strong>de</strong> diamètre, a montré que le frottement<br />

latéral pouvait atteindre plus <strong>de</strong> 2,6 bars dans<br />

du flysch ; la charge maximale a atteint 1 800 t et<br />

la réaction était obtenue à partir d'une pile <strong>de</strong> pont.<br />

Une série d'essais pratiqués à Annecy, dont les résultats<br />

seront publiés prochainement, ont donné<br />

pour <strong>de</strong>s pieux forés dans une marne <strong>de</strong>s valeurs<br />

<strong>de</strong> frottement latéral supérieures à 2 bars ; la charge<br />

maximale a atteint 500 t ; la réaction était obtenue<br />

par ancrages ; le chevêtre <strong>de</strong> répartition et le vérin<br />

correspondants (500 t) sont du matériel adapté à<br />

ce genre d'essais.<br />

Problème d'exécution <strong>de</strong>s fondations<br />

dans les « <strong>calcaire</strong>s »<br />

<strong>Le</strong> premier problème concerne le battage : souvent<br />

les horizons contenant <strong>de</strong>s rognons, presque toujours<br />

les bancs durs, arrêtent les palplanches et les<br />

pieux battus ; le problème vient <strong>de</strong> l'hétérogénéité<br />

en plan <strong>de</strong>s terrains <strong>de</strong> fondation qui donnent <strong>de</strong>s<br />

cotes <strong>de</strong> refus parfois très erratiques. Ce point peut<br />

être très gênant pour les batar<strong>de</strong>aux <strong>de</strong> palplanches,<br />

si la fiche prévue doit traverser une épaisseur importante<br />

<strong>de</strong> tels horizons. Si <strong>de</strong>s pieux battus sont retenus,<br />

les pieux préfabriqués sont généralement à<br />

éviter.<br />

<strong>Le</strong> <strong>de</strong>uxième problème concerne les pieux forés. En<br />

raison <strong>de</strong> la perméabilité importante <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s<br />

fissurés, les pieux forés à la boue ne sont généralement<br />

pas envisageables, à moins que le terrain ait<br />

été préalablement étanché par injections. Toutefois,<br />

lorsque c'est possible, la présence <strong>de</strong> certaines nappes<br />

artésiennes peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r certaines précautions<br />

spéciales.<br />

L'opération <strong>de</strong> forage, déjà difficile en reconnaissance,<br />

l'est également pour les pieux ; l'emploi du<br />

trépan peut provoquer <strong>de</strong>s éboulements <strong>de</strong>s parties<br />

tendres, voire mettre en danger <strong>de</strong>s pieux voisins<br />

fraîchement coulés. Pour les pieux <strong>de</strong> faible diamètre,<br />

on peut travailler à l'abri d'un tubage, ce<br />

[1] Projet <strong>de</strong> Mo<strong>de</strong> opératoire LCPC : Essai statique<br />

<strong>de</strong> fondations profon<strong>de</strong>s, 1970.<br />

[2] Mo<strong>de</strong> opératoire LCPC : Essai pressiométrique<br />

normal, DUNOD, Paris, sept. 1971.<br />

Recommandations pour l'utilisation du péné-<br />

Iromètre (en préparation LCPC).<br />

Mo<strong>de</strong> opératoire LCPC : .Essai au scissomèlre<br />

<strong>de</strong> chantier (à paraître).<br />

[3] JÉZÉQUEL J. et MARCHAL J., Essai statique <strong>de</strong><br />

fondations profon<strong>de</strong>s, Bull. Liaison Labo. routiers<br />

P. et C. 44, mars-avril 1970, p. 161-177.<br />

150<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

n'est pas toujours possible en gros diamètre, ainsi<br />

que cela est exposé par ailleurs sur l'exemple du<br />

nouveau pont <strong>de</strong> Blois.<br />

<strong>Le</strong> traitement par injections peut améliorer cet<br />

état <strong>de</strong> choses ; le procédé, sans doute plus économique,<br />

indiqué par J.-P. Bru et déjà signalé à propos<br />

<strong>de</strong> la sécurité générale, peut également résoudre ce<br />

problème ; en laissant en attente les puits remplis<br />

<strong>de</strong> sable graveleux et en retardant le coulage jusqu'à<br />

ce que le forage d'un groupe <strong>de</strong> pieux soit effectué,<br />

il permet également d'éviter l'influence néfaste du<br />

trépannage sur les pieux voisins.<br />

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CONCLUSIONS<br />

On a cherché ici à exposer les principes généraux <strong>de</strong><br />

conception <strong>de</strong>s fondations et leur application au<br />

cas <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. La discussion <strong>de</strong><br />

l'utilisation <strong>de</strong>s différentes techniques <strong>de</strong> reconnaissance<br />

est présentée dans l'exposé <strong>de</strong> M. Waschkowski,<br />

tandis que l'ensemble <strong>de</strong>s problèmes est illustré sur<br />

le cas d'un ouvrage d'art important : le pont Charles<strong>de</strong>-Gaulle<br />

à Blois.<br />

Bien que les moyens d'étu<strong>de</strong> actuellement disponibles<br />

ne nous laissent pas démunis, puisque, après tout,<br />

nombre d'ouvrages <strong>de</strong> la région intéressée par la<br />

formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sont fondés <strong>de</strong> manière satisfaisante,<br />

il apparaît que <strong>de</strong>s progrès sur les points<br />

suivants soient actuellement les plus propres à améliorer<br />

les techniques d'étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong>s<br />

fondations dans la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> :<br />

1. détermination <strong>de</strong>s zones karstiques,<br />

2. reconnaissance objective et quantitative <strong>de</strong>s matériaux<br />

hétérogènes,<br />

3. caractéristiques <strong>de</strong>s karsts,<br />

4. mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s fondations dans les « <strong>calcaire</strong>s<br />

» par <strong>de</strong>s constatations sur ouvrages.<br />

[4] AMAR S., JÉZÉQUEL J., A propos <strong>de</strong> la réalisation<br />

<strong>de</strong> l'essai pressiométrique normal, Bull. Liaison<br />

Labo. P. et C, 56, déc. 1971, p. 13-15.<br />

[5] Ecole nationale <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées, Laboratoires<br />

<strong>de</strong>s Ponts et Chaussées « Fondations sur<br />

pieux », 1972, 2 vol., Conférences et Exercices,<br />

comprenant :<br />

a) LEGRAND J., Rôle <strong>de</strong> la fondation - Investigation,<br />

b) PEIGNAUD M., Différents types <strong>de</strong> pieux,<br />

c) JÉZÉQUEL J., Précision <strong>de</strong> la capacité portante<br />

du pieu isolé,


d) MARCHAL J., Essai <strong>de</strong> chargement statique,<br />

e) BAGUELIN F., Dimensionnement d'une fondation<br />

sur pieux,<br />

f) PEIGNAUD M., Choix du type <strong>de</strong> pieu,<br />

g) JÉZÉQUEL J., Exécution <strong>de</strong>s fondations sur<br />

pieux.<br />

[6] BISHOP, HILL, MOTT, In<strong>de</strong>ntation and hardness<br />

test, Clarendon Press, Londres.<br />

[7] KÉRISEL J., Fondations profon<strong>de</strong>s en milieux<br />

sableux, er Conf. int. <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s sols et<br />

<strong>de</strong> Trav. <strong>de</strong> fondations, Paris, 1961.<br />

[8] KÉRISEL J., ADAM M., Fondations profon<strong>de</strong>s,<br />

Annales ITBTP, 179, 1962.<br />

[9] VESIC A.S., Investigations of bearing capacity<br />

of piles in sand, Proc North American conference<br />

on Deep Fondations, Mexico City, 1964.<br />

[10] TERZAGHI K., PECK R.B., Soil Mechanics in Engineering<br />

Practice, John Wiley and sons, New<br />

York, 1948.<br />

[11] MENARD L., Mesures in situ <strong>de</strong>s propriétés physiques<br />

<strong>de</strong>s sols, Annales <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées,<br />

vol. 127, mai-juin 1957.<br />

[12] MÉNARD L., Calcul <strong>de</strong> la force portante <strong>de</strong>s tondations<br />

sur la base <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s essais pressiométriques,<br />

Sols-Soils, 5 et 6, 1963.<br />

[13] VESIC A.S., Expansion of cavities in infinite<br />

soil mass, Proc ASCE Jl. of the soil mech. and<br />

found, eng., 98, 1972.<br />

[14] JÉZÉQUEL J., GOULET G., Essais in situ et fondations<br />

sur pieux, Bull. Liaison Labo. routiers P.<br />

et C, 12, mars-avril 1965, p. 3-1 à 3-16, et 31<br />

(discussions), 1968, p. 111 à 126.<br />

[15] SKEMPTON A.W., BJERRUM L., A contribution to<br />

the settlement analysis of fondations in clay,<br />

Geotechnique, London, Vol. 7, 1957, p. 168.<br />

[16] BOURGES F., CARISSAN M., MIEUSSENS C, Etu<strong>de</strong><br />

et construction <strong>de</strong>s remblais sur vase, Bull.<br />

Liaison Labo. routiers P. et Ch., 49, <strong>de</strong>c. 1970,<br />

p. 109-138.<br />

[17] CAQUOT A., KÉRISEL J., Traité <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s<br />

Sols, 3 E<br />

éd., Gauthier-Villars, Paris, 1956.<br />

[18] BRU J.P., BAGUELIN F., GOULET G., JAECK G., et<br />

JÉZÉQUEL J., Prévision <strong>de</strong> tassement au pressiomètre<br />

et constatations, cr 8' Congrès int. <strong>de</strong><br />

Mécanique <strong>de</strong>s sols et <strong>de</strong> Trav. <strong>de</strong> fondations,<br />

Moscou, 1973.<br />

[19] MÉNARD L., <strong>Le</strong> tassement <strong>de</strong>s fondations et les<br />

techniques pressiométriques, Annales ITBTP,<br />

288, déc. 1971.<br />

[20] JÉZÉQUEL J., LEMÉE E., GUÉGUAN J.N., LIBERGE<br />

P., Appareillage amovible pour la mesure <strong>de</strong>s<br />

relations contraintes-déplacements dans les<br />

pieux, Bull, liaison Labo. P. et Ch., 57, janv.-fév.<br />

1972, p. 59-62.<br />

[21] BAGUELIN F., VENON J.-P., Influence <strong>de</strong> la<br />

compressibilité <strong>de</strong>s pieux sur la mobilisation<br />

<strong>de</strong>s efforts résistants, cr Journées françaises <strong>de</strong><br />

mécanique <strong>de</strong>s sols, Paris, mai 1971.<br />

[22] BAGUELIN F., GAUDIN B., Essai <strong>de</strong> chargement<br />

d'un puits <strong>de</strong> fondation au viaduc du Pescaïre,<br />

Bull. Liaison Labo. P. et Ch., numéro spécial R,<br />

Autoroute <strong>de</strong> Menton, déc. 1971, p. 133-148.<br />

[23] JÉZÉQUEL J., HÉNAULT P., Remaniement du sol<br />

en fond <strong>de</strong> fouille d'une fondation sur semelle,<br />

Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., 49, déc.<br />

1970, p. 22-23.<br />

[24] BRU J.-P., « Problèmes d'exécution <strong>de</strong>s pieux<br />

forés » (à paraître).<br />

[25] CHAMPION M., LORAIN J.-M., MAILLARD Ph.,<br />

ANGOT D., PITOT J., WASCHKOWSKI E., Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

sols <strong>de</strong> fondation du 2 E<br />

pont <strong>de</strong> Blois, Bull, <strong>de</strong><br />

Liaison Labo. routier P. et Ch., 38, mai-juin<br />

1969, p. 37-53.<br />

[26] PEIGNAUD M., Consolidation par injections <strong>de</strong>s<br />

fondations du pont <strong>de</strong> Saumur, Bull. Liaison<br />

Labo P. et Ch., 50, janv.-fév. 1971, p. 165-181.<br />

[27] SCHLOSSER F., MANDAGARAN B., RICARD A.,<br />

Comportement <strong>de</strong> graves argileuses artificielles,<br />

cr Journées françaises <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s sols,<br />

mai 1971.<br />

151


152<br />

<strong>Le</strong>s problèmes<br />

<strong>de</strong> fondations<br />

du pont<br />

Charles<br />

<strong>de</strong>-Gaulle<br />

à Blois<br />

E. WASCHKOWSKI<br />

Assistant au Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

DESCRIPTION DE L'OUVRAGE<br />

<strong>Le</strong> pont Charles-<strong>de</strong>-Gaulle permet <strong>de</strong> franchir la<br />

Loire à Blois, 1 700 m environ en amont du pont<br />

Jacques III Gabriel construit au XVIIP siècle<br />

(fi*. 1).<br />

D'une longueur totale <strong>de</strong> 396 m, le <strong>de</strong>uxième pont<br />

<strong>de</strong> Blois est un ouvrage à cinq travées continues :<br />

<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> 61,50 m <strong>de</strong> portée vers les rives, et les trois<br />

autres <strong>de</strong> 91 m (fig 2).<br />

<strong>Le</strong> tablier du pont, <strong>de</strong> 20 m <strong>de</strong> large, est en béton<br />

précontraint. Il se compose <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux poutres caissons<br />

parallèles, solidarisées à leur partie supérieure<br />

par une dalle centrale, et portant chacune une<br />

dalle en encorbellement supportant le trottoir.<br />

Chaque poutre caisson est constituée <strong>de</strong> 114 voussoirs<br />

préfabriqués, dont 4 voussoirs spéciaux sur<br />

piles, leurs poids varie <strong>de</strong> 25 (voussoir <strong>de</strong> clavage) à<br />

75 t (voussoir sur pile), leur longeur est <strong>de</strong> 3,13 m.<br />

<strong>Le</strong> tablier s'appuie sur 4 piles en rivière et 2 culées.<br />

Celles-ci sont fondées sur <strong>de</strong>s pieux <strong>de</strong> 1,2 m <strong>de</strong><br />

diamètre et <strong>de</strong> 15 m <strong>de</strong> longueur.<br />

RECONNAISSANCE<br />

DES TERRAINS DE FONDATION<br />

Reconnaissance préliminaire<br />

Effectuée entre juin et novembre 1966, la reconnaissance<br />

préliminaire a comporté, suivant l'axe


Fig. 1 - Plan <strong>de</strong> situation du<br />

<strong>de</strong>uxième pont sur la Loire<br />

à Blois.<br />

153


Culée rive gauche<br />

154<br />

91,00<br />

Etiage 66,00<br />

P 1 p 2 P3<br />

Fig. 2 - Elévation du <strong>de</strong>uxième pont sur la Loire à Blois.<br />

PU<br />

Culée rive droite<br />

Fig. 3 - Corrélations graphiques <strong>de</strong> la diagraphie <strong>de</strong> la radioactivité naturelle avec les constatations lors du forage.


du projet, 13 sondages carottés distants d'environ<br />

50 m et poussés jusqu'aux profon<strong>de</strong>urs suivantes :<br />

— 11 sondages <strong>de</strong> 15 à 20 m ;<br />

— 1 sondage <strong>de</strong> 39 m ;<br />

— 1 sondage <strong>de</strong> 56,5 m.<br />

<strong>Le</strong> pourcentage <strong>de</strong> carottage moyen était <strong>de</strong> 40 %<br />

jusqu'à 20 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur et environ 80 % entre<br />

20 et 40 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />

<strong>Le</strong>s échantillons exploitables ont été soumis à <strong>de</strong>s<br />

essais <strong>de</strong> compression simple.<br />

<strong>Le</strong>s résultats <strong>de</strong> la reconnaissance préliminaire peuvent<br />

être résumés ainsi :<br />

— à l'emplacement du pont projeté, le sous-sol est<br />

constitué par les alluvions <strong>de</strong> la Loire reposant sur<br />

le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ;<br />

— l'hétérogénéité du <strong>calcaire</strong> est importante. L'ensemble<br />

du <strong>calcaire</strong> est tendre jusqu'à environ 20 m<br />

<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, pour <strong>de</strong>venir mi-dur à dur en profon<strong>de</strong>ur<br />

;<br />

— le <strong>calcaire</strong> dur est fracturé et renferme <strong>de</strong>s cavités<br />

d'origine karstique ;<br />

— les circulations karstiques se font sous pression,<br />

ce qui entraîne <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> délavage du béton<br />

frais ; en outre l'eau est susceptible d'attaquer les<br />

ferraillages.<br />

Reconnaissance spécifique<br />

Toute la campagne <strong>de</strong> reconnaissance spécifique a<br />

été menée en coordination avec le maître d'oeuvre<br />

et la Section <strong>de</strong> mécanique <strong>de</strong>s sols du Laboratoire<br />

central 1<br />

. Toutefois, il est nécessaire <strong>de</strong> souligner<br />

ici, que cette reconnaissance spécifique était programmée<br />

en marge <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> construction et<br />

que les délais d'étu<strong>de</strong> étaient <strong>de</strong> ce fait considérablement<br />

réduits.<br />

La reconnaissance spécifique comprenait pour chaque<br />

appui <strong>de</strong>ux sondages carottés espacés d'une vingtaine<br />

<strong>de</strong> mètres et profonds d'environ 40 m.<br />

Dans les sondages, il a été effectué :<br />

a) <strong>de</strong>s essais Lugeon et <strong>Le</strong>franc, seuls les <strong>de</strong>rniers<br />

ont été exploitables, permettant <strong>de</strong> chiffrer la perméabilité<br />

globale du <strong>calcaire</strong> dur fissuré et karstique<br />

entre 1.10" 3<br />

et 5.10" 4<br />

m/s ;<br />

b) <strong>de</strong>s essais au micromoulinet Beauvert qui ont<br />

permis <strong>de</strong> mesurer les vitesses <strong>de</strong> l'eau dans les<br />

forages (fig. 7 <strong>de</strong> l'article « Etu<strong>de</strong>s géotechniques <strong>de</strong>s<br />

formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> »).<br />

Deux types <strong>de</strong> mesures ont été effectués :<br />

— mesure <strong>de</strong> la vitesse verticale naturelle lorsque<br />

l'eau avait atteint un niveau piézométrique constant<br />

dans le tubage ;<br />

— mesure <strong>de</strong> la vitesse ascendante avec pompage.<br />

<strong>Le</strong>s résultats montrent qu'il existe <strong>de</strong>s vitesses<br />

naturelles entre 56 t et 28 m NGF et qu'elles atteignent<br />

en certains points une vitesse <strong>de</strong> S cm/s dans<br />

un forage <strong>de</strong> 120 mm <strong>de</strong> diamètre.<br />

1. De fréquentes réunions étaient organisées auxquelles<br />

participaient <strong>de</strong>s ingénieurs du SETRA, du ,LCPC, ainsi<br />

que <strong>de</strong>s représentants du bureau d'étu<strong>de</strong>s Simecsol,<br />

conseiller du maître d'oeuvre.<br />

Quant aux vitesses ascendantes avec pompage, elles<br />

peuvent atteindre <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> 22 cm/s dans un<br />

forage <strong>de</strong> 120 mm <strong>de</strong> diamètre, pour un rabattement<br />

<strong>de</strong> 6 cm avec un débit <strong>de</strong> 119 1/mn ;<br />

c) <strong>de</strong> la diagraphie <strong>de</strong> radioactivité naturelle mettant<br />

parfaitement en évi<strong>de</strong>nce les remplissages<br />

karstiques (fig. 3) ;<br />

d) <strong>de</strong>s mesures sismiques entre sondages qui ont<br />

permis <strong>de</strong> différencier les bancs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur<br />

continu <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> tendre. Toutefois,<br />

à ce sta<strong>de</strong>, cette métho<strong>de</strong> ne permettait pas <strong>de</strong> distinguer<br />

un horizon <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> tendre d'un banc <strong>de</strong><br />

<strong>calcaire</strong> dur fracturé et karstifié.<br />

En outre, les échantillons prélevés dans les sondages<br />

ont été soumis à <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> compression simple<br />

dont la dispersion <strong>de</strong>s résultats donnés dans le<br />

tableau I souligne l'hétérogénéité du <strong>calcaire</strong>.<br />

TABLEAU I<br />

Position <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />

(m NGF) 44 à 34 34 à 24<br />

Nombre <strong>de</strong> valeurs <strong>de</strong>s Rc 174 143<br />

Moyenne arithmétique <strong>de</strong>s Rc (bar) 53 60<br />

Moyenne pondérée <strong>de</strong>s Rc (esti-<br />

Coefficient d'homogénéité<br />

<strong>Le</strong>s calculs ont été effectués en appliquant la métho<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Miheev V.V. et Sinelscikov S.J. 2<br />

. On peut<br />

noter dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssus, que la résistance à<br />

la compression simple calculée est du même ordre <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>ur entre 44 et 34 m NGF et entre 34 et 24 m<br />

NGF. Cependant, il faut constater que les coefficients<br />

d'homogénéité sont faibles.<br />

Résultats <strong>de</strong> reconnaissance spécifique<br />

Nature <strong>de</strong>s terrains<br />

41 48<br />

18 25<br />

K = 1 — (estimée) 0,56 0,48<br />

Rc à retenir pour le projet<br />

Rc (projet) = K X Rc (estimée)<br />

(bar) 23 23<br />

— 62 à 46 m NGF : <strong>calcaire</strong> tendre renfermant <strong>de</strong>s<br />

bancs discontinus <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur et <strong>de</strong>s cavités d'origine<br />

karstique,<br />

— 46 à 25 m NGF : <strong>calcaire</strong> mi-dur. à dur fracturé<br />

ayant une résistance à la compression simple<br />

moyenne <strong>de</strong> 23 bars.<br />

2. Miheev V.V. et Sinelscikov S.J., Sur le projet d'un nouveau<br />

document <strong>de</strong> normalisation, indications pour la<br />

détermination <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s sols (URSS), traduction<br />

n° 65-T.46 du LCPC.<br />

155


Conditions hydrauliques<br />

<strong>Le</strong>s relevés piézométriques ont montré que la nappe<br />

du <strong>calcaire</strong> était en charge par rapport à la Loire,<br />

<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 20 cm. Ce qui signifie que la nappe du<br />

<strong>calcaire</strong> est alimentée d'une part par la nappe <strong>de</strong>s<br />

coteaux, et d'autre part par <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> la Loire<br />

en amont.<br />

Ces conditions hydrauliques ont pu être vérifiées au<br />

barrage <strong>de</strong> Blois lors <strong>de</strong> la première fermeture <strong>de</strong>s<br />

vannes. La figure 4 montre l'évolution du niveau<br />

piézométrique d'une résurgence karstique captée<br />

sous le radier du barrage, en fonction du niveau <strong>de</strong><br />

la Loire en amont et en aval <strong>de</strong>s vannes. On peut<br />

noter que la nappe du <strong>calcaire</strong>, qui est en charge<br />

par rapport à la Loire dans <strong>de</strong>s conditions normales,<br />

ne l'est plus lorsque le niveau <strong>de</strong> la Loire augmente.<br />

Ceci confirme, que dans les conditions normales la<br />

nappe <strong>de</strong>s coteaux a une influence importante sur<br />

la nappe du <strong>calcaire</strong>, par contre, en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue<br />

<strong>de</strong> la Loire, ce sont les pertes <strong>de</strong> la Loire amont qui<br />

augmentent le niveau piézométrique <strong>de</strong> la nappe du<br />

<strong>calcaire</strong> karstique.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> mi-dur à dur est le siège d'un écoulement<br />

karstique sous pression conduisant à :<br />

— une érosion par dissolution,<br />

— une érosion mécanique.<br />

C'est un écoulement complexe à trois dimensions<br />

dont les lignes <strong>de</strong> courant sont <strong>de</strong>s courbes gauches<br />

tout à fait quelconques, écoulement principalement<br />

turbulent. Il subit cependant <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charges<br />

importantes, dues au frottement visqueux, à la<br />

variation <strong>de</strong> la section <strong>de</strong>s chenaux et à leurs changements<br />

<strong>de</strong> direction.<br />

MODES D'EXECUTION DES FONDATIONS<br />

Description <strong>de</strong>s fondations initialement prévues<br />

Chaque appui comportait <strong>de</strong>ux massifs <strong>de</strong> fondation<br />

indépendants, constitués chacun par une semelle en<br />

béton armé s'appuyant sur un groupe <strong>de</strong> pieux forés<br />

<strong>de</strong> 1,2 m <strong>de</strong> diamètre (6 pieux pour les piles, 5 pour<br />

les culées), chemisés et ancrés dans le <strong>calcaire</strong> dur<br />

vers la cote 44 m NGF. <strong>Le</strong>s batar<strong>de</strong>aux avaient<br />

pour dimensions 6,85 x 5,84 m.<br />

Des injections étaient prévues à la base et à la<br />

périphérie <strong>de</strong>s pieux, après exécution <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers.<br />

Selon les appuis, les charges maximales par pieu<br />

étaient comprises entre 493 et 526 t, ce qui correspondait<br />

à <strong>de</strong>s contraintes en tête <strong>de</strong> pieux <strong>de</strong> 43,6<br />

à 46,5 bars.<br />

Phases d'exécution <strong>de</strong>s fondations (fig. 5)<br />

<strong>Le</strong>s différentes phases d'exécution <strong>de</strong>s fondations<br />

prévues initialement étaient :<br />

1) l'exécution du batar<strong>de</strong>au en palplanches Larssen<br />

III fichées jusqu'à la cote 55 m NGF ;<br />

2) le terrassement dans le batar<strong>de</strong>au jusqu'à la cote<br />

57 m NGF ;<br />

156<br />

E<br />

c 3<br />

2<br />

eu<br />

c rture<br />

progressive <strong>de</strong>s van<br />

e amont<br />

eu<br />

*-><br />

^<br />

y<br />

I<br />

/<br />

O)<br />

1<br />

/<br />

/ Nap pe du <strong>calcaire</strong><br />

u. /<br />

..'S<br />

V»'<br />

/•<br />

X--X x<br />

<strong>Le</strong> ire aval<br />

X——<br />

annes<br />

ä» ><br />

«3 8<br />

O "D<br />

-M » 1<br />

jours<br />

Fig. 4 - Inci<strong>de</strong>nces hydrauliques dans le <strong>calcaire</strong> lors <strong>de</strong> la<br />

mise en eau du barrage <strong>de</strong> Blois.<br />

3) la mise en place <strong>de</strong> viroles à l'emplacement <strong>de</strong>s<br />

pieux ;<br />

4) le coulage d'un béton immergé <strong>de</strong> 2,5 m d'épaisseur<br />

au tube plongeur ;<br />

5) le forage <strong>de</strong>s pieux avec un trépan, un trépanbenne<br />

(hammer-grab) ou une soupape, et la mise en<br />

place <strong>de</strong>s chemises métalliques avec les tubes d'injection<br />

;<br />

6) le ferraillage et le bétonnage <strong>de</strong>s pieux ;<br />

7) l'injection à la base et à la périphérie <strong>de</strong>s pieux ;<br />

8) le recépage <strong>de</strong>s pieux.<br />

Difficultés d'exécution <strong>de</strong>s pieux <strong>de</strong> la culée rive<br />

gauche<br />

L'exécution <strong>de</strong>s 10 pieux <strong>de</strong> la culée rive gauche a<br />

respecté les phases énumérées ci-<strong>de</strong>ssus.<br />

<strong>Le</strong>s difficultés suivantes entravèrent très rapi<strong>de</strong>ment<br />

les travaux :<br />

Battage <strong>de</strong>s palplanches<br />

<strong>Le</strong>s palplanches, type Larssen III, ont été battues<br />

jusqu'à 55 m NGF. <strong>Le</strong>ur battage n'a pas posé <strong>de</strong><br />

difficultés majeures, toutefois la figure 6 souligne<br />

bien l'hétérogénéité du terrain <strong>de</strong> fondation et fait<br />

apparaître les différences entre les courbes <strong>de</strong> battage<br />

<strong>de</strong> 2 palplanches d'un même batar<strong>de</strong>au.<br />

Forage et chemisage<br />

— Pieu n° 3 : éboulement à la base du pieu, <strong>de</strong>scente<br />

très difficile <strong>de</strong> la chemise métallique qui est<br />

restée coincée à environ 2,5 m <strong>de</strong> la base du forage.


— Pieu n° 4 : variation rapi<strong>de</strong> et importante du<br />

niveau d'eau au cours du forage.<br />

— Pieu n° 5 : difficulté <strong>de</strong> <strong>de</strong>scente <strong>de</strong> la chemise<br />

métallique.<br />

Nettoyage <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> forages<br />

<strong>Le</strong> nettoyage <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> forages fut très difficile,<br />

car les particules <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> mises en suspension<br />

par les outils <strong>de</strong> forage se déposaient très rapi<strong>de</strong>ment<br />

à la base, formant un « cake » dont le curage<br />

n'était pas satisfaisant avec les moyens classiques.<br />

Aussi a-t-il été décidé <strong>de</strong> pomper ces sédiments tout<br />

en les émulsionnant.<br />

Ce procédé, qui dans certains cas peut être très<br />

efficace, présentait un inconvénient dans <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s<br />

hétérogènes, celui <strong>de</strong> provoquer une érosion<br />

régressive dans les couches <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> tendre.<br />

a) Battage <strong>de</strong>s palplanches.<br />

c) Mise en place du ferraillage d'un<br />

pieu.<br />

Fig. 5<br />

Phases d'exécution<br />

Présence <strong>de</strong> cavités<br />

Afin <strong>de</strong> se préserver contre d'éventuelles cavités sous<br />

la pointe <strong>de</strong>s pieux, il a été décidé <strong>de</strong> reconnaître<br />

le terrain par carottage sur 4 m, soit entre 44 et<br />

40 m NGF. <strong>Le</strong>s cinq forages du batar<strong>de</strong>au aval<br />

n'ont révélé aucune cavité.<br />

Toutefois, les forages du batar<strong>de</strong>au amont, commencés<br />

4 jours après le début du nettoyage <strong>de</strong>s fonds<br />

<strong>de</strong> forages du batar<strong>de</strong>au aval, ont tous révélé <strong>de</strong>s<br />

cavités par chute d'outils entre 42 et 43 m NGF, avec<br />

<strong>de</strong>s hauteurs variant entre 0,3 et 1 m. Ces cavités<br />

n'ayant pas été interceptées par le forage <strong>de</strong> la<br />

reconnaissance spécifique implantée à l'intérieur<br />

du batar<strong>de</strong>au, on peut formuler l'hypothèse suivante<br />

:<br />

le nettoyage <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> forages du batar<strong>de</strong>au<br />

aval par émulsion et pompage a développé <strong>de</strong>s cir-<br />

pieux.<br />

b) Coulage du béton immergé.<br />

d) Tubes à l'intérieur du batar<strong>de</strong>au<br />

pour injection <strong>de</strong> la base et <strong>de</strong> la<br />

périphérie <strong>de</strong>s pieux.<br />

157


culations karstiques favorisant une érosion régressive<br />

<strong>de</strong>s niveaux très tendres du <strong>calcaire</strong> et provoquant<br />

ainsi <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s entre <strong>de</strong>s bancs durs.<br />

Bétonnage<br />

<strong>Le</strong> volume <strong>de</strong> béton théorique étant estimé à 20 m 3<br />

,<br />

les quantités réelles mises en place étaient les suivantes<br />

:<br />

— pieu n" 2 : 53 m 3<br />

,<br />

communication avec le pieu n° 5,<br />

— pieu n° 4 : 65 m 3<br />

,<br />

— pieu n° 1 : 39 m 3<br />

,<br />

communication avec le pieu n° 3,<br />

— pieu n° 5 : 30 m s<br />

,<br />

communication avec le pieu n° 3.<br />

Pour les autres pieux, les quantités et les dates <strong>de</strong><br />

bétonnage sont portées sur la figure 7.<br />

On peut noter que les résurgences <strong>de</strong> béton dans<br />

les pieux n os<br />

3 et 5 sont liées au fait que les chemises<br />

<strong>de</strong> ces 2 forages n'ont pas pu être <strong>de</strong>scendues<br />

jusqu'à la base.<br />

158<br />

Fig. 6 - Courbes <strong>de</strong> battage <strong>de</strong> palplanches Larssen III.<br />

Remarque : dans le cas du batar<strong>de</strong>au aval et<br />

amont, le surplus <strong>de</strong> béton utilisé correspond à<br />

204 m 3<br />

, soit à 10 pieux supplémentaires.<br />

Effondrement <strong>de</strong> karsts dans les environs<br />

du chantier<br />

Comme pour souligner les premières difficultés <strong>de</strong><br />

forage <strong>de</strong>s pieux, <strong>de</strong>ux effondrements <strong>de</strong> karsts se<br />

sont produits dans les environs immédiats du<br />

<strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois :<br />

— sur la rive gauche, 2 km en amont, au cours <strong>de</strong>s<br />

travaux d'aménagement d'un port pour voiliers, il<br />

s'est produit un effondrement (fig. 8) d'environ 5 m<br />

<strong>de</strong> diamètre et 2,5 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur correspondant<br />

à un volume d'environ 35 m 3<br />

,<br />

— sur la rive droite, 350 m en amont, sur le chemin<br />

d'accès à une installation <strong>de</strong> dragage (fig. 9).<br />

Ces différents points évoqués ci-<strong>de</strong>ssus, ainsi que<br />

les résultats <strong>de</strong> la campagne spécifique qui se poursuivait<br />

pendant ce temps-là sur les autres appuis,<br />

ont conduit à revoir le mo<strong>de</strong> d'exécution <strong>de</strong>s pieux et<br />

à rechercher un moyen <strong>de</strong> se garantir contre les<br />

cavités existantes et les circulations karstiques.


Nouvelles dispositions<br />

De nouvelles dispositions ont été décidées concernant<br />

les fondations <strong>de</strong>s piles n°" 1, 2, 3 et 4 et <strong>de</strong><br />

la culée rive droite :<br />

— injections du terrain <strong>de</strong> fondation avant le forage<br />

<strong>de</strong>s pieux,<br />

10-7-1968<br />

35 m 3<br />

Pieux n o<br />

Pieux n<br />

1 à 10<br />

11 et 12<br />

9-7-1968<br />

52 m*<br />

10-7.1968 26-11-1968 26 -6-1968<br />

32 m J 25m 3 65 m 3<br />

9 -7-1968 30-11-1968 2 -7-1968<br />

36 m 3 25m 3 30 m 3<br />

. Date du bétonnage "[Volume théorique<br />

.Volume <strong>de</strong> béton mis en place prévu = 20 m 3<br />

J 0<br />

Forage au trépan - Chemisages j_<br />

Injection partielle du massif <strong>de</strong> fondation<br />

Forage au trépan 4 bentonite<br />

— forage <strong>de</strong>s pieux à la boue sans chemisage,<br />

— solidarisation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux massifs <strong>de</strong> fondations<br />

avec forage <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux pieux supplémentaires dans la<br />

partie centrale <strong>de</strong> la fondation.<br />

A la date où ont été prises les nouvelles dispositions<br />

d'exécution <strong>de</strong>s pieux, tous les batar<strong>de</strong>aux étaient<br />

battus et les bétons immergés, coulés.<br />

Fig. 7 - Schéma d'exécution <strong>de</strong>s pieux forés <strong>de</strong> la culée rive gauche.<br />

Fig. 8 - Effondrement rive gauche à 2 km en amont du<br />

<strong>de</strong>uxième pont.<br />

1<br />

5-7-1968<br />

Batar<strong>de</strong>au en Larssen III<br />

32 m 3<br />

27-6-1968<br />

39 m J<br />

25-6-1968<br />

51m 3<br />

5 m<br />

Fig. 9 - Effondrement rive droite à 350 m en amont du<br />

<strong>de</strong>uxième pont.<br />

159


INJECTIONS<br />

Principe et métho<strong>de</strong>s d'injection<br />

<strong>Le</strong>s injections ont été effectuées, par appui, en <strong>de</strong>ux<br />

phases principales (fig. 10) :<br />

— injection du ri<strong>de</strong>au périphérique,<br />

— injection du noyau,<br />

et <strong>de</strong>vaient intéresser le terrain entre les cotes 60<br />

et 34 m NGF. <strong>Le</strong>s travaux d'injection ont fait l'objet<br />

d'une expérimentation sur la pile n° 1.<br />

Ri<strong>de</strong>au périphérique<br />

L'injection du ri<strong>de</strong>au périphérique a été effectuée<br />

à partir <strong>de</strong> 28 forages distants <strong>de</strong> 1,8 m et écartés<br />

<strong>de</strong> l'enceinte <strong>de</strong> palplanches d'environ 0,5 m.<br />

L'ordre d'exécution fut le suivant :<br />

— les forages primaires distants <strong>de</strong> 3,6 m (un forage<br />

sur <strong>de</strong>ux) ont été forés par passes successives <strong>de</strong><br />

5 m et injectés à l'avancement (fig. 11) avec <strong>de</strong>s<br />

mortiers <strong>de</strong> différentes formulations et viscosités.<br />

— les forages secondaires intercalés entre <strong>de</strong>ux<br />

70,70<br />

66.00<br />

65,00"<br />

60.50<br />

59.00<br />

58.00<br />

LOIRE<br />

Emplacement<br />

<strong>de</strong>s forages<br />

34,00<br />

160<br />

Coupe dans l'axe du batar<strong>de</strong>au<br />

Plate-forme <strong>de</strong> travail<br />

1 1 —i 1 y<br />

Palplanches L 111<br />

7<br />

forages primaires ont été exécutés en une seule fois<br />

et ont été équipés <strong>de</strong> tubes plastiques scellés avec<br />

un coulis <strong>de</strong> gaine. L'injection se faisait avec du<br />

mortier par passes remontantes <strong>de</strong> 1 m, après déchirure<br />

successive du tube plastique sur une longueur<br />

<strong>de</strong> 1 m. La métho<strong>de</strong> d'injection est appelée « injection<br />

au tube déclivé » (fig. 12). Cependant, l'injection<br />

du mortier par cette métho<strong>de</strong> étant délicate, dans<br />

certains cas les forages secondaires ont également<br />

été injectés par passes <strong>de</strong>scendantes <strong>de</strong> 5 m.<br />

Noyau<br />

L'injection du noyau comportait :<br />

— 14 forages périphériques, à l'emplacement <strong>de</strong>s<br />

pieux, avec injection <strong>de</strong> coulis par tubes déclivés,<br />

— 6 forages dans l'axe du batar<strong>de</strong>au avec injection<br />

<strong>de</strong> coulis par tubes à manchettes (fig. 13), présentant<br />

<strong>de</strong>s perforations locales obturées par une manchette<br />

<strong>de</strong> caoutchouc. L'injection est effectuée avec<br />

l'ai<strong>de</strong> d'un obturateur double isolant un niveau <strong>de</strong><br />

perforations. Ce procédé permet d'injecter le terrain<br />

dans un ordre quelconque. Dans ce cas, les tubes à<br />

manchettes avaient pour but <strong>de</strong> permettre une injection<br />

complémentaire éventuelle après l'exécution <strong>de</strong>s<br />

pieux forés.<br />

Fig. 10 - Schémas <strong>de</strong> l'injection <strong>de</strong> consolidation d'une<br />

pile en rivière.<br />

Béton immergé Pile n 2-3-4<br />

Ancrage<br />

<strong>de</strong>s pieux<br />

1ère phase<br />

(batar<strong>de</strong>au)<br />

Í<br />

Enceinte palplanche<br />

Forages primaires<br />

(à l'avancement)<br />

Forages secondaires<br />

(par tubes brochés)<br />

rages périphériques<br />

O Foi<br />

bes brochés)<br />

(tu<br />

rage ligne centrale<br />

n Fo<br />

(tubes à manchettes)<br />

(tu<br />

1.8 0^


Fig. 11 - Injection à l'avancement par<br />

passe <strong>de</strong>scendante <strong>de</strong> 5 m.<br />

njection<br />

en cours<br />

Coulis<br />

(d'après documents Solétanche)<br />

Fig. 12 - Injection au tube déclivé. Fig. 13 - Injection au tube à<br />

manchettes.<br />

Coulis<br />

injectée;<br />

Coulis<br />

161


Composition et caractéristiques <strong>de</strong>s mortiers et<br />

coulis injectés<br />

Composition <strong>de</strong>s mortiers et coulis<br />

TABLEAU II<br />

M1<br />

très<br />

épais<br />

Mortiers<br />

(kg/m 5 )<br />

M'2<br />

épais<br />

M2<br />

moy.<br />

épais<br />

Coulis<br />

(kg/gâchée)<br />

M3<br />

flui<strong>de</strong> CN CN' CN"<br />

Sable 0/2<br />

<strong>de</strong> Loire 1 170 947 810 450 — — —<br />

Ciment<br />

PMF 2 170 261 215 250 70 90 110<br />

Eau 470 500 590 720 70 70 70<br />

Bentonite 16 33 35 40 1 1 1<br />

C/E 0,36 0,52 0,36 0,35 1,00 1,28 1,57<br />

S/C 6,8 3,6 3,7 1.8 — — —<br />

TABLEAU III<br />

M 1<br />

très épai<br />

Mortiers<br />

(kg/m 3 )<br />

M'2<br />

épais<br />

M2<br />

moy.<br />

épais<br />

Coulis<br />

(kg/<br />

gâchée)<br />

Sable 0/2<br />

<strong>de</strong> Loire 1 240 947 833 —<br />

Ciment PMF 2 217 261 283 70<br />

Eau 420 500 540 70<br />

Bentonite 17 33 36 1<br />

C/E 0,51 0,52 0.52 1,00<br />

S/C 5,7 3,6 2.9 —<br />

— La composition <strong>de</strong>s mortiers et coulis utilisés est<br />

indiquée dans le tableau II pour la pile n° 1 et dans<br />

le tableau III pour les piles n°" 2, 3 et 4 et la culée<br />

rive droite.<br />

— Pour la culée rive gauche, la composition était<br />

la même que pour la pile n° 1. Toutefois, l'injection<br />

ayant été effectuée après l'exécution <strong>de</strong>s pieux, il y<br />

a eu <strong>de</strong>s injections à la base et à la périphérie <strong>de</strong>s<br />

pieux par l'intermédiaire <strong>de</strong> tubes mis en place avant<br />

bétonnage.<br />

162<br />

CN<br />

— <strong>Le</strong> coulis d'injection, dit coulis <strong>de</strong> collage, avait<br />

la composition suivante en kg par gâchée :<br />

Ciment PMF 100 kg<br />

Eau<br />

75 kg<br />

Bentonite<br />

1 kg<br />

C/E<br />

1,33<br />

— <strong>Le</strong> coulis <strong>de</strong> perforation et <strong>de</strong> scellement, dans<br />

le cas où l'injection était effectuée à partir <strong>de</strong> tubes<br />

à manchettes, était un coulis dit <strong>de</strong> gaine, <strong>de</strong> la<br />

composition suivante par kg <strong>de</strong> gâchée :<br />

• Ciment PMF 2 : 50 kg<br />

• Eau : 70 kg<br />

• Bentonite : 1 kg<br />

• C/E : 0,71<br />

Caractéristiques <strong>de</strong>s mortiers et coulis<br />

La centrale d'injection a fait l'objet d'un ou <strong>de</strong>ux<br />

contrôles par semaine: Lès prélèvements <strong>de</strong> mortier<br />

et <strong>de</strong> coulis ont été soumis aux essais suivants :<br />

— <strong>de</strong>nsité apparente humi<strong>de</strong>,<br />

— viscosité au cône Prepakt,<br />

— décantation mesurée après 3 heures <strong>de</strong> repos,<br />

— résistance à la compression simple à 14, 28, 60 et<br />

90 jours, sur <strong>de</strong>s cubes <strong>de</strong> 5 cm, conservés dans<br />

l'eau à 20 °C après démoulage.<br />

<strong>Le</strong>s résultats moyens sont donnés dans le tableau IV.<br />

TABLEAU IV<br />

Mortiers Coulis<br />

M1 M2 M3 CN CN' CC* CP"<br />

Densité apparente<br />

humi<strong>de</strong> 1.70 1.50 1,47 1.45 1,61 1,58 1,50<br />

Cône Prepakt plein (s) 14 12,5 11.6 10,7 13,5 6 6<br />

Décantation (%) 8 8 6 8 6 3 3<br />

Résistance 114 j<br />

à la J 28 j<br />

compression) 60 j<br />

simple (bar) ' 90 j<br />

5<br />

7<br />

10<br />

5<br />

10<br />

14<br />

18<br />

2<br />

4<br />

6<br />

14<br />

26<br />

37<br />

54<br />

63<br />

82<br />

135<br />

164<br />

249<br />

* CC : coulis <strong>de</strong> collage (voir culée rive gauche)<br />

** CP : coulis <strong>de</strong> perforation<br />

75<br />

140<br />

150<br />

27<br />

42<br />

70<br />

Quantités injectées et pressions correspondantes<br />

L'injection du terrain <strong>de</strong> fondation a été effectuée<br />

à partir d'une centrale d'injection et selon un circuit<br />

schématisé sur la figure 14.<br />

Pour les différents appuis et par phase d'injection,<br />

les quantités injectées et les pressions correspondantes<br />

relevées en tête <strong>de</strong>s forages sont résumées dans<br />

le tableau V.<br />

L'examen <strong>de</strong> ces résultats conduit aux remarques<br />

suivantes :


Appui Phase Forages<br />

Pile<br />

n° 1<br />

Pile<br />

n° 2<br />

Pile<br />

rfi 3<br />

Pile<br />

n° 4<br />

Batar<strong>de</strong>au<br />

Noyau<br />

Batar<strong>de</strong>au<br />

Noyau<br />

Batar<strong>de</strong>au<br />

Noyau<br />

Batar<strong>de</strong>au<br />

Noyau<br />

Batar<strong>de</strong>au<br />

Culée<br />

rive<br />

droite<br />

Noyau<br />

a) Ri<strong>de</strong>au périphérique<br />

TABLEAU V<br />

Récapitulation <strong>de</strong>s conditions et caractéristiques d'injection<br />

Niveau<br />

injecté<br />

(m NGF)<br />

Nature <strong>de</strong>s<br />

injections<br />

Volume<br />

injecté<br />

(m 3 )<br />

Mètres<br />

linéaires<br />

forés (m)<br />

Moyenne<br />

(mYm)<br />

Pression<br />

moyenne<br />

(bar)<br />

14 primaires 60-31 M2-M'2-M3 816 433 1.9 8<br />

14 second. 60-31 M1-M2-M'2 439 446 1.0 15<br />

14 peripher. 56-31<br />

6 axe 56-31<br />

Observations<br />

Présence<br />

<strong>de</strong> cavités<br />

CN-CN'-CN" 427 512 0,8 20 Résurgences<br />

14 primaires 59-31 M2-M'2-M1 383 388 1,0 9<br />

14 second. 59-31 M2 214 392 0,5 10<br />

14 peripher. 56-31<br />

6 axe 56-31<br />

CN 242 501 0,5 15<br />

14 primaires 58-37 M2-M'2-M1 241 294 0,8 10<br />

14 second. 58-37 M2-M'2-M1 261 298 0,9 17<br />

14 peripher. 56-34<br />

6 axe 56-37<br />

CN 246 422 0,6 20<br />

14 primaires 58-37 M2-M'2-M1 486 294 1,7 3<br />

14 second. 58-37 M2-M'2-M1 401 294 1,4 6<br />

14 peripher. 56-34<br />

6 axe 56-37<br />

CN 240 422 0,6 15 Résurgences<br />

14 primaires 61-34 M2-N/Ï2-M1 606 378 1,6 5<br />

14 second. 61-34 M2-M'2-M1 570 378 1,5 8<br />

12 peripher. 59-31<br />

6 axe 59-34<br />

Pour tous les appuis, les critères d'injection étaient<br />

les suivants :<br />

— volume d'injection maximal : 9 m 3<br />

par passe<br />

<strong>de</strong> 5 m,<br />

— pression maximale : 5 à 10 bars en tête <strong>de</strong><br />

forage.<br />

L'ordre d'injection était le suivant :<br />

— injection <strong>de</strong> 3 m 3<br />

<strong>de</strong> mortier M2,<br />

— si pression trop faible, injection <strong>de</strong> 3 m 3<br />

<strong>de</strong><br />

mortier M'2,<br />

— si pression maximale non atteinte, injection <strong>de</strong><br />

3 m 3<br />

<strong>de</strong> mortier Ml.<br />

b) Noyau<br />

<strong>Le</strong> noyau a été principalement injecté avec du coulis<br />

M1 +2% silicate<br />

<strong>de</strong> sou<strong>de</strong><br />

Présence<br />

<strong>de</strong> cavités<br />

CN 495 542 0,9 12 Résurgences<br />

CN, avec les limitations suivantes :<br />

— volume maximal : 1,4 m 3<br />

/m<br />

— pression maximale : 15 à 20 bars.<br />

c) Quantités injectées et pressions correspondantes<br />

Des quantités importantes ont été injectées au droit<br />

<strong>de</strong>s appuis où <strong>de</strong>s cavités ont été mises en évi<strong>de</strong>nce :<br />

piles n os<br />

1 et 4 et culée rive droite. Toutefois, c'est<br />

également pour ces appuis-là que les résurgences<br />

ont été les plus importantes.<br />

On peut noter les valeurs moyennes suivantes :<br />

— injection ri<strong>de</strong>au périphérique :<br />

• forages primaires distants <strong>de</strong> 3,6 m<br />

quantité moyenne : 1,4 m 3<br />

/m,<br />

pression moyenne : 7 bars,<br />

163


• forages secondaires avec intervalle <strong>de</strong> 1,8 m<br />

quantité moyenne : 1,1 m 3<br />

/m,<br />

pression moyenne : 11 bars,<br />

— injection noyau :<br />

quantité moyenne : 0,7 m 3<br />

/m,<br />

pression moyenne : 18 bars.<br />

<strong>Le</strong>s quantités totales injectées sont présentées dans<br />

le tableau VI.<br />

La culée rive gauche, qui a été traitée par injection<br />

après l'exécution <strong>de</strong>s pieux, a donné les résultats<br />

indiqués dans le tableau VII.<br />

Il faut cependant rappeler que l'exécution <strong>de</strong>s pieux<br />

<strong>de</strong> la culée rive gauche a conduit à un surplus <strong>de</strong><br />

béton <strong>de</strong> 204 m*.<br />

Résultats obtenus<br />

1) La diminution <strong>de</strong> la perméabilité en grand du<br />

terrain <strong>de</strong> fondation a pu être constatée en considérant<br />

les pertes d'eau au cours <strong>de</strong>s forages, qui se<br />

situaient entre 50 et 100 % pour les forages primaires<br />

et entre 10 et 20 % pour les forages du noyau.<br />

2) <strong>Le</strong> remplissage <strong>de</strong> fissures dans le <strong>calcaire</strong> dur<br />

(fig. 15) a pu être relevé dans les carottages <strong>de</strong><br />

contrôle.<br />

3) <strong>Le</strong> remplissage <strong>de</strong> cavités par mortier et coulis<br />

a été constaté.<br />

4) <strong>Le</strong> claquage <strong>de</strong>s argiles <strong>de</strong> remplissage <strong>de</strong> cavités<br />

et <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s tendres a été constaté (fig. 16).<br />

Remarque : <strong>Le</strong>s quantités <strong>de</strong> mortier et <strong>de</strong> coulis<br />

injectés données plus haut sont <strong>de</strong>s valeurs par<br />

excès, car il faut tenir compte <strong>de</strong>s résurgences qui<br />

peuvent atteindre 10 à 20 %, et <strong>de</strong> l'essorage <strong>de</strong>s<br />

mortiers qui peut également être estimé entre<br />

10 et 20 %.<br />

164<br />

Appui<br />

TABLEAU VI<br />

Coulis <strong>de</strong><br />

perforation<br />

(m*)<br />

Mortiers<br />

(m 3<br />

)<br />

Coulis<br />

d'injection<br />

(m 5<br />

)<br />

Pile n» 1 210 1 255 427<br />

Pile n» 2 105 597 242<br />

Pile ryo 3 70 502 246<br />

Pile no 4 50 887 240<br />

Culée RD 64 1 176 495<br />

TABLEAU VII<br />

Total 499 4 417 1 650<br />

Forages<br />

I Mètres<br />

forés<br />

1 fmlï<br />

Volume<br />

(m')<br />

Moyenne<br />

m'/ml<br />

Pression<br />

(bar)<br />

Tubes pour<br />

base<br />

<strong>de</strong> pieux 30 420 61 0,15 15 ce<br />

Nature<br />

d'injection<br />

Batar<strong>de</strong>au 18 188 182 1.0 15 Mi - Ms - Mi<br />

Noyau 14 168 180 1.1 19 CN-CN'<br />

Quant aux pressions, elles sont également données<br />

par excès car, avant que les mortiers et les coulis<br />

intéressent le terrain à injecter, ils subissent <strong>de</strong>s<br />

pertes <strong>de</strong> charges au niveau <strong>de</strong>s tubes déclivés et<br />

<strong>de</strong>s tubes à manchettes ainsi que du coulis <strong>de</strong> gaine.


En outre, l'enregistrement <strong>de</strong>s pressions d'injection,<br />

dans le cas d'utilisation <strong>de</strong>s pompes à piston, est difficile<br />

à exploiter à cause <strong>de</strong>s à-coups <strong>de</strong> pression dus<br />

à la marche alternative <strong>de</strong>s machines, comme le montre<br />

la figure 17.<br />

Ainsi, il serait souhaitable <strong>de</strong> pouvoir disposer sur<br />

un chantier d'injection d'un système d'amortissement<br />

<strong>de</strong> la pression d'injection.<br />

EXECUTION DES FONDATIONS<br />

L'exécution <strong>de</strong>s fondations, après injection du terrain,<br />

s'est déroulée sans difficultés majeures. <strong>Le</strong><br />

principal problème à résoudre fut le nettoyage du<br />

fond <strong>de</strong>s batar<strong>de</strong>aux, encombrés par les résurgences<br />

<strong>de</strong> mortiers et <strong>de</strong> coulis.<br />

<strong>Le</strong> tableau VIII donne les caractéristiques d'exécution<br />

<strong>de</strong>s pieux.<br />

Appui<br />

TABLEAU VIII<br />

Cote<br />

moyenne<br />

<strong>de</strong> la base<br />

<strong>de</strong>s pieux<br />

(m NGF)<br />

Intervalle<br />

<strong>de</strong> variation<br />

<strong>de</strong> la quantité<br />

<strong>de</strong> béton<br />

(m 3 )<br />

Quantité<br />

moyenne<br />

<strong>de</strong> béton<br />

(m 3 )<br />

Pile n° 1 44,0 20 à 26 22,8<br />

Pile n° 2 44.8 *19 à 26 22,8<br />

Pile n° 3 45,2 18 à 21 19,0<br />

Pile n 4 44,6 19 à 20 19,3<br />

Culée RD 44.0 21 à 30 23,0<br />

<strong>Le</strong> surplus <strong>de</strong> béton utilisé, qui s'élève à 10 % pour<br />

les piles n° s<br />

1 et 2, est dû au fait que le trépan avait<br />

un diamètre <strong>de</strong> 1,2 m, par la suite son diamètre a<br />

été réduit à 1,1 m. Quant à la culée, le surplus <strong>de</strong><br />

béton correspond aux forages qui ont intercepté <strong>de</strong>s<br />

cavités injectées convenablement, mais avec présence<br />

<strong>de</strong> matériaux argileux. La hauteur <strong>de</strong> ces cavités<br />

atteignait parfois 4 m.<br />

<strong>Le</strong> forage <strong>de</strong>s pieux a été effectué en présence <strong>de</strong><br />

bentonite dont les pertes ont été négligeables à nulles.<br />

Toutefois, dans les <strong>calcaire</strong>s hétérogènes présentant<br />

<strong>de</strong>s alternances <strong>de</strong> bancs durs et <strong>de</strong> bancs tendres,<br />

il y a <strong>de</strong>s risques importants <strong>de</strong> rupture du<br />

câble <strong>de</strong> liaison du trépan. Ainsi <strong>de</strong>ux trépans ont<br />

dû être abandonnés :<br />

— l'un au fond du pieu n° 3 <strong>de</strong> la pile n° 1,<br />

— l'autre au fond du pieu n° 12 <strong>de</strong> la pile n° 2.<br />

Afin <strong>de</strong> se préserver contre les ruptures <strong>de</strong> câble,<br />

la hauteur <strong>de</strong> relèvement du trépan, qui était initialement<br />

<strong>de</strong> 3 - 4 m, a été réduite à 1 - 1,5 m. En outre,<br />

le diamètre du trépan a été ramené <strong>de</strong> 1,2 à 1,1 m.<br />

<strong>Le</strong> poids <strong>de</strong>s trépans était <strong>de</strong> 3 à 4 t.<br />

Fig. 15 - Injection d'une fissure dans le <strong>calcaire</strong> dur.<br />

Fig. 16 - Claquage du coulis d'un <strong>calcaire</strong> tendre.<br />

Fig. 17 - Diagramme <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> pressions d'injection non<br />

amorties et amorties.<br />

165


CONTROLE DES FONDATIONS<br />

Contrôle du sol après injection<br />

Chaque appui, après injection, a fait l'objet d'un<br />

carottage continu arrêté 1 à 2 m avant la base <strong>de</strong><br />

la zone <strong>de</strong> terrain injecté.<br />

En outre, la pile n° 1, pour laquelle l'injection avait<br />

un caractère expérimental, a comporté <strong>de</strong>s essais<br />

géomécaniques en place :<br />

— un forage avec essais pressiométriques,<br />

— un forage avec <strong>de</strong>s essais au dilatomètre Médératec.<br />

Pour le terrain traité par injection, les résultats ont<br />

été les suivants :<br />

a) Essais au pressiomètre<br />

— entre 56 et 44 m NGF :<br />

• pression limite 10 < Pi < 35 bars,<br />

• module pressiométrique 45 < E < 760 bars,<br />

et quelques valeurs localisées plus élevées.<br />

— entre 44 et 37 m NGF :<br />

• pression limite 20 < P; < 70 bars,<br />

• module pressiométrique 270 < E < 3 400 bars.<br />

b) Essais au dilatomètre Médératec (fig. 18 et<br />

fig. 13 <strong>de</strong> l'article « Etu<strong>de</strong>s géotechniques <strong>de</strong>s formations<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> »)<br />

<strong>Le</strong>s essais au dilatomètre Médératec, effectués à <strong>de</strong>s<br />

niveaux déterminés à partir <strong>de</strong>s échantillons carottés,<br />

ont permis <strong>de</strong> préciser les caractéristiques <strong>de</strong>s<br />

<strong>calcaire</strong>s indiquées dans le tableau IX.<br />

Nature<br />

du <strong>calcaire</strong><br />

TABLEAU IX<br />

Module <strong>de</strong><br />

déformation<br />

Ed (bar)<br />

Pression<br />

limite<br />

P, (bar)<br />

Calcaire<br />

tendre « 400 10 à 20<br />

Observations<br />

Fluage<br />

important<br />

Calcaire<br />

mi-dur à dur 1 000 à 15 000 > 40 —<br />

Calcaire<br />

très dur > 30 000 > 100 —<br />

Des essais effectués dans <strong>de</strong>s cavités injectées ont<br />

donné, pour les coulis et mortiers, un module <strong>de</strong><br />

déformation <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 600 bars, alors que les<br />

dépôts argileux <strong>de</strong>s cavités, comprimés par les injections,<br />

donnent un module <strong>de</strong> déformation <strong>de</strong> l'ordre<br />

<strong>de</strong> 50 bars.<br />

Remarque : les résultats obtenus avec les <strong>de</strong>ux<br />

appareils sont très comparables, bien que les modules<br />

mesurés soient plus élevés au Médératec qu'au<br />

pressiomètre.<br />

166<br />

Fig. 18 - Ensemble du matériel du dilatomètre Médératec.<br />

H Emetteur<br />

Alimentation <strong>de</strong> l'émetteur (24 volts)<br />

Accéléromètre<br />

Oscilloscope<br />

i.-.'Lurt n<br />

I i L_i LJ<br />

Représentation du trajet <strong>de</strong> l'on<strong>de</strong><br />

Fissure<br />

Contrôle <strong>de</strong> l'intégrité <strong>de</strong>s pieux<br />

Formulation du béton <strong>de</strong>s pieux<br />

Fig. 19 - Schéma <strong>de</strong> principe <strong>de</strong>s mesures<br />

non <strong>de</strong>structives <strong>de</strong>s pieux en<br />

béton.<br />

La métho<strong>de</strong> consiste à émettre un choc<br />

à la tête d'un pieu et à mesurer le<br />

temps <strong>de</strong> parcours <strong>de</strong> la vibration produite<br />

sur le trajet émetteur-surface <strong>de</strong><br />

réflexion-capteur (accéléromètre)<br />

JL<br />

h = V. t<br />

2<br />

La distance émetteur-capteur (quelques<br />

centimètres) est négligeable <strong>de</strong>vant la<br />

longueur du pieu. <strong>Le</strong> temps <strong>de</strong> réponse<br />

<strong>de</strong>s appareils étant <strong>de</strong> quelques microsecon<strong>de</strong>s,<br />

il est négligeable par rapport<br />

au temps <strong>de</strong> retour <strong>de</strong> l'impulsion.<br />

La formule du béton employé est la suivante :<br />

— ciment PMF 2<br />

400 kg<br />

— sable 0/5<br />

770 kg<br />

— gravillon 4/10<br />

310 kg<br />

— gravillon 8/25<br />

760 kg<br />

— eau rajoutée<br />

138 litres<br />

— plastifiant Pozzolith<br />

0,2 à 0,3 %<br />

Un tel béton présentait, avant coulage, un affaissement<br />

au cône <strong>de</strong> 12 à 20 cm.<br />

<strong>Le</strong> béton a été mis en place au tube plongeur.


Auscultation dynamique <strong>de</strong>s pieux<br />

Tous les pieux ont été soumis à une auscultation<br />

dynamique, selon une métho<strong>de</strong> développée par le<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Blois dont le principe est résumé sur<br />

la figure 19.<br />

<strong>Le</strong>s résultats <strong>de</strong>s essais ont permis <strong>de</strong> conclure que :<br />

— la majorité <strong>de</strong>s pieux présentaient <strong>de</strong>s hétérogénéités<br />

<strong>de</strong> faible importance,<br />

— les pieux n os<br />

3 et 5 <strong>de</strong> la culée rive gauche, à la<br />

base <strong>de</strong>squels se sont produites <strong>de</strong>s résurgences <strong>de</strong><br />

béton au cours du bétonnage <strong>de</strong>s pieux voisins, présentaient<br />

<strong>de</strong>s hétérogénéités en pointe,<br />

— le pieu n° 6 <strong>de</strong> la culée rive droite, qui présentait<br />

<strong>de</strong>s hétérogénéités importantes à 3 niveaux, a fait<br />

l'objet d'un carottage <strong>de</strong> contrôle.<br />

Carottage du pieu n° 6 <strong>de</strong> la culée rive droite<br />

<strong>Le</strong> carottage du pieu n° 6 est présenté sur la figure<br />

20. On peut tout <strong>de</strong> suite souligner le parfait contact<br />

entre le béton du pieu et le <strong>calcaire</strong> situé sous la<br />

pointe vers 44,5 m NGF.<br />

<strong>Le</strong>s hétérogénéités décelées par l'auscultation dynamique<br />

apparaissent dans le carottage par une fragmentation<br />

importante <strong>de</strong>s carottes <strong>de</strong> béton.<br />

Un tel carottage a permis <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> laboratoire<br />

sur les échantillons. Des éprouvettes, d'élancement<br />

2, ont été découpées et soumises aux mesures<br />

:<br />

— <strong>de</strong> vitesse du son,<br />

— <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité,<br />

— <strong>de</strong> résistance à la compression simple.<br />

<strong>Le</strong>s résultats sont résumés dans le tableau X.<br />

Fig. 20 - Carottage du pieu n° 6 <strong>de</strong> la culée rive droite.<br />

Fig. 21 - Fixation d'un témoin sonore Télémac sur<br />

le ferraillage.<br />

Fig. 22 - Disposition <strong>de</strong> trois extensomètres sur le ferraillage<br />

d'un pieu.<br />

Mesures<br />

TABLEAU X<br />

Valeur<br />

moyenne<br />

Ecart type Coefficient<br />

<strong>de</strong> variation<br />

Vitesse<br />

du son 4 338 m 85 2,0 %<br />

Densité 2.33 0,02 0,9 %<br />

Résistance à<br />

la compressioi<br />

simple 302 bar 55 18,2 %<br />

Etu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong>s pieux <strong>de</strong> la pile n° 4<br />

avec <strong>de</strong>s témoins sonores<br />

L'étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong>s 14 pieux <strong>de</strong> la pile<br />

n° 4 a été effectuée avec <strong>de</strong>s témoins sonores Télémac<br />

à cor<strong>de</strong> vibrante noyés dans le béton.<br />

Chaque pieu est ainsi équipé <strong>de</strong> 3 extensomètres<br />

situés à 1,2 m sous le béton immergé et fixés au<br />

ferraillage selon une disposition à 120" (fig. 21 et 22).<br />

167


La Loire<br />

0"00' -0- '0"0"0'<br />

0.0<br />

Pieu 1,20<br />

Fig. 23. - Disposition générale <strong>de</strong>s témoins sonores dans la pile n° 4.<br />

Témoins sonores Télémac<br />

à cor<strong>de</strong> vibrante<br />

La disposition <strong>de</strong>s extensomètres est précisée sur la<br />

figure 23.<br />

Objectifs <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong><br />

Profitant du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> l'ouvrage<br />

(voussoirs préfabriqués), il est apparu possible <strong>de</strong><br />

suivre le comportement <strong>de</strong> la fondation au fur et à<br />

mesure <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong>s voussoirs et ceci, jusqu'à<br />

la réalisation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>mi-travées (fig. 24).<br />

Ainsi, les objectifs <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> étaient <strong>de</strong> préciser :<br />

— l'évolution <strong>de</strong>s charges en tête <strong>de</strong>s pieux pour<br />

la mise en place successive <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux voussoirs symétriques,<br />

— l'amortissement <strong>de</strong>s contraintes dans le pieu n° 6<br />

afin d'estimer le frottement latéral mobilisé. Pour<br />

cela, le pieu n° 6 a été équipé <strong>de</strong> 4 niveaux <strong>de</strong> 3 extensomètres<br />

distants <strong>de</strong> 4 m (fig. 24).<br />

168<br />

Extensomètres<br />

k 3 2 1 / 1<br />

\ 1 2 3 U 5 6 7 8 g 10 11 12<br />

63.00<br />

Equipement du pieu n 6<br />

Résultats <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong><br />

Rive droite<br />

Fig. 24 - Phases <strong>de</strong> chargement sur la<br />

pile n° 4.<br />

a) Répartition <strong>de</strong>s charges dans les pieux<br />

— Construction du fléau amont : pendant la construction<br />

du fléau amont, il semble qu'il y ait un léger<br />

basculement <strong>de</strong> la semelle <strong>de</strong> répartition vers l'amont.<br />

En effet, les pieux situés sous le fût amont sont fortement<br />

chargés alors que ceux situés sous le fût<br />

aval présentent une traction.<br />

Au cours <strong>de</strong> la mise en précontrainte partielle <strong>de</strong> ce<br />

fléau, la répartition <strong>de</strong>s charges a été singulièrement<br />

bouleversée. A part les pieux P 8, P 9 et P 10 situés<br />

sous le fût amont côté rive gauche, tous les autres<br />

pieux ont été sollicités en traction. Ainsi certains<br />

pieux ont été soulagés d'une charge comprise entre<br />

54 et 105 t. Etant donné que le poids <strong>de</strong> la semelle,<br />

du socle et <strong>de</strong>s 2 fûts conduit à une charge moyenne<br />

par pieu <strong>de</strong> 84 t, il en résulte que certains pieux sont<br />

passés en traction.


0,1<br />

(bar)<br />

0,2<br />

n 1<br />

0,1<br />

Frottement latéral entre les niveaux 1 et 2.<br />

(bar) Charge au 1er niveau (t)<br />

Frottement latéral entre les niveaux 2 et 3.<br />

(bar)<br />

/>—<br />

*<br />

t<br />

5 0 1(1 »0 ; 50<br />

Charge au 1er niveau (t)<br />

Frottement latéral entre les niveaux 3 et 4.<br />

-r<br />

0 ' 5 0 100 1 50<br />

Charge au 1er niveau (t)<br />

Fig. 25 - Evolution du frottement latéral en fonction <strong>de</strong> la charge dans le pieu n° 6 au premier niveau <strong>de</strong> témoins sonores.<br />

•<br />

169


— Construction du fléau aval : pendant la construction<br />

du fléau aval, les pieux situés sous le fût aval<br />

ont été fortement sollicités en compression. Par<br />

contre, ceux situés sous le fût amont ont subi une<br />

légère traction. Il semble que la solidarisation totale<br />

<strong>de</strong> l'ouvrage amont n'a pas permis un équilibrage<br />

<strong>de</strong>s charges au niveau <strong>de</strong>s pieux, au terme <strong>de</strong> la<br />

construction du fléau aval.<br />

— Charge reprise par les pieux : d'après les résultats<br />

<strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>, il s'avère que lors <strong>de</strong> la construction<br />

<strong>de</strong>s fléaux amont et aval, les pieux prennent environ<br />

2/3 <strong>de</strong> la charge due au poids <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s fléaux.<br />

<strong>Le</strong> reste est certainement repris par frottement<br />

latéral, par le batar<strong>de</strong>au solidaire <strong>de</strong> la semelle. <strong>Le</strong><br />

déficit <strong>de</strong> charge correspondrait à un frottement<br />

latéral unitaire du batar<strong>de</strong>au <strong>de</strong> 1 t/m 2<br />

.<br />

— Influence du clavage et <strong>de</strong> la précontrainte : le<br />

clavage et les différentes phases <strong>de</strong> la précontrainte<br />

longitudinale (partielle et totale), puis transversale,<br />

bouleversent fortement le comportement <strong>de</strong>s pieux.<br />

Toutefois, il apparaît que le batar<strong>de</strong>au prend une<br />

part non négligeable dans le comportement général<br />

<strong>de</strong> la fondation.<br />

b) Frottement latéral pour le pieu n° 6<br />

<strong>Le</strong> frottement latéral a été mesuré à partir <strong>de</strong> 4<br />

niveaux <strong>de</strong> témoins sonores distants <strong>de</strong> 4 m et en<br />

tenant compte <strong>de</strong>s variations du diamètre apparent<br />

du pieu, déduit d'après la remontée du béton.<br />

— Pendant la construction du fléau amont le frottement<br />

latéral a augmenté régulièrement avec la<br />

charge pour atteindre 2,4 t/m 2<br />

entre les niveaux<br />

un et <strong>de</strong>ux, 2,8 t/m 2<br />

entre les niveaux <strong>de</strong>ux et trois<br />

et seulement 1,3 t/m 2<br />

entre les niveaux trois et<br />

quatre (fig. 25).<br />

— Lorsque le pieu n° 6 avait une charge <strong>de</strong> 153 t<br />

due au poids du fléau amont, le frottement latéral<br />

avait atteint 100 t, alors que la charge en pointe<br />

était <strong>de</strong> 53 t, soit le tiers <strong>de</strong> la charge en tête du<br />

pieu (fig. 26).<br />

— Lors <strong>de</strong> la mise en précontrainte partielle <strong>de</strong><br />

l'ouvrage amont, le pieu n° 6 a été soulagé <strong>de</strong> 93 t,<br />

170<br />

ce qui a annulé l'effort <strong>de</strong> pointe et a diminué forte<br />

ment le frottement latéral unitaire qui s'est maintenu<br />

autour <strong>de</strong> 1 t/m 2<br />

pendant la construction du<br />

fléau aval.<br />

c) Commentaires<br />

L'étu<strong>de</strong> du comportement d'un massif <strong>de</strong> pieux a<br />

permis :<br />

— d'estimer le frottement latéral mobilisé et <strong>de</strong><br />

vérifier ainsi que la fondation travaille au frottement<br />

latéral, ce qui doit être recherché lorsque le<br />

terrain <strong>de</strong> fondation peut renfermer <strong>de</strong>s cavités<br />

(voir l'exposé <strong>de</strong> M. Baguelin, « Conception <strong>de</strong>s fondations<br />

dans le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> »),<br />

— <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce le comportement <strong>de</strong> la<br />

semelle et du batar<strong>de</strong>au constituant avec les pieux<br />

une fondation monolithique,<br />

— <strong>de</strong> noter les bouleversements que provoquent le<br />

clavage et la précontrainte quant à la distribution<br />

<strong>de</strong>s charges en tête <strong>de</strong>s pieux.<br />

CONCLUSIONS<br />

Critiques <strong>de</strong>s fondations<br />

a) Reconnaissance <strong>de</strong>s terrains <strong>de</strong> fondation<br />

-t<br />

La reconnaissance <strong>de</strong>s terrains <strong>de</strong> fondation est assez<br />

loin du schéma que j'ai présenté dans mon exposé<br />

« Etu<strong>de</strong>s géotechniques <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> »,<br />

à savoir :<br />

— définition du problème,<br />

— reconnaissance préalable du site et élaboration<br />

du programme d'étu<strong>de</strong>,


— reconnaissance préliminaire du terrain <strong>de</strong> fondation<br />

permettant <strong>de</strong> définir différentes solutions <strong>de</strong><br />

fondations possibles et d'effectuer un choix,<br />

— reconnaissance spécifique adaptée au type <strong>de</strong> fondation<br />

retenu.<br />

Dans le cas présent, la reconnaissance préalable a<br />

été inexistante, la reconnaissance préliminaire a été<br />

limitée à <strong>de</strong>s sondages carottés, et la reconnaissance<br />

spécifique a été programmée en marge <strong>de</strong>s travaux<br />

<strong>de</strong> construction <strong>de</strong> l'ouvrage, car le choix du nombre<br />

d'appui n'a pas pu être fait plus tôt.<br />

b) Métho<strong>de</strong> d'exécution <strong>de</strong>s fondations<br />

Il faut avouer qu'en 1968 peu <strong>de</strong> personnes pouvaient<br />

donner un avis objectif sur la métho<strong>de</strong> d'exécution<br />

<strong>de</strong>s fondations, car il faut avoir affronté les<br />

terrains karstiques pour pouvoir saisir l'ensemble<br />

<strong>de</strong>s problèmes qu'ils peuvent poser.<br />

Si aujourd'hui on se permet d'envisager un traitement<br />

par injection et d'en faire parfois une solution<br />

inévitable, c'est qu'un essai en vraie gran<strong>de</strong>ur<br />

a été tenté et réalisé à Blois.<br />

Résultats positifs<br />

La collaboration étroite entre le maître d'œuvre, les<br />

entreprises et le laboratoire, qui mérite d'être soulignée<br />

au passage, a permis d'analyser les résultats<br />

<strong>de</strong>s différentes phases <strong>de</strong>s travaux et <strong>de</strong>s essais, <strong>de</strong><br />

tirer <strong>de</strong>s renseignements, et d'acquérir une expérience<br />

dont bénéficieront les chantiers futurs.<br />

a) <strong>Le</strong>s injections : Elles ont permis <strong>de</strong> tester <strong>de</strong>s<br />

métho<strong>de</strong>s et d'apprécier leur efficacité. <strong>Le</strong>s résultats<br />

acquis permettent, en tout état <strong>de</strong> cause, <strong>de</strong> disposer<br />

d'une base <strong>de</strong> référence expérimentale.<br />

Ainsi, les <strong>calcaire</strong>s karstiques sont parfaitement<br />

injectables avec <strong>de</strong>s mortiers et coulis, par contre<br />

les <strong>calcaire</strong>s tendres ne subissent que <strong>de</strong>s claquages.<br />

Toutefois, les pressions d'injection doivent être<br />

adaptées, <strong>de</strong> façon à limiter les résurgences.<br />

Archives techniques <strong>de</strong> la subdivision « Grands travaux<br />

» du Loir-et-Cher.<br />

CAMBEFORT H., Injection <strong>de</strong>s sols, t. 1 et 2, Eyrolles<br />

éd., Paris 1964.<br />

CHAMPION M., LORAIN J.-M., MAILLARD PH., ANGOT D.,<br />

PITOT J. et WASCHKOWSKI E., Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sols <strong>de</strong> fondation<br />

du <strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois, Bull, liaison<br />

Labo. routiers P. et Ch., 38, mai-juin 1969, p. 37-53.<br />

DDE (Direction départementale <strong>de</strong> l'Equipement),<br />

Notice technique sur le <strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois,<br />

mars 1969.<br />

Labo. rég. <strong>de</strong> Blois et d'Angers, Dossiers <strong>de</strong> reconnaissance<br />

<strong>de</strong>s terrains <strong>de</strong> fondation du <strong>de</strong>uxième<br />

pont <strong>de</strong> Blois.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

b) <strong>Le</strong> comportement <strong>de</strong>s pieux : L'étu<strong>de</strong> expérimentale<br />

<strong>de</strong> comportement <strong>de</strong>s pieux <strong>de</strong> la pile n° 4 nous<br />

a permis <strong>de</strong> mesurer un frottement latéral mobilisé<br />

supérieur à 2 t/m 2<br />

et <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce la par­<br />

ticipation non négligeable du batar<strong>de</strong>au dans la<br />

stabilité générale <strong>de</strong> la fondation. Enfin, il nous a<br />

été possible <strong>de</strong> noter les perturbations provoquées<br />

par la précontrainte au niveau <strong>de</strong> la fondation.<br />

Commentaires<br />

<strong>Le</strong> pont Charles-<strong>de</strong>-Gaulle a posé <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong><br />

fondations certains, qui ont été résolus par le<br />

recours aux injections d'un massif <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> karstique.<br />

Ces injections ont colmaté les cavités et les chenaux<br />

<strong>de</strong> circulations d'eau. Dans un certain sens, en réduisant<br />

la « porosité en grand » du massif, elles ont<br />

consolidé le terrain. Toutefois, le géomécanicien n'a<br />

pas encore le moyen d'apprécier le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> consolidation<br />

dû aux injections, car s'il est possible <strong>de</strong><br />

connaître le volume <strong>de</strong> mortiers et coulis injectés,<br />

il est difficile <strong>de</strong> dire quel volume <strong>de</strong> terrain ils ont<br />

intéressé.<br />

Toutefois, dans le cas où <strong>de</strong>s fondations massives<br />

ne sont pas envisageables et où <strong>de</strong>s fondations profon<strong>de</strong>s<br />

doivent être exécutées dans un <strong>calcaire</strong><br />

karstique soumis à <strong>de</strong>s circulations d'eau importantes,<br />

il est possible d'adopter le principe <strong>de</strong> fondation<br />

du <strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois, mais avec l'ordre<br />

chronologique suivant :<br />

— mise en place d'un batar<strong>de</strong>au,<br />

— injection du massif karstique,<br />

— terrassement à l'intérieur du batar<strong>de</strong>au,<br />

— mise en place <strong>de</strong> viroles au droit <strong>de</strong>s pieux,<br />

— coulage d'un béton immergé,<br />

— forage et bétonnage <strong>de</strong>s pieux.<br />

Toutefois, ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fondation, pour être exécuté<br />

sans trop <strong>de</strong> difficultés, nécessite une reconnaissance<br />

du terrain <strong>de</strong> fondation aussi complète que possible,<br />

afin que les différentes phases <strong>de</strong>s travaux<br />

soient parfaitement définies.<br />

MENOU J. et VENEC Y., Contrôle <strong>de</strong> la continuité <strong>de</strong>s<br />

pieux par une métho<strong>de</strong> d'auscultation dynamique,<br />

Bull, liaison Labo. routiers P. et Ch., 44, mars-avr.<br />

1970, p. 103-112.<br />

MIGNOT Y., LORAIN J.-M. et ANGOT D., Dossiers <strong>de</strong><br />

contrôle <strong>de</strong>s injections du <strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois,<br />

Labo. rég. <strong>de</strong> Blois.<br />

WASCHKOWSKI E., Mesure <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques<br />

<strong>de</strong>s massifs rocheux avec le dilatomètre Médératec,<br />

Bull, liaison Labo. routiers P. et Ch., 41, nov.<br />

1969, p. 26-33.<br />

WASCHKOWSKI E., Etu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong>s<br />

pieux <strong>de</strong> la pile n° 4 du <strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois,<br />

Labo. rég. <strong>de</strong> Blois.<br />

171


172<br />

<strong>Le</strong>s fondations<br />

<strong>de</strong>s centrales<br />

nucléaires <strong>de</strong><br />

Saint-Laurent<strong>de</strong>s-Eaux<br />

H. DUBOIS<br />

Ingénieur principal EDF<br />

aménagement <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux<br />

DANS le cadre <strong>de</strong>s journées sur le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong>, je me propose <strong>de</strong> parler <strong>de</strong>s problèmes<br />

<strong>de</strong> fondation relatifs aux <strong>de</strong>ux centrales<br />

nucléaires <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux.<br />

Je vais d'abord situer brièvement les centrales et la<br />

teneur <strong>de</strong>s installations.<br />

LE SITE DE SAINT-LAURENT-DES-EAUX<br />

(«g-1)<br />

<strong>Le</strong> site <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux, sur lequel sont<br />

implantées les <strong>de</strong>ux centrales Saint-Laurent 1 et<br />

Saint-Laurent 2, est situé dans une boucle <strong>de</strong> la<br />

Loire, à mi-chemin entre Blois et Orléans.<br />

<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux centrales sont actuellement en service :<br />

— la première, commencée en juillet 1963 a été<br />

couplée au réseau en mars 1969,


— la secon<strong>de</strong>, commencée en mai 1966, a été couplée<br />

au réseau en juillet 1971.<br />

D'une puissance <strong>de</strong> 500 MW, elles avaient produit<br />

respectivement au 8 mai 1972,<br />

— la première : 4,517 milliards <strong>de</strong> kWh,<br />

— la secon<strong>de</strong> : 2 milliards <strong>de</strong> kWh 1<br />

.<br />

Chacune <strong>de</strong>s centrales comporte (fig. 2) :<br />

1. un caisson en béton précontraint contenant les<br />

échangeurs <strong>de</strong> chaleur et le réacteur ; son poids est<br />

<strong>de</strong> 80 000 t ;<br />

2. un bâtiment, dit bâtiment du combustible irradié<br />

(BCI), à ossature métallique, pratiquement accolé à<br />

la face est du caisson ; il n'en est séparé que par<br />

une distance <strong>de</strong> 7 m et pèse 20 000 t environ.<br />

Sur le sommet <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux ouvrages, circule la machine<br />

<strong>de</strong> chargement qui franchit par un pont transbor<strong>de</strong>ur<br />

le vi<strong>de</strong> entre eux. Elle pèse 600 t ;<br />

1. Au 8 mai 1973, cette production était passée respectivement<br />

à 7,2 et 5,3 kWh.<br />

Saint-Andrault<br />

-Si 1L ' '<br />

Q Surveillances <strong>de</strong>s radioprotections<br />

0 1 2 km<br />

• I I<br />

Fig. 1 - Implantation générale du site.<br />

La Barboire^<br />

a u<br />

Ch \<br />

3. une salle <strong>de</strong>s machines, comportant les <strong>de</strong>ux groupes<br />

turbo-alternateurs <strong>de</strong> 250 MW ;<br />

4. <strong>de</strong>s bâtiments annexes, comprenant notamment le<br />

bâtiment électrique qui abrite la salle <strong>de</strong> comman<strong>de</strong><br />

et les <strong>de</strong>ux ordinateurs <strong>de</strong> pilotage <strong>de</strong> la pile ;<br />

5. enfin, la prise d'eau et le rejet en Loire sont<br />

communs aux <strong>de</strong>ux tranches.<br />

RECONNAISSANCE DU SOL<br />

Tous ces ouvrages sont fondés dans un terrain qui<br />

a fait l'objet d'une reconnaissance approfondie au<br />

cours <strong>de</strong> plusieurs campagnes <strong>de</strong> sondages.<br />

1. La reconnaissance générale du sous-sol a fait<br />

l'objet <strong>de</strong> trois campagnes <strong>de</strong> sondages groupant<br />

trente-cinq forages au total. Elle a permis d'orienter<br />

le choix <strong>de</strong> l'emplacement <strong>de</strong>s caissons 1 et 2. Elle<br />

s'est effectuée au cours <strong>de</strong>s années 1962-1963.<br />

173


2. Plusieurs autres campagnes se sont développées au<br />

cours <strong>de</strong>s années suivantes, totalisant une quarantaine<br />

<strong>de</strong> forages.<br />

Fig. 2 - Coupe est-ouest <strong>de</strong> la tranche Saint-Laurent 1.<br />

Elles ont servi à préciser notamment :<br />

— le contact marno-<strong>calcaire</strong> - Eocène, à l'emplacement<br />

choisi pour les réacteurs 1 et 2 ;<br />

— le contact alluvions - marno-<strong>calcaire</strong>s, à l'emplacement<br />

<strong>de</strong>s ouvrages <strong>de</strong> la prise d'eau, <strong>de</strong> la station<br />

<strong>de</strong> pompage, <strong>de</strong> la piscine <strong>de</strong> désactivation et <strong>de</strong> la<br />

salle <strong>de</strong>s machines.<br />

<strong>Géologie</strong><br />

On peut résumer <strong>de</strong> la façon suivante la disposition<br />

successive <strong>de</strong>s diverses couches <strong>de</strong> terrain :<br />

En partant du terrain naturel, calé à la cote 79,50 m<br />

NGF environ, on rencontre (fig. 3) :<br />

~h . ventilation<br />

' 1<br />

à l'arrêt<br />

1. les alluvions (Quaternaire) mo<strong>de</strong>rnes et anciennes,<br />

sablo-graveleuses ou sablo-argileuses, d'une épais­ Au droit <strong>de</strong> la pile n° 2 ces « poudingues » n'ont<br />

seur moyenne <strong>de</strong> 7 m,<br />

pas été i<strong>de</strong>ntiquement retrouvés.<br />

174<br />

pont <strong>de</strong><br />

service •<br />

75 t d<br />

2. les marno-<strong>calcaire</strong>s, composés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux séries géologiques<br />

d'origine lacustre :<br />

— les <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> Pithiviers (Oligocène supérieur),<br />

épaisseur moyenne <strong>de</strong> 6,5 m,<br />

— les <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> Morancez (Lutétien continental),<br />

épaisseur moyenne <strong>de</strong> 6,5 m.<br />

Dans ces marno-<strong>calcaire</strong>s alternent <strong>de</strong>s bancs d'épaisseur<br />

irrégulière <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>s marneux ou rocheux,<br />

plus ou moins silicifiés.<br />

3. l'Eocène inférieur (Tertiaire), formation très<br />

hétérogène, constituée par une gamme étendue <strong>de</strong><br />

sédiments détritiques, allant <strong>de</strong> l'argile verte aux<br />

poudingues plus ou moins compacts et aux molasses<br />

plus ou moins sableuses.<br />

A la partie supérieure <strong>de</strong> cette couche on trouve,<br />

au droit <strong>de</strong> la pile n" 1, une importante lentille <strong>de</strong><br />

terrains très peu compressibles, que l'on a dénommés<br />

« conglomérats » ou « poudingues », qui sont en fait<br />

constitués par <strong>de</strong>s marnes compactes très dures, avec<br />

<strong>de</strong>s nodules soit siliceux soit calcairo-marneux.


Cette formation <strong>de</strong> l'Eocène inférieur a été particulièrement<br />

étudiée car elle est directement intéressée<br />

par la base <strong>de</strong>s murs moulés <strong>de</strong>s piles 1 et 2.<br />

Son épaisseur est très variable et se développe entre<br />

10 et 40 m.<br />

4. le Crétacé : en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> l'Eocène on trouve <strong>de</strong>s<br />

argiles à silex sur une épaisseur d'une trentaine <strong>de</strong><br />

mètres. Enfin la craie à silex a été atteinte par<br />

quelques forages.<br />

Hydrogéologie<br />

Trois nappes à régime différent ont été dénombrées<br />

:<br />

1. la nappe <strong>de</strong>s alluvions : elle circule en régime libre<br />

et est directement influencée par le plan d'eau <strong>de</strong><br />

la Loire. Elle est surtout alimentée par l'infiltration<br />

<strong>de</strong>s eaux pluviales et s'écoule en temps normal vers<br />

le fleuve. La perméabilité <strong>de</strong>s alluvions a été estimée<br />

à environ 5.10 3<br />

m/s.<br />

Son niveau varie entre les cotes 75 m NGF (étiage)<br />

et 77 m NGF (niveau moyen).<br />

On <strong>de</strong>vra en tenir compte pour toutes les fondations<br />

s'arrêtant au toit <strong>de</strong>s marno-<strong>calcaire</strong>s.<br />

A cet effet, les ouvrages ont été entourés par un<br />

voile étanche <strong>de</strong>scendu jusqu'aux marnes, afin d'isoler<br />

les fondations et <strong>de</strong> réduire les pompages ;<br />

2. la nappe <strong>de</strong>s marno-<strong>calcaire</strong>s : elle circule en<br />

régime <strong>de</strong> perméabilité en grand dans les joints et<br />

fissures <strong>de</strong>s bancs. Son niveau statique est sensiblement<br />

le même que celui <strong>de</strong> la nappe phréatique.<br />

Cette nappe a été maintenue par puits <strong>de</strong> rabattement<br />

vers la cote 61 m NGF afin d'éviter, au droit<br />

<strong>de</strong> la fondation <strong>de</strong>s ouvrages, une décompression<br />

<strong>de</strong>s terrains en fond <strong>de</strong> fouille et par suite d'importants<br />

tassements <strong>de</strong> recompression.<br />

3. la nappe <strong>de</strong> la craie : captive, sous les couches<br />

argileuses <strong>de</strong> l'Eocène inférieur, elle est très nettement<br />

artésienne.<br />

Elle se situe en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la cote 42 m NGF et son<br />

niveau piézométrique, variable avec la profon<strong>de</strong>ur<br />

a atteint la cote 84 m NGF au forage L, soit 8 m<br />

environ au-<strong>de</strong>ssus du niveau moyen <strong>de</strong> la nappe<br />

phréatique.<br />

175


Alluvions mo<strong>de</strong>rnes Alluvions anciennes<br />

80,00il<br />

70,00H-<br />

60,00»-<br />

50,00<br />

40,00 H-<br />

30,00<br />

176<br />

Eocène inférieur Argile ¿1 silex et craie altérée<br />

Calcaire <strong>de</strong> Pithiviers Calcaire <strong>de</strong> Morancez<br />

• Fouille première tranche o Sondages <strong>de</strong> la campagne 1964<br />

[ Il | Emplacement <strong>de</strong>uxième tranche ^ / Sondages <strong>de</strong>s campagnes précé<strong>de</strong>ntes<br />

Fig. 3 - Profil géologique schématique suivant l'axe nord-sud <strong>de</strong>s caissons.


FONDATION DES OUVRAGES<br />

La fondation <strong>de</strong>s caissons a fait l'objet d'étu<strong>de</strong>s où<br />

plusieurs systèmes ont été envisagés :<br />

— un système <strong>de</strong> fondation sur radier général reposant<br />

sur les marno-<strong>calcaire</strong>s,<br />

— un système <strong>de</strong> fondation sur radier général avec<br />

pieux forés reportant une partie <strong>de</strong>s charges sur les<br />

terrains sous-jacents,<br />

— un système <strong>de</strong> fondation sur murs moulés<br />

<strong>de</strong>scendus jusque sur le toit <strong>de</strong> l'Eocène, à la cote<br />

59,00 m NGF environ.<br />

C'est cette troisième solution qui a été retenue pour<br />

les <strong>de</strong>ux caissons Saint-Laurent 1 et Saint-Laurent 2.<br />

Par contre, c'est la <strong>de</strong>uxième solution qui a été<br />

adoptée pour la fondation <strong>de</strong>s bâtiments du combustible<br />

irradié (BCI). <strong>Le</strong>s pieux ont été <strong>de</strong>scendus à la<br />

même cote que celle <strong>de</strong>s murs moulés, sur le toit<br />

<strong>de</strong> l'Eocène.<br />

<strong>Le</strong>s fondations du caisson <strong>de</strong>vaient permettre <strong>de</strong><br />

satisfaire à une série <strong>de</strong> critères qui peuvent être<br />

résumés ainsi :<br />

1. supporter une masse <strong>de</strong> 80 000 t environ,<br />

2. laisser libre sur le fond <strong>de</strong> l'ouvrage toute la<br />

surface nécessaire aux 211 sorties du bloc tubulaire<br />

inférieur, et aux zones d'ancrage <strong>de</strong>s câbles <strong>de</strong> la<br />

précontrainte verticale,<br />

3. assurer aux ouvrages une verticalité presque parfaite,<br />

la tolérance verticale à respecter étant <strong>de</strong><br />

5,10 4<br />

radian pour assurer le fonctionnement <strong>de</strong> la<br />

machine <strong>de</strong> chargement,<br />

4. être d'une conception telle qu'elles puissent permettre<br />

<strong>de</strong> remédier à un éventuel défaut <strong>de</strong> verticalité<br />

<strong>de</strong> l'ouvrage, c'est-à-dire <strong>de</strong> réserver une possibilité<br />

<strong>de</strong> relevage du caisson,<br />

5. être disposées pour que les effets <strong>de</strong> charge transmis<br />

par un ouvrage sur les fondations <strong>de</strong> l'ouvrage<br />

voisin ne soient pas nuisibles aux impératifs précé<strong>de</strong>nts,<br />

notamment à celui <strong>de</strong> la verticalité.<br />

<strong>Le</strong>s fondations du BCI <strong>de</strong>vaient notamment répondre,<br />

comme celles du caisson, aux impératifs <strong>de</strong><br />

verticalité et <strong>de</strong> tassement. Elles n'ont à supporter<br />

et transmettre au sol qu'une charge <strong>de</strong> 20 000 t<br />

environ.<br />

Ainsi conçue, la fondation sur panneaux porteurs<br />

ancrés dans les « poudingues » du toit <strong>de</strong> l'Eocène<br />

à la cote 58 m NGF assure un report <strong>de</strong>s charges<br />

sur une formation peu compressible et, du fait <strong>de</strong><br />

sa position profon<strong>de</strong>, peu sensible au gonflement<br />

(fig. 4).<br />

Elle répond d'autre part aux impératifs d'encombrement<br />

sous le caisson en ménageant une « cave » où<br />

peuvent se développer les réseaux <strong>de</strong> tuyauterie<br />

d'entrée d'eau et <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong> vapeur, les sorties<br />

mesures, les auxiliaires, etc.<br />

Elle se prête également à la réalisation <strong>de</strong> la précontrainte<br />

verticale.<br />

MURS MOULES ET SUPPORTAGE<br />

DES CAISSONS EN BETON PRECONTRAINT<br />

Sur la tranche 1, les panneaux sont au nombre <strong>de</strong> 24.<br />

Ils sont rayonnants et <strong>de</strong> 3 types différents en longueur<br />

et en épaisseur (fig 4, tableau I). Ils sont<br />

coiffés chacun d'une semelle et d'un poteau sur<br />

l'ensemble <strong>de</strong>squels vient reposer le caisson.<br />

TABLEAU I<br />

Caractéristiques <strong>de</strong>s panneaux et supports caisson (fig. 5)<br />

Panneaux<br />

Type Nombre Charge<br />

(t)<br />

S.L. 1<br />

Grands<br />

Moyens<br />

Petits<br />

S.L. 2<br />

Grands<br />

Moyens<br />

6<br />

6<br />

12<br />

6<br />

12<br />

5 400<br />

4 000<br />

2 000<br />

5 280<br />

4 000<br />

Longueur<br />

(m)<br />

16<br />

12<br />

8<br />

16.20<br />

12,35<br />

Epaisseur<br />

(m)<br />

0,80<br />

0,80<br />

0,60<br />

0,80<br />

0,80<br />

Semelles<br />

et<br />

poteaux<br />

Nombre<br />

6<br />

6<br />

12<br />

Des plaques en néoprène armé sont intercalées entre<br />

les têtes <strong>de</strong> poteaux et les appuis <strong>de</strong> caisson afin<br />

<strong>de</strong> permettre à la fois une bonne transmission <strong>de</strong>s<br />

charges et un logement pour les vérins plats <strong>de</strong><br />

rattrapage d'un éventuel défaut <strong>de</strong> verticalité <strong>de</strong><br />

l'ouvrage.<br />

Notons qu'un béton <strong>de</strong> blocage <strong>de</strong> 3 m d'épaisseur<br />

ceinture les semelles, sans toutefois entraver leur<br />

mouvement vertical (un joint en polystyrène expansé<br />

assure la désolidarisation). Un <strong>de</strong>s buts <strong>de</strong> ce béton<br />

est notamment d'assurer l'antivrillage <strong>de</strong>s semelles<br />

du caisson.<br />

On pouvait craindre, du fait <strong>de</strong> l'indépendance <strong>de</strong>s<br />

panneaux, qu'un mouvement latéral ne vienne, s'il<br />

était suffisamment important, amorcer un mouvement<br />

<strong>de</strong> rotation <strong>de</strong>s fondations et provoquer le<br />

vrillage <strong>de</strong> celles-ci. <strong>Le</strong> béton <strong>de</strong> blocage a donc été<br />

muni d'un ferraillage adapté pour assurer un contreventement<br />

efficace <strong>de</strong>s fondations.<br />

<strong>Le</strong>s murs moulés représentent une surface <strong>de</strong> béton<br />

<strong>de</strong> 192 m 2<br />

, soit une pression sur le béton <strong>de</strong> 42 bars.<br />

La surface totale <strong>de</strong> terrain intéressé par l'ensemble<br />

<strong>de</strong>s panneaux dépasse légèrement 1 260 m 2<br />

(cercle <strong>de</strong><br />

40 m <strong>de</strong> diamètre environ), soit pour la répartition<br />

<strong>de</strong>s 80 000 t, un taux moyen <strong>de</strong> charge <strong>de</strong> 6,3 bars.<br />

Sur la tranche 2, les panneaux sont également<br />

rayonnants mais au nombre <strong>de</strong> 18 seulement. Ils<br />

ont tous la même épaisseur et sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types<br />

différents en longueur.<br />

<strong>Le</strong> supportage du caisson, par contre, est très différent<br />

(fig. 6). Il est réalisé grâce à 12 semelles et<br />

poteaux au lieu <strong>de</strong> 24 sur la tranche 1.<br />

Cette modification, née <strong>de</strong> l'expérience acquise à<br />

Saint-Laurent 1, a eu pour objet :<br />

6<br />

6<br />

177


1. d'augmenter l'espace libre dans la « cave » afin<br />

<strong>de</strong> disposer plus aisément les matériels et <strong>de</strong> simplifier<br />

l'étu<strong>de</strong> et la mise en place <strong>de</strong>s tuyauteries<br />

vapeur,<br />

2. d'obtenir une meilleure répartition <strong>de</strong>s efforts<br />

dans les murs en adoptant <strong>de</strong>s sections plus homogènes<br />

; accessoirement leur confection en a été<br />

facilitée,<br />

3. <strong>de</strong> résoudre élégamment le problème du vrillage<br />

<strong>de</strong>s semelles en coiffant <strong>de</strong>ux petits panneaux consécutifs<br />

par un seul pilier,<br />

4. <strong>de</strong> réduire le prix <strong>de</strong> revient <strong>de</strong>s fondations et du<br />

supportage, notamment.<br />

La répartition <strong>de</strong>s efforts dans les murs moulés a<br />

fait l'objet d'étu<strong>de</strong>s théoriques délicates.<br />

La stabilité <strong>de</strong>s panneaux a été vérifiée en s'assurant<br />

que chaque mur moulé, pris isolément, tenait bien<br />

sous la charge avec un coefficient <strong>de</strong> sécurité acceptable<br />

; ensuite on a vérifié que les panneaux pris<br />

dans leur ensemble assuraient une stabilité affectée<br />

d'un confortable coefficient <strong>de</strong> sécurité.<br />

<strong>Le</strong>s calculs théoriques ont donné, pour chaque panneau<br />

pris isolément, un coefficient <strong>de</strong> sécurité<br />

variant entre 3,7 et 4,5 suivant les panneaux, et<br />

pour l'ensemble <strong>de</strong> la fondation, un coefficient <strong>de</strong> 10.<br />

La répartition <strong>de</strong> la charge en ses <strong>de</strong>ux composantes<br />

: le cisaillement sur les faces latérales et le<br />

poinçonnement sur la face d'appui, n'a été appréciée<br />

que théoriquement.<br />

Des extensomètres à cor<strong>de</strong> vibrante ont été mis en<br />

place sur Saint-Laurent 1 dans six panneaux, à<br />

3 niveaux différents :<br />

— base (cote 60),<br />

— milieu (cote 66),<br />

— sommet (cote 72).<br />

Ils ont donné <strong>de</strong>s indications difficilement exploitables,<br />

si bien qu'on ne sait pas ce qui revient au<br />

frottement latéral et ce qui revient au poinçonnement.<br />

Evaluation <strong>de</strong>s tassements et hypothèses <strong>de</strong> calcul<br />

<strong>Le</strong>s tassements ont été appréciés en exploitant en<br />

laboratoire les nombreux échantillons recueillis au<br />

cours <strong>de</strong> campagnes <strong>de</strong> sondages, et en appliquant<br />

la théorie <strong>de</strong> Boussinesq pour la répartition <strong>de</strong>s<br />

charges en profon<strong>de</strong>ur.<br />

TABLEAU II<br />

Caisson<br />

Hypothèse 1 Hypothèse 2 Hypothèse 3<br />

BCI<br />

Caisson<br />

BCI<br />

Caisson<br />

BCI<br />

Tassement<br />

total (mm) 99 75 70 40 52 30<br />

Tassement<br />

fin <strong>de</strong> construction<br />

(mm) 39 22 29 16<br />

Tassement<br />

différé (mm) — — 31 18 23 14<br />

178<br />

24 23<br />

Saint-Laurent 1 (1 re tranche).<br />

Saint-Laurent 2 (2 e<br />

tranche).<br />

Fig. 5 - Fondation <strong>de</strong>s caissons <strong>de</strong> Saint-Laurent 1 et <strong>de</strong><br />

Saint-Laurent 2.<br />

Suivant les diverses hypothèses retenues, plus ou<br />

moins pessimistes, on obtient <strong>de</strong>s résultats qui sont<br />

résumés dans le tableau II.<br />

Dans l'hypothèse 1 : c'est le cas d'un tassement avec<br />

influence caisson - BCI, en supposant que les <strong>de</strong>ux<br />

ouvrages sont construits simultanément et instantanément.<br />

Dans l'hypothèse 2 : c'est le cas d'un tassement<br />

tenant compte d'un programme <strong>de</strong> charge du terrain<br />

conforme au calendrier théorique d'exécution <strong>de</strong>s


Axe Est.<br />

Saint-Laurent 1 (1 re<br />

tranche). Saint-Laurent 1 (1" tranche).<br />

Saint-Laurent 2 (2* tranche).<br />

Fig. 6 - Position <strong>de</strong>s points d'appui <strong>de</strong>s caissons <strong>de</strong> Saint-<br />

Laurent 1 et <strong>de</strong> Saint-Laurent 2.<br />

ouvrages. II n'a pas été tenu compte du frottement<br />

latéral sur la surface du cylindre <strong>de</strong> 40 m <strong>de</strong> diamètre,<br />

circonscrit aux panneaux, ni du tassement<br />

instantané dû à la non saturation <strong>de</strong>s échantillons<br />

prélevés. Ce tassement instantané est probablement<br />

insignifiant pour le terrain en place.<br />

Dans l'hypothèse 3 : c'est l'hypothèse n° 2 avec<br />

l'application du coefficient <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> Mindlin,<br />

lorsque les charges sont distribuées à une profon<strong>de</strong>ur<br />

relativement élevée par rapport à leur point d'application.<br />

Fig. 7<br />

9,20<br />

Saint-Laurent 2 (2* tranche).<br />

68 pieux 0 I08<br />

2 pieux 0 IOO<br />

35 pieux 0 108<br />

Fondations <strong>de</strong>s bâtiments du combustible irradié <strong>de</strong><br />

Saint-Laurent 1 et <strong>de</strong> Saint-Laurent 2.<br />

Disons un mot <strong>de</strong>s fondations <strong>de</strong>s BCI. Ces <strong>de</strong>ux<br />

bâtiments sont fondés sur radier général, reposant<br />

sur pieux (fig. 7).<br />

<strong>Le</strong> bâtiment du combustible irradié <strong>de</strong> la pile n° 1<br />

est fondé sur 68 pieux <strong>de</strong> 108 cm <strong>de</strong> diamètre et<br />

2 pieux <strong>de</strong> 100 cm <strong>de</strong> diamètre <strong>de</strong>scendus jusqu'à<br />

la cote 59 dans l'Eocène.<br />

<strong>Le</strong> bâtiment du combustible irradié <strong>de</strong> la pile n° 2<br />

est bien plus petit. Il est fondé seulement sur 35<br />

pieux <strong>de</strong> 108 cm <strong>de</strong> diamètre.<br />

179


Si.1<br />

TASSEMENTS REELS DES SEMELLES D'APPUIS OU CAISSON S.L.1 A 7»,50<br />

(H<br />

? 1 «,<br />

90 000<br />

fi'<br />

©«<br />

ta.'<br />

*<br />

M<br />

*<br />

y<br />

butonn •9«<br />

U/6 /6<br />

\<br />

N<br />

Vf, ~ 6 . 7 *<br />

*•-"<br />

n y 10/65<br />

lébut<br />

lotie dos ma chines<br />

Tassem nts.<br />

^3<br />

13 BU 1365 13G6 1367 1S6S 1SG9 1970 1371<br />

f<br />

©4<br />

\<br />

butonn age<br />

U/6/ 66.<br />

TASSEMENTS REELS B.C.I S.L1 A »4,00<br />


Rappelons que les impératifs <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s<br />

matériels conduisent à une limite <strong>de</strong> l'angle <strong>de</strong> défaut<br />

<strong>de</strong> verticalité à 5.10 4<br />

radian, ce qui correspond,<br />

au sommet <strong>de</strong> la pile, à un déplacement acceptable <strong>de</strong><br />

l'axe dans un cercle <strong>de</strong> 50 mm <strong>de</strong> diamètre.<br />

Sur la pile n° 1 (fig. 10) l'axe caisson s'est déplacé<br />

<strong>de</strong> 7 mm dans la direction sud-ouest et l'axe du BCI<br />

<strong>de</strong> 19 mm vers le caisson (observations du<br />

29-9-1971).<br />

<strong>Le</strong>s déplacements restent donc à l'intérieur <strong>de</strong>s<br />

tolérances admises. Cependant, une anomalie existe<br />

dans la direction prise par l'axe du caisson qui aurait<br />

dû normalement s'incliner vers le BCI.<br />

Ce mouvement non orthodoxe trouve son explication<br />

dans le fait que le terrassement pour l'exécution <strong>de</strong>s<br />

fondations <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong>s machines a été fait très<br />

tardivement, laissant le terrain déchargé pendant<br />

un temps assez long. C'est probablement là qu'il<br />

faut chercher la cause <strong>de</strong> l'anomalie constatée.<br />

Sur la pile n° 2 (fig. 11) l'axe du caisson s'est<br />

déplacé <strong>de</strong> 16 mm vers le BCI et l'axe du BCI <strong>de</strong><br />

50 mm vers le caisson.<br />

On assiste donc à un mouvement relatif parfaitement<br />

normal <strong>de</strong>s ouvrages, mais à <strong>de</strong>s déplacements<br />

plus importants que ceux enregistrés sur Saint-<br />

Laurent 1, le double environ.<br />

181


182<br />

Nrvcltarnent du coesori<br />

ò ta cote 132.30<br />

28.500 J32.300<br />

bétg^e^Jgçoge^^<br />

Nota : la turbo-soufflante est ramenée dans le plan <strong>de</strong> coupe.<br />

Tension appliquée à chaque câble<br />

Longueur totale <strong>de</strong>s câbles<br />

Poids au mètre <strong>de</strong> chaque cable<br />

Ceint, sup. + ceint inf.<br />

Dalle sup. + dalle inf.<br />

185 t. effe.<br />

191.5 km<br />

12.3 kg<br />

11.4 km<br />

37,8 km<br />

Fig. 12 - Coupe verticale <strong>de</strong> l'ensemble d'un réacteur.<br />

T 131.100<br />

138 câbles<br />

92.250<br />

nivellement <strong>de</strong>s<br />

semelles


Pour maintenir les ouvrages verticaux, ou du moins<br />

dans leur tolérance <strong>de</strong> verticalité, le double système<br />

suivant a été imaginé :<br />

1. le caisson peut être redressé par le système <strong>de</strong><br />

vérins plats dont il a déjà été question, disposés en<br />

tête <strong>de</strong>s poteaux supports surmontant les fondations<br />

(course maximale <strong>de</strong>s vérins : 30 mm).<br />

2. le BCI, par un système <strong>de</strong> butons placés en tête<br />

<strong>de</strong>s ouvrages, voit son mouvement en direction du<br />

caisson « stabilisé ». <strong>Le</strong> caisson constitue dans ce<br />

cas un « point fixe ». En fait, le système du butonnage<br />

maintient l'écartement entre les <strong>de</strong>ux ouvrages<br />

et contribue à conserver à la dalle supérieure du BCI<br />

son horizontalité, sans toutefois contrarier sensiblement<br />

le mouvement <strong>de</strong> ses fondations. L'ossature<br />

métallique du bâtiment reprend les efforts engendrés<br />

par ces mouvements.<br />

Jusqu'à présent, le relevage <strong>de</strong> l'ouvrage principal<br />

n'a pas été nécessaire ; nous souhaitons qu'il ne le<br />

soit jamais.<br />

Par contre, le butonnage BCI - caisson a été mis en<br />

place à une époque <strong>de</strong> la construction coïncidant avec<br />

le réglage <strong>de</strong>s organes internes <strong>de</strong> la pile (l'empilement<br />

graphite notamment) et le calage définitif <strong>de</strong>s<br />

rails <strong>de</strong> roulement <strong>de</strong> la machine <strong>de</strong> chargement, à<br />

la partie supérieure <strong>de</strong>s constructions. Cela a permis,<br />

en ce qui concerne le BCI <strong>de</strong> Saint-Laurent 2, <strong>de</strong><br />

retrouver une bonne horizontalité <strong>de</strong>s rails pour la<br />

circulation <strong>de</strong> la machine.<br />

Contrôle <strong>de</strong>s déplacements<br />

Toutes les mesures faites pour suivre le mouvement<br />

<strong>de</strong>s ouvrages et <strong>de</strong> leurs fondations ont été effectuées<br />

à partir d'un réseau d'appareils et <strong>de</strong> repères<br />

mis en place au fur et à mesure <strong>de</strong> la construction<br />

(fig. 12).<br />

Il n'entre pas dans mon propos d'en faire la <strong>de</strong>scription<br />

détaillée.<br />

Nous noterons simplement que toutes les semelles<br />

du caisson sont dotées <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux repères <strong>de</strong> niveau,<br />

un à chacune <strong>de</strong> leurs extrémités, et d'un plateau<br />

rectifié permettant <strong>de</strong> lire avec un inelinomètre<br />

(niveau d'atelier Huet gradué au 1/1000) les pentes<br />

radiales et tangentielles spécifiques à chacune d'elles.<br />

Des repères <strong>de</strong> nivellement sont également en place<br />

sur le béton <strong>de</strong> blocage <strong>de</strong>s semelles, sur le redan à<br />

85,25 m NGF <strong>de</strong> la paroi du caisson, sur les soubassements<br />

en béton armé du BCI et enfin à la<br />

partie supérieure <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ouvrages.<br />

Quand je vous aurai dit que le tassement du<br />

néoprène est suivi au pied à coulisse au 1/50, et<br />

qu'une série <strong>de</strong> pendules sont accrochés sur les<br />

faces <strong>de</strong> l'hexagone du caisson, avec <strong>de</strong>s tables <strong>de</strong><br />

lecture au milieu et à la base <strong>de</strong>s parois, j'aurai fait<br />

un tour rapi<strong>de</strong> du système d'observation <strong>de</strong>s mouvements<br />

<strong>de</strong> l'ouvrage.<br />

Je mentionne pour mémoire les appareils d'observation<br />

<strong>de</strong>s structures qui sont essentiellement <strong>de</strong>s<br />

thermocouples, <strong>de</strong>s témoins sonores et <strong>de</strong>s dynamomètres<br />

pour le contrôle <strong>de</strong> la tension <strong>de</strong>s câbles <strong>de</strong><br />

précontrainte.<br />

REALISATION DES MURS MOULES<br />

Rappelons qu'avant <strong>de</strong> débuter la construction <strong>de</strong>s<br />

murs moulés, une enceinte étanche a été réalisée 2<br />

et un rabattement <strong>de</strong> nappe, entrepris et poursuvi<br />

pendant toute l'exécution <strong>de</strong>s murs.<br />

Installation<br />

Pour permettre la bonne circulation <strong>de</strong>s machines <strong>de</strong><br />

forage, un béton <strong>de</strong> forme cyclopéen <strong>de</strong> 2 m d'épaisseur<br />

a été exécuté. Des alvéoles rectangulaires ont<br />

été laissés aux emplacements <strong>de</strong>s murs. Ils constitueront,<br />

au cours <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> forage <strong>de</strong>s parois,<br />

une réserve pour la boue lour<strong>de</strong>.<br />

Excavation (fig. 13)<br />

L'excavation <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s alvéoles est exécutée par<br />

une machine <strong>de</strong> forage CIS, automotrice et circulant<br />

sur rails, à cheval sur la saignée.<br />

Au centre <strong>de</strong> l'étoile, une plaque tournante permet<br />

à la machine d'être aiguillée sur l'alvéole à excaver.<br />

59 1<br />

Un forage, exécuté à chacune <strong>de</strong>s extrémités <strong>de</strong> la<br />

saignée et poussé jusqu'à la cote du fond <strong>de</strong> fouille,<br />

débute le travail (fig. 14). La suite <strong>de</strong> la perforation<br />

est alors réalisée par un rabotage du terrain par<br />

tranches horizontales <strong>de</strong> faible épaisseur, à l'ai<strong>de</strong><br />

d'un trépan trilame, agissant par percussion et par<br />

déplacement horizontal le long <strong>de</strong> la tranchée. <strong>Le</strong><br />

trépan glisse le long <strong>de</strong> la colonne d'aspiration d'une<br />

pompe à gros débit. <strong>Le</strong>s produits <strong>de</strong> broyage du<br />

trépan, mis en suspension dans la boue lour<strong>de</strong>, sont<br />

aspirés et recueillis à la sortie <strong>de</strong> la pompe sur <strong>de</strong>s<br />

grilles, et la boue retourne dans l'alvéole.<br />

2. Par la société Etu<strong>de</strong>s et travaux <strong>de</strong> fondations (ETF).<br />

Fig. 13 - Vue générale du chantier <strong>de</strong> parois moulées.<br />

183


La boue <strong>de</strong> forage<br />

La boue lour<strong>de</strong>, constituée d'un mélange d'eau et<br />

<strong>de</strong> bentonite, a été fabriquée dans une installation<br />

située sur la plate-forme générale du chantier. Elle<br />

est envoyée par gravité dans les alvéoles, au fur et<br />

à mesure <strong>de</strong> l'approfondissement <strong>de</strong> ceux-ci.<br />

<strong>Le</strong> rôle <strong>de</strong> la boue est d'assurer une bonne tenue<br />

<strong>de</strong>s parois <strong>de</strong> la saignée par pression hydrostatique<br />

et par dépôt d'un film étanche (cake) sur les parois.<br />

Elle assure aussi le refroidissement et la lubrification<br />

<strong>de</strong> l'outil.<br />

Un contrôle rigoureux <strong>de</strong> la constance <strong>de</strong> la qualité<br />

<strong>de</strong> la boue est assuré en permanence par l'entrepreneur.<br />

<strong>Le</strong> circuit <strong>de</strong> la boue <strong>de</strong> forage utilisé est un<br />

circuit dit à circulation inverse.<br />

Bétonnage (fig. 15)<br />

<strong>Le</strong> bétonnage est effectué avec un béton <strong>de</strong> très<br />

gran<strong>de</strong> plasticité avec retardateur <strong>de</strong> prise. Il est<br />

transporté sur les lieux d'emploi par tombereau<br />

(dumper).<br />

La mise en place du béton s'effectue par son immersion<br />

sous la boue, sur le fond <strong>de</strong> la saignée, à l'ai<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> plusieurs goulottes qui assurent une bonne répartition<br />

du béton dans la tranchée. La <strong>de</strong>scente du<br />

béton s'effectue en imprimant <strong>de</strong>s secousses à la<br />

goulotte, tout en maintenant son extrémité inférieure<br />

dans le béton déjà coulé. La boue, plus légère,<br />

est évacuée par pompage.<br />

Composition et contrôle <strong>de</strong>s bétons<br />

<strong>Le</strong> béton mis en place dans les murs moulés a la<br />

composition suivante, pour 1 m 3<br />

<strong>de</strong> béton en place :<br />

Sur Saint-Laurent 1 ;<br />

ciment CLK (210/325)<br />

400 kg<br />

sable roulé <strong>de</strong> Loire (0/1,5) 332 kg<br />

sable roulé <strong>de</strong> Loire (2/5)<br />

332 kg<br />

graves <strong>de</strong> Loire (4/25)<br />

1182 kg<br />

adjuvant Sunlan R2<br />

1,2 kg<br />

<strong>Le</strong>s résultats obtenus à la compression sur cubes<br />

<strong>de</strong> 20 cm sont les suivants :<br />

— à 8 jours : 183 kg/cm*<br />

— à 29 jours : 299 kg/cm*<br />

— à 90 jours : 402 kg/cm».<br />

<strong>Le</strong>s carottages effectués dans les murs ont fait<br />

apparaître une parfaite liaison béton - conglomérat<br />

et une belle qualité du béton (fig. 16).<br />

Sur Saint-Laurent 2 : les compositions ont été un<br />

peu modifiées par rapport à Saint-Laurent 1 :<br />

— ciment CLK 400 kg<br />

— sable roulé <strong>de</strong> Loire (0/1,5) 555 kg<br />

— gravillon <strong>de</strong> Loire (4/10) 370 kg<br />

— gravillon <strong>de</strong> Loire (15/30) 925 kg<br />

— adjuvant Sunlan R2 dosé suivant l'avancement<br />

du bétonnage : 3 litres pour les 20 premiers m 3<br />

,<br />

2 litres pour les 40 m 3<br />

suivants, 1 litre pour le reste.<br />

<strong>Le</strong>s résultats obtenus sont les suivants :<br />

— à 7 jours : 277 kg/cm 2<br />

— à 28 jours : 370 kg/cm»<br />

— à 90 jours : 419 kg/cm*.<br />

<strong>Le</strong>s travaux ont été réalisés par la société Solétanche.<br />

184<br />

Fig. 14 - Schéma <strong>de</strong> principe du forage d'une paroi moulée.<br />

Chèvres et treuils BOILOT<br />

Fig. 15 - Schéma <strong>de</strong> principe du bétonnage d'une paroi moulée.


REALISATION DES PIEUX FORES<br />

<strong>Le</strong>s bâtiments du combustible irradié <strong>de</strong>s piles n° 1<br />

et 2 sont différents quant à leur encombrement<br />

(fig. 7).<br />

Sur Saint-Laurent 1, le bâtiment a une surface au<br />

sol <strong>de</strong> 42 X 10 = 420 m 2<br />

.<br />

Sur Saint-Laurent 2, sa surface totale est <strong>de</strong> :<br />

10,50 X 36 = 378 m*.<br />

<strong>Le</strong> premier bâtiment est fondé sur 68 pieux forés<br />

<strong>de</strong> 108 cm <strong>de</strong> diamètre et 2 pieux <strong>de</strong> 100 cm <strong>de</strong><br />

diamètre.<br />

<strong>Le</strong> <strong>de</strong>uxième est fondé sur 35 pieux <strong>de</strong> même type<br />

<strong>de</strong> 108 cm <strong>de</strong> diamètre.<br />

Installations<br />

<strong>Le</strong> forage <strong>de</strong>s pieux s'est effectué à partir d'une<br />

plate-forme préalablement revêtue d'un béton <strong>de</strong><br />

propreté d'une épaisseur <strong>de</strong> 15 cm environ. L'emplacement<br />

<strong>de</strong> chaque pieu a pu ainsi être déterminé<br />

très exactement sur une surface très propre. D'autre<br />

part, cette plate-forme horizontale a permis d'assurer<br />

une très bonne verticalité <strong>de</strong>s pieux moulés.<br />

Excavation<br />

<strong>Le</strong>s pieux ont été forés avec <strong>de</strong>s machines Benoto.<br />

Elles opèrent par percussion avec un outil à clapet.<br />

La tenue du terrain est assurée par la <strong>de</strong>scente<br />

Fig. 16 - Carottage <strong>de</strong> contrôle d'une paroi moulée.<br />

d'un fourreau au moment <strong>de</strong> la perforation ; celui-ci<br />

est remonté au fur et à mesure du bétonnage (par<br />

trépan-benne).<br />

Bétonnage<br />

Il s'effectue par l'intermédiaire d'une goulotte dont<br />

l'extrémité inférieure <strong>de</strong>scend jusqu'au fond du<br />

forage et est remontée au fur et à mesure du bétonnage<br />

en restant dans la masse du béton frais. Un<br />

recépage <strong>de</strong>s pieux est effectué à la fin du bétonnage.<br />

La composition du béton est la même que celle <strong>de</strong>s<br />

murs moulés et les résistances i<strong>de</strong>ntiques.<br />

<strong>Le</strong>s travaux ont été réalisés par la société Solétanche.<br />

CONCLUSIONS<br />

L'exposé très général <strong>de</strong>s problèmes posés par la<br />

fondation du complexe caisson-BCI <strong>de</strong>s centrales<br />

nucléaires <strong>de</strong> Saint-Laurent 1 et Saint-Laurent 2<br />

est nécessairement incomplet. Il évoque un certain<br />

nombre <strong>de</strong> difficultés qu'ont eu à résoudre à la fois<br />

les projeteurs et les réalisateurs.<br />

Retenons toutefois que la fondation sur murs et<br />

pieux moulés a été une solution très acceptable ;<br />

elle a permis <strong>de</strong> maintenir un ensemble <strong>de</strong> 100 000 t<br />

sans aléas majeurs sur un terrain particulièrement<br />

hétérogène.<br />

<strong>Le</strong>s étu<strong>de</strong>s géologiques ont été menées par M. le<br />

professeur Soyer et l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations, confiée<br />

par l'EDF au cabinet Mecasol, a été effectuée par<br />

M. Florentin.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

BIENVENU C. et RACT-MADOUX X., L'utilisation <strong>de</strong>s<br />

parois moulées dans les travaux <strong>de</strong> grand équipement<br />

d'EDF, Travaux, 428, nov. 1970.<br />

Brochures techniques, documents internes EDF.<br />

FLORENTIN J., Fondations du caisson <strong>de</strong> la centrale<br />

nucléaire Electricité <strong>de</strong> France 4 à Saint-Laurent<strong>de</strong>s-Eaux,<br />

Annales ITBTP, 225, sept. 1966.<br />

FLORENTIN J., MEYRAND M. et VALETTE M., Centrale<br />

<strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux - <strong>Le</strong>s fondations du caisson,<br />

La Technique mo<strong>de</strong>rne, 10, oct. 1966.<br />

GÉRY A., Centrale <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux - La<br />

construction sur le site, La Technique mo<strong>de</strong>rne, 10,<br />

oct. 1966.<br />

SOYER A., <strong>Le</strong>s dossiers d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sols <strong>de</strong> fondations -<br />

Interprétation géologique.<br />

185


186<br />

Synthèse<br />

<strong>de</strong> la discussion M . SCHLOSSER, résumant les problèmes abordés au<br />

cours <strong>de</strong>s quatre exposés, évoque surtout ceux liés à<br />

la reconnaissance <strong>de</strong>s phénomènes karstiques et également<br />

ceux qui se rattachent à la recherche <strong>de</strong>s<br />

caractéristiques chiffrées sur le comportement mécanique<br />

du sol. Il souligne, en outre, que les essais<br />

in situ (pressiomètre, Médératec, etc.), sont mieux<br />

adaptés que les essais <strong>de</strong> laboratoire (compression<br />

simple) pour caractériser un terrain présentant une<br />

hétérogénéité mécanique.<br />

Enfin, il insiste sur les problèmes d'exécution <strong>de</strong>s<br />

fondations dans <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s karstiques.<br />

Ensuite, les questions ont porté sur les points suivants<br />

:


1. LA GEOLOGIE ET LES PROBLEMES DE FONDATION<br />

M. MASSON, partant <strong>de</strong>s exposés et <strong>de</strong>s visites <strong>de</strong> carrières, se montre sceptique quant<br />

à l'hétérogénéité du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> à l'échelle d'un ouvrage. Il considère que cette<br />

notion d'hétérogénéité pourrait être corrigée à l'avenir par un développement <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> reconnaissance. Quant à l'hétérogénéité liée à l'altération et à la fissuration,<br />

il fait observer que les métho<strong>de</strong>s géologiques ne doivent pas avoir pour seul objet <strong>de</strong><br />

restituer un projet dans un contexte régional, mais doivent, par <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong>s phénomènes<br />

rencontrés, faciliter la mise au point <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> fondation <strong>de</strong>s ouvrages.<br />

M. SCHLOSSER précise qu'à côté <strong>de</strong> l'hétérogénéité géologique, il y a l'hétérogénéité<br />

mécanique qui, finalement, intéresse le mécanicien <strong>de</strong>s sols. En outre, il y a également<br />

l'hétorogénéité hydraulique (phénomènes karstiques) qui conduit souvent à <strong>de</strong>s difficultés<br />

d'exécution <strong>de</strong>s fondations.<br />

M. BAGUELIN indique qu'il faut se poser la question <strong>de</strong> l'hétérogénéité en fonction du<br />

problème à résoudre, et qui est en l'occurrence un problème <strong>de</strong> fondation ; ceci intéresse<br />

en particulier le volume <strong>de</strong> terrain et les caractéristiques mécaniques à prendre<br />

en considération. C'est dans cette optique également qu'il faut faire appel aux diverses<br />

métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> reconnaissance : en fondation, on est appelé notamment à conclure sur <strong>de</strong>s<br />

taux <strong>de</strong> travail et il faut pour cela disposer d'essais significatifs du point <strong>de</strong> vue<br />

mécanique.<br />

M. MASSON admet que les essais à affinité géologique ne sont pas toujours significatifs,<br />

mais considère que le sondage carotté peut, dans certains cas, donner <strong>de</strong>s renseignements<br />

géologiques intéressants.<br />

M. CHAMPION indique que les zones karstiques ne couvrent pas l'ensemble du bassin<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, mais malheureusement elles ont intéressé les terrains <strong>de</strong> fondation d'ouvrages<br />

importants, tel le <strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois ou le troisième pont d'Orléans (en projet).<br />

M. WASCHKOWSKI considère qu'il est dangereux pour la géologie appliquée à l'étu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s fondations d'utiliser comme schémas <strong>de</strong> base ceux offerts par les structures géologiques<br />

rencontrées dans les carrières. En effet, la principale cause <strong>de</strong> l'hétérogénéité<br />

du <strong>calcaire</strong> est due à son état karstique et altéré. Aussi lui semble-t-il préférable <strong>de</strong> reconnaître<br />

les terrains par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s peu onéreuses permettant <strong>de</strong> multiplier les<br />

points <strong>de</strong> mesure, que d'exécuter un sondage carotté qui ne sera significatif que très<br />

localement. Par ailleurs, il déplore le fait que les faciès géologiques <strong>de</strong>s formations<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sont souvent i<strong>de</strong>ntifiés sur une simple appréciation visuelle du géologue et<br />

que les renseignements mis à la disposition du mécanicien <strong>de</strong>s sols sont très sommaires.<br />

Aussi souhaiterait-il que <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s chiffrées, comme la diagraphie ou la géophysique,<br />

soient à la base <strong>de</strong>s considérations géologiques.<br />

M. MASSON abon<strong>de</strong> dans ce sens et pense qu'il y a <strong>de</strong> nombreux moyens d'étu<strong>de</strong> qui ne<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt qu'à être perfectionnés et développés.<br />

2. UTILISATION DES CAPTEURS A CORDES VIBRANTES<br />

DITS TEMOINS SONORES<br />

M. CHAMPION <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s explications sur les témoins sonores, à savoir pourquoi <strong>de</strong>s<br />

résultats positifs ont été obtenus dans le cas du <strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois, alors qu'à<br />

Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux les résultats étaient aberrants.<br />

M. WASCHKOWSKI signale que la mise en place <strong>de</strong>s appareils et l'exécution <strong>de</strong> mesures<br />

correctes posent <strong>de</strong> nombreux problèmes. Mais l'interprétation <strong>de</strong>s résultats est très<br />

délicate, car le calcul d'une charge à partir <strong>de</strong> la mesure d'une déformation nécessite<br />

la connaissance du module du béton, <strong>de</strong> son comportement dans le temps et également <strong>de</strong><br />

la géométrie <strong>de</strong> l'élément en béton. Aussi, pour pouvoir répondre à la question posée,<br />

faudrait-il examiner les résultats obtenus à Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux.<br />

M. DUBOIS suppose que le préenrobage <strong>de</strong>s témoins sonores ainsi que les conditions <strong>de</strong><br />

chantier ont pu conduire à une dégradation <strong>de</strong>s appareils.<br />

M. COMBARIEU considère que <strong>de</strong> tels appareils doivent être posés par <strong>de</strong>s personnes<br />

compétentes.<br />

M. MAZIER souligne la remarque <strong>de</strong> M. COMBARIEU mais signale qu'il peut y avoir 5 à<br />

10 % <strong>de</strong> pertes parmi les appareils, dues aux conditions <strong>de</strong> bétonnage. Il pense cependant<br />

que les témoins sonores préenrobés <strong>de</strong>vraient permettre d'obtenir une répartition<br />

plus homogène <strong>de</strong>s contraintes autour <strong>de</strong> l'appareil.<br />

187


3. E T U D E D U C O M P O R T E M E N T D E S P I E U X<br />

M. COMBARIEU <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il a été possible <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> tassement sur le<br />

groupe <strong>de</strong> 14 pieux <strong>de</strong> la pile n" 4 du <strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois.<br />

M. WASCHKOWSKI indique que <strong>de</strong> telles mesures n'ont pas été faites sur l'appui en<br />

question. Cependant, sur d'autres appuis, <strong>de</strong>s nivellements effectués par l'IGN ont indiqué,<br />

à la partie supérieure <strong>de</strong>s piles, <strong>de</strong>s tassements maximaux <strong>de</strong> 7 mm.<br />

M. COMBARIEU suppose que le faible frottement latéral mesuré pour les pieux du <strong>de</strong>uxième<br />

pont <strong>de</strong> Bois peut être dû à la différence importante <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques<br />

du <strong>calcaire</strong> sous la pointe <strong>de</strong>s pieux et <strong>de</strong> celui situé autour <strong>de</strong>s pieux. En outre,<br />

il signale avoir effectué un essai <strong>de</strong> pieu dans du <strong>calcaire</strong> portlandien homogène. Ce<br />

pieu avait un diamètre <strong>de</strong> 60 cm et présentait un encastrement <strong>de</strong> 5 m dans le <strong>calcaire</strong>.<br />

Ainsi, pour une charge en tête <strong>de</strong> 500 t, le frottement latéral a pu être estimé<br />

à 60 f/ffl' alors que l'effort <strong>de</strong> pointe, était insignifiant.<br />

M. WASCHKOWSKI répond qu'effectivement le <strong>calcaire</strong> situé sous la pointe <strong>de</strong>s pieux<br />

peut être qualifié <strong>de</strong> dur et celui entourant les pieux <strong>de</strong> tendre, bien que l'ensemble du<br />

sol <strong>de</strong> fondation ait subi <strong>de</strong>s injections préalables <strong>de</strong> mortier et coulis. Toutefois, pour<br />

une charge en tête <strong>de</strong>s pieux <strong>de</strong> 150 t, le frottement latéral n'était pas totalement mobilisé.<br />

D'autre part, le comportement au frottement latéral <strong>de</strong> pieux forés à la boue dans <strong>de</strong>s<br />

<strong>calcaire</strong>s tendres, doit être différent <strong>de</strong> celui d'un pieu foré à l'eau claire dans <strong>de</strong>s<br />

<strong>calcaire</strong>s durs. En effet, dans le <strong>de</strong>rnier cas, le béton frais peut faire prise avec le<br />

<strong>calcaire</strong> et <strong>de</strong>s liaisons rigi<strong>de</strong>s augmentent fortement le frottement latéral, à quoi <strong>de</strong>vrait<br />

s'ajouter l'irrégularité <strong>de</strong> la paroi du forage du pieu. Dans le cas d'un forage en<br />

présence <strong>de</strong> bentonite, le cake rend une telle prise peu probable.<br />

4. R E P R E S E N T A T I V I T E D E S R E S U L T A T S PRESSIOMETRIQUES<br />

M. DUPRAY, considérant l'hétérogénéité mécanique verticale du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> (alternance<br />

<strong>de</strong> couches dures et molles), <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si l'exécution d'essais pressiométriques<br />

distants <strong>de</strong> 1 ou 1,5 m permet <strong>de</strong> chiffrer convenablement la portance du sol.<br />

M. WASCHKOWSKI répond que l'avantage d'un essai pressiométrique rési<strong>de</strong> dans le fait<br />

qu'il nécessite un forage préalable dont le contrôle <strong>de</strong> certains paramètres d'exécution<br />

permet d'apprécier l'hétérogénéité verticale. Ainsi, pour l'ensemble <strong>de</strong>s forages exécutés,<br />

il est possible <strong>de</strong> positionner la son<strong>de</strong> pressiométrique <strong>de</strong> façon à mesurer les caractéristiques<br />

<strong>de</strong> tous les types <strong>de</strong> terrains constituant le massif sollicité. Toutefois, c'est là<br />

une question d'adaptation au site et d'expérience régionale qui est à l'avantage <strong>de</strong>s laboratoires<br />

régionaux qui ont une bonne connaissance <strong>de</strong> leurs terrains.<br />

M. BAGUELIN admet que les terrains considérés posent <strong>de</strong>s problèmes à la fois d'exécution<br />

et d'interprétation. Cependant, les difficultés résultent davantage <strong>de</strong>s sols composites<br />

renfermant <strong>de</strong>s nodules ou <strong>de</strong>s blocs, que <strong>de</strong>s bancs durs où effectivement le<br />

forage donne <strong>de</strong>s renseignements préalables. De toute façon, dans les terrains difficiles,<br />

les résultats sont pessimistes.<br />

5. T E R R A I N S D E F O N D A T I O N D E S C E N T R A L E S N U C L E A I R E S<br />

D E S A I N T - L A U R E N T - D E S - E A U X<br />

MME GIGOT <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si le tassement plus important constaté pour la centrale n° 2 que<br />

pour la centrale n" 1 n'est pas lié directement au fait que pour la secon<strong>de</strong> centrale il<br />

n'a pas été retrouvé le banc <strong>de</strong> poudingues sur lequel ont été <strong>de</strong>scendues les parois<br />

moulées <strong>de</strong> la première centrale.<br />

M. DUBOIS répond qu'effectivement ce banc <strong>de</strong> poudingues n'a pas été retrouvé au droit<br />

<strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> centrale et qu'il se peut que ce soit une <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong> l'amplitu<strong>de</strong> dé tassement<br />

mesuré.


MME GIGOT <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si les échantillons <strong>de</strong>s forages <strong>de</strong> reconnaissance ont été conservés<br />

car elle serait intéressée par ceux qui se rattachent à l'Eocène.<br />

M . DUBOIS déplore d'avoir été obligé, après quatre ans <strong>de</strong> conservation, <strong>de</strong> les détruire ;<br />

toutefois <strong>de</strong> récents sondages aussi profonds ont fourni <strong>de</strong>s échantillons qui peuvent<br />

être examinés à Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux.<br />

CONCLUSIONS<br />

M . BELMAIN a rappelé que les problèmes <strong>de</strong> fondations constituent un sujet difficile et<br />

que les exposés présentés ont évoqué la complexité <strong>de</strong> ces problèmes et la manière <strong>de</strong> les<br />

abor<strong>de</strong>r. Puis il a insisté sur le fait que les fondations <strong>de</strong>s ouvrages d'art constituent<br />

un domaine où les erreurs sont difficilement pardonnables.<br />

189


Visite <strong>de</strong>s carrières actives et non actives<br />

et d'un chantier <strong>de</strong> graves-bitume<br />

Une visite <strong>de</strong> carrières actives et<br />

non actives <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

(fig. 1) a été organisée, au cours <strong>de</strong><br />

laquelle environ quatre-vingts participants<br />

ont pu :<br />

— apprécier visuellement les caractères<br />

principaux du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong> et notamment son hétérogénéité<br />

et ses phénomènes karstiques,<br />

— se rendre compte <strong>de</strong> ses possibilités<br />

d'utilisation pour la construction<br />

<strong>de</strong>s routes et <strong>de</strong>s bâtiments.<br />

Cette visite venant après les exposés<br />

géologiques <strong>de</strong> la première matinée<br />

a été une bonne illustration <strong>de</strong><br />

ceux-ci.<br />

Il a également été présenté un chantier<br />

<strong>de</strong> fabrication et <strong>de</strong> mise en<br />

œuvre <strong>de</strong> graves-bitume, sur la<br />

RN 826 dans le département du<br />

Loiret.<br />

La visite <strong>de</strong>s installations <strong>de</strong>s carrières<br />

et du chantier <strong>de</strong> gravesbitume<br />

a été une excellente introduction<br />

<strong>de</strong>s exposés du len<strong>de</strong>main<br />

sur les granulats.<br />

1. CARRIERE DE<br />

LA CHAUSSEE-SAINT-VICTOR<br />

(fig. 2 et 3)<br />

Cette carrière inactive, près <strong>de</strong><br />

Blois, n'est pratiquement plus exploitée<br />

<strong>de</strong>puis la fin <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière<br />

guerre. Elle a été très utilisée naguère<br />

pour la production :<br />

— <strong>de</strong> moellons pour la maçonnerie<br />

<strong>de</strong>s bâtiments et en particulier ceux<br />

<strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Blois,<br />

— <strong>de</strong>s pierres calibrées pour les<br />

chaussées.<br />

L'attention <strong>de</strong>s visiteurs a été attirée<br />

par le front <strong>de</strong> 10 à 12 m <strong>de</strong> hauteur<br />

qui est particulièrement intéressant<br />

aux points <strong>de</strong> vue ;<br />

Carrière <strong>de</strong><br />

Tripleville<br />

Carrière dé la<br />

Chaussée-Sa i nt-V ictor<br />

6 8 10 km<br />

Fig. 1 - Carte représentant l'itinéraire <strong>de</strong> la visite <strong>de</strong>s carrières.<br />

Chantier <strong>de</strong><br />

graves-bitume<br />

. Carrière <strong>de</strong><br />

f l'Espérance<br />

191


Fig. 2 - Visite <strong>de</strong> l'extrémité sud-est <strong>de</strong> la carrière. Fig. 3 - Détail d'une partie du front <strong>de</strong> la carrière montrant<br />

l'hétérogénéité, la fissuration, les karsts.<br />

Fig. 4 Partie la plus ancienne du château <strong>de</strong> Blois, en pierre<br />

taillée <strong>de</strong> La Chaussée-Saint-Victor.<br />

192<br />

Fig. 5 - Château <strong>de</strong> Talcy.<br />

— <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> hétérogénéité verticale,<br />

<strong>de</strong>s bancs les plus durs aux<br />

niveaux tendre et grumeleux, avec<br />

toutefois une assez bonne continuité<br />

horizontale <strong>de</strong>s niveaux malgré un<br />

« pendage » peut-être dû au voisinage<br />

<strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Loire,<br />

— <strong>de</strong> la fissuration très importante<br />

et, corrélativement, du grand développement<br />

<strong>de</strong>s phénomènes karstiques<br />

ici fossilisés.<br />

Partant <strong>de</strong> La Chaussée-Saint-Victor,<br />

les visiteurs se sont dirigés vers<br />

la carrière <strong>de</strong> l'Espérance, passant<br />

près du château <strong>de</strong> Talcy (fig. 5) où<br />

Ronsard et Cassandre se rencontraient<br />

au XVI* siècle. Celui-ci, <strong>de</strong><br />

même que la plupart <strong>de</strong>s villages<br />

beaucerons, est construit en <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.


\<br />

2. CARRIERE DE L'ESPERANCE<br />

A VILLERMAIN (fig. 6)<br />

Cette carrière est exploitée par l'entreprise<br />

Boulet avec une installation<br />

<strong>de</strong> concassage primaire avec criblage<br />

par voie sèche.<br />

Aperçu géologique<br />

M. Lorain fait remarquer que son<br />

front présente <strong>de</strong>ux niveaux nettement<br />

différenciés (flg. 7) :<br />

— le niveau inférieur <strong>de</strong> 5 à 6 m<br />

d'épaisseur est constitué d'une<br />

masse compacte relativement homogène<br />

<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur sans litage bien<br />

visible, fissuré mais avec <strong>de</strong>s fissures<br />

sans remplissage <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />

tendre ou d'argile,<br />

— le niveau supérieur, surtout visible<br />

sur le flanc droit du front <strong>de</strong><br />

taille est un ensemble hétérogène<br />

formé <strong>de</strong> blocs durs emballés dans<br />

un <strong>calcaire</strong> tendre et grumeleux avec<br />

cependant, plus ou moins continus,<br />

<strong>de</strong>ux niveaux gris plus durs. <strong>Le</strong> sommet<br />

est occupé par la partie altérée<br />

du <strong>calcaire</strong>, c'est le « tuf » te! que<br />

l'a défini M. Glgout dans son exposé<br />

(fig. 9).<br />

Il indique également que l'épaisseur<br />

totale du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est<br />

dans cette région <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 50 m<br />

et, la nappe se situant à 20 m, l'extension<br />

en profon<strong>de</strong>ur ne semblerait<br />

pas poser <strong>de</strong> problème a priori.<br />

M. Lorain fait remarquer que cette<br />

carrière illustre bien les propos <strong>de</strong><br />

la matinée à savoir :<br />

— en certains points, certains niveaux<br />

sont relativement continus,<br />

les bancs inférieurs bien visibles<br />

sur la partie exploitée se poursuivent<br />

dans toute la carrière,<br />

— la partie supérieure, par contre,<br />

illustre bien l'hétérogénéité, les<br />

bancs gris notamment, bien individualisés<br />

en certains points, disparaissent<br />

en d'autres.<br />

Caractéristiques géotechniques<br />

M. Angot indique quelques résultats<br />

d'essais géotechniques :<br />

— pour les bancs supérieurs :<br />

micro-Deval * sec = 6,4,<br />

humi<strong>de</strong> = 3,8<br />

Los Angeles sur 6/10 28,9<br />

teneurs en carbonate 90 à 94 %<br />

— pour les bancs inférieurs :<br />

micro-Deval * sec = 10,2,<br />

humi<strong>de</strong> = 5,5<br />

Los Angeles sur 10/14 30,6<br />

porosité 5,7 %<br />

teneurs en carbonate 95 à 99 %.<br />

M. Champion fait d'autre part remarquer<br />

que la propreté d'ensemble<br />

<strong>de</strong> la carrière et notamment l'absence<br />

<strong>de</strong> boue sur le plancher et<br />

les aires <strong>de</strong> circulation malgré les<br />

pluies <strong>de</strong>s jours précé<strong>de</strong>nts illustrent<br />

l'absence d'argile dans la carrière.<br />

*<br />

Installation <strong>de</strong> fabrication<br />

<strong>de</strong>s granulats (flg. 8)<br />

L'installation <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong>s granulats<br />

comprend : une trémie réceptrice<br />

avec tablier métallique d'alimentation<br />

laquelle précè<strong>de</strong> un<br />

concasseur à mâchoires simple effet<br />

d'ouverture <strong>de</strong> gueule 50 x 80 cm.<br />

* Résultats en équivalent Deval 40/70.<br />

Fig. 6 - Vue générale du front <strong>de</strong> la carrière <strong>de</strong> l'Espérance.<br />

i<br />

Fig. 7 Détail montrant<br />

du front.<br />

'hétérogénéité<br />

193<br />

13


194<br />

Fig. 9 - Présentation <strong>de</strong> la carrière aux visiteurs.<br />

Fig. 8 - Installation <strong>de</strong> concassage et criblage par voie sèche.<br />

<strong>Le</strong> produit <strong>de</strong> concassage est acheminé<br />

sur un crible à balourd <strong>de</strong><br />

2,5 x 1 m équipé <strong>de</strong> trois claies<br />

permettant d'obtenir quatre classes<br />

<strong>de</strong> granulats : 0/20, 20/40, 40/70 et<br />

70/150. La proportion <strong>de</strong> ces produits<br />

est respectivement <strong>de</strong> 10 %,<br />

20 %, 20 % et 50 % pour une production<br />

journalière <strong>de</strong> 400 m 3 .<br />

En réponse à une question <strong>de</strong><br />

M. Arnould, M. Chezeaud précise<br />

que l'extension <strong>de</strong> l'exploitation n'a<br />

pas fait l'objet d'une reconnaissance<br />

détaillée. Elle se fait à l'avancement<br />

par estimation du front ds taille et<br />

selon les limites <strong>de</strong> propriété <strong>de</strong><br />

l'exploitant. Cependant, ce <strong>de</strong>rnier<br />

envisage <strong>de</strong> <strong>de</strong>scendre d'un étage<br />

supplémentaire car les essais qu'il<br />

a effectués par tir <strong>de</strong> mine et avancement<br />

au wagon drill laissent supposer<br />

<strong>de</strong>s bancs aussi durs que<br />

ceux exploités actuellement.


3. CARRIERE DE TRIPLEVILLE<br />

Aperçu géologique<br />

La carrière <strong>de</strong> Tripleville est exploitée<br />

par l'entreprise Amiot avec une<br />

installation <strong>de</strong> concassage primaire<br />

et secondaire et criblage par voie<br />

humi<strong>de</strong>.<br />

<strong>Le</strong> front <strong>de</strong> taille (fig. 10) a une<br />

hauteur moyenne <strong>de</strong> 8 m. A son<br />

sujet, M. Lorain fait observer la<br />

coupe suivante <strong>de</strong> bas en haut :<br />

— un <strong>calcaire</strong> blanc bréchique et<br />

compact sur 0,80 m,<br />

— un <strong>calcaire</strong> gris bréchique relativement<br />

constant <strong>de</strong> 1,60 m d'épaisseur,<br />

Fig. 11 - Vue <strong>de</strong> l'installation <strong>de</strong> concassage-criblaqe et lavage.<br />

— un passage non consolidé grumeleux<br />

<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 0,30 m,<br />

— une suite <strong>de</strong> bancs gris <strong>de</strong> 2,10 m<br />

assez disloqués et dont on voit localement<br />

la terminaison en lentilles,<br />

— un niveau très disloqué <strong>de</strong><br />

1,20 m,<br />

— à la partie supérieure sur 1,10 m,<br />

un <strong>calcaire</strong> à grain fin compact et<br />

dur,<br />

— enfin une frange d'altération <strong>de</strong><br />

0,90 m.<br />

Ces épaisseurs indicatives font ressortir<br />

toute l'hétérogénéité verticale.<br />

Un examen plus approfondi du front<br />

<strong>de</strong> taille montrerait <strong>de</strong>s variations<br />

latérales <strong>de</strong> faciès importantes. Notamment<br />

les bancs blancs et gris<br />

bréchiques <strong>de</strong> la base se résolvent<br />

progressivement vers le nord-ouest<br />

en un mélange <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> grume­<br />

Fig. 10 - <strong>Le</strong> front <strong>de</strong> la carrière <strong>de</strong> Tripleville.<br />

leux et <strong>de</strong> blocs durs, <strong>de</strong> même<br />

apparaît une certaine silicification.<br />

D'autre part, du fait <strong>de</strong> la géomorphologie<br />

du site, proche du<br />

confluent <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux vallées, les niveaux<br />

durs supérieurs ont été enlevés<br />

par l'érosion.<br />

Par comparaison avec la carrière <strong>de</strong><br />

Villermain, on a ici un ensemble<br />

plus complexe et plus hétérogène,<br />

les parties tendres et molles sont<br />

importantes, une installation <strong>de</strong> lavage<br />

s'imposait donc.<br />

Installation <strong>de</strong> traitement<br />

(fig. 11, 12 et 13)<br />

M. Chezeaud décrit cette installation.<br />

La trémie d'alimentation est équipée<br />

d'un alimentateur à tablier métallique<br />

avec rampe d'arrosage pour<br />

Fi 9- 12 - Visite <strong>de</strong> l'aire <strong>de</strong> stockage.<br />

195


éviter le colmatage <strong>de</strong>s matériaux<br />

et réaliser une préhumidification.<br />

Puis ceux-ci sont scalpés à 20 mm.<br />

La fraction 0/20 et les eaux^e lavage<br />

vont vers un décanteur à vis<br />

d'Archime<strong>de</strong>. La fraction 20/D va<br />

vers un concasseur à mâchoires<br />

simple effet. A la sortie <strong>de</strong> ce<br />

concasseur, les matériaux sont introduits<br />

dans <strong>de</strong>ux cylindres ébourbeurs<br />

vibrants où ils sont brassés<br />

avec <strong>de</strong>s quantités importantes<br />

d'eau. <strong>Le</strong>s cylindres sont percés à<br />

leur base <strong>de</strong> trous <strong>de</strong> 8 mm <strong>de</strong><br />

diamètre pour éliminer les eaux <strong>de</strong><br />

lavage et la fraction 0/6,3 qui rejoint<br />

la fraction 0/20 provenant du scalpeur<br />

dans le décanteur à vis d'Archime<strong>de</strong>.<br />

La fraction 6,3/250 est<br />

envoyée sur un crible à 3 claies<br />

permettant <strong>de</strong> la fractionner en<br />

quatre classes : 6,3/20, 20/40, 40/70,<br />

70/D.<br />

196<br />

Fig. 13 - Ensemble <strong>de</strong> concassage primaire et <strong>de</strong> lavage.<br />

La première classe rejoint le 0/20<br />

du primaire. <strong>Le</strong>s trois <strong>de</strong>rnières peuvent<br />

être commercialisées directement<br />

ou réintroduites dans un<br />

concasseur à percussion. De là il<br />

est produit un 0/40 qui est fractionné<br />

à l'ai<strong>de</strong> d'un écrêteur à 20<br />

ou 31,5 mm. Ce 0/20 secondaire<br />

ainsi classé est traité soit par voie<br />

humi<strong>de</strong>, soit par voie sèche suivant<br />

son utilisation.<br />

Dans le cas <strong>de</strong> traitement avec <strong>de</strong>s<br />

liants hydrocarbonés, le 0/20 secondaire<br />

est criblé par voie sèche en<br />

trois classes : 0/6,3 - 6,3/14 et 14/20.<br />

Dans le cas <strong>de</strong> traitement avec <strong>de</strong>s<br />

liants hydrauliques, le 0/20 secondaire<br />

est classé par voie humi<strong>de</strong><br />

également en trois classes 0/6,3,<br />

6,3/14 et 14/20. <strong>Le</strong> 0/6,3 est entraîné<br />

avec les eaux <strong>de</strong> lavage dans un<br />

décanteur qui permet d'obtenir un<br />

sable pauvre en fines, <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong><br />

1 %•<br />

La capacité <strong>de</strong> cette installation est<br />

<strong>de</strong> 1 000 t/jour.<br />

L'eau est puisée dans la nappe à<br />

2 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. <strong>Le</strong>s eaux et<br />

boues <strong>de</strong> lavage sont passées sur<br />

un tamis vibrant BRGM qui élimine<br />

la fraction 0,06/0,2. <strong>Le</strong>s eaux sont<br />

renvoyées à la nappe après décantation<br />

dans <strong>de</strong>s fosses spécialement<br />

aménagées.<br />

M. Arnould <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. Amiot,<br />

entrepreneur, les raisons ayant<br />

guidé l'ouverture <strong>de</strong> cette carrière.<br />

Ce <strong>de</strong>rnier répond qu'il n'en connaît<br />

pas l'historique puisqu'il a repris<br />

une carrière existante.<br />

M. Lorain par la suite explique, et<br />

c'est le cas ici, que les carrières<br />

sont généralement ouvertes sur le<br />

flanc <strong>de</strong>s vallées.


4. VISITE DU CHANTIER<br />

D'APPLICATION DE GRAVES CALCAIRES TRAITEES AU BITUME<br />

<strong>Le</strong> chantier qui se situe sur la<br />

RN 826 dans le Loiret est présenté<br />

par M. Brossard, ingénieur d'arrondissement<br />

à Orléans (fig. 14 et 15).<br />

Il s'agit du renforcement d'une nationale<br />

secondaire c'est-à-dire ayant<br />

un trafic <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 2 500 véhicules/jour<br />

dont 15 % <strong>de</strong> poids<br />

lourds. M. Brossard signale qu'il<br />

aurait préféré montrer un renforcement<br />

complet mais que les contraintes<br />

<strong>de</strong> chantier font qu'il ne peut<br />

présenter que l'action <strong>de</strong> reprofilage,<br />

soit la mise en œuvre d'une<br />

couche <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 10 cm.<br />

Il s'agit d'une grave <strong>calcaire</strong> 0/20<br />

en quatre classes : 0/2 broyé <strong>de</strong><br />

Loire, Q/6,3, 6,3/14 et 14/20 avec un<br />

dosage <strong>de</strong> 4,2 % <strong>de</strong> bitume.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> provient <strong>de</strong> la carrière<br />

Amiot à Tripleville, ce <strong>calcaire</strong> était<br />

précé<strong>de</strong>mment employé en graves<br />

naturelles dans la région d'Ouzouerle-Marché.<br />

M. Brossard insiste sur<br />

le fait qu'il faut bien replacer ce<br />

chantier dans son contexte local et<br />

limité <strong>de</strong>s nationales secondaires :<br />

il s'agit <strong>de</strong> l'amélioration <strong>de</strong>s conditions<br />

d'utilisation d'un matériau naturel<br />

local à <strong>de</strong>s conditions économiques<br />

très intéressantes puisque le<br />

prix d'achat est inférieur à 10 F la<br />

tonne, ce qui permet la mise en<br />

œuvre d'une grave-bitume dans un<br />

rayon <strong>de</strong> 15 km à 40 F la tonne<br />

toutes taxes comprises.<br />

<strong>Le</strong> reprofilage est effectué à 80 -<br />

90 kg le m 2 et le renforcement à<br />

200-210 kg le m 2 , soit environ<br />

10 cm d'épaisseur moyenne. Deux<br />

couches d'accrochage sont appliquées<br />

: l'une sur la chaussée ancienne<br />

et l'autre sur le reprofilage.<br />

La mise en œuvre se fait à une température<br />

<strong>de</strong> 140° avec un finisseur à<br />

table vibrante.<br />

M. Poirier du Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

donne alors <strong>de</strong>s indications sur la<br />

formulation. Il s'agit d'une formule<br />

semi-grenue avec 80 % <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />

et 20 % <strong>de</strong> 0/2 broyé <strong>de</strong> Loire, ce<br />

qui permet une teneur en fines totale<br />

<strong>de</strong> 6 % ; les 1 ou 2 % <strong>de</strong> filler d'apport<br />

ont dû être éliminés pour <strong>de</strong>s<br />

raisons économiques. <strong>Le</strong> bitume est<br />

un 20/30 et la mise en œuvre à 140°<br />

n'entraîne aucune difficulté. <strong>Le</strong> compactage<br />

est assuré par un compacteur<br />

à sept roues chargé à 25 t, soit<br />

Fig. 14 - Présentation <strong>de</strong> la chaussée <strong>de</strong> la RN 826 après appll- Fig. 15 - <strong>Le</strong> chantier d'application,<br />

cation <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> base <strong>de</strong> graves <strong>calcaire</strong>s traitées au<br />

bitume 20/30.<br />

Fig. 16 - <strong>Le</strong> compactage avec compacteur à pneus.<br />

Fig. 17 - Vue <strong>de</strong> carottes <strong>de</strong> graves-bitume <strong>calcaire</strong>s extraites<br />

<strong>de</strong> la chaussée.<br />

197


3,2 t par roue et gonflé à sept bars<br />

(fig. 16). Cet engin est suivi par un<br />

cylindre lisse <strong>de</strong> 10 t. On atteint<br />

ainsi 100 à 102 % <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité<br />

Duriez.<br />

<strong>Le</strong>s caractéristiques principales<br />

sont :<br />

— résistance à la compression<br />

122 bars à 18°C,<br />

— résistance à la traction (essai<br />

brésilien) 25 bars à 18°C,<br />

— rapport immersion-compression<br />

0,54,<br />

— compacité <strong>de</strong> laboratoire 87 %,<br />

cependant le chiffre est donné avec<br />

réserve car la mesure <strong>de</strong> la masse<br />

volumique tient incomplètement<br />

compte <strong>de</strong> la porosité et <strong>de</strong> ce fait<br />

le chiffre indiqué est certainement<br />

pessimiste.<br />

Au sujet <strong>de</strong> l'opinion généralement<br />

répandue sur l'importance <strong>de</strong> la production<br />

<strong>de</strong> fines lors <strong>de</strong> l'élaboration<br />

<strong>de</strong>s matériaux <strong>calcaire</strong>s, M. Champion<br />

fait observer qu'ici le pourcentage<br />

est insuffisant puisqu'il faut<br />

rajouter du sable broyé à 18 % <strong>de</strong><br />

198<br />

fines pour avoir un pourcentage final<br />

correct.<br />

A une question concernant la nécessité<br />

du reprofilage M. Brossard<br />

répond que cela était ici obligatoire<br />

vu l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> déformations qui<br />

dépassaient 10 cm entre axe et rive.<br />

Mais cela n'est pas toujours le cas<br />

et il cite l'exemple <strong>de</strong> la RN 152 où<br />

il n'y a pas eu nécessité <strong>de</strong> reprofilage.<br />

M. Brossard précise qu'il est<br />

prévu sur cette grave-bitume un<br />

bicouche d'usure en matériau <strong>de</strong>s<br />

Deux-Sèvres en 10/14 et 4/6,3 avec<br />

un bitume fluidifié 400/600.<br />

A une question concernant l'avantage<br />

d'utiliser un bitume 20/30 au<br />

lieu <strong>de</strong> 40/50, M. Champion précise<br />

que cela relève d'un souci d'obtenir<br />

une meilleure résistance à l'orniérage<br />

et une meilleure portance par<br />

amélioration du module d'élasticité,<br />

en particulier en saison chau<strong>de</strong>. <strong>Le</strong>s<br />

caractéristiques géotechniques relativement<br />

faibles <strong>de</strong>s granulats <strong>calcaire</strong>s<br />

sont également une raison<br />

<strong>de</strong> l'emploi du bitume dur. Quant à<br />

la fragilité <strong>de</strong> ces enrobés avec es<br />

bitume, M. Champion indique que<br />

les essais <strong>de</strong> sable bitume sur une<br />

levée <strong>de</strong> la Loire, pourtant très déformable,<br />

ont été très satisfaisants<br />

à ce point <strong>de</strong> vue. M. Brossard signale<br />

cependant que lors <strong>de</strong> la fin<br />

du chantier <strong>de</strong> l'année <strong>de</strong>rnière, tard<br />

en saison (le chantier s'est terminé<br />

8 jours avant Noël), on a utilisé du<br />

bitume 40/50.<br />

En conclusion, M. Brossard indique<br />

<strong>de</strong> nouveau tout l'intérêt économique<br />

du procédé qui permet <strong>de</strong> traiter<br />

les nationales secondaires pour un<br />

coût total, y compris reprise <strong>de</strong>s<br />

accotements et curage <strong>de</strong> fossés,<br />

<strong>de</strong> 140 à 150 000 F le kilomètre. Ce<br />

qui ne peut se concevoir dans <strong>de</strong><br />

gros renforcements est ici un impératif.<br />

Il y a là une application <strong>de</strong><br />

matériaux locaux dans une technique<br />

améliorée. D'autre part, la<br />

concurrence <strong>de</strong> ces matériaux avec<br />

ceux <strong>de</strong> la Loire limite le prix <strong>de</strong><br />

ces <strong>de</strong>rniers qui nécessitent un traitement<br />

pour obtenir un minimum <strong>de</strong><br />

70 % <strong>de</strong> concassé. Par comparaison,<br />

un même matériau traité au<br />

laitier revient, mis en œuvre, <strong>de</strong> 35<br />

à 38 F la tonne, mais il y a un<br />

impératif d'épaisseur minimale que<br />

l'on ne peut pas satisfaire ici pour<br />

<strong>de</strong>s raisons financières.


5. CARRIERE ET INSTALLATION DE SCIAGE<br />

DE PONTIJOU (COMMUNE DE MAVES)<br />

Carrière (fig. 18)<br />

La carrière <strong>de</strong> Pontijou est exploitée<br />

par l'entreprise Baglan. Il s'agit<br />

d'une exploitation artisanale qui se<br />

limite à extraire <strong>de</strong>s matériaux pour<br />

la fabrication <strong>de</strong> pierres taillées ou<br />

pierres ornementales.<br />

C'est ainsi qu'après la guerre, les<br />

pierres <strong>de</strong> cette carrière ont été<br />

utilisées pour la reconstruction <strong>de</strong><br />

Blois et notamment celle du pont<br />

Gabriel.<br />

M. Lorain fait remarquer :<br />

— une partie supérieure très disloquée<br />

et qui n'est plus exploitée, elle<br />

est mise à la décharge. Elle servait<br />

autrefois à l'empierrement <strong>de</strong>s chemins,<br />

— un niveau inférieur comprenant<br />

<strong>de</strong>ux bancs (1 et 2 m) <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />

massif dur homogène et très peu<br />

alvéolaire. <strong>Le</strong>s caractéristiques <strong>de</strong><br />

ce <strong>calcaire</strong> sont :<br />

• résistance à la compression :<br />

1 300 bars,<br />

• micro-Deval : 4,9 (en équivalent<br />

Deval).<br />

M. Lorain ajoute une remarque paléogéographique<br />

d'ordre général :<br />

dans toutes les carrières <strong>de</strong> la zone<br />

<strong>de</strong> Pontijou les <strong>de</strong>ux bancs durs se<br />

retrouvent. Cela peut signifier que,<br />

pendant le temps du dépôt <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

bancs, il a dû exister ici un petit<br />

lac permanent dans le vaste ensemble<br />

lacustre <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> qui était<br />

plus ou moins asséché temporairement.<br />

A noter que l'exploitation qui doit<br />

éviter au maximum le broyage ne<br />

peut utiliser l'explosif. Il est procédé<br />

en <strong>de</strong>ux temps : une série <strong>de</strong> trous<br />

est faite au marteau pneumatique<br />

pour détacher les blocs, on enfonce<br />

ensuite dans ces trous un coin<br />

monté sur une pelle mécanique et<br />

les blocs <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> plusieurs<br />

tonnes sont détachés.<br />

Installation <strong>de</strong> sciage (fig. 19)<br />

<strong>Le</strong>s blocs extraits <strong>de</strong> la carrière<br />

sont amenés à l'installation où ils<br />

sont débités, notamment à l'ai<strong>de</strong><br />

d'une gran<strong>de</strong> scie alternative automatique<br />

donnant <strong>de</strong>s plaques à<br />

l'épaisseur voulue.<br />

<strong>Le</strong>s moellons sont taillés dans <strong>de</strong>s<br />

prismes sciés et éclatés par pression<br />

pour avoir une face d'éclatement<br />

naturelle.<br />

D'autres pièces peuvent être sciées,<br />

taillées, bouchardées à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

(fig. 20).<br />

Fig. 18 - Visite <strong>de</strong> la carrière. On distingue à la base du front Fig. 20 - Eléments <strong>de</strong> pierres <strong>de</strong> taille,<br />

les bancs utilisés pour la taille.<br />

Fig. 19 - Installation <strong>de</strong> sciage <strong>de</strong>s blocs<br />

<strong>calcaire</strong>s.<br />

199


200<br />

RÉSUMÉS<br />

La géologie du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

J.-M. LORAIN Ce premier article est conçu comme une introduction aux journées d'étu<strong>de</strong>. Son but essentiel est<br />

<strong>de</strong> faire le point <strong>de</strong>s connaissances sur ce vaste ensemble qui affleure sur 4500 km 2<br />

dans la région<br />

centre ; les sujets traités en détail dans les autres articles ne sont pas abordés.<br />

Dans une première partie, on tente tout d'abord <strong>de</strong> définir la position stratigraphique du <strong>calcaire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. <strong>Le</strong>s faciès lacustres dans la partie sud-ouest du Bassin parisien sont présents <strong>de</strong>puis<br />

le Lutétien jusqu'au Burdigalien, ils sont parfois séparés par <strong>de</strong>s niveaux repères, parfois superposés<br />

directement les uns sur les autres ; on est alors amené à définir, à côté d'un <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong> au sens strict correspondant à l'étage aquitanien, un ensemble <strong>de</strong> « formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> »<br />

correspondant à l'ensemble <strong>de</strong>s faciès lacustres à dominante <strong>calcaire</strong> déposés au milieu du Tertiaire.<br />

Cet ensemble ainsi défini est étudié dans son extension horizontale et verticale, les variations<br />

d'épaisseur sont notamment en relation avec les déformations tectoniques antérieures.<br />

Une secon<strong>de</strong> partie traite <strong>de</strong>s faciès du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. A l'ai<strong>de</strong> d'exemples il est tout d'abord<br />

mis en évi<strong>de</strong>nce l'hétérogénéité horizontale et verticale du massif <strong>calcaire</strong>. Ensuite sont étudiés<br />

les divers faciès et leurs variations : <strong>calcaire</strong>s peu ou pas consolidés, <strong>calcaire</strong>s compacts à grain fin,<br />

<strong>calcaire</strong>s hétéromorphes, <strong>calcaire</strong>s silicieux, silice pulvérulente, meulière vacuolaire, meulière<br />

compacte, meulière bréchique, faciès <strong>de</strong> base.<br />

Du point <strong>de</strong> vue <strong>hydrogéologie</strong>, seule est évoquée l'<strong>hydrogéologie</strong> <strong>de</strong> surface : rivières peu nombreuses<br />

et peu importantes, vallées relativement larges présentant presque toujours <strong>de</strong>s niveaux<br />

tourbeux.<br />

Quelques caractéristiques physiques sont étudiées. <strong>Le</strong>s pendages sont toujours faibles sauf au<br />

bord <strong>de</strong>s dépressions karstiques et <strong>de</strong>s vallées. La fissuration qui est très importante est étudiée<br />

en détail dans une zone autour <strong>de</strong> Blois. Il est également donné quelques résultats d'analyses<br />

chimiques.<br />

Dans un <strong>de</strong>rnier chapitre sont passées en revue les différentes métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong> et moyens <strong>de</strong><br />

reconnaissance <strong>de</strong> ces formations concernant les problèmes <strong>de</strong> génie civil.<br />

MOTS CLÉS : 41. Reconnaissance (prospection) — Sol — <strong>Géologie</strong> — Calcaire — Stratigraphie<br />

— Silice — Hydrogéologie — Dépression — Karst — Vallée — Ere tertiaire — Epaisseur —<br />

Géomorphologie — Pendage — Fissuration — Analyse chimique — Sondage — Géophysique —<br />

Essai — Eau — /<strong>Beauce</strong>.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 14.<br />

L'altération périglaciaire du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

M. GIGOUT La partie supérieure <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est souvent altérée sur une profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> quelques<br />

mètres ; c'est le « tuf » <strong>de</strong>s <strong>Beauce</strong>rons, roche peu cohérente, assez tendre. L'altération s'est produite<br />

dans les conditions périglaciaires. <strong>Le</strong>s roches, <strong>calcaire</strong>s divers et meulières, ont été gélifractées,<br />

dissociées en blocs, cailloux et poussière. Sur les versants, même doux, et dans les creux,<br />

l'accumulation <strong>de</strong> ces éléments cryoclastiques s'est faite soit par ruissellement (brèches), soit par<br />

glissement pâteux (colluvium). Ceux-ci, obtenus à partir <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>s tendres ou marneux, varient<br />

du conglomérat à matrice abondante au <strong>calcaire</strong> tendre grumeleux. L'altération est pour l'essentiel<br />

wûrmienne, suivant <strong>de</strong> près la topographie actuelle. On la connaît aussi d'âge rissien, sous les<br />

alluvions anciennes <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> terrasse <strong>de</strong> la Loire.<br />

MOTS CLÉS : 41. Reconnaissance (prospection) — <strong>Géologie</strong> — Calcaire — Glaciaire — Altération<br />

— Roche — /<strong>Beauce</strong>.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 54.<br />

L'<strong>hydrogéologie</strong> <strong>de</strong>s formations lacustres en <strong>Beauce</strong> et en Sologne<br />

N. DESPREZ Après une première esquisse établie en 1964, le BRGM a procédé <strong>de</strong> 1965 à 1968, à un inventaire<br />

systématique sur le terrain <strong>de</strong>s points d'eau <strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong>. Cette étu<strong>de</strong> a permis <strong>de</strong> recenser près<br />

<strong>de</strong> 7 000 points et <strong>de</strong> suivre les variations <strong>de</strong> la nappe sur environ 200 puits. La pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong><br />

a correspondu à une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> hautes eaux.<br />

La lithologie du réservoir aquifère se montre hétérogène, ce qui conduit localement à Un cloisonnement<br />

<strong>de</strong> celui-ci.<br />

La surface piézométrique au nord <strong>de</strong> la Loire fait apparaître une série <strong>de</strong> points hauts qui définit<br />

la limite <strong>de</strong> partage <strong>de</strong>s eaux souterraines Loire-Seine correspondant sensiblement à la ligne <strong>de</strong><br />

partage <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surface.<br />

En ce qui concerne le bassin <strong>de</strong> la Loire, la nappe qui est libre s'écoule nord-ouest - sud-est avec<br />

une pente faible <strong>de</strong> 0,6 à 1,2 %, le niveau <strong>de</strong> base principal étant constitué par la Loire. Cependant,<br />

localement la surface est influencée par <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> drainage correspondant soit à <strong>de</strong>s axes superficiels<br />

au niveau <strong>de</strong>s cours d'eau permanents, soit à <strong>de</strong>s axes souterrains au niveau <strong>de</strong>s cours<br />

fossiles ou <strong>de</strong>s axes karstiques.<br />

Pour le bassin <strong>de</strong> la Seine, la nappe s'écoule du sud-ouest au nord-est et elle est, suivant les points,<br />

libre ou captive.


Dans le val d'Orléans, à l'amont d'Orléans, la nappe est à une cote intérieure à la Loire, alors<br />

qu'elle est à une cote supérieure à l'aval.<br />

En Sologne, la nappe est captive sous les formations du Burdigalien. <strong>Le</strong>s directions d'écoulement<br />

sont en éventail à partir du centre <strong>de</strong> la Sologne en raison du changement <strong>de</strong> direction <strong>de</strong> la Loire<br />

a Orléans.<br />

MOTS CLÉS : 41. Reconnaissance (prospection) — Hydrogéologie — Nappe — Puits — Piézomètre<br />

— Hauteur — Écoulement — Bassin versant — Karst — Axe — Drainage — Calcaire —<br />

/ <strong>Beauce</strong> — Sologne.<br />

<strong>Le</strong>. <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. el Ch., spécial U, juin 1973, p. 60.<br />

Principe d'étu<strong>de</strong> du réseau karstique <strong>de</strong> la forêt d'Orléans<br />

J.-M. LORAIN A l'occasion <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s pour la construction <strong>de</strong> la voie <strong>de</strong> l'aérotrain et <strong>de</strong> l'autoroute A 10, le<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Blois a été amené à se préoccuper <strong>de</strong>s phénomènes karstiques affectant la masse<br />

du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> au nord d'Orléans (Loiret). Après un rappel <strong>de</strong> la structure géologique <strong>de</strong><br />

la zone étudiée, la métho<strong>de</strong> utilisée et les résultats obtenus sont exposés.<br />

La métho<strong>de</strong> consiste en :<br />

— une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la carte topographique au 1/25 000 permettant <strong>de</strong> repérer les indices caractéristiques,<br />

— une visite sur le terrain <strong>de</strong> tous les points repérés, ce qui a permis <strong>de</strong> les i<strong>de</strong>ntifier, mais aussi<br />

<strong>de</strong> faire <strong>de</strong> nouvelles observations.<br />

Cette campagne <strong>de</strong> reconnaissance a recensé 254 dépressions karstiques réparties en trois types :<br />

— gouffres caractérisés (15 %), dépressions à fond plat et humi<strong>de</strong> (28 %), dolines à tond sec<br />

(56 %).<br />

La répartition <strong>de</strong> ces dépressions a permis <strong>de</strong> dresser une esquisse du réseau karstique.<br />

Basé uniquement sur <strong>de</strong>s observations sur le terrain, une telle étu<strong>de</strong>, peu coûteuse, permet <strong>de</strong><br />

situer avec précision les zones <strong>de</strong> gouffres et, en esquissant les réseaux karstiques, <strong>de</strong> prévoir les<br />

zones difficiles nécessitant soit un changement <strong>de</strong> tracé, soit une étu<strong>de</strong> spécifique.<br />

<strong>Le</strong>s granuláis en <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

MOTS CLÉS : 41. Reconnaissance (prospection) — <strong>Géologie</strong> — Hydrogéologie — Karst —<br />

Calcaire — Dépression — Carte — Topographie — Cavité (sol) — Autoroute — /<strong>Beauce</strong> —<br />

Orléans — A 10.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 68.<br />

D. ANGOT La communication sur les granulats est une esquisse <strong>de</strong> la situation actuelle <strong>de</strong> l'utilisation du<br />

J.-H. CHÉZEAUD <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> pour les besoins routiers.<br />

J. PITOT Un aperçu <strong>de</strong>s gisements exploités et <strong>de</strong>s carrières en activité ou non permet <strong>de</strong> constater une<br />

activité réduite aux seules zones où le <strong>calcaire</strong> est affleurant et seulement dans les vallées où les<br />

fronts sont apparents.<br />

Quelques caractéristiques géotechniques sont données : résistance à la compression, coefficients<br />

Deval et Los Angeles, essais <strong>de</strong> forme et <strong>de</strong> gel. Mais le nombre <strong>de</strong> ces essais reste limité car l'emploi<br />

routier du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est, <strong>de</strong>puis plusieurs années, limité aux routes secondaires pour<br />

lesquelles les étu<strong>de</strong>s sont sporadiques. Toutefois avec l'augmentation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> matériaux,<br />

<strong>de</strong>s installations mo<strong>de</strong>rnes ont été réalisées.<br />

Deux <strong>de</strong> ces installations <strong>de</strong> concassage-criblage sont décrites :<br />

— l'une permet le lavage <strong>de</strong> la fraction 0/250 du matériau brut. Elle produit <strong>de</strong>s granulats 0/6,3-<br />

6,3/14 et 14/20 classiflés par voie humi<strong>de</strong>,<br />

— l'autre lave la totalité <strong>de</strong>s produits sortant du concasseur primaire et dispose d'un système <strong>de</strong><br />

classification <strong>de</strong>s granulats soit par voie sèche, soit pas voie humi<strong>de</strong>, suivant les besoins <strong>de</strong>s<br />

utilisateurs.<br />

Une autre activité, la production <strong>de</strong> sable fillerisé à partir <strong>de</strong> matériaux <strong>calcaire</strong>s est également<br />

décrite. Elle montre l'importance <strong>de</strong> la qualité et <strong>de</strong> la conception du matériel.<br />

Des constatations ont été effectuées sur une couche <strong>de</strong> base en <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> réalisée en 1926<br />

et mise au jour en 1972. Elles montrent la nécessité <strong>de</strong> poursuivre ces constatations.<br />

Ensuite, sont présentés les premiers résultats obtenus en laboratoire et sur chantier après traitement<br />

:<br />

— au ciment, qui a permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce que la tenue au gel du mélange paraissait satisfaisante<br />

lorsque la teneur en ciment était supérieure à 3 % ; une application sur 500 m faite en<br />

1968 sur la RN 751 dans le Loiret présente, après 4 ans d'âge, un comportement satisfaisant,<br />

— au laitier granulé, qui a montré que <strong>de</strong>s mélanges avec 15 % <strong>de</strong> laitier <strong>de</strong> coefficient <strong>de</strong> a > 80,<br />

et avec 20 % <strong>de</strong> laitier <strong>de</strong> coefficient a = 20/40 présentent à 28 jours <strong>de</strong>s résistances à la compression<br />

assez différentes, mais les écarts diminuent au fur et à mesure du vieillissement. Cette<br />

technique a été utilisée dans les départements du Loiret et <strong>de</strong> l'Eure-et-Loir sur la RN 20.<br />

Toutefois, <strong>de</strong>s difficultés ont été rencontrées lors <strong>de</strong> la mise en œuvre du mélange sous circulation,<br />

à cause <strong>de</strong> sa sensibilité à l'eau. Cette sensibilité a pu être diminuée en réduisant le pourcentage<br />

<strong>de</strong> fines.<br />

Avec du bitume, ces résultats <strong>de</strong> laboratoire sont également très satisfaisants. A noter toutefois<br />

que le dosage <strong>de</strong> bitume doit être porté <strong>de</strong> 3,5 à près <strong>de</strong> 4 et que le temps <strong>de</strong> malaxage est plus<br />

important.<br />

L'application sur la RN 826 est trop récente pour tirer <strong>de</strong>s conclusions. Toutefois <strong>de</strong>s prélèvements<br />

effectués dans une grave-bitume protégée par un simple enduit superficiel montre un très bon<br />

état après 7 mois d'une circulation <strong>de</strong> 2 500 véhicules dont 15 % <strong>de</strong> poids lourds.<br />

201


202<br />

MOTS CLÉS : 36. Granulat — Calcaire — Gisement — Carrière — Caractéristiques — Mécanique<br />

— Analyse chimique — Fabrication — Extraction — Filler — Résistance (matériaux) —<br />

Compression — Deval — Los Angeles — Concassage — Tamisage — Lavage — Sable — Couche<br />

<strong>de</strong> base — Laboratoire — Essai — Gel — Traitement <strong>de</strong>s sols — Ciment — Laitier granulé —<br />

Bitume — Grave — /<strong>Beauce</strong> — Traitement <strong>de</strong>s assises — Grave-bitume — Grave-laitier — Graveciment.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 82.<br />

Etu<strong>de</strong>s géotechniques <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

E. WASCHKOWSKI Du point <strong>de</strong> vue géotechnique, les formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> présentent cinq faciès bien différenciés :<br />

— les couches d'altération résultant <strong>de</strong> dissolution, gélifraction, solifluxion;<br />

— les argiles verdâtres à prédominance sépiolitique, très plastiques et gonflantes;<br />

— les marnes verdâtres ou beiges, compactes;<br />

— les <strong>calcaire</strong>s tendres, mi-durs ou durs, hétérogènes ;<br />

— les remplissages karstiques, matériaux meubles qui, dans les zones <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur, tapissent ou<br />

comblent les chenaux et les cavités dus à <strong>de</strong>s circulations d'eau sous pression avec érosion chimique<br />

et mécanique.<br />

Chacun <strong>de</strong> ces faciès, en raison <strong>de</strong> ses caractéristiques mécaniques et hydrauliques, et <strong>de</strong> son<br />

hétérogénéité, conduit à <strong>de</strong>s problèmes particuliers <strong>de</strong> fondation :<br />

— variation <strong>de</strong>s épaisseurs d'altération ;<br />

— gonflement <strong>de</strong>s argiles verdâtres ou décompression <strong>de</strong>s marnes en présence d'eau ;<br />

— cavités d'origine karstique ou carrières souterraines dans les <strong>calcaire</strong>s durs Assurés;<br />

— circulation d'eau karstique dans les <strong>calcaire</strong>s fissurés noyés, pouvant délaver le béton frais et<br />

attaquer les ferraillages.<br />

La mesure <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> ces différents terrains doit être effectuée principalement au<br />

moyen d'essais en place, et en fonction du problème posé, avec un pénétromètre dynamique ou<br />

statique, un pressiomètre ou un dilatomètre Me<strong>de</strong>ratec.<br />

Pour <strong>de</strong> telles formations, les essais <strong>de</strong> laboratoire sont mal adaptés, car ils n'intègrent pas l'hétérogénéité<br />

et les résultats sont très dispersés. En outre, le prélèvement d'échantillons intacts est<br />

souvent impossible.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fondation, il est proposé <strong>de</strong>ux schémas d'étu<strong>de</strong> se rapportant :<br />

1. aux ouvrages courants<br />

— définition du problème,<br />

— essais géomécaniques en place au pressiomètre,<br />

— essais particuliers si nécessaire,<br />

— calcul <strong>de</strong>s fondations par la métho<strong>de</strong> pressiométrique.<br />

2. aux ouvrages particuliers<br />

— définition du problème,<br />

— reconnaissance préalable du site et élaboration du programme d'étu<strong>de</strong>,<br />

— reconnaissance préliminaire du terrain <strong>de</strong> fondation permettant <strong>de</strong> définir différentes solutions<br />

<strong>de</strong> fondation possibles et d'effectuer un choix,<br />

— reconnaissance spécifique adaptée au type <strong>de</strong> fondation retenu.<br />

Il semble nécessaire <strong>de</strong> préciser que <strong>de</strong> telles étu<strong>de</strong>s doivent utiliser <strong>de</strong>s moyens et <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />

adaptés au terrain rencontré et au problème posé. En outre, dans <strong>de</strong>s formations hétérogènes, il<br />

est souhaitable <strong>de</strong> pouvoir utiliser <strong>de</strong>s moyens et <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d'essais différents, afin <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r<br />

à <strong>de</strong>s recoupements ou à <strong>de</strong>s confrontations <strong>de</strong> paramètres et conclure en toute objectivité.<br />

Toutefois, le géotechnicien est parfois, malgré les moyens d'étu<strong>de</strong> disponibles, désarmé <strong>de</strong>vant la<br />

complexité <strong>de</strong> certains problèmes, dont la solution nécessite <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s particulières expérimentales<br />

permettant <strong>de</strong> préciser ou <strong>de</strong> vérifier les critères d'interprétation.<br />

MOTS CLÉS : 41-42. Reconnaissance (prospection) — Mécanique <strong>de</strong>s sols — Calcaire — Altération<br />

— Argile — Marne — Karst — Gonflement — Fissuration — Ecoulement — Eau — Essai<br />

— Sol — In situ — Pénétromètre dynamique — Pénétromètre statique — Calcul — Fondation<br />

— <strong>Géologie</strong> — Laboratoire — Cisaillement — <strong>Le</strong>franc — Lugeon — Pompage — Mesure —<br />

Piézomètre — Compression — Gompressibilité — /<strong>Beauce</strong> — Pressiomètre — Me<strong>de</strong>ratec —<br />

— Micromoulinet — Hydraulique.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 115.<br />

Conception <strong>de</strong>s fondations dans le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

F. BAGUELIN Dans une première partie on expose les principes généraux <strong>de</strong> conception <strong>de</strong>s fondations et les<br />

métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong>s. En particulier, on indique les objectifs poursuivis lors d'un projet <strong>de</strong> fondations.<br />

Puis la validité <strong>de</strong>s diverses métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong>s actuelles est examinée et discutée.<br />

Après avoir mentionné que bon nombre <strong>de</strong> cas concrets <strong>de</strong> fondations situées dans la région du<br />

<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sont susceptibles d'être traités suivant les métho<strong>de</strong>s générales d'étu<strong>de</strong>s, on<br />

abor<strong>de</strong> dans une <strong>de</strong>uxième partie les problèmes spécifiques liés à la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> dans certains<br />

cas. Il s'agit essentiellement <strong>de</strong>s problèmes posés par les karsts, puis <strong>de</strong>s problèmes liés aux<br />

horizons « <strong>calcaire</strong>s », très hétérogènes, qui intéressent la reconnaissance, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s<br />

fondations et l'exécution.<br />

En conclusion, on indique les directions <strong>de</strong> recherche souhaitées sur le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> en ce qui<br />

concerne les projets <strong>de</strong> fondations.<br />

MOTS CLÉS : 42. Mécanique <strong>de</strong>s sols — Fondation — Calcaire — Sécurité — Tassement —<br />

Coût — Contrainte — Reconnaissance (prospection) — Sol — Sondage — Essai — Laboratoire —<br />

In situ — Charge — Limite — Poinçonnement — Résistance (matériaux) — Roche — Pieu —<br />

Karst — /<strong>Beauce</strong>.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 143.


<strong>Le</strong>s problèmes <strong>de</strong> fondations du pont Charles-<strong>de</strong>-Gaulle à Blois<br />

E. WASCHKOWSKI La construction du pont Charles-<strong>de</strong>-Gaulle a posé <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> fondation qui peuvent être<br />

considérés comme spécifiques aux massifs <strong>calcaire</strong>s, hétérotropes, karstiques et noyés.<br />

En effet, l'hétérotropie du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> liée au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> la roche, aux phénomènes<br />

<strong>de</strong> décomposition et d'altération et à la fracturation, ainsi que les circulations d'eau en<br />

régime karstique, ont mis en échec les métho<strong>de</strong>s classiques d'exécution <strong>de</strong> fondations profon<strong>de</strong>s.<br />

Afin <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r l'ouvrage <strong>de</strong> manière satisfaisante, il a été envisagé et effectué un traitement systématique<br />

<strong>de</strong>s massifs <strong>de</strong> fondation par injection <strong>de</strong> mortiers et coulis.<br />

<strong>Le</strong>s résultats <strong>de</strong> ces injections se résument ainsi :<br />

— diminution très importante <strong>de</strong> la perméabilité en grand du massif, par colmatage <strong>de</strong>s cavités<br />

et chenaux karstiques d'où suppression <strong>de</strong>s circulations d'eau ;<br />

— exécution très satisfaisante <strong>de</strong>s pieux forés à la bentonite permettant une mobilisation du<br />

frottement latéral, alors qu'initialement les pieux, bien que chemisés, présentaient <strong>de</strong>s survolumes<br />

<strong>de</strong> 100 à 200 % sans donner toutes les garanties escomptées.<br />

D'après les quantités <strong>de</strong> mortiers et coulis injectées et en faisant l'hypothèse que les pertes par<br />

résurgences et essorage peuvent atteindre 40 %, on peut estimer que le pourcentage <strong>de</strong> vi<strong>de</strong><br />

comblé par les injections est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 13 %.<br />

L'expérience acquise dans le cadre du chantier, nous permet d'être afflrmatif sur l'efficacité du<br />

traitement par injection <strong>de</strong> massif <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> karstique aquifère.<br />

Toutefois, lorsqu'un tel traitement est envisagé, il faut éviter tout terrassement préalable et adapter<br />

les pressions d'injection afin <strong>de</strong> limiter les résurgences.<br />

Coordination et réalisation <strong>de</strong>s travaux:<br />

— le maître d'ouvrage était la ville <strong>de</strong> Blois et le financement <strong>de</strong> l'opération était pris en charge<br />

et réparti entre l'État, le département et la ville ;<br />

— le maître d'oeuvre était la. direction départementale <strong>de</strong> l'Équipement <strong>de</strong> Loir-et-Cher. L'Arrondissement<br />

Opérationnel et la Subdivision Grands Travaux ont été chargés <strong>de</strong> la réalisation;<br />

— les travaux ont été confiés, après concours, à l'entreprise Campenon Bernard avec comme<br />

entreprises sous-traitantes Courbot pour les fondations et Solétanche pour les injections.<br />

La construction <strong>de</strong> l'ouvrage commencée en avril 1969, a été achevée en août 1970. <strong>Le</strong>s injections<br />

ont été effectuées entre juillet 1968 et mars 1969 et les fondations ont pu être terminées en juin<br />

1969.<br />

MOTS CLÉS : 42-53. Fondation — Pont — Roche — Calcaire — Ecoulement — Eau — Karst<br />

— Profon<strong>de</strong>ur — Injection — Mortier — Coulis — Perméabilité — Pieu — Béton coulé sur place<br />

— Bentonite — Frottement — Latéral — Pression — Sous l'eau — Reconnaissance (prospection)<br />

— Composition du mélange — Contrôle — /<strong>Beauce</strong> — Blois — Loire.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 152.<br />

<strong>Le</strong>s fondations <strong>de</strong>s centrales nucléaires <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux<br />

H. DUBOIS <strong>Le</strong>s centrales nucléaires <strong>de</strong> Saint-Laurent 1 et Saint-Laurent 2 sont implantées dans une boucle<br />

<strong>de</strong> la Loire entre Blois et Orléans.<br />

Elles sont fondées sur <strong>de</strong>s murs moulés, qui ont à transmettre une charge <strong>de</strong> 80 000 t sur une tranche<br />

<strong>de</strong> terrain <strong>de</strong> faible surface, intéressant les marno-<strong>calcaire</strong>s, apparentés [aux <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong>, et le toit <strong>de</strong> l'Eocène inférieur, formation très hétérogène.<br />

<strong>Le</strong> fonctionnement <strong>de</strong> certains matériels, dont la machine <strong>de</strong> chargement du combustible, nécessite<br />

et impose une verticalité presque parfaite <strong>de</strong> l'ouvrage.<br />

<strong>Le</strong> défaut <strong>de</strong> verticalité toléré pour les ouvrages est seulement <strong>de</strong> 5.10- 4<br />

radian, soit un mouvement<br />

<strong>de</strong> l'axe <strong>de</strong> la pile à son sommet dans un cercle <strong>de</strong> 50 mm <strong>de</strong> diamètre.<br />

<strong>Le</strong>s observations effectuées <strong>de</strong>puis huit ans sur Saint-Laurent 1 et <strong>de</strong>puis cinq ans sur Saint-<br />

Laurent 2 indiquent que les tassements sont les suivants à fin 1971 :<br />

Saint-Laurent 1<br />

— caisson 31 mm<br />

— bâtiment du combustible irradié (BCI) 10 mm<br />

Saint-Laurent 2<br />

— caisson 55 mm<br />

— bâtiment du combustible irradié (BCI) 18 mm<br />

On constate que les ouvrages <strong>de</strong> Saint-Laurent 2 se sont enfoncés environ <strong>de</strong>ux fois plus que ceux<br />

<strong>de</strong> Saint-Laurent 1.<br />

<strong>Le</strong>s mouvements <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux piles sont, à la même date que ci-<strong>de</strong>ssus, les suivants :<br />

Saint-Laurent 1<br />

— l'axe du caisson s'est déplacé <strong>de</strong> 7 mm vers le sud-ouest,<br />

— l'axe du BCI s'est déplacé <strong>de</strong> 19 mm vers l'ouest,<br />

Saint-Laurent 2<br />

— l'axe du caisson s'est déplacé <strong>de</strong> 16 mm vers l'est,<br />

— l'axe du BCI s'est déplacé <strong>de</strong> 49 mm vers l'ouest.<br />

Actuellement le mouvement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux piles va vers la stabilisation, semble-t-il. L'opération prévue,<br />

d'un éventuel relevage <strong>de</strong>s caissons, ne s'impose pas.<br />

<strong>Le</strong> contrôle <strong>de</strong>s déplacements continuera à s'effectuer pendant toute la vie <strong>de</strong> la centrale.<br />

Dans l'état actuel <strong>de</strong>s observations, on peut raisonnablement penser que la fondation <strong>de</strong>s caissons<br />

en béton précontraint <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux, ne posera pas <strong>de</strong> problèmes.<br />

MOTS CLÉS : 41-42. <strong>Géologie</strong> — Mécanique <strong>de</strong>s sols — Hydrogéologie — Reconnaissance<br />

(prospection) — Sol — Fondation — Centrale nucléaire — Sol — Calcaire — Marne — Mur moulé<br />

— Caisson — Béton précontraint — Tassement — Calcul — Déplacement horizontal — Pieu —<br />

Béton coulé sur place — Contrôle — /<strong>Beauce</strong> — Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux — Loire.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 172.<br />

203


ABSTRACTS<br />

The geology of the <strong>Beauce</strong> limestone formations<br />

J.-M. LORAIN This first article is inten<strong>de</strong>d as an introduction to the conference. Its main purpose is to take<br />

stock of what is known of this vast system which outcrops over an area of 4,500 square miles in<br />

central France. The subjects <strong>de</strong>alt with in <strong>de</strong>tail in the other articles are not touched upon here.<br />

In the first part, an attempt is ma<strong>de</strong> to <strong>de</strong>fine the stratigraphic position of <strong>Beauce</strong> limestone.<br />

Lacustrine facies in the south-west part of the Parisian Basin are present from the Lutetian to the<br />

Burdigalian ; they are sometimes separated by reference levels, and sometimes directly superposed<br />

one on another. One is then led to <strong>de</strong>fine, along with a <strong>Beauce</strong> limestone, stricto sensu,<br />

corresponding to the Aquitanian stage, a series of <strong>Beauce</strong> formations corresponding to all the<br />

lacustrine facies in which limestone predominates which were <strong>de</strong>posited in the middle Tertiary.<br />

The formations thus <strong>de</strong>nned are studied in their vertical and horizontal extension ; variations<br />

in thickness are notably related to previous tectonic <strong>de</strong>formations.<br />

The second part <strong>de</strong>als with the facies of <strong>Beauce</strong> limestone. Examples are cited to show the horizontal<br />

and vertical heterogeneity of the limestone massif. The different facies and their variations<br />

are then studied: unconsolidated or only slightly consolidated limestone ; compact, fine grain<br />

limestone ; heteromorphous limestone ; siliceous limestone ; pulverulent silica ; vacuolar millstone<br />

grit ; compact millstone grit ; breccial millstone grit ; and basic facies.<br />

From the hydrogeological angle, only the surface hydrogeology is referred to: only a few small<br />

rivers, and relatively wi<strong>de</strong> valleys with peaty levels in almost all cases. Some physical characteristics<br />

are studied. The gradient slopes are always shallow, except at the edges of karstic <strong>de</strong>pressions<br />

and valleys. Cracking, which is very consi<strong>de</strong>rable, is examined in <strong>de</strong>tail in a zone around<br />

Blois. Some results of chemical analyses are also given.<br />

In a final section the author reviews the different methods of surveying and reconnoitering these<br />

formations in relation to civil engineering problems.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 14.<br />

Periglacial weathering of <strong>Beauce</strong> limestone<br />

M. GIGOUT The upper part of the <strong>Beauce</strong> limestone formations is often weathered to a <strong>de</strong>pth of several metres ;<br />

this is the <strong>Beauce</strong>ron tuff, a fairly soft, and not very cohesive rock. Weathering occurred un<strong>de</strong>r<br />

periglacial conditions. The rocks, composed of various kinds of limestone and millstone grit,<br />

wor" frost shattered into blocks, pebbles and dust. On the hillsi<strong>de</strong>s, even of shallow gradient, and<br />

in tiie hollows, these cryoclastic elements accumulated either by rilling (breccia) or by soil creep<br />

(colluvium). These, formed from soft or marly limestone, vary from conglomerate containing<br />

abundant gangue to soft gritty limestone. The weathering is mainly Wurmian, closely following<br />

the present topography. There is also some weathering from the Rissian age un<strong>de</strong>r the old alluvia<br />

of the great terrace of the Loire.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 54.<br />

The hydrogeology of lacustrine formations in <strong>Beauce</strong> and Sologne<br />

N. DESPREZ After an initial rough plan established in 1964, the BRGM ma<strong>de</strong> a systematic field inventory of<br />

the ground water sources of the <strong>Beauce</strong> between 1965 and 1968. This survey ma<strong>de</strong> it possible to<br />

plot nearly 7,000 such sources and to track variations of the ground water table at about 200<br />

wellpoints. The period of the survey correspon<strong>de</strong>d to a period of ;high water level.<br />

The lithology of the water reservoir is heterogeneous, which means that it is locally partitioned.<br />

The piezometric surface north of the Loire reveals a series of high points which <strong>de</strong>fines the limit<br />

of the partition of the Loire-Seine ground waters, corresponding appreciably to the line of partition<br />

of the surface waters.<br />

Where the Loire basin is concerned, the ground water table, which is free, flows from north-west<br />

to south-east with a shallow gradient of 0.6 % to 1.2 %, the principal base level being constituted<br />

by the Loire. Locally, however, the surface is influenced by drainage axes corresponding either to<br />

surface axes at the level of permanent watercourses, or to un<strong>de</strong>rground axes at the level of fossil<br />

courses, or karstic axes.<br />

In the Seine basin, the ground water table flows from south-west to north-east ; at some points it<br />

is free, at others captive.<br />

In the Orléans Valley upriver from Orléans the ground water table is at a lower level than the<br />

Loire, while downriver it is at a higher level.<br />

Un<strong>de</strong>r Sologne, the ground water table is captive below Burdigalian formations. The directions<br />

of flow fan out from the centre by reason of the change of direction of the Loire at Orléans.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 60.


A study of the karstic system in the Orléans forest<br />

J.-M. LORAIN On the occasion of studies conducted in connection with the construction of the aerotrain track<br />

ans the A 10 motorway, the Blois Laboratory was led to investigate karstic phenomena affecting<br />

the <strong>Beauce</strong> limestone mass north of Orleans (Loiret).<br />

After reviewing the geological structure of the zone in question, the autor <strong>de</strong>scribes the method<br />

employed and the results obtained.<br />

The method consisted of:<br />

— a study of the 1: 25000 topographical map, enabling characteristic clues to be <strong>de</strong>tected,<br />

— a field visit to all the points <strong>de</strong>tected, enabling them to be i<strong>de</strong>ntified and also allowing new<br />

observations to be ma<strong>de</strong>.<br />

This survey revealed 254 karstic <strong>de</strong>pressions, divi<strong>de</strong>d into three types: distinctive chasms (15 %),<br />

damp, flat-bottomed <strong>de</strong>pressions (28 %), and dry-bottomed dolines (56 %).<br />

The distribution of these <strong>de</strong>pressions ma<strong>de</strong> it possible to map the karstic system.<br />

Based uniquely on observations in the field, such a type of survey is not costly and makes it<br />

possible to locate zones of chasms with accuracy and, by roughly mapping the karstic systems,<br />

to predict difficult zones necessitating either a change in the path of the road or a,specific study.<br />

Aggregates<br />

D. ANGOT<br />

J.-H. CHÉZEAUD<br />

J. PITOT<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 68.<br />

The communication on aggregates outlines the present situation regarding the use <strong>Beauce</strong> limestone<br />

for highway purposes.<br />

A glance at <strong>de</strong>posits worked and active or inactive quarries reveals that activity is confined solely<br />

to zones where the limestone crops out, and only in valleys where the faces are apparent.<br />

Some geotechnical characteristics are given: compressive strength, Deval and Los Angeles coefficients,<br />

particle shape and freezing tests. But the number of these tests remains limited, because<br />

for some years past the use of <strong>Beauce</strong> limestone has been confined to secondary roads, which are<br />

studied sporadically. However, with the increase in <strong>de</strong>mand for materials, mo<strong>de</strong>rn installations<br />

have been built.<br />

Two of these crushing and screening installations are <strong>de</strong>scribed.<br />

One of them allows the 0/250 fraction of cru<strong>de</strong> material to be washed. It produces 0/6.3-6.3/14 and<br />

14/20 aggregates, wet classified.<br />

The other washes all the materials leaving the primary crusher, and has a wet or dry classifying<br />

system <strong>de</strong>pending on users' requirements.<br />

Another activity is <strong>de</strong>scribed: the production of fillerized sand from limestone materials. It shows<br />

the importance of the quality and <strong>de</strong>sign of the equipment.<br />

Observations have been ma<strong>de</strong> on a <strong>Beauce</strong> limestone base course laid in 1926 and uncovered in<br />

1972. They show the necessity of continuing such observations.<br />

The author then presents the initial results obtained in the laboratory and on site after treatment:<br />

— with cement, which revealed that the behaviour of the mix un<strong>de</strong>r frost appeared satisfactory<br />

when the cement content was more than 3 %. A 500-metre application in 1968 on the RN 751<br />

in the Loiret is behaving satisfactorily after 4 years ;<br />

— with granulated slag, showing that mixes with 15 % of slag with a greater than 80 and 20 %<br />

of slag with a = 20/40 have fairly different compressive strengths after 28 days, but the difference<br />

diminishes with ageing. This technique has been used in the Loiret and Eure-et-Loir<br />

<strong>de</strong>partments on the RN 20.<br />

But difficulties have been encountered in applying the mix un<strong>de</strong>r traffic, due to its sensitivity to<br />

water. This sensitivity can be reduced by reducing the percentage of fines.<br />

With asphalt, these laboratory results are very satisfactory. It may be noted however that the<br />

proportion of asphalt must be increased from 3.5 to nearly 4, and that mixing time is longer.<br />

The application on the RN 826 is too recent for any conclusions to be drawn. But samples taken<br />

in a gravel-asphalt mix protected by a simple surface coating are in very good condition after<br />

7 months un<strong>de</strong>r 2,500 vehicles a day, 15 % of them heavy vehicles.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 82.<br />

The geotechnical study of the <strong>Beauce</strong> formations<br />

E. WASCHKOWSKI From the geotechnical aspect, the <strong>Beauce</strong> formations have five quite different facies:<br />

— weathered layers, the weathering resulting from dissolution, frost splitting and soil flow ;<br />

— greenish clay: predominantly sepiolitic, very plastic and liable to swell ;<br />

— compact greenish or beige marl ;<br />

— soft, semi-hard or hard heterogeneous limestone ;<br />

— karstic filling, soft material which in zones of hard limestone cover or fill the grooves and<br />

cavities due the circulation of water un<strong>de</strong>r pressure, with chemical and mechanical erosion.<br />

Each of these facies, by virtue of its mechanical and hydraulic characteristics and its homogeneity,<br />

poses special foundation problems:<br />

— variation in thicknesses of weathering ;<br />

— swelling of greenish clay or <strong>de</strong>compression of marl in the presence of water ;<br />

— cavities of karstic origin or un<strong>de</strong>rground quarries in hard cracked limestone ;<br />

— circulation of karstic water in floo<strong>de</strong>d cracked limestone, which may wash out fresh concrete<br />

and attack reinforcements.<br />

205


The characteristics of these different soils must be measured principally in situ and in the light<br />

of the problem arising, using a dynamic or static penetrometer, a pressuremeter, or a Me<strong>de</strong>ratec<br />

dilatometer.<br />

For such formations, laboratory tests are ill suited, for they do not integrate the heterogeneity<br />

and the results are very dispersed. Furthermore, it is often impossible to take undisturbed samples.<br />

In the context of foundation surveys, two procedures are proposed, relating to:<br />

1. Standard structures<br />

— <strong>de</strong>finition of the problem ;<br />

— in situ geomechanical tests using a pressuremeter ;<br />

— special tests if necessary ;<br />

— calculation of foundations by the pressiometric method.<br />

2. Special structures<br />

— <strong>de</strong>finition of the problem ;<br />

— prior reconnaissance of the site and establishment of a survey programme ;<br />

— preliminary investigation of the foundation soil so as to <strong>de</strong>fine different possible foundation<br />

solutions and make a choice ;<br />

— specific investigation adapted to the type of foundation adopted.<br />

It seems necessary to specify that such surveys must use methods and resources adapted to the<br />

soil encountered and the problem posed. Furthermore, in heterogeneous formations it is <strong>de</strong>sirable<br />

to be able to use different test methods and resources, so as to compare and cross-check parameters<br />

and reach an objective conclusion.<br />

However, <strong>de</strong>spite means available, the geotechnical engineer is often foxed by the complexity of<br />

certain problems whose solution necessitates special experimental studies making it possible to<br />

specify or verify criteria of interpretation.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 115. ,<br />

The <strong>de</strong>sign of foundations in <strong>Beauce</strong> limestone<br />

F. BAGUELIN In the first part, the author sets forth the general principles and methods of foundation <strong>de</strong>sign. In<br />

particular, he indicates the objectives aimed at during a foundation project. The validity of the<br />

various existing methods of <strong>de</strong>signing foundations is then examined.<br />

After referring to the fact that a consi<strong>de</strong>rable number of cases of foundations located in the <strong>Beauce</strong><br />

limestone region may be <strong>de</strong>alt with in accordance with general methods of <strong>de</strong>sign, the second<br />

part is <strong>de</strong>voted to problems specifically linked with the <strong>Beauce</strong> formation in certain cases. These<br />

problems relate mainly to karsts and to very heterogeneous «limestone » zones, and are pertinent<br />

- to reconnaissance and to the execution and behaviour of foundations.<br />

In conclusion, the author indicates the recommen<strong>de</strong>d lines along which research on <strong>Beauce</strong> limestone<br />

should be conducted where foundation projects are concerned.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 142.<br />

Foundation problems in connection with, the Charles-<strong>de</strong>-Graulle bridge at Blois<br />

E. WASCHKOWSKI The construction of the Charles-<strong>de</strong>-Gaulle bridge posed foundation problems which may be consi<strong>de</strong>red<br />

to be specific to heterotropic karstic and submerged limestone masses.<br />

The heterotropy of the <strong>Beauce</strong> limestone, linked with the way the rock was formed, phenomena<br />

of <strong>de</strong>composition and weathering, and fracturing, together with water circulation in the karstic<br />

system, ma<strong>de</strong> it impossible to execute <strong>de</strong>ep foundations by conventional methods.<br />

In or<strong>de</strong>r to give the structure a satisfactory foundation, it was planned to treat the foundation<br />

mass systematically by injecting mortar and grout.<br />

The results of these groutings may be summed up as follows:<br />

— a very substantial reduction in the overall permeability of the mass, as a result of blocking<br />

the karstic channels and cavities and hence stopping the circulation of water ;<br />

— highly satisfactory setting in place of boring piles by means of bentonite allowing of mobilization<br />

of si<strong>de</strong> friction, whereas initially the piles, though jacketed, occupied 100 % to 200 %<br />

extra volume without providing all the guarantees expected of them.<br />

In the light of the quantities of mortar and grout injected, and assuming losses due to resurgence<br />

and drainage to have attained 40 %, the percentage of voids filled by the groutings maybe estimated<br />

at around 13 %.<br />

Experience acquired in the context of this project makes it possible to affirm that treatment by<br />

grouting of a water-bearing karstic limestone mass is effective. However, when such treatment<br />

is envisaged, previous earthworks must be avoi<strong>de</strong>d, and grouting pressures must be adapted so<br />

as to limit resurgences.<br />

Coordination and performance of the work<br />

The client was the city of Blois ; the financing of the operation was shared between the State, the<br />

<strong>de</strong>partment, and the city.<br />

The authority responsible for the proper execution of the project was the « direction départementale<br />

<strong>de</strong> l'Equipement <strong>de</strong> Loir-et-Cher ». The « Arrondissement Opérationnel « and the subdivision<br />

«Grands Travaux » had this responsibility <strong>de</strong>legated to them.<br />

The work was assigned, following competitive ten<strong>de</strong>rs, to Campenon Bernard, with Courbot as<br />

sub-contractors for the foundations and Solétanche as sub-contractors for the groutings.<br />

Construction of the bridge began in April 1969 and was completed in August 1970. The groutings<br />

were ma<strong>de</strong> between July 1968 and March 1969, and the foundations were completed in June 1969.<br />

206<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p..152.


The foundations of the nuclear power stations of Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux<br />

H. DUBOIS The Saint-Laurent 1 and Saint-Laurent 2 nuclear power stations are located in a bend of the<br />

Loire between Blois and Orleans.<br />

They are foun<strong>de</strong>d on cast walls which have to transmit a load of 80,000 tons on a small area of<br />

ground incorporating marly limestone, related to <strong>Beauce</strong> limestone, and early Eocene top ; a very<br />

heterogeneous formation.<br />

The functioning of certain items of equipment, including the fuel loa<strong>de</strong>r, requires that the structure<br />

be almost perfectly vertical.<br />

The structures may not be more than 5.10- 1<br />

radians out of the vertical, equivalent to a movement<br />

of the top of the axis of the pfer in a circle of 50 mm diameter.<br />

Observations ma<strong>de</strong> over 8 years on Saint-Laurent 1 and over 5 years on Saint-Laurent 2 indicated<br />

the following settlements at the end of 1971 :<br />

Saint-Laurent 1<br />

— reactor vessel 31 mm<br />

— irradiated fuel building (IFB) 10 mm<br />

Saint-Laurent 2<br />

— reactor vessel 55 mm<br />

— irradiated fuel building (IFB) 18 mm<br />

It is seen that the Saint-Laurent 2 structures settled about twice as much as those of Saint-<br />

Laurent 1.<br />

At the same date, the movements of the axes of the two piers were as follows:<br />

Saint-Laurent 1<br />

— the axis of the reactor vessel was displaced 7 mm to the south-west;<br />

— the axis of the IFB was displaced 19 mm to the west ;<br />

Saint-Laurent 2<br />

— the axis of the reactor vessel was displaced 16 mm to the east;<br />

— the axis of the IFB was displaced 49 mm to the west.<br />

At the present time the two piers seem to be tending towards stabilization.<br />

A possible raising of the reactor vessels, which had been allowed for, is not necessary.<br />

A check will continue to be ma<strong>de</strong> of the displacements throughout the life of the power station.<br />

In the present stage of observations, it may reasonably be assumed that the prestressed concrete<br />

caisson foundation of Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux will pose no problems.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special XJ, juin 1973, p. 172.<br />

207


ZUSAMMENFASSUNGEN<br />

Die Geologie <strong>de</strong>s Kalkgesteins von <strong>Beauce</strong><br />

J.-M. LORAIN Dieser erste Beitrag stellt eine Einleitung zu <strong>de</strong>n Studientagen dar. Das wesentliche Ziel dieses<br />

Beitrages ist es, einen Überblick über die <strong>de</strong>rzeitigen Kenntnisse zu geben, bezüglich dieses ausge<strong>de</strong>hnten<br />

Kalksteinmassives, das auf einer Fläche von 4500 qkm in Mittelfrankreich zutagetritt.<br />

Der vorliegen<strong>de</strong> Beitrag befasst sich nicht mit <strong>de</strong>n in <strong>de</strong>n folgen<strong>de</strong>n Artikeln <strong>de</strong>tailliert behan<strong>de</strong>lten<br />

Themenkreisen.<br />

Im ersten Teil wird zunächst versucht, <strong>de</strong>n Kalkstein von <strong>Beauce</strong> erdschichtenkundlich einzuordnen.<br />

Die Seefazies <strong>de</strong>s südöstlichen Teils <strong>de</strong>s Pariser Beckens stammen aus <strong>de</strong>r Zeit zwischen <strong>de</strong>m<br />

Eozän und <strong>de</strong>m Miozän und sind manchmal niveaumässig <strong>de</strong>utlich getrennt o<strong>de</strong>r überlagern<br />

sich direkt. Man kann daher neben <strong>de</strong>m eigentlichen Kalkstein von <strong>Beauce</strong>, <strong>de</strong>r <strong>de</strong>r aquitanischen<br />

Stufe entspricht, eine Serie von « Formationen von <strong>Beauce</strong> » <strong>de</strong>finieren, die alle hauptsächlich<br />

kalksteinartigen tertiären Seefazien umfassen. Diese Formationen wer<strong>de</strong>n im vorliegen<strong>de</strong>n Artikel<br />

sowohl bezüglich ihrer horizontalen als auch vertikalen Aus<strong>de</strong>hnung untersucht, wobei die verschie<strong>de</strong>nen<br />

Schichtenstärken hauptsächlich durch vorhergehen<strong>de</strong> tektonische Verformungen<br />

geprägt wur<strong>de</strong>n.<br />

Im zweiten Teil wer<strong>de</strong>n die Fazien <strong>de</strong>s Kalksteins von <strong>Beauce</strong> behan<strong>de</strong>lt. An Hand von Beispielen<br />

wird zunächst die horizontale und vertikale Heterogenität <strong>de</strong>s Kalksteinmassives beschrieben.<br />

Dann wer<strong>de</strong>n die verschie<strong>de</strong>nen Fazienarten untersucht : Kalksteine mit wenig o<strong>de</strong>r keiner<br />

Konsolidierung, dichte feinkörnige Kalksteine, Kieselkalksteine, pulverförmige Kieseler<strong>de</strong>,<br />

kavernöser Mühlstein, dichter Mühlstein, brecciöser Mühlstein, Grundfazies.<br />

Vom Gesichtspunkt <strong>de</strong>r Hydrogeologie wer<strong>de</strong>n nur die Verhältnisse an <strong>de</strong>r Oberfläche besprochen :<br />

geringe Anzahl kleinerer Flüsse, ziemlich breite Täler, die fast immer torfige Zonen enthalten.<br />

Ausser<strong>de</strong>m wer<strong>de</strong>n einige äusserliche Eigenschaften untersucht. Die Gelän<strong>de</strong>neigung ist fast<br />

immer gering, mit Ausnahme <strong>de</strong>r Karstsenken un <strong>de</strong>r Täler. Die sehr starke Rissibildung wird<br />

für ein Gebiet um Blois <strong>de</strong>tailliert untersucht. Zusätzlich wer<strong>de</strong>n einige Ergebnisse chemischer<br />

Untersuchungen angegeben.<br />

In einem letzten Kapitel wird ein Überblick über die Untersuchungsmetho<strong>de</strong>n und die Sondierungsgeräte<br />

für diese Formationen hinsichtlich <strong>de</strong>r auftreten<strong>de</strong>n Bauingenieurprobleme gegeben.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 14.<br />

Die vorperiglaziale Verwitterung <strong>de</strong>s Kalkgesteins von <strong>Beauce</strong><br />

M. GIGOUT Die oberen Lagen <strong>de</strong>s Kalkgesteins von <strong>Beauce</strong> zeigen oft Verwitterungserscheinungen bis zu<br />

einigen Metern tief : es han<strong>de</strong>lt sich dabei um <strong>de</strong>n « Tuff» <strong>de</strong>r Bewohner von <strong>Beauce</strong>, einen lockeren<br />

und weichen Fels. Diese Verwitterungserscheinungen sind periglazialen Bedingnugen zuzuschreiben.<br />

Das Felsgestein — verschie<strong>de</strong>ne Kalksteine und Mühlsteine — unterlag <strong>de</strong>m Einfluss<br />

<strong>de</strong>s Frostes, wur<strong>de</strong> gebrochen und löste sich in Blöcke, Steine und Staub auf. An selbst flachen<br />

Abhängen und in Mul<strong>de</strong>n sammelte sich dieses Trümmergestein entwe<strong>de</strong>r durch Abspülung<br />

(Brekzie) o<strong>de</strong>r infolge langsamer Massenrutschungen (Kolluvium). Diese Verwitterungsgesteine,<br />

die aus Kalkgestein o<strong>de</strong>r Mergel entstan<strong>de</strong>n sind, sind unterschiedlich und variieren von einem<br />

grundmassenreichen Konglomerat bis zu einem krümeligen weichen Kalkstein. Entsprechend <strong>de</strong>r<br />

heutigen Topographie verwitterten die Steine meist während <strong>de</strong>r Würmeiszeit, aber auch während<br />

<strong>de</strong>r Risseiszeit, wie bei <strong>de</strong>n alten Alluvialablagerungen <strong>de</strong>r grossen Terrasse <strong>de</strong>r Loire festzustellen<br />

ist.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 54.<br />

Hydrogeologie <strong>de</strong>r Seeformationen von <strong>Beauce</strong> und Sologne<br />

N. DESPREZ Nach<strong>de</strong>m 1964 ein erster Plan aufgestellt wor<strong>de</strong>n war, führte das BRGM von 1965 bis 1968 eine<br />

systematische Bestandsaufnahme im Gelän<strong>de</strong> durch, um einen Überblick über die Wasservorkommen<br />

in <strong>de</strong>r <strong>Beauce</strong> zu gewinnen. Es wur<strong>de</strong>n 7000 Vorkommen festgestellt und die Verän<strong>de</strong>rungen<br />

<strong>de</strong>s Wasserspiegels mittels 200 Brunnen beobachtet. Während <strong>de</strong>r Untersuchungsperio<strong>de</strong><br />

herrschten hohe Wasserstän<strong>de</strong> vor.<br />

Aufgrund von steinkundlichen Untersuchungen <strong>de</strong>s Wasserreservoirs wur<strong>de</strong>n heterogene Verhältnisse<br />

festgestellt, wodurch es zu örtlich abgeschlossenen Vorkommen kommt.<br />

Der gespannte Grundwasserspiegel im Nor<strong>de</strong>n <strong>de</strong>r Loire ergibt eine Serie von hohen Punkten,<br />

die die Schei<strong>de</strong>linie <strong>de</strong>s Grundwassers zwichen Seine und Loire festlegen und die im übrigen etwa<br />

mit <strong>de</strong>r Schei<strong>de</strong>linie <strong>de</strong>r Oberflächenwasser zusammenfallen.<br />

Im Loirebecken neigt sich <strong>de</strong>r Grundwasserspiegel schwach mit 0,6 bis 1,2 % von Nordwesten<br />

nach Südosten, wobei die Loire das Grundniveau festlegt, örtlich wird jedoch <strong>de</strong>r Grundwasserspiegel<br />

von Wasserströmen bestimmt, d.h. von <strong>de</strong>n an <strong>de</strong>r Oberfläche vorhan<strong>de</strong>nen perennieren<strong>de</strong>n<br />

Wasserläufen o<strong>de</strong>r von <strong>de</strong>n im Untergrund vorhan<strong>de</strong>nen fossilen Wasserströmen o<strong>de</strong>r Karstsystemen.<br />

Im Seinebecken fliesst das Grundwasser von Südosten nach Nordosten und ist entwe<strong>de</strong>r ungespannt<br />

o<strong>de</strong>r gespannt.<br />

208


Im Orléanstal, oberhalb <strong>de</strong>r Stadt Orléans, ist <strong>de</strong>r Wasserspiegel niedriger als die Loire ; unterhalb<br />

<strong>de</strong>r Stadt Orléans ist er höher.<br />

Das Grundwasser <strong>de</strong>r Sologne ist abgeschirmt ; infolge <strong>de</strong>r Richtungsän<strong>de</strong>rung <strong>de</strong>r Loire in<br />

Orléans ist vom Zentrum aus ein fächerförmiger Abfluss festzustellen.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Gh., special V, juin 1973, p. 60.<br />

Die Grundsätze bei <strong>de</strong>r Untersuchung' <strong>de</strong>s Karstsystems <strong>de</strong>s Orleans - Wal<strong>de</strong>s<br />

J.-M. LORAIN Anlässlich <strong>de</strong>r Untersuchungen beim Bau <strong>de</strong>r Trasse <strong>de</strong>s Aerotrains und <strong>de</strong>r Autobahn A 10 musste<br />

sich das Laboratorium von Blois mit Karsterscheinungen im Kalkgestein im Nor<strong>de</strong>n von Orleans<br />

(Loiret) beschäftigen. Zuerst wird die geologische Struktur <strong>de</strong>s untersuchten Gebietes beschrieben,<br />

um anschliessend die angewen<strong>de</strong>te Untersuchungsmetho<strong>de</strong> und die dabei erreichten Ergebnisse<br />

darzustellen.<br />

Die angewandte Metho<strong>de</strong> besteht aus :<br />

— einer Untersuchung <strong>de</strong>r Gelän<strong>de</strong>karte 1 : 25 000, womit man die charakteristischen Merkmale<br />

feststellen kann,<br />

— einer Inaugenscheinnahme <strong>de</strong>r i<strong>de</strong>ntifizierten Stellen im Gelän<strong>de</strong>, wobei ausser<strong>de</strong>m neue<br />

Beobachtungen durchgeführt wer<strong>de</strong>n konnten.<br />

Mit Hilfe dieser Untersuchungen konnten 254 Karsterscheinungen festgestellt wer<strong>de</strong>n, und zwar<br />

drei Arten : 15 % charakteristische Schlün<strong>de</strong>, 28 % Mul<strong>de</strong>n mit flachem und feuchtem Bo<strong>de</strong>n,<br />

56 % trockene Dohnen.<br />

Aufgrund dieser Ergebnisse konnte ein Plan hinsichtlich <strong>de</strong>s Karstsystems angefertigt wer<strong>de</strong>n.<br />

Aufgrund einer <strong>de</strong>rartigen, wenig kostspieligen Untersuchung, <strong>de</strong>r ausschliesslich Beobachtungen<br />

im Gelän<strong>de</strong> zugrun<strong>de</strong>liegen, können die Karsthohlräume mit Genauigkeit festgestellt und, aufgrund<br />

<strong>de</strong>s Planes <strong>de</strong>s Karstsystems, die schwierigen Zonen bestimmt wer<strong>de</strong>n, die bei <strong>de</strong>r Trassierung<br />

vermie<strong>de</strong>n wer<strong>de</strong>n müssen o<strong>de</strong>r für die eine beson<strong>de</strong>re Voruntersuchung notwendig ist.<br />

Die Zuschlagstoffe<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Gh., special U, juin 1973, p. 68.<br />

D. ANGOT Der Beitrag über Zuschlagstoffe gibt einen schematischen Überblick über <strong>de</strong>rzeitige Verwendung<br />

J.-H. CHÉZEAUD <strong>de</strong>s Kalkgesteins von <strong>Beauce</strong> für Strassenbauzwecke.<br />

J. PITOT Aufgrund eines Überblickes über die Vorkommen, die <strong>de</strong>rzeit abgebaut wer<strong>de</strong>n, und über die<br />

vorhan<strong>de</strong>nen und die in Betrieb stehen<strong>de</strong>n Steinbrüche kann festgestellt wer<strong>de</strong>n, dass <strong>de</strong>r Abbau<br />

auf diejenigen Zonen, in <strong>de</strong>nen das Kalkgestein zu Tage streicht, und auf die Täler, in <strong>de</strong>nen die<br />

Vorkommen sich direkt an <strong>de</strong>r Oberfläche befin<strong>de</strong>n, beschränkt ist.<br />

Der Beitrag enthält Angaben über einige geotechnische Eigenschaften : Druckfestigkeit, Devalund<br />

Los Angeles-Abnutzungsbeiwert. Form- und Frostversuche. Die Anzahl dieser Prüfungen ist<br />

jedoch begrenzt, <strong>de</strong>nn die Anwendung <strong>de</strong>s Kalkgesteins von <strong>Beauce</strong> im Strassenbau ist seit einigen<br />

Jahren auf Strassen zweiter Ordnung begrenzt, für die nur manchmal Voruntersuchungen durchgeführt<br />

wer<strong>de</strong>n. Trotz<strong>de</strong>m wur<strong>de</strong>n mit <strong>de</strong>r Erhöhung <strong>de</strong>r Materialnachfrage mo<strong>de</strong>rne Abbauein-•<br />

richtungen eingeführt.<br />

Zwei dieser Brech- und Siebeinrichtungen wer<strong>de</strong>n beschrieben :<br />

— in <strong>de</strong>r ersten Anlage wird die Fraktion 0/250 <strong>de</strong>s Rohmaterials gewaschen. Es wer<strong>de</strong>n die<br />

Korngruppen 0/6,3 — 6,3/14 und 14/20 hergestellt und durch Nassiebung getrennt ;<br />

— in <strong>de</strong>r zweiten Anlage wird das gesamte von <strong>de</strong>r ersten Brechmaschine hergestellte Material<br />

gewaschen und je nach Wunsch <strong>de</strong>s Verbrauchers entwe<strong>de</strong>r mittels Trocken- o<strong>de</strong>r Nassiebung<br />

getrennt.<br />

Der Bericht beschreibt ausser<strong>de</strong>m die Herstellung von gefiliertem Sand aus Kalkmaterial, was<br />

die Be<strong>de</strong>utung <strong>de</strong>r Qualität und <strong>de</strong>s Aufbaus <strong>de</strong>r Geräte veranschaulicht.<br />

Die Beobachtungen, die an einer aus <strong>Beauce</strong>'schem Kalkstein im Jahre 1926 hergestellten und<br />

1972 ausgebesserten Tragschicht durchgeführt wur<strong>de</strong>n, zeigten die Notwendigkeit zur weiteren<br />

Kontrolle.<br />

Anschliessend wer<strong>de</strong>n die ersten Ergebnisse, die im Labor und auf <strong>de</strong>r Baustelle erreicht wur<strong>de</strong>n,<br />

angegeben, und zwar :<br />

— bei Zementstabilisierung, wobei gezeigt wer<strong>de</strong>n konnte, dass das Verhalten <strong>de</strong>r Mischung<br />

gegenüber Frost zufrie<strong>de</strong>nstellend war, wenn <strong>de</strong>r Zementgehalt höher als 3 % war ; das Verhalten<br />

s einer mit diesem Verfahren hergestellten, 500 m langen Strecke <strong>de</strong>r RN (Nationalstrasse) 751 im<br />

Loiret-Departement ist nach 4 Jahren Betrieb zufrie<strong>de</strong>nstellend ;<br />

— bei Stabilisierung mit granulierter Schlacke, wobei gezeigt wur<strong>de</strong>, dass die Mischungen mit<br />

15 % Schlacke mit einem a grösser als 80 und mit 20 % Schlacke mit einem a gleich 20/40 nach<br />

28 Tagen ziemlich unterschiedliche Druckfestigkeiten aufweisen, dass diese Unterschie<strong>de</strong> jedoch<br />

mit steigen<strong>de</strong>m Alter abnehmen. Dieses Verfahren wur<strong>de</strong> in <strong>de</strong>n Departements Loiret und Eureet-Loir<br />

an <strong>de</strong>r RN (Nationalstrasse) 20 angewen<strong>de</strong>t.<br />

Jedoch traten anlässlich <strong>de</strong>s Einbaues <strong>de</strong>r Mischung unter Verkehr Schwierigkeiten auf, und<br />

zwar aufgrund ihrer Empfindlichkeit gegenüber Wasser, die aber mittels <strong>de</strong>r Vermin<strong>de</strong>rung <strong>de</strong>s<br />

Feinstbestandanteiles verringert wer<strong>de</strong>n konnte.<br />

Bei Verwendung von Bitumen sind auch die Ergebnisse im Labor zufrie<strong>de</strong>nstellend. Es muss<br />

jedoch bemerkt wer<strong>de</strong>n, dass <strong>de</strong>r Bitumenanteil von 3,5 % auf etwa 4 % erhöht wer<strong>de</strong>n muss,<br />

und dass <strong>de</strong>r Mischzeit eine grössere Be<strong>de</strong>utung zukommt.<br />

Die Anwendung auf <strong>de</strong>r RN 826, die kürzlich durchgeführt wur<strong>de</strong>, lässt noch keine Schlussfolgerungen<br />

zu. Trotz<strong>de</strong>m sind die an einem mit einer einfachen Oberflächenschutzschicht versehenen<br />

Bitukies vorgenommenen Proben in einem guten Zustand, und zwar nach 7 Monaten mit<br />

einem Verkehr von 2500 Fahrzeugen bei einem Lkw-Anteil von 15 %.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 82.<br />

209


Geotechnische Untersuchung <strong>de</strong>r Formationen von <strong>Beauce</strong><br />

E. WASCHKOWSKI Geotechnisch können die Formationen von <strong>Beauce</strong> in fünf verschie<strong>de</strong>ne Fazien unterteilt wer<strong>de</strong>n:<br />

— die Verwitterungsschichten infolge von Auflösung, Frostbruch, Solifluktion,<br />

— die grünlichen Tonbö<strong>de</strong>n, hauptsächlich sepiolithisch, sehr plastisch und quellfähig,<br />

— die grünlichen o<strong>de</strong>r bräunlichen kompakten Mergelbö<strong>de</strong>n,<br />

— die heterogenen, weichen, mittelharten o<strong>de</strong>r harten Kalksteine,<br />

— die Auffüllmaterialien <strong>de</strong>r Karsthohlräume — lockere Materialien, die in <strong>de</strong>n Zonen harten<br />

Kalksteins die Kanäle und Hohlräume über<strong>de</strong>cken o<strong>de</strong>r ausfüllen, <strong>de</strong>ren Entstehung <strong>de</strong>n unter<br />

Druck erfolgten Wasserbewegungen und <strong>de</strong>r chemischen und mechanischen Erosion zuzuschreiben<br />

ist.<br />

Infolge <strong>de</strong>r hydraulischen und mechanischen Eigenschaften und <strong>de</strong>r Heterogenität dieser Fazien<br />

entstehen beson<strong>de</strong>re Gründungsprobleme :<br />

— verän<strong>de</strong>rliche Stärke <strong>de</strong>r Verwitterungsschichten,<br />

— Quellerscheinungen bei <strong>de</strong>n grünlichen Tonbö<strong>de</strong>n, und Senkungen bei <strong>de</strong>n Mergelbö<strong>de</strong>n, falls<br />

Wasser vorhan<strong>de</strong>n ist,<br />

— Karsthohlräume ö<strong>de</strong>r unterirdische Steinbrüche bei harten, gerissenen Kalksteinen,<br />

— bei gerissenen unter Wasser stehen<strong>de</strong>n Kalksteinen Wasserbewegungen in <strong>de</strong>n Karstzonen,<br />

wobei <strong>de</strong>r frische Beton ausgewaschen und die Armierungen angegriffen wer<strong>de</strong>n können.<br />

Die Eigenschaften dieser verschiednen Gelän<strong>de</strong>arten müssen quantitativ erfasst wer<strong>de</strong>n, und<br />

zwar hauptsächlich mit Hilfe von an Ort und Stelle durchzuführen<strong>de</strong>n Prüfungen und, entsprechend<br />

<strong>de</strong>r verschie<strong>de</strong>nen Fälle, mit Hilfe eines dynamischen o<strong>de</strong>r statischen Penetrometers,<br />

eines Pressiometers o<strong>de</strong>r eines Me<strong>de</strong>ratec Dilatometers. Laborprüfungen sind für die genannten<br />

Formationen schlecht brauchbar, da sie Heterogenität nicht berücksichtigen und die Ergebnisse<br />

eine hohe Streuung aufweisen. Ausser<strong>de</strong>m ist die Entnahme ungestörter Proben oft unmöglich.<br />

Im Rahmen von Gründungsplanungen wer<strong>de</strong>n folgen<strong>de</strong> zwei Untersuchungssysteme vorgeschlagen:<br />

1. Übliche Bauwerke<br />

— Festlegung <strong>de</strong>r Problemstellung,<br />

— Geomechanische Versuche an Ort und Stelle mit Hilfe <strong>de</strong>s Pressiometers,<br />

— Son<strong>de</strong>rversuche, falls notwendig,<br />

— Gründungsbemessung mit Hilfe statischer Berechnungen ;<br />

2. Son<strong>de</strong>rbauwerke<br />

— Festlegung <strong>de</strong>r Problemstellung,<br />

— Generelle erkundung <strong>de</strong>s Baugrun<strong>de</strong>s und Aufstellung eines Untersuchungsprogrammes,<br />

— Untersuchung <strong>de</strong>s Baugrun<strong>de</strong>s, Festlegung verschie<strong>de</strong>ner möglicher Gründungsformen, Auswahl<br />

<strong>de</strong>r endgültigen Lösung,<br />

— Son<strong>de</strong>runtersuchung für endgültige Gründung.<br />

Bei <strong>de</strong>rartigen Untersuchungen sollten nur diejenigen Hilfsmittel und Verfahren angewen<strong>de</strong>t<br />

wer<strong>de</strong>n, die <strong>de</strong>m vorhan<strong>de</strong>nen Gelän<strong>de</strong> und <strong>de</strong>r Problemstellung angepasst sind. Im Falle heterogener<br />

Formationen ist es ausser<strong>de</strong>m wünschenswert, dass verschie<strong>de</strong>ne Versuchsgeräte und<br />

-verfahren angewandt wer<strong>de</strong>n können, um die Ergebnisse gegenseitig zu kontrollieren und einan<strong>de</strong>r<br />

gegenüberzustellen und um objektive Schlussfolgerungen zu ziehen.<br />

Trotz <strong>de</strong>r vorhan<strong>de</strong>nen Untersuchungshilfsmittel ist <strong>de</strong>r Geotechniker manchmal bei bestimmten<br />

komplexen Problemen überfor<strong>de</strong>rt, und zwar dann, wenn die Lösung beson<strong>de</strong>re experimentelle<br />

Untersuchungen erfor<strong>de</strong>rlich macht, womit die Auswertungskriterien festgelegt und überprüft<br />

wer<strong>de</strong>n könnten.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. IIS.<br />

Der Entwurf von Gründungen auf <strong>Beauce</strong>schem Kalkstein<br />

F. BAGUELIN Im ersten Teil wer<strong>de</strong>n die allgemeinen Grundlagen beim Entwurf von Gründungen und die Untersuchungsverfahren<br />

beschrieben. Insbeson<strong>de</strong>re wer<strong>de</strong>n die bei <strong>de</strong>n Entwurfsarbeiten verfolgten<br />

Ziele behan<strong>de</strong>lt. Anschliessend wird die Tauglichkeit <strong>de</strong>r <strong>de</strong>rzeitigen Untersuchungsverfahren<br />

überprüft und beurteilt.<br />

Im zweiten Teil wird zuerst festgestellt, dass eine Anzahl konkreter Gründungsvorhaben im<br />

Kalksteingebiet von <strong>Beauce</strong> mit Hilfe <strong>de</strong>r üblichen Verfahren untersucht wer<strong>de</strong>n können. Dann<br />

wer<strong>de</strong>n die spezifischen Probleme behan<strong>de</strong>lt, die in bestimmten Fällen im Zusammenhang mit <strong>de</strong>r<br />

<strong>Beauce</strong>schen Formation auftreten. Es han<strong>de</strong>lt sich dabei im wesentlichen um Karstprobleme und<br />

um Probleme, die infolge <strong>de</strong>r sehr heterogenen Kalksteinschichten auftreten und wodurch beson<strong>de</strong>re<br />

Massnahmen bei <strong>de</strong>r Sondierung, <strong>de</strong>n Gründungsverfahren und <strong>de</strong>r Bauausführung erfor<strong>de</strong>rlich<br />

sind.<br />

Schliesslich wer<strong>de</strong>n die bezüglich <strong>de</strong>r Gründungsplanung im <strong>Beauce</strong>schen Kalkstein erfor<strong>de</strong>rlich<br />

gehaltenen Forschungsvorhaben angegeben.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spicial U, juin 1973, p. 142.<br />

Gründungsprobleme an <strong>de</strong>r Brücke Charles-<strong>de</strong>-Gaulle in Blois<br />

E. WASCHKOWSKI Die beim Bau <strong>de</strong>r Brücke Charles-<strong>de</strong>-Gaulle aufgetretenen Probleme können als Son<strong>de</strong>rprobleme<br />

angesehen wer<strong>de</strong>n, die im Zusammenhang mit <strong>de</strong>m vorhan<strong>de</strong>nen Untergrund aus einem unter<br />

Wasser stehen<strong>de</strong>n, karstigen und heterotropen Kalkgestein auftraten.<br />

Tatsächlich konnten die klassischen Verfahren <strong>de</strong>r Tiefgründung wegen <strong>de</strong>r Ungleichförmigkeit<br />

<strong>de</strong>s vorhan<strong>de</strong>nen Kalkgesteins von <strong>Beauce</strong>, die mit <strong>de</strong>r Entstehungsart <strong>de</strong>r vorhan<strong>de</strong>nen Felsformation,<br />

<strong>de</strong>r Auflösungs- und Verwitterungserscheinungen, <strong>de</strong>r Rissbildung und mit <strong>de</strong>n<br />

Wasserbeweguhgen in <strong>de</strong>n Karstzonen verbun<strong>de</strong>n ist, nicht angewen<strong>de</strong>t wer<strong>de</strong>n.<br />

210


Zur Herstellung einer zufrie<strong>de</strong>nstellen<strong>de</strong>n Bauwerksgründung wur<strong>de</strong> daher eine systematische<br />

Verbesserung <strong>de</strong>s Baugrun<strong>de</strong>s mittels Mörtel- und Schlämmeninjektion vorgesehen und durchgeführt.<br />

Die Ergebnisse dieser Injektionen können wie folgt zusammengefasst wer<strong>de</strong>n :<br />

— erhebliche Vermin<strong>de</strong>rung <strong>de</strong>r Gesamtdurchlässigkeit <strong>de</strong>s Baugrun<strong>de</strong>s durch Verstopfung <strong>de</strong>r<br />

Hohlräume und Rinnen in <strong>de</strong>n Karstzonen und dadurch Einstellung <strong>de</strong>r Wasserbewegungen ;<br />

— sehr zufrie<strong>de</strong>nstellen<strong>de</strong> Ausführung von Bohrpfählen mit Bentonit, die eine Mobilmachung<br />

<strong>de</strong>r seitlichen Reibung sicherstellen, wogegen die anfangs angewen<strong>de</strong>ten Pfähle trotz <strong>de</strong>m Rohrmantel<br />

Übervolumen von 100 bis 200 % aufwiesen, ohne jedoch die angestrebten Sicherheitsgarantien<br />

zugewährleisten.<br />

Aufgrund <strong>de</strong>r injizierten Mörtel- und Schlämmenmengen und wenn man annimmt, dass infolge<br />

Wie<strong>de</strong>rhervorquellens und Trocknens Verluste bis zu 40 % auftreten, kann man schätzen, dass<br />

<strong>de</strong>r mit Injektionen ausgefüllte Hohlraumanteil etwa 13 % beträgt. Aufgrund <strong>de</strong>r an <strong>de</strong>r Baustelle<br />

erworbenen Erfahrung kann man sagen, dass die Behandlung von wasserhaltigem karstigem<br />

Kalkgestein mit Injektionen wirksam ist.<br />

Jedoch müssen bei <strong>de</strong>r Anwendung eines <strong>de</strong>rartigen Verfahrens jegliche vorhergehen<strong>de</strong> Erdarbeiten<br />

vermie<strong>de</strong>n und <strong>de</strong>r Einpressdruck sorgfältig eingestellt wer<strong>de</strong>n, um das Wie<strong>de</strong>rhervorquellen<br />

von Material zu vermei<strong>de</strong>n.<br />

Koordinierung und Durchführung <strong>de</strong>r Arbeiten :<br />

— <strong>de</strong>r Auftraggeber war die Stadt von Blois, die Bauarbeiten wur<strong>de</strong>n vom Staat, <strong>de</strong>m Regierungsbezirk<br />

und <strong>de</strong>r Stadt finanziert ;<br />

— die Bauleitung hatte die Direction départementale <strong>de</strong> l'Equipement von Loir-et-Cher inne. Die<br />

Abteilung "Ausführung" und die Arbeitsgruppe "Grossbaustellen" waren mit <strong>de</strong>r Durchführung<br />

<strong>de</strong>r Arbeiten betraut ;<br />

— die Bauarbeiten wur<strong>de</strong>n nach Ausschreibung an die Baufirma Campenon Bernard vergeben ;<br />

die Subunternehmer waren Courbot für die Gründungsarbeiten und Soletanche für die Injektionsarbeiten.<br />

Mit <strong>de</strong>m Bau wur<strong>de</strong> im April 1969 begonnen ; das Bauwerk wur<strong>de</strong> im August 1970 fertiggestellt.<br />

Die Injektionen wur<strong>de</strong>n in <strong>de</strong>r Zeit zwischen Juli 1968 und März 1969 ausgeführt und die Gründungsarbeiten<br />

wur<strong>de</strong>n im Juni 1969 abgeschlossen.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 152.<br />

T)ie Gründung <strong>de</strong>r Kernkraftwerke von Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux<br />

H. DUBOIS Die Kernkraftwerke Saint-Laurent 1 und 2 liegen in einer Schleife <strong>de</strong>r Loire zwischen Blois und<br />

Orleans.<br />

Sie sind auf Schlitzwän<strong>de</strong> gegrün<strong>de</strong>t, die auf eine geringe Gründungsfläche 80 000 t zu übertragen<br />

haben. Der Untergrund besteht aus mergeligem Kalkgestein, das <strong>de</strong>m Kalkgesteinen von <strong>Beauce</strong><br />

ähnlich ist, und aus einer sehr heterogenen Formation, die aus <strong>de</strong>n Dachschichten <strong>de</strong>r tieferen<br />

Eozänfdrmation besteht.<br />

Aufgrund <strong>de</strong>s Betriebes bestimmter Maschinen, insbeson<strong>de</strong>re für die Brennstoffeinführung, ist<br />

eine äusserst genaue vertikale Lage <strong>de</strong>s aufgehen<strong>de</strong>n Bauwerkes erfor<strong>de</strong>rlich.<br />

Die Abweichung von <strong>de</strong>r Vertikalen darf nur 5.10- 4<br />

Radiant betragen, d.h. eine freie Bewegungmöglichkeit<br />

von 50 mm Durchmesser <strong>de</strong>r Achse <strong>de</strong>s oberen Reaktorteiles.<br />

Die seit 8 Jahren am Saint-Laurent 1 und seit 5 Jahren am Saint-Laurent 2 durchgeführten<br />

Beobachtungen ergeben für das Jahr 1971 folgen<strong>de</strong> Setzungen :<br />

Saint-Laurent 1<br />

— Reaktorgefäss 31 mm<br />

— Kernbrennstoffgebäu<strong>de</strong> 10 mm<br />

Saint-Laurent 2<br />

— Reaktorgefäss 55 mm<br />

— Kernbrennstoffgebäu<strong>de</strong> 18 mm<br />

Es wur<strong>de</strong> festgestellt, dass sich die Bauwerke <strong>de</strong>s Saint-Laurent 2 et wa zweimal so tief als die <strong>de</strong>s<br />

Saint-Laurent 1 gesetzt haben.<br />

Die Bewegungen <strong>de</strong>r Achse <strong>de</strong>r zwei Reaktoren betrugen zur gleichen Zeit:<br />

Saint-Laurent 1<br />

— die Achse <strong>de</strong>s Reaktorgefässes verschob sich 7 mm nach Südosten,<br />

— die Achse <strong>de</strong>s Kernbrennstoffgebäu<strong>de</strong>s verschob sich 19 mm nach Westen.<br />

Saint-Laurent 2<br />

— die Achse <strong>de</strong>s Reaktorgefässes verschob sich 16 mm nach Osten<br />

— die Achse <strong>de</strong>s Kernbrennstoffgebäu<strong>de</strong>s verschob sich 49 mm nach Westen<br />

Es scheint, dass diese Bewegungen in einen stabilen Zustand übergehen.<br />

Die ursprünglich vorgesehene Wie<strong>de</strong>ranhebung <strong>de</strong>r Reaktorgefässe ist nicht erfor<strong>de</strong>rlich.<br />

Die Kontrolle <strong>de</strong>r Verschiebungen wird während <strong>de</strong>r gesamten <strong>Le</strong>bensdauer <strong>de</strong>r Kraftwerke<br />

durchgeführt wer<strong>de</strong>n.<br />

Aufgrund <strong>de</strong>r durchgeführten Untersuchungen kann mit Sicherheit angenommen wer<strong>de</strong>n, dass<br />

die Gründung <strong>de</strong>r Reaktorgefässe aus vorgespanntem Beton in Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux keine<br />

Probleme aufwirft.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 172.<br />

211


RESUMENES<br />

La geología <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

J.-M. LORAIN Este primer artículo está redactado como una introducción a las jornadas <strong>de</strong> estudio. Su motivo<br />

esencial es el <strong>de</strong>terminar el lugar en que se hallan actualmente los conocimientos sobre este gran<br />

conjunto que emerge sobre 4.500 km 2<br />

en la región <strong>de</strong>l centro. No se abordan los temas tratados<br />

<strong>de</strong>talladamente en los otros artículos.<br />

Primeramente se trata <strong>de</strong> <strong>de</strong>finir la posición estatigráflca <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. Las fisionomías<br />

lacustres en la parte sudoeste <strong>de</strong> la Cuenca parisina están presentes <strong>de</strong>s<strong>de</strong> el Luteciano hasta al<br />

Burdigaliano, están separados, a veces, por niveles <strong>de</strong> reíerencia, algunas veces superpuestos<br />

directamente los unos sobre los otros ; <strong>de</strong>ben entonces <strong>de</strong>finirse, al lado <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, en<br />

el sentido estricto correspondiente al piso aquitaniano, un conjunto <strong>de</strong> « formaciones <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> »<br />

correspondiendo al conjunto <strong>de</strong> fisionomías lacustres con dominante <strong>de</strong> calizas <strong>de</strong>positadas en<br />

plena era terciaria. Dicho conjunto, <strong>de</strong>finido <strong>de</strong> este modo, se estudia en su extensión horizontal y<br />

vertical, las variaciones <strong>de</strong>l espesor están relacionadas con las <strong>de</strong>formaciones tectónicas anteriores.<br />

La segunda parte trata <strong>de</strong> la fisionomía <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. En primer lugar se pone <strong>de</strong> relieve,<br />

con la ayuda <strong>de</strong> ejemplos, la heterogeneidad horizontal y vertical <strong>de</strong>l macizo <strong>de</strong> caliza. Seguidamente<br />

se estudian las diversas fisionomías y sus variaciones: calizas poco o nada consolidadas,<br />

calizas compactas <strong>de</strong> grano fino, calizas hetereomorfeas, calizas silicosas, sílice polvoriento, piedra<br />

moleña vacuolar, piedra moleña compacta, piedra con brechas, fisionomía <strong>de</strong> base.<br />

Bajo el punto <strong>de</strong> vista hidrogeológico, solo se evoca la hidrogeología <strong>de</strong> superficie : pocos ríos, y<br />

sin importancia, valles relativamente anchos presentando casi siempre niveles turbosos.<br />

Se estudian también algunas características físicas. Los buzamientos son siempre pequeños salvo<br />

en el bor<strong>de</strong> <strong>de</strong> las <strong>de</strong>presiones kársticas y <strong>de</strong> los valles. La fisuración, que es muy importante, se<br />

estudia <strong>de</strong>talladamente en una zona alre<strong>de</strong>dor <strong>de</strong> Blois. Se dan igualmente algunos resultados <strong>de</strong><br />

análisis químicos.<br />

En él último capítulo se examinan los diferentes métodos <strong>de</strong> estudios y medios <strong>de</strong> reconocimiento<br />

<strong>de</strong> dichas formaciones que conciernen los problemas <strong>de</strong> ingeniería civil.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. el Ch., spécial U, juin 1973, p. 14.<br />

La alteración periglacial <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

M. GIGOUT La parte superior <strong>de</strong> las calizas <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> se altera a menudo sobre una profundidad <strong>de</strong> algunos<br />

metros : es el«tuf » <strong>de</strong> los <strong>Beauce</strong>rons ; roca poco coherente y bastante tierna. La alteración se ha<br />

producido en las condiciones periglaciales. Las rocas, calizas diversas y piedras moleñas, han sido<br />

facturados por la helada dislocados en bloques, piedras y polvo. Sobre las vertientes, también<br />

suaves, y en los huecos la acumulación <strong>de</strong> estos elementos crioclásticos se ha hecho por chorreo<br />

(brechas) o por <strong>de</strong>slizamiento pastoso (coluvio). Estos últimos, obtenidos a partir <strong>de</strong> calizas tiernas<br />

y margosas, varían <strong>de</strong>s<strong>de</strong> el conglomerado <strong>de</strong> matriz abundante a la caliza tierna granulosa. La<br />

alteración es esencialmente wurmiana, y sigue <strong>de</strong> cerca la topografía actual. Se la conoce también<br />

<strong>de</strong> edad risiana bajo los antiguos aluviones <strong>de</strong> la gran terraza <strong>de</strong>l Loire. ,<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 54.<br />

Hidrogeología <strong>de</strong> las formaciones lacustres en <strong>Beauce</strong> y Sologne<br />

N. DESPREZ Tras un primer esbozo establecido en 1964, el BRGM (Bureau <strong>de</strong> Recherches Géologiques et Miniéres),<br />

ha procedido <strong>de</strong> 1965 a 1968, a un inventario sistemático sobre el terreno, <strong>de</strong> los puntos <strong>de</strong><br />

agua <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. Dicho estudio ha permitido empadronar cerca <strong>de</strong> 7000 puntos y seguir las variaciones<br />

<strong>de</strong> la capa sobre un alre<strong>de</strong>dor <strong>de</strong> 200 pozos. El período <strong>de</strong> estudio ha correspondido a una<br />

época <strong>de</strong> aguas altas.<br />

La litología <strong>de</strong>l <strong>de</strong>pósito <strong>de</strong> agua es heterogénea, lo cual conduce localmente a un tapiado <strong>de</strong> este<br />

último.<br />

La superficie piezométrica al norte <strong>de</strong>l Loire hace aparecer una serie <strong>de</strong> puntos altos que <strong>de</strong>fine<br />

el límite <strong>de</strong> separación <strong>de</strong> las aguas subterráneas Loire-Sena, correspondiendo sensiblemente a la<br />

linea <strong>de</strong> separación <strong>de</strong> la superficie.<br />

En lo que respecta a la cuenca <strong>de</strong>l Loire, la capa que se halla libre se dirige noroeste-sudoeste con<br />

pendiente floja <strong>de</strong> 0,6 a 1,2 %, el nivel principal <strong>de</strong> base está constituido por el Loire. Sin embargo,<br />

localmente, la superficie esta influenciada por ejes <strong>de</strong> drenaje correspondientes a ejes superficiales<br />

en el nivel <strong>de</strong> los ríos permanentes, o bien a ejes subterráneos en el nivel <strong>de</strong> los ríos fósiles o bien<br />

a ejes kársticos.<br />

En la cuenca <strong>de</strong>l Sena, la capa se dirige <strong>de</strong>l sudoeste al noroeste y está libre o cautiva, según los<br />

puntos.<br />

En el valle <strong>de</strong> Orléans, río arriba <strong>de</strong> Orléans, la capa está a un nivel inferior al <strong>de</strong>l Loire, mientras<br />

que el nivel se halla superior río abajo.<br />

Bajo la Sologne, la capa está cautiva bajo las formaciones <strong>de</strong>l Burdigaliano las direcciones <strong>de</strong> la<br />

corriente son un abanico a partir <strong>de</strong>l centro <strong>de</strong> la Sologne y ello a causa <strong>de</strong>l cambio <strong>de</strong> dirección<br />

<strong>de</strong>l Loire en Orléans.<br />

212<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 60.


Principios <strong>de</strong> estudio <strong>de</strong> la red kárstica <strong>de</strong>l bosque <strong>de</strong> Orléans<br />

J.-M. LORAIN Con ocasión <strong>de</strong> los estudios para la construcción <strong>de</strong> la vía <strong>de</strong>l aerotrén y <strong>de</strong> la autopista A 10, el<br />

Laboratorio <strong>de</strong> Blois se ha preocupado <strong>de</strong> los fenómenos kársticos que afectan la masa <strong>de</strong> la caliza<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> al norte <strong>de</strong> Orleans (Loiret). Tras una ojeada <strong>de</strong> la estructura geológica, <strong>de</strong> la zona<br />

estudiada, se expone el método utilizado y los resultados obtenidos.<br />

El método consiste en lo siguiente :<br />

— un estudio <strong>de</strong>l mapa topográfico al 1/25.000 que permite situar los indicios característicos,<br />

— una visita sobre el terreno <strong>de</strong> todos los puntos indicados, lo cual ha permitido i<strong>de</strong>ntificarlos,<br />

a<strong>de</strong>más <strong>de</strong> hacer nuevas observaciones.<br />

Esta campaña <strong>de</strong> reconocimiento ha registrado 254 <strong>de</strong>presiones kársticas repartidas en tres tipos :<br />

abismos caracterizados (15 %), <strong>de</strong>presiones <strong>de</strong> fondo plano y húmedo (28 %), valles <strong>de</strong> fondo seco<br />

(56 %).<br />

La distribución <strong>de</strong> dichas <strong>de</strong>presiones ha permitido un diseño <strong>de</strong> la red kárstica.<br />

Este tipo <strong>de</strong> estudio, basado únicamente sobre observaciones en el terreno, <strong>de</strong> poco coste, permite<br />

situar con precisión las zonas <strong>de</strong> abismos trazando las re<strong>de</strong>s kársticas, preveer las zonas difíciles<br />

que necesitan un cambio <strong>de</strong> trazado o un estudio específico.<br />

Los áridos<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 68.<br />

D. ANGOT La ponencia sobre los áridos es un diseño <strong>de</strong> la utilización actual <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> para las<br />

J.-H. CHEZEAUD necesida<strong>de</strong>s <strong>de</strong> carreteras.<br />

J. PITOT Un resumen <strong>de</strong> los yacimientos explotados y <strong>de</strong> las canteras en actividad o no, permite comprobar<br />

una actividad reducida solo en las zonas en las cuales la caliza aparece y solo en los valles en que<br />

los frentes son aparentes.<br />

Se dan algunas características geotécnicas :<br />

resistencia a la compresión, coeficientes Deval y Los Angeles, ensayos <strong>de</strong> forma y <strong>de</strong> helada. Pero<br />

el número <strong>de</strong> dichos ensayos queda limitado puesto que el empleo en la carreteras <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong><br />

<strong>Beauce</strong> se reduce <strong>de</strong>s<strong>de</strong> hace unos años a las carreteras secundarias para las cuales los estudios<br />

son esporádicos. No obstante, con el aumento <strong>de</strong> la <strong>de</strong>manda <strong>de</strong> materiales, se han realizado<br />

instalaciones mo<strong>de</strong>rnas.<br />

Se <strong>de</strong>scriben dos <strong>de</strong> dichas instalaciones <strong>de</strong> machacaqueo y cribado :<br />

— la una permite el lavado <strong>de</strong> la fracción 0/250 <strong>de</strong>l material bruto y produce áridos 0/6,3-6,3/14 y<br />

14/20 clasificados por vía húmeda;<br />

— la otra lava la totalidad <strong>de</strong> estos productos saliendo <strong>de</strong>l machacador primario, y dispone <strong>de</strong> un<br />

sistema <strong>de</strong> clasificación <strong>de</strong> los áridos por vía seca o por vía húmeda según las necesida<strong>de</strong>s <strong>de</strong> quienes<br />

lo utilizan.<br />

Otra actividad es la producción <strong>de</strong> arena filerizada partiendo <strong>de</strong> materiales <strong>de</strong> calizas, la cual se<br />

<strong>de</strong>scribe igualmente, <strong>de</strong>mostrando la importancia <strong>de</strong> la calidad y <strong>de</strong> la concepción <strong>de</strong>l material.<br />

Han sido efectuadas comprobaciones sobre una capa <strong>de</strong> base con caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> realizada en<br />

1926 y expuesta en 1972. Todo ello <strong>de</strong>muestra la necesidad <strong>de</strong> continuar las comprobaciones.<br />

A continuación, se presentan los primeros resultados obtenidos en laboratorio y en las obras<br />

<strong>de</strong>spués <strong>de</strong>l tratamiento :<br />

— con cemento que ha permitido poner <strong>de</strong> relieve que la resistencia a la helada <strong>de</strong> la mezcla<br />

parecía satisfactoria cuando el contenido <strong>de</strong> cemento era superior a 3 % ; una aplicación <strong>de</strong> 500<br />

metros hecha en 1968 sobre la carretera nacional 751 en el Loiret presenta a los 4 años <strong>de</strong> edad, un<br />

comportamiento satisfactorio ;<br />

— con escoria granulada, enseña que las mezclas con 15 % <strong>de</strong> escoria a superior a 80, y con 20 %<br />

<strong>de</strong> escoria a = 20/40 presentan a los 28 días, unas resistencias a la compresión bastante diferentes,<br />

pero las <strong>de</strong>sigualda<strong>de</strong>s disminuyen a medida que envejecen. Esta técnica ha sido utilizada en las<br />

regiones <strong>de</strong>l Loiret y <strong>de</strong>l Eure-et-Loir, sobre la carretera nacional 20.<br />

Sin embargo se han hallado dificulta<strong>de</strong>s en el momento <strong>de</strong> la puesta por obra <strong>de</strong> la mezcla bajo<br />

circulación, a causa <strong>de</strong> la sensibilidad <strong>de</strong>l agua. Esta sensibilidad ha podido disminuirse reduciendo<br />

el porcentaje <strong>de</strong> elementos finos<br />

Dichos resultados <strong>de</strong> laboratorio son muy satisfactorios igualmente con betún. Debe tenerse en<br />

cuenta, sin embargo, que la dosificación <strong>de</strong>l betún <strong>de</strong>be ser llevada <strong>de</strong> 3,5 a cerca <strong>de</strong> 4 y que el<br />

tiempo <strong>de</strong> mezcla es más importante.<br />

La aplicación sobre la carretera nacional 826 es <strong>de</strong>masiado reciente para sacar conclusiones. De<br />

todos modos las extracciones efectuadas en una grava betún protegida por una simple capa <strong>de</strong><br />

pintura superficial muestran muy buenas condiciones tras 7 meses <strong>de</strong> tráfico, <strong>de</strong> 2500 vehículos<br />

<strong>de</strong> los cuales un 15 % son cargas pesadas.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 82.<br />

Estudio geotécnico <strong>de</strong> las formaciones <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

E. WASCHKOWSKI Bajo el punto <strong>de</strong> vista geotécnico, las formaetatíés <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, presentan cinco fisionomías bien<br />

distintas : M<br />

— las capas <strong>de</strong> alteración resultando <strong>de</strong> disolución, fraccionamiento <strong>de</strong>bido al hielo, solifluxión;<br />

— las arcillas verdosas sobre todo sepioliticas, muy plásticas y expansivas ;<br />

— las margas verdosas o beige compactas ;<br />

— las calizas tiernas, medio duras o duras, heterogéneas ;<br />

— los rellenos kásticos, materiales movedizos que, en las zonas <strong>de</strong> caliza dura, tapizan o llenan los<br />

canales y las cavida<strong>de</strong>s <strong>de</strong>bidos a circulaciones <strong>de</strong> agua bajo presión, con erosión química y<br />

mecánica.<br />

213


Cada una <strong>de</strong> estas fisionomías conduce, por sus características mecánicas e hidráulicas, y por su<br />

heterogeneidad a problemas particulares <strong>de</strong> cimentación :<br />

— variación <strong>de</strong> los espesores <strong>de</strong> alteración ;<br />

— hinchazón <strong>de</strong> las arcillas verdosas, o <strong>de</strong>compresión <strong>de</strong> las margas en presencia <strong>de</strong>l agua';<br />

— cavida<strong>de</strong>s <strong>de</strong> origen kárstico o canteras subterráneas en las calizas duras usuradas ;<br />

— circulación <strong>de</strong> agua kárstica en las calizas Asuradas sumergidas pudiendo <strong>de</strong>slavar el hormigón<br />

fresco y atacar los hierros.<br />

La medición <strong>de</strong> las características <strong>de</strong> estos diferentes terrenos <strong>de</strong>be ser efectuada principalmente<br />

por medio <strong>de</strong> ensayos en el lugar, y, según el problema planteado, con un penetrometro dinámico o<br />

estático, un presiométro o un dilatometro Me<strong>de</strong>ratec.<br />

Para formaciones <strong>de</strong> esta índole, los ensayos <strong>de</strong> laboratorio están mal adaptados puesto- que no<br />

integran la heterogeneidad, y, los resultados son muy diseminados. A<strong>de</strong>más, la extracción <strong>de</strong><br />

muestras intactas es casi siempre imposible.<br />

En el ámbito <strong>de</strong> los estudios <strong>de</strong> cimentación, se proponen dos esquemas que se refieren a :<br />

1. las obras corrientes<br />

— <strong>de</strong>finición <strong>de</strong>l problema ;<br />

— ensayos geomecánicos en el lugar con el presiométro ;<br />

— ensayos particulares en caso <strong>de</strong> necesidad ;<br />

— cálculo <strong>de</strong> los cimientos por el método presiométrico.<br />

2. las obras particulares<br />

— <strong>de</strong>finición <strong>de</strong>l problema ;<br />

— reconocimiento previo <strong>de</strong>l lugar y elaboración <strong>de</strong>l programa <strong>de</strong> estudio ;<br />

— reconocimiento preliminar <strong>de</strong>l terreno <strong>de</strong> cimentación permitiendo <strong>de</strong>finir diferentes soluciones<br />

<strong>de</strong> cimentación posibles y efectuar una elección ;<br />

— reconocimiento específico adaptado al tipo <strong>de</strong> cimentación retenido.<br />

Es necesario precisar que tales estudios <strong>de</strong>ben utilizar medios y métodos adaptados al terreno<br />

encontrado y al problema planteado. A<strong>de</strong>más, en las formaciones heterogéneas es preferible po<strong>de</strong>r<br />

utilizar medios y métodos <strong>de</strong> ensayos diferentes, con el fin <strong>de</strong> proce<strong>de</strong>r a aproximaciones o a<br />

confrontaciones <strong>de</strong> parámetros y concluir objetivamente.<br />

De todas maneras, el geotécnico se halla <strong>de</strong>sarmado muchas veces a pesar <strong>de</strong> los medios y estudios<br />

disponibles, ante la complejidad <strong>de</strong> ciertos problemas cuya solución necesita estudios particulares<br />

experimentales que permitan precisar o comprobar los criterios <strong>de</strong> interpretación.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 115.<br />

Concepción <strong>de</strong> los cimientos en la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />

F. BAGUELIN Exponénse en una primera parte los principios generales <strong>de</strong> concepción <strong>de</strong> los cimientos y los<br />

métodos <strong>de</strong> estudio. Indícanse en particular, los objetivos perseguidos cuando se hace un proyecto<br />

<strong>de</strong> cimentación.<br />

Se examina y discute la vali<strong>de</strong>z <strong>de</strong> los diversos métodos <strong>de</strong> estudio actuales.<br />

Tras haber mencionado que buen número <strong>de</strong> casos concretos <strong>de</strong> cimentaciones situadas en la<br />

región <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> son susceptibles <strong>de</strong> ser tratadas según los métodos generales <strong>de</strong><br />

estudio, se aborda en una segunda parte los problemas específicos, relacionados con la formación<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> en ciertos casos. Trátase esencialmente <strong>de</strong> los problemas planteados por los karsts,<br />

luego <strong>de</strong> los problemas relacionados con los horizontes « calcáreos », muy heterogéneos, que interesan<br />

el reconocimiento, el modo en que trabajan los cimientos, la ejecución.<br />

Para concluir, se indican las direcciones <strong>de</strong> investigación sobre la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> que se <strong>de</strong>sean<br />

en lo concerniente a los proyectos <strong>de</strong> cimentaciones.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 142.<br />

Los problemas <strong>de</strong> cimentación <strong>de</strong>l puente Charles-<strong>de</strong>-G-aulle en Blois<br />

E. WASCHKOWSKI La construcción <strong>de</strong>l puente Charles-<strong>de</strong>-Gaulle ha planteado problemas <strong>de</strong> cimentación que pue<strong>de</strong>n<br />

ser consi<strong>de</strong>rados como específicos <strong>de</strong> los macizos <strong>de</strong> caliza, heterótropos, kársticos y sumergidos.<br />

En efecto, la heterotropía <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> unida al modo <strong>de</strong> formación <strong>de</strong> la roca, a los<br />

fenómenos <strong>de</strong> <strong>de</strong>scomposición y <strong>de</strong> alteración, a la fjracturación, así como las circulaciones <strong>de</strong> agua<br />

<strong>de</strong> régimen kárstico, han hecho fracasar los métodos clásicos <strong>de</strong> ejecución <strong>de</strong> cimentaciones profundas.<br />

A fin <strong>de</strong> que se cimienten las obras <strong>de</strong> manera satisfactoria se ha examinado y efectuado un tratamiento<br />

sistemático <strong>de</strong> los macizos <strong>de</strong> cimentación por medio <strong>de</strong> inyección <strong>de</strong> mortero y pasta<br />

<strong>de</strong> cemento.<br />

Los resultados <strong>de</strong> dichas inyecciones se resumen como sigue :<br />

— disminución muy importante <strong>de</strong> la permeabilidad en gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>l macizo, mediante colmatación<br />

<strong>de</strong> las cavida<strong>de</strong>s y canales kársticos resultando <strong>de</strong> ello la supresión <strong>de</strong> las circulaciones <strong>de</strong> agua;<br />

— ejecución muy satisfactoria <strong>de</strong> las estacas horadadas con bentonita que permiten una mobilización<br />

<strong>de</strong>l roce lateral, cuando inicialmente las estacas aunque enfundadas presentaban exceso<br />

<strong>de</strong> volúmenes <strong>de</strong> 100 a 200 % y no dan todas las garantías esperadas.<br />

Según las cantida<strong>de</strong>s <strong>de</strong> morteros y pastas inyectados y haciendo la hipótesis <strong>de</strong> que las pérdidas<br />

por resurgimiento y escurrido pue<strong>de</strong>n alcanzar 40 %, se pue<strong>de</strong> estimar que el porcentage <strong>de</strong> vacío<br />

llenado por las inyecciones es <strong>de</strong>l or<strong>de</strong>n <strong>de</strong>l 13 %.<br />

La experiencia adquirida en las obras, nos permite afirmar la dicacidad <strong>de</strong>l tratamiento por<br />

inyección <strong>de</strong> macizo <strong>de</strong> caliza kárstica acuífera.<br />

No obstante, cuando se preten<strong>de</strong>n hacer tales tratamientos, <strong>de</strong>be evitarse toda explanación<br />

previa y adaptar las presiones <strong>de</strong> inyección con el fin <strong>de</strong> evitar los resurgimientos.<br />

Coordinación y realización <strong>de</strong> las obras<br />

— el promotor era la ciudad <strong>de</strong> Blois y el coste <strong>de</strong> la operación estaba repartido entre el Estado, el<br />

<strong>de</strong>partamento y la ciudad.<br />

214


— el autor <strong>de</strong>l proyecto era la dirección <strong>de</strong>partamental <strong>de</strong>l <strong>de</strong> Loir-et-Cher. El distrito Operacional<br />

y la subdivisión Grands Travaux han sido encargados <strong>de</strong> la realización,<br />

— las obras han sido confiadas, tras certamen, a la empresa Campenon Bernard, empresas subcontratistas<br />

Courbot para la cimentación y Solétanehe para las inyecciones.<br />

La construcción <strong>de</strong> la obra empezada en abril 1969, ha sido terminada en agosto 1970. Las inyecciones<br />

han sido efectuadas entre julio 1968 y marzo 1969 y la cimentación ha podido rematarse<br />

en junio 1969.<br />

<strong>Le</strong> caleaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 152.<br />

Los cimientos <strong>de</strong> las centrales nucleares <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux<br />

H. DUBOIS Las centrales nucleares <strong>de</strong> Saint-Laurent 1 y Saint-Laurent 2 están implantadas en una curva<br />

<strong>de</strong>l Loire entre Blois y Orléans.<br />

Están cimentadas sobre muros mol<strong>de</strong>ados que <strong>de</strong>ben transmitir una carga <strong>de</strong> 80 000 t sobre un<br />

tramo <strong>de</strong> terreno <strong>de</strong> poca superficie, que compren<strong>de</strong> las margas calcáreas parientes <strong>de</strong> las calizas<br />

<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, y el techo <strong>de</strong>l Eocène inferior, formación muy heterogénea.<br />

El funcionamiento <strong>de</strong> ciertos materiales cuya máquina <strong>de</strong> carga <strong>de</strong>l combustible, necesita e impone<br />

una verticalidad casi perfecta <strong>de</strong> la obra.<br />

La falta <strong>de</strong> dicha verticalidad tolerada para las obras es únicamente <strong>de</strong> 5.10- 4<br />

radiantes, o sea un<br />

movimiento <strong>de</strong>l eje <strong>de</strong> la pila en su cumbre en un círculo <strong>de</strong> 50 mm <strong>de</strong> diámetro.<br />

Las observaciones efectuadas <strong>de</strong>s<strong>de</strong> hace 8 años en Saint-Laurent 1 y <strong>de</strong>s<strong>de</strong> hace 5 años en Saint-<br />

Laurent 2, indican que los asentamientos a fines <strong>de</strong> 1971 son los siguientes :<br />

Saint-Laurent 1<br />

•—• cajón 31 mm<br />

— edificio <strong>de</strong>l combustible irradiado (BCI). BCI : Bâtiments du Combustible Irradié (en francés),<br />

10 mm<br />

Saint-Laurent 2<br />

— cajón 55 mm<br />

— edificio <strong>de</strong>l combustible irradiado (BCI) 18 mm.<br />

Se comprueba que las obras <strong>de</strong> Saint-Laurent 2 se han hundido aproximadamente dos veces más<br />

que las <strong>de</strong> Saint-Laurent 1.<br />

Los movimientos <strong>de</strong> los ejes <strong>de</strong> las dos pilas son, en la misma fecha anteriormente citada, los<br />

siguientes :<br />

Saint-Laurent 2<br />

— el eje <strong>de</strong>l cajón se ha <strong>de</strong>splazado <strong>de</strong> 7 mm hacia el sudoeste<br />

— el eje <strong>de</strong>l BCI se ha <strong>de</strong>splazado <strong>de</strong> 19 mm hacia el oeste.<br />

Saint-Laurent 2<br />

— el eje <strong>de</strong>l cajón se ha <strong>de</strong>splazado <strong>de</strong> 16 mm hacia el este,<br />

— el eje <strong>de</strong>l BCI se ha <strong>de</strong>splazado <strong>de</strong> 49 mm hacia el oeste.<br />

Actualmente el movimiento <strong>de</strong> los 2 pilas va hacia la estabilización, según parece ser.<br />

La operación prevista, <strong>de</strong> una eventual sobreelevación <strong>de</strong> los cajones no se impone.<br />

El control <strong>de</strong> los <strong>de</strong>splazamientos continuará efectuándose durante toda la vida <strong>de</strong> la Central.<br />

En el estado actual <strong>de</strong> las observaciones, se pue<strong>de</strong> pensar razonablemente que las cimientos <strong>de</strong> los<br />

cajones <strong>de</strong> hormigón pretensado <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux, no planteará ningún problema.<br />

<strong>Le</strong> caleaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 172.<br />

215


PE3Í0ME<br />

reOJIOTHH H3BeCTHHKOBbIX IIOpOrl, npOBHHHHII Boc<br />

J.-M. LORAIN 3ia nepBaH eraTbH cnyjKHT BBejieHHeM K MaTepnaJiaM, npejiCTaBjieHHbiM Ha CHMno3HyM.<br />

Ee ocHOBHan uejib — noflMTOWHTb HaHHbie HccJienoBaHHft STOH noBepxHOCTHOH ijop-<br />

MauHH, KOTopaH npocTHpaeTCH Ha 4 500 KM B nempajibHOM pattoHe CTpaHbi; Bonpocbi,<br />

HCTajibHo HayqeHHbie B Hpyrax cTaTbHx, 3jiecb He 3aTparHBaiOTCH.<br />

B nepBofi nacra cgejiaHa cnepBa nonbiTKa onpeaejiHTb crpaTHrpadwiecKoe nonoHteHHe<br />

H3BecTHHKa npoBHHiiHH Boc. B K>ro-3ananHOH nacra napnjKCKoro ôacceitaia 03epHbie<br />

(baunn BCTpeqaioTCH OT jiioTeTCKoro npyca JJO ôypjiHrajibCKoro; HHor^a OHH pa3nejieHM<br />

OTJiHHHTejibHbiMH ropH30HTaMH, a nopoft npflMO HanjiaeroBaHbi o«Ha Ha npyryio; STO<br />

npHBOHHT K TOMy, HTO KpoMe H3BecTHHKa Boc B y3K0M CMHCJie cjioBa, cooTBeTCTByiornero<br />

aKBHTaHCKOMy npycy, onpeflejmiOT coBOKynHocTb « opManHH npoBHHHHH Boc »,<br />

KOTopwe cooTBeTCByioT coBOKynHocTH 03epHbix djaqHli c npeo6jianaHHeM H3BecTHHKa,<br />

OTJIOJKHBHIHXCH B cepejiHHe TpeTbHiHoro nepHORa. OnpeneJieHHwe TaKHM o6pa30M<br />

BbiBCTpcnbie H3BCCTHHKH iipoiiiiiii(ini Boc<br />

(bopMaUHH HCCJieHyiOTCH B rOpH30HTajIbHOM ft BepTHKajIbHOM npOCTHpaHHHJ H3MeHeHHH<br />

MomHOCTH cBH3aHbi c npeflmencTByroiiniMH TeKTOHHMecKHMH a;e$opMauHHMH.<br />

Bo BTopoft nacra paccMaTpuBaiOTCH H3BecTHHK0Bbie (baunn Boc. Ha npHMepax BHHBjieHa<br />

Heoa,HoponHocTb B ropnsonTajibHOM H BepraKajibHOM HanpaBJieHHHX H3BecTHH-<br />

KOBoro MaccHBa. 3aTeM aaHbi xapaKTepncTHKH pa3JiHHHbix jaunit H HX H3MeHeHHH :<br />

MajIO-HJIH HeynjIOTHeHHblX H3BeCTHHKOBbIX nOpOA, njIOTHblX MejIK03epHHCTHX H3BeC-<br />

THHKOB, reTepOMOp(|)HbIX H3BeCTHHK0B, OKpeMHeJIblX H3BeCTHHK0B, HeCBH3H0H KpeM-<br />

HHCTOH nOpOJTH, H3BeCTHK0B0r0 CTpOHTejIbHOrO KaMHH H03HpeBaT0ft HJIH nJIOTHOft<br />

CTpyKTypw, SpeKieBHjiHoro KSMHH, OCHOBHOH HHHCTbIX TOp-<br />

H30HTOB.<br />

Li3yneHbi HeKOTopwe (j>H3H4CCKHe noKa3aTe srax djopMauHH. naneHHe njiacTOB<br />

Bceraa HeGojibiuoe, sa HCKJiioneHHeM MecT, rpaHHHaruHX c KapcrOBbiMH npoBajiaMH<br />

HJIH c HOJiHHaMH. TepiHHHOBaTOCTb — cHJibHO pa3BHTan — nonpoÔHO H3yneHa JÏJIH<br />

ojmoro paftoHa Bonpyr rop. Bjiya. E[pHBe«eHbi TaKHîe HeKOTopbie pe3yjibTaTbi XH-<br />

MHHeCKHX aHajIH30B.<br />

B nocnenHeH rjiaBe nan o63op pa3jiHqHbix MeTOjroB HccjiejroBaHHH H pa3Beu,KH STHX<br />

(JtOpMaUHH C TOHKH 3peHHH rpaJKJTaHCKOrO CTpOHTejIbCTBa.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Beau.ce, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 14.<br />

M. GIGOUT BepxHHH naerb H3BecTHHKOBbix njiacTOB Boc naero BbiBeTpejia Ha HecKOJihKO MeTpoB<br />

I-JiyÔHHM, ÎKHTeJIH npOBHHUHH BOC Ha3bIBaH)T 3Ty MajIOCBH3HyH), HOBOJIbHO MHrKyro<br />

nopony — Tydx)M. BbmeTpHBaHHe npoH3omjio B npeHJieHHKOBbix ycjioBHHX. Pa3JiHi-<br />

Horo po«a H3BecTHHKOBbie nopoHH pacTpecKajiHCb noji B03neHCTBHeM Mopo3a, pacnajiHCb<br />

Ha ÔJIOKH, OÔJIOMKH, pacnbniHjiHCb. Ha CKJioHax, «aate nonorax, H BO Bna-<br />

AHHaX CKOnjieHHH 3THX Mep3JI0TH006jI0M0HHbIX OTJIOHîeHHH 06pa30BajIHCb HJIH H3H0caMH<br />

(ôpeKiHH), HJIH cKOJibîKeHHeM TOHKoaHcnepcHbix Macc (KOJiJiyBHii). nocjiesHHe,<br />

06pa30BaBUIHeCH H3 MHrKHX HJIH MeprejIHCTbIX H3BeCTHHK0B, BCTpeiaiOTCH B BHHe<br />

KOHrJioiwepaTOB c OÔHJIHCM neJiHTOMopd}Hoft MaccH HJIH eme B BHj;e MflrKHX, 3epHHCTHX<br />

H3BecTHHKOBbix OTJio?KeHHH. BbiBeTpejibie nopojibi B OCHOBHOM npHypoMeHW K BK)pM-<br />

CKOMy npycy, Majio orannaioineMycH OT coBpeMeHHoro pejibecha. H3BecrHbi TaioKe<br />

BbiBeTpejibie nopoHM pnccKoro npyca, non npeBHHM ajuiiOBHeM ôojibuioro ype3a peKH<br />

Jlyapw.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 54.<br />

rHHporeojiorHH 03epm.ix OTjiosi;eHiiii B npoBHHiuisix Eoc u COJIOHI»<br />

N. DESPRËZ LTocjie nepBoit opieHTHpoBOTOott paGora, BbinojraeHHOH B 1964 ro^y, Biopo reojiorHHecKott<br />

pa3BeHKH BPÎKM (BRGM) c 1965 r. no 1968 r. cncTeMaTHiecKH H3yqHJio<br />

GajiaHC HCTOÏHHKOB BOaOCHaCîKeHHH npOBHHIIHH BOC 3T0 HCCJieHOBaHHe nO3B0JIHJIO<br />

cocTaBHTb KaTajior Ha 7 000 BOJTOCCOPHWX ToieK H npocjie^HTb 3a H3MeHeHHeM ypoBHH<br />

BÔflOHocHoro ropH30HTa B OKOJIO 200 CKBaîKHHax. HccJiejiOBaHHe 6HJIO npnypoHeHO<br />

K nepHojiy CTOHHHH BHCOKHX BOH.<br />

216


BMemaiomae noposbi BO^OHOCHoro ropH30HTa HeojnTOpojiHbi, HTO npHBOHHT K ero<br />

MecTHOMy jipo6jieHHio.<br />

Ha ceeepe OT p. Jlyapw nbe30MeTpH*iecKHH ropH30HT no3BOJiaeT BWHBHTB pnp, BMCOKHX<br />

ToneK CTOHHH noH3eMHbix BOfl, KOTopbitt pa3rpaHHHHBaeT noH3eMHwii Bojtopa3jieji<br />

jviemay p. Jlyapofi H p. CeHoft, H BnojiHe cooTBeTCTByeT Boji;opa3jTejiy Ha noBepxHOCTH.<br />

B ôacceitee p. Jlyapbi BO^OHOCHBIH cjioft, 6e3HanopHHH, TeneT c ceBepo-3anajia Ha<br />

ioro-BocTOK c HeôojibiuHM yKjioHOM B 0,6-1,2 % npn HajiHHHH ocHOBHoro, 6a30Boro<br />

ropn30HTa, o6pa30BaHHoro p. Jlyapott. npn STOM 3epKajio rpyHTOBbix BO« MecraMH<br />

3âBHCHT OT HajIHHHH JipeHaîKHblX nyTeft HJIbTpaUHH, KOTOpbie COOTBeTCTByiOT HJIH<br />

nyTHM (hHJibTpauHH noBepxHOCTHbiM, Hâ ypoBHe nocTOHHHbix BOHOTOKOB, HJIH HanpaBjieHHHM<br />

noR3eMHwx TeneHHft Ha ypoBHe OKaMeHejibix BOJTOTOKOB, HJIH eine KapcTOBHM<br />

o6pa30aHHHM.<br />

B Sacceitee p. GeHH noff3eMHwe BOJUJ TenyT c K>ro-3anaHa Ha ceBepo-BOCTOK; BOHOC-<br />

6opHMii cjioii MecTaMH HanopHbift, MecTaMH — 6e3HanopHbift.<br />

B opjieaHCKOH jioJiHHe, BBepx no TeieHHio OT r. OpjieaHa, BojioHocHbiH ropH30HT Haxo-<br />

HHTCH Ha OTMeTKe HHJKe p. Jlyapbi, Tor^a K&K BHH3 no TeneHHio 3Ta OTMeTKa Bbiuie<br />

ypoBHH peKH.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Beauee, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 60.<br />

TI]IHUIIHIII.I Hccne^oBaHBH KapcTOBott CIICTPIVIH B paiionc opneaHCKoro Jieca<br />

J.-M. LORAIN B CBH3H co cTpoHTejibCTBOM JIHHHH noe3jra Ha B03jiyuiH0H nojiymKe H aBTOMarHCTpajiH<br />

A. 10 BeaoMCTBeHHan JlaôopaTopHH r. Bjiya HccjiejroBajia napcTOBbie o6pa30BaHHH B<br />

H3secTHHKOBHX nopoji,ax npoBHHiiHH Boc, Ha ceBepe OT r. OpjieaHa (B HenapTaivieHTe<br />

Jlyape). LTocne KpaTKOro H3Jio}«eHHH jjaHHbix reojiorHHecKOft cTpyKTypw HccJiejTO-<br />

BaHHOtt 30HH onncaH MCTOH HccjieHOBaHHH H npHBejieHH nojiyqeHHwe pe3yjibTaTbi.<br />

MeTOH paôoTbi 3aKJiK>iaJicH :<br />

— B HccJieAOBaHHH TonorpadjtHHecKOH nap MacurraôoM B 1/25 000, HTO no3BOJiHJio<br />

BHHBHTb xaparcrepHbie npH3HaKH,<br />

B H3yieHHH B nOJleBblX yCJIOBHHX BCeX BblHBJieHHHX TO^eK, HTO n03B0JIHJI0 HX He<br />

TOJibKO pacno3HaTb, HO H cuejiaTb HOBbie HaôjnoneHHH.<br />

B paMKax 3THX pa3BeaoHHbix paôoT ôbiJia cocraBJieHa onncb 254 KapcTOBbix Bnajura,<br />

KOTopue pa3flejiHK)TCH Ha Tpn rana : npoBajibHbie KOJIOJTUH (15 %), BnaftHHbi c njio-<br />

CKHM H BJia>KHbIM JTHOM (28 %), CyXOHOJIM (56 %).<br />

PacnpeflejieHHe 3THX Bna«HH no3BOJiHJio jraTb opieHTHpoBOHHoe onncaHHe KapcTOBott<br />

CHCTeMW.<br />

OcHOBaHHoe HCKJHOHHTejibHo Ha HaôjnoaeHHHx B nojieBbix ycjioBHHX, Tanoro po^a<br />

HeAoporocToiomee Hccjie^oBeHHe no3BOJineT TOHHO onpeflejiHTb MecronojiojKeHHe 30H<br />

npOBajIbHUX KOJIOJUjeB H, Ha OCHOBaHHH OpHeHTHpOBOHHOrO OnHCaHHH KapCTOBOH<br />

CHCTeMbi, — nporH03HpoBaTb pacnojioHteHHe TpyHHo-npoxojniMbix yqacTKOB, TpeôylOmHX<br />

HJIH BHH0H3MeHeHHH TpaCCH, HJIH OCOSorO HCCJieaOBaHHH.<br />

B npOBHHIIHH CojIOHb BOHOCÔOpHbffl TOpH30HT HanopHbift nOH ÔypHHraJIbCKHMH<br />

(popManHHMH; HanpaBjieHHH nyiefl «bnjibTpanHH pacxonHTCH Beepoo6pa3HO BOKpyr<br />

uempa B CBH3H c H3MeHeHHeM HanpaBjieHHH TeqemiH p. Jlyapw y r. OpjieaHa.<br />

KaMeHHue Marepana.'ii.i<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 68.<br />

D. ANGOT GraThH o KaMeHHbix MaTepnajiax — o63opHaH no Bonpocy npHMeHeHHH H3BecTHHKa<br />

J.-H. CHÉZEAUD npoBHHUHH Boc B HopoîKHOM cTpoHTejibCTBe.<br />

J. PITOT 03HaKOMJieHHe c 3KcnjiyaTHpyeMbiMH sajiemaMH H napbepaMH, «eftcTByromHMH H He<br />

^eftcTByioHiHMH, noKa3bisaeT, HTO npoH3BOHCTBeHHaH flenTejibHOCTB npnypoqeHa<br />

TOJibKO K MeCTHOCTHM, TJi£ H3BeCTHHK0Bbie nOpO«M BMXOJTHT Ha HHeBHyK) nOBepXHOCTb<br />

H K HOJIHHaM C BHAHMHMH 3a60HMH.<br />

npHBeaeHbi HeKOTopbie 3HaieHH« $H3HK0-MexaHHiecKHx noKa3aTejiell : npoHHOCTH Ha<br />

cjKarae, K03$$HqneHTOB HCTHpaeMOCTH no JHeBajiio H jioccaHH>KejiecKoro, KO3$$H-<br />

UHeHTOB $0pMH H MOp030CTOHKOCTH. KojIHieCTBO HMeiOmHXCH pe3yjIbTaTOB HCnHTaHHÔ<br />

orpaHHieHo, Tau «an 3a nocjiejiHHe ro^w Hcnojib30BaHHe H3BecraHKa HJIH nopoHaio-<br />

CTpoHTejibHbix uejieii orpaHHTOBaeTcn cTpoTejibCTBOM BTopocTeneHHbix nopor, HJIH<br />

KOTopux HccjieflOBaHHH npoBojiHTCH TOJibKO OT BpeMeHH ji/o BpeMeHH. TeM He MeHee,<br />

yBejiHHeHHe cnpoca Ha KaMeHHbiil MaTepnaji npHBeJio K CTpoHTejibCTBy KainHeapo-<br />

ÔHJIbHblX, COpTHpOBOHHblX 3&B0HOB coBpeiueHHoro THna.<br />

flaHO onncaHHe «Byx T&KHX 3aBonoB :<br />

— OHHH H3 HHX no3BOJineT npoMMBaTb «jipaKUHK) cbipbeBoro MaTepnajia c pa3MepoM<br />

3epeH 0-250 MM; 3ason BbinycKaeT npojryKUHio c pa3MepoM 3epeH 0-6,3; 6,3 - 14 H 14 -<br />

20 MM, paôoTaH no cncTeMe BJiajKHoft copTHpoBKH;<br />

— HpyroH — npoMMBaeT Becb MaTepnaji, nocTynaiomHH H3 nepBHiHoft KaMHenpoÔHJiKH<br />

H, 33BHCHM0CTH OT TpeôoBâHHH 3aK&3HHKâ, copTHpyeT KSMeHHufi MaTepnaji no cyxoMy<br />

HJIH MOKpoMy cnocoôy.<br />

XtaHO TaKHte onncaHHe npoH3BOHCTBa H3BecTHHKOBoro MHHepajibHoro nopouiKa. IlpHTOM<br />

BbiHBJieHO ocoôoe 3HaneHHe KanecTBa H KOHCTpyniiHH o6opynoBaHHH.<br />

217


EMJI HccneflOBaH BepxHHii CJIOH HopoaoïOH oaeHKjnvi, ycpoeHHOtt B 1926 rony H BCKPHTOH<br />

B 1972 rony. IloKa3aHa Heo6xon,HMOCTb npoaojiJKaTb TaKoro pojia Ha&niofleHHH.<br />

Jïanee npHBORHTCH nepBbie pe3yjibTaTbi jiaôopaTopHbix H npoH3BOjiCTBeHHHX Hccjie-<br />

HOBamiiî BO3MO>KHOCTH yKpenJieHHH H3BecTHHKOBoro MaTepnaJia :<br />

— ueMeHTOM, HTO no3BOJiHjio BbiHBHTb yaoBJieTBopHTejibHyio Mopo30CToftKOCTb CMeceâ<br />

npa H03HpoBKax neivieHTa ôojibine 3 %; onbiTHHH 500-MeTpoBbiit yiaeroK, saJiottteHHbiH<br />

Ha nopore PH 751 B jjenapTaiweHTe Jlyape, nocjie HeTbipexjieTHeH BKcnjiyaTaiiHH HaxoflHTCH<br />

B yflOBJieTBOpHTejIbHOM COCTOHHHH;<br />

— rpaHyjiHpoBaHHHM iujiaKOM; noKa3aHO, HTO cMecn c 15 % rpaHyjinpoBaHHoro uuiaKa<br />

c Koa$$HUHeHTOM a ôonbuie 80, H c 20 % uuiaKa c a = 20-40, B 28-maeBHOM B03pacTe,<br />

«aioT pa3Hbie 3HaneHHH npoiHocTH npn «Karan, HO HTO 3Ta pa3HHH.a yôbiBaeT co Bpe-<br />

MeHeM. TaKHe CMecn npHMeHHjracb Ha nopore PH 20 B «enapTaMeHTax Jlyape H 3p-3-<br />

Jlyap.<br />

LTpH yKJiaHKe CMecn 6e3 ocTaHOBKH aBTOMOÔHJibHoro HBHJKCHHH BO3HHKJIH TpyflHOCTH,<br />

BH3BaHHbie ÔOJIbUIOH BOHOHyBCTBHTejIbHOCTblO CMeCH. 3ry BOflOHyBCTBHTeJIbHOCTb<br />

ysajiocb yivieHbuiHTb, CHHSHB npoiteHT MejiK03epHHCT0H djpaKUHH MaTepnajia.<br />

EMJIH TaKîKe nojineHM oneHb yjioBjieTBopHTejibHbie pe3yjibTaTbi npn jiaôopaTopHOM<br />

HccjiejioBaHHH BO3MOÎKHOCTH oôpaôoTKH ÔHTyMOM. CjienyeT o;maKo oTMeTHTb HeoQxo-<br />

«HMOCTb nOBHCHTb JT03HpOBKy ÔHTyMa C 3,5 % HO nOHTH 4 % H OCOÔO CJieflHTb 3a<br />

BpeMeHeM nepeMeuiHBaHHH. HejiaBHee Hcnojib30BaHHe TaKHX CMeceft Ha flopore PH 826<br />

He no3B0JineT eme cgenaTb cooTBeTCTByiomHe BHBOjibi. 06pa3in>i SHTVMHOH rpaBHHHOnecnaHoft<br />

CMecH, yjiOHœHHOH noa OHHHM «ioeM noBepxHOCTHOH oôpaôoTKH noKa3ajra,<br />

HTO OHa HaXOJTHTCH B XOpOIlieM COCTOHHHH nOCJie 7-MeCHHHOii paÔOTH npH HHTeH-<br />

CHBHOCTH TpaHCnOpTHOrO ABHHteHHH B 2500 aBTOMOÔHJieft, H3 KOTOpHX 15 % THJKeJIHX<br />

rpy30BHKOB.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Beau.ce, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 82.<br />

HHHteHepHO-reojiorHiecKoe Hcene^OBaHHe thopiMaïuiii nposiiHiuiH Boc<br />

E. WASCHKOWSKI C HHHteHepHO-reojiorHnecKOH TOHKH 3peHHH opMaiiHH npoBHiniH Boc npejrcTaBJIHH>TCH<br />

noji, BHAOM nHTH xopomo «HiJi^epeHiïHpoBaHHbix gannii :<br />

:<br />

— CJIOeB BbIBeTpHBaHHH BCJiej^CTBHe paCTBOpeHHH, Mep3JI0TH0r0<br />

dpjHOKUHH;<br />

pa3pVHieHHH, COJIH-<br />

— 3ejieHOBaTwx rumi c npeo6jiajiaHHeM cennoJiHTa, cnjibHo nnacTHHHbix H HaôyxaioHnix;<br />

— 3eneHOBaTHx HJIH ÔOKOBWX, njiOTHbix Meprejieft;<br />

MHrKHX, nOJIVTBepHMX H TBepHMX, HeOHHOpOmHHX H3BeCTHHKOB;<br />

nopOH, 3anOJIHHK)HIHX KapCTbl, pblXJIblX, KOTOpbie B 30HaX TBepAblX H3BeCTHHKOB<br />

3anojiHHH)T KaHajiu H nojiocTH, — o6pa30BaBiiiHecH npH (pHJibTpaïuiH HanopHOH BOUM<br />

H npa conyrcTByiomeH<br />

CTeHKH.<br />

XHMHHCCKOH H MexaHHHecKoii 3po3HH, — HJIH noKpHBaiOT HX<br />

JIJIH KaîKjiOH H3 3THX tpauHH, H3-3a HX npoHHOCTHbix H rHflpaBJiHHecKHX xaparcrep-<br />

HCTHK, H3-3a HeOJHIOpOJIHOCTH, B03HHKaK)T OCOÔbie 3ajiaHH yCTpOHCTBa OCHOBaHHH,<br />

cBH3aHHbie c :<br />

— H3MeHeHHeM TOJiHiHHw BbiBeTpejibix nopon;<br />

— HaôyxaHHeM 3ejieH0BaTbix TJIHH HJIH co CHHTHCM HanpHJKeHHii B MeprenHX npn HX<br />

yBJiajKHeHHH ',<br />

— HajiHHHeM nojiocTett KapcTOBoro npoHcxowKjieHHH HJIH noH3eMHHx BbipaôoTOK B<br />

TBepHblX TpellIHHOBaTbIX H3BeCTHHKax;<br />

— TeneHHeM KapcTOBOfi BOSM, KOTopan MOHteT, B oôsojnieHHbix TpeniHHOBaTbix H3secT-<br />

HHKax, pa3MHTb CBeîKHe ôeTOHHbie CMecn H BU3BaTb Koppo3HK» apMaTypbi.<br />

XapaKTepHCTHKH 3THX pa3JIHHHMX nopori HOJIWHM H3MepHTCH B OCHOBHOM HCnHTaHH-<br />

HMH B nojieBbix ycjiOBHHx, c yneTOM nocTaBJieHHott 3ananH, nojib3yHCb HHHaMHnecKHM<br />

HJIH cTâTHHecKHM neHeTpoMeTpoM, npeccHOMeTpoM HJIH HHJiaTOMeTpoM « Me^epaTeK'».<br />

JIa6opaTopHbie MCTO^H HcnbiTaHHii MajionpHrojnjbi HJIH TaKHX rJiopMaiiHH, Tan KaK OHH<br />

He yHHTHBaioT HeoHHopojiHOCTH nopon H jraioT oneHb pa3ÔpocaHHbie pe3yjibTaTbi. Kpoiae<br />

Toro, B3HTHe o6pa3iioB HeHapymeHHOH cTpyKTypbi nacTo 0Ka3HBaeTCH HeB03MOHOibiM.<br />

JXim HCCJleHOBaHHH OCHOBaHHH npeHJIOKeHM HBe MeTOHHKH, OTHOCHHIHeCH K THnOBblM<br />

HJIH K VHHKâJIbHblM coopyweHHHM :<br />

1. HJIH THnoBi.ix coopyatCHHH<br />

— nocTaHOBKa 3a«aHH,<br />

— npoBeneHHe reoMexaHHnecKHX HcnbiTaHHH B HaTypHbix ycjiOBHHx npeccHOMeTpoM,<br />

— npn HajioÔHOCTH, npoBefleHHe cneiinajibHux HcnbiTaHHH,<br />

paCHeT OCHOBaHHH npecCHOMeTpHHeCKHM MeTOflOM;<br />

2. U.IH ocoSbix t'oopyjKCHHii<br />

— nocTaHOBKa 3ajiaHH,<br />

— npeHBapHTejibHan pa3BefiKa MCCTHOCTH H pa3pa6oTKa nporpaMMbi HccneaoBaHHH,<br />

— npejiBapHTejibHaH pa3BeaKa nopoji OCHOBaHHH, no3BOJiHiomaH<br />

KOHCTpyKTHBHHC peuieHHH H CflejiaTb COOTBeTCByiOIIIHH BHBO^,<br />

BbiHBHTb BO3M0*Hbie<br />

— cneiinajibHoe HccjienoBaHHe, npHypoHeHHoe K BHGpaHHOMy KOHCTpyKTHBHOMy<br />

peineHHK» no ycTpottcTBy OCHOBaHHH H $yHjiaMeHTa.<br />

CJieflyeT noaHepKHVTb, HTO Tanne HccjiejioBaHHH HOJIJKHH npoBojiHTbCH, npnôeraH K<br />

cpejiCTBaM H MeTojiaM, npHcnocoôjieHHbiM K BcrpenaeMbiM rpyHTaM H K nocTaBJieHHOH<br />

3ajr,aHe. B HeojniopomHbix $opi«aiiHHX wejiaTejibHo, KpoMe Toro, npnôeraTb K pa3JiHH-<br />

HHM CpeACTBaM H MeTOJTaM [HCnblTaHHH, n03B0JIHK)IIIHM CpaBHHBaTb HJIH COnOCTaBJIHTb<br />

3HaneHHH noKa3aTejiefl H nojiynaTb Bnojrae oô'beKTHBHbie BHBOJIM.


TeM He wteHee cneirHajiHCT reoTexHHK, HecMOTpn Ha HMeroimiecH BO3MO>KHOCTH Hccjie-<br />

HOBaHHH, HHorna ocraeTCH o6e3opymeHHHM nepeji GJiojKHOCTbio HeKOTopbix aa^sn,<br />

peuiemie KOTopax TpeôyeT nocTaHOBKH cneuHajibHbix 3KcnepHMeHTajibHbix Hcanejio-<br />

BaHHH, n03BOJIHH)UIHX yTOHHHTb JIHH npOBepHTb HHTepnpeTaUHOHHbie KpHTepHH.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 115.<br />

KoHCTpyKiiiin ^vmraïueHTOB H ocnoBairaH B HSBecTHHRax npouimniiH Boc<br />

B nepBoft qacTH CTaTbH H3Jio>KeHbi oômne npHHininbi KOHCTpynpoBaHHH ocHOBaHHtt H<br />

(JyH^aMeHTOB H MeTOjibi HX HcaiejiOBaHHH. B qacTHOCTH yKa3aHbi npecjienyeMbie npn<br />

npoeKTHpoBaHHH iiejiH. 3aTeM paccuiaTpHBaeTCH H oScyjKjraeTCH npHrojrHocrb pa3-<br />

JIHTHblX COBpeMeHHHX MeTOJIOB HCCJieaOBaHHH.<br />

HanOMHHB, HTO BO MHOrHX KOHKpeTHblX CJiyHaHX yCTpOHCTBO (JyH^aMeHTOB B H3BCCT-<br />

HHKOBHX nOpOJiaX npOBHHIMH BOC MOJKCT ÔbITb HCCJiejIOBaHO o6HÏ,HMH MeTOJiaMH, BO<br />

BTopoft Macra CTaTbH aBTop pa3ÔHpaeT Bonpocbi, nopoii cneiiH$HiecKH CBH3aHHbie c<br />

«aHHblMH (jfOpMaiIHHMH.<br />

B OCHOBHOM 3T0 BOnpOCH, KOTOpHe B03HHKaK)T IipH HajIHHHH KapCTOB, HJIH KOTOpbie<br />

CBH3aHbI C HajIHHHeM OieHb HeOJpaOpOJHÎHX « H3BeCTHHKOBbIX » T0pH30HT0B; 3TH Bonpocbi<br />

nacaioTCH pa3BejipHHbix pa6oT, ycjioBHH paôoTbi caMHX ocHOBaHHft H dryHjiaMeHTOB,<br />

HX yCTpOHCTBa.<br />

B 3aKJiKmeHHe yKa3aHbi HanpaBjieHHH wejiaTejibHbix HccjieflOBaHHH H3BecTHHKOBbix<br />

nopon npOBHHHHH BOC B OTHOIlieHHH TjpOeKTHpOBaHHH OCHOBaHHH H yHHaMeHTOB.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 142.<br />

Sajiaqii, nocTaBjieiiHbie ycTpoMeTBOM ocHoitaHiiii H tjiyHjiaMeHTOR MOCTa HM. IIIapjiH jje rojuui B ropojie Bnya<br />

E. WASCHKOWSKI npH cTpoHTejibCTBe MOCTa HM. IIIapjiH ne TOJIJIH ycTpoftcTBo OCHOBaHHH H (ïryHjraMeHTOB<br />

noTpeôoBaJio perneHHH 3anaH, KOTopue MOÏKHO cwraTb THIIHHHHMH JIJIH reTepoTpon-<br />

HblX, KapCTOBblX H OÔBOJTHeHHblX H3BeCTHHK0BHX nOpOJI.<br />

,H,eHCTBHTejIbHO, reTepOTpOIIHOCTb H3BeCTHHK0BbIX nOpOJJ, npOBHHLTHH BOC, CBH3aH-<br />

Han c ycjioBHHMH o6pa30BaHHH nopo/rbi, c nponeccaMH ee pa3Ji0HteHHH H BbiBeTpa-<br />

BaHHH, c oôpymeHHHMH —, a TaroKe H KapcTOBHit pewHM jreHîKeHHH Borna ôbura npn-<br />

HHHOH Heyfla^H, KOTopyio npeTepnejiH KJiaccHHecKHe cnocoSbi ycrponcTBa eKiiHH npHBejia K cJieHyroiUHM pe3yjibTaTBM :<br />

— oneHb 3HaHHTenbHoe yMeHbmeHHe KpynHOMacuiTaÔHOH Bo;nonpoHHij,aeMOCTH MaccHBa<br />

KOJibMaTa>KeM KapcTOBbix nonocTett H naHajioB JiiiKBHjTiipoBajio nHpKyjiHii,Hio BO^H,<br />

— BnojiHe ynoBjieTBopHTejibHoe ycTpoftcTBo na6iiBHbix cBatt non ÔCHTOHHTOBHM<br />

pacTBopoM no3BOJiHjio Hcnojib30BaTb ôoKOBoe TpeHHe, Torjia KSLK nepBOHaqajibHO cBan,<br />

XOTH H ôbura ycTpoeHH c oôcajrHOH TpyôoH, HecMOTpH Ha 100-200 npoiieHTHoe npeBbimeHHe<br />

oô-h&Ma, He nasajin oHîHaaewtHx rapaHraft.<br />

OcHQBHBaHCb Ha KOJIHHeCTBaX HH-beKTHpOBaHHblX ireMeHTHHX H TJIHHHCTHX paCTBOpOB<br />

H npeflnojiaraH, HTO noTepn, Bbi3BaiiHbie noTOKaMH, BbixoHHniHMH Ha noBepxHOCTb H<br />

o6e3BO}KHBaHHeM, HOCTHraiOT 40 %, MO>KHO oueHHTb KOJiHiecTBO nycTOT, 3anojmeHHbix<br />

HH'beKHHOHHblMH pacTBopaMH npHMepHO paBHHM 13 %.<br />

OnbiT, HaKonjieHHbift Ha STOH CTpottKe no3BOJiHeT Hawc c^HTaïb, ITO HHT.eKiiHH KapcTO-<br />

BHX, oÔBOflHeHHbix H3BecraHKOBbix MaccHBOB HaeT 3$(ieKTHBHHe pe3yjibTaaw.<br />

OjrHaKo, ecjiH npeaycMaTpHBaeTCH Tanan oôpaCoTKa OCHOBaHHH, cjiejj,yeT H36eraTb<br />

imo6bie 3eMJiHHbie paôoTH H peryjinpoBaTb HHT>eKiiHOHHbie HaBJieHHH ç TeM, TTOSH<br />

orpaHHTOTb HBJieHHH BmecHeHHH BOJHJ H3 BOftoHOCHoro njiacTa Ha nOBepXHOCTb.<br />

KoopHHHaiiHH H np0H3B0necBH paôoc ÔHJIH oèecneneHH cjienyioinHM o6pa30M.<br />

3aKa3HHK0M 6biji ropofl Bjiya; (J»HHaHCHpoBaHHe cTpoHTejibCTBa 6HJIO oôecneneHO H<br />

pacnpeaejieHO Me»ay rocy/japcTBOM, nenapTaMCHTOM H roponoM.<br />

TexHH^ecKoe pyKOBOjicTBO CTponTejibcBOM 6HJIO oôecneneHO XtenapTaMeHTCKHM ynpaBjieHHCM<br />

CTpoHTejibCTBa nenapTaMeHTa Jlyap-a-IIIep. OcymecTBJieHHe npoeKTa 6MJIO<br />

B03JioîKeHO Ha OnepaTHBHbiii OTgeji H Ha Ilo3pa3HejieHHe Kpymibix CTpoHTeJibHHX<br />

PaôoT.<br />

PaôoTbi 6HJIH nopyneHbi no KOHKypcy q)npMe KaMneHOH BepHap H, B KanecTBe cyôno-<br />

HpfijpiHKOB, $HpMaM : Kyp6o — JIJIH ycTpoiicTBa $yHB.aMeHTOB, H CoJieTaHiu — JIJIH<br />

np0H3B0JICTBa HHteKIIHOHHblX paôoT.<br />

CTpoHTejibCTBO MOCTa, HanaToe B anpejie 1969 r, ÔHJIO 3aK0HqeH0 B aBrycTe 1970 r.<br />

MHT>eKi4HOHHbie paôoTH npofflOJiJKajiHCb c HIOJIH 1968 r no MapT 1969 r, CTpoHTejibCTBO<br />

$yH;naMeHTOB 6HJIO OKOHHCHO B HKHe 1969 r.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 152.<br />

219


ycrpottcTBO q)yujj,aMeiiTOB aTOMHoii .Kii'itTpoeTaHuiiii Caii—Jlopaii-jiea-O<br />

H. DUBOIS ATOMHHC 3JleKTpOCTaHUHH C3H-Jl0paH I H C3H-JIopaH 2 HaXOJJHTCH B H3JiyHHH.e peKH<br />

Jlyapbi MOKjty ropop;aMH Bjiya H OpjieaHOM.<br />

CDyHjuaMeHTOM cjiyœaT TpaHiueHHbie CTCHKH, KOTopbie HOJIHOIH nepejraBaTb Barpy3Ky<br />

B 80 000 T Ha y3Kyio nojiocy ocHOBaHHH H3 H3BecTHHK0B0-MeprejiHCT0H nopomd, po;icî- v<br />

220<br />

BeHHoft c H3BecTHHKaMH npoBHHUHH Eoc H oHHpaiomeHCH Ha KpoBJiio oieHb HeopHopofl-<br />

Hoft ^opjwaiiHH HHHmero soueHa.<br />

PaôoTa nacra oôopyjiOBaHHH, B TOM qncjie ycxaHOBKH «JIH 3arpy3KH TonjiHBOM, TpeôyeT<br />

COÔJHOaeHHH nOHTH aÔCOJIIOTHOH BepTHKajIbHOCTH coopyîKeHHH.<br />

SHaqeHHe HonycKaeivioro OTKJIOHCHHH coopyateHHH OT BepTHKajiH He HOJIJKHO npeBwmaTb<br />

5.10- 4<br />

pajrnaHa, HTO cooTBeTCTByeT nepeABHîKeHHio BepxHeô nacra OCH peaKTopa<br />

B OKpyjKHOCTH HHaMeTpOM 50 MM.<br />

HafjjHOHeHHH, npoBOAHMbie B TeneHHe 8 JieT 3a CTaimneft CaH-JIopaH I H B TeneHHe 5 jie'T<br />

3a cTaHinteft CsH-JIopaH 2, noKa3àJiH, iTOHa KOHeu. 1971 r. ocajrKH HOCTHrjiH cjiejryiomHX<br />

3HaneHHH :<br />

HJIH CTaHUHH C3H-JlopaH 1<br />

— Kopnyc peaKTopa 31 MM<br />

— 3naHHe oôaynaeMoro TonjiHBa (30T) 10 MM<br />

JJJIH cTaHiuiH CsH-JIopaH 2<br />

— Kopnyc peaKTopa 55 MM<br />

— 3jraHHe oôjiyHaeMoro TonjiHBa (30T) 18 MM.<br />

TaKHM o6pa30M oca^Ka coopy>KeHHH CTaHUHH C3H-JIopaH 2 OKOJIO Hsyx pa3 ôojibuie<br />

ocanKH CTaHllHH CsH-JIopaH I.<br />

Ha KOHeu. Toro me rojia nepeMemeHHH ocefl KajKjioro H3 «Byx peaKTopoB SHIJIH cjienyioruHe<br />

:<br />

HJIH cTaHUHH CaH-JIopaH I<br />

— Kopnyc peaKTopa nepejjBHHyjicH Ha 7 MM no HanpaBJieHHio ioro-3anaji.a,<br />

— ocb 30T nepeflBHHyjiacb Ha 19 MM Ha 3anan;<br />

HJiH CTaHUHH CsH-JIopaH 2<br />

— Kopnyc peaKTopa nepejmHHyjicH Ha 16 MM B BOCTOHHOM HanpaBJieHHH,<br />

— ocb 30T nepeHBHHyjiacb Ha 49 MM Ha 3anaji.<br />

JUBHjKeHHe OÔOHX peaKTopoB Tenepb KaK-6y;rro cTa6njiH3HpyeTCH.<br />

HCT HeoôxojiHMOCTH BbinpHMJiHTb Kopnyca peaKTopoB, KaK 3TO ôbijio, B cjiynae Ha;no6-<br />

HOCTH, npeABHneHo.<br />

CyHH no pe3yjibTaiaM npoBojuiMbix HaôJiiojieHHH, uejiecoo6pa3HO CTHTaTb, HTO B<br />

C3H-JIopaH-na3-0 He ôyjieT ocjiojKHeHHft, BH3BaHHbix paôoTOîi ocHOBaHHH KopnycoB<br />

peaKTopoB H3 npenBapHTejibHo HanpnîKeHHoro ôeTOHa.<br />

<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 172.


MM. ALCOUFFE<br />

AMAR<br />

AMIOT<br />

ANGOT<br />

ARCHIMBAUD<br />

. ARNAUD<br />

ARNOULD<br />

BAGUELIN<br />

BALAN<br />

BALD1T<br />

BALLESTER<br />

BARBE<br />

BAZIN<br />

BEAUMONT<br />

BELMAIN<br />

BENOIT<br />

Mme BERANGER<br />

MM. BERNARD<br />

BERTH 1ER<br />

- BERTHIER<br />

BONNOT<br />

; BOUCLET<br />

BOULET<br />

BOURGES<br />

BRAULT<br />

BRESSON<br />

BROSSARD<br />

BROSSIER<br />

" BURLOT<br />

CANEPA<br />

CARON<br />

CHABROL<br />

CHAMPETIER DE RIBES<br />

CHAMPION<br />

Mme CHEZEAUD<br />

MM. CHEZEAUD<br />

CHIRIÉ<br />

CHOPIN<br />

COMBARIEU<br />

COURAUD<br />

Mlle COUSIN<br />

MM. DELATRONCHETTE<br />

DELOYE<br />

DELBERGUE<br />

DEPETRINNI<br />

: DESPARMET<br />

DESPREZ<br />

DESPRIEE<br />

DEVEUGUELE<br />

DIFFER<br />

DORIDOT<br />

Liste <strong>de</strong>s participants aux journées d'étu<strong>de</strong>s<br />

Sous-arrondissement minéralogique<br />

d'Orléans (Mines)<br />

LCPC<br />

Société Amiot (Loir-et-Cher)<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

Laboratoire d'Autun<br />

Centre interrégional <strong>de</strong> formation<br />

professionnelle <strong>de</strong> Tours<br />

Ecole <strong>de</strong>s Mines (Paris) et<br />

Ecole <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées<br />

LCPC<br />

DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />

Laboratoire <strong>de</strong> l'Ouest parisien<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Toulouse<br />

LCPC<br />

Société Shell<br />

Société Amiot (Loir-et-Cher)<br />

DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />

Carrières <strong>de</strong> Prasville (Eureet-Loir)<br />

Stagiaire, DDE du Loiret<br />

Centre interrégional <strong>de</strong> forma- '<br />

tlon professionnelle <strong>de</strong> Tours<br />

LCPC<br />

Société Shell<br />

LCPC<br />

Direction régionale <strong>de</strong> l'Entreprise<br />

Brun<br />

Entreprise Boulet<br />

(Loir-et-Cher)<br />

LCPC<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />

DDE du Loiret<br />

Ecole <strong>de</strong>s Mines (Paris)<br />

CETE <strong>de</strong> Rouen<br />

Laboratoire <strong>de</strong> l'Est parisien<br />

Laboratoire <strong>de</strong> l'Est parisien<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

LCPC<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

Société Shell<br />

Service régional <strong>de</strong> l'Equipement<br />

<strong>de</strong> la Région Centre<br />

(Loiret)<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Rouen<br />

CETE <strong>de</strong> Rouen<br />

Lycée <strong>de</strong> Blois<br />

DDE <strong>de</strong> l'Eure-et-Loir<br />

LCPC<br />

Laboratoire <strong>de</strong> l'Est "parisien<br />

Société Solétanche<br />

Société Simecsol<br />

BRGM<br />

Comité Archéologique<br />

<strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />

Ecole <strong>de</strong>s Mines (Paris)<br />

DDE <strong>de</strong> la Charente<br />

Laboratoire <strong>de</strong> l'Est parisien<br />

DUBOIS<br />

DUBREUIL<br />

DUPRAY<br />

DUPUY<br />

FAUVEAU<br />

FREDERIC<br />

FUCHS<br />

GIGOUT<br />

Mme GIGOT<br />

MM. GRIVEAUX<br />

GHIDALIA<br />

HAHUSSEAU<br />

HAU IN<br />

HAMONIAUX<br />

HARLIN<br />

HAUET<br />

HAVARD<br />

HERAUD<br />

HINTZY<br />

HOLEF<br />

HULO<br />

JOSSEAUME<br />

JOUBERT<br />

<strong>de</strong> KERTANGUY<br />

KIPFER<br />

LACHAUME<br />

LAINE<br />

LAMON<br />

LANGLOIS<br />

LAROCHE<br />

LAVAL<br />

LEFEVRE<br />

LEGRAND<br />

LEMAUR<br />

LEPLAT<br />

LESAUVAGE<br />

LESCŒUR<br />

LE TOURNEL<br />

L'EXCELLENT<br />

LE XUAN<br />

LORAIN<br />

MACAIRE<br />

MAILLARD<br />

MAUGET<br />

MARCADET<br />

Mme MARCHAND<br />

MM. MASSON<br />

MAZAUD<br />

MAZIER<br />

MELIN<br />

MENOU<br />

MÊNILLET<br />

MERLIN<br />

EDF Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux<br />

DDE <strong>de</strong> l'Indre<br />

CETE <strong>de</strong> Rouen<br />

DDE du Loiret<br />

SETRA<br />

DDE du Loiret<br />

Société ligérienne <strong>de</strong> Matériaux<br />

(Indre-et-Loire)<br />

Université d'Orléans<br />

BRGM<br />

Laboratoire d'Angers<br />

Entreprise Bachy<br />

SETRA<br />

SETRA<br />

Inspecteur Général <strong>de</strong>s Ponts<br />

et Chaussées (t)<br />

Shell - Laboratoire<br />

Sous-arrondissement minéralogique<br />

d'Orléans<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Nancy<br />

Laboratoire<br />

<strong>de</strong> Clermont-Ferrand<br />

CETE <strong>de</strong> Rouen<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Saint-Quentin<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Lille<br />

LCPC<br />

SETRA<br />

Société Shell<br />

SCAO<br />

DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />

Laboratoire <strong>de</strong> l'Ouest parisien<br />

CETE <strong>de</strong> Rouen<br />

Groupe spéléologique<br />

Orléanais<br />

Société Solétanche<br />

DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />

SETP<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Lille<br />

Laboratoire <strong>de</strong> l'Est parisien<br />

SCAO<br />

Société PIKETTY Frères<br />

DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />

SIMECSOL<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

Faculté <strong>de</strong>s Sciences - Tours<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Nancy<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

DDE du Loiret<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Rouen<br />

SCAO<br />

Société Solétanche<br />

Sables <strong>de</strong> Loire<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

BRGM<br />

Service régional <strong>de</strong> l'Equipement<br />

<strong>de</strong> la région Centre<br />

(Loiret)<br />

221


MIGNOT Laboratoire <strong>de</strong> Blois REQUIRAND Laboratoire <strong>de</strong> Nancy<br />

NAZARET Laboratoire d'Angers RIZZOLI Ecole <strong>de</strong>s Mines (Paris)<br />

NGUYEN DAC CHI LCPC M""" ROLLIN LCPC<br />

NOTO DDE du Loiret RONCE Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

d'OLCE UNICEM-Centre MM. ROULE DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />

PANET LCPC SABO Laboratoire <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux<br />

PARES DDE du Cher SCHLOSSER LCPC<br />

PERREIRA Laboratoire <strong>de</strong> Rouen TARABELLA EDF Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux<br />

PIET DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher TOSTAIN Union nationale <strong>de</strong>s Produc<br />

PIKETTY Société PIKETTY Frères teurs <strong>de</strong> granulats<br />

PILOT LCPC TOULEMONT Laboratoire <strong>de</strong> l'Est parisien<br />

PITOT Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

TOURENQ LCPC<br />

PLAQUET DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher TRAN QUY Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

POMEROL IUT d'Amiens TRAUTMANN BRGM<br />

POIRIER Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

TREYSSEDE Laboratoire <strong>de</strong> Btois<br />

POULAIN<br />

PRIMEL<br />

RADLE<br />

<strong>de</strong> RAGUENEL<br />

RANGUIN<br />

RAUX<br />

DDE du Loiret<br />

LCPC<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Rouen<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

DDE <strong>de</strong> l'Eure-et-Loir<br />

TROUSSET<br />

VARNEVILLE<br />

VERJAT<br />

VIOVI<br />

WASCHKOWSKI<br />

Agence Touraine<br />

Salviam-Brun<br />

CETE <strong>de</strong> Rouen<br />

Société Richier<br />

DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />

La préparation technique <strong>de</strong>s journées a été assurée par le Laboratoire <strong>de</strong> Blois et l'élaboration <strong>de</strong>s<br />

documents pour le présent numéro spécial a pu être réalisée grâce au concours <strong>de</strong> Mlle A. Roemhild<br />

pour le secrétariat, M. Homard pour les prises <strong>de</strong> vues photographiques et M. Cl. Bertholeau pour<br />

les <strong>de</strong>ssins.

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