Le calcaire de Beauce – Géologie - hydrogéologie
Le calcaire de Beauce – Géologie - hydrogéologie Le calcaire de Beauce – Géologie - hydrogéologie
le calcaire de beauce géologie - hydrogéologie applications en construction routière et génie civil Compte rendu des journées d'études des 8 et 9 juin 1972 à Blois organisées par le Laboratoire central des Ponts et Chaussées et le Laboratoire régional de Blois.
- Page 2 and 3: J. BERTHIER SOMMAIRE Avant-propos <
- Page 5 and 6: AVANT-PROPOS J. BERTHIER Directeur
- Page 7: PRESENTATION DES JOURNEES ERMETTEZ-
- Page 11: I. Geologie- Hydrogeologie V
- Page 14 and 15: 14 La géologie du calcaire de Beau
- Page 16 and 17: 16 S- Amand ' Amboi Herbaul t / / ,
- Page 18 and 19: —_r-_~~_ Argiles vertes et Calcai
- Page 20 and 21: 20 Fig. 5 - L'Aquitanien en France
- Page 22 and 23: formation connue sous le nom de «
- Page 24 and 25: 24 • irrr.i. Sables de l'Orléana
- Page 26 and 27: 26 i • i • i • i • i 1 1 ;
- Page 28 and 29: .28 XXXXX Axes anticlinaux _ ^ Foss
- Page 30 and 31: 30 emballant des blocs calcaires de
- Page 32 and 33: Fig. 15 Fig. 16 Calcaire bréchique
- Page 34 and 35: Meulière compacte Fig. 22 - Lentil
- Page 36 and 37: Profondeur i on M • MHS H 46.60 r
- Page 38 and 39: Hydrogéologie de surface Cours d'e
- Page 40: le substratum a été profondément
- Page 43 and 44: Fissuration Fig. 36 - Fissuration d
- Page 45 and 46: Calcaire de Beauce.Total. Craie d'a
- Page 47 and 48: d'atapulgite. En ce qui concerne le
- Page 49 and 50: question traitée. Nous pensons né
le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> beauce<br />
géologie - <strong>hydrogéologie</strong><br />
applications en construction routière<br />
et génie civil<br />
Compte rendu <strong>de</strong>s journées d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s 8 et 9 juin 1972 à Blois<br />
organisées par le Laboratoire central <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées<br />
et le Laboratoire régional <strong>de</strong> Blois.
J. BERTHIER<br />
SOMMAIRE<br />
Avant-propos < • - ^<br />
M. BELMAIN<br />
Présentation <strong>de</strong>s journées '<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> à travers les temps 8<br />
M. ARNOULD<br />
Présentation '3<br />
J.-M. LORAIN<br />
M. GIGOUT<br />
La géologie du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> 14<br />
L'altération périglaciaire du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> 54<br />
N. DESPREZ<br />
L'<strong>hydrogéologie</strong> <strong>de</strong>s formations lacustres en <strong>Beauce</strong> et en Sologne 60<br />
J.-M. LORAIN<br />
Principe d'étu<strong>de</strong> du réseau karstique <strong>de</strong> la forêt d'Orléans 68<br />
Synthèse <strong>de</strong> la discussion 74<br />
B. FAUVEAU<br />
Présentation 81<br />
D. ANGOT, J.-H. CHEZEAUD, J. PITOT<br />
<strong>Le</strong>s granulats en <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> : 82<br />
— gisements et carrières<br />
— élaboration <strong>de</strong>s granulats<br />
— résultats <strong>de</strong> laboratoire<br />
i<br />
/
J. BONNOT<br />
Problèmes <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> laboratoire 100<br />
j. BERTHIER<br />
<strong>Le</strong>s recherches à entreprendre 103<br />
B. FAUVEAU<br />
Commentaires généraux 105<br />
Synthèse <strong>de</strong> la discussion 107<br />
F. SCHLOSSER<br />
Présentation 113<br />
E. WASCHKOWSKI<br />
Etu<strong>de</strong>s géotechniques <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> 115<br />
F. BAGUELIN<br />
Conception <strong>de</strong>s fondations dans le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> 142<br />
E. WASCHKOWSKI<br />
H. DUBOIS<br />
v<br />
<strong>Le</strong>s problèmes <strong>de</strong> fondations du pont Charles-<strong>de</strong>-Gaulle à Blois 152<br />
<strong>Le</strong>s fondations <strong>de</strong>s centrales nucléaires <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux 172<br />
Synthèse <strong>de</strong> la discussion. 186<br />
Visite <strong>de</strong>s carrières 191<br />
Résumée <strong>de</strong>s articles 200<br />
Abstracts - Zusammenfassungen - Resúmenes - Pe3K>Mç<br />
Liste <strong>de</strong>s participants aux journées d'étu<strong>de</strong>s 221<br />
MINISTERE DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE, DE L'EQUIPEMENT, DU LOGEMENT ET DU TOURISME<br />
LABORATOIRE CENTRAL DES PONTS ET CHAUSSEES - 58, boulevard <strong>Le</strong>febvre<br />
75732 PARIS CEDEX 15 - Tél. : (1) 532-31-79 - Télex LCPARI 20361 F<br />
Spécial U - Juin 1973
AVANT-PROPOS<br />
J. BERTHIER<br />
Directeur <strong>de</strong>s Laboratoires Régionaux<br />
ARMI les formations géologiques du Bassin parisien, le <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> occupe par sa superficie une place très importante<br />
puisqu'il intéresse cinq départements.<br />
C'est donc un horizon couramment rencontré dans les travaux par <strong>de</strong><br />
nombreux ingénieurs, soit qu'ils aient à le terrasser, soit qu'ils aient à<br />
y fon<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s ouvrages.<br />
C'est également un horizon difficile à cerner et à définir. <strong>Le</strong> géologue<br />
n'y rencontre aucun « bon » fossile, ni aucun banc repère, et le géomécanicien<br />
n'y trouve aucune continuité certaine <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques.<br />
La raréfaction progressive en matériaux alluvionnaires, particulièrement<br />
préoccupante dans la région parisienne, a conduit le Laboratoire <strong>de</strong><br />
Blois à se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, qui présente la double<br />
particularité <strong>de</strong> constituer <strong>de</strong>s réserves énormes et d'être à proximité<br />
immédiate <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> consommation, ne pourrait pas remplacer les<br />
matériaux traditionnels pour la construction <strong>de</strong>s chaussées. <strong>Le</strong>s procédés<br />
mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s assises donnent en effet la possibilité <strong>de</strong><br />
réduire considérablement les effets d'attrition et ouvrent <strong>de</strong> ce fait la<br />
porte à l'utilisation <strong>de</strong> matériaux trop friables pour être utilisés sans<br />
traitement.<br />
C'est avec beaucoup <strong>de</strong> dynamisme que le Laboratoire <strong>de</strong> Blois et<br />
certains maîtres d'oeuvre <strong>de</strong> sa zone d'action se sont efforcés d'exploiter<br />
cette idée.<br />
Si elles permettent <strong>de</strong> réduire du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'attrition les effets du<br />
trafic, les techniques mo<strong>de</strong>rnes imposent par contre bien d'autres conditions<br />
très sévères : homogénéité, propreté, ca<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> fabrication, etc.<br />
<strong>Le</strong>ur formation suppose donc <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s très complètes, ne négligeant<br />
aucun aspect <strong>de</strong>s problèmes, pas plus la géologie <strong>de</strong> détail que la<br />
conception <strong>de</strong>s matériels <strong>de</strong> préparation en carrière.<br />
Il a paru utile, pour orienter l'action dans le domaine <strong>de</strong> l'utilisation<br />
routière du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, et par la même occasion pour l'ensemble<br />
<strong>de</strong>s problèmes posés aux ingénieurs <strong>de</strong> génie civil par le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong>, d'organiser à Blois <strong>de</strong>ux journées d'étu<strong>de</strong>s, qui se sont tenues<br />
les 8 et 9 juin 1972.<br />
5
Elles ont permis aux maîtres d'ouvrage ou maîtres d'oeuvre, aux ingénieurs<br />
et techniciens <strong>de</strong>s Administrations techniques et <strong>de</strong>s Entreprises<br />
d'exploitation ou <strong>de</strong> mise en œuvre qui rencontrent journellement le<br />
<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> dans leurs travaux, et aux spécialistes venus d'horizons<br />
les plus divers, facultés, BRGM, professeurs <strong>de</strong> sciences, spéléologues,<br />
etc., d'échanger leurs points <strong>de</strong> vue et d'étudier ensemble<br />
comment progresser.<br />
Ce numéro spécial du Bulletin <strong>de</strong> liaison <strong>de</strong>s Laboratoires <strong>de</strong>s Ponts et<br />
Chaussées rassemble les communications faites au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
journées ainsi qu'une synthèse <strong>de</strong>s discussions et <strong>de</strong>s conclusions qui<br />
ont pu être tirées sur trois sujets principaux :<br />
— la <strong>Géologie</strong> et l'Hydrogéologie,<br />
— les Granulats,<br />
— les Fondations.<br />
Nous remercions tout particulièrement M. Belmain, directeur départemental<br />
<strong>de</strong> l'Equipement <strong>de</strong> Loir-et-Cher, qui a bien voulu assurer la<br />
prési<strong>de</strong>nce générale.<br />
Nous remercions également les rapporteurs, les prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> séance<br />
et tout le personnel du Laboratoire <strong>de</strong> Blois dont la compétence, le<br />
dynamisme et le dévouement ont permis le plein succès <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<br />
journées.<br />
Nous souhaitons qu'elles permettent <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s progrès dans les<br />
métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce matériau difficile et dans sa promotion comme<br />
matériau routier, et qu'elles ai<strong>de</strong>nt à résoudre les problèmes <strong>de</strong> plus en<br />
plus aigus d'approvisionnement <strong>de</strong> la région parisienne en matériaux<br />
<strong>de</strong> viabilité.
PRESENTATION DES JOURNEES<br />
ERMETTEZ-MOI tout d'abord en ouvrant ces journées <strong>de</strong> vous<br />
souhaiter la bienvenue aussi bien au nom .du CETE <strong>de</strong> Rouen qu'au<br />
nom <strong>de</strong> la Direction départementale <strong>de</strong> l'Equipement <strong>de</strong> Loir-et-<br />
Cher. Je souhaite que ces journées, tant par les communications qui<br />
seront faites que par les discussions qu'elles entraîneront, soient enrichissantes<br />
pour tous.<br />
Compte tenu <strong>de</strong> ma récente arrivée dans ce département, je ne peux<br />
prétendre, même mo<strong>de</strong>stement, épauler les spécialistes qui vont vous<br />
gui<strong>de</strong>r au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux jours consacrés à la présentation du <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sous les aspects les plus divers. L'utilisation <strong>de</strong>s matériaux<br />
<strong>calcaire</strong>s est par contre un sujet qui m'a beaucoup intéressé dans le<br />
département <strong>de</strong> l'Oise où les essais les plus divers ont été effectués<br />
sur le <strong>calcaire</strong> lutétien encore plus difficile à exploiter et à utiliser que le<br />
<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. Je souhaite donc que ces journées permettent <strong>de</strong><br />
dégager <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d'emploi dont l'importance économique n'a pas<br />
besoin d'être soulignée.<br />
Je ne reprendrai pas en détail le programme <strong>de</strong> ces journées, je veux<br />
simplement en esquisser les grands thèmes :<br />
— la première <strong>de</strong>mi-journée sera consacrée à une présentation géologique<br />
du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. En effet, il importe <strong>de</strong> se mettre bien<br />
d'accord, <strong>de</strong> savoir <strong>de</strong> quoi l'on parle ;<br />
— nous nous rendrons ensuite dans un certain nombre <strong>de</strong> carrières.<br />
Ces visites ont été préparées dans le même esprit que les communications<br />
du matin, mais ce sera aussi une excellente introduction à la<br />
<strong>de</strong>mi-journée du len<strong>de</strong>main, puisque nous verrons <strong>de</strong>s carrières en<br />
exploitation ainsi que leurs installations ;<br />
— la <strong>de</strong>uxième journée débutera par l'évocation <strong>de</strong>s problèmes que<br />
pose le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> et les résultats obtenus dans son utilisation<br />
en tant que granulat. Cette question est d'importance et nul doute que<br />
les discussions seront animées ;<br />
— enfin, pour terminer seront évoquées les questions <strong>de</strong> fondations. Là<br />
aussi, c'est un problème économique important car les sujétions qu'impose<br />
aux constructeurs un tel sol <strong>de</strong> fondation sont loin d'être négligeables.<br />
En renouvelant mes souhaits pour une bonne réussite <strong>de</strong> ces journées<br />
d'étu<strong>de</strong>s, je vais passer la parole aux premiers intervenants.<br />
7
Chapiteau roman <strong>de</strong> l'église <strong>de</strong> Lan<strong>de</strong>s-le-Gaulois<br />
(Loir-et-Cher).<br />
Détail d'une base <strong>de</strong> pilier.<br />
Basilique Notre-Dame <strong>de</strong> Cléry-Saint-André<br />
(Loiret).<br />
<strong>Le</strong> pont <strong>de</strong> Jacques III Gabriel à Blois<br />
Viaduc SNCF à Tavers (Loiret).
I.<br />
Geologie-<br />
Hydrogeologie<br />
V
I L<br />
Présentation<br />
M.ARNOULD<br />
Professeur <strong>de</strong> géologie<br />
à l'Ecole nationale supérieure <strong>de</strong>s Mines <strong>de</strong> Paris<br />
et à l'Ecole nationale <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées<br />
est <strong>de</strong> plus en plus évi<strong>de</strong>nt et <strong>de</strong> mieux en mieux perçu, que <strong>de</strong>s données<br />
géologiques et géotechniques conditionnent, pour une large part, le choix<br />
<strong>de</strong> sites et <strong>de</strong> tracés, les fondations, les terrassements, l'alimentation en<br />
eau souterraine, l'approvisionnement en matériau <strong>de</strong> viabilité et <strong>de</strong> construction.<br />
<strong>Le</strong> plus souvent, chacun <strong>de</strong> ces problèmes est traité isolément, pour un projet<br />
ou pour un ouvrage.<br />
C'est le mérite du Laboratoire <strong>de</strong> Blois et <strong>de</strong> son directeur, M. Champion,<br />
assisté <strong>de</strong> M. Lorain, d'avoir pris le problème <strong>de</strong> plus haut, et d'avoir tenté,<br />
pour une formation — le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> — <strong>de</strong> faire le point <strong>de</strong> l'ensemble<br />
<strong>de</strong> ce que l'on sait.<br />
M'en tenant à l'aspect géologique, je soulignerai la difficulté <strong>de</strong> l'entreprise<br />
s'agissant d'un <strong>calcaire</strong> lacustre, comportant donc <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s variations <strong>de</strong><br />
faciès. Il s'agit en outre d'une formation assez peu étudiée jusqu'ici, sur le<br />
plan fondamental.<br />
<strong>Le</strong> bilan stratigraphique, pétrographique et tectonique, présenté par M. Lorain,<br />
est suivi d'une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'altération superficielle périglaciaire par M. Gigout,<br />
d'une vue d'ensemble du problème hydrogéologique à l'échelle du bassin par<br />
M. Desprez du BRGM et d'un développement spécial sur les dissolutions et<br />
les phénomènes karstiques affectant le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. L'importante question<br />
<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong>s est également abordée par M. Lorain.<br />
Un tel bilan auquel s'ajoute celui <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres parties, granulats et fondations,<br />
pourra servir <strong>de</strong> base rationnelle à <strong>de</strong> futures recherches et à <strong>de</strong> futures<br />
utilisations.<br />
Cette métho<strong>de</strong> d'approche globale <strong>de</strong>s problèmes faisant intervenir les matériaux<br />
et le milieu naturels a une valeur exemplaire. Il est à souhaiter qu'elle<br />
soit largement suivie.<br />
13
14<br />
La géologie<br />
du <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
J.-M. LORAIN<br />
Assistant-géologue<br />
au Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
C<br />
ETTE communication a été rédigée grâce à<br />
la collaboration étroite <strong>de</strong>s géologues du<br />
laboratoire : MM. Maillard, docteur en géo<br />
logie, assistant chef <strong>de</strong> groupe, Cario et Mignot,<br />
techniciens supérieurs ; M. Ménillet du Service<br />
<strong>de</strong> la Carte géologique et spécialiste <strong>de</strong>s formations<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, a bien voulu relire le manuscrit<br />
et ses remarques pertinentes ont gran<strong>de</strong>ment<br />
amélioré le texte ; il nous a en outre communiqué<br />
<strong>de</strong>s échantillons caractéristiques.<br />
Il ne faut pas s'attendre à trouver dans cette<br />
communication <strong>de</strong>s considérations entièrement nouvelles<br />
ou le fruit <strong>de</strong> recherches approfondies sur<br />
ce domaine si vaste. Nous avons voulu surtout essayer<br />
<strong>de</strong> faire le point et <strong>de</strong> clarifier, autant que<br />
possible, ce que l'on sait sur le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />
Certaines questions ont volontairement été très<br />
sommairement traitées puisqu'elles font l'objet <strong>de</strong><br />
communications particulières. D'autres sujets n'ont<br />
été abordés que comme <strong>de</strong>s directions d'étu<strong>de</strong> possibles.<br />
<strong>Le</strong>s spécialistes seront certainement déçus, mais<br />
nos collègues géologues, moins familiarisés avec<br />
ces questions, seront, je pense, heureux <strong>de</strong> trouver<br />
ici <strong>de</strong>s bases pour une bonne compréhension <strong>de</strong>s<br />
étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s problèmes qui seront évoqués plus<br />
loin. Quant aux ingénieurs praticiens, nous espérons<br />
avoir été suffisamment clairs pour qu'ils puissent<br />
saisir la complexité <strong>de</strong>s problèmes géologiques<br />
que posent ces formations et la gran<strong>de</strong> variabilité<br />
<strong>de</strong>s caractéristiques physiques, donc géotechniques,<br />
<strong>de</strong>s faciès rencontrés.<br />
LE <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est, avec la craie et l'argile<br />
à silex, l'une <strong>de</strong>s trois formations qui<br />
dominent la géologie <strong>de</strong> la région Centre. Sur<br />
les 40 000 km 2<br />
que compte cette région, le <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> intéresse environ à 10 000 km* dont<br />
5 400 à l'affleurement. Sachant d'autre part que ces<br />
faciès s'éten<strong>de</strong>nt jusqu'à la région parisienne, on<br />
voit le grand intérêt qui s'attache à leur étu<strong>de</strong>.<br />
<strong>Le</strong>s différentes communications qui seront faites<br />
traiteront <strong>de</strong> cas particuliers, <strong>de</strong> points précis,<br />
d'applications locales ; il est apparu nécessaire<br />
avant d'entrer dans le détail <strong>de</strong> dresser un panorama<br />
aussi vaste que possible <strong>de</strong> ces « formations<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ».<br />
C'est pourquoi nous examinerons ci-après ces formations<br />
du point <strong>de</strong> vue :<br />
— position stratigraphique,<br />
— extension,<br />
— faciès,<br />
— paléogéographie,<br />
— <strong>hydrogéologie</strong>,<br />
— caractéristiques physiques,<br />
— métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong>.<br />
Bull. Liaison Labo. P. et Ch. - Spécial U - Juin 1973
1. POSITION STRATIGRAPHIQUE<br />
DU CALCAIRE DE BEAUCE<br />
<strong>Le</strong> « phénomène lacustre » au Tertiaire<br />
Après le retrait <strong>de</strong>s mers crétacées vers le sud,<br />
le centre du Bassin parisien est soumis à une succession<br />
<strong>de</strong> transgressions et <strong>de</strong> régressions venues<br />
du nord-ouest et qui vont durer pratiquement tout<br />
le Tertiaire. Ces avancées et reculs <strong>de</strong> la mer sont<br />
bien connus puisqu'ils ont servi <strong>de</strong> base à la définition<br />
<strong>de</strong>s étages géologiques du Tertiaire. L'extension<br />
maximale <strong>de</strong> ce domaine marin vers le sudouest<br />
a lieu au Stampien suivant une ligne passant<br />
approximativement par Maintenon, Auneau,<br />
Pithiviers, Château-Landon. Entre ce domaine<br />
marin et les massifs anciens : massif Armoricain<br />
et Massif central, s'étend une vaste zone où vont<br />
se développer <strong>de</strong>s faciès continentaux : lacustres<br />
d'une part, et fluviátiles d'autre part.<br />
<strong>Le</strong>s faciès lacustres qui correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s dépôts<br />
essentiellement <strong>calcaire</strong>s sont très nombreux et très<br />
variés, ils marquent <strong>de</strong> leur empreinte toute la géologie<br />
<strong>de</strong> cette zone. Cependant, nous pensons avec<br />
Ch. Pomerol [1] que 1' « on a, semble-t-il, beaucoup<br />
surestimé le rôle joué par les lacs au Paléogène.<br />
D'un point <strong>de</strong> vue paléogéographique, il est<br />
difficile <strong>de</strong> concevoir, en bordure d'un rivage instable,<br />
dans un arrière-pays plat, l'existence <strong>de</strong> lacs<br />
permanents d'une telle extension. En fait, s'il existe<br />
effectivement <strong>de</strong>s dépôts lacustres (...) d'autres<br />
étaient en réalité laguno-lacustres, ou bien correspondaient<br />
à <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s discontinues d'inondation<br />
». Ces dispositions paléogéographiques complexes,<br />
liées à une absence quasi constante <strong>de</strong> fossiles<br />
caractéristiques rend très difficile toute synthèse<br />
stratigraphique et l'âge que l'on attribue à<br />
chaque formation est souvent très discutable ;<br />
quant aux limites entre <strong>de</strong>ux formations superposées,<br />
elles sont généralement arbitraires.<br />
On peut cependant tenter d'esquisser l'histoire <strong>de</strong><br />
ces formations lacustres <strong>de</strong>puis le Lutétien jusqu'au<br />
Burdigalien. Nous emprunterons à G. Denizot<br />
[2] et à N. Desprez et son équipe [3] l'essentiel<br />
<strong>de</strong> notre documentation.<br />
LUTÉTIEN (fig. 1)<br />
<strong>Le</strong>s faciès marins sont limités au sud par une ligne<br />
Rambouillet, La Ferté-Alais, Melun. <strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> lacustre<br />
qui leur correspond est connu sous le nom<br />
<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Morancez, il affleure dans les régions<br />
<strong>de</strong> Chartres, Bonneval et Châteaudun. La partie<br />
inférieure <strong>de</strong>vient friable et pulvérulente, c'est la<br />
« marne » <strong>de</strong> Voves et <strong>de</strong> Trizay. Sous la <strong>Beauce</strong><br />
proprement dite on suit cette assise jusque vers<br />
Orléans, Pithiviers et Nemours.<br />
Pour être complet, il faut citer <strong>de</strong>ux très petits<br />
affleurements (quelques centaines <strong>de</strong> mètres carrés)<br />
qui sont rattachés au Lutétien :<br />
— la marne <strong>de</strong> Prunes dans la région d'Argentonsur-Creuse,<br />
— le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> La Celle-sur-Loire au nord <strong>de</strong><br />
Cosne.<br />
BARTONIEN<br />
Au Bartonien sont rattachés les <strong>calcaire</strong>s lacustres<br />
<strong>de</strong> Saint-Ouen [4] dans la région parisienne, un<br />
<strong>calcaire</strong> situé à la base <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> la Brenne<br />
dans l'Indre, et une argile à meulière dans la région<br />
<strong>de</strong> Nogent-le-Rotrou. Ces formations n'ont pas <strong>de</strong><br />
relation avec le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />
LUDIEN (fig. 2)<br />
<strong>Le</strong>s formations marines ou plutôt saumâtres du<br />
Ludien sont représentées au centre du Bassin parisien<br />
par les marnes à Pholadomya lu<strong>de</strong>nsis, dont<br />
l'extension est limitée à Fontainebleau et Etampes.<br />
<strong>Le</strong>s formations lacustres du sud-ouest du bassin<br />
sont représentées par trois unités difficiles à relier<br />
entre elles, ce sont :<br />
— le <strong>calcaire</strong> du Berry, bien développé aux alentours<br />
<strong>de</strong> Bourges et Vierzon, et même plus au sud<br />
jusque vers Saint-Amand-Mont-Rond. Un petit lambeau<br />
passe sous le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> vers Sellessur-Cher,<br />
— le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Briare qui se rencontre entre<br />
Sancerre et Gien,<br />
— le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Château-Landon, visible jusqu'à<br />
Montargis, mais dont l'extension atteint Malesherbes,<br />
Pithiviers, Bellegar<strong>de</strong>.<br />
Du même âge, mais en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la zone d'extension<br />
<strong>de</strong>s faciès <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, existe le <strong>calcaire</strong> du<br />
Loir et <strong>de</strong> l'Anjou.<br />
SANNOISIEN (fig. 3)<br />
C'est, au centre du bassin, l'étage <strong>de</strong>s argiles vertes<br />
et du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Brie dont l'extension au nor<strong>de</strong>st<br />
<strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong> atteint un arc <strong>de</strong> cercle passant<br />
au nord-est <strong>de</strong> Dourdan puis à Pithiviers et Nemours.<br />
<strong>Le</strong>s autres témoins sont représentés au sudouest<br />
par le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Touraine qui est stratigraphiquement<br />
en contact avec le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
dans les régions <strong>de</strong> Vendôme et <strong>de</strong> Saint-Amand-<br />
Longpré.<br />
STAMPIEN (fig. 4)<br />
<strong>Le</strong> Stampien marin, qui est constitué par le faciès<br />
bien connu <strong>de</strong>s sables <strong>de</strong> Fontainebleau, représente<br />
la plus gran<strong>de</strong> extension du domaine marin vers<br />
le sud-ouest puisque, si le rivage a pu être fixé<br />
à une ligne Maintenon, Auneau, Pithiviers et Château-Landon,<br />
il existe <strong>de</strong>ux petits témoins <strong>de</strong> sables<br />
stampiens dans la région d'Orléans. Après le dépôt<br />
<strong>de</strong>s sables on voit s'instaurer, à cheval sur cette<br />
ligne <strong>de</strong> rivage, un régime lacustre qui déposera<br />
le <strong>calcaire</strong> d'Etampes et le <strong>calcaire</strong> du Gâtinais. La<br />
T<br />
15
16<br />
S- Amand<br />
' Amboi<br />
Herbaul t / / ,<br />
rBlois<br />
Gmain ryJÏ/SX —•<br />
Montrichard<br />
Faciès marin<br />
chenoir<br />
Beaugency<br />
Mer •<br />
Broc i<br />
. Neung/s/Beuvrorv<br />
Romordntin<br />
Calcaire <strong>de</strong> Morancez : Faciès lacustre<br />
Jargeau<br />
motte-Beuvron<br />
Argen t/s/Sauldre<br />
^0^s^/J/^^^ËffiÊ^y^yS^ Neuvy A/Borongeon\<br />
'V.<br />
^Sel les/s/Cher.<br />
Fig. 1 - Répartition <strong>de</strong>s faciès du Lutétien.<br />
Bourges<br />
10<br />
t_<br />
Limite d'extension<br />
/ <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> s s<br />
1 Briar*<br />
20 30 Km<br />
i i
Marnes<br />
à Photodomya lu<strong>de</strong>nsis<br />
Faciès lagunaire<br />
I<br />
Calcaire<br />
<strong>de</strong> Châfeau-Landon<br />
Calcaire<br />
<strong>de</strong> Briare<br />
Calcaire<br />
Berry<br />
Fig. 2 - Répartition <strong>de</strong>s faciès du Ludien.<br />
Faciès Limite d'extension<br />
lacustre ^tf? £ e s<br />
' Calcaires<br />
fA^y/ <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> s s<br />
17<br />
2
—_r-_~~_ Argiles vertes et Calcaire <strong>de</strong> Brie<br />
' Limite d'extension<br />
^y/ys <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> s s<br />
14 Calcaire <strong>de</strong>Touraine yÇf<br />
Fig. 3 - Répartition <strong>de</strong>s faciès du Sannoisien.
m<br />
Calcaire d'Etampes: Faciès lacustre<br />
Sables <strong>de</strong> Fontainebleau : Faciès marin<br />
Fig. 4 - Répartition <strong>de</strong>s faciès du Stampien.<br />
Limite d'extension<br />
/' <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> s s<br />
19
20<br />
Fig. 5 - L'Aquitanien en France [5].
POOO<br />
OQQ,<br />
Sables <strong>de</strong> l'Orléanais<br />
et <strong>de</strong> Sologne<br />
Cai.loutis préligériens [/[TT] Lozère * fBurdigalien<br />
Faluns Helvétien<br />
44; Calcaire type<br />
" Montabuzard<br />
Fig. 6 - Répartition <strong>de</strong>s faciès du Burdigalien et <strong>de</strong> l'Helvétien.<br />
Limite d'extension<br />
<strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s<br />
<strong>Beauce</strong> s s<br />
21
formation connue sous le nom <strong>de</strong> « meulière <strong>de</strong><br />
Montmorency » est traditionnellement rattachée à<br />
cet étage.<br />
AQUITANIEN (fig. 5)<br />
L'Aquitanien, qui n'a pas <strong>de</strong> faciès marin dans<br />
le Bassin parisien, est représenté par les formations<br />
déposées dans le vaste ensemble lacustre <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong>.<br />
BURDIGALIEN (fig. 6)<br />
<strong>Le</strong>s formations du Burdigalien qui viennent après<br />
les dépôts du lac <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sont à dominante<br />
22<br />
TABLEAU I<br />
Etages Faciès<br />
En rapport direct<br />
avec les formations<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
Burdigalien Calcaire <strong>de</strong> Montabuzard<br />
Calcaire <strong>de</strong> Chitenay<br />
Aquitanien Marnes <strong>de</strong> Blamont<br />
Marnes <strong>de</strong> la Rère<br />
Calcaire <strong>de</strong> Pithiviers *<br />
Calcaire <strong>de</strong> l'Orléanais *<br />
Calcaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> *<br />
Marne <strong>de</strong> Voise *<br />
Molasse du Gâtinais *<br />
Stampien Calcaire d'Etampes<br />
Calcaire du Gâtinais<br />
Sannoisien Calcaire <strong>de</strong> Touraine<br />
Calcaires <strong>de</strong> La Chappe<br />
et <strong>de</strong> Pouline (près Vendôme)<br />
Ludien Calcaire du Berry<br />
Calcaire du Nivernais<br />
Calcaire <strong>de</strong> Briare<br />
Calcaire <strong>de</strong> Château-Landon<br />
Calcaire <strong>de</strong> Cosne<br />
Calcaire du Boulleret<br />
détritique, puisque ce sont, d'une part, les sables<br />
et marnes <strong>de</strong> l'Orléanais et, d'autre part, le vaste<br />
ensemble <strong>de</strong>s sables et argiles <strong>de</strong> Sologne et<br />
sables <strong>de</strong> Lozère. Mais on trouvera encore <strong>de</strong>s<br />
faciès lacustres : outre les parties marneuses <strong>de</strong>s<br />
formations <strong>de</strong> l'Orléanais, il faut signaler <strong>de</strong>ux<br />
<strong>calcaire</strong>s lacustres bien caractéristiques :<br />
— le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Montabuzard près d'Orléans,<br />
— le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Chitenay au sud <strong>de</strong> Blois.<br />
On peut résumer ce qui vient d'être dit dans le<br />
tableau I où la plupart <strong>de</strong>s appellations locales sont<br />
citées. <strong>Le</strong>s faciès dominants et caractéristiques ont<br />
été soulignés.<br />
Sans rapport direct avec les<br />
formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
Meulière <strong>de</strong> Montmorency (?)<br />
Calcaire <strong>de</strong> Brie<br />
Calcaire <strong>de</strong> Champigny<br />
Calcaire du Loir et <strong>de</strong> l'Anjou<br />
Barton ien Calcaire <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> la<br />
Brennne<br />
Argile à meulières <strong>de</strong> Nogentle-Rotrou<br />
Calcaire <strong>de</strong> Saint-Ouen<br />
Lutétien Calcaire <strong>de</strong> Morancez<br />
Marne <strong>de</strong> Voves et <strong>de</strong> Trizay<br />
Marne <strong>de</strong> Prunes<br />
Calcaire <strong>de</strong> Celle-sur-Loire<br />
* Calcaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> stricto sensu selon le lexique strat igraphique international.
Position du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> dans cet ensemble<br />
Définition du « <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> »<br />
Après cette introduction, qui a permis <strong>de</strong> le situer<br />
dans la succession <strong>de</strong>s étages du Tertiaire, il nous<br />
faut tenter <strong>de</strong> définir ce que l'on entend par <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ; l'on est ainsi conduit à proposer<br />
<strong>de</strong>ux définitions, l'une au sens strict, l'autre beaucoup<br />
plus large :<br />
— stricto sensu selon le lexique stratigraphique<br />
international [5] : « le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> véritable<br />
est bien équivalent <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s<br />
<strong>de</strong> l'Agenais constituant l'Aquitanien lacustre. Il<br />
comporte <strong>de</strong>ux assises : en bas les <strong>calcaire</strong>s ou<br />
marnes <strong>de</strong> la Neuville et <strong>de</strong> la Voise, qui passent<br />
latéralement à la molasse du Gâtinais. Par-<strong>de</strong>ssus<br />
le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Pithiviers à Hélix tristani et son<br />
extension vers le gîte <strong>de</strong> Selles-sur-Cher à Cerathorinus<br />
tagicus et mammifères <strong>de</strong> l'horizon <strong>de</strong><br />
Saint-Gérard » ;<br />
— au sens large, qui fait plutôt appel à une définition<br />
lithologique et géographique, le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong> est l'ensemble <strong>de</strong>s faciès lacustres à dominante<br />
<strong>calcaire</strong> qui se sont déposés, au milieu du<br />
Tertiaire, dans le sud-ouest du Bassin parisien.<br />
Cette définition est très large, mais elle a le mérite<br />
<strong>de</strong> ne pas apporter une précision bien souvent illusoire<br />
dans le cas où les niveaux intermédiaires,<br />
tels que les sables stampiens ou la molasse du Gâtinais,<br />
par exemple, n'existent pas.<br />
<strong>Le</strong>s nouvelles éditions <strong>de</strong>s cartes géologiques au<br />
1/50 000 sembleraient marquer une certaine évolution<br />
dans ce sens. Ainsi le <strong>calcaire</strong> du Boulleret<br />
classé comme « Ludien inférieur » sur la feuille <strong>de</strong><br />
Clamecy, édition 1945, n'est plus daté qu' « Eocène<br />
» sur la feuille <strong>de</strong> Léré parue en 1969. De même,<br />
la feuille <strong>de</strong> Dourdan parue en 1969 regroupe sous<br />
le sigle g 3<br />
le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> aquitanien et le<br />
<strong>calcaire</strong> d'Etampes stampien supérieur, et la notice<br />
précise : « les <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> et d'Etampes<br />
sont stratigraphiquement en continuité et leurs<br />
faciès sont semblables. La molasse du Gâtinais qui<br />
les sépare dans la vallée du Loing est ici inexistante<br />
et il n'est plus possible <strong>de</strong> les distinguer objectivement<br />
en cartographie. »<br />
En ce qui nous concerne, lorsque aucun horizon<br />
repère n'a été mis en évi<strong>de</strong>nce, et considérant que<br />
somme toute une attribution d'âge à tout prix n'a<br />
que peu <strong>de</strong> rapports avec les problèmes <strong>de</strong> génie<br />
civil, nous parlons <strong>de</strong> « <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> » ou <strong>de</strong><br />
« formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> » en donnant à ces acceptions<br />
leur sens le plus large, et c'est dans ce sens<br />
que ces mots seront employés dans la suite <strong>de</strong> cet<br />
article et même <strong>de</strong> ces journées.<br />
Formations superposées au <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
Après le dépôt <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, le régime<br />
continental se poursuit, mais cette fois-ci ce sont<br />
<strong>de</strong>s formations détritiques fluviátiles qui vont recouvrir<br />
la région (flg. 6). Au Burdigalien, se dépose,<br />
venu du Massif central, le vaste ensemble<br />
<strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> l'Orléanais, puis <strong>de</strong> la Sologne<br />
qui recouvrent une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s affleurements<br />
du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. Ces faciès détritiques se<br />
poursuivent jusqu'à la Manche par les dépôts épars<br />
<strong>de</strong> sables argileux <strong>de</strong> Lozère.<br />
Ensuite viendra <strong>de</strong> l'ouest une transgression : la<br />
mer <strong>de</strong>s faluns à l'Helvétien ; elle ne fera que<br />
recouvrir une faible partie du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
puisque le golfe falunien dépassera à peine Blois.<br />
La Loire sera captée par cette mer et la traînée<br />
<strong>de</strong>s « cailloutis préligériens » <strong>de</strong> Denizot en marque<br />
bien le tracé. A la régression se déposeront à nouveau<br />
<strong>de</strong>s sables fluviátiles. La <strong>Beauce</strong> et les régions<br />
limitrophes auront presque pris leur aspect actuel.<br />
Il ne manque plus que le dépôt <strong>de</strong> la pellicule limoneuse<br />
: limons subautochtones et récents [6].<br />
2. EXTENSION DU CALCAIRE DE BEAUCE<br />
Extension horizontale<br />
Ainsi défini au sens large, le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
occupe une gran<strong>de</strong> surface (fig. 7), puisque centré<br />
sur Orléans, il va <strong>de</strong> Dourdan au nord à Selles-sur-<br />
Cher au sud, et <strong>de</strong> Vendôme à l'ouest à Montargis<br />
à l'est, soit environ 160 km du nord au sud et<br />
130 km <strong>de</strong> l'est à l'ouest. Dans ce vaste ensemble<br />
on peut distinguer quatre régions naturelles d'inégale<br />
importance, mais <strong>de</strong> caractères propres. Ce<br />
sont : la <strong>Beauce</strong> et ses annexes, la forêt d'Orléans,<br />
la Sologne, la bordure ouest <strong>de</strong> la Sologne.<br />
LA BEAUCE ET SES ANNEXES : Gâtinais et Montargois<br />
à l'est, Petite <strong>Beauce</strong> <strong>de</strong> Blois au sud-ouest.<br />
C'est la plaine caractéristique, livrée à la gran<strong>de</strong><br />
culture, sans arbres, à peine quelques petits boqueteaux,<br />
pratiquement sans rivières. <strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> est<br />
seulement recouvert <strong>de</strong> limon épais, généralement<br />
d'un mètre, plus exceptionnellement <strong>de</strong> 2,50 à" 3 m.<br />
D'une manière éparse, le plus souvent dans <strong>de</strong>s<br />
poches karstiques, existent <strong>de</strong>s lambeaux <strong>de</strong> sables<br />
<strong>de</strong> Lozère. Sur la bordure nord, c'est-à-dire <strong>de</strong><br />
Maintenon à Fontainebleau, le <strong>calcaire</strong> repose sur<br />
les sables <strong>de</strong> Fontainebleau, alors qu'à l'ouest, le<br />
plus souvent par l'intermédiaire du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />
Morancez, il repose sur l'argile à silex, avec localement<br />
intercalés les niveaux détritiques <strong>de</strong> l'Eocène<br />
: sables, argiles, grès et poudingues. Il en<br />
est <strong>de</strong> même à l'est, dans la région <strong>de</strong> Montargis,<br />
où le <strong>calcaire</strong> repose sur l'argile à silex et la craie.<br />
LA FORÊT D'ORLÉANS s'étend au nord <strong>de</strong> la Loire,<br />
approximativement d'Orléans à Gien. <strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, présent en profon<strong>de</strong>ur, est masqué par<br />
la formation <strong>de</strong>s sables et marnes <strong>de</strong> l'Orléanais<br />
qui le recouvrent avec une épaisseur maximum <strong>de</strong><br />
l'ordre <strong>de</strong> 15 à 20 m.<br />
LA SOLOGNE s'étend au sud <strong>de</strong> la Loire. <strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong><br />
est recouvert par les sables et argiles <strong>de</strong> Sologne,<br />
dont l'épaisseur est très importante puisqu'elle<br />
atteint 80 m dans la région <strong>de</strong> Salbris.<br />
LA BORDURE OUEST DE LA SOLOGNE comprend le plateau<br />
<strong>de</strong> Contres-Pontlevoy et la région <strong>de</strong> Sellessur-Cher.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> y est subaffleurant, recouvert<br />
<strong>de</strong> lambeaux sableux (sables <strong>de</strong> Sologne et faluns).<br />
Il repose sur l'argile à silex avec intercalation <strong>de</strong><br />
niveaux éocènes.<br />
23
24<br />
• irrr.i.<br />
Sables <strong>de</strong> l'Orléanais et<br />
TT sables <strong>de</strong> Sologne recouvrant<br />
le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
Calcaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> et<br />
Calcaires subordonnés<br />
Sables <strong>de</strong> Fontainebleau<br />
Craie ?Argileà silex (Eocène).<br />
Fig. 7 - Extension et relations stratigraphiques du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />
B<br />
Situation<br />
<strong>de</strong>s coupes
Variations d'épaisseur<br />
Pour étudier les variations d'épaisseur, nous nous<br />
baserons sur <strong>de</strong>ux documents :<br />
— une carte d'épaisseur que nous avons établie<br />
en fonction <strong>de</strong>s sondages ayant traversé cette formation<br />
(fig. 8). La précision <strong>de</strong> cette carte est<br />
relative en raison du faible nombre <strong>de</strong> sondages<br />
ayant traversé l'ensemble <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s au centre<br />
du bassin ;<br />
— <strong>de</strong>ux coupes géologiques (fig. 9) extraites <strong>de</strong><br />
l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> N. Desprez déjà citée [3].<br />
Ce3 <strong>de</strong>ux documents permettent <strong>de</strong> constater que<br />
l'épaisseur croît, aux variations locales près, <strong>de</strong><br />
Fig. 8 - Carte d'épaisseur <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s lacustres.<br />
A : Artenay<br />
Ab: Ablis<br />
B : BLois<br />
Br: Bri arc<br />
C : Chartres<br />
Ch; Châteaudun<br />
E : Etampes<br />
M : Montargis<br />
O : Orléans<br />
P : Pithiviers<br />
R : Romorantin<br />
la périphérie au centre du bassin. Ce centre est<br />
occupé par <strong>de</strong>ux cuvettes : l'une au sud-ouest <strong>de</strong><br />
Pithiviers, où les formations lacustres dépassent<br />
une épaisseur <strong>de</strong> 100 m, l'autre centrée sur La<br />
Ferté-Saint-Aubin, où l'épaisseur totale avoisine<br />
les 100 m. Cette cuvette correspond au centre <strong>de</strong><br />
la Sologne et à la plus gran<strong>de</strong> épaisseur <strong>de</strong>s formations<br />
<strong>de</strong> Sologne, on se trouve ici dans une<br />
zone en subsi<strong>de</strong>nce.<br />
On remarque également que la base <strong>de</strong> ces formations<br />
est ridée par le passage d'axes anticlinaux,<br />
et l'on peut constater, qu'à part la fosse <strong>de</strong> Sologne,<br />
les formations lacustres ont en gran<strong>de</strong> partie<br />
nivelé la topographie.<br />
25
26<br />
i • i • i • i • i 1 1 ; i ; i ; i ; i ; i<br />
Calcaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> , 1 i 1 i 1 | 1 | 1 |<br />
10 km<br />
_l<br />
-o<br />
o<br />
Anticlinal ;<br />
du Merlerault o<br />
0<br />
rrco<br />
i r i i n 1<br />
Fig. 9 - Coupes géologiques au travers <strong>de</strong>s formations lacustres (d'après N. Desprez).<br />
PROFIL .<br />
PROFIL - C D<br />
Molasse du Gâtinai<br />
i 1 i 1 i n^SrC^"::: Burdiganën
anticlinal<br />
d'Ormes<br />
EST<br />
IZZI<br />
c<br />
o S<br />
r-Beuvr<br />
3-SL<br />
Iriv.l<br />
'{—<strong>Le</strong> Beuv<br />
£-<strong>Le</strong> Nant<br />
gerie.<br />
on<br />
<strong>de</strong> Pondi<br />
S .= ? dre<br />
: V- Etang<br />
tt'Y-Etang<br />
Marnes et sables <strong>de</strong> l'Orléanais<br />
Sables et Argiles <strong>de</strong> Sologne<br />
Sables <strong>de</strong> Lozère<br />
Sables et Marnes <strong>de</strong> l'Orléanais<br />
Calcaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
Marnes <strong>de</strong> Blamont<br />
Marnes <strong>de</strong> Voise<br />
Molasse du Gâtinais<br />
Calcaire d'Etampes. Calcaire du Gâtinais<br />
Sables <strong>de</strong> Fontainebleau<br />
Calcaire <strong>de</strong> Brie<br />
Argiles vertes<br />
Calcaire <strong>de</strong> Champigny<br />
Calcaire <strong>de</strong> Château-Landon<br />
Calcaire <strong>de</strong> Morancez<br />
Formations détritiques<br />
^Z7ja Argile à silex<br />
ÎFS-^É Craie<br />
,C<br />
— La Sau,<br />
J- BURD IGALIEN<br />
AQUITANIEN<br />
STAMPIEN<br />
SAÍMNOISIEN<br />
I LUDIEN<br />
j- LUTÉTIEN<br />
j ÉOCÈNE<br />
> SÉNONIEN<br />
27<br />
SUD
.28<br />
XXXXX Axes anticlinaux _<br />
^ Fosses<br />
Fig. 10 - Carte tectonique.<br />
Limite d'extension<br />
<strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> s s
Tectonique<br />
<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux remarques précé<strong>de</strong>ntes nous amènent à<br />
parler <strong>de</strong> tectonique. <strong>Le</strong>s principaux axes anticlinaux<br />
qui affectent le substratum <strong>de</strong>s formations<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sont reportés sur la figure 10. <strong>Le</strong>ur<br />
direction générale nord-ouest - sud-est est classique,<br />
c'est la direction armoricaine.<br />
Màis : d'une manière générale on remarque d'autre<br />
part, ainsi que nous le suggérions plus haut, un<br />
fond <strong>de</strong> cuvette parcouru <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>s anticlinales,<br />
pour" une surface supérieure relativement plane,<br />
mais également, et ceci est bien visible sur les<br />
bords, certains anticlinaux sont toujours marqués<br />
dans la topographie.<br />
L'exemple <strong>de</strong> l'anticlinal <strong>de</strong> Marchenoir (fig.. 11)<br />
est à ce sujet caractéristique. L'argile à silex qui<br />
recouvre cet anticlinal culmine à 155 m, alors que<br />
le plateau environnant est à une altitu<strong>de</strong> moyenne<br />
<strong>de</strong> 130 m.'D'autre part, le bombement <strong>de</strong> la craie<br />
qui supporte l'argile à silex est beaucoup plus prononcé<br />
que celui <strong>de</strong> la topographie actuelle. Enfin,<br />
le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est relevé sur les flancs <strong>de</strong>-:<br />
cet anticlinal. Ces faits peuvent s'interpréter comme<br />
un certain nivellement <strong>de</strong> la topographie anteoligocène<br />
par les formations lacustres, mais également<br />
par un rejeu postérieur <strong>de</strong> cette tectonique.<br />
En effet, la pénéplénation post-oligocène, si<br />
elle peut expliquer le peu <strong>de</strong> relief <strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong>,<br />
n'explique pas les altitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s axes anticlinaux,<br />
au <strong>de</strong>meurant constitués <strong>de</strong> terrains plus tendres<br />
que les formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, ni à plus forte raison<br />
le relèvement <strong>de</strong>s couches sur les flancs <strong>de</strong><br />
ces anticlinaux.<br />
3. LES FACIES DU CALCAIRE DE BEAUCE<br />
Remarques générales : variabilité, hétérogénéité<br />
Nous avons préféré utiliser le terme <strong>de</strong> faciès<br />
plus restrictif, plutôt que celui <strong>de</strong> pétrographie,<br />
car il met mieux en relief la complexité <strong>de</strong> ce que<br />
l'on rencontre dans le massif <strong>calcaire</strong>, où il est<br />
difficile <strong>de</strong> définir <strong>de</strong>s « rochas^ ajr> sens 1<br />
strict<br />
du terme.<br />
Avant <strong>de</strong> décrire lés différents faciès rencontrés,<br />
il y a une notion qui s'impose, c'est la variabilité<br />
et l'hétérogénéité <strong>de</strong> ces * formations. Cette 'hétérogénéité<br />
se manifeste aussi bien-dans le sens vertical<br />
que dans le sens horizontal, et aussi bien à<br />
l'échelon du massif qu'à celui <strong>de</strong> l'échantillon [7].<br />
Nous prendrons <strong>de</strong>ux exemples :<br />
Hétérogénéité verticale : coupe <strong>de</strong>, la carrière <strong>de</strong><br />
La Chaussée-Saint-Victor (fig. 12).<br />
Cette carrière avec ses quelque 15 m <strong>de</strong> ïrbrrt <strong>de</strong><br />
taille montre une <strong>de</strong>s coupes les plus - importantes.<br />
<strong>de</strong> la région.<br />
La base est presque entièrement silicifiée puisque<br />
l'on trouve <strong>de</strong> bas en haut :<br />
— un niveau <strong>de</strong> silice pulvérulente avec <strong>de</strong>s len*<br />
tilles <strong>de</strong> meulière compacte (A),<br />
— un banc <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> à grain fin avec <strong>de</strong> nom?breuses<br />
meulières (B),<br />
— un second niveau <strong>de</strong> silice pulvérulente (C),<br />
— encadrant un gros banc (2 m) <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> à<br />
grain fin plus ou raouis: silicifiée (E), <strong>de</strong>ux bancs*<br />
<strong>de</strong> meulière compacte (D. et. E).<br />
La partie médiane est à prédominance <strong>calcaire</strong><br />
avec :<br />
— un banc <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> à grain fin, bréèliiigie à la<br />
base, débutant par un faciès à éléments aawmdis<br />
<strong>de</strong> 1 mm à 3 cm, dé même nature que le ciment!.;<br />
puis plus haut les éléments ; <strong>de</strong>viennent moins nom*breux,<br />
plus anguleux et <strong>de</strong> nàttere différente (<strong>calcaire</strong><br />
gris ou noir) ; localemerrt''lè?:ciment prend<br />
un aspect oolithique. 'Ce banc passe
30<br />
emballant <strong>de</strong>s blocs <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> toutes dimensions.<br />
Vers le sommet <strong>de</strong>ux bancs durs s'individualisent.<br />
L'ensemble <strong>de</strong>s bancs durs est très fracturé et <strong>de</strong>s<br />
cavités existent même.<br />
Hétérogénéité horizontale : carrière <strong>de</strong> la Tranchée<br />
à Averdon (fig. 13).<br />
Cette carrière, qui présente un front <strong>de</strong> taille <strong>de</strong><br />
4 à 5 m <strong>de</strong> haut et <strong>de</strong> 70 m <strong>de</strong> long, montre bien<br />
les variations latérales <strong>de</strong> faciès.<br />
Dans la partie sud-est, à la base, on trouve un<br />
banc (A) assez épais (1,40 m au maximum) <strong>de</strong><br />
<strong>calcaire</strong> dur à grain fin mais percé <strong>de</strong> nombreuses<br />
petites cavités tapissées <strong>de</strong> calcite. Ce banc plonge<br />
vers le nord-ouest et n'est plus visible à cette<br />
extrémité. Il est remplacé par une série <strong>de</strong> petits<br />
bancs <strong>calcaire</strong>s (B) assez disloqués et oxydés. A<br />
l'extrémité sud-est, ces bancs sont relayés sans que<br />
la transition soit bien visible par un niveau (C)<br />
beaucoup plus tendre, disloqué et silicifié par place.<br />
Au-<strong>de</strong>ssus, se trouve un banc (D), d'épaisseur très<br />
variable (<strong>de</strong> 0,30 à 1,20 m), <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur à grain<br />
fin percé <strong>de</strong> nombreux petits trous et même <strong>de</strong><br />
grosses tubulures. Ce niveau contient quelques<br />
meulières. <strong>Le</strong> niveau (E) qui est présent uniquement<br />
dans la partie nord-ouest est un ensemble<br />
complexe entièrement siliceux : silice pulvérulente,<br />
compacte et, vers le centre, meulière dure ou finement<br />
alvéolaire d'aspect spongieux. Ce niveau disparaît<br />
très brusquement. Au-<strong>de</strong>ssus existe un banc<br />
(F) discontinu <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur à grain fin, très<br />
alvéolaire et présentant <strong>de</strong> nombreuses concrétions<br />
<strong>de</strong> calcite. Ce banc se disloque très rapi<strong>de</strong>ment<br />
vers le haut (G). Au sommet se trouve un banc<br />
discontinu <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur d'aspect bréchique et<br />
présentant <strong>de</strong>s tubulures.
Par ces <strong>de</strong>ux exemples, que l'on pourrait multiplier<br />
en donnant notamment <strong>de</strong>s coupes <strong>de</strong> sondages<br />
effectuées à 20 m <strong>de</strong> distance et où la corrélation<br />
<strong>de</strong>s bancs est impossible, nous pensons avoir<br />
montré la gran<strong>de</strong> variabilité <strong>de</strong>s faciès rencontrés<br />
sur une même horizontale ou sur une même verticale.<br />
Dans les paragraphes qui suivent, nous allons<br />
essayer <strong>de</strong> décrire les faciès les plus caractéristiques,<br />
mais il est évi<strong>de</strong>nt que très souvent les<br />
termes intermédiaires existent.<br />
Faciès à prédominance <strong>calcaire</strong><br />
Calcaires peu ou pas consolidés<br />
Sans qu'il s'agisse toujours <strong>de</strong> faciès d'altération,<br />
on rencontre fréquemment, intercalés entre <strong>de</strong>ux<br />
bancs durs, <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> pulvérulent ou<br />
farineux quand il est sec, mou et pâteux quand il<br />
est humi<strong>de</strong>. Ces niveaux sont parfois qualifiés <strong>de</strong><br />
« marnes », ce terme est utilisé à tort car les<br />
teneurs en carbonate sont toujours supérieures à<br />
80 %, cependant il correspond assez bien à l'aspect<br />
plus ou moins plastique <strong>de</strong> l'ensemble.<br />
A un certain <strong>de</strong>gré supérieur <strong>de</strong> consolidation, on<br />
trouve <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s tendres et crayeux, traçants,<br />
s'effritant au doigt et pouvant être facilement<br />
rompus à la main. Dans ces niveaux s'intercalent<br />
<strong>de</strong>s bancs argileux et humiques <strong>de</strong> teinte chocolat<br />
à noire.<br />
Il arrive également assez fréquemment que ces<br />
niveaux peu consolidés contiennent <strong>de</strong>s fragments<br />
arrondis <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> plus dur. Selon leur taille, on<br />
peut ainsi distinguer <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s grumeleux (éléments<br />
inférieurs à 1 cm), ou <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s à rognons<br />
pour <strong>de</strong>s éléments plus grands.<br />
Calcaires compacts à grain fin<br />
Il y a là tout un vaste ensemble dont les pôles se<br />
distinguent surtout par la qualité et la taille <strong>de</strong>s<br />
cavités qu'ils contiennent :<br />
— les <strong>calcaire</strong>s vermiculés à vacuolaires, c'est-àdire<br />
renfermant <strong>de</strong>s canalicules <strong>de</strong> tailles diverses<br />
plus ou moins ramifiés et communiquant ou non entre<br />
eux (fig. 14). A ces faciès peuvent se rattacher<br />
<strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s beiges à gris, à pâte fine, et<br />
caractérisés par l'abondance <strong>de</strong> moules internes<br />
<strong>de</strong> limnées et planorbes leur donnant un aspect<br />
travertineux ;<br />
— les <strong>calcaire</strong>s caverneux où les cavités, le plus<br />
souvent dues à <strong>de</strong>s circulations d'eau, sont <strong>de</strong> taille<br />
plus importante, <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> plusieurs centimètres<br />
;<br />
•— le <strong>calcaire</strong> dur à grain fin en l'absence <strong>de</strong><br />
cavités : c'est un faciès très voisin du <strong>calcaire</strong><br />
lithographique : cassure lisse et conchoïdale. On<br />
le qualifie parfois <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> sublithographique.<br />
Calcaires hétéromorphes<br />
Dans cet ensemble existent <strong>de</strong>s faciès très variés<br />
et complexes.<br />
— Brèches : à côté <strong>de</strong>s véritables brèches que<br />
l'on rencontre à la base et dont on parlera plus<br />
loin, on rencontre fréquemment <strong>de</strong>s brèches entièrement<br />
<strong>calcaire</strong>s dont les éléments ne se distinguent<br />
du ciment que par la structure et la couleur.<br />
Des faciès <strong>de</strong> ce type, particulièrement spectaculaires,<br />
existent notamment en Eure-et-Loir dans les<br />
régions <strong>de</strong> Prasville et Viabon (fig. 15 et 16). Certaines<br />
<strong>de</strong> ces brèches peuvent avoir un ciment<br />
constitué <strong>de</strong> gravelles <strong>calcaire</strong>s (fig. 17).<br />
Fig. 14 - Calcaire vermlculé à vacuolaire — Blois (collection Laboratoire <strong>de</strong> Blois).<br />
31
Fig. 15 Fig. 16<br />
Calcaire bréchique — Viaban (collection F. Ménillet).<br />
1 Cm<br />
Fig. 17 - Calcaire bréchique à ciment <strong>de</strong> gravelles <strong>calcaire</strong>s —<br />
La Chaussée-Saint-Victor.<br />
32<br />
— Calcaires, pseudo-oolithiques : ce terme est à<br />
vrai dire impropre, mais il fait davantage image<br />
que celui <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> à gravelles encroûtées qui<br />
s'adapte mieux à cette structure. Il s'agit soit <strong>de</strong><br />
petits fragments <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> 2 à 3 mm, entourés<br />
d'une pellicule <strong>de</strong> ealcite cristallisée qui joint les<br />
grains entre eux (fïg. 18), soit <strong>de</strong> grains entourés<br />
d'une ou plusieurs couches <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> et disséminés<br />
dans une pâte également <strong>calcaire</strong> (fig. 19).<br />
— Calcaires rubanés : ee faciès assez spécial, la<br />
plus souvent attribué à <strong>de</strong>s croûtes alguaires, se<br />
présente eomrae une succession ondulée <strong>de</strong> couches<br />
<strong>calcaire</strong>s, <strong>de</strong> teintes différentes (fig. 20)-<br />
Concrétions <strong>de</strong> ealcite<br />
Bien qu'elles ne forment généralement pas une<br />
roche à proprement parler, il faut signaler ces<br />
concrétions qui tapissent très fréquemment les<br />
cavités et les tubulures. Ces pellicules sont généralement,<br />
fines, <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> quelques millimètres ;<br />
cependant en certains points, comme à Lan<strong>de</strong>s-le-<br />
Gaulois on trouve <strong>de</strong>s géo<strong>de</strong>s tapissées d'une dizaine<br />
<strong>de</strong> croûtes superposées (fig. 21).<br />
Faciès à prédominance siliceuse<br />
La présence d'acci<strong>de</strong>nts siliceux dénommés meulières<br />
est un <strong>de</strong>s éléments caractéristiques du <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. Celles-ci sont assez inégalement<br />
réparties dans l'ensemble et, pour fixer les idées,<br />
on peut dire qu'elles représentent au maximum<br />
10 % <strong>de</strong> la masse <strong>calcaire</strong>. La meulière celluleuse<br />
typique <strong>de</strong> la région parisienne existe rarement<br />
dans la région centre. Par contre, la silice prend<br />
les formes les plus diverses.
Calcite<br />
Calcaire<br />
Vi<strong>de</strong>s<br />
1 cm<br />
Fig. 18 - Calcaire pseudo-ooiithique (gravelles à pellicule <strong>de</strong><br />
calclte) — Fossé.<br />
Calcaires siliceux<br />
La silice peut être disséminée à l'état microcristallin<br />
dans le <strong>calcaire</strong> et on ne la distingue pas à<br />
l'œil nu. Cela confère à la roche une plus gran<strong>de</strong><br />
dureté, ce qui est intéressant pour son utilisation<br />
en tant que granulat.<br />
Silice pulvérulente ou peu consolidée<br />
La silice peut se présenter en niveaux intercalés<br />
entre les bancs <strong>calcaire</strong>s sous forme pulvérulente<br />
et peu consolidée, on en a vu <strong>de</strong>s exemples dans<br />
les coupes <strong>de</strong>s carrières <strong>de</strong> la Chaussée-Saint-<br />
Victor et Averdon.<br />
Des enclaves <strong>de</strong> silice plus ou moins consolidée et<br />
dont la taille est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> quelques centimètres<br />
peuvent exister dans les <strong>calcaire</strong>s.<br />
Meulière vacuolaire<br />
Ce faciès se rapproche <strong>de</strong> la meulière celluleuse<br />
typique, il s'en distingue par le fait que les cavités<br />
sont beaucoup plus petites (2 à 3 mm), souvent<br />
tabulaires et faisant parfois penser à <strong>de</strong>s traces<br />
végétales. Ce type <strong>de</strong> meulière qui se présente surtout<br />
en plaquettes ou en dalles, dont le centre est<br />
alors <strong>de</strong> meulière compacte, est principalement présent<br />
dans la frange d'altération du <strong>calcaire</strong> et<br />
emballée dans une argile brun-rougeâtre. Ce faciès<br />
tend à se développer au nord-est <strong>de</strong> l'Eure-et-Loir<br />
et passe au type classique <strong>de</strong>s argiles à meulières<br />
<strong>de</strong> Montmorency. Cependant, ce type n'est pas lié<br />
uniquement aux poches <strong>de</strong> dissolution, on en rencontre<br />
également dans ia masse <strong>calcaire</strong>.<br />
1 Cm<br />
Fig. 19 - Calcaire pseudo-oolithique (gravelles à pellicule encroûtée<br />
<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>) — Villemardy.<br />
Fig. 20 - Calcaire rubane — Viabon (collection F. Ménillet).<br />
5 4 5 6 7<br />
Fig. 21 - Croûtes <strong>de</strong> calcite — Lan<strong>de</strong>s-le-Gaulois<br />
33
Meulière compacte<br />
Fig. 22 - <strong>Le</strong>ntille <strong>de</strong> meulière compacte. On distingue très bien le cortex (collection Laboratoire <strong>de</strong> Blois).<br />
C'est ce type, bien que présentant <strong>de</strong>s aspects<br />
divers, qui est le plus répandu. Il s'agit d'un véritable<br />
silex constitué d'une pâte microcristalline <strong>de</strong><br />
quartz plus ou moins transparente. Ces meulières<br />
se présentent soit :<br />
— en bancs, il s'agit <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> 80 à 100 m<br />
<strong>de</strong> long sur 0,60 à 1 m d'épaisseur. Parfois bréchoï<strong>de</strong><br />
(à éléments <strong>calcaire</strong>s), c'est le plus souvent<br />
un silex blanc, gris ou presque transparent, contenant<br />
quelques géo<strong>de</strong>s concrétionnées <strong>de</strong> calcédoine.<br />
Ces bancs peuvent passer presque directement (2 à<br />
3 cm <strong>de</strong> silice pulvérulente) aux <strong>calcaire</strong>s supérieurs<br />
et inférieurs, ou bien par l'intermédiaire<br />
d'une zone <strong>de</strong> 20 cm environ <strong>de</strong> formation meuble,<br />
contenant <strong>de</strong>s fragments <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>s emballés dans<br />
la silice pulvérulente ;<br />
— en lentilles dans le <strong>calcaire</strong>. C'est le type <strong>de</strong><br />
gisement le plus fréquent. Il s'agit <strong>de</strong> la même<br />
meulière que précé<strong>de</strong>mment, et elle passe aux <strong>calcaire</strong>s<br />
environnants soit très rapi<strong>de</strong>ment, soit par<br />
une zone <strong>de</strong> transition formant cortex (fig. 22) ;<br />
— en lits grossièrement parallèles s'anastomosant<br />
les uns les autres. Ce cas assez rare est remarquable<br />
car ici la silice passe directement au <strong>calcaire</strong>,<br />
sans vi<strong>de</strong> ni transition (fig. 23) ;<br />
— en rognons d'aspect concentrique, le centre étant<br />
formé d'une géo<strong>de</strong> concrétionnée <strong>de</strong> calcédoine. Ce<br />
cas est assez exceptionnel.<br />
Meulière bréchique<br />
Il s'agit d'un faciès très particulier, mais relativement<br />
fréquent. Un exemple typique existe à<br />
Fossé (fig. 24). <strong>Le</strong>s éléments <strong>calcaire</strong>s d'une taille,<br />
variant <strong>de</strong> quelques millimètres à trois centimètres,<br />
et dont les bords sont fissurés, comme éclatés, sont<br />
noyés dans un ciment siliceux presque incolore qui<br />
forme la partie la plus importante <strong>de</strong> la roche.<br />
On rencontre parfois également <strong>de</strong>s meulières<br />
bréchiques à ciment et éléments siliceux.<br />
Meulière résineuse<br />
Ce type est cité ici pour mémoire car ces meulières<br />
font partie <strong>de</strong>s faciès <strong>de</strong> base.<br />
34<br />
Fig. 23 - Lit <strong>de</strong> meulière inclus dans le <strong>calcaire</strong> — Saint-<br />
Lubin-en-Vergonnois (collection J.-M. Lorain).<br />
Fig. 24 - Brèche à ciment siliceux — Fossé.<br />
1 Cm
Faciès <strong>de</strong> base<br />
Compte tenu <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> épaisseur <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s<br />
lacustres, les faciès <strong>de</strong> base ne sont que rarement<br />
rencontrés en sondage et ils n'affleurent que sur<br />
les bordures. Ces faciès s'éten<strong>de</strong>nt sur une épaisseur<br />
importante (10 à 20 m) et sont souvent intercalés<br />
<strong>de</strong> faciès classiques. Ainsi, en leur présence,<br />
on ne peut affirmer se trouver à la base du <strong>calcaire</strong>,<br />
mais seulement « vers la base ». Ces faciès<br />
sont les suivants :<br />
« Marnes »<br />
La proportion d'argile est notable, mais la teneur<br />
en carbonate est toujours élevée. Ces faciès sont<br />
blancs à crème, à litage bien visible, on pourrait<br />
même presque dire feuilletés. Ils ont été rencontrés<br />
fréquemment à Blois, notamment lors d'une fouille<br />
à la société Poulain (fig. 25).<br />
Ce même faciès se retrouve à Selles-sur-Cher,<br />
limite sud <strong>de</strong> l'extension <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />
Vue d'ensemble <strong>de</strong> la fouille — société Poulain à Blois.<br />
Terre végétale<br />
,yifVJrj4Jij5if/t(WÀj/tysi$Ç Formations superficielles diverses<br />
', t \ ' i h 1 0 . (remblai, limon,<strong>calcaire</strong> altéré)<br />
y /-/: / 'f, y 'f'> ' 7<br />
\( Vf."<br />
u *i 1<br />
070 T ' • ' • _ •<br />
Hauteur en m<br />
I«I»I 1<br />
i ^JriU* '<br />
Calcaire tendre friable avec<br />
passées brunes argileuses<br />
Calcaire en blocs durs disloqués<br />
dans un <strong>calcaire</strong> friable jaune<br />
I l Calcaire tendre friable blanc-jaune<br />
Calcaire mou friable avec rognons<br />
ronds siliceux 0/îOmm<br />
Calcaire mou brun-beige feuilleté avec<br />
nodules en enveloppes siliceuses concentriques<br />
""p" Calcaire mou blanc<br />
Coupe <strong>de</strong> la fouille.<br />
Fond <strong>de</strong> fouille<br />
Fig. 25 - Faciès <strong>de</strong> base du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />
35
Profon<strong>de</strong>ur<br />
i on M<br />
• MHS H<br />
46.60 rWJ.<br />
i mm H<br />
3 IMS H<br />
Calcaire tendre crayeux<br />
• meulières <strong>de</strong> 2 à 5cm<br />
Calcaire dur bréchoï<strong>de</strong>,<br />
légèrement gréseux<br />
Calcaire dur,<br />
bréchique et alvéolaire<br />
Calcaire dur plus ou moins gréseux,<br />
caverneux et morcelé<br />
Calcaire gréseux gris.verdâtre<br />
* meulières spongieuses<br />
Grès légèrement <strong>calcaire</strong> gris.vert,<br />
à passages rouille, un niveau <strong>de</strong><br />
poudingue entre 50,60 et 50,80 m<br />
Marne verdâtre consistante,<br />
légèrement sableuse .<br />
Marne verdâtre peu consistante,<br />
légèrement sableuse<br />
Fig. 26 - Extrait <strong>de</strong> la coupe du sondage numéro 6 du <strong>de</strong>uxième<br />
pont <strong>de</strong> Blols.<br />
Brèches<br />
Il s'agit <strong>de</strong> vraies brèches à éléments <strong>de</strong> silex <strong>de</strong><br />
la craie, <strong>de</strong> petite taille (quelques centimètres),<br />
plus ou moins roulés, pris dans un ciment <strong>calcaire</strong>.<br />
Ceci est le cas le plus fréquent, mais on trouve<br />
également <strong>de</strong>s brèches à ciment gréso-<strong>calcaire</strong><br />
(sondage n° 6 du pont <strong>de</strong> Blois, voir ci-<strong>de</strong>ssous).<br />
Calcaires gréseux<br />
La base du sondage n° 6 effectué pour la reconnaissance<br />
<strong>de</strong>s fondations du pont <strong>de</strong> Blois est très<br />
intéressante à ce point <strong>de</strong> vue (fig. 26). A partir<br />
<strong>de</strong> 43,50 m, on voit le <strong>calcaire</strong> se charger progressivement<br />
<strong>de</strong> grains <strong>de</strong> sable pour aboutir entre<br />
50,60 et 52,60 m à un grès légèrement <strong>calcaire</strong><br />
avec même un passage <strong>de</strong> poudingue. La « marne »<br />
sous-jacente est elle-même légèrement sableuse.<br />
« Meulières résineuses »<br />
Ces acci<strong>de</strong>nts siliceux sont très particuliers : ce<br />
sont <strong>de</strong>s rognons soit branchus, avec un cortex<br />
blanc, rappelant extérieurement les silex <strong>de</strong> la<br />
craie, soit <strong>de</strong> forme générale ovoï<strong>de</strong>. L'intérieur<br />
à la cassure conchoïdale et au reflet résineux, mon<br />
36<br />
Banc silicifié<br />
Argile brune<br />
Nodules siliceux<br />
Fig. 27 - Meulières résineuses <strong>de</strong> la base <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong>.<br />
tre une structure concentrique <strong>de</strong> silice brun clair,<br />
parfois tachetée. Ces types <strong>de</strong> meulières sont liés<br />
aux «marnes» <strong>de</strong> la base (fig. 27).<br />
Un type <strong>de</strong> silicification très voisin existe dans la<br />
masse <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> Touraine d'âge sannoisien,<br />
mais il s!agit <strong>de</strong> nodules beaucoup plus petits<br />
(quelques; centimètres ).<br />
A ce type, on peut également rattacher une meulière<br />
à matière, organique et opale caractérisée,<br />
décrite par F. Ménillet et trouvée dans la région<br />
d'Etampes [8]^<br />
Argiles<br />
Des niveaux d'argile verte existent bien dans la<br />
masse <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s : notamment dans la région<br />
d'Orléans où ils caractérisent la partie supérieure ;<br />
les sondages effectués pour la construction <strong>de</strong><br />
l'aérotrain en ont rencontré;'•, mais au centre <strong>de</strong> la<br />
<strong>Beauce</strong>, ils-sont rarea. Dans la région blésoise,<br />
ces argiles se rencontrent à la base du <strong>calcaire</strong>.<br />
Des sondages effectués .pour la ZUP 2 <strong>de</strong> Blois ont<br />
montré <strong>de</strong> nombreux niveaux d'argile verte intercalés<br />
dans <strong>de</strong>s bancs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> marneux tendre<br />
à mou (fig. 28).
10,50<br />
10 70<br />
12,80<br />
14,00<br />
14'20<br />
15,80<br />
16.50<br />
18.10<br />
19,60<br />
Mélange d'argile brune,ocre,<br />
ou verte, <strong>de</strong> marne beige, et<br />
<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> grumeleux ou<br />
en blocs.<br />
m<br />
Argile vert pâle consistante •<br />
Marne beige compacte à<br />
granules <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur<br />
I E et 6 veines d'argile verte.<br />
n a<br />
Safe.<br />
Petites meulières et argile grise.<br />
Calcaire dur en rognons.<br />
Mélange <strong>de</strong> marne et<br />
d'argile verte avec <strong>de</strong>s<br />
nodules <strong>calcaire</strong>s.<br />
Calcaire en morceaux* marne<br />
+ traces d argile verte.<br />
Argile verte.rai<strong>de</strong>.miçrofissurée,<br />
surconsolidée,<br />
très plastique.<br />
Argile verte + fragments<br />
<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> crayeux.<br />
Mélange <strong>de</strong> marne beige,<br />
<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> en granules ou<br />
rognons avec <strong>de</strong>s traces<br />
d'argile verte.<br />
Calcaire crayeux,leg!<br />
argileux, pulvérulent, pâteux<br />
avec qq.blocs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur.<br />
Fig. 28 - Extrait <strong>de</strong> la coupe d'un sondage à la ZUP 2 <strong>de</strong> Blols.<br />
Cette argile a <strong>de</strong>s caractéristiques géomécaniques<br />
<strong>de</strong>s plus défavorables avec notamment une WL <strong>de</strong><br />
144 % pour un I P <strong>de</strong> 76 ; elle est <strong>de</strong> plus surconsolidée,<br />
donc éminemment gonflante. Une analyse<br />
effectuée au Laboratoire central par le groupe<br />
horizontal <strong>de</strong>s argiles a montré qu'il s'agissait<br />
essentiellement <strong>de</strong> sépiolite (voir au chapitre<br />
«Caractéristiques physiques»).<br />
Faciès d'altération<br />
Nous ne nous étendrons pas sur cette question qui<br />
sera traitée par ailleurs (communication <strong>de</strong><br />
M. Gigout), nous signalerons seulement :<br />
— les argiles <strong>de</strong> décalcification qui sont brunes,<br />
plastiques et généralement peu épaisses (10 à<br />
20 cm). Cependant <strong>de</strong>s poches plus importantes<br />
existent, et on en rencontre également en remplissage<br />
<strong>de</strong>s conduits karstiques ;<br />
— les argiles à meulières, qui ne sont pas forcément<br />
d'ailleurs <strong>de</strong>s faciès d'altération, et que l'on<br />
pourrait comparer à l'argile à silex ;<br />
— le « tuf » terme <strong>de</strong> carrier dont nous avons déjà<br />
parlé et qui est constitué <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> pulvérulent<br />
emballant <strong>de</strong>s blocs durs.<br />
4. PALEOGEOGRAPHIE<br />
M. Gignoux dans la préface <strong>de</strong> son traité [9] écrit<br />
que la stratigraphie doit aboutir à une « succession<br />
harmonieuse <strong>de</strong> géographies cohérentes ». Il<br />
nous faut donc, pour conclure cette partie purement<br />
géologique, tenter <strong>de</strong> reconstituer les paysages<br />
qui régnaient dans notre région à l'Aquitanien.<br />
<strong>Le</strong> climat était subtropical semi-ari<strong>de</strong> avec une<br />
alternance <strong>de</strong> saison sèche et <strong>de</strong> saison <strong>de</strong>s pluies.<br />
<strong>Le</strong> domaine lacustre était une très vaste étendue,<br />
généralement plate et monotone où seuls émergeaient<br />
dans la topographie <strong>de</strong> faibles collines correspondant<br />
aux anticlinaux. A la saison sèche,<br />
cette vaste surface était quasi déserte, recouverte<br />
<strong>de</strong> boue séchée et craquelée, seuls persistaient<br />
<strong>de</strong>-ci <strong>de</strong>-là quelques grands étangs (4 à 5 km <strong>de</strong><br />
long), avec vraisemblablement une frange herbeuse<br />
sur les bords. A la saison <strong>de</strong>s pluies, à<br />
l'exception <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s anticlinales, surtout sur les<br />
bords, cet ensemble était submergé par <strong>de</strong>s crues<br />
rapi<strong>de</strong>s. Mais compte tenu <strong>de</strong> l'étendue et <strong>de</strong> la<br />
planéité du fond, l'épaisseur d'eau était faible et<br />
la décrue amenait très rapi<strong>de</strong>ment la création d'une<br />
sorte <strong>de</strong> marécage entrecoupé <strong>de</strong> chenaux. Ces<br />
conditions donnaient également <strong>de</strong>s rivages flous<br />
et variables. Quelques rivières plus ou moins temporaires<br />
venaient se perdre dans le lac, on en<br />
connaît <strong>de</strong>s traces à Selles-sur-Cher, ou dans les<br />
régions <strong>de</strong> Montargis et La Ferté-Alais.<br />
Du point <strong>de</strong> vue écologique, on a là <strong>de</strong>s conditions<br />
<strong>de</strong> vie particulièrement défavorables et <strong>de</strong> ce fait<br />
la flore et la faune sont très réduites. Aucun poisson<br />
notamment n'est connu, le seul vertébré semiaquatique<br />
signalé est une tortue -<br />
trouvée à Lan<strong>de</strong>sle-Gaulois.<br />
<strong>Le</strong>s seules espèces vraiment aquatiques<br />
relativement abondantes sont <strong>de</strong>s mollusques : limnées<br />
et planorbes, il s'y ajoute quelques hydrobies<br />
et Pupa. Dans les zones émergées vivaient <strong>de</strong>s<br />
escargots. La végétation se résumait à <strong>de</strong> rares<br />
algues, essentiellement <strong>de</strong>s characées et <strong>de</strong>s herbes.<br />
On ne trouve une faune relativement abondante<br />
que sur les rives. <strong>Le</strong> gisement <strong>de</strong> Selles-sur-Cher<br />
en donne une bonne image avec prédominance <strong>de</strong><br />
rhinocéros, dont une espèce <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille. On<br />
rencontre également <strong>de</strong>s tapirs, <strong>de</strong>s cervidés primitifs<br />
: Amphitragulus et Dremotherium, <strong>de</strong> nombreux<br />
petits rongeurs et un Carnivore : Amphicyon.<br />
Cette faune vivait dans une steppe herbue parsemée<br />
<strong>de</strong> quelques arbres.<br />
5. HYDROGEOLOGIE<br />
Du point <strong>de</strong> vue hydrogéologique, le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong> est caractérisé par une perméabilité en<br />
grand très importante ; ce qui se traduit par <strong>de</strong>ux<br />
séries <strong>de</strong> phénomènes concomitants :<br />
— une <strong>hydrogéologie</strong> <strong>de</strong> surface caractérisée par<br />
un très petit nombre <strong>de</strong> rivières permanentes et<br />
<strong>de</strong> nombreuses vallées sèches,<br />
— une <strong>hydrogéologie</strong> souterraine <strong>de</strong> type karstique.<br />
37
Hydrogéologie <strong>de</strong> surface<br />
Cours d'eau permanents<br />
<strong>Le</strong> réseau hydrographique actif du centre <strong>de</strong> la<br />
<strong>Beauce</strong> est <strong>de</strong>s plus restreints puisque, parmi les<br />
rivières typiquement beauceronnes (iîg. 29), on ne<br />
peut que citer :<br />
— la Juine qui prend sa source au nord d'Outarville,<br />
et qui, peu après Etampes, quitte les affleurements<br />
du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>,<br />
— la Voise et son affluent l'Aunay qui prennent<br />
leur source au sud d'Auneau et qui entrent dans<br />
le domaine <strong>de</strong> la craie à partir du Gué-<strong>de</strong>-Longroi,<br />
— la Conie et ses <strong>de</strong>ux bras : Conie d'Orgères et<br />
Conie <strong>de</strong> Patay qui, elles, sont presque uniquement<br />
beauceronnes,<br />
— l'Aigre, petit ruisseau prenant sa source à Tripleville<br />
et se jetant dans le Loir à Cloyes,<br />
•— les Mauves, ensemble hydrographique complexe<br />
situé au nord <strong>de</strong> Meung-sur-Loire, le seul réseau<br />
entièrement développé sur les formations <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong>,<br />
38<br />
— la Gisse qui, par sa position près <strong>de</strong>s limites<br />
du lac, n'a pratiquement que son cours tout à fait<br />
supérieur dans le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, le fond <strong>de</strong><br />
la vallée étant situé sur la craie ou les formations<br />
éocènes.<br />
Nous avons consciemment éliminé les rivières du<br />
Gâtinais qui ont leur origine dans la forêt<br />
d'Orléans où les formations du Burdigalien affleurent<br />
largement.<br />
<strong>Le</strong>s caractéristiques essentielles <strong>de</strong> ces rivières sont<br />
les suivantes :<br />
— le débit est peu important ;<br />
— le cours supérieur est toujours temporaire et<br />
très souvent en relation avec <strong>de</strong>s phénomènes karstiques<br />
; ceci est particulièrement net pour la Conie<br />
<strong>de</strong> Patay qui par ses <strong>de</strong>ux branches (le Nant et la<br />
Retrève) draine le réseau karstique <strong>de</strong> la forêt<br />
d'Orléans ;<br />
— la vallée est d'une largeur relativement importante<br />
par rapport à la rivière, le fond est plat,<br />
marécageux, ce qui provoque un grand développement<br />
<strong>de</strong>s formations tourbeuses.<br />
Craie et Argile à silex<br />
Sables et Argiles<br />
du Burdigalien<br />
20 30km<br />
Fig. 29 - Réseau hydrographique du centre <strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong>.
1<br />
A titre d'exemple, nous allons étudier plus en<br />
détail la vallée <strong>de</strong>s Mauves au nord <strong>de</strong> Meung-sur-<br />
Loire. <strong>Le</strong> plateau qui domine la vallée <strong>de</strong> la Loire<br />
entre Orléans et Blois est entièrement constitué <strong>de</strong><br />
<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> recouvert <strong>de</strong> limons, çà et là<br />
existent seulement quelques petits placages <strong>de</strong><br />
sables burdigaliens. L'altitu<strong>de</strong> est relativement<br />
constante autour <strong>de</strong> 110 m. A la hauteur <strong>de</strong> Meungsur-Loire,<br />
la monotonie <strong>de</strong> cette plaine est brusquement<br />
interrompue par une zone boisée <strong>de</strong> 4 à<br />
500 m <strong>de</strong> large qui, lorsqu'on s'en approche, s'avère<br />
être un taillis quasi impénétrable, le sol est marécageux<br />
et parcouru <strong>de</strong> nombreux ruisseaux et<br />
fossés. A voir ce paysage, on ne se croirait pas en<br />
<strong>Beauce</strong>. <strong>Le</strong>s ruisseaux qui sont à l'origine <strong>de</strong> ce<br />
paysage portent le nom générique <strong>de</strong> « Mauves »<br />
(fig. 30). On distingue la Mauve <strong>de</strong> Détourbe qui<br />
est l'émissaire principal (19 km <strong>de</strong> long) et dont<br />
le cours est presque toujours permanent, la Mauve<br />
<strong>de</strong> Fontaine (5 km) au cours permanent également,<br />
la Mauve <strong>de</strong> Montpipeau au cours temporaire, <strong>de</strong><br />
même que la Dourdaigne. C'est à partir du<br />
confluent <strong>de</strong> ces réseaux que la zone marécageuse<br />
est la plus importante. Cette portion fut aménagée<br />
au Moyen Age pour faire tourner <strong>de</strong>s moulins,<br />
mais <strong>de</strong>puis le milieu du siècle <strong>de</strong>rnier, les réseaux<br />
n'étant plus entretenus, le cours est partiellement<br />
re<strong>de</strong>venu sauvage.<br />
Fig. 30 - Réseau hydrographique <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong>s Mauves<br />
à Meung-sur-Loire.<br />
<strong>Le</strong>s étu<strong>de</strong>s piézométriques du BRGM semblent montrer<br />
que ces ruisseaux drainent les réseaux karstiques<br />
<strong>de</strong> Bricy et d'Epieds situés plus au nord. Une<br />
station <strong>de</strong> jaugeage est implantée à Meung-sur-<br />
Loire, en 1967 on a noté 1<br />
:<br />
— un débit journalier moyen <strong>de</strong> 1 à 1,5 m 3<br />
/s en<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> basses eaux,<br />
— un débit journalier moyen <strong>de</strong> 2 à 2,5 m 3<br />
/s en<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> hautes eaux,<br />
— une crue en mars avec un débit moyen journalier<br />
<strong>de</strong> 5 m 3<br />
/s et un débit instantané maximum <strong>de</strong><br />
6,1 m 3<br />
/s. Ces crues sont rapi<strong>de</strong>s puisque la montée<br />
s'est faite en une journée et la décrue en quatre<br />
jours (fig. 31).<br />
L'autoroute A 10 dans sa section Orléans-Blois<br />
<strong>de</strong>vant franchir cette vallée, <strong>de</strong> nombreux sondages<br />
ont été effectués par le laboratoire et l'on en a<br />
ainsi une bonne coupe (fig. 32). On constate tout<br />
d'abord la planéité d'ensemble : sur 2 à 3 km, la<br />
dénivellée maximale ne dépasse pas 8 m, par contre<br />
1. Résultats communiqués par le Service hydrologique<br />
centralisateur à Orléans.<br />
39
le substratum a été profondément entaillé, puisqu'au<br />
centre le <strong>calcaire</strong> se situe à 14 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />
<strong>Le</strong>s formations alluviales se répartissent<br />
en quatre types principaux :<br />
— <strong>de</strong>s sables et graviers silico-<strong>calcaire</strong>s, témoins<br />
non seulement du ravinement du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong>, mais aussi <strong>de</strong>s formations sableuses du<br />
Burdigalien. L'épaisseur maximale en est <strong>de</strong> 7 m<br />
et ils ne sont présents que sur le flanc ouest <strong>de</strong><br />
la vallée ;<br />
— une argile grise légèrement sableuse présente<br />
également uniquement sur le flanc ouest,<br />
— les faciès tourbeux qui occupent la majorité <strong>de</strong><br />
la vallée, leur épaisseur maximale est <strong>de</strong> 10,20 m.<br />
C'est d'abord en surface sur 50 cm au maximum<br />
une tourbe noire très humifère, puis une tourbe<br />
marron généralement plus argileuse, bien que <strong>de</strong>s<br />
niveaux évolués y soient présents. Cette tourbe est<br />
presque toujours carbonatée (8 à 57 % <strong>de</strong> CaC0 3),<br />
— enfin, intercalés dans la masse tourbeuse, <strong>de</strong><br />
nombreux passages d'un sédiment <strong>calcaire</strong> ocrejaune<br />
ou gris, ayant une certaine cohésion. C'est<br />
parfois un <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> précipitation chimique pur,<br />
puisque sa teneur en carbonate atteint 100 %, mais<br />
on y trouve également très fréquemment <strong>de</strong> nombreuses<br />
coquilles : rares limnées, quelques planorbes<br />
et <strong>de</strong> très nombreux Pupa, ainsi que quelques<br />
débris végétaux, voire même <strong>de</strong>s intercalations<br />
tourbeuses.<br />
La <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> ces niveaux fait immédiatement<br />
penser à certains faciès <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> :<br />
les <strong>calcaire</strong>s les plus fossilifères sont presque toujours<br />
gris et alvéolaires, ces alvéoles pouvant très<br />
bien être les emplacements <strong>de</strong>s débris végétaux.<br />
40<br />
OUEST<br />
Fig. 32 - Coupe géologique en travers <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong>s Mauves.<br />
o >—i—i—J—1—1—I—l—1—I—I—i—I—\—i—i—J—I—i—i—i<br />
6 7 8 9 10 11 12 13 14 1S 16 17 1« 19 20 21 MARS 1967<br />
Fig. 31 - Courbe <strong>de</strong> débit <strong>de</strong> la crue <strong>de</strong>s Mauves à Meungsur-Loire<br />
en mars 1967.<br />
Une étu<strong>de</strong> sédimentologique <strong>de</strong> ces formations<br />
ai<strong>de</strong>rait peut-être à comprendre certains faciès.<br />
On saisit ici très bien la complexité <strong>de</strong>s phénomènes<br />
à étudier puisque ce qui pouvait paraître<br />
une digression sur les allnvions nous ramène à<br />
notre sujet, le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />
Du point <strong>de</strong> vue <strong>hydrogéologie</strong> <strong>de</strong> surface, il faut<br />
citer le cas particulier du Loiret, dont le caractère<br />
<strong>de</strong> résurgence <strong>de</strong> la Loire est bien connu et démontré<br />
<strong>de</strong>puis longtemps, même si l'on discute du lieu<br />
réel <strong>de</strong>s pertes.<br />
Tourbe argileuse<br />
marron<br />
Il _ U Boue <strong>calcaire</strong><br />
11—» Tl consolidée<br />
t^EH^ Argile sableuse<br />
ÎÇS^eW Sable et graves<br />
I:-j..*>...iPM silico-<strong>calcaire</strong><br />
I' I ' lj Calcaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>
Vallées sèches<br />
Sans parler <strong>de</strong>s cours supérieurs <strong>de</strong>s rivières qui<br />
ne sont que temporaires ou <strong>de</strong>s vallées karstiques,<br />
il existe <strong>de</strong> très nombreuses vallées sèches en<br />
<strong>Beauce</strong>. Elles sont généralement peu profon<strong>de</strong>s,<br />
aux flancs arrondis, au fond rempli <strong>de</strong> sédiments<br />
limoneux et mises en culture <strong>de</strong>puis longtemps.<br />
Rares sont celles qui sont restées en leur état<br />
naturel. Il en existe une à une dizaine <strong>de</strong> kilomètres<br />
<strong>de</strong> Blois, la vallée <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Pierre<br />
(fig. 33), affluente <strong>de</strong> la Cisse. <strong>Le</strong> cours supérieur<br />
présente <strong>de</strong>s formes douces avec un fond limoneux<br />
alors qu'à mesure que l'on se rapproche du<br />
confluent la vallée s'encaisse, les flancs se redressent<br />
et le fond plat est constitué <strong>de</strong> sédiments<br />
organiques. Il y a là un vaste champ d'étu<strong>de</strong>s<br />
géomorphologiques et ce site menacé par l'agriculture<br />
et l'urbanisation mériterait d'être protégé 2<br />
.<br />
Hydrogéologie souterraine<br />
Nous ne donnons ici ce paragraphe que pour<br />
mémoire, puisque cette question sera reprise ultérieurement<br />
: en ce qui concerne la nappe <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong>, par N. Desprez ; en ce qui concerne le<br />
karst, par J.-M. Lorain.<br />
Au sujet du karst cependant nous voudrions ajouter<br />
<strong>de</strong>ux choses. Tout d'abord, dans l'étu<strong>de</strong> présentée<br />
plus loin, il n'est question que <strong>de</strong> la région<br />
orléanaise, mais il faut se souvenir que, si cette<br />
région est la plus caractéristique, les phénomènes<br />
karstiques en <strong>Beauce</strong> existent partout. Enfin, nous<br />
voudrions attirer l'attention sur les conséquences<br />
<strong>de</strong> ce régime karstique, sur les risques <strong>de</strong> pollution<br />
<strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, aussi bien par les rejets<br />
industriels ou d'égout, que par les dépôts d'ordures<br />
inconsidérés qui se font dans presque toutes les<br />
carrières. Pour une formation <strong>de</strong> ce type, les<br />
notions classiques <strong>de</strong> périmètre <strong>de</strong> protection, rapproché<br />
ou éloigné <strong>de</strong>s zones d'alimentation en eau,<br />
sont totalement en défaut.<br />
6. CARACTERISTIQUES PHYSIQUES<br />
Après ces données purement géologiques, il nous<br />
faut entrer dans le domaine <strong>de</strong> la géologie appliquée<br />
et donner les principales caractéristiques physiques<br />
<strong>de</strong> ces <strong>calcaire</strong>s. Ce chapitre ne se bornera<br />
qu'à donner <strong>de</strong>s idées directrices, et ceci, pour <strong>de</strong>ux<br />
raisons principales :<br />
— tout d'abord, la gran<strong>de</strong> hétérogénéité <strong>de</strong>s faciès<br />
entraîne une gran<strong>de</strong> variabilité <strong>de</strong>s caractéristiques<br />
physiques,<br />
— ensuite et surtout, parce que ces questions<br />
seront abondamment abordées et débattues dans les<br />
communications traitant <strong>de</strong>s applications, notamment<br />
en ce qui concerne la perméabilité et les<br />
caractéristiques mécaniques.<br />
2. Une action en ce sens est en cours auprès <strong>de</strong> la<br />
Commission <strong>de</strong>s sites du Loir-et-Cher. Souhaitons qu'elle<br />
aboutisse.<br />
42<br />
Nous traiterons seulement : les pendages, la fissuration<br />
et la composition chimique.<br />
Pendages<br />
Nous en donnerons tout d'abord une définition :<br />
« la position du plan <strong>de</strong> stratification d'une couche<br />
se définit par son pendage, c'est-à-dire l'inclinaison<br />
et l'orientation <strong>de</strong> sa ligne <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong> pente<br />
prise dans la direction <strong>de</strong>scendante » (d'après<br />
Pomerol et Blon<strong>de</strong>au [10]) (fig. 34).<br />
Il ne faut pas confondre le pendage lié à la stratification<br />
avec la pente qui peut affecter un terrain<br />
à la suite d'une érosion par exemple. Dans le<br />
schéma <strong>de</strong> la figure 35, où le massif rocheux est<br />
entaillé par une vallée et en partie recouvert par<br />
les alluvions, l'inclinaison <strong>de</strong> la section AB n'est<br />
pas un pendage, contrairement à la section CD.<br />
<strong>Le</strong>s pendages du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sont en général<br />
nuls ou si faibles qu'ils ne sont généralement pas<br />
mesurables. Il existe cependant <strong>de</strong>s ondulations<br />
locales, mais celles-ci sont <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong>, une<br />
centaine <strong>de</strong> mètres tout au plus, et le pendage<br />
dépasse rarement 10°. Plus importants, en valeur<br />
absolue sinon en étendue, sont les pendages qui<br />
affectent les bancs <strong>calcaire</strong>s au voisinage <strong>de</strong>s vallées<br />
ou au bord <strong>de</strong>s dépressions karstiques importantes.<br />
Fig. 34 - Pendage.<br />
Fig. 35 - Différence entre la « pente » affectant un massif rocheux<br />
et son pendage. AB : pente, CD : pendage.
Fissuration<br />
Fig. 36 - Fissuration du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />
La fissuration du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, nous l'avons<br />
déjà signalé, est très importante (fig. 36) et elle<br />
mérite d'être étudiée en détail.<br />
Là aussi, les questions <strong>de</strong> vocabulaire sont importantes<br />
et il nous faut commencer par donner quelques<br />
définitions.<br />
LA STRATE : c'est l'épaisseur <strong>de</strong> terrain qui possè<strong>de</strong><br />
une individualisation nette et <strong>de</strong>s caractères pétrographiques<br />
définis (d'après Moret [11]). La disposition<br />
stratifiée est due soit à un changement <strong>de</strong><br />
nature ou <strong>de</strong> taille <strong>de</strong>s matériaux, soit à une interruption<br />
momentanée <strong>de</strong> la sédimentation.<br />
Synonymes : couche, assise, lit, banc lorsqu'il s'agit<br />
d'une strate <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> épaisseur, veine éventuellement,<br />
lorsque l'épaisseur est faible.<br />
LE JOINT : c'est une fissure normale ou oblique à<br />
la stratification (d'après Rinne et Bertrand [12]).<br />
<strong>Le</strong>s joints caractérisent le débit. On appelle joint<br />
<strong>de</strong> stratification la surface séparant <strong>de</strong>ux strates ;<br />
synonyme : diastème.<br />
LE DÉBIT : une couche possè<strong>de</strong> un débit lorsqu'elle<br />
est découpée en plaquettes, en polyèdres, en ovoï<strong>de</strong>s,<br />
en boules, etc. (d'après Jung [13]).<br />
LA DIACLASE : c'est une cassure non accompagnée<br />
d'un déplacement relatif <strong>de</strong>s parties qu'elle sépare,<br />
par opposition aux failles qui, elles, sont accompagnées<br />
d'un déplacement (d'après Rinne et Bertrand<br />
[12]).<br />
Etu<strong>de</strong> d'une zone<br />
Pour essayer <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> fissuration<br />
du massif <strong>calcaire</strong> et <strong>de</strong> comprendre les causes<br />
<strong>de</strong> cette fissuration, nous avons mesuré dans dix<br />
carrières situées en six endroits différents <strong>de</strong> la<br />
région blésoise, la direction <strong>de</strong>s joints et <strong>de</strong>s diaclases<br />
du massif. Ces directions ont été groupées<br />
par classes <strong>de</strong> 20° et reportées sur les graphiques<br />
<strong>de</strong> la figure 37. On remarque tout <strong>de</strong> suite sur ces<br />
graphiques une direction principale très nettement<br />
prédominante, ainsi qu'une ou <strong>de</strong>ux directions<br />
secondaires bien marquées. Ces graphiques démontrent<br />
tout d'abord que la fissuration ne se fait pas<br />
d'une manière désordonnée, mais qu'elle s'oriente<br />
autour d'une direction principale et d'une ou <strong>de</strong>ux<br />
directions secondaires.<br />
On remarque également (fig. 38) que :<br />
— les directions principales sur les différents sites<br />
étudiés se situent dans un secteur assez restreint<br />
puisqu'elles varient <strong>de</strong> 150 à 180° N,<br />
— l'angle formé entre la direction principale et<br />
l'une <strong>de</strong>s directions secondaires est également relativement<br />
constant autour <strong>de</strong> 110°,<br />
— par contre, la troisième direction présente une<br />
plus gran<strong>de</strong> dispersion.<br />
Un même travail ayant été effectué sur "la craie<br />
du Sénonien par J. Mauvisseau et Ph. Renault [14]<br />
à Orchaise près <strong>de</strong> la zone étudiée ; on a là un<br />
point <strong>de</strong> comparaison intéressant. Sur la figure 39<br />
sont mis en parallèle le total <strong>de</strong>s mesures effectuées<br />
sur le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> et celles sur la craie. La<br />
direction principale est voisine, ce qui laisse penser<br />
à une déformation due au même phénomène, par<br />
contre les directions secondaires n'ont pas <strong>de</strong> rapport.<br />
Si d'autre part, on reporte sur une carte (fig. 40)<br />
ces directions, on remarque une certaine homogénéité<br />
dans leur répartition et une évolution est<br />
visible. Au sud <strong>de</strong> la zone étudiée la fissuration est<br />
presque nord-sud alors qu'elle s'incline progressivement<br />
vers l'est-ouest à mesure que l'on va au<br />
nord. On constate également que la fissuration ne<br />
semble pas en rapport direct avec la tectonique<br />
représentée ici par les anticlinaux d'Herbault et<br />
<strong>de</strong> Marchenoir, qui ne sont à vrai dire que <strong>de</strong><br />
faibles ondulations. Il y a là un phénomène régional<br />
que nous ne pouvons pas éluci<strong>de</strong>r dans l'immédiat,<br />
une telle étu<strong>de</strong> mériterait d'être continuée et<br />
étendue.<br />
Composition chimique<br />
Malgré ses faciès différents, même ceux qui ont<br />
les aspects les plus marneux, la composition chimique<br />
d'ensemble <strong>de</strong>s faciès du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
est assez constante, puisque la teneur en CaC0 3<br />
est pratiquement toujours supérieure à 80 %, à<br />
l'exception <strong>de</strong>s argiles et <strong>de</strong>s meulières, bien sûr.<br />
A titre d'exemple, nous donnons sur la figure 41<br />
les variations <strong>de</strong> la teneur en carbonate dans l'un<br />
<strong>de</strong>s sondages effectués pour la reconnaissance <strong>de</strong>s<br />
fondations du pont <strong>de</strong> Blois. La teneur moyenne<br />
se situe autour <strong>de</strong> 90 % et même lorsqu'on atteint<br />
les <strong>calcaire</strong>s gréseux <strong>de</strong> la base, elle est toujours<br />
<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 70 %.<br />
43
44<br />
Fig. 37 - Diagrammes d'orientation <strong>de</strong>s fissures du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> dans la région <strong>de</strong> Blois.
Calcaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.Total. Craie d'après J. Mauvisseau<br />
Fig. 39 - Comparaison <strong>de</strong>s diagrammes d'orientation <strong>de</strong>s fissures dans le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> et la craie.<br />
45
Calcaire<br />
Banc B<br />
TABLEAU<br />
Calcaire<br />
Banc D<br />
Meulière<br />
Banc F<br />
Calcaire<br />
Banc H<br />
Distance du<br />
banc <strong>de</strong><br />
meulière (m) 3,90 2,10 0 2,40<br />
CaC03 (%) 98,57 97,50 17,67 91,94<br />
Si02 (%) 0,53 0,60 78,01 3,90<br />
Oxy<strong>de</strong>s (%) 0,66 1,18 3,47 2,95<br />
Indosés ('%) 0,24 0,72 0,88 1,51<br />
Eléments autres Fe Fe<br />
que C, O, Si, Mg faible<br />
Ca<br />
vin traces<br />
46<br />
Fe<br />
Mn9 Mn } !<br />
c e s Na (<br />
Fe<br />
M9 ) ttra- r a<br />
Mn<br />
c e s Na S<br />
Des analyses plus complètes ont été effectuées sur<br />
<strong>de</strong>s échantillons prélevés dans une carrière à Fossé,<br />
dans trois bancs <strong>calcaire</strong>s encadrant un banc <strong>de</strong><br />
meulière. <strong>Le</strong>s résultats sont indiqués sur le<br />
tableau II. Ils confirment la teneur en carbonate<br />
toujours élevée <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s, mais apportent aussi<br />
quelques précisions :<br />
— le <strong>calcaire</strong> n'est jamais dolomitique, puisque le<br />
magnésium n'est présent qu'à l'état <strong>de</strong> traces,<br />
— la répartition <strong>de</strong> la silice montre une certaine<br />
liaison avec les bancs <strong>de</strong> meulières ; en effet, elle<br />
est plus forte à proximité <strong>de</strong> oeux-ci et décroît à<br />
mesure que l'on s'en éloigne. Ceci a d'ailleurs été<br />
vérifié dans une autre carrière,<br />
— les éléments traces sont classiques : Fe, Mg,<br />
Mn, Na ; ils sont vraisemblablement liés aux<br />
argiles.<br />
<strong>Le</strong>s analyses chimiques et minéralogiques <strong>de</strong>s<br />
argiles sont délicates, longues et coûteuses, aussi<br />
sont-elles peu nombreuses. En ce qui concerne les<br />
argiles contenues dans les <strong>calcaire</strong>s, J.-J. Macaire<br />
dans sa thèse [6] donne trois analyses ; la montmorillonite<br />
est largement dominante, avec illite et<br />
kaolinite sous forme <strong>de</strong> traces ; dans un échantillon<br />
prélevé à Saint-Ay on note en plus la présence
d'atapulgite. En ce qui concerne les niveaux argileux,<br />
une argile rencontrée en sondage à Blois a<br />
été analysée par le groupe horizontal <strong>de</strong>s argiles du<br />
LCPC [15], elle est composée <strong>de</strong> : 0,1 % <strong>de</strong> matières<br />
organiques, 6 % <strong>de</strong> quartz, plus <strong>de</strong> 80 % <strong>de</strong><br />
sépiolite, présence en faible proportion d'illite.<br />
<strong>Le</strong>s meulières sont composées presque uniquement<br />
<strong>de</strong> silice, bien que souvent mêlées <strong>de</strong> carbonates. A<br />
leur sujet on peut cependant noter une particularité<br />
: lors <strong>de</strong> la campagne <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong>s<br />
fondations du pont <strong>de</strong> Blois, <strong>de</strong>s mesures diagraphiques<br />
<strong>de</strong> radioactivité naturelle ont été effectuées,<br />
elles ont montré entre autres choses que certains<br />
niveaux <strong>de</strong> meulière étaient nettement plus radioactifs<br />
que les <strong>calcaire</strong>s. Ceci a été confirmé par <strong>de</strong>s<br />
mesures quantitatives du rayonnement en laboratoire.<br />
La section d'application <strong>de</strong>s radio-isotopes du<br />
LCPC a obtenu, avec ces échantillons, un spectre<br />
caractéristique du Radium 226 et <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>scendants,<br />
indice <strong>de</strong> la présence d'Uranium [16].<br />
7. METHODES D'ETUDE DU CALCAIRE<br />
DE BEAUCE<br />
Nous avons essayé dans les chapitres qui précè<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> passer en revue toutes les caractéristiques du<br />
<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. Nous voudrions, pour terminer,<br />
voir quelles sont les métho<strong>de</strong>s utilisées pour étudier<br />
ces formations dans le domaine du génie civil,<br />
ainsi que leur validité et leur utilité respectives.<br />
<strong>Géologie</strong> <strong>de</strong> surface<br />
<strong>Le</strong> géologue qui parcourt la <strong>Beauce</strong> avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
son seul marteau est assez désarmé et ses observations<br />
et conclusions seront plus que sommaires.<br />
En effet, la platitu<strong>de</strong> du relief, le recouvrement<br />
continu <strong>de</strong> limon et la culture extensive ne permettent<br />
l'observation d'à peu près aucun affleurement<br />
naturel : à peine quelques blocs, le plus souvent<br />
éboulés au flanc <strong>de</strong>s vallées. Quant aux carrières,<br />
qui jadis étaient nombreuses (il y en avait au<br />
minimum une par commune), il est rare d'en trouver<br />
encore en exploitation ; les autres ont été<br />
remblayées, ou transformées en dépôts d'ordures.<br />
On en arrive à se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r s'il n'y aurait pas lieu<br />
<strong>de</strong> « classer » certains affleurements types au même<br />
titre que les monuments historiques 3<br />
.<br />
En résumé le géologue ne notera que les zones où<br />
il y a « beaucoup » <strong>de</strong> limon et les zones où il y a<br />
« peu » <strong>de</strong> limon. Il <strong>de</strong>vra recourir à d'autres<br />
métho<strong>de</strong>s.<br />
Sondages<br />
Sondages à la tarière : ils sont pratiquement inopérants<br />
dans une telle formation, tout au plus donnent-ils<br />
les épaisseurs <strong>de</strong> limon et une idée <strong>de</strong> la<br />
frange d'altération ; on n'est jamais sûr en effet<br />
3. L'Association <strong>de</strong>s géologues du Bassin <strong>de</strong> Paris mène<br />
une action dans ce sens, mais se heurte presque toujours<br />
à la sacro-sainte propriété privée.<br />
que l'arrêt <strong>de</strong> la tarière a eu lieu sur un banc ou<br />
sur un bloc dur isolé dans la zone altérée.<br />
Sondages rotatifs <strong>de</strong>structifs : ce type <strong>de</strong> sondage<br />
effectué au tricône, ou avec une machine du type<br />
wagon drill, peut être intéressant par sa rapidité<br />
d'exécution et son faible coût. Mais les seuls paramètres<br />
sur lesquels on peut se baser sont les<br />
vitesses d'avancement ou le poids sur l'outil, puisque<br />
généralement il n'y a pas <strong>de</strong> remontée <strong>de</strong><br />
sédiments en raison <strong>de</strong>s pertes totales fréquentes,<br />
même en forage à la boue. Cette métho<strong>de</strong> peut<br />
cependant être utile dans le cadre d'une campagne<br />
assez importante pour situer <strong>de</strong>s bancs durs, par<br />
exemple, déjà repérés en carottage.<br />
Carottage : c'est pratiquement la seule métho<strong>de</strong><br />
satisfaisante ; encore faut-il que celui-ci soit fait<br />
dans <strong>de</strong> bonnes conditions. En effet <strong>de</strong> nombreuses<br />
difficultés existent :<br />
— l'hétérogénéité <strong>de</strong> certains niveaux (la présence<br />
<strong>de</strong> rognons durs dans une matrice non consolidée)<br />
fait que les parties molles sont lavées,<br />
— les niveaux <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> grumeleux sont facilement<br />
lavés, d'où une récupération nulle,<br />
— la fracturation, qui provoque <strong>de</strong>s coincements<br />
dans le carottier et la rotation <strong>de</strong>s fragments<br />
rocheux au fond du forage,<br />
— les pertes, qui sont presque toujours totales à<br />
l'eau claire, et même fréquentes à la boue,<br />
— les risques d'éboulement, qui nécessitent un<br />
tubage du forage souvent sur une gran<strong>de</strong> longueur.<br />
Toutes ces difficultés font qu'un carottage n'est<br />
réussi qu'à certaines conditions (fig. 42) :<br />
— un diamètre approprié : plus le diamètre est<br />
important, plus la récupération est bonne et, si <strong>de</strong>s<br />
diamètres <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 165 mm ne peuvent, vu<br />
leur coût, être couramment envisagés, le diamètre<br />
classique <strong>de</strong> 131 mm convient très bien ; en 116 mm<br />
Fig. 42 - Carottes <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> (reconnaissance du<br />
troisième pont d'Orléans). Carottage à 100% malgré une<br />
gran<strong>de</strong> fragmentation.<br />
47
la récupération est encore bonne, mais en <strong>de</strong>ssous<br />
la qualité du carottage décroît très vite ;<br />
— un matériel en bon état, manié doucement, pour<br />
éviter les à-coups dus à la présence imprévisible<br />
d'un passage dur dans un ensemble mou ;<br />
— une équipe ayant une gran<strong>de</strong> habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces<br />
formations ;<br />
— ici encore plus qu'ailleurs le ren<strong>de</strong>ment mètres<br />
par jour est préjudiciable à la qualité <strong>de</strong>s échantillons.<br />
Géophysique<br />
<strong>Le</strong>s métho<strong>de</strong>s géophysiques sont <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s indirectes,<br />
et elles ne sauraient en aucun cas se substituer<br />
aux forages, mais elles apportent souvent <strong>de</strong>s<br />
précisions ou <strong>de</strong>s corrélations utiles, car elles intègrent<br />
les caractéristiques d'ensemble du massif.<br />
Electrique : cette technique n'est pas particulièrement<br />
adaptée aux problèmes du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>,<br />
elle peut cependant apporter <strong>de</strong>s données sur la<br />
géologie <strong>de</strong> surface telle que la détermination <strong>de</strong>s<br />
épaisseurs <strong>de</strong> limon. Elle est en tout cas d'un<br />
intérêt mineur par rapport à la métho<strong>de</strong> sismique.<br />
Sismique : c'est la métho<strong>de</strong> géophysique la mieux<br />
adaptée à ces terrains. Cependant, il ne faut pas<br />
en attendre <strong>de</strong>s résultats trop précis, mais plutôt<br />
une estimation d'ensemble. Cela est dû principalement<br />
à l'alternance <strong>de</strong> niveaux durs et tendres,<br />
ainsi qu'à la fissuration <strong>de</strong>s bancs durs. Cette<br />
technique s'applique bien à la détection du premier<br />
horizon dur et aux problèmes <strong>de</strong> défonçage, en se<br />
souvenant toutefois que la fissuration provoque un<br />
ralentissement <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s et donc que le <strong>calcaire</strong><br />
est généralement plus dur que ne le laisse supposer<br />
la vitesse sismique. Quant à la détection <strong>de</strong>s cavités,<br />
les essais effectués à partir <strong>de</strong> mesures à la<br />
surface du sol se sont avérés négatifs, par contre,<br />
les mesures <strong>de</strong> vitesse du son entre forages sont<br />
plus intéressantes : une vitesse faible au niveau <strong>de</strong><br />
bancs durs dénote une fissuration importante, voire<br />
une cavité. Nous avons obtenu <strong>de</strong>s résultats positifs<br />
avec cette métho<strong>de</strong>, par exemple lors <strong>de</strong> la<br />
campagne <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong>s fondations du pont<br />
<strong>de</strong> Blois [17] ou du pont Joffre à Orléans.<br />
Diagraphie :. cette métho<strong>de</strong>, principalement la mesure<br />
<strong>de</strong> la radioactivité naturelle, a été utilisée<br />
dans lè <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> à Orléans et à Blois.<br />
<strong>Le</strong>s résultats concernant le massif <strong>calcaire</strong> luimême<br />
n'ont pas été très probants, ceci étant dû<br />
principalement à la faible teneur en argile <strong>de</strong> ces<br />
formations. Par contre, cette métho<strong>de</strong> met particulièrement<br />
bien en évi<strong>de</strong>nce les cavités remplies<br />
d'argile- ou d'alluvions, et permet d'en repérer les<br />
cotes avec une gran<strong>de</strong> précision [16 et 17].<br />
Gravimétrie :• cette métho<strong>de</strong>, que nous n'avons pas<br />
utilisée, est a. priori la plus favorable pour la<br />
détection <strong>de</strong>s cawités, mais il s'agit d'une technique<br />
d'emploi délicat, et la taille relativement mo<strong>de</strong>ste<br />
<strong>de</strong>s cavités provoque; <strong>de</strong>s anomalies souvent non<br />
décelables par rapport .aaix; phénomènes parasites.<br />
Essais d'eau<br />
La détermination <strong>de</strong> la perméabilité en grand du<br />
massif <strong>calcaire</strong> présente un grand intérêt non seu-<br />
48<br />
Fig. 43 - Micromoulinet Neyrpic.<br />
lement pour <strong>de</strong>s recherches d'eau, mais aussi pour<br />
les problèmes <strong>de</strong> fondations et surtout d'injections.<br />
Cette mesure est difficile, compte tenu <strong>de</strong> la valeur<br />
élevée <strong>de</strong> cette perméabilité.<br />
Essai <strong>Le</strong>franc : sans parler <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong><br />
détermination du coefficient <strong>de</strong> forme <strong>de</strong> la lanterne,<br />
les variations du niveau d'eau sont si rapi<strong>de</strong>s<br />
qu'elles sont difficilement mesurables, d'où une très<br />
faible précision.<br />
Essai Lugeon : la réalisation <strong>de</strong> ces essais pose<br />
<strong>de</strong> multiples problèmes : l'étanchéité au niveau <strong>de</strong><br />
l'obturateur est difficile, sinon impossible à obtenir,<br />
du fait <strong>de</strong> l'hétérogénéité du terrain ; <strong>de</strong> plus,<br />
le débit à injecter étant très important, outre qu'il<br />
faut une pompe puissante, il se crée <strong>de</strong>s anomalies<br />
<strong>de</strong> pression dans les tuyaux d'injection masquant<br />
complètement le phénomène.<br />
Essais au micromoulinet : la mesure <strong>de</strong>s vitesses<br />
<strong>de</strong> circulation d'eau au micromoulinet Neyrpic<br />
(fig. 43) est pratiquement la seule métho<strong>de</strong> qui<br />
nous ait apporté <strong>de</strong>s renseignements intéressants.<br />
Nous effectuons <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> vitesse naturelle<br />
ou après pompage ; et si l'on peut discuter la<br />
valeur réelle <strong>de</strong> ces vitesses, on a en tout cas une<br />
très bonne détermination <strong>de</strong>s niveaux où se font<br />
les circulations d'eau.<br />
Essais iir situ <strong>de</strong> mécanique <strong>de</strong>s sols<br />
Sans vouloir empiéter sur la communication <strong>de</strong><br />
E. Waschkowski, nous voudrions donner ici l'avis<br />
<strong>de</strong>s géologues. Seules <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s employant <strong>de</strong>s<br />
dflatomètres <strong>de</strong> grand diamètre, tel le dilatomètre<br />
Médératec, nous semblent pouvoir donner <strong>de</strong>s résultats<br />
valables en fonction du volume relativement<br />
important <strong>de</strong> terrain qu'elles intéressent.<br />
CONCLUSIONS<br />
Nous avons essayé <strong>de</strong> dresser le panorama le plus<br />
complet possible <strong>de</strong>s « formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> » et<br />
BOUS avons même abordé quelques questions concernant<br />
tes applications au génie civil. Cela nous a<br />
entraîné à <strong>de</strong>s développements parfois disproportionnés<br />
par rapport à l'importance réelle <strong>de</strong> la
question traitée. Nous pensons néanmoins que cela<br />
a permis à tous <strong>de</strong> saisir la complexité <strong>de</strong>s problèmes<br />
que posent ces formations :<br />
— problèmes théoriques dans la définition même<br />
<strong>de</strong> la position stratigraphique <strong>de</strong> ce vaste ensemble,<br />
— problèmes <strong>de</strong> corrélations et d'extrapolations,<br />
dus à la gran<strong>de</strong> variété et variabilité <strong>de</strong>s faciès,<br />
— problèmes hydrogéologiques, dus à une certaine<br />
incohérence du régime karstique,<br />
— problèmes <strong>de</strong> génie civil, conséquence <strong>de</strong> l'hétérogénéité<br />
propre à ces formations, mais aussi liés<br />
aux métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong>.<br />
De tout cela résulte un certain malaise, on en<br />
arrive à douter <strong>de</strong> toutes les métho<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> toutes<br />
les techniques, <strong>de</strong> l'intérêt même <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. Cela<br />
signifie à notre avis que les métho<strong>de</strong>s traditionnelles<br />
sont insuffisantes et que les étu<strong>de</strong>s sont trop<br />
ponctuelles ; il faut voir la question <strong>de</strong> plus loin<br />
et trouver d'autres directions <strong>de</strong> recherche.<br />
Nous citerons sans ordre et sans vouloir être<br />
limitatif :<br />
— la stratigraphie à gran<strong>de</strong> échelle ; puisque la<br />
stratigraphie à petite échelle n'est pas pour l'ins<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
Une bibliographie un tant soit peu complète <strong>de</strong>s<br />
formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> comporterait plusieurs centaines<br />
<strong>de</strong> titres, aussi nous bornerons-nous à donner<br />
ici uniquement les ouvrages cités dans le texte.<br />
[1] POMEROL Ch., FEUGUEUR L., Gui<strong>de</strong>s Géologiques<br />
Régionaux, Bassin <strong>de</strong> Paris - Ile-<strong>de</strong>-France,<br />
Masson, 1968.<br />
[2] DENIZOT G., <strong>Le</strong>s formations continentales <strong>de</strong> la<br />
région orléanaise, Thèse, 1927.<br />
[3] DESPREZ N., MEGNIEN C, Connaissances nouvelles<br />
sur la structure <strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong>, Soc. Géol.<br />
F., 7-VII, p. 303-308, 1965.<br />
DESPREZ N. et collaborateurs, Etu<strong>de</strong> hydrogéologique<br />
du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, 7 rapports<br />
BRGM, 1966-1969.<br />
[4] <strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Saint-Ouen, numéro spécial M<br />
Bulletin Liaison Labo. routiers P. et Ch., 1969,<br />
121 p.<br />
[5] <strong>Le</strong>xique stratigraphique international, vol. I,<br />
fasc. 4 a, VII.<br />
[6] MACAIRE J.-J., Etu<strong>de</strong> sédimentologique <strong>de</strong>s formations<br />
superficielles sur le tracé <strong>de</strong> l'autoroute<br />
A 10 entre Artenay et Meung-sur-Loire<br />
(Loiret), Thèse 3' cycle, Fac. Se. Orléans, 2 t.,<br />
104 p., 43 flg., 1971.<br />
[7] LORAIN J.-M., Etu<strong>de</strong>s géologiques sur le Crétacé<br />
et le Tertiaire <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Blois - DES Fac.<br />
Se. Paris, 19 p., 14 pl., 1962.<br />
[8] MÉNILLET F., Intercalation lignite-<strong>calcaire</strong> avec<br />
silicifleation dans la partie supérieure <strong>de</strong>s<br />
sables <strong>de</strong> Fontainebleau à Etampes, c.r. Société<br />
géologique <strong>de</strong> France, 386 p., 1966.<br />
[9] GIGNOUX M., <strong>Géologie</strong> stratigraphique, 4 e<br />
éd.,<br />
Masson, 1950.<br />
tant possible. On pourrait tenter, en s'appuyant<br />
par exemple sur <strong>de</strong>s analyses lithologiques et chimiques<br />
très poussées, <strong>de</strong> définir <strong>de</strong>s niveaux ou<br />
<strong>de</strong>s zones qui serviraient d'horizons repères ;<br />
— la distribution horizontale et verticale <strong>de</strong>s meulières<br />
doit traduire un phénomène sédimentologique<br />
qu'il pourrait être utile <strong>de</strong> repérer ;<br />
— une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong>s carrières, <strong>de</strong>s<br />
marnières, <strong>de</strong>s mares et <strong>de</strong>s régions karstiques<br />
pourrait définir <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> à prédominance<br />
dure ou tendre ;<br />
— un certain nombre <strong>de</strong> sondages carottés à<br />
gran<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 50 m) <strong>de</strong>vrait<br />
permettre d'avoir <strong>de</strong>s stratotypes <strong>de</strong> référence ;<br />
— l'étu<strong>de</strong> systématique <strong>de</strong> la fissuration amènerait<br />
très certainement <strong>de</strong>s éclaircissements non seulement<br />
dans le domaine tectonique, mais aussi en<br />
<strong>hydrogéologie</strong>, voire même sur la forme <strong>de</strong>s granulats.<br />
<strong>Le</strong>s directions possibles d'étu<strong>de</strong> (et il y en a<br />
d'autres) sont donc nombreuses et variées, cependant<br />
il s'agit au départ d'étu<strong>de</strong>s plutôt théoriques,<br />
difficilement compatibles avec les reconnaissances<br />
<strong>de</strong> sol <strong>de</strong> fondation aux crédits toujours limités.<br />
[10] POMEROL Ch., BLONDEAU A., Initiation à la géologie<br />
pratique, Boubée, 1968.<br />
[11] MORET L., Précis <strong>de</strong> géologie, Masson, 1958.<br />
[12] RINNE F., BERTRAND L., ORCEL J., La science<br />
<strong>de</strong>s roches, Lamasse, 1949.<br />
[13] JUNG J., Précis <strong>de</strong> pétrographie, 2* éd., Masson,<br />
1963.<br />
[14] MAUVISSEAU J., RENAULT Ph., La rivière souterraine<br />
d'Orchaise, Annales <strong>de</strong> spéléologie XIV,<br />
fasc. 1.2, 1959.<br />
[15] VOINOVITCH I.A. et collaborateurs, L'analyse<br />
minéralogique <strong>de</strong>s sols argileux, Eyrolles, 1971.<br />
[16] LORAIN J.-M., Observations sur la radioactivité<br />
naturelle <strong>de</strong>s roches sédimentaires, Bull, liaison<br />
Labo. routiers P. et Ch., 40, sept.-oct. 1969,<br />
p. 19.<br />
[17] CHAMPION M., LORAIN J.-M., MAILLARD Ph.,<br />
ANGOT D., PITOT J., WASCHKOWSKI E., Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
sols <strong>de</strong> fondation du 2* pont <strong>de</strong> Blois, Bull,<br />
liaison Labo. routiers P. et Ch., 38, mai-juin<br />
1969, p. 37.<br />
Depuis la rédaction <strong>de</strong> cet article (oct. 1971) sont<br />
parus <strong>de</strong>ux bulletins du BRGM, Section I, 2 et 3,<br />
1971, consacrés d « La tectonique du Bassin <strong>de</strong><br />
Paris » où l'on trouvera <strong>de</strong>s articles intéressants, se<br />
rapportant à la structure <strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong>, notamment :<br />
DENIZOT G., Nos connaissances sur la tectonique du<br />
Bassin <strong>de</strong> Paris.<br />
MEGNIEN C, Observations sur les ondulations tectoniques<br />
du Bassin <strong>de</strong> Paris et hypothèse sur une dislocation<br />
majeure du socle.<br />
DESPREZ N., Structure <strong>de</strong> la base <strong>de</strong>s dépôts lacustres<br />
sous la <strong>Beauce</strong> et la Sologne.<br />
49
50<br />
ANNEXE<br />
<strong>Le</strong>s faciès du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
Fig. 1 - Calcaire tendre à rogons durs — Blois.<br />
Fig. 2 - Calcaire compact à grain fin.<br />
Pontijou. La Chaussôe-Saint-VIctor.
54<br />
L'altération<br />
périglaciaire<br />
du <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
M. GIGOUT<br />
Professeur <strong>de</strong> géologie<br />
à la Faculté <strong>de</strong>s Sciences d'Orléans<br />
PLUTOT que <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, il vaut mieux<br />
dire formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, car si les <strong>calcaire</strong>s<br />
dominent dans l'Aquitanien lacustre <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong>, ils sont accompagnés <strong>de</strong> marnes et<br />
d'argiles en quantités non négligeables. <strong>Le</strong>s carrières<br />
donnent une fausse idée <strong>de</strong> la formation<br />
puisqu'on exploite surtout les <strong>calcaire</strong>s durs. <strong>Le</strong>s<br />
sondages indiquent cette variabilité <strong>de</strong> la formation,<br />
encore qu'exécutés le plus souvent au trépan<br />
ils aient fait apparaître surtout la meulière et les<br />
<strong>calcaire</strong>s durs ; on y voit cependant signalées <strong>de</strong>s<br />
marnes diverses et <strong>de</strong>s argiles verdâtres. Des lentilles<br />
marneuses et argileuses sont aussi connues en<br />
surface, par exemple à Buray au nord <strong>de</strong> Mer.<br />
Rappelons aussi tout d'abord <strong>de</strong>s particularités <strong>de</strong><br />
la sédimentation <strong>calcaire</strong> ou marno-<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong>. <strong>Le</strong>s dépôts sont souvent mal lités, la stratification<br />
floue. D'autre part, il existe beaucoup<br />
<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>s bréchiques, dus à <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong><br />
fractionnement synsédimentaires ; J.-M. Lorain<br />
(1962) et F. Ménillet en ont commencé l'étu<strong>de</strong>.<br />
Ces terrains <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> affleurent<br />
très rarement à proprement parler : on peut voir<br />
du <strong>calcaire</strong> dur en dalles sur les versants <strong>de</strong> certains<br />
vallons, celui <strong>de</strong> Tavers, en amont <strong>de</strong> cette<br />
localité, par exemple, et dans quelques portions<br />
du coteau <strong>de</strong> la Loire, telles celles <strong>de</strong> Saint-Ay à<br />
Meung. Généralement la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est<br />
cachée sous <strong>de</strong>s dépôts quaternaires pelliculaires<br />
(limons). Ailleurs, elle disparaît sous <strong>de</strong>s alluvions<br />
anciennes <strong>de</strong> la Loire ou sous la formation <strong>de</strong><br />
l'Orléanais et <strong>de</strong> la Sologne.<br />
L'ALTERATION SOUS LES LIMONS<br />
DE BEAUCE<br />
Nous prendrons ici le terme limons dans le sens<br />
large <strong>de</strong>s « limons <strong>de</strong>s plateaux » et « limons <strong>de</strong>s<br />
versants » <strong>de</strong>s anciens auteurs. Il est permis <strong>de</strong><br />
regretter que les sédimentologues se soient emparés<br />
du mot limon pour désigner une phase granulométrique<br />
intermédiaire entre les argiles et<br />
les sables : le mot a une acception bien plus large<br />
et très commune qui n'a pas d'autre expression,<br />
sauf à employer <strong>de</strong>s périphrases.<br />
Dans le cas qui nous occupe, ces limons <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
sont suivant les cas à dominance éolienne, ou <strong>de</strong><br />
ruissellement ou colluviale. J. Macaire (1971) a<br />
disséqué la part d'héritage du substratum par ruissellement<br />
et montré qu'une part fine, argilo-limoneuse<br />
(cette fois au sens sédimentologique) d'abondance<br />
variable, doit être d'origine éolienne. J'ajoute<br />
que sur les versants la solifluxion a dû intervenir<br />
également, ce qui est indiqué par les formes empâtées<br />
et les fonds en auge.<br />
L'épaisseur <strong>de</strong> ces limons varie <strong>de</strong> quelques décimètres<br />
à quelques mètres. Ils sont wurmiens pour la<br />
plupart.
Sous cette pellicule superficielle <strong>de</strong> limons, la formation<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est altérée <strong>de</strong> diverses façons,<br />
parmi lesquelles nous avons reconnu les suivantes :<br />
1. L'altération par dissolution<br />
Il s'agit alors <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> qui est désagrégé et souvent<br />
parcouru par <strong>de</strong>s veinules <strong>de</strong> limon sur quelques<br />
décimètres <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur seulement. La surface<br />
d'altération est généralement assez plane. Elle<br />
peut aussi être acci<strong>de</strong>ntée par <strong>de</strong>s poches <strong>de</strong> dissolution<br />
; j'en ai observé <strong>de</strong> belles dans une excavation<br />
pour les fondations d'une maison à Champremault<br />
(nord <strong>de</strong> Meung-sur-Loire) (fig. 1). <strong>Le</strong><br />
<strong>calcaire</strong> est altéré par le processus <strong>de</strong> solifluxion<br />
que nous décrirons plus loin. Il supporte <strong>de</strong>s limons<br />
bruns argilo-sableux, épais d'un <strong>de</strong>mi-mètre en<br />
moyenne. Mais la surface <strong>de</strong> séparation est onduleuse,<br />
<strong>de</strong>ssinant <strong>de</strong>s poches qui <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt jusqu'à<br />
1 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur visible. Il ne s'agit pas <strong>de</strong><br />
guirlan<strong>de</strong>s <strong>de</strong> solifluxion puisque le contact est<br />
franc, sans mélange, ni <strong>de</strong> ravinement puisque le<br />
limon est homogène et fin, argilo-sableux.<br />
Fig. 1 - Relations entre le colluvium sur <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
et les limons à Champremault - Meung-sur-Loire.<br />
Il existe même parfois <strong>de</strong>s lapiez à la surface <strong>de</strong>s<br />
<strong>calcaire</strong>s, témoignant d'une mise à nu et dissolution<br />
aérienne du <strong>calcaire</strong>.<br />
On sait par ailleurs que la dissolution peut être<br />
intense dans la masse même <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s, produisant<br />
<strong>de</strong>s fissures qui se répercutent en surface<br />
par <strong>de</strong>s dépressions fermées, sortes <strong>de</strong> dolines, et<br />
même <strong>de</strong>s gouffres.<br />
L'altération par dissolution superficielle, la fonte<br />
en somme, est un cas fréquent sur les <strong>calcaire</strong>s<br />
durs <strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong>, notamment ceux qui sont ou ont<br />
été exploités en carrière. Elle a pu se produire soit<br />
à l'air libre (lapiez), soit sous une pellicule <strong>de</strong><br />
limons ou d'alluvions (poches). Nous verrons un<br />
exemple <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier processus (piscine du Poutil<br />
à Olivet, fig. 4).<br />
2. L'altération par cryoclastie<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> est alors fragmenté à la partie supérieure<br />
en éléments assez anguleux, <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong><br />
cailloux ou <strong>de</strong> blocs, restés sur place ou légèrement<br />
entraînés. On peut donner les exemples <strong>de</strong> carrières<br />
Altération cryoclastique sur <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />
Viabon.<br />
La Ma<strong>de</strong>leine ; Bourrlchard.<br />
55
au sud <strong>de</strong> Bourrichard (environs <strong>de</strong> Marchenoir) et<br />
à Viabon (sud-est <strong>de</strong> Voves) ; la pellicule cryoclastique<br />
d'accumulation atteint 2 à 3 m d'épaisseur<br />
sur <strong>de</strong> légers versants.<br />
Ce cas paraît peu fréquent en <strong>Beauce</strong>, probablement<br />
à cause <strong>de</strong> la faiblesse du relief, facteur qui<br />
favorise les accumulations cryoclastiques.<br />
On voit quelquefois un dépôt <strong>de</strong> ce genre parmi<br />
les formations <strong>de</strong> versant du Val <strong>de</strong> Loire ;<br />
ainsi dans une petite carrière à la sortie est <strong>de</strong><br />
Lavau (commune <strong>de</strong> Baule), entre le <strong>calcaire</strong> altéré<br />
et <strong>de</strong>s limons en partie éoliens, une couche épaisse<br />
<strong>de</strong> quelques décimètres seulement est faite <strong>de</strong> cailloux<br />
<strong>calcaire</strong>s calibrés ; c'est une sorte <strong>de</strong> grèze,<br />
variété <strong>de</strong> brèche périglaciaire.<br />
3. L'altération par solifluxion<br />
Il existe souvent, entre limons superficiels et <strong>calcaire</strong>s<br />
ou marno-<strong>calcaire</strong>s francs et compacts, une<br />
partie moins cohérente, plus tendre, appelée par<br />
les habitants « tuf » ou « marne ». Son épaisseur<br />
est généralement <strong>de</strong> plusieurs mètres, <strong>de</strong> l'ordre<br />
<strong>de</strong> 2 à 4 m. Sa composition varie entre <strong>de</strong>ux extrêmes<br />
: un <strong>calcaire</strong> tendre grumeleux et un véritable<br />
conglomérat.<br />
Ce <strong>de</strong>rnier cas est lé plus facile à interpréter. Prenons<br />
l'exemple d'une petite excavation située au<br />
bord <strong>de</strong> la route <strong>de</strong> <strong>Le</strong>stiou à Avaray, à 500 m<br />
au nord-est du Port-au-Vin. Elle entaille le versant<br />
du val et montre sur 2 m d'épaisseur un agglomérat<br />
<strong>de</strong> morceaux <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> et <strong>de</strong> meulière<br />
compacte, <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong> cailloux et <strong>de</strong> blocs, aux<br />
angles émoussés, dans une pâte peu abondante<br />
<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> pulvérulent, <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> granuleux et<br />
<strong>de</strong> marne.<br />
On voit qu'il ne s'agit pas <strong>de</strong> la formation lacustre<br />
en place, mais d'un produit <strong>de</strong> son remaniement<br />
: les <strong>calcaire</strong>s, marno-<strong>calcaire</strong>s et meulières<br />
ont été fractionnés en éléments <strong>de</strong> tailles diverses,<br />
comportant une phase fine. L'ensemble a été brassé<br />
puis déposé pêle-mêle, sans stratification. On reconnaît<br />
les caractères d'un colluvium vrai ou dépôt<br />
périglaciaire par solifluxion d'une couche cryoclastique<br />
superficielle.<br />
Une tranchée <strong>de</strong> canalisation au lieu-dit les Caves<br />
<strong>de</strong> Barchelin, à la sortie sud <strong>de</strong> Beaugency, m'a<br />
permis <strong>de</strong> constater que la partie altérée du versant,<br />
sur 2 à 3 m d'épaisseur, comportait <strong>de</strong> gros<br />
blocs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> emballés dans un agglomérat semblable<br />
à celui d'Avaray (fig. 2).<br />
Je donne la coupe d'une autre tranchée, qui était<br />
creusée dans le coteau du val entre le parc floral<br />
<strong>de</strong> la Source et la voie ferrée à Orléans-la-<br />
Source [1]. On y voyait (fig. 3) à la base le <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> fragmenté sur place ; au-<strong>de</strong>ssus<br />
et formant placage <strong>de</strong> versant, une marne rognonneuse,<br />
association d'éléments arrondis <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />
tendre, <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> pulvérulent et d'argiles en traînées<br />
; une <strong>de</strong> ces traînées était disposée en guirlan<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> solifluxion. Des sables argileux et caillouteux<br />
<strong>de</strong> la terrasse alluviale étaient aussi disposés<br />
dans la marne rognonneuse par l'effet d'un entraînement<br />
à l'état pâteux.<br />
Dans cet exemple le rôle <strong>de</strong> la solifluxion est manifeste<br />
grâce à <strong>de</strong>s figures <strong>de</strong> dépôt, mais le maté-<br />
56<br />
Colluvium sur <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> - <strong>Le</strong>stiou, route du Tertre.<br />
riau d'altération du <strong>calcaire</strong> est d'i<strong>de</strong>ntification<br />
malaisée, son hétérogénéité étant plus floue. Cela<br />
arrive souvent : on a alors <strong>de</strong>s marno-<strong>calcaire</strong>s<br />
rognonneux, grumeleux, peu caractéristiques, qu'on<br />
pourrait prendre pour <strong>de</strong>s sédiments lacustres intacts.<br />
Ces colluviums <strong>calcaire</strong>s, plus ou moins hétérogènes<br />
et plus ou moins conglomératiques d'aspect, sont<br />
fréquents à la partie supérieure <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong>, surtout lorsqu'elle est à l'état <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>s<br />
tendres. C'est souvent le cas dans l'agglomération<br />
orléanaise, où les excavations, les caves, les anciennes<br />
carrières souterraines traversent quelques mètres<br />
<strong>de</strong> ce terrain d'altération périglaciaire quaternaire<br />
avant <strong>de</strong> pénétrer dans la roche saine. On
NO SE<br />
Fig. 3 - Versant du val entre le<br />
parc floral et la voie ferrée à<br />
Orléans-la-Source.<br />
g3C : <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> cryoclastique<br />
; g3M : « marne » rognonneuse<br />
en colluvium dans la<br />
pente ; Fw : alluvions résiduelles<br />
<strong>de</strong> la terrasse d'Olivet ; Fc<br />
dépôt <strong>de</strong> bas <strong>de</strong> versant ; Fz :<br />
alluvions mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong> la Loire.<br />
rencontre fréquemment ce colluvium dans les fouilles<br />
sur le plateau <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> et en bordure du val ;<br />
moins souvent dans les carrières, pour la bonne<br />
raison que ce serait un mort-terrain que les carriers<br />
ont évité. D'assez nombreuses « marnières »,<br />
par contre, exploitaient en fait le colluvium.<br />
Cette formation périglaciaire suit la morphologie<br />
actuelle jusque sur les versants du val. Elle est<br />
donc essentiellement wurmienne. Au point <strong>de</strong> vue<br />
lithologique, elle rappelle le « head », produit d'altération<br />
<strong>de</strong> la craie dans les mêmes conditions.<br />
<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers types d'altération que nous<br />
venons <strong>de</strong> décrire : par cryoclastie et par solifluxion,<br />
sont <strong>de</strong>ux aspects du même phénomène<br />
périglaciaire ; le premier semble s'appliquer à <strong>de</strong>s<br />
<strong>calcaire</strong>s plus durs, le second plutôt aux marno<strong>calcaire</strong>s<br />
dont la fragmentation produit une phase<br />
fine et plastique. On sait que la cryoclastie est un<br />
agent d'érosion très efficace sur les <strong>calcaire</strong>s en<br />
conditions périglaciaires ; pour qu'elle se poursuive,<br />
il faut que ses produits soient évacués. L'évacuation<br />
peut se faire par fonte, ruissellement ou<br />
solifluxion. Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers processus nécessitent<br />
une pente, même légère. C'est pourquoi on trouve<br />
les accumulations cryoclastiques et les colluviums<br />
en abondance sur les versants du val, plus localisés<br />
sur le plateau <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />
N<br />
V»l<br />
L'ALTERATION SOUS LES ALLUVIONS<br />
ANCIENNES<br />
On retrouve le colluvium d'altération du <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sous les alluvions anciennes <strong>de</strong> la Loire<br />
formant la terrasse d'Olivet. Cette terrasse est<br />
Fig. 2 - Coupe du versant du val <strong>de</strong><br />
Loire aux caves <strong>de</strong> Barchelin - Beaugency.<br />
g3 : <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ; g3M :<br />
colluvium avec blocs ; L : limon fin<br />
marron ; Fcy : limon sableux gris.<br />
vraisemblablement rissienne [1 et 2]. Prenons<br />
l'exemple <strong>de</strong> la fouille pour une piscine municipale<br />
dans le parc du Poutil à Olivet. On y voyait<br />
(fig. 4) sur une épaisseur <strong>de</strong> 3 m un colluvium nettement<br />
conglomératique, comportant <strong>de</strong>s cailloux<br />
<strong>de</strong> toutes tailles et <strong>de</strong>s blocs atteignant plusieurs<br />
décimètres ; certains éléments sont dressés verticalement.<br />
Ils sont exclusivement <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>s et<br />
meulières <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, avec <strong>de</strong>s<br />
angles émoussés. La matrice, abondante, est faite<br />
<strong>de</strong> granules et poussière <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>.<br />
Ce colluvium, dans sa masse, est totalement dépourvu<br />
<strong>de</strong> matériau alluvial. <strong>Le</strong>s alluvions anciennes,<br />
sables argileux riches en cailloux <strong>de</strong> silex crétacé<br />
et <strong>de</strong> quartz, sont conservées ici en poches sur le<br />
colluvium. <strong>Le</strong>s poches ont une profon<strong>de</strong>ur qui peut<br />
dépasser 2 m. La disposition <strong>de</strong> leur remplissage<br />
indique un affaissement ; cela, joint à leur forme<br />
même, prouve qu'elles se sont produites par dissolution<br />
du colluvium sous la couverture alluviale.<br />
Un film d'argile verte souligne fréquemment le<br />
contact <strong>de</strong>s alluvions et du colluvium <strong>calcaire</strong>.<br />
Enfin <strong>de</strong>s poches particulières, situées au bord du<br />
coteau du val, comportent un mélange du colluvium<br />
et du matériau alluvial.<br />
On en déduit le processus géologique suivant :<br />
1 - A une époque du Riss, dans la région d'Olivet,<br />
la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> a été à nu, soumise à l'altération<br />
périglaciaire avec production d'un premier<br />
colluvium.<br />
2 - Cette région a été recouverte par les alluvions<br />
<strong>de</strong> la Loire vers la fin du Riss.<br />
3 - La dissolution souterraine du <strong>calcaire</strong> et du<br />
colluvium a enfoui <strong>de</strong>s poches d'alluvions.<br />
4 - Au Wiirm la Loire s'est encaissée dans le val.<br />
57
Fig. 4 - Coupe <strong>de</strong> la piscine du Poutil à Ulivet.<br />
En profon<strong>de</strong>ur : « marne •> à cailloux et blocs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> et meulière, colluvium dérivant <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ; <strong>de</strong>ssus :<br />
poches d'alluvions résiduelles <strong>de</strong> la terrasse d'Olivet (dans celle <strong>de</strong> gauche sont entraînés <strong>de</strong>s cailloux <strong>calcaire</strong>s) ; entre les <strong>de</strong>ux<br />
formations : pellicule et poche d'argile verte. <strong>Le</strong>s traits schématisent l'allongement <strong>de</strong>s éléments (trait fin : galets <strong>de</strong> silex ; trait<br />
fort : cailloux ou blocs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> ou <strong>de</strong> meulière).<br />
Colluvium <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sous les alluvions anciennes<br />
<strong>de</strong> la Loire - Olivet, mairie. Poches <strong>de</strong> dissolution avec liseré<br />
d'argile <strong>de</strong> décalcification et entraînement <strong>de</strong>s alluvions. En<br />
surface : dépôt gris wùrmien.<br />
Fig. 5 - Relations entre le colluvium <strong>calcaire</strong> et les alluvions<br />
rissiennes <strong>de</strong> la Loire à Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux, sablières à<br />
l'est <strong>de</strong>s Chambres. <strong>Le</strong>s traits forts schématisent les éléments<br />
<strong>calcaire</strong>s du colluvium, les traits fins les cailloux siliceux <strong>de</strong>s<br />
alluvions.<br />
Colluvium <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sous les alluvions anciennes <strong>de</strong> la Loire - Olivet, <strong>Le</strong> Poutil. Noter les éléments <strong>de</strong> meulière dressés.<br />
58
Poches <strong>de</strong> colluvium <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, entraînées dans les alluvions anciennes <strong>de</strong> la Loire par glissements en masse —<br />
Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux.<br />
Des phénomènes <strong>de</strong> solifluxion dans le versant<br />
du val ont produit le mélange du premier colluvium<br />
et <strong>de</strong>s alluvions anciennes, tandis que l'érosion enlevait<br />
la majeure partie <strong>de</strong> la couche alluviale sur<br />
le bord <strong>de</strong> la terrasse d'Olivet.<br />
La présence d'un colluvium sous les alluvions <strong>de</strong><br />
la terrasse rissienne <strong>de</strong> la Loire est fréquente,<br />
d'une part dans la région d'Olivet à Saint-Laurent<strong>de</strong>s-Eaux,<br />
d'autre part au sud <strong>de</strong> Mer sur la rive<br />
droite.<br />
On peut décrire le cas, plus complexe, <strong>de</strong>s sablières<br />
situées au nord-est <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux, à<br />
l'est <strong>de</strong> la ferme <strong>de</strong>s Chambres ; on se trouve dans<br />
le haut du versant du val. <strong>Le</strong>s sablières exploitent<br />
<strong>de</strong>s alluvions anciennes, du Riss probablement. Ces<br />
alluvions siliceuses emballent d'assez nombreux<br />
amas <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> qui atteignent plusieurs mètres<br />
cubes et contrarient l'exploitation (fig. 5). Il s'agit<br />
d'une biocaille <strong>calcaire</strong> dans une matrice <strong>de</strong> marnes,<br />
<strong>calcaire</strong> pulvérulent et argile verte, matériau que<br />
nous reconnaissons comme étant le colluvium aux<br />
dépens <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. Mais ici le colluvium<br />
n'est pas en place ; il a été entraîné en masse<br />
dans les alluvions ; les <strong>de</strong>ux terrains ont été "brassés<br />
ensemble, sans être bien mélangés ; ils sont<br />
seulement un peu mêlés au contact ; les alluvions<br />
elles-mêmes ont leur stratification perturbée.<br />
On pense que, lors du dépôt <strong>de</strong>s alluvions anciennes,<br />
sous climat périglaciaire, les berges étaient<br />
taillées dans le colluvium <strong>calcaire</strong> ; celui-ci s'effondrait<br />
dans le fleuve, au printemps, sous forme <strong>de</strong><br />
blocs gelés qui glissaient et s'enfonçaient dans les<br />
alluvions.<br />
[1] GIGOUT M., HOREMANS P. et RASPLUS L., Sur la<br />
géologie <strong>de</strong>s environs d'Orléans, Bull. BRGM,<br />
Section I, numéro 1, 1972, p. 1 à 28, 17 fig.<br />
[2] GRAS J., <strong>Le</strong> bassin <strong>de</strong> Paris méridional. Etu<strong>de</strong><br />
morphologique, Thèse Fac. <strong>Le</strong>t., Paris, 494 p.,<br />
118 fig., 1963.<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
Quoi qu'il en soit, le colluvium n'a pu être formé<br />
que sur le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> à nu. Comme il est<br />
inclus dans une formation recoupée par le versant<br />
wurmien du val, le colluvium est antérieur à cet<br />
épiso<strong>de</strong>. Il est très vraisemblablement rissien,<br />
comme à Olivet.<br />
CONCLUSIONS<br />
Nous avons mis l'accent sur une altération périglaciaire<br />
du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, altération dont les<br />
produits sont souvent conservés sous les limons<br />
divers et même sous <strong>de</strong>s alluvions <strong>de</strong> la Loire.<br />
Pendant les glaciations, les <strong>calcaire</strong>s étaient mis<br />
à nu, gélifractés ; les produits <strong>de</strong> désagrégation<br />
étaient entraînés sur les moindres pentes, soit en<br />
biocailles et cailloutis <strong>de</strong> ruissellement, soit en colluvium<br />
par glissement pâteux. La blocaille provient<br />
surtout <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s durs, le colluvium <strong>de</strong>s marno<strong>calcaire</strong>s<br />
ou <strong>calcaire</strong>s tendres.<br />
Pour l'ingénieur du génie civil, il s'est ainsi produit<br />
sur la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> une partie également<br />
<strong>calcaire</strong> mais plus tendre, fragmentée ou<br />
<strong>de</strong> consistance plus ou moins crayeuse, qualifiée<br />
souvent à tort <strong>de</strong> marne et désignée communément<br />
par le terme tuf. Cette partie supérieure est épaisse<br />
<strong>de</strong> zéro à quelques mètres. Elle épouse la topographie<br />
actuelle, mais aussi elle peut passer sous<br />
les alluvions anciennes <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> terrasse bordant<br />
le Val <strong>de</strong> Loire.<br />
Autres références :<br />
LORAIN J.M., Etu<strong>de</strong>s géologiques sur le Crétacé et le<br />
Tertiaire <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Blois, DES Fac. Se. Paris,<br />
19 p., 14 pl., 1962.<br />
MACAIRE J.-J., Etu<strong>de</strong> sédimentologique <strong>de</strong>s formations<br />
superficielles sur le tracé <strong>de</strong> l'autoroute A 10 entre<br />
Artenay et Meung-sur-Loire, Thèse 3 E<br />
cycle Fac. Se.<br />
Orléans, 2 E<br />
t., 104 p., 43 fig., 1971.<br />
59
L'<strong>hydrogéologie</strong><br />
<strong>de</strong>s formations<br />
lacustres<br />
en <strong>Beauce</strong><br />
et en Sologne<br />
N. DESPREZ<br />
Ingénieur-géologue<br />
Bureau <strong>de</strong> recherches géologiques et minières (BRGM)<br />
60<br />
E N<br />
1964, le BRGM a établi une esquisse <strong>de</strong> la<br />
surface piézométrique <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong>s formations<br />
lacustres à partir du dépouillement<br />
d'archives diverses :<br />
— archives recueillies en application du Co<strong>de</strong> minier,<br />
— documentation <strong>de</strong>s sociétés concessionnaires <strong>de</strong><br />
l'alimentation en eau potable,<br />
— administrations régionales : Génie rural, Ponts<br />
et Chaussées-<br />
Cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>stinée à définir les zones <strong>de</strong> la<br />
<strong>Beauce</strong> dans lesquelles les ressources en eau souterraine<br />
pouvaient être compromises, soit par une<br />
surexploitation saisonnière, soit par la multiplication<br />
d'ouvrages <strong>de</strong> drainage, soit par l'abaissement<br />
général <strong>de</strong> la nappe observé au cours <strong>de</strong>s<br />
années précé<strong>de</strong>ntes, avait permis à l'époque, d'analyser<br />
1 400 dossiers <strong>de</strong> points d'eau et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssiner<br />
une première carte piézométrique, avec equidistance<br />
<strong>de</strong>s courbes hydroisohypses <strong>de</strong> 10 m pour<br />
tenir compte du non-synchronisme <strong>de</strong>s valeurs utilisées.<br />
Cette carte a été publiée en 1965 dans le<br />
Bulletin <strong>de</strong> la Société géologique <strong>de</strong> France.<br />
De 1965 à 1968, le BRGM a poursuivi l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
la nappe par un inventaire systématique sur le<br />
terrain, dans la région comprise entre la Loire,<br />
la Cisse, le Loir et l'Eure, la Drouette, la Remar<strong>de</strong><br />
et le Loing. Cet inventaire a permis <strong>de</strong> recenser<br />
près <strong>de</strong> 7 000 puits, forages ou sources, d'étudier<br />
les caractéristiques physico-chimiques essentielles<br />
<strong>de</strong>s eaux et <strong>de</strong> mesurer les cotes d'équilibre <strong>de</strong> la<br />
nappe principale et <strong>de</strong>s nappes satellites. <strong>Le</strong>s relevés<br />
piézométriques exécutés parallèlement dans le<br />
val et en Sologne ont permis d'étendre la cartographie<br />
jusqu'à la vallée du Cher. Cette cartographie<br />
ne pouvait être représentative qu'en intégrant<br />
les variations saisonnières ou pluriannuelles. Afin<br />
d'enregistrer ces variations, 12 postes limnigraphiques<br />
avaient été mis en place dès 1965 et <strong>de</strong>s<br />
observations régulières étaient systématiquement<br />
réalisées mensuellement sur environ 200 puits<br />
répartis sur l'ensemble du territoire lors <strong>de</strong> la<br />
synthèse.<br />
La pério<strong>de</strong> qui couvre les mesures sur le terrain a<br />
coïncidé avec une réalimentation <strong>de</strong> la nappe. Il<br />
s'agit donc d'une carte <strong>de</strong> hautes eaux qui peut<br />
servir <strong>de</strong> base à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong>s réserves.<br />
Déjà, à partir <strong>de</strong>s données climatiques et hydrométriques,<br />
à partir également <strong>de</strong>s renseignements<br />
sur l'exploitation <strong>de</strong> la nappe, il a été possible <strong>de</strong><br />
réaliser un modèle mathématique <strong>de</strong> simulation<br />
(programme DRPER) <strong>de</strong>s écoulements bidimensionnels<br />
en milieu poreux et en régime permanent.<br />
Ce modèle a permis <strong>de</strong> dresser une carte <strong>de</strong>s transmissivités<br />
* du réservoir et <strong>de</strong> définir les conditions<br />
* Nous rappelons que la transmissivité (T) est égale au<br />
produit <strong>de</strong> la perméabilité (K) <strong>de</strong> l'aquifère par son<br />
épaisseur (h). Elle caractérise donc le débit (Q) <strong>de</strong> la<br />
nappe, égal à T.i.L, i étant le gradient hydraulique et<br />
L la longueur <strong>de</strong> la section considérée (loi <strong>de</strong> Darcy).
d'alimentation à travers les terrains qui recouvrent<br />
le réservoir aquifère au niveau <strong>de</strong> la forêt d'Orléans.<br />
Sur un plan plus général, il a permis <strong>de</strong><br />
simuler plusieurs hypothèses <strong>de</strong> prélèvements supplémentaires,<br />
notamment dans le cadre <strong>de</strong> l'augmentation<br />
<strong>de</strong> la consommation en eau potable <strong>de</strong>s<br />
gran<strong>de</strong>s agglomérations <strong>de</strong> la région.<br />
Ultérieurement doit être réalisé un modèle <strong>de</strong><br />
simulation en régime transitoire qui intégrera l'historique,<br />
entre autres paramètres, <strong>de</strong>s variations<br />
piézométriques. On sait en effet que l'amplitu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s balancements <strong>de</strong> la nappe à Toury, sur la ligne<br />
<strong>de</strong> partage <strong>de</strong>s eaux entre la Loire et la Seine, est<br />
comprise entre 8 et 9 m par rapport aux cotes<br />
enregistrées à l'étiage <strong>de</strong> 1906 (+ 106,18) et à la<br />
crue <strong>de</strong> nappe <strong>de</strong> 1931 (+ 114,60).<br />
RAPPEL DE LA LITHOLOGIE<br />
DU RESERVOIR AQUIFERE<br />
<strong>Le</strong>s forages exécutés dans la <strong>Beauce</strong>, comme les<br />
forages profonds exécutés en Sologne, montrent<br />
une succession <strong>de</strong> couches <strong>de</strong> marne et <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>,<br />
c'est-à-dire un réservoir aquifère hétérogène. Cet<br />
ensemble repose sur <strong>de</strong>s formations détritiques<br />
imperméables.<br />
<strong>Le</strong> réservoir aquifère, à l'échelle régionale, correspond<br />
aux dépôts compris entre l'Eocène moyen et<br />
l'Aquitanien supérieur. Au centre du bassin, c'està-dire<br />
dans la région comprise entre Pithiviers et<br />
La Ferté-Saint-Aubin, ces dépôts ont une hauteur<br />
<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 100 m. Cette série lacustre englobe<br />
les <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> Morancez, <strong>de</strong> Champigny, <strong>de</strong> Château-Landon<br />
pour les formations <strong>de</strong> l'Eocène, les<br />
<strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> Brie et d'Etampes pour l'Oligocène, les<br />
marnes <strong>de</strong> Voise, la molasse du Gâtinais, du Montargois<br />
et les <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> Pithiviers et <strong>de</strong> l'Orléanais<br />
pour le Miocène inférieur.<br />
Au nord d'une ligne Château-Landon - Pithiviers -<br />
Artenay - Maintenon, <strong>de</strong>s sédiments marins sableux<br />
(sables <strong>de</strong> Fontainebleau) s'intercalent dans la série<br />
lacustre entre le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Brie et le <strong>calcaire</strong><br />
d'Etampes, ou transgressent sur la limite occi<strong>de</strong>ntale<br />
du ,lac <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, sur les assises altérées du<br />
Crétacé supérieur. La présence <strong>de</strong>s sables n'interrompt<br />
cependant pas la continuité du réservoir<br />
aquifère. <strong>Le</strong>s sables n'interviennent sur le plan<br />
hydrodynamique que par une perméabilité plus<br />
faible par rapport à la perméabilité secondairement<br />
acquise (« perméabilité en grand ») du réservoir<br />
lacustre.<br />
Un cloisonnement du réservoir aquifère intervient :<br />
— au nord d'une ligne Nemours-Malesherbes, sources<br />
<strong>de</strong> la Juine et <strong>de</strong> la Chalouette (ligne marquant<br />
la limite septentrionale <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>), par l'intercalation<br />
entre les <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> Brie et <strong>de</strong> Champigny,<br />
<strong>de</strong>s argiles <strong>de</strong> Romainville (« marnes supragypseuses<br />
») séparant une nappe éocène captive d'une<br />
nappe oligo-miocène libre et fortement drainée par<br />
le réseau <strong>de</strong> surface ;<br />
— dans le sud du Gâtinais, par l'apparition d'un<br />
faciès argileux dans l'Aquitanien inférieur (argiles<br />
<strong>de</strong> La Neuville) formant une démarcation entre<br />
un réservoir inférieur dont les eaux sont en charge,<br />
et un réservoir supérieur perché et, <strong>de</strong> ce fait,<br />
plus ou moins dénoyé, notamment en forêt d'Orléans.<br />
Surface piézométrique au nord <strong>de</strong> la Loire<br />
La surface piézométrique <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
fait apparaître une série <strong>de</strong> points hauts entre les<br />
cotes + 150 (entre la Voise et la Roguenette) et<br />
+ 110 sous la forêt d'Orléans. Cette série <strong>de</strong> points<br />
hauts définit la limite <strong>de</strong> partage <strong>de</strong>s eaux souterraines<br />
entre les bassins <strong>de</strong> la Loire et <strong>de</strong> la Seine<br />
(crête piézométrique principale). Elle se superpose<br />
assez sensiblement avec la ligne <strong>de</strong> partage <strong>de</strong>s<br />
eaux <strong>de</strong> surface.<br />
Bassin versant <strong>de</strong> la Loire<br />
La nappe s'écoule en suivant une direction moyenne<br />
NO-SE. La nappe est libre dans la haute <strong>Beauce</strong>,<br />
dans la basse <strong>Beauce</strong> et dans la petite <strong>Beauce</strong>.<br />
Elle est captive sous la partie orientale <strong>de</strong> la forêt<br />
d'Orléans et à l'est <strong>de</strong> l'Oussance. La définition<br />
<strong>de</strong> la captivité est basée sur <strong>de</strong>s niveaux d'équilibre<br />
mesurés à l'intérieur <strong>de</strong>s assises burdigaliennes.<br />
Elle ne préjuge pas <strong>de</strong> mises en pression locales<br />
sous <strong>de</strong>s formations marneuses ou à l'intérieur <strong>de</strong>s<br />
fissures <strong>de</strong> type karstique.<br />
La Loire représente le niveau <strong>de</strong> base principal<br />
entre les cotes + 100 (Châteauneuf-sur-Loire) et<br />
+ 75 (Blois, limite aval du système aquifère).<br />
<strong>Le</strong> bassin versant souterrain du Loir est moins<br />
étendu que son versant <strong>de</strong> surface. Il perd notamment<br />
au profit <strong>de</strong> la Loire le bassin amont <strong>de</strong> la<br />
Conie <strong>de</strong> Patay (Retrève et Nant).<br />
La pente moyenne <strong>de</strong> la nappe est faible, comprise<br />
entre 0,6 et 1,2 % suivant les sous-bassins. Ces<br />
valeurs traduisent une perméabilité importante.<br />
Mais localement, la surface <strong>de</strong> la nappe est influencée<br />
par <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> drainage :<br />
— axes <strong>de</strong> drainage superficiels au niveau <strong>de</strong>s<br />
cours d'eau permanents, c'est-à-dire près du niveau<br />
<strong>de</strong> base,<br />
— axes <strong>de</strong> drainage souterrains au niveau <strong>de</strong>s<br />
cours d'eau temporaires ou fossiles et au niveau<br />
d'axes karstiques indépendants <strong>de</strong>s thalwegs. Sont<br />
particulièrement typiques <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier cas :<br />
1. les circuits karstiques qui mettent en communication<br />
le bassin <strong>de</strong> la Retrève avec celui <strong>de</strong> la<br />
Mauve <strong>de</strong> Saint-Ay. Avec ces circuits définis par<br />
la piézométrie coïnci<strong>de</strong>nt, en surface, <strong>de</strong>s dolines<br />
et <strong>de</strong>s gouffres témoins <strong>de</strong> la rupture localisée <strong>de</strong>s<br />
61
I i Alluvions terrasses |>?1 Cailloutis à chailles<br />
Poudingue <strong>de</strong> Nemours<br />
•jg Cailloutis préligériens<br />
Faluns<br />
¡3-5^ Cailloutis culminants<br />
Sables et argiles <strong>de</strong> Sologne<br />
Sables <strong>de</strong> Lozère, sables <strong>de</strong> Beaugency<br />
et d'Herbault<br />
Sables et marnes <strong>de</strong> l'Orléanais<br />
Sables du Blésois<br />
Calcaire <strong>de</strong> Montabuzard<br />
Calcaire <strong>de</strong> l'Orléanais<br />
Calcaire <strong>de</strong> Pithiviers<br />
Calcaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ss<br />
Marnes <strong>de</strong> Blamont<br />
Marne <strong>de</strong> Voise,<br />
Molasse du Gâtinais et du Montargois<br />
Marnes <strong>de</strong> la Neuville<br />
Calcaire d'Etampes<br />
Calcaire du Gâtinais<br />
Sables <strong>de</strong> Fontainebleau<br />
j | Calcaire <strong>de</strong> Brie,<br />
Argiles vertes<br />
i^H Calcaire <strong>de</strong> Champigny<br />
Calcaire <strong>de</strong> Château-Landon et<br />
Marnes <strong>de</strong> Nemours<br />
VINDOBONIEN<br />
BURDIGALIEN<br />
AQUITANIEN<br />
STAMPIEN<br />
SANNOISIEN<br />
LUDIEN<br />
Calcaire <strong>de</strong> Morancez<br />
Poudingue <strong>de</strong> Gien<br />
Arkoses du Breulllet,<br />
Sables et argiles plastiques<br />
I j Argile à silex et craie<br />
Faille visible<br />
Faille cachée déduite <strong>de</strong>s coupes <strong>de</strong> forage<br />
Surface piézométrique <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
c— Tracé <strong>de</strong>s profils géologiques<br />
BARTON I EN<br />
LUTETIEN<br />
SPARNACIEN<br />
SENONIEN
voûtes du karst, notamment sur les communes <strong>de</strong><br />
Cercottes, Saran, Ingré, Coinces, Patay d'une part,<br />
et sur les communes situées à l'est d'Orléans, entre<br />
la forêt, la Bionne et la Loire ;<br />
2. les réseaux karstiques qui relient le sous-bassin<br />
<strong>de</strong> la Sixtre au bassin <strong>de</strong> la Tronne.<br />
Bassin versant <strong>de</strong> la Seine (au sud <strong>de</strong> la limite<br />
d'extension <strong>de</strong>s argiles du Sannoisien inférieur)<br />
Exception faite du bassin <strong>de</strong> la Voise, la nappe<br />
s'écoule du SO au NE <strong>de</strong>puis le bassin <strong>de</strong> l'Orge<br />
jusqu'aux bassins <strong>de</strong>s affluents du Loing.<br />
<strong>Le</strong> réservoir aquifère est représenté par les formations<br />
<strong>calcaire</strong>s et sableuses <strong>de</strong> l'Oligocène et <strong>de</strong><br />
l'Eocène. En effet, l'Aquitanien est :<br />
— soit dénoyé à l'ouest <strong>de</strong> la Rimar<strong>de</strong> par le jeu<br />
du drainage <strong>de</strong>s thalwegs fortement encaissés,<br />
— soit indépendant, en forêt d'Orléans et sur les<br />
lisières <strong>de</strong> celle-ci, à la suite d'un changement <strong>de</strong><br />
faciès : développement <strong>de</strong>s marnes et <strong>de</strong>s argiles<br />
cloisonnant le <strong>calcaire</strong> en passage <strong>de</strong> faible importance<br />
et retenant <strong>de</strong>s petites nappes perchées, captées<br />
par <strong>de</strong>s puits <strong>de</strong> subsurface entre La Neuville<br />
et Lorris.<br />
La nappe <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est libre à l'ouest du bassin<br />
<strong>de</strong> la Rimar<strong>de</strong>, localement ascendante, voire artésienne,<br />
dans le thalweg <strong>de</strong> la Juine ou <strong>de</strong> l'Essonne<br />
(captivité liée à la présence d'alluvions tourbeuses).<br />
Dans le bassin <strong>de</strong> la Rimar<strong>de</strong>, <strong>de</strong> l'amont du<br />
Fusain, <strong>de</strong> la Bézon<strong>de</strong> et du Vernisson, la nappe<br />
est captive, artésienne aux environs <strong>de</strong> Corbeillesen-Gâtinais.<br />
<strong>Le</strong>s réseaux karstiques associés aux vallées fossiles<br />
sont bien développés dans le bassin <strong>de</strong> l'Essonne,<br />
et dans le bassin d'Aufferville. Au niveau<br />
<strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, il n'y a pas d'émergence visible.<br />
Surface piézométrique dans le val d'Orléans<br />
<strong>Le</strong>s relevés piézométriques dans le val d'Orléans<br />
ont permis <strong>de</strong> séparer :<br />
— une zone amont comprise entre Châteauneufsur-Loire,<br />
Combleux et la source du Loiret. La<br />
surface <strong>de</strong> la nappe est située à une cote inférieure<br />
à celle du plan d'eau <strong>de</strong> la Loire, aussi bien en<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue qu'à l'étiage (zone <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong><br />
la Loire). La différence <strong>de</strong> cote peut atteindre<br />
3 m ;<br />
— une zone aval où la nappe est à une cote supérieure<br />
à celle du plan d'eau <strong>de</strong> la Loire (nappe<br />
drainée par le fleuve). <strong>Le</strong>s eaux s'écoulent en<br />
moyenne d'est en ouest, mais la surface piézométrique<br />
est perturbée par <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> drainage qui<br />
ont leur origine à l'aval immédiat <strong>de</strong> Châteauneufsur-Loire<br />
et qui confluent dans la région <strong>de</strong> Férolles<br />
pour se diriger vers le champ captant <strong>de</strong> la<br />
ville d'Orléans et la source du Loiret.<br />
Surface piézométrique sous la Sologne<br />
La nappe <strong>de</strong>s formations lacustres, sous recouvrement<br />
du Burdigalien (recouvrement qui peut atteindre<br />
80 m <strong>de</strong> puissance) est captive sous toute la<br />
Sologne.<br />
Elle est artésienne dans les vallées du Cosson (en<br />
aval <strong>de</strong> La Ferté-Saint-Aubin) et du Beuvron en<br />
aval <strong>de</strong> Neung.<br />
La nappe s'écoule entre les cotes + 115 à l'est et<br />
+ 70/75 à l'ouest. <strong>Le</strong>s directions d'écoulement sont<br />
en éventail à partir du centre <strong>de</strong> la Sologne en<br />
raison du changement <strong>de</strong> direction <strong>de</strong> la Loire<br />
en aval d'Orléans.<br />
<strong>Le</strong> bassin versant souterrain du Cher est très<br />
réduit (Sauldre). <strong>Le</strong> Cosson et le Beuvron introduisent<br />
<strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charge, <strong>de</strong> sorte que la<br />
majeure partie <strong>de</strong>s eaux souterraines du centre<br />
<strong>de</strong> la Sologne débouchent dans la Loire entre Mer<br />
et Candé-sur-Beuvron.<br />
TRANSMISSIVITE DU RESERVOIR<br />
AQUIFERE<br />
En nappe libre, la transmissivité du réservoir est<br />
comprise entre 1 x 10 2<br />
et 2 x 10 1<br />
m 2<br />
/s, au niveau<br />
<strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s. Au passage <strong>de</strong> la nappe dans les<br />
sables <strong>de</strong> Fontainebleau, la transmissivité est un<br />
multiple <strong>de</strong> 10 3<br />
m 2<br />
/s. Cette diminution se traduit<br />
par une augmentation <strong>de</strong> la valeur du gradient<br />
hydraulique.<br />
En nappe captive, la transmissivité du réservoir<br />
est comprise entre 2 et 5 x 10~ 3<br />
m 2<br />
/s.<br />
Dans le val d'Orléans, au niveau <strong>de</strong>s réseaux karstiques,<br />
les transmissivités peuvent atteindre<br />
8 x 10 1<br />
m 2<br />
/s.<br />
CONCLUSIONS<br />
A l'ouest et au nord <strong>de</strong> la forêt d'Orléans, la<br />
nappe <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> apparaît comme la plus gran<strong>de</strong><br />
nappe libre <strong>de</strong> France.<br />
<strong>Le</strong>s calculs du bilan global, pour les années hydrogéologiques<br />
1966-1967 et 1967-1968 ont montré une<br />
variation positive <strong>de</strong>s réserves, correspondant à<br />
30 % <strong>de</strong> l'alimentation sur l'ensemble <strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong><br />
et soulignant l'inertie du réservoir.<br />
Cependant, ce réservoir est très vulnérable à la<br />
pollution en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> captivité. Déjà<br />
<strong>de</strong>s observations <strong>de</strong> teneurs anormales en nitrates<br />
ont été faites sur plusieurs captages situés sur<br />
les crêtes piézométriques, c'est-à-dire dans les<br />
zones où la nappe circule peu.<br />
D'autre part, la gran<strong>de</strong> perméabilité <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s<br />
et la présence <strong>de</strong> gouffres absorbants incitent à<br />
utiliser le réservoir comme égout <strong>de</strong>s eaux usées<br />
ou <strong>de</strong>s eaux superficielles pluviales recueillies par<br />
les surfaces urbanisées, notamment dans la banlieue<br />
nord d'Orléans. La généralisation <strong>de</strong> ce procédé<br />
est en contradiction avec les mesures préconisées<br />
pour la lutte contre les pollutions.<br />
67
68<br />
Principe d'étu<strong>de</strong><br />
du réseau<br />
karstique<br />
<strong>de</strong> la forêt<br />
d'Orléans<br />
J.-M. LORAIN<br />
Assistant-géologue<br />
au Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
A l'occasion<br />
<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s géologiques et géotechniques<br />
pour la réalisation <strong>de</strong> la voie <strong>de</strong><br />
l'aérotrain, d'une part, et l'étu<strong>de</strong> du projet<br />
<strong>de</strong> l'autoroute A 10 dans le département du Loiret,<br />
d'autre part, le Laboratoire <strong>de</strong> Blois a été amené à<br />
se préoccuper <strong>de</strong>s phénomènes karstiques affectant la<br />
masse du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> au nord d'Orléans, entre<br />
Artenay et Cercottes (fig. 1).<br />
La fissuration importante du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
et les karsts sont <strong>de</strong>s phénomènes bien connus et<br />
communs à toute la <strong>Beauce</strong>, cependant le développement<br />
du karst <strong>de</strong> la forêt d'Orléans présente<br />
en surface, une <strong>de</strong>nsité tout à fait exceptionnelle<br />
et c'est pratiquement la seule zone où cela provoque<br />
une perturbation du réseau hydrographique <strong>de</strong><br />
surface.<br />
L'étu<strong>de</strong> que nous présentons a été plus directement<br />
orientée sur le projet d'autoroute. Il s'agit<br />
d'une reconnaissance préliminaire effectuée uniquement<br />
à partir d'observations sur le terrain dont<br />
le but était <strong>de</strong> définir les zones karstiques intéressées<br />
par le projet et où il y aurait lieu d'effectuer<br />
<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s spécifiques détaillées.<br />
Après un rappel <strong>de</strong> la structure géologique <strong>de</strong> la<br />
région étudiée, nous exposerons la métho<strong>de</strong> utilisée<br />
et les principaux résultats obtenus.<br />
Fig. 1 - Zone étudiée.
STRUCTURE GEOLOGIQUE<br />
La zone étudiée est caractérisée par la présence<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux unités géologiques <strong>de</strong> haut en bas :<br />
— les sables et marnes <strong>de</strong> l'Orléanais d'âge burdigalien,<br />
<strong>de</strong> 5 à 7 m d'épaisseur maximale dans la<br />
zone étudiée,<br />
— le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> d'âge aquitanien, <strong>de</strong> 80 m<br />
d'épaisseur environ.<br />
<strong>Le</strong>s sables et marnes <strong>de</strong> l'Orléanais d'âge burdigalien<br />
sont les témoins d'une formation fluvio-lacustre<br />
qui comprend trois faciès principaux :<br />
•— <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s pulvérulents au toucher farineux,<br />
—• <strong>de</strong>s argiles vertes plastiques en niveaux continus<br />
ou en lentilles dans les sables ou les <strong>calcaire</strong>s,<br />
— <strong>de</strong>s sables blanc-gris <strong>de</strong>mi-grossiers quartzofelspathiques.<br />
La gran<strong>de</strong> hétérogénéité du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> liée<br />
à une fissuration en partie originelle, en partie due<br />
à la tectonique et à l'altération, explique le développement<br />
important d'un réseau karstique dans la<br />
masse du <strong>calcaire</strong>.<br />
<strong>Le</strong> réseau <strong>de</strong> la forêt d'Orléans est bien connu et<br />
souvent cité par les géologues et les spéléologues.<br />
Cependant à notre connaissance, aucune étu<strong>de</strong> détaillée<br />
n'en a été faite.<br />
METHODE D'ETUDE<br />
L'étu<strong>de</strong> a porté sur une vaste zone en amont du<br />
passage <strong>de</strong> l'autoroute, ceci dans le but <strong>de</strong> mieux<br />
comprendre le phénomène et <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s observations<br />
d'ordre hydrogéologique.<br />
Dans un premier temps, il a été effectué une étu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> la carte topographique au 1/25 000 <strong>de</strong> l'IGN.<br />
Sur cette carte ont été repérés tous les indices<br />
caractéristiques :<br />
—• gouffres signalés,<br />
— dépressions,<br />
— cuvettes et autres particularités telles que<br />
mares, bosquets isolés, etc.<br />
Dans un <strong>de</strong>uxième temps, une visite sur le terrain<br />
<strong>de</strong> tous les points repérés a permis, non seulement<br />
d'i<strong>de</strong>ntifier ces points mais également, <strong>de</strong><br />
noter d'autres indices non portés sur la carte. Tous<br />
ces points ont été reportés sur la carte (fig. 4).<br />
Cette campagne <strong>de</strong> reconnaissance a permis <strong>de</strong><br />
définir quatre types <strong>de</strong> dépressions :<br />
Fig. 2 - Schéma du gouffre d'Erable.<br />
Fig. 3 - Schéma <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> dépressions au sud du gouffre<br />
<strong>de</strong> La Chaise.<br />
Type I : gouffres<br />
Il s'agit d'un effondrement net <strong>de</strong> forme généralement<br />
subcirculaire et présentant au fond un orifice<br />
en forme <strong>de</strong> cheminée. Ces dépressions sont<br />
toujours à fond sec et bien souvent elles ont été<br />
aménagées en réseau d'absorption par l'intermédiaire<br />
d'un fossé. Un exemple typique en est<br />
donné par le gouffre d'Erable n° 73 qui a 15 m<br />
<strong>de</strong> diamètre et 6 à 8 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (fig. 2).<br />
D'autres gouffres présentent <strong>de</strong>s dépressions plus<br />
vastes : le gouffre <strong>de</strong> la Chaise (n° 165) a 100 m<br />
environ <strong>de</strong> diamètre. Certaines zones sont d'ailleurs<br />
complexes, plusieurs dépressions s'emboîtant<br />
les unes dans les autres avec plusieurs cheminées.<br />
C'est le cas d'une zone (n° 168) située au sud du<br />
gouffre <strong>de</strong> la Chaise qui a 150 m <strong>de</strong> longueur avec<br />
3 cheminées visibles (fig. 3). Il en est <strong>de</strong> même<br />
pour la zone <strong>de</strong>s fosses Guillaume (n° 128) qui<br />
s'étend sur 200 x 150 m avec une profon<strong>de</strong>ur<br />
maximale <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 10 m.<br />
69
Fig. 4 - Carte <strong>de</strong>s observations.
Type II : dépressions à fond plat et humi<strong>de</strong><br />
Il s'agit <strong>de</strong> dépressions subcirculaires d'étendue<br />
moyenne, 10 à 20 m <strong>de</strong> diamètre et généralement<br />
peu profon<strong>de</strong>s : 1 à 2 m. <strong>Le</strong> fond est plat et très<br />
souvent humi<strong>de</strong>, ce sont <strong>de</strong>s mares, en hiver, leur<br />
répartition en nombre et en position montre qu'il<br />
s'agit très vraisemblablement <strong>de</strong> témoins d'effondrements<br />
karstiques qui ont été bouchés par <strong>de</strong>s<br />
limons et <strong>de</strong>s argiles d'inondation.<br />
Une dépression <strong>de</strong> ce type, telle que celle <strong>de</strong> la<br />
figure 5, a dû s'ouvrir à une date relativement<br />
récente puisque l'allée forestière toute droite fait<br />
un détour pour l'éviter et l'ancien tracé est toujours<br />
visible*.<br />
Ces dépressions sont surtout situées en forêt d'Orléans.<br />
Fig. 5 - Dépression du type II.<br />
Effondrement<br />
Type III : dépressions subsphériques à fond sec<br />
Bien que <strong>de</strong> dimensions souvent mo<strong>de</strong>stes, 20 à<br />
30 m <strong>de</strong> diamètre et 2 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, c'est la<br />
doline classique ayant une forme <strong>de</strong> calotte sphérique<br />
et à fond sec, le plus souvent elles sont cultivées.<br />
Type IV : dépressions artificielles<br />
Ce sont les carrières, marnières, sablières, abreuvoirs,<br />
etc.<br />
Toutes ces dépressions ont été notées sur le fond<br />
topographique IGN au 1/25 000. Un extrait <strong>de</strong> cette<br />
carte est donné dans la figure 4. Un figuré distingue<br />
les types <strong>de</strong> dépression et un numéro renvoie<br />
à un répertoire où chaque dépression est décrite<br />
: forme, dimension, type, etc.<br />
Sur toute la zone étudiée, 254 dépressions karstiques<br />
ont été répertoriées, se répartissant ainsi :<br />
— gouffres type I 37 soit 15 %<br />
* <strong>Le</strong> livret-gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'excursion A 2 (Somme - Région<br />
parisienne) du Congrès <strong>de</strong> l'INOUA <strong>de</strong> Paris 1969,<br />
signale ce type <strong>de</strong> dépression et l'attribue à un « phénomène<br />
périglaciaire connu sous le nom <strong>de</strong> thermokarst<br />
ou cryokarst, qui consiste en la fusion <strong>de</strong> lentilles<br />
<strong>de</strong> glace situées à quelques mètres <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur,<br />
dans les terrains marneux et argilo-sableux ». L'observation<br />
citée ici semble en contradiction avec cette<br />
interprétation.<br />
— dépressions à fond<br />
plat, type II 76 soit 28 %<br />
— dépressions subsphériques<br />
type III 141 soit 56 %<br />
Cet inventaire le plus complet et le plus précis<br />
possible a permis <strong>de</strong> tenter l'esquisse du réseau<br />
karstique.<br />
ESQUISSE DU RESEAU KARSTIQUE<br />
Une première remarque d'ordre topographique s'impose.<br />
Sur la figure 6 a été reportée l'esquisse <strong>de</strong> la vallée<br />
<strong>de</strong> la Retrève avec les courbes <strong>de</strong> niveau 125 et<br />
122,5, ainsi que les dépressions karstiques.<br />
L'examen <strong>de</strong> cette carte montre :<br />
— du simple point <strong>de</strong> vue topographique un mo<strong>de</strong>lé<br />
typique <strong>de</strong>s zones d'effondrements karstiques, ceci<br />
est particulièrement bien visible dans la forêt d'Orléans<br />
: bords <strong>de</strong> la vallée très festonnés, nombreuses<br />
petites buttes au milieu <strong>de</strong> la vallée, quelques<br />
dépressions fermées. Ce fait démontre que toute<br />
la vallée <strong>de</strong> la Retrève est d'origine karstique,<br />
— que le nombre <strong>de</strong> dépressions liées à la vallée<br />
c'est-à-dire au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la cote 125 est très nettement<br />
dominant :<br />
• au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la cote 125 = 35 soit 21,2 %,<br />
• au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la cote 125 = 130 soit 78,8 %.<br />
Ces dépressions, reflet du réseau karstique <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur,<br />
confirment que la topographie <strong>de</strong> surface<br />
est en rapport avec les réseaux karstiques.<br />
En fonction <strong>de</strong>s données du recensement <strong>de</strong>s dépressions<br />
et <strong>de</strong>s remarques faites au paragraphe<br />
précé<strong>de</strong>nt, on peut tenter <strong>de</strong> dresser une carte<br />
<strong>de</strong>s réseaux karstiques.<br />
Cependant, il y a lieu <strong>de</strong> signaler que :<br />
— les circulations karstiques se font d'une manière<br />
assez désordonnée en suivant tout un système <strong>de</strong><br />
fissures : diaclases, chenaux, siphons ou cavités,<br />
et, que les extrapolations ne peuvent donner que<br />
les lignes directrices ;<br />
— l'observation <strong>de</strong>s phénomènes superficiels n'est<br />
pas suffisante pour amener <strong>de</strong>s conclusions certaines,<br />
il faudrait pour cela une campagne <strong>de</strong> sondages<br />
mécaniques assez serrés avec géophysique<br />
(sismique), ainsi que la pose et la surveillance sur<br />
plusieurs années <strong>de</strong> nombreux piézomètres avec<br />
essais <strong>de</strong> coloration pendant les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> crue.<br />
Néanmoins, nous avons tenté une esquisse <strong>de</strong>s<br />
réseaux karstiques dont les axes principaux sont<br />
portés sur la carte <strong>de</strong> la figure 2. Sur cet extrait<br />
<strong>de</strong> carte nous voyons que :<br />
— <strong>de</strong>ux réseaux recoupent le tracé <strong>de</strong> l'aérotrain,<br />
— trois réseaux intéressent le tracé <strong>de</strong> l'autoroute.<br />
71
Fig. 7 - Gidy - extension <strong>de</strong> la zone inondée.<br />
Fig. 8 - <strong>Le</strong>s piliers <strong>de</strong> l'aérotrain dans la zone inondée.<br />
DONNEES HYDROGEOLOGIQUES<br />
Aucun relevé systématique <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> ces ruisseaux,<br />
la plupart du temps à sec, n'est fait et<br />
l'observation <strong>de</strong> ces phénomènes n'ayant eu lieu<br />
qu'en 1970, nous n'avons que très peu <strong>de</strong> données<br />
sur cette question importante. <strong>Le</strong>s renseignements<br />
recueillis sur place sont très souvent fragmentaires,<br />
imprécis et sujets à caution.<br />
Une crue « moyenne » <strong>de</strong> la Retrève a eu lieu en<br />
mars 1970. Cette crue a coupé la route entre<br />
Gidy et Saran vers le point 150. <strong>Le</strong> 13 mars, jour<br />
où a été prise la photographie (fig. 7), c'était déjà<br />
la décrue. Nous avons observé une étendue d'eau<br />
<strong>de</strong> 80 m <strong>de</strong> large sur environ 250 m <strong>de</strong> long alors<br />
qu'à l'amont le thalweg était sec. <strong>Le</strong> gouffre <strong>de</strong>s<br />
Fosses Guillaume (128) profond d'une dizaine <strong>de</strong><br />
mètres était plein d'eau, inondant la base <strong>de</strong>s<br />
piliers <strong>de</strong> l'aérotrain (fig. 8). A l'aval, les gouffres<br />
étaient inondés, alors que le gouffre <strong>de</strong> la Chaise<br />
(165), encore plus à l'aval, était sec.<br />
Cette série d'observations montre « l'incohérence »<br />
<strong>de</strong> la circulation <strong>de</strong> l'eau en régime karstique :<br />
aval inondé, amont sec ou vice versa. L'eau disparaît<br />
ou remonte par les gouffres.<br />
CONCLUSIONS<br />
Bien que basée uniquement sur les observations<br />
d'un géologue sur le terrain, une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce<br />
genre, peu coûteuse, permet d'aboutir à <strong>de</strong>s résultats<br />
intéressants.<br />
Elle situe avec précision les zones <strong>de</strong> gouffres et,<br />
en esquissant les réseaux karstiques, elle permet<br />
<strong>de</strong> prévoir les zones difficiles et d'en tirer les<br />
conséquences qui s'imposent :<br />
— soit un changement <strong>de</strong> tracé,<br />
— soit une étu<strong>de</strong> spécifique lorsqu'une zone ne<br />
peut être évitée.<br />
73
Synthèse<br />
<strong>de</strong> la discussion M. Arnould propose d'organiser la discussion<br />
autour <strong>de</strong>s thèmes principaux suivants :<br />
1. Définition, stratigraphie, extension et tectonique.<br />
2. Faciès et pétrographie.<br />
3. Fissuration.<br />
4. Métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong>.<br />
5. Altération périglaciaire.<br />
6. Hydrogéologie.<br />
7. Réseau karstique.
1. DEFINITION, STRATIGRAPHIE, E X T E N S I O N E T T E C T O N I Q U E<br />
M. ARNOULD est tout à fait d'accord avec la définition très large donnée par<br />
M. LORAIN. Par contre, M. GIGOUT fait observer qu'il est souvent utile d'avoir une<br />
limitation étroite et précise : « Formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> » convient très bien à l'Aquitanien<br />
; pour l'ensemble <strong>de</strong>s faciès lacustres il faudrait trouver un autre terme.<br />
En réponse à M. PRIMEL, M. LORAIN indique que la carte <strong>de</strong>s épaisseurs <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s<br />
repose sur 50 à 60 sondages, et que son imprécision est surtout importante dans le<br />
centre du bassin 1<br />
.<br />
Sur une question posée par M. CHAMPETIER DE RlBES au sujet <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong>s<br />
faciès marneux, M. LORAIN signale que les sondages profonds ne permettent pas<br />
d'avoir une connaissance précise <strong>de</strong>s zones marneuses, on peut seulement dire que<br />
la proportion <strong>de</strong> matériaux franchement <strong>calcaire</strong>s va en diminuant du haut vers le<br />
bas. M. DESPREZ précise qu'en Sologne les passages marneux sont plus abondants<br />
que dans le reste <strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong>.<br />
M. GiGOUT ne croit pas à la néotectonique en <strong>Beauce</strong>, car elle se verrait dans le<br />
paysage. Il estime que les <strong>de</strong>rniers mouvements tectoniques ne dépassent pas le<br />
Miocène et qu'ils ont tout juste retroussé les <strong>calcaire</strong>s aquitaniens. M. LORAIN, bien<br />
que d'accord avec cette opinion, indique cependant que certains anticlinaux se voient<br />
nettement dans le paysage, il cite ceux d'Herbault et <strong>de</strong> Marchenoir.<br />
2. FACIES E T P E T R O G R A P H I E<br />
M. ARNOULD rappelle que le caractère dominant du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est son hétérogénéité<br />
et il souhaiterait qu'une meilleure définition, voire une subdivision <strong>de</strong> cet<br />
ensemble soit tentée.<br />
En réponse à M. BERTHIER qui l'interroge sur la teneur en argile du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong>, M. LORAIN indique que olans les bancs <strong>calcaire</strong>s, les minéraux autres que<br />
le CaC0 3 sont <strong>de</strong> la silice, l'argile se trouvant essentiellement dans les interlits ou<br />
en remplissage karstique. M. MACAIRE indique que dans les faciès argileux la montmorillonite<br />
représente 80 %, ce chiffre étant obtenu dans les parties altérées dans<br />
lesquelles l'argile représente jusqu'à 50 %.<br />
M. CARON se préoccupe <strong>de</strong> la répartition dans l'espace <strong>de</strong>s faciès. Il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si une<br />
relation entre les variations <strong>de</strong> faciès et les épaisseurs a été notée. M. LORAIN indique<br />
qu'il n'a pas pu en déceler.<br />
Répondant à M. JOTJBERT sur les <strong>calcaire</strong>s silicifiés, M. LORAIN indique qu'ils sont<br />
très disséminés, mais néanmoins situés <strong>de</strong> préférence dans la masse supérieure, ils<br />
sont par contre peu abondants en moyenne. Sur ce point M. DESPREZ précise que<br />
les couches <strong>de</strong> marnes importantes sont généralement surmontées d'une couche silicifiée.<br />
M. ARNOULD souhaiterait qu'on multiplie les résultats d'analyse et qu'on s'efforce<br />
<strong>de</strong> faire un recensement aussi complet que possible <strong>de</strong>s faciès rencontrés dans le<br />
<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. N'y a-t-il vraiment pas, par exemple, <strong>de</strong> niveaux dolomitiques, ou<br />
présence d'opale dans les niveaux silicifiés. M. LORAIN confirme la présence d'opale ;<br />
mais ne pense pas qu'il y ait <strong>de</strong> la dolomie. Il confirme, d'autre part, la présence <strong>de</strong><br />
matières organiques à certains niveaux.<br />
M. BERTHIER est inquiet <strong>de</strong> l'hétérogénéité <strong>de</strong> la formation. Il ne voit pas quel fil<br />
directeur le géologue va utiliser pour rechercher les zones exploitables. Il craint<br />
même que l'expérience favorable d'une carrière et d'un chantier ne soient guère<br />
extrapolables à d'autres carrières et d'autres chantiers. M. LORAIN indique que dans<br />
quelques zones on retrouve une certaine homogénéité, avec certains bancs qui paraissent<br />
relativement constants, mais que cette impression due à une prospection détaillée<br />
<strong>de</strong> surface doit chaque fois être confirmée par <strong>de</strong>s sondages.<br />
1. M. Desprez signalera ultérieurement que, dans la fosse <strong>de</strong> Pithiviers, la base,<strong>de</strong>s formations<br />
lacustres n'a pas été atteinte.<br />
75
M. GIGOTJT estime qu'il y a un certain ordre dans la répartition <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s durs.<br />
Dans certaines régions on trouve <strong>de</strong> nombreuses anciennes carrières, dans d'autres<br />
<strong>de</strong>s marnières. Ce genre d'observation peut servir <strong>de</strong> gui<strong>de</strong> pour le géologue et lui<br />
permettre d'établir une paléogéographie détaillée du lac <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />
En réponse à M. ARNOTJLD, M. LORAIN signale que le terme « marne » correspond<br />
presque toujours à un qualificatif <strong>de</strong> plasticité, les teneurs en carbonates étant<br />
élevées. M. ARNOTJLD souhaite alors l'emploi <strong>de</strong> guillemets.<br />
3. FISSURATION<br />
En ce qui concerne l'orientation principale <strong>de</strong>s fissures, M. ARNOTJLD se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si<br />
les relevés ne sont pas influencés par l'orientation <strong>de</strong>s fronts <strong>de</strong> taille <strong>de</strong>s carrières<br />
étudiées. Il souhaiterait qu'on le vérifie. M. LORAIN est d'accord sur ce point, il<br />
signale néanmoins que pour certaines zones où les carrières sont nombreuses (par<br />
exemple la région <strong>de</strong> Lan<strong>de</strong>s-le-Gaulois), les diagrammes ont été établis sur plusieurs<br />
carrières dont les fronts <strong>de</strong> taille sont diversement orientés.<br />
4. M E T H O D E S D ' E T U D E<br />
M. ARNOTJLD apprécie que l'on ait insisté sur la qualité et le diamètre <strong>de</strong>s forages.<br />
A propos <strong>de</strong>s diagraphies, M. CARON indique que dans la région parisienne les pics<br />
<strong>de</strong> radioactivité naturelle ne correspon<strong>de</strong>nt pas toujours à <strong>de</strong>s niveaux argileux, mais<br />
aussi parfois à <strong>de</strong>s niveaux durs, et permettent ainsi <strong>de</strong>s corrélations intéressantes,<br />
cela peut donner <strong>de</strong> bons résultats dans le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. M. PRIMEL pense que<br />
les recherches actuelles visant à séparer les pics <strong>de</strong>s différents minéraux radioactifs<br />
(Radium, Thorium, etc.) permettraient peut-être une analyse plus fine et plus fructueuse.<br />
En complément à une observation <strong>de</strong> M. CARON dans la région parisienne, M. LORAIN<br />
signale que pour les meulières rencontrées en sondage au pont <strong>de</strong> Blois, il semble y<br />
avoir une « répartition stratigraphique » <strong>de</strong> la radioactivité 2<br />
.<br />
M. BAGUELIN craint que la difficulté d'extrapoler les résultats <strong>de</strong>s sondages du fait<br />
<strong>de</strong> l'hétérogénéité réduise l'intérêt <strong>de</strong>s sondages carottés qui sont par ailleurs très<br />
coûteux, il pense que le choix <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> reconnaissance doit être soigneusement<br />
adapté au problème particulier posé.<br />
M. ARNOTJLD estime, que pour les ouvrages d'art, le problème ne se pose pas <strong>de</strong> la<br />
même façon que pour la reconnaissance géologique. En conclusion, il insiste sur l'utilité<br />
d'établir <strong>de</strong> nombreuses coupes <strong>de</strong> référence et d'essayer <strong>de</strong> distinguer <strong>de</strong>s unités<br />
dans cet ensemble au premier abord très confus.<br />
5. L ' A L T E R A T I O N PERIGLACIAIRE<br />
M . MÉNILLET signale une variante du processus <strong>de</strong> cryoclastie et solifluxion dans la<br />
région <strong>de</strong> La Ferté-Alais, où on observe un matériau à l'origine plus tendre réduit<br />
sur 5 à 6 m à l'état <strong>de</strong> granules et très comparable à la grèze <strong>de</strong>s versants crayeux<br />
<strong>de</strong> Normandie.<br />
M . GIGOTJT indique, en réponse à M . ARNOTJLD que du doublet classique loehm sur<br />
loess, il ne reste en général dans la région que l'horizon supérieur du fait <strong>de</strong> la<br />
décalcification.<br />
2. LORAIN J.-M., Observations sur la radioactivité naturelle <strong>de</strong>s roches sédimentaires, Bull,<br />
liaison Labo. routiers P. et Ch., 40, sept.-oct. 1969, p. 19.
M. LORAIN indique que le « manit », terme local, est un équivalent du « tuf » dont<br />
M. GIGOUT a parlé à propos <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s altérés.<br />
M. PRIMEL souhaitant connaître s'il y a <strong>de</strong>s critères qui permettent <strong>de</strong> prévoir<br />
l'épaisseur d'altération, M. GiGOUT indique que celle-ci doit être en relation avec la<br />
dureté <strong>de</strong> la roche, l'épaisseur <strong>de</strong>vant être plus gran<strong>de</strong> dans les zones où le matériau<br />
est plus tendre, mais qu'il n'en est pas très sûr.<br />
Sur une question <strong>de</strong> M. DELOYE concernant la nature <strong>de</strong>s argiles dans les faciès<br />
altérés, M. GIGOUT indique que les précisions données précé<strong>de</strong>mment par M. MACAIRE<br />
concernaient justement ces faciès altérés (V. «Faciès et pétrographie»).<br />
6. H Y D R O G E O L O G I E<br />
M. ARNOULD note que l'on a maintenant une bonne connaissance <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong>. Il s'étonne <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> nitrates. Ils peuvent selon M. DESPREZ s'expliquer<br />
par les engrais agricoles, mais aussi par l'absence <strong>de</strong> réseau d'assainissement<br />
dans les agglomérations et la tendance à rejeter directement dans le <strong>calcaire</strong> les eaux<br />
usées. Des programmes d'étu<strong>de</strong> sont en cours pour déterminer l'origine <strong>de</strong> cette pollution,<br />
au <strong>de</strong>meurant toujours inférieure aux prescriptions du ministère <strong>de</strong> la Santé.<br />
Revenant sur la question <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> dolomie dans la masse <strong>calcaire</strong>,<br />
M. ARNOULD <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il n'y a pas <strong>de</strong> teneurs sensibles en Mg dans les eaux.<br />
M. DESPREZ précise que dans les analyses d'eau on trouve peu <strong>de</strong> Mg, mais par<br />
contre la teneur en Fe et Mn est importante, elle croît d'ailleurs avec le vieillissement<br />
<strong>de</strong>s forages sans que le tubage soit en cause. Ceci est d'ailleurs bien visible<br />
dans les échantillons <strong>de</strong> forage où dans les zones <strong>de</strong> circulation d'eau, <strong>de</strong>s dépôts<br />
ferrugineux sont visibles sur les parois ou les pores du <strong>calcaire</strong>.<br />
Sur une question <strong>de</strong> M. MERLIN, M. DESPREZ indique qu'on a noté une bonne réalimentation<br />
annuelle <strong>de</strong> novembre à mars <strong>de</strong> la nappe entre 1965 et 1969. Depuis 1969,<br />
cette réalimentation a fortement décru et a été <strong>de</strong> ce fait inférieure à l'écoulement,<br />
d'où un abaissement du niveau <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 5 m au maximum. <strong>Le</strong> bilan<br />
sur <strong>de</strong>ux cycles, <strong>de</strong> 1966 à 1968, pour la surface libre totale <strong>de</strong> la nappe, soit<br />
6 000 km 2<br />
, donne les chiffres suivants :<br />
— alimentation : 178 mm soit 1 055 millions <strong>de</strong> m 3<br />
— émission : 118 mm soit 705 millions <strong>de</strong> m 3<br />
— bilan : 60 mm soit 350 millions <strong>de</strong> m 3<br />
.<br />
Par contre, pour le <strong>de</strong>rnier cycle hydrogéologique, l'entrée <strong>de</strong> l'eau dans la nappe<br />
a été pratiquement nulle.<br />
7. L E R E S E A U K A R S T I Q U E<br />
En réponse à M. BAGUELIN, M. LORAIN indique que les karsts prennent naissance<br />
dans les bancs durs, à partir <strong>de</strong> la fissuration, mais peuvent gagner par érosion et<br />
dissolution les bancs mous.<br />
M. ARNOULD a été particulièrement intéressé par la relation mise en évi<strong>de</strong>nce entre<br />
la présence <strong>de</strong> karst et la topographie <strong>de</strong> surface. Il rappelle la loi <strong>de</strong> Paramelle<br />
sur les roches solubles : « dans chaque vallée, vallon, défilé, gorge, repli <strong>de</strong> terrain,<br />
il y a un cours d'eau apparent ou caché ». La probabilité <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s est donc plus<br />
gran<strong>de</strong> dans les vallons que sur le plateau, et la première métho<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong> est la<br />
géomorphologie.<br />
Sur les dimensions <strong>de</strong>s cavités, M. LORAIN indique que pour celles rencontrées en<br />
sondages à Blois et Orléans, on note que 70 % d'entre elles sont inférieures à 1,50 m,<br />
les autres allant <strong>de</strong> 1,50 à G m.<br />
M. CHAMPION rappelle qu'il y a pour un praticien <strong>de</strong>ux problèmes : repérer les zones<br />
karstiques, mais aussi connaître l'épaisseur <strong>de</strong>s bancs durs qui surmontent les cavités.<br />
En fait, cette épaisseur est d'après M. LORAIN très variable en fonction <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong><br />
la cavité.<br />
77
78<br />
129m N G F FORÊT<br />
Sali*<br />
Gouffre <strong>de</strong>s Sans-Ronce (coupe) - Chanteau (document groupe<br />
s p é l é o l o g i q u e Orléanais).<br />
M . LANGLOIS, spéléologue, indique que les hauteurs <strong>de</strong>s galeries sont généralement <strong>de</strong><br />
l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s chiffres indiqués ci-avant. Cependant certaines sont plus<br />
vastes, il cite un cas d'une salle <strong>de</strong> 108 m 2<br />
sur 2 m <strong>de</strong> hauteur. <strong>Le</strong> gouffre le plus<br />
profond reconnu atteint 21 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, chiffre confirmé par M . LORAIN pour<br />
la région<br />
profon<strong>de</strong>ur.<br />
<strong>de</strong> Blois où les sondages mettent en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s cavités jusqu'à 25 m <strong>de</strong><br />
M . DE RAGTJENEL posant la question <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong>s gouffres par rapport au<br />
niveau <strong>de</strong> la nappe, M . LORAIN indique qu'il y a <strong>de</strong>ux cas :<br />
— karsts toujours noyés, dans les vallées, en particulier la Loire,<br />
— karsts seulement noyés en pério<strong>de</strong> humi<strong>de</strong>, avec une certaine incohérence <strong>de</strong>s<br />
circulations d'eau. A ce sujet, il regrette qu'aucun relevé systématique ne soit fait<br />
dans les régions caractéristiques : Fosses Guillaume ou vallée <strong>de</strong> la Retrève, par<br />
exemple.<br />
M . CARON, par référence à ce qui a été observé dans la région parisienne, se <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
s'il n'y a pas <strong>de</strong> cavités isolées qui n'appartiennent pas à un réseau. M . LORAIN<br />
confirme qu'il en a été mis en évi<strong>de</strong>nce dans certains cas, mais que la plupart du<br />
temps la dépression continue en surface montre qu'il y a effectivement un réseau en<br />
profon<strong>de</strong>ur.<br />
M . ARNOULD signale les progrès récents <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s gravimétriques : le « microgai<br />
» donne une sensibilité <strong>de</strong> 2/100 <strong>de</strong> milligal, ce qui peut permettre <strong>de</strong> détecter<br />
<strong>de</strong>s cavités ayant les dimensions et profon<strong>de</strong>urs indiquées ci-<strong>de</strong>ssus.
L A<br />
Présentation<br />
B. FAUVEAU<br />
Chef <strong>de</strong> la Division <strong>de</strong>s Chaussées<br />
au Service d'étu<strong>de</strong>s techniques<br />
<strong>de</strong>s routes et autoroutes (SETRA)<br />
géologie nous apprend que les formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> fournissent non pas<br />
un <strong>calcaire</strong> mais une variété <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>s dans une gamme allant du<br />
<strong>calcaire</strong> très tendre au <strong>calcaire</strong> mi-dur.<br />
Dans le haut <strong>de</strong> la gamme, ces matériaux peuvent permettre <strong>de</strong> résoudre <strong>de</strong><br />
façon satisfaisante les problèmes techniques et économiques que pose la réalisation<br />
<strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> base <strong>de</strong> chaussées faiblement circulées ou <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong><br />
fondation <strong>de</strong> chaussées moyennement circulées.<br />
<strong>Le</strong>s conférences que nous allons entendre sur les granulats en <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong> vont vous présenter certains résultats obtenus par le Laboratoire <strong>de</strong><br />
Blois :<br />
— présentation <strong>de</strong>s gisements et carrières,<br />
•— élaboration <strong>de</strong>s granulats,<br />
— résultats obtenus par traitement au ciment, au laitier ou au bitume.<br />
Ces résultats vous seront présentés par MM. Angot, Chezeaud et Pitot. Ensuite<br />
MM. Bonnot, Berthier et Fauveau feront quelques commentaires.<br />
La discussion qui suivra a pour objectif <strong>de</strong> connaître les appréciations <strong>de</strong>s<br />
uns et <strong>de</strong>s autres sur le domaine d'emploi <strong>de</strong> ces <strong>calcaire</strong>s et <strong>de</strong> confronter les<br />
résultats obtenus sur chantier avec les constatations faites sur route.<br />
De nombreuses questions se posent à nous, le sujet est passionnant, espérons<br />
que le débat sera passionné sans être passionnel et qu'il permettra au moins<br />
d'orienter <strong>de</strong> façon efficace les recherches que nous sommes d'ores et déjà<br />
décidés à entreprendre.<br />
81
82<br />
<strong>Le</strong>s granulats<br />
en <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
D. ANGOT<br />
J.-H. CHEZEAUD<br />
J. PITOT<br />
Assistants au Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
G I S E M E N T S E T C A R R I È R E S<br />
L E<br />
D. ANGOT<br />
<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> couvre une surface <strong>de</strong><br />
l'ordre <strong>de</strong> 10 000 km 2<br />
dont 5 500 d'affleurements<br />
susceptibles d'exploitation. Il constitue<br />
la seule ressource <strong>de</strong> roches massives d'une vaste<br />
zone comprenant les départements d'Eure-et-Loir,<br />
du Loiret et du Loir-et-Cher. Si on considère le<br />
centre <strong>de</strong> gravité <strong>de</strong> cette zone, approximativement<br />
au nord d'Orléans, les autres gisements les plus<br />
proches se trouvent environ à 170 km pour les<br />
quartzites <strong>de</strong> la Sarthe, 100 km pour le tuffeau <strong>de</strong><br />
Touraine, 170 km pour les gneiss et amphibolites<br />
<strong>de</strong> l'Indre, 110 km pour les <strong>calcaire</strong>s jurassiques<br />
du Cher.<br />
D'autre part, les ressources alluvionnaires locales<br />
constituées principalement par les bassins <strong>de</strong> la<br />
Loire, du Loir, <strong>de</strong> l'Eure et du Loing sont en voie<br />
d'épuisement ou bloquées en raison <strong>de</strong> l'occupation<br />
<strong>de</strong>s sols par l'urbanisation.<br />
Pour certaines vallées, les étu<strong>de</strong>s ont montré que<br />
l'échéance était proche. On voit donc le très grand<br />
intérêt d'inventorier les gisements selon leurs<br />
caractéristiques et les différentes utilisations possibles.<br />
HISTORIQUE<br />
Il semble que le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ait été exploité<br />
comme matériau <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>puis l'époque<br />
<strong>de</strong>s Romains qui apprirent aux Gaulois comment<br />
tailler la pierre et l'assembler judicieusement. Des<br />
voies dallées et <strong>de</strong>s ponts, comme celui d'Averdon,<br />
témoignent encore <strong>de</strong> leur art.<br />
Par la suite, on continua à utiliser le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong> pour <strong>de</strong>s constructions remarquables telles<br />
que châteaux forts (tour <strong>de</strong> Châteaudun), églises<br />
et cathédrales (Chartres).<br />
A la Renaissance, il servit encore à réaliser les<br />
fondations et les soubassements <strong>de</strong> nombreux châteaux,<br />
à titre <strong>de</strong> protection contre l'humidité et le<br />
gel, tandis que les parties en élévation étaient<br />
faites en tuffeau <strong>de</strong> Touraine plus facile à sculpter.<br />
<strong>Le</strong>s liants étaient fournis par <strong>de</strong> nombreux fours<br />
à chaux dont maintes carrières gar<strong>de</strong>nt encore<br />
<strong>de</strong>s traces (Vineuil, Selles-sur-Cher, Pontlevoy,<br />
Ver<strong>de</strong>s...).<br />
Bull. Liaison Labo. P. et Ch. - Spécial U - Juin 1973
Avec l'introduction du macadam, les carrières ont<br />
trouvé une nouvelle source d'activité. Mais <strong>de</strong>puis<br />
25 ans, cette technique a pratiquement disparu ou<br />
n'est plus appliquée qu'à <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> très faible<br />
importance. La mise en place <strong>de</strong> moyens mo<strong>de</strong>rnes<br />
d'exploitation associés aux nouvelles techniques, en<br />
particulier dans le domaine <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong>s<br />
matériaux routiers avec <strong>de</strong>s liants hydrauliques ou<br />
hydrocarbonés, peut laisser espérer un nouvel essor<br />
<strong>de</strong> ces carrières.<br />
GISEMENTS ET CARRIERES<br />
<strong>Le</strong> développement <strong>de</strong> la population, consécutif à la<br />
mise en exploitation progressive <strong>de</strong>s forêts, a multiplié<br />
les points d'extraction au plus près <strong>de</strong>s zones<br />
d'utilisation. La répartition <strong>de</strong> ces carrières, pour<br />
la plupart abandonnées actuellement, est <strong>de</strong> l'ordre<br />
d'au moins une par commune.<br />
La figure 1 permet d'observer que traditionnellement<br />
les carrières sont situées dans la zone<br />
d'affleurement définie dans les exposés géologiques<br />
précé<strong>de</strong>nts, sauf dans la région ouest et sud-ouest<br />
<strong>de</strong> Pithiviers. Cela paraît être dû, pour cette <strong>de</strong>rnière<br />
région, à une moins bonne qualité du matériau.<br />
A titre indicatif, le « Répertoire <strong>de</strong>s carrières <strong>de</strong><br />
pierre <strong>de</strong> taille exploitées en 1889 », fait état <strong>de</strong> 16,<br />
8 et 3 carrières respectivement dans les départements<br />
<strong>de</strong> l'Eure-et-Loir, du Loiret et du Loiret-Cher.<br />
Ces chiffres sont sous-estimés puisqu'ils<br />
ne concernent que <strong>de</strong>s carrières <strong>de</strong> matériau noble,<br />
et encore, uniquement celles pour lesquelles le<br />
ministère <strong>de</strong>s Travaux publics possédait <strong>de</strong>s résultats<br />
d'essais <strong>de</strong> compression.<br />
Un pointage sommaire effectué par le laboratoire<br />
en 1972 et objet <strong>de</strong> la figure 1 donne les chiffres<br />
du tableau I.<br />
TABLEAU 1<br />
Répartition<br />
<strong>de</strong>s carrières<br />
Eureet-<br />
Loir<br />
Loiret<br />
Loiret-<br />
Cher<br />
Total<br />
Carrières importantes<br />
abandonnées 24 13 23 60<br />
Carrières en activité<br />
— pierre <strong>de</strong> taille 6 — 9 15<br />
— granulats 6 4 5 15<br />
TOTAL 36 17 37 90<br />
A noter que <strong>de</strong>s carrières comptées abandonnées peuvent<br />
faire l'objet d'extractions temporaires.<br />
Ces carrières sont d'inégale importance.<br />
Celles <strong>de</strong> Berchères-les-Pierres par exemple couvrent<br />
plusieurs hectares. En général, elles se sont<br />
étendues en surface et non en profon<strong>de</strong>ur. <strong>Le</strong>s<br />
fronts <strong>de</strong> taille ont très souvent moins <strong>de</strong> 5 m <strong>de</strong><br />
haut, sans dépasser 10 m.<br />
<strong>Le</strong>s productions sont aussi très variables : certaines<br />
exploitations manuelles n'atteignent pas<br />
1000 m*/an ; <strong>de</strong>s installations mo<strong>de</strong>rnes ont une<br />
capacité <strong>de</strong> production <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 800 t/j.<br />
CARACTERISTIQUES MECANIQUES<br />
ET PHYSIQUES DU CALCAIRE DE BEAUCE<br />
L'abandon du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> comme matériau<br />
routier date d'avant la création <strong>de</strong>s Laboratoires<br />
<strong>de</strong>s Ponts et Chaussées et, <strong>de</strong> ce fait, on dispose<br />
actuellement <strong>de</strong> très peu d'essais pour le caractériser.<br />
Résistance à la compression<br />
<strong>Le</strong>s seules déterminations ont été effectuées sur<br />
<strong>de</strong>s cubes <strong>de</strong> 7 cm d'arête en suivant les recommandations<br />
<strong>de</strong> l'article 6 <strong>de</strong> la norme B. 10. 001.<br />
<strong>Le</strong>s valeurs données ci-après proviennent <strong>de</strong> niveaux<br />
massifs dans les carrières exploitées aussi<br />
bien pour la pierre à bâtir que pour la production<br />
<strong>de</strong> granulats. Malgré le petit nombre <strong>de</strong> résultats,<br />
il semble qu'on puisse les répartir en trois classes :<br />
r e<br />
l<br />
2 e<br />
3 e<br />
classe <strong>de</strong> 350 à 500 bars,<br />
classe <strong>de</strong> 500 à 700 bars,<br />
classe <strong>de</strong> 700 à 1 100 bars,<br />
Il est à remarquer que l'on peut trouver ces trois<br />
classes dans une même carrière.<br />
En général, les niveaux exploités pour la fabrication<br />
<strong>de</strong>s granulats se situent dans la troisième<br />
classe.<br />
Coefficient Deval sec et humi<strong>de</strong><br />
Ces déterminations effectuées sur échantillons <strong>de</strong> la<br />
troisième classe, prélevés dans 5 carrières et préparés<br />
en laboratoire sur la fraction 40/70 (maca<br />
dam 1<br />
) ont permis d'obtenir, à partir <strong>de</strong> 20 essais,<br />
<strong>de</strong>s résultats dont l'étendue est <strong>de</strong> :<br />
— 2,4 à 4,5 pour le coefficient Deval humi<strong>de</strong>,<br />
— 5,5 à 8,8 pour le coefficient Deval sec.<br />
1. La désignation du « macadam 40/70 » est traditionnelle.<br />
Elle correspond à la désignation mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong>s pierres<br />
31,5/50 tamis.<br />
83
Avec une chaîne d'élaboration mo<strong>de</strong>rnisée, cette dispersion<br />
a été réduite. Par exemple, une série <strong>de</strong><br />
10 micro-Deval humi<strong>de</strong>, faite sur 3 mois <strong>de</strong> production<br />
d'une carrière, a donné <strong>de</strong>s résultats en<br />
Deval équivalent variant <strong>de</strong> 3,5 à 4,2.<br />
Coefficient Los Angeles<br />
<strong>Le</strong>s résultats obtenus varient <strong>de</strong> 24 à 33. Avec une<br />
84<br />
installation produisant <strong>de</strong>s granulats <strong>de</strong> bonne forme,<br />
on peut obtenir un Los Angeles inférieur à<br />
30. Par exemple, sur une production <strong>de</strong> 20 000<br />
tonnes <strong>de</strong> granulats pour grave-bitume, 30 essais<br />
ont donné <strong>de</strong>s Los Angeles <strong>de</strong> :<br />
— 23 à 35 pour le 4/6,3,<br />
— 28 à 29 pour le 6,3/10,<br />
— 29 à 30 pour le 10/14.
Forme<br />
Dans le cas précé<strong>de</strong>nt, le coefficient d'aplatissement<br />
du 6,3/14 était <strong>de</strong> 9 % et celui du 14/20 <strong>de</strong><br />
7 %, donc bien inférieur au 20 % généralement<br />
admis.<br />
Gel<br />
<strong>Le</strong>s résultats sont peu nombreux car le mo<strong>de</strong> opératoire<br />
est très récent 2<br />
. Toutefois 6 essais effectués<br />
sur prélèvements provenant d'une seule carrière<br />
ont donné <strong>de</strong>s Los Angeles <strong>de</strong> 30 à 34 après<br />
25 cycles <strong>de</strong> gel <strong>de</strong> + 30 à — 30 °C. Un autre<br />
essai effectué sur un prélèvement d'une autre carrière<br />
a donné un Los Angeles <strong>de</strong> 27,5.<br />
Caractéristiques chimiques du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
Bien que se limitant à la carrière <strong>de</strong> Neuvy-en-<br />
<strong>Beauce</strong>, l'analyse chimique donnée dans le tableau<br />
II fait apparaître que la teneur en silice du<br />
<strong>calcaire</strong> est faible, ce qui autorise, pour l'élaboration<br />
<strong>de</strong>s granulats, d'utiliser <strong>de</strong>s concasseurs à percussion.<br />
Ces appareils présentent l'avantage d'avoir<br />
<strong>de</strong>s débits importants et un coefficient <strong>de</strong> réduction<br />
élevé.<br />
TABLEAU II<br />
Analyse chimique du matériau<br />
<strong>de</strong> la carrière <strong>de</strong> Neuvy-en-<strong>Beauce</strong><br />
(novembre 1968)<br />
Déterminations %<br />
Analyse complète (fusion<br />
alcaline) :<br />
Perte au feu<br />
Silice (SiOJ<br />
Oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> fer (FezOa)<br />
Oxy<strong>de</strong> d'aluminium (AI2O3)<br />
Oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcium (CaO)<br />
Oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> magnésium (MgO)<br />
Oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> titane (Ti0 2)<br />
Oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> manganèse (MnO)<br />
Oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium (Na*0)<br />
Oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> potassium (KiO)<br />
Anhydri<strong>de</strong> sulfurique (SOs)<br />
Anhydri<strong>de</strong> phosphorique (P2O5)<br />
Particulières :<br />
Total<br />
Insolubles, norme AFNOR (NF<br />
P 15 461)<br />
Carbonates en CaCOa<br />
Soufre <strong>de</strong>s sulfures<br />
Chlorures en Cl"<br />
42,27<br />
1,71<br />
0,40<br />
0,57<br />
53,78<br />
0,21<br />
0,10<br />
0,02<br />
0,22<br />
0.34<br />
0,36<br />
absence<br />
99,98<br />
2,57<br />
96,0<br />
0.15<br />
inférieur sensibilité<br />
métho<strong>de</strong><br />
2. TOURBNQ C, La gëlivité <strong>de</strong>s roches - Application aux<br />
granulats, Rapport <strong>de</strong> recherche n' 6, LCPC, mars 1970.<br />
É L A B O R A T I O N<br />
D E S G R A N U L A T S<br />
J.-H. CHEZEAUD<br />
L<br />
ES moyens traditionnels d'extraction du <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> étaient rudimentaires. <strong>Le</strong>s<br />
pierres étaient calibrées manuellement à la<br />
massette, les débits s'exprimaient en mètres cubes<br />
par jour et par homme. <strong>Le</strong>s contrôles portaient<br />
uniquement sur d et D et la propreté. On faisait<br />
rarement l'essai Deval.<br />
<strong>Le</strong>s possibilités nouvelles <strong>de</strong> traitement font qu'il<br />
est maintenant possible <strong>de</strong> le concasser mécaniquement<br />
à grand ren<strong>de</strong>ment et <strong>de</strong> le laver correctement.<br />
Nous nous proposons <strong>de</strong> montrer comment on peut<br />
arriver à un tel résultat.<br />
Cet exposé comporte :<br />
— la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s fronts <strong>de</strong> taille,<br />
— le processus d'élaboration.<br />
LES FRONTS DE TAILLE<br />
<strong>Le</strong>s coupes <strong>de</strong>s carrières sont très variables, mais<br />
en général les fronts <strong>de</strong> taille se présentent <strong>de</strong> la<br />
manière suivante :<br />
— la partie supérieure ou découverte est du limon<br />
dont les épaisseurs peuvent varier <strong>de</strong> 0,20 à<br />
0,50 m ;<br />
— ensuite, on rencontre <strong>de</strong>s bancs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> d'une<br />
hauteur variable (0,20 à 0,80 m) séparés par <strong>de</strong>s<br />
joints <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> non consolidé, pulvérulent à grumeleux<br />
; ces niveaux durs semblent être ceux sur<br />
lesquels s'est arrêtée l'érosion superficielle ;<br />
— sous ces bancs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur, on trouve un<br />
niveau altéré, c'est un ensemble beaucoup plus hétérogène<br />
constitué par du <strong>calcaire</strong> tendre contenant<br />
<strong>de</strong>s rognons durs ; l'importance <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux constituants<br />
principaux étant variable. Cette dislocation<br />
<strong>de</strong>s bancs autorise <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s d'extraction :<br />
• par minage, ce qui permet d'obtenir <strong>de</strong>s fronts<br />
<strong>de</strong> taille verticaux, mais le ren<strong>de</strong>ment n'est pas<br />
excellent et il reste <strong>de</strong>s gros blocs,<br />
• par déroctage à la défonceuse, ce qui présente<br />
l'avantage d'obtenir <strong>de</strong>s blocs <strong>de</strong> dimension plus réduite<br />
et d'éviter ainsi le pétardage.<br />
— au-<strong>de</strong>ssous se situent <strong>de</strong>s bancs <strong>calcaire</strong>s plus<br />
homogènes, moins fracturés et constitués <strong>de</strong><br />
85
TABLEAU III TABLEAU V<br />
Tableau récapitulatif <strong>de</strong>s valeurs Los Angeles et Deval<br />
humi<strong>de</strong>, données dans les Directives du SETRA en fonction<br />
<strong>de</strong>s techniques utilisées pour un trafic journalier <strong>de</strong><br />
1 000 poids lourds en charge > 5 t<br />
Technique<br />
utilisée<br />
Graveslaitier <br />
Gravesciment <br />
Gravesbitume <br />
Gravesémulsion<br />
Couche <strong>de</strong> chaussée<br />
Couche <strong>de</strong><br />
renforcement<br />
Chaussées neuves<br />
Los<br />
Angeles<br />
Deval<br />
humi<strong>de</strong><br />
< 30 > 3,5<br />
Couche <strong>de</strong> base <strong>de</strong><br />
chaussée neuve < 30 > 3.5<br />
Chaussées neuves<br />
Couche <strong>de</strong> base <strong>de</strong><br />
chaussée noire<br />
Couche <strong>de</strong> fondation<br />
* <strong>de</strong> chaussée en<br />
béton<br />
< 30<br />
< 30<br />
> 3<br />
> 3<br />
• <strong>de</strong> chaussée noire < 40 > 3<br />
Couche<br />
<strong>de</strong> renforcement < 25 > 3,5<br />
Chaussées neuves<br />
Couche <strong>de</strong> base <strong>de</strong><br />
chaussée noire<br />
Couche <strong>de</strong> fondation<br />
• <strong>de</strong> chaussée en<br />
béton<br />
< 25<br />
< 25<br />
> 3,5<br />
> 3,5<br />
• <strong>de</strong> chaussée noire < 40 > 3,5<br />
Couche <strong>de</strong><br />
renforcement < 25<br />
Chaussées neuves<br />
Couche <strong>de</strong> base <strong>de</strong><br />
chaussée noire<br />
Couche <strong>de</strong> fondation<br />
• <strong>de</strong> chaussée en<br />
béton<br />
• <strong>de</strong> chaussée noire<br />
TABLEAU IV<br />
< 25<br />
< 25<br />
< 40<br />
Tableau récapitulatif <strong>de</strong>s valeurs d'équivalent <strong>de</strong> sable,<br />
données dans les Directives du SETRA en fonction<br />
<strong>de</strong>s techniques utilisées<br />
Technique<br />
utilisée<br />
Fraction servant à l'essai<br />
Equivalent<br />
<strong>de</strong> sable<br />
Graves-laitier 0/5 > 30<br />
Graves-ciment 0/5 > 30<br />
Graves-bitume<br />
0/5 (sable non fillérisé) > 40<br />
Q/2 (sable fillérisé)<br />
— moins <strong>de</strong> 12% <strong>de</strong> filler<br />
— <strong>de</strong> 12 à 15 % <strong>de</strong> filler<br />
— plus <strong>de</strong> 15 % <strong>de</strong> filler<br />
> 45<br />
> 40<br />
> 35<br />
Graves-émulsion 0/5 > 40<br />
86<br />
Tableau récapitulatif <strong>de</strong>s teneurs en filler <strong>de</strong>s graves<br />
reconstituées, données dans les Directives du SETRA en<br />
fonction <strong>de</strong>s techniques utilisées<br />
Technique<br />
utilisée<br />
Graveslaitier <br />
Gravesciment <br />
Gravesbitume <br />
Gravesémulsion<br />
4^ ""••»* :<br />
Couche <strong>de</strong> chaussée<br />
Couche <strong>de</strong> renforcement<br />
0/20 ou 0/31,5<br />
traitée à 15 ou 20 %<br />
<strong>de</strong> laitier<br />
Couche <strong>de</strong> base 0/20<br />
Couche <strong>de</strong> fondation<br />
0/31,5<br />
Couche <strong>de</strong> base 0/20<br />
Couche <strong>de</strong> fondation<br />
0/31,5<br />
Couche <strong>de</strong> base 0/20<br />
Couche <strong>de</strong> fondation<br />
0/31,5<br />
- t<br />
» - • j • 4<br />
Teneur en filler<br />
Minimale Maximale<br />
0 4<br />
2<br />
2<br />
6<br />
3<br />
4<br />
3<br />
Un front <strong>de</strong> taille.<br />
6<br />
6<br />
9<br />
7<br />
8<br />
7
niveaux plus ou moins durs et compacts. Fréquemment<br />
ces bancs ne peuvent être exploités sur une<br />
épaisseur importante du fait <strong>de</strong>s venues d'eau qui<br />
s'y produisent.<br />
LE PROCESSUS D'ELABORATION<br />
<strong>Le</strong>s exigences relatives aux différentes techniques<br />
<strong>de</strong> traitement aux liants hydrauliques et aux liants<br />
hydrocarbonés sont résumées dans les tableaux<br />
III, IV et V.<br />
Première étape - Une nouvelle technique <strong>de</strong> lavage<br />
L'année 1968 a vu se développer sur le plateau <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong> l'irrigation <strong>de</strong>s cultures à partir <strong>de</strong> l'eau<br />
puisée dans la nappe phréatique du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong>.<br />
C'est à ce moment-là qu'est apparue la possibilité<br />
d'utiliser cette eau dans la chaîne d'élaboration <strong>de</strong>s<br />
granulats <strong>calcaire</strong>s.<br />
La première exploitation qui a mis en pratique<br />
cette technique a été conçue suivant le schéma <strong>de</strong><br />
la figure 2.<br />
<strong>Le</strong>s matériaux bruts déroctés à la défonceuse sont<br />
repris au chargeur et transportés par camion jusqu'à<br />
la trémie réceptrice <strong>de</strong> 20 m» (A).<br />
<strong>Le</strong> fond <strong>de</strong> cette trémie est constitué par un alimenteur<br />
vibrant qui se termine par un grizzly <strong>de</strong><br />
2,40 m <strong>de</strong> longueur équipé <strong>de</strong> rails espacés <strong>de</strong><br />
200 mm et <strong>de</strong> rampes <strong>de</strong> lavage.<br />
A ce niveau, il y a donc une coupure dans le matériau<br />
brut en <strong>de</strong>ux fractions :<br />
— une fraction 0/250 qui va avec les eaux <strong>de</strong><br />
lavage dans un cylindre débourbeur (C),<br />
— une fraction 250/D qui va dans un concasseur<br />
à percussion <strong>de</strong> 1 140x1100 d'ouverture (B).<br />
La fraction 0/250 est énergiquement brassée dans<br />
le cylindre débourbeur qui se termine par un cylindre<br />
essoreur constitué par une tôle perforée <strong>de</strong><br />
trous ronds <strong>de</strong> 8 mm. A ce niveau, il y a coupure<br />
entre la fraction 0/6,3, qui est éliminée avec les<br />
eaux <strong>de</strong> lavage et la fraction 6,3/250 qui est réincorporée<br />
dans la chaîne <strong>de</strong> traitement comme le<br />
montre le schéma <strong>de</strong> la figure 2. <strong>Le</strong> produit 0/150<br />
issu du concasseur primaire est acheminé sur un crible<br />
(D) où il est divisé en quatre fractions :<br />
— une fraction 0/20 qui va sur un autre crible<br />
équipé <strong>de</strong> rampes <strong>de</strong> lavage (F) pour être divisé<br />
en 3 fractions : 0/6,3, 6,3/14 et 14/20,<br />
— une fraction 20/40 qui peut être mise en stock<br />
ou acheminée vers le concasseur secondaire (E),<br />
—une fraction 40/70 qui peut être livrée directement<br />
ou acheminée vers le concasseur secondaire,<br />
— une fraction 70/150 qui va vers le concasseur<br />
secondaire.<br />
<strong>Le</strong>s granulats 20/40 et 40/70 sont encore utilisés<br />
pour le rechargement <strong>de</strong>s chemins communaux et<br />
<strong>de</strong> quelques chemins départementaux peu circules.<br />
Concassage Criblage - Stockage Produits livrables<br />
Iinni \fiJ<br />
-AAAAAA<br />
Grave brute<br />
A ' ®<br />
T T Granulats<br />
livrables<br />
Granulats livrables<br />
Eau <strong>de</strong> lavage éliminée<br />
Fig. 2 - Exemple schématique <strong>de</strong>s premières installations avec<br />
lavage partiel (première étape).<br />
A Alimentateur avec rampes <strong>de</strong> lavage<br />
B Concasseur primaire<br />
C Débourbeur<br />
D Crible primaire<br />
E Concasseur secondaire<br />
F Crible secondaire avec rampes <strong>de</strong> lavage<br />
G Roues à aubes<br />
H Essoreur vibrant<br />
Cylindre débourbeur.<br />
87
Quand les fractions supérieures à 20 mm ne sont<br />
pas <strong>de</strong>stinées à la vente, elles sont acheminées vers<br />
un concasseur secondaire à percussion.<br />
<strong>Le</strong> produit du concassage revient sur le premier<br />
crible qui ferme la boucle.<br />
<strong>Le</strong> sable provenant du <strong>de</strong>uxième crible et les eaux<br />
<strong>de</strong> lavage vont dans une roue à aubes (G) qui récupère<br />
la fraction 0/6,3.<br />
La teneur en eau du sable étant <strong>de</strong> 16 - 17 %, il<br />
a été installé un essoreur vibrant (H) pour ramener<br />
cette teneur en eau à 8 - 10 %.<br />
On a pu constater que ce sable présentait une<br />
gran<strong>de</strong> affinité pour l'eau, ceci a pour conséquence<br />
un essorage relativement lent.<br />
L'essoreur vibrant, en plus d'une meilleure régularité<br />
<strong>de</strong> la granulométrie, permet <strong>de</strong> diminuer la<br />
teneur en eau et le pourcentage en fines et par<br />
conséquent d'augmenter un peu la valeur <strong>de</strong> l'équivalent<br />
<strong>de</strong> sable et d'en diminuer la dispersion.<br />
Dans le tableau VI sont récapitulés les résultats<br />
d'équivalents <strong>de</strong> sable obtenus avec et sans essoreur<br />
lors d'une fabrication <strong>de</strong> plusieurs mois.<br />
TABLEAU VI<br />
Etu<strong>de</strong> statistique <strong>de</strong>s équivalents <strong>de</strong> sable obtenus<br />
avec ou sans essoreur<br />
Déterminations Avec essoreur Sans essoreur<br />
Nombre <strong>de</strong> mesures 130 190<br />
Moyenne (m) 73 70<br />
Ecart type 3.43 10,49<br />
Coeff. <strong>de</strong> variation 4.7 14.3<br />
Intervalle <strong>de</strong><br />
variation à 95 % 66 à 79 53 à 94<br />
Dans le tableau VII on peut remarquer que l'essoreur<br />
a permis <strong>de</strong> diminuer en moyenne <strong>de</strong> 50 %<br />
l'écart type <strong>de</strong>s granulométries, c'est-à-dire leur<br />
variation.<br />
88<br />
Tamis<br />
(mm)<br />
TABLEAU VII<br />
Granularité <strong>de</strong>s sables produits avec et sans essoreur<br />
Essoreur vibrant.<br />
L'installation ainsi aménagée présente l'avantage <strong>de</strong><br />
produire <strong>de</strong>s granulats propres et bien classifiés et<br />
un sable pauvre en filler.<br />
Par contre, elle exige <strong>de</strong>s quantités d'eau importantes<br />
et présente les inconvénients <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s<br />
granulats humi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> perdre <strong>de</strong>s filiera <strong>de</strong><br />
concassage dans les eaux <strong>de</strong> lavage.<br />
<strong>Le</strong>s granulats produits conviennent pour les traitements<br />
au laitier et au ciment. Par contre, pour le<br />
traitement au bitume, l'humidité du lavage entraîne<br />
une diminution du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s postes d'enrobage<br />
et une dépense supplémentaire <strong>de</strong> fuel pour le<br />
séchage <strong>de</strong>s granulats.<br />
Secon<strong>de</strong> étape - Lavage total <strong>de</strong>s matériaux<br />
primaires<br />
La secon<strong>de</strong> étape du traitement a tiré parti <strong>de</strong><br />
l'expérience acquise avec le type d'installations à<br />
lavage partiel. Si le principe en est le même, le<br />
Avec essoreur Sans essoreur<br />
(nombre <strong>de</strong> valeurs : 130) [nombre <strong>de</strong> valeurs : 307)<br />
Moyenne a m + 2 or m — 2 or Moyenne a m + 2 a m — 2 a<br />
6,3 96,9 1,48 99,9 94,0 94,4 2,65 99,6 89.2<br />
5 88,4 3,58 95,4 81,3 82,2 5,79 93,7 70,8<br />
2 44,7 5,21 55,0 34,4 41,5 7,26 55,9 27,1<br />
1 24,0 3,93 31,8 16,3 23,8 5,48 34,6 12,9<br />
0,42 7,5 2,32 12,1 2,9 9,3 3,55 16.3 2,3<br />
0,800 3,3 1,65 6,5 0 4,7 2,31 9,2 0,1<br />
0,080 1,9 1.18 4,3 0 3.6 1.72 6.1 0
circuit a été quelque peu modifié <strong>de</strong> manière que<br />
les granulats produits puissent être utilisés sans<br />
inconvénient majeur dans toutes les techniques,<br />
comme on peut le constater sur la figure 3.<br />
<strong>Le</strong>s matériaux bruts repris au chargeur au front<br />
<strong>de</strong> taille sont acheminés par camion dans la trémie<br />
d'alimentation (A) équipée :<br />
— d'un alimentateur à tablier métallique à vitesse<br />
variable,<br />
— <strong>de</strong> rampes placées à l'intérieur pour éviter le<br />
collage sur les parois et humidifier les matériaux<br />
bruts.<br />
| Concassage | | Criblage - Stockage] | Produits livrables<br />
20/35 1U20 6.3/14 0/6.3 livrables<br />
Fig. 3 - Schéma d'une installation avec lavage total <strong>de</strong>s<br />
matériaux primaires (secon<strong>de</strong> étape).<br />
A Trémie d'alimentation et alimentateur à tablier métallique<br />
B Crible scalpeur <strong>de</strong> 100 X 200<br />
C Concasseur à mâchoire à simple effet<br />
D Débourbeur barreur vibrant à <strong>de</strong>ux tubes <strong>de</strong> 100 X 400<br />
E Crible à excentrique à trois étages 100 X 250<br />
F Concasseur secondaire à percussion<br />
G Crible secondaire à excentrique à un étage <strong>de</strong> 100 X 250<br />
H Crible secondaire à trois étages <strong>de</strong> 150 X 400<br />
I Décanteur à vis d'Archimè<strong>de</strong> à double pas <strong>de</strong> 25 t/h <strong>de</strong><br />
capacité<br />
J Décanteur à vis d'Archimè<strong>de</strong> à simple pas <strong>de</strong> 25 t/h <strong>de</strong><br />
capacité<br />
A la sortie <strong>de</strong> la trémie d'alimentation, les matériaux<br />
tombent sur un scalpeur (B) équipé <strong>de</strong> rampes<br />
<strong>de</strong> lavage <strong>de</strong>stinées à éliminer en partie la<br />
gangue argileuse. A ce niveau, la fraction 0/20 est<br />
éliminée puis acheminée avec les eaux <strong>de</strong> lavage<br />
dans un décanteur à vis d'Archimè<strong>de</strong> (I) puis<br />
stockée afin <strong>de</strong> s'essorer pour une utilisation comme<br />
matériau <strong>de</strong> couche <strong>de</strong> forme.<br />
Du scalpeur, la fraction 20/D va dans un concasseur<br />
(C) à mâchoire à simple effet où elle est<br />
réduite en une fraction 0/150 qui va dans <strong>de</strong>ux<br />
cylindres débourbeurs vibrants (D) où elle est<br />
énergiquement brassée avec les eaux <strong>de</strong> lavage. <strong>Le</strong>s<br />
eaux <strong>de</strong> lavage sont dirigées dans le décanteur (I)<br />
puis éliminées.<br />
Décanteur à vis d'Archimè<strong>de</strong>.<br />
Cylindre débourbeur.<br />
Vue intérieure d'un cylindre en action.<br />
89
En sortant <strong>de</strong>s cylindres débourbeurs, les granulats<br />
6,3/150 sont acheminés sur un crible à 3 étages (E)<br />
qui permet d'obtenir quatre fractions : 6,3/20,<br />
20/40, 40/70, 70/150. Ces différentes fractions<br />
peuvent être :<br />
— soit commercialisées directement,<br />
— soit traitées dans un concasseur à percussion<br />
(F) <strong>de</strong> façon à obtenir un produit 0/20 ou 0/31,5,<br />
l'écrétage à 20 mm ou à 31,5 mm se faisant à l'ai<strong>de</strong><br />
d'un crible à un étage (G).<br />
La fraction 0/20 ou 0/31,5 ainsi obtenue est dirigée<br />
vers une secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l'installation composée<br />
d'un crible (H) et d'un décanteur à vis d'Archime<strong>de</strong><br />
à triple pas (J). C'est à ce niveau qu'il est<br />
possible <strong>de</strong> choisir le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> traitement en fonction<br />
<strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong>s granulats.<br />
Par criblage <strong>de</strong> la partie 0/20 ou 0/31,5 par voie<br />
sèche on peut obtenir trois fractions :<br />
— 0/6,3 fillérisé,<br />
— 6,3/14,<br />
— 14/20 ou 14/31,5.<br />
En 1970, cette installation a fourni les granulats<br />
nécessaires au renforcement en graves-bitume <strong>de</strong><br />
la RN 826 dans le département du Loiret. <strong>Le</strong>s<br />
fuseaux granulométriques relatifs à trois mois <strong>de</strong><br />
production sont donnés par la figure 4.<br />
<strong>Le</strong>s valeurs <strong>de</strong> l'équivalent <strong>de</strong> sable <strong>de</strong> 30 à 45 du<br />
sable 0/6,3 mesurées sur la fraction 0/5 humi<strong>de</strong><br />
O<br />
0><br />
"D<br />
C<br />
CJ<br />
O<br />
90<br />
100<br />
Vue générale <strong>de</strong> l'installation <strong>de</strong> criblage secondaire et <strong>de</strong><br />
défillérisation.<br />
• mm 200 50M 20U<br />
Fig. 4 - Fuseaux granulométriques obtenus avec une installation<br />
<strong>de</strong> lavage total (0/6.3 - 6,3/14 - 14/20).
pour une teneur en filler <strong>de</strong> 3,3 à 8,5 sont assez<br />
faibles. A noter que Ton observe, lors <strong>de</strong>s essais,<br />
une floculation analogue à celle <strong>de</strong>s limons et <strong>de</strong>s<br />
argiles qui est peut-être due soit à la très faible<br />
dimension <strong>de</strong>s particules, soit à la nature minéralogique<br />
<strong>de</strong>s argiles.<br />
Cette faible valeur <strong>de</strong> l'équivalent <strong>de</strong> sable ne<br />
paraît pas avoir d'influence sur le rapport immersion-compression<br />
<strong>de</strong> la grave-bitume fabriquée à<br />
partir <strong>de</strong> ce sable.<br />
<strong>Le</strong>s granulats élaborés <strong>de</strong> cette manière conviennent<br />
bien pour la fabrication <strong>de</strong> grave-ciment et <strong>de</strong><br />
grave-bitume.<br />
Par criblage par voie humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fraction 0/20<br />
ou 0/31,5 on peut obtenir <strong>de</strong>s granulats correctement<br />
lavés et un sable pauvre en filler puisqu'inférieur<br />
à 2 % et par conséquent utilisables pour<br />
fabriquer <strong>de</strong> la grave-laitier ou du béton hydraulique.<br />
L'utilisation <strong>de</strong> l'eau puisée dans la nappe phréatique<br />
du <strong>calcaire</strong> a permis ces <strong>de</strong>rnières années <strong>de</strong><br />
valoriser un matériau délaissé <strong>de</strong>puis la guerre à<br />
cause <strong>de</strong> sa pollution naturelle.<br />
<strong>Le</strong>s techniques actuelles <strong>de</strong> traitement permettent<br />
une utilisation <strong>de</strong> ces granulats sur itinéraires <strong>de</strong><br />
moyenne importance.<br />
L'affinage par voie humi<strong>de</strong> apporte une très nette<br />
amélioration <strong>de</strong> la vie du personnel travaillant en<br />
carrière en éliminant la poussière.<br />
La campagne environnante a également bénéficié<br />
<strong>de</strong> cette innovation car elle n'est plus recouverte<br />
durant les mois d'été d'un masque blanc visible à<br />
plus <strong>de</strong> cent mètres à la ron<strong>de</strong>.<br />
Malgré l'utilisation qui en est faite, l'eau <strong>de</strong> lavage<br />
n'est pas polluée car les matières entraînées ne sont<br />
pas nocives et, une fois décantée dans <strong>de</strong> grands<br />
baes, elle regagne la nappe après avoir traversé les<br />
différentes couches <strong>de</strong> terrain qui achèvent <strong>de</strong> la<br />
clarifier.<br />
Fosse <strong>de</strong> décantation <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> lavage.<br />
LA FABRICATION DES FILLERS<br />
<strong>Le</strong>s installations que nous venons <strong>de</strong> vous présenter<br />
ne permettent pas <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s sables riches<br />
en filler nécessaires pour les graves-bitume. On<br />
peut les obtenir en broyant :<br />
— soit du sable 0/6,3 lavé en provenance <strong>de</strong>s installations<br />
<strong>de</strong> concassage criblage,<br />
— soit du <strong>calcaire</strong> tendre en provenance <strong>de</strong>s gisements<br />
naturels.<br />
Suivant les matières premières, les procédés d'élaboration<br />
sont assez différents.<br />
Fillérisation du sable 0/6,3 lavé<br />
La fillérisation s'obtient par passage du sable<br />
0/6,3 séché dans un broyeur à barres.<br />
Une installation contrôlée par le Laboratoire régional<br />
<strong>de</strong> Blois comprend les éléments ci-après :<br />
— une trémie <strong>de</strong> 15 m* environ équipée d'un<br />
extracteur à ban<strong>de</strong> à vitesse variable pour la réception<br />
du sable à broyer,<br />
— un séeheur rotatif du type poste d'enrobage, <strong>de</strong><br />
30 t/h <strong>de</strong> capacité, avec dispositif <strong>de</strong> récupération<br />
<strong>de</strong>s fillers. Lors <strong>de</strong>s contrôles on a observé, à l'entrée<br />
du séeheur, une teneur en eau du sable <strong>de</strong><br />
9 à 11 % et à la sortie <strong>de</strong> 1 à 2 %, pour une température<br />
qui oscillait entre 100 et 120 °C,<br />
Séeheur rotatif.<br />
— une sauterelle pour reprendre le sable sec et<br />
l'acheminer dans une trémie tampon <strong>de</strong> 6 m*. Cette<br />
<strong>de</strong>rnière est équipée d'un alimentateur à ban<strong>de</strong> à<br />
vitesse <strong>de</strong> déroulement variable,<br />
— un broyeur à barres monté sur <strong>de</strong>ux trains <strong>de</strong><br />
pneus, chargé <strong>de</strong> 3,750 tonnes <strong>de</strong> barres <strong>de</strong> 80 mm<br />
<strong>de</strong> diamètre.<br />
<strong>Le</strong> broyeur est alimenté par l'intermédiaire <strong>de</strong> l'alimentateur<br />
à ban<strong>de</strong>, lequel permet <strong>de</strong> faire varier<br />
la quantité <strong>de</strong> sable introduite dans le broyeur. La<br />
capacité <strong>de</strong> production <strong>de</strong> cette installation est <strong>de</strong><br />
12 t/h <strong>de</strong> sable fillérisé. L'usure <strong>de</strong>s barres a été<br />
calculée comme étant égale à 70 g à la tonne produite.<br />
91
92<br />
Broyeur à barres.<br />
L'exploitation statistique <strong>de</strong>s résultats obtenus durant<br />
trois mois <strong>de</strong> contrôles est consignée dans le<br />
graphique <strong>de</strong> la figure 5.<br />
A la sortie du broyeur, le produit est chaud et le<br />
problème <strong>de</strong> son stockage se pose alors.<br />
Contrairement à ce que l'on serait tenté <strong>de</strong> penser,<br />
ce matériau peut être stocké à l'air à condition, au<br />
moment du gerbage, <strong>de</strong> donner au tas <strong>de</strong>s formes<br />
permettant l'écoulement rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s eaux pluviales.<br />
On a pu constater en effet que, sous l'effet <strong>de</strong> la<br />
pluie se formait une croûte imperméable <strong>de</strong> 7 à<br />
10 cm d'épaisseur qui protégeait le reste du stock<br />
<strong>de</strong>s intempéries.<br />
L'utilisation <strong>de</strong> ce sable dans les centrales d'enrobage<br />
n'a pas posé <strong>de</strong> problèmes particuliers.<br />
Filler naturel<br />
Dans la région <strong>de</strong> Voves est exploité un gisement<br />
<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> tendre qui, du point <strong>de</strong> vue géologique,<br />
est connu dans la bibliographie sous le terme <strong>de</strong><br />
« marnes <strong>de</strong> Voves », faciès <strong>de</strong> base du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />
Morancez d'âge Lutétien.<br />
11 s'agit d'un <strong>calcaire</strong> contenant 97 % <strong>de</strong> CaC0 3,<br />
farineux et friable, renfermant quelques meulières<br />
éparses <strong>de</strong> dimensions décimétriques. On trouve<br />
également, en différents points, <strong>de</strong>s amas globulaires<br />
d'argile verte <strong>de</strong> diamètre compris entre 50 cm<br />
et 1 m.<br />
<strong>Le</strong> front <strong>de</strong> taille est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 10 m. Il est<br />
limité à la partie supérieure par <strong>de</strong>s limons <strong>de</strong>
<strong>Beauce</strong> dont l'épaisseur varie <strong>de</strong> 1 à 2,5 m et à la<br />
partie inférieure par une argile grise très riche<br />
en silex noirs .<br />
Ce <strong>calcaire</strong> est traité dans une installation suivant<br />
le schéma <strong>de</strong> la figure 6<br />
A l'origine, les produits <strong>de</strong> broyage <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />
tendre étaient uniquement à usages agricoles :<br />
amen<strong>de</strong>ments <strong>calcaire</strong>s, granulés pour bétail. Des<br />
améliorations <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> la production permettent<br />
actuellement d'obtenir également <strong>de</strong>s fillers<br />
convenant à la technique routière, en particulier<br />
pour les enrobés et les asphaltes.<br />
Actuellement, on trouve sur le marché <strong>de</strong>ux catégories<br />
<strong>de</strong> fillers :<br />
— les uns relativement grossiers et d'une pureté<br />
en carbonate <strong>de</strong> calcium assez variable,<br />
— les autres plus purs, à granulometrie plus régulière<br />
et à finesse plus satisfaisante.<br />
On rappellera que la Directive du SETRA pour la<br />
réalisation <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> chaussée en<br />
béton bitumineux préconise, pour les fillers, <strong>de</strong>s<br />
passants d'au moins 80 % à 0,08 mm et 100 %<br />
à 0,2 mm. La première catégorie répond rarement<br />
à ces exigences. Par ailleurs, les teneurs en carbonate<br />
peuvent tomber jusqu'au voisinage <strong>de</strong> 70 %,<br />
en particulier lorsque l'exploitation du gisement est<br />
faite dans les zones riches en meulières et en nodules<br />
d'argile.<br />
Notons que les impuretés ne sont pas, pour l'essentiel,<br />
<strong>de</strong> nature argileuse mais sont constituées <strong>de</strong><br />
résidus <strong>de</strong> concassage d'acci<strong>de</strong>nts siliceux donnant<br />
un sable <strong>de</strong> 0,08/2.<br />
1 Trémie d'alimentation et extracteur à courroie<br />
2 Concasseur à marteaux pour briser les mottes<br />
3 Crible à balourds à <strong>de</strong>ux étages pour éliminer les éléments<br />
> 12 mm<br />
4 Trois trémies <strong>de</strong> stockage du 0/13, <strong>de</strong> 50 m 3<br />
chacune<br />
5 Petite trémie munie d'un palpeur <strong>de</strong> niveau pour la<br />
régulation <strong>de</strong> débit<br />
6 Sas à double clapet pour l'admission <strong>de</strong>s matériaux<br />
dans la colonne montante<br />
7 Brûleur à fuel lourd (consommation <strong>de</strong> 50 à 150 kg/h),<br />
alimentant la colonne en air chaud<br />
8 Colonne montante <strong>de</strong> 28 m <strong>de</strong> hauteur, dont les températures<br />
sont maintenues constantes à 500 "C à la base<br />
et 100 °C au sommet<br />
9 Séparateur à air pour récupérer les matériaux dans le<br />
courant d'air chaud<br />
10 Cyclone qui récupère les fines inférieures à 80 ¡i<br />
11 Ventilateur <strong>de</strong> 4 000 m'/mn<br />
12 Crible à balourds à un étage pour trier le 0/0,4<br />
13 Crible à balourds à trois étages pour trier les 0,4/2 -<br />
2/3 et 3/6<br />
!s l!!°o <strong>de</strong> ?80 rí I * ^kage ««•• «««»<br />
5<br />
16 Silo <strong>de</strong> 80 m<br />
inférieures à 80 pt<br />
17 Silo pour le stockage du 0/0,4<br />
18 Trémie du 0,4/2<br />
19 Trémie du 2/3<br />
20 Trémie du 3/6<br />
21 Trémie <strong>de</strong>s refus à éliminer<br />
Fig. 6 - Schéma d'une installation <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> tendre.<br />
On comprend dès lors que ces éléments siliceux présents<br />
dans le gisement et relativement plus durs<br />
constituent une limite d'exploitation. On a observé<br />
d'ailleurs, que moins le filler est pur, plus généralement<br />
il est grossier.<br />
En ce qui concerne les enrobés et graves-bitume, on<br />
préconise l'utilisation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième qualité obtenue<br />
par triage au moyen d'un procédé <strong>de</strong> ventilation.<br />
La pureté avoisine 91 à 94 % <strong>de</strong> carbonate pour<br />
un passant <strong>de</strong> 90 % à 0,08 mm et, fait important, une<br />
finesse Blaine <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 2 000 à 2 500 cm*/g.<br />
<strong>Le</strong> seul inconvénient est une certaine mobilité rendant<br />
les manipulations et les dosages très délicats<br />
surtout lorsque le filler est chaud. C'est pourquoi<br />
on conseillera toujours la présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux silos<br />
par centrale, l'un étant en stabilisation pendant que<br />
l'autre assure l'alimentation.<br />
Pour les asphaltes, on sera moins catégorique. Il a<br />
été remarqué qu'une trop gran<strong>de</strong> finesse granulométrique,<br />
et peut-être une teneur en carbonate trop<br />
élevée, rendaient très délicate l'obtention d'un<br />
asphalte pur 3<br />
synthétique présentant à la fois <strong>de</strong><br />
bonnes qualités <strong>de</strong> maniabilité et <strong>de</strong> stabilité pour<br />
<strong>de</strong>s teneurs en bitume et <strong>de</strong>s températures satisfaisant<br />
aux normes. Il existe probablement <strong>de</strong>s phénomènes<br />
colloïdaux ainsi qu'une capacité d'adsorption<br />
et d'absorption <strong>de</strong>s huiles <strong>de</strong>s bitumes qui créent<br />
certaines difficultés à ce niveau.<br />
3. « Asphalte pur » au sens donné par le STER 66 du<br />
SETRA.<br />
93
R É S U L T A T S<br />
L<br />
D E L A B O R A T O I R E<br />
J.-H. GHEZEAUD<br />
J. PITOT<br />
'OBJET <strong>de</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> présenter les<br />
résultats obtenus en laboratoire à l'occasion<br />
d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> traitement du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />
Au préalable, il paraît utile <strong>de</strong> faire part <strong>de</strong>s constatations<br />
au cours <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> décaissement <strong>de</strong><br />
la chaussée <strong>de</strong> la RN 152 dans la traverse <strong>de</strong> Mer.<br />
Cette chaussée étroite avait subi <strong>de</strong> nombreuses<br />
réparations à la suite <strong>de</strong> l'installation <strong>de</strong> réseaux<br />
divers (PTT, gaz, eau, assainissement). Toutefois,<br />
il restait quelques zones très anciennes dont la<br />
coupe schématique est donnée par la figure 7.<br />
<strong>Le</strong>s archives <strong>de</strong> la subdivision indiquent que la<br />
couche <strong>de</strong> base a été construite en 1926. Par la<br />
Z<br />
3 à 5 cm <strong>de</strong> revêtements hydrocarbonés<br />
15 à 20 cm <strong>de</strong> macadam au <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
30 à 35 cm <strong>de</strong> sable <strong>de</strong> Loire<br />
Sol — Limon ou remblai<br />
Fig. 7 - Coupe schématique <strong>de</strong> la Chaussée <strong>de</strong> la traverse<br />
<strong>de</strong> Mer.<br />
§ 100<br />
I 90<br />
S 80<br />
I 70<br />
Ü<br />
6 0<br />
0)<br />
-o 50<br />
D<br />
60<br />
4-»<br />
S 30<br />
I 20<br />
10<br />
• mm 200 100 50<br />
Fig. 8<br />
94<br />
CAILLOUX GRAVIERS GROS SABLE SABLE FIN<br />
í Il 11<br />
\ y<br />
\ \ P m i r h o Ho Talhnt<br />
\\<br />
v<br />
II! 1<br />
><br />
*<<br />
•<br />
1 •<br />
C our be r n<br />
d ^ c éc :h a 3V<br />
C our be r n en ie D/ 5<br />
d ^ c éc :h a it Ho<br />
3V<br />
C be r n en ie D/ 5<br />
d éc :h a it Ho<br />
c<br />
3V en<br />
it Ho<br />
I 1 I<br />
1<br />
4 1<br />
T<br />
y<br />
-<br />
< 1<br />
4-i r<br />
20 10 1 0,5 0,2 0,1 50u 20p<br />
Granulométrie moyenne du macadam 40/70 passoire<br />
(31,5/50 tamis) après 46 ans <strong>de</strong> circulation<br />
(RN 152 - traverse <strong>de</strong> Mer).<br />
suite, cette chaussée a reçu divers enduits superficiels,<br />
un tapis d'enrobés <strong>de</strong> 50 kg/m* et enfin, en<br />
1964, elle a été rechargée avec 75 kg/m* d'enrobés<br />
semi-grenus.<br />
Il a été fait <strong>de</strong>s prélèvements en cinq points différents<br />
du macadam <strong>calcaire</strong> 40/70. La courbe moyenne<br />
est reportée sur le graphique <strong>de</strong> la figure 8 avec la<br />
courbe <strong>de</strong> Talbot répondant à l'équation<br />
[à 10,4<br />
= 100 [o J<br />
On note une bonne similitu<strong>de</strong> entre les <strong>de</strong>ux<br />
courbes.<br />
<strong>Le</strong> macadam était, à l'origine, <strong>de</strong>s pierres <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong> concassées probablement <strong>de</strong> classe 40/70<br />
passoire, c'est-à-dire 31,5/50 tamis, liées avec une<br />
matière d'agrégation <strong>calcaire</strong> appelée localement<br />
« mani ».<br />
La réduction en 0/50 tamis a dû être apportée,<br />
principalement lors du compactage avec les anciens<br />
cylindres à bandages <strong>de</strong> fer.<br />
<strong>Le</strong>s angles vifs <strong>de</strong>s gros éléments, visibles sur la<br />
photo <strong>de</strong>s cinq prélèvements (fig. 9), nous amènent<br />
à poser la question <strong>de</strong> l'action réelle <strong>de</strong> l'attrition<br />
sous circulation.<br />
Fig. 9 - <strong>Le</strong>s cinq prélèvements.<br />
A titre d'information : le trafic supporté par<br />
cette chaussée était, en 1971, <strong>de</strong> 7 900 véhicules<br />
moyenne journalière annuelle, dont 27 % <strong>de</strong> poids<br />
lourds supérieurs à 5 tonnes.<br />
<strong>Le</strong>s déflexions mesurées avec le déflectographe Lacroix<br />
étaient :<br />
— 65/100 au point n" 1<br />
— 70/100 au point n" 2<br />
— 31/100 au point n" 3<br />
— 10/100 au point n° 4<br />
— 28/100 au point n° 5.<br />
<strong>Le</strong> pourcentage en carbonate <strong>de</strong>s pierres est <strong>de</strong><br />
83 %.<br />
Sur le mélange <strong>de</strong>s cinq prélèvements <strong>de</strong> la fraction<br />
10/14, on a trouvé :<br />
•— un Deval humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> 5,4,<br />
— un Los Angeles <strong>de</strong> 22,8,<br />
— un Los Angeles après 25 cycles <strong>de</strong> gel-dégel<br />
— 30 °C + 30 °C <strong>de</strong> 24,3,<br />
•— une porosité <strong>de</strong> 7,3 %,<br />
— une masse volumique apparente <strong>de</strong> 2,60.
1<br />
Toutes ces caractéristiques, qui sont probablement<br />
supérieures à la moyenne générale <strong>de</strong>s granulats<br />
en <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, s'expliquent par le fait qu'à<br />
cette époque les ingénieurs exigeaient une extraction<br />
dans les meilleurs bancs, ce que permettrait l'exploitation<br />
manuelle.<br />
TRAITEMENT AU CIMENT<br />
Ces étu<strong>de</strong>s ont été entreprises à la suite <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>s entreprises locales afin d'utiliser ces matériaux<br />
pour <strong>de</strong>s chantiers locaux.<br />
<strong>Le</strong>s granulats utilisés étaient une grave 0/20 brute<br />
<strong>de</strong> concassage. La courbe granulométrique est reportée<br />
sur la figure 10.<br />
<strong>Le</strong> ciment utilisé était du CLK 325.<br />
200 100 50 20 10 0,5 0,2 0,1 50M 20u<br />
Fig. 10 - Courbe granulométrique <strong>de</strong> la grave 0/20 brute <strong>de</strong><br />
concassage.<br />
<strong>Le</strong>s résultats obtenus aux différents âges sont<br />
consignés sur le graphique <strong>de</strong> la figure 11.<br />
<strong>Le</strong>s essais <strong>de</strong> gel ont permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce<br />
que la grave-ciment présentait une bonne tenue<br />
lorsque la teneur en ciment était supérieure à 3 %.<br />
Un chantier <strong>de</strong> 500 m environ a été exécuté avec<br />
cette formule sur la RN 51 dans le département du<br />
Loiret en 1969. A la fin <strong>de</strong> 1972 le comportement<br />
était toujours satisfaisant.<br />
La fissuration, si elle existe, n'a pas traversé la<br />
couche <strong>de</strong> roulement qui n'a que 4 cm d'épaisseur.<br />
TRAITEMENT AU LAITIER GRANULE<br />
L'étu<strong>de</strong> du traitement <strong>de</strong>s granulats au laitier granulé<br />
a été entreprise dans le cadre <strong>de</strong>s travaux<br />
d'élargissement et <strong>de</strong> renforcement <strong>de</strong> la RN 20 au<br />
nord d'Orléans.<br />
Bull. Liaison Labo. P. et Ch. - Spécial U - Juin 1973<br />
If<br />
Rc (bar)<br />
% en ciment<br />
1<br />
3<br />
5<br />
Immersion , .,<br />
^ :— a 14 1<br />
Compression '<br />
0,85<br />
0,94 + 5 % <strong>de</strong> ciment i<br />
y<br />
y<br />
y<br />
y'<br />
y<br />
y<br />
* j<br />
S<br />
——<br />
+ 3% décime»^ >—<br />
+ 1 % <strong>de</strong> ciment<br />
7 14 28<br />
Temps <strong>de</strong> prise (j)<br />
Flg. 11 - Variation <strong>de</strong> la résistance à la compression en fonction<br />
du temps <strong>de</strong> prise.<br />
Deux mélanges ont été étudiés (tableau VIII) :<br />
— un mélange avec 15 % <strong>de</strong> laitier <strong>de</strong> Pompey<br />
(a 80 à 100),<br />
— un mélange avec 20 % <strong>de</strong> laitier <strong>de</strong> Jœuf<br />
(a 20 à 40).<br />
<strong>Le</strong> sable 0/6,3 utilisé pour l'étu<strong>de</strong> provenait <strong>de</strong> la<br />
roue à aubes : l'entreprise ne disposait pas encore <strong>de</strong><br />
l'essoreur vibrant. La teneur en filler du sable variait<br />
<strong>de</strong> 4 à 7 %, ce qui s'est révélé par la suite<br />
comme un inconvénient <strong>de</strong> mise en œuvre important.<br />
TABLEAU VIII<br />
15 % 20 %<br />
Composition <strong>de</strong> laitier <strong>de</strong> laitier<br />
<strong>de</strong>s mélanges <strong>de</strong> Pompey <strong>de</strong> Jceuf<br />
Granulat 14/20 26 25<br />
Granulat 6.3/14 27 28<br />
Sable 0/6,3 32 27<br />
Laitier granulé 15 20<br />
Chaux grasse 1 1<br />
Teneur en eau <strong>de</strong><br />
compactage 11 9<br />
Densité sèche 1,950 2,050<br />
Sur ces <strong>de</strong>ux mélanges, il a été effectué en même<br />
temps que l'essai Proctor modifié, <strong>de</strong>s granulométries<br />
avant et après compactage : les résultats obtenus<br />
sont consignés sur le graphique <strong>de</strong> la figure 12.<br />
<strong>Le</strong>s résultats obtenus aux différents âges font<br />
l'objet <strong>de</strong> la figure 13. On peut remarquer que c'est<br />
à 28 jours que les différences <strong>de</strong>s résistances à la<br />
compression sont les plus gran<strong>de</strong>s, puis, au fur et<br />
à mesure du vieillissement, les écarts diminuent.<br />
—<br />
95
Pour les travaux <strong>de</strong> renforcements coordonnés <strong>de</strong><br />
la RN 20 dans le Loiret, au nord d'Orléans, c'est<br />
la formule avec 20 % <strong>de</strong> laitier <strong>de</strong> coefficient a<br />
40 à 60 qui a été utilisée en 1969 et 1970.<br />
En 1971, sur la même route, dans le département<br />
<strong>de</strong> l'Eure-et-Loir, une formule i<strong>de</strong>ntique a été mise<br />
en œuvre avec un laitier <strong>de</strong> coefficient a 20 à 40.<br />
TRAITEMENT AU BITUME<br />
<strong>Le</strong> mélange <strong>de</strong>s granulats <strong>calcaire</strong>s avec le bitume<br />
permet d'améliorer notablement les résistances mécaniques<br />
par une meilleure cohésion et une insensibilisation<br />
à l'eau. Toutefois, leur porosité pose, il<br />
faut l'avouer, certains problèmes d'élaboration : une<br />
absorption du liant trop chaud et <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong><br />
malaxage.<br />
Qui dit amélioration <strong>de</strong> la tenue à l'eau sous-entend<br />
évi<strong>de</strong>mment amélioration <strong>de</strong> la tenue au gel.<br />
D'autre part, on ne <strong>de</strong>vra pas oublier que :<br />
— dans le cas <strong>de</strong> renforcements <strong>de</strong> routes importantes,<br />
les graves-bitume contituent généralement<br />
<strong>de</strong>s couches relativement profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s chaussées<br />
et, <strong>de</strong> ce fait, seront rarement soumises à <strong>de</strong>s<br />
contraintes mécaniques directes,<br />
— dans le cas où elles seront utilisées comme couches<br />
<strong>de</strong> base, il ne faudra le faire que pour <strong>de</strong>s<br />
chaussées à faible trafic.<br />
Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> formules<br />
Pour l'instant seulement quatre formules ont été<br />
étudiées au Laboratoire <strong>de</strong> Blois, répondant aux<br />
besoins immédiats <strong>de</strong>s maîtres d'oeuvre.<br />
Trois <strong>de</strong> ces formules sont élaborées à base <strong>de</strong> granulats<br />
provenant <strong>de</strong> la carrière <strong>de</strong> Tripleville. Il<br />
96<br />
Rc (bar)<br />
30<br />
20<br />
10<br />
-<br />
-<br />
-<br />
+ 5 % <strong>de</strong> lait ier a 80 à 100 /<br />
/<br />
S<br />
/<br />
/<br />
/<br />
•<br />
•<br />
y"<br />
/<br />
/<br />
/<br />
/<br />
/<br />
s<br />
*<br />
/<br />
/<br />
<<br />
/<br />
/<br />
/<br />
/<br />
i<br />
/<br />
>
Formule<br />
Composition<br />
— Granulats<br />
— Liant (par rapport<br />
granulats secs)<br />
0/14 - 35 - 64<br />
A<br />
Gravillon 6.3/14 35 %<br />
Sable 0/6,3 50 %<br />
Sable broyé <strong>de</strong> Loire<br />
(18 % < 80 p.) 15 %<br />
Bitume 40/50<br />
ou 20/30 5.0 %<br />
Utilisation Reprofilage et épaulement<br />
<strong>de</strong> chaussées<br />
sous couche <strong>de</strong> base<br />
Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise en<br />
œuvre<br />
Couche d'accrochage<br />
<strong>de</strong> 300 à 400 g/m*<br />
d'émulsion aci<strong>de</strong><br />
Finisseur ou niveleuse<br />
Références Reprofilage et renforcement<br />
du CD 104<br />
(Loiret) en 1971 et<br />
1972<br />
—une autre formule 0/20 - 53 - 68 4<br />
, dénommée D<br />
a été étudiée à partir <strong>de</strong> granulats <strong>de</strong> la carrière<br />
<strong>de</strong> Neuvy-en-<strong>Beauce</strong>. Elle a été appliquée sur le<br />
CD 22 (Loiret), <strong>de</strong>s PK 16,700 à 22,900 du 25-8<br />
au 6-10-1971.<br />
La définition <strong>de</strong> ces formules est donnée dans le<br />
tableau IX, les courbes granulométriques étant rappelées<br />
sur la figure 14.<br />
Résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />
<strong>Le</strong>s principaux résultats d'étu<strong>de</strong>s obtenus en laboratoire<br />
sur ces formules sont résumés dans le<br />
tableau X. Dans un souci <strong>de</strong> simplification, on a<br />
donné seulement les principaux résultats obtenus à<br />
18 "C et pour le bitume du 20/30 qui est généralement<br />
conseillé.<br />
Ces formules pour routes à trafic moyen ne sont<br />
pas tout à fait conformes à la « Directive pour la<br />
réalisation <strong>de</strong>s assises <strong>de</strong> chaussées en graves-bitume<br />
et sables-bitume », car celle-ci a été publiée bien<br />
après leur étu<strong>de</strong>, en septembre 1972.<br />
Par suite, il paraît nécessaire <strong>de</strong> faire les remarques<br />
importantes ci-après :<br />
Choix du dosage en bitume<br />
<strong>Le</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> laboratoire ont montré que la porosité<br />
du <strong>calcaire</strong> et l'excellente adhésivité du couple<br />
<strong>calcaire</strong>/bitume entraînent une absorption du liant<br />
d'où la nécessité d'augmenter la teneur <strong>de</strong> ce<br />
<strong>de</strong>rnier.<br />
TABLEAU IX<br />
Formules et leurs utilisations<br />
0/14 - 40 - 74<br />
B<br />
Gravillon 6,3/14 39 %<br />
Sable 0/6.3 61 %<br />
Bitume 20/30<br />
ou 40/50 • 4,0 %<br />
Fondation <strong>de</strong> chaussées<br />
à faible trafic et<br />
épaulement <strong>de</strong><br />
chaussées à trafic<br />
moyen<br />
Couche d'accrochage<br />
<strong>de</strong> 300 à 400 g/m*<br />
Finisseur ou niveleuse<br />
Cette formule tient<br />
compte <strong>de</strong>s excé<strong>de</strong>nts<br />
<strong>de</strong> production <strong>de</strong> carrières<br />
0/20 - 50 - 67<br />
C<br />
Gravillon 14/20 30 %<br />
Gravillon 6,3/14 20 %<br />
Sable 0/6,3 30 %<br />
Sable broyé <strong>de</strong> Loire<br />
(18 % < 80 n) 20 %<br />
Bitume 20/30 4,2 %<br />
Fondation <strong>de</strong> chaussées<br />
à faible et moyen<br />
trafic, épaulement <strong>de</strong><br />
chaussées à fort trafic<br />
Couche d'accrochage<br />
<strong>de</strong> 300 à 400 g/m*<br />
Finisseur à table vibrante<br />
Renforcement <strong>de</strong> la<br />
RN 826 (Loiret) en<br />
1971<br />
TABLEAU X<br />
0/20 - 53 - 68<br />
D<br />
Gravillon 14/20 30 %<br />
Gravillon 6,3/14 25 %<br />
Sable 0/6,3 20 %<br />
Sable broyé <strong>calcaire</strong><br />
(18 % < 80 u) 25 %<br />
Bitume 20/30 4.5 %<br />
Couche <strong>de</strong> fondation<br />
<strong>de</strong> chaussées à faible<br />
et moyen trafic, épaulement<br />
<strong>de</strong> chaussées à<br />
trafic important<br />
Couche d'accrochage<br />
<strong>de</strong> 300 à 400 g/m*<br />
Finisseur à table vibrante<br />
Renforcement du CD<br />
22 (Loiret) en 1971<br />
Principaux résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> laboratoire<br />
Graves - bitume<br />
Caractéristiques<br />
géométriques<br />
0/14 - 35<br />
64<br />
A<br />
0/14 - 40<br />
74<br />
B<br />
0/20 - 50<br />
67<br />
C<br />
0/20 - 53<br />
68<br />
D<br />
Densité à la<br />
balance<br />
hydrostatique<br />
(g/cm*) 2,126 2.086 2,189 2,133<br />
Compacité 85,6 82,7 86,6 84.8<br />
Résistance<br />
mécanique (bar)<br />
à la compression<br />
« R » 135,2 99,8 121,7 123,1<br />
après immersion<br />
« r » 80,0 47,3 88,0 69,2<br />
Rapport ~ 0,59 0,47 0,54 0,56<br />
à la traction<br />
(essai brésilien) 29,8 18,5 24,7 25,6<br />
97
Fig. 16 - Coupe d'un prélèvement<br />
<strong>de</strong> graves-bitume ayant subi sept<br />
mois <strong>de</strong> circulation d'un trafic <strong>de</strong><br />
2 500 véhicules par jour, dont 15%<br />
<strong>de</strong> poids lourds.<br />
98
Choix <strong>de</strong> la classe <strong>de</strong> bitume<br />
<strong>Le</strong> bitume dur 20/30 permet :<br />
— une amélioration <strong>de</strong>s résistances mécaniques,<br />
bien appréciable en saison chau<strong>de</strong>,<br />
— une meilleure régidification du couple filler/<br />
bitume compensant la faiblesse du dosage en<br />
filler,<br />
— une amélioration du module <strong>de</strong> déformation,<br />
d'une part à basse température et à court temps<br />
<strong>de</strong> charge (supports flexibles), et d'autre part à<br />
haute température et à long temps <strong>de</strong> charge<br />
(stationnement),<br />
— une amélioration <strong>de</strong> la résistance à l'attrition<br />
d'un matériau relativement tendre, en particulier<br />
par temps chaud,<br />
—- une amélioration <strong>de</strong> la puissance <strong>de</strong> renforcement<br />
<strong>de</strong>s mélanges bitumineux,<br />
— une meilleure résistance à l'orniérage particulièrement<br />
appréciable pendant les premières heures<br />
<strong>de</strong> mise en circulation,<br />
— une réduction <strong>de</strong>s déflexions.<br />
Essais à l'orniéreur<br />
La grave-bitume 0/20 - 50 - 67 a été soumise à<br />
<strong>de</strong>s essais à l'orniéreur type « Atelier <strong>de</strong> prototypes<br />
d'Angers », d'une part <strong>de</strong> façon directe, d'autre<br />
part avec intercalation après passage <strong>de</strong> 24 h<br />
à l'orniéreur (environ 90 000 aller et retour)<br />
d'un cycle <strong>de</strong> gel-dégel répondant à la définition<br />
suivante :<br />
/ — imbibition 24 h<br />
[ — stabilisation 24 h<br />
in fni« ) — <strong>de</strong>scente à — 10 °C 24 h<br />
j — montée à + 10 °C 24 h<br />
| — remise à l'ambiance et passage<br />
\ à l'orniéreur.<br />
<strong>Le</strong>s dallettes d'essai, mesurant 50 x 18 sur 10 cm<br />
d'épaisseur, avaient été découpées sur le chantier<br />
<strong>de</strong> la RN 826 dans le Loiret.<br />
<strong>Le</strong>s résultats obtenus ont été résumés <strong>de</strong> façon<br />
schématique dans le tableau XI.<br />
Au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> définition actuelle <strong>de</strong> la précision <strong>de</strong><br />
l'essai, on ne peut pas dire que les résultats soient<br />
slgnificativement différents.<br />
La figure 15 montre l'aspect, en fin d'essai, <strong>de</strong><br />
dallettes soumises à un million environ d'aller et<br />
retour (cycle d'orniéreur), l'une sans gel et l'autre<br />
avec dix cycles <strong>de</strong> « gel-dégel ».<br />
TABLEAU XI<br />
Résultats schématiques sur le comportement à l'orniéreur<br />
Désignation <strong>de</strong>s essais Directs<br />
Nombre <strong>de</strong> cycles<br />
atteint<br />
Profon<strong>de</strong>ur moyenne<br />
<strong>de</strong> l'ornière (cm)<br />
Commentaires<br />
1 000000<br />
0,48<br />
Avec cycles<br />
gel - dégel<br />
1 000 000<br />
0,65<br />
Il apparaît que les compacités obtenues <strong>de</strong> 82,7 à<br />
86,6 % sont faibles, mais la mesure <strong>de</strong> la masse<br />
volumique apparente du <strong>calcaire</strong> est délicate. Certains<br />
rapprocheront cette observation <strong>de</strong>s bas rapports<br />
immersion-compression <strong>de</strong> 0,47 à 0,59 (quoique<br />
dans la fourchette <strong>de</strong>s résultats observés en<br />
général sur les graves-bitume) pour émettre <strong>de</strong><br />
sérieux doutes quant à la tenue <strong>de</strong> telles formules<br />
à l'eau ou au gel. Ils ajouteront comme arguments<br />
la porosité et la gélivité <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong><br />
<strong>calcaire</strong>s.<br />
Il ne faudrait pas oublier toutefois que ces arguments<br />
sont tirés à partir d'essais <strong>de</strong> laboratoire,<br />
et mal adaptés au problème <strong>de</strong>s graves-bitume.<br />
Même dans l'absolu, il apparaît souvent que les<br />
résultats réels se montrent plus encourageants que<br />
ceux que laisseraient envisager les expérimentations<br />
<strong>de</strong> laboratoire. En effet, il ne faut pas<br />
oublier que la France bénéficie d'un climat tempéré<br />
et qu'il est très difficile <strong>de</strong> prévoir ce que<br />
sera la réalité à partir <strong>de</strong> résultats d'essais forcément<br />
très accélérés. En ce sens, les résultats obtenus<br />
à l'orniéreur, et l'on ne peut nier qu'ils sont<br />
très imparfaits, donnent peut-être une appréciation<br />
plus juste que <strong>de</strong>s faits.<br />
L'utilisation routière <strong>de</strong>s graves-bitume aux granulats<br />
<strong>calcaire</strong>s est pour l'instant trop récente<br />
pour qu'on puisse en tirer <strong>de</strong>s conclusions bien<br />
établies. On en dira seulement que les premières<br />
observations sont encourageantes.<br />
Pour le confirmer, la figure 16 donne l'aspect<br />
d'une dallette <strong>de</strong> graves-bitume en <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong> <strong>de</strong> formule 0/20 - 50 - 67 (C) prélevée sur<br />
la RN 826 PK 20 après 7 mois <strong>de</strong> circulation<br />
<strong>de</strong> 2 500 véhicules/jour, dont 15 % <strong>de</strong> poids<br />
lourds. Malgré la faible protection d'un simple<br />
enduit superficiel, on peut observer qu'il n'y a<br />
aucune fissuration ou attrition <strong>de</strong>s granulats.<br />
99
100<br />
Problèmes<br />
<strong>de</strong>s essais<br />
<strong>de</strong> laboratoire<br />
J. BONNOT<br />
Adjoint au Chef du Département <strong>de</strong>s chaussées<br />
au Laboratoire central<br />
A VEC<br />
l'utilisation dans les couches <strong>de</strong> base <strong>de</strong><br />
chaussée du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> comme ma<br />
tériau <strong>de</strong> chaussée, nous sommes en présence<br />
<strong>de</strong> granulats qui se trouvent à la limite inférieure<br />
<strong>de</strong>s spécifications pour ce que l'on peut appeler<br />
d'un terme un peu général la dureté, c'est-à-dire<br />
plus précisément, la résistance à la fragmentation<br />
et la résistance à l'attrition.<br />
Prenons comme exemple les valeurs qui nous ont<br />
été données hier après-midi. On nous a parlé <strong>de</strong><br />
valeurs <strong>de</strong> Los Angeles <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 30 pour un<br />
banc qui nous paraissait le plus dur dans la carrière.<br />
Cette valeur <strong>de</strong> 30 se place juste à la limite inférieure<br />
<strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s spécifications pour les<br />
différents matériaux <strong>de</strong> couche <strong>de</strong> base.<br />
Je pense d'ailleurs que c'est à peu près tout ce<br />
que l'on peut reprocher à ces <strong>calcaire</strong>s, puisque<br />
leur propreté semble maintenant convenable grâce<br />
aux métho<strong>de</strong>s d'élaboration que nous avons pu<br />
voir dans la <strong>de</strong>uxième carrière.<br />
<strong>Le</strong>ur nature minéralogique <strong>calcaire</strong>, par contre,<br />
est très favorable à l'utilisation pour un traitement<br />
par <strong>de</strong>s liants hydrauliques ou par <strong>de</strong>s liants<br />
hydrocarbonés, par suite <strong>de</strong> la bonne affinité <strong>de</strong><br />
ces liants pour une surface minérale <strong>de</strong> cette<br />
nature ; c'est donc un point favorable pour l'emploi<br />
<strong>de</strong> ces matériaux.<br />
<strong>Le</strong> principal problème qui se pose est <strong>de</strong> savoir,<br />
compte tenu du fait qu'on est à la limite inférieure<br />
<strong>de</strong>s spécifications du point <strong>de</strong> vue dureté,<br />
jusqu'à quel niveau <strong>de</strong> trafic on peut utiliser ces<br />
<strong>calcaire</strong>s et dans quelle nature d'assise.<br />
Pour examiner ce problème, il serait utile <strong>de</strong> voir<br />
ce qui peut se passer dans une chaussée sous<br />
l'effet du trafic lorsqu'on utilise un matériau trop<br />
tendre.<br />
Ceci sera valable non seulement pour les <strong>calcaire</strong>s<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, mais aussi pour d'autres <strong>calcaire</strong>s tendres<br />
ou d'autres matériaux tendres existant en France en<br />
général en quantités assez importantes.<br />
Examinons d'abord le cas du traitement aux liants<br />
hydrauliques.<br />
a) Prenons le cas d'une grave-laitier utilisée en<br />
renforcement sous circulation. La pério<strong>de</strong> où la<br />
résistance à la fragmentation et à l'attrition <strong>de</strong>s<br />
matériaux est la plus sollicitée se situe au moment<br />
<strong>de</strong> la première mise en circulation, donc une pério<strong>de</strong><br />
où le liant n'apporte absolument rien à la tenue<br />
du matériau. On a alors un risque important<br />
d'écrasement <strong>de</strong>s granulats sous le passage du<br />
trafic lourd, si ce trafic lourd est intense. Cet<br />
écrasement est facilité en présence d'eau, tout<br />
particulièrement si cette quantité d'eau est excessive,<br />
c'est-à-dire en cas d'intempéries. Des fines
sont créées du fait <strong>de</strong> cet écrasement. Ces fines<br />
peuvent faire perdre à la grave-laitier son caractère<br />
drainant, ce qui entraîne une perte <strong>de</strong> stabilité<br />
<strong>de</strong> la grave-laitier avec formation d'ornières<br />
dangereuses, une formation <strong>de</strong> boue en surface,<br />
défavorables à la tenue ultérieure <strong>de</strong> l'assise <strong>de</strong> la<br />
chaussée, puisque l'on trouvera, en surface, un<br />
matériau qui n'aura pas la même ;<br />
composition que<br />
dans la masse <strong>de</strong> la grave-laitier, donc qui aura<br />
<strong>de</strong>s résistances mécaniques bien plus faibles. Or<br />
la surface <strong>de</strong> la grave-laitier est soumise à <strong>de</strong>s<br />
sollicitations toutes particulières.<br />
Je ne vois aucun remè<strong>de</strong> à cet état <strong>de</strong> fait.<br />
Il est par contre certain qu'un tel matériau peut<br />
fort bien se comporter à la mise en œuvre s'il n'y<br />
a pas d'intempéries. Ceci peut faire illusion : si<br />
on a eu la chance <strong>de</strong> travailler une année où il<br />
n'y a pas eu <strong>de</strong> pluie, on sera tenté <strong>de</strong> conclure<br />
que les <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> se comportent parfaitement<br />
bien, même sous un trafic intense et, si<br />
une autre année <strong>de</strong>s intempéries se produisent,<br />
on aura <strong>de</strong>s catastrophes.<br />
b) Il y a un <strong>de</strong>uxième cas où la résistance à la<br />
fragmentation et à l'attrition est mobilisée, c'est<br />
au niveau <strong>de</strong>s fissures. Vous savez qu'au niveau<br />
<strong>de</strong>s fissures <strong>de</strong>s graves-ciment ou <strong>de</strong>s graves-laitier,<br />
il se produit au passage du trafic un transfert <strong>de</strong><br />
charge entre les dalles séparées par la fissure. Ce<br />
transfert <strong>de</strong> charge se traduit donc par la transmission<br />
d'une dalle à l'autre d'efforts par l'intermédiaire<br />
<strong>de</strong>s contacts <strong>de</strong>s granulats <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux faces<br />
<strong>de</strong> la fissure. Ce transfert d'efforts se fait très<br />
brutalement lorsque l'essieu passe <strong>de</strong> la dalle amont<br />
à la dalle aval, et donne donc naissance à <strong>de</strong>s<br />
chocs. Ces chocs se font très souvent en présence<br />
d'eau, si les fissures se sont transmises à la couche<br />
<strong>de</strong> surface, ce qui augmente le risque <strong>de</strong> fragmentation<br />
et d'attrition.<br />
S'il y a fragmentation et attrition <strong>de</strong>s lèvres <strong>de</strong>s<br />
fissures, le transfert <strong>de</strong> la charge va se faire <strong>de</strong><br />
moins en moins bien, et ceci risque d'entraîner<br />
une dégradation assez rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la chaussée au<br />
niveau <strong>de</strong>s fissures.<br />
Il y a cependant dans le cas <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong> un élément favorable, c'est que le coefficient<br />
<strong>de</strong> dilatation thermique <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s étant<br />
plus faible que celui d'autres matériaux, le risque<br />
d'apparition <strong>de</strong>s fissures sera moindre, leur largeur<br />
sera plus faible, le temps que ces fissures<br />
mettront à traverser la couche <strong>de</strong> surface sera<br />
plus long.<br />
<strong>Le</strong> remè<strong>de</strong> est assez facile à trouver, du moins<br />
du simple point <strong>de</strong> vue technique, c'est l'augmentation<br />
<strong>de</strong> l'épaisseur <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> roulement.<br />
On pourrait concevoir d'utiliser <strong>de</strong>s matériaux un<br />
peu en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s spécifications du point <strong>de</strong> vue<br />
dureté en augmentant l'épaisseur <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong><br />
roulement : ceci permettant surtout <strong>de</strong> repousser<br />
un délai qui est peut-être très éloigné <strong>de</strong> la transmission<br />
<strong>de</strong> la fissure à travers l'enrobé.<br />
c) Enfin, il y a une autre zone où la dureté et<br />
la résistance à la fragmentation du granulai sont<br />
sollicitées dans une grave-laitier : c'est à l'interface<br />
couche <strong>de</strong> surface-couche <strong>de</strong> base.<br />
Il y a à ce niveau une différence brutale du module<br />
du matériau puisqu'on a en général, surtout par<br />
temps chaud, un module plus faible dans la couche<br />
<strong>de</strong> roulement en béton bitumineux que dans la<br />
grave-laitier. Cette brusque discontinuité <strong>de</strong> module<br />
peut se traduire sous l'effet <strong>de</strong>s charges par<br />
un décollement <strong>de</strong> l'enrobé <strong>de</strong> la grave-laitier. A ce<br />
niveau, le décollement est très défavorable parce<br />
qu'il peut permettre une circulation horizontale<br />
<strong>de</strong> l'eau qui a pu entrer, par exemple, par les<br />
fissures, et il conduit généralement à une attrition<br />
particulièrement sensible lorsque la couche <strong>de</strong> surface<br />
est peu épaisse, car dans ce cas les sollicitations<br />
horizontales, donc les cisaillements sont<br />
importants à l'interface, et la surface <strong>de</strong> la gravelaitier<br />
est soumise à <strong>de</strong>s chocs verticaux plus<br />
intenses. De plus, si la couche <strong>de</strong> roulement n'est<br />
pas parfaitement imperméable, et c'est souvent le<br />
cas, tout particulièrement si la couche <strong>de</strong> roulement<br />
est peu épaisse, ces sollicitations se feront<br />
en présence d'eau. Il peut alors se produire un<br />
écrasement <strong>de</strong>s granulats et la formation <strong>de</strong> boue<br />
à la surface <strong>de</strong> la grave-laitier sur une épaisseur<br />
<strong>de</strong> 1 à 2 cm.<br />
L'apparition <strong>de</strong> cette boue se traduit ensuite par<br />
une dépression grossièrement circulaire, avec fissuration<br />
<strong>de</strong> l'enrobé. Par les fissures sort cette<br />
boue qui est, en général, d'une couleur assez verdâtre<br />
et c'est ce qu'on appelle le phénomène <strong>de</strong>s<br />
« boues vertes ». Il faut tout <strong>de</strong> même dire que,<br />
dans ce phénomène <strong>de</strong>s boues vertes qu'on explique<br />
<strong>de</strong> la façon dont je viens <strong>de</strong> parler, le granulat<br />
n'est pas le seul responsable, loin <strong>de</strong> là. Il n'est<br />
pas le seul à s'écraser, il y a également le laitier<br />
granulé lui-même. La preuve nous est donnée par<br />
un certain nombre d'exemples <strong>de</strong> boues vertes sur<br />
<strong>de</strong>s chaussées dans lesquelles la grave-laitier avait<br />
été constituée avec <strong>de</strong>s granulats <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s carrières<br />
particulièrement durs.<br />
Mais je pense que le risque est quand même accentué<br />
si le granulat est un peu limité du point <strong>de</strong><br />
vue dureté.<br />
<strong>Le</strong> remè<strong>de</strong>, là aussi, pourrait se trouver dans une<br />
augmentation <strong>de</strong> l'épaisseur <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> surface.<br />
Voilà donc dans le cas <strong>de</strong>s graves traitées aux<br />
liants hydrauliques, les trois situations où la dureté<br />
<strong>de</strong>s matériaux est particulièrement sollicitée.<br />
Passons maintenant au cas <strong>de</strong>s graves-bitume.<br />
On peut dire que pour les graves-bitume la situation<br />
est à certains égards plus favorable. Il n'y a<br />
101
d'abord pas ce risque d'écrasement <strong>de</strong>s granuláis<br />
dès le début <strong>de</strong> la mise en circulation, puisque<br />
d'une part il n'y a pas d'eau, et d'autre part la<br />
mise en circulation ne se fait que lorsque le liant<br />
a déjà durci par le refroidissement. Donc le risque<br />
<strong>de</strong> cette première phase est supprimé.<br />
Il y a aussi suppression du risque d'évolution <strong>de</strong>s<br />
fissures <strong>de</strong> retrait, puisque ces fissures <strong>de</strong> retrait<br />
n'existent pas dans les graves-bitume.<br />
Il n'y a également pas discontinuité du module<br />
entre la couche <strong>de</strong> roulement et la couche <strong>de</strong> base,<br />
puisque pratiquement il s'agit presque du même<br />
matériau, donc pas <strong>de</strong> risque particulier au niveau<br />
<strong>de</strong> l'interface.<br />
Par contre, il y a un élément défavorable pour<br />
les graves-bitume, c'est que l'attrition n'est certainement<br />
pas parfaitement supprimée dans la<br />
masse du matériau, particulièrement par temps<br />
chaud, lorsque le bitume a une viscosité faible.<br />
Dans ces conditions, la stabilité du matériau<br />
résulte en très gran<strong>de</strong> partie du frottement interne<br />
du squelette ; l'usure du granulat peut donc apparaître<br />
et il peut y avoir un phénomène d'attrition<br />
qui, par contre, élément favorable, ne se fait pas<br />
en principe en présence d'eau.<br />
Cette attrition, cette usure peut avoir comme effet<br />
une diminution <strong>de</strong> l'angularité apparente du matériau<br />
et à nouveau une réapparition d'un risque<br />
Í d'orniérage.<br />
On peut signaler également que cet effet d'usure<br />
et-' <strong>de</strong> fragmentation réapparaît aussi au moment<br />
du compactage lorsque le bitume est très peu<br />
visqueux.<br />
Par l'utilisation d'un bitume 20/30 on peut certainement<br />
repousser le seuil où le risque d'attrition<br />
réapparaît dans les graves-bitume. C'est peut-être<br />
l'un <strong>de</strong>s motifs qui vous ont poussés, à Blois, à<br />
utiliser ces bitumes 20/30, comme on a pu le<br />
voir hier après-midi.<br />
Ces phénomènes ayant été décrits, que peut-on<br />
faire pour essayer <strong>de</strong> déterminer jusqu'à quel<br />
niveau <strong>de</strong> trafic et jusqu'à quel niveau dans la<br />
chaussée on peut utiliser ces matériaux ?<br />
Il faut bien reconnaître qu'on ne sait malheureusement<br />
pas étudier ces problèmes en laboratoire.<br />
<strong>Le</strong>s essais classiques sont tout à fait inopérants.<br />
Ce n'est pas parce qu'on a une bonne résistance<br />
à la compression simple en grave-bitume ou gravelaitier<br />
que le matériau résistera à l'attrition ou<br />
à la fragmentation. Ce sont <strong>de</strong>ux choses différentes<br />
! De même, les essais <strong>de</strong> module, les essais<br />
<strong>de</strong> fatigue ne répon<strong>de</strong>nt pas du tout au problème.<br />
L'essai d'orniérage dont M. Pitot nous a parlé<br />
tout à l'heure, à mon avis n'est pas un essai<br />
102<br />
d'attrition, ce n'est pas non plus un essai <strong>de</strong><br />
résistance aux chocs puisque c'est un essai lent,<br />
c'est un essai dans lequel la charge sur la roue<br />
est faible. A mon avis il n'est pas probant pour<br />
le problème qui nous intéresse.<br />
La seule façon <strong>de</strong> résoudre le problème au laboratoire<br />
serait <strong>de</strong> disposer d'un véritable manège<br />
<strong>de</strong> fatigue qui reproduirait à l'échelle réelle les<br />
sollicitations qui se produisent. Comme on ne<br />
dispose pas encore à l'heure actuelle d'un tel<br />
manège, je crois que la seule solution est l'expérimentation<br />
sur chaussées, l'observation <strong>de</strong>s chaussées<br />
qui ont déjà été faites. Il serait tout à fait<br />
nécessaire en particulier, <strong>de</strong> faire une campagne<br />
<strong>de</strong> carottages sur les chaussées en grave-laitier qui<br />
ont déjà été réalisées avec du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />
Je pense tout particulièrement au renforcement <strong>de</strong><br />
la RN 20, puisqu'il s'agit là d'une utilisation <strong>de</strong><br />
ces ^matériaux limites sur une chaussée à trafic<br />
très lourd. Ces carottages permettraient <strong>de</strong> voir<br />
quel est l'état <strong>de</strong> l'interface couche <strong>de</strong> roulement -<br />
couche <strong>de</strong> base. Des carottages sur les fissures permettraient<br />
également <strong>de</strong> voir comment évoluent<br />
les faces <strong>de</strong>s fissures. On ferait <strong>de</strong> même sur les<br />
chaussées en grave-bitume.<br />
Une autre action <strong>de</strong>vrait être menée sur la qualité<br />
du matériau.<br />
On peut considérer que les métho<strong>de</strong>s d'élaboration<br />
<strong>de</strong>s granuláis utilisées actuellement sont assez bien<br />
adaptées à l'utilisation du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> en<br />
couche <strong>de</strong> base <strong>de</strong> chaussée à trafic faible ou<br />
moyen. Mais pour utiliser ces matériaux avec sécurité<br />
pour <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> trafic plus élevés, je<br />
pense qu'il faudrait encore progresser.<br />
Une caractéristique générale du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
est son hétérogénéité. Mais il y a cependant dans<br />
cette formation <strong>de</strong>s bancs <strong>de</strong> matériaux durs et<br />
<strong>de</strong> tels matériaux pourraient être utilisables même<br />
avec <strong>de</strong>s trafics relativement élevés.<br />
Je pense qu'il faudrait essayer <strong>de</strong> rechercher s'il<br />
existe <strong>de</strong>s gisements où ces bancs sont particulièrement<br />
développés, ensuite qu'il faudrait utiliser<br />
les métho<strong>de</strong>s d'extraction et d'élaboration <strong>de</strong> ces<br />
granuláis permettant d'être sûrs que dans les matériaux<br />
finis on n'a que <strong>de</strong>s matériaux provenant<br />
<strong>de</strong> ces bancs durs, afin <strong>de</strong> pouvoir éliminer les<br />
autres matériaux.<br />
Enfin, une autre action à mener serait <strong>de</strong> mettre<br />
au point <strong>de</strong>s formules <strong>de</strong> graves-bitume un peu<br />
plus élaborées que celles qui ont été mises au<br />
point jusqu'ici, qui visaient surtout les couches<br />
<strong>de</strong> fondation. Il faudrait mettre au point <strong>de</strong>s formules<br />
mieux adaptées à <strong>de</strong>s graves-bitume pour<br />
couches <strong>de</strong> base, c'est-à-dire en particulier plus<br />
riches en filler.
<strong>Le</strong>s recherches<br />
à entreprendre<br />
J. BERTHIER<br />
Directeur <strong>de</strong>s Laboratoires régionaux<br />
J E<br />
crois utile <strong>de</strong> faire part <strong>de</strong> mon avis sur<br />
les recherches à entreprendre sur l'utilisation<br />
du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> comme granulat.<br />
Cette utilisation présente un intérêt économique<br />
certain pour la région et il faut faire tout ce que<br />
nous pouvons pour la favoriser, mais pas dans<br />
n'importe quelles conditions, parce que, sinon, on<br />
risquerait <strong>de</strong>s erreurs qui nuiraient définitivement<br />
au développement <strong>de</strong>s techniques décrites ce matin.<br />
C'est la raison pour laquelle il me semble tout à<br />
fait essentiel <strong>de</strong> prévoir dans les prochaines années<br />
un programme <strong>de</strong> recherches et <strong>de</strong> constatations<br />
sur ce matériau.<br />
Ces recherches et ces constatations <strong>de</strong>vraient notamment<br />
porter sur les points suivants :<br />
— il faudrait, à mon avis, tout d'abord avoir une<br />
information statistique beaucoup plus complète sur<br />
les caractéristiques <strong>de</strong>s différents bancs <strong>de</strong>s matériaux.<br />
Dans les rapports que j'ai lus et qui ont<br />
été présentés ce matin, on ne voit jamais très<br />
clairement s'il s'agit <strong>de</strong> résultats moyens sur toute<br />
une carrière ou s'il s'agit <strong>de</strong> résultats sur les<br />
meilleurs bancs. Il faudrait essayer <strong>de</strong> bien analyser<br />
les matériaux banc par banc et <strong>de</strong> façon<br />
aussi complète que possible, c'est-à-dire avec toute<br />
une série d'essais <strong>de</strong> laboratoire, notamment <strong>de</strong>s<br />
essais au gel qui paraissent avoir été très peu<br />
effectués jusqu'à maintenant ;<br />
— le second thème <strong>de</strong> recherche qui me paraît<br />
être important est l'analyse <strong>de</strong> l'évolution du matériau<br />
à l'intérieur <strong>de</strong>s installations <strong>de</strong> fabrication.<br />
En particulier, il faudrait essayer d'avoir <strong>de</strong>s idées<br />
plus précises que celles qu'on a actuellement sur<br />
le raffinage en dureté, c'est-à-dire sur la disparition<br />
au fur et à mesure <strong>de</strong>s étages <strong>de</strong> concassage<br />
<strong>de</strong>s matériaux les plus tendres, et <strong>de</strong> voir en<br />
particulier quels sont les types <strong>de</strong> concasseurs qui<br />
sont les mieux adaptés pour améliorer la dureté ;<br />
il faudrait parallèlement étudier le raffinage en propreté,<br />
c'est-à-dire l'évolution <strong>de</strong> la propreté (caractérisée<br />
par exemple par l'essai d'équivalent <strong>de</strong><br />
sable) au fur et à mesure que l'on lave, que l'on<br />
concasse, que l'on relave, etc.<br />
Sur ces <strong>de</strong>ux points, les métho<strong>de</strong>s qui ont été utilisées<br />
par M. Maldonado et par M. Archimbault<br />
sur un certain nombre <strong>de</strong> carrières m'ont paru<br />
vraiment très intéressantes et ont permis <strong>de</strong> faire<br />
progresser d'une façon très sensible ces installations<br />
<strong>de</strong> carrière.<br />
En ce qui concerne les traitements, je crois comme<br />
l'a indiqué M. Bonnot, qu'il serait bon <strong>de</strong> reprendre<br />
<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> formulation d'une façon plus<br />
complète et en essayant <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières<br />
directives du SETRA dans ce domaine.<br />
Il faudrait également faire un très gros effort <strong>de</strong><br />
constatations sur chantier. En matière <strong>de</strong> fabrication<br />
et <strong>de</strong> mise en œuvre, les chantiers actuels<br />
me paraissent tout à fait convenir et il n'y a pas<br />
besoin qu'ils portent sur <strong>de</strong>s routes très circulées<br />
103
pour faire un certain nombre d'observations. En<br />
particulier pour les traitements au laitier, il serait<br />
particulièrement intéressant <strong>de</strong> voir en pério<strong>de</strong><br />
pluvieuse si oui ou non il y a un problème, puisque<br />
actuellement c'est vraiment une question que<br />
se posent beaucoup d'ingénieurs.<br />
Après la mise en œuvre <strong>de</strong>s matériaux, il me semblerait<br />
très utile <strong>de</strong> suivre <strong>de</strong>s planches d'essai<br />
qui, elles, <strong>de</strong>vraient être placées sur <strong>de</strong>s chaussées<br />
très circulées parce que sinon on ne verrait rien<br />
avant <strong>de</strong> nombreuses années. Sur <strong>de</strong> telles planches<br />
d'essai, il faudrait suivre le comportement du<br />
matériau pendant plusieurs années et, notamment :<br />
— pour les graves-bitume, suivre <strong>de</strong> près l'évolution<br />
granulométrique, l'attrition et le fluage qui<br />
peuvent en résulter,<br />
—• pour les matériaux traités au ciment ou au<br />
laitier, suivre la résistance et le comportement<br />
<strong>de</strong>s fissures pour voir si, comme l'a indiqué<br />
M. Bonnot, on a un risque d'attrition aux fissures<br />
et une évolution défavorable <strong>de</strong> ces fissures,<br />
— également se poser pour les graves traitées au<br />
laitier le problème <strong>de</strong> la tenue <strong>de</strong> bicouches sur<br />
<strong>de</strong> tels matériaux pour les chaussées pas très circulées.<br />
Je pense que pour étudier l'ensemble <strong>de</strong> ces points,<br />
il ne faudrait pas laisser le Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
104<br />
seul face à <strong>de</strong>s problèmes qui sont très difficiles<br />
et qu'il faudrait essayer <strong>de</strong> mobiliser au maximum<br />
les spécialistes <strong>de</strong> notre réseau <strong>de</strong> laboratoires et<br />
du SETRA.<br />
Pour ce qui me concerne, je serais très partisan<br />
d'organiser ce programme <strong>de</strong> recherches et que,<br />
pour en suivre l'exécution, on crée <strong>de</strong>ux groupes<br />
<strong>de</strong> travail :<br />
— le premier pourrait s'attacher aux problèmes<br />
<strong>de</strong> géologie, d'exploitation <strong>de</strong>s carrières et d'élaboration<br />
<strong>de</strong>s granulats,<br />
— le second s'attacherait au problème <strong>de</strong> traitement<br />
<strong>de</strong>s matériaux et <strong>de</strong> mise en œuvre sur<br />
la chaussée.<br />
Ces groupes <strong>de</strong> travail auraient comme mission :<br />
— <strong>de</strong> définir un programme <strong>de</strong> travail,<br />
— d'analyser et <strong>de</strong> critiquer tous les résultats<br />
obtenus, d'essayer d'en tirer <strong>de</strong>s conclusions et<br />
d'en dégager <strong>de</strong>s règles d'emploi, pour lesquelles<br />
je souhaite qu'on ne pense pas qu'aux renforcements<br />
<strong>de</strong>s chaussées extrêmement circulées et à<br />
la mise en œuvre sous circulation, mais aussi aux<br />
routes départementales et à toute la voirie communale<br />
qui constituent un poste important du travail<br />
<strong>de</strong>s ingénieurs.
Commentaires<br />
généraux<br />
B. FAUVEAU<br />
Chef <strong>de</strong> la Division <strong>de</strong>s Chaussées<br />
au SETRA<br />
A<br />
AVANT d'ouvrir la discussion je voudrais<br />
faire quelques remarques tout à fait générales.<br />
Une chaussée comporte <strong>de</strong>s couches différentes,<br />
<strong>de</strong>puis la surface, la base, puis la fondation,<br />
en allant du haut vers le bas, qui sont soumises<br />
à l'action du trafic et aux actions climatiques.<br />
Pour caractériser les conditions disons d'environnement<br />
d'une couche, il faut connaître sa situation<br />
dans la chaussée, l'importance du trafic lourd, la<br />
nature du sol support et les conditions <strong>de</strong> drainage,<br />
la rigueur moyenne <strong>de</strong>s hivers et enfin les conditions<br />
pluviométriques. <strong>Le</strong>s efforts auxquels doit<br />
résister une couche <strong>de</strong> chaussée sont <strong>de</strong>s efforts<br />
alternés, <strong>de</strong>s efforts verticaux mais aussi <strong>de</strong>s efforts<br />
<strong>de</strong> cisaillement pour la partie supérieure <strong>de</strong> la<br />
chaussée, et pas simplement pour la couche <strong>de</strong><br />
surface. L'eau bien entendu joue un rôle fondamental<br />
dans le comportement <strong>de</strong> la chaussée.<br />
Je ferai une petite analogie avec la géologie, ce<br />
dont on nous a parlé hier. On nous a parlé d'altérations<br />
je crois cryoclastiques, c'est le terme <strong>de</strong>s<br />
géologues, ce qui, vu sous l'angle <strong>de</strong> la chaussée,<br />
serait l'action du gel et d'altérations par solifluxion,<br />
qui serait disons par analogie (mais il<br />
faut se méfier bien sûr <strong>de</strong>s analogies) la résistance<br />
à l'attrition. Ce qui se passe sur le plan géologie<br />
disons en quelques dizaines <strong>de</strong> milliers d'années<br />
(je ne sais pas exactement, les géologues sont<br />
beaucoup plus compétents que moi pour le dire)<br />
se passe sur la route en quelques années, mais<br />
bien entendu <strong>de</strong> façon très différente.<br />
De même, il y a <strong>de</strong>s différences importantes entre<br />
ce qui va se passer sur la route en quelques années<br />
et ce que vous constatez par <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> laboratoire<br />
qui durent quelques heures ou quelques jours.<br />
Une <strong>de</strong>uxième remarque, qui est une évi<strong>de</strong>nce, est<br />
que les granulats constituent <strong>de</strong> 80 à 100 % <strong>de</strong><br />
toutes les couches <strong>de</strong> chaussées, que ces couches<br />
<strong>de</strong> chaussées soient traitées ou non.<br />
La qualité du granulat conditionne directement<br />
aussi bien la qualité <strong>de</strong> la chaussée que son coût,<br />
mais les sources d'approvisionnement, par exemple,<br />
les gisements alluvionnaires <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong><br />
la Loire ou d'autres vallées ne sont pas illimités ;<br />
d'autre part, les caractéristiques que l'on <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
en particulier en matière <strong>de</strong> pour-cent <strong>de</strong> concassés<br />
ne peuvent pas toujours être économiquement obtenues.<br />
<strong>Le</strong>s sources d'approvisionnement en granulats en<br />
roches dures sont géographiquement localisées.<br />
L'utilisation <strong>de</strong> ces matériaux entraîne <strong>de</strong>s frais<br />
<strong>de</strong> transport qui grèvent lour<strong>de</strong>ment le prix du<br />
matériau rendu.<br />
Il apparaît donc à l'évi<strong>de</strong>nce nécessaire <strong>de</strong> faire<br />
<strong>de</strong>s efforts pour élargir le domaine d'emploi <strong>de</strong>s<br />
matériaux dits locaux.<br />
105
<strong>Le</strong>s traitements au laitier et au bitume permettent<br />
d'élargir le domaine d'emploi d'un granulat donné.<br />
Ils ne permettent pas, loin <strong>de</strong> là, d'utiliser n'importe<br />
quel matériau pour n'importe quel usage<br />
routier. Ce problème du choix <strong>de</strong>s sources d'approvisionnement<br />
doit être placé dans un contexte économique<br />
très général, voire politique, sans négliger<br />
les implications que cela peut avoir sur le plan<br />
local.<br />
On doit tenir compte <strong>de</strong> la nature du gisement,<br />
<strong>de</strong>s coûts d'exploitation, pour obtenir un matériau<br />
<strong>de</strong> qualité acceptable pour un emploi donné.<br />
En particulier, il faut tenir compte <strong>de</strong> l'importance<br />
<strong>de</strong> la découverte par rapport à la partie exploitable.<br />
Si on veut aller vers <strong>de</strong>s matériaux plus élaborés,<br />
en éliminant en particulier les éléments plus tendres,<br />
il faut <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> plus en plus compliqués,<br />
<strong>de</strong>s sealpages qui peuvent être faits au<br />
primaire puis au secondaire, <strong>de</strong>s lavages, et tout<br />
cela coûte cher et doit entrer en ligne <strong>de</strong> compte<br />
dans les comparaisons. Il faut également en matière<br />
<strong>de</strong> choix apprécier la durabilité qui est liée,<br />
non seulement à <strong>de</strong>s caractéristiques quasi instantannées<br />
avec ou sans cycle <strong>de</strong> gel, mais qui est<br />
fonction du comportement réel, sous trafic, en<br />
particulier en pério<strong>de</strong> hivernale et au printemps.<br />
En technique routière comme en beaucoup d'autres<br />
domaines, il n'y a pas <strong>de</strong> vérité absolue <strong>de</strong> choix<br />
qui s'impose d'une façon systématique, à partir<br />
uniquement <strong>de</strong> critères techniques. Je prends un<br />
exemple tout à fait fictif. Prenons une chaussée<br />
pour laquelle nous aurions 200 véhicules lourds<br />
par jour et supposons que nous ayons un matériau<br />
<strong>calcaire</strong> ayant un Deval humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 4,<br />
un Los Angeles inférieur à 30, mais assez voisin<br />
<strong>de</strong> ce chiffre, une certaine porosité (encore qu'il<br />
faille préciser la nature <strong>de</strong> la porosité), pour un<br />
coût <strong>de</strong> 40 F la tonne.<br />
Si nous avons en matériaux durs présentant toutes<br />
garanties, la même grave-laitier pour un prix <strong>de</strong><br />
42 F la tonne, personnellement je n'hésiterais pas,<br />
bien que cela coûte un peu plus cher, à prendre<br />
le matériau dur.<br />
Si, par contre, pour le même trafic <strong>de</strong> 200 véhicules<br />
lourds par jour, dans une région soumise à<br />
un climat pas trop rigoureux, supposons que le<br />
prix <strong>de</strong> la grave-laitier en matériaux <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong><br />
mêmes caractéristiques que dans l'exemple précé<strong>de</strong>nt<br />
soit <strong>de</strong> 28 F et celui <strong>de</strong> matériaux durs <strong>de</strong><br />
45 F, là encore, je n'hésiterais pas, je prendrais<br />
la solution utilisant les matériaux <strong>calcaire</strong>s, à<br />
condition bien entendu d'être sûr que les caractéristiques<br />
obtenues sont bien celles indiquées (en<br />
augmentant l'épaisseur <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> surface si<br />
nécessaire).<br />
106<br />
Si, par contre, la route supporte 600 ou 1000<br />
véhicules lourds par jour, il est probable qu'en<br />
l'état actuel <strong>de</strong> nos connaissances, je serais amené<br />
à choisir la solution la plus onéreuse.<br />
Parce qu'il faut bien voir qu'en matière <strong>de</strong> granulats,<br />
il ne faut pas penser uniquement à ce qui<br />
va se passer dans l'immédiat, mais que, si à long<br />
terme le matériau doit évoluer et se transformer<br />
en une sorte <strong>de</strong> bouillie, ce n'est plus un renforcement<br />
qu'il faudra faire plus tard, mais tout<br />
reprendre.<br />
Si on peut se permettre <strong>de</strong>s risques sur <strong>de</strong>s chaussées<br />
à trafic médiocre, à trafic faible, il y a certains<br />
risques qu'on ne peut pas prendre sur <strong>de</strong>s<br />
routes à trafic plus élevé sans avoir vraiment<br />
approfondi la connaissance que l'on peut avoir <strong>de</strong>s<br />
matériaux. On rejoint d'ailleurs ce que vient <strong>de</strong><br />
dire M. Berthier : à savoir qu'il est nécessaire et<br />
urgent d'entreprendre un programme <strong>de</strong> recherches.<br />
Pour notre discussion, il me paraît difficile je<br />
pense, <strong>de</strong> l'organiser en thèmes cloisonnés, c'est<br />
la raison pour laquelle nous avons préféré vous<br />
faire entendre l'ensemble <strong>de</strong>s exposés d'abord et<br />
ouvrir la discussion ensuite.<br />
Je vais ouvrir la discussion maintenant en commençant<br />
par le premier groupe <strong>de</strong> thèmes :<br />
« Choix <strong>de</strong>s gisements et élaboration <strong>de</strong>s granulats<br />
».<br />
Tout d'abord, il est nécessaire d'avoir une bonne<br />
connaissance du gisement et il semble que <strong>de</strong> ce<br />
côté-là, il y ait beaucoup à faire.<br />
J'ai personnellement été frappé par le fait que<br />
dans les carrières que nous avons pu voir, on<br />
n'avait pas l'air d'être sûr <strong>de</strong> ce qu'il y avait en<br />
<strong>de</strong>ssous. Or c'est un élément fondamental pour<br />
savoir si oui ou non on peut envisager une exploitation<br />
plus large du matériau.<br />
<strong>Le</strong>s problèmes d'hétérogénéité ont été largement<br />
évoqués :<br />
— l'hétérogénéité d'une carrière à l'autre,<br />
— puis dans une carrière donnée, l'hétérogénéité<br />
verticale et horizontale, en se posant <strong>de</strong>s questions<br />
: quelle est l'importance <strong>de</strong> la découverte ?<br />
l'importance exploitable ?<br />
— pour l'élaboration <strong>de</strong>s granulats, quel est le<br />
coût <strong>de</strong> l'opération ? Que faut-il faire ? Quelles<br />
sont les pertes ? Comment utiliser les matériaux<br />
qui sont rejetés pour l'usage le plus noble, que l'on<br />
envisage pour <strong>de</strong>s usages moins nobles, etc. ?<br />
Je pense que sur ce thème du choix du gisement<br />
et <strong>de</strong> l'élaboration <strong>de</strong>s granulats, nous pourrions<br />
commencer la discussion.
Synthèse<br />
<strong>de</strong> la discussion M. FAUVEAU a proposé que la discussion porte<br />
sur les cinq exposés, qui à son avis forment un<br />
tout, et qu'elle soit centrée autour <strong>de</strong> cinq<br />
thèmes principaux :<br />
1. choix du gisement,<br />
2. élaboration <strong>de</strong>s granulats,<br />
3. action <strong>de</strong>structrice du trafic et <strong>de</strong>s agents climatiques<br />
en rapport avec les appréciations faites en<br />
laboratoire,<br />
4. domaine d'emploi compte tenu <strong>de</strong>s différents types<br />
<strong>de</strong> traitements possibles,<br />
5. recherches à entreprendre.<br />
Au cours <strong>de</strong> la discussion l'ordre indiqué n'a pas été<br />
très bien suivi, néanmoins dans la synthèse ci-<strong>de</strong>ssous<br />
on a regroupé les éléments se rapportant à un même<br />
thème.<br />
107
108<br />
1. CHOIX D U G I S E M E N T<br />
Répondant à M. FATJVEATJ à propos du fait que les carriers ignorent ce qu'il y<br />
a en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s niveaux exploités, M. PRIMEL précise qu'une fiche d'étu<strong>de</strong> a été retenue<br />
pour le Laboratoire <strong>de</strong> Blois dans le cadre du groupe spécialisé <strong>de</strong> coordinationgranulats.<br />
Elle a pour objectif une étu<strong>de</strong> détaillée <strong>de</strong>s différents niveaux <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />
et une localisation <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> résistance suffisante et présentant <strong>de</strong>s caractéristiques<br />
valables du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'homogénéité.<br />
M. LORAIN fait remarquer que 90 % <strong>de</strong> carrières sont ouvertes sur les pentes <strong>de</strong>s<br />
vallées là où la découverte est moins importante et le <strong>calcaire</strong> subaffleurant. <strong>Le</strong>s<br />
entreprises actuelles ont poursuivi l'exploitation <strong>de</strong> ces gisements qui présentent du<br />
fait <strong>de</strong> leur position <strong>de</strong>ux inconvénients :<br />
— l'altération superficielle est plus importante,<br />
— l'exploitation en profon<strong>de</strong>ur est gênée par la nappe phréatique.<br />
Il faudrait rechercher les zones favorables sur les plateaux pour ouvrir les nouvelles<br />
carrières.<br />
2. E L A B O R A T I O N D E S G R A N U L A T S<br />
Pour M. HOLEF, l'observation d'un stock <strong>de</strong> 40/70 montre la présence <strong>de</strong> blocs<br />
émoussés et <strong>de</strong> blocs à angles vifs, ce qui témoigne d'une hétérogénéité dans la<br />
dureté.<br />
M. ANGOT précise que les fourchettes du Deval humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2,4 à 4,5 et du Deval sec,<br />
<strong>de</strong> 5,5 à 8,8, ont été obtenues sur <strong>de</strong>s granulats non triés. Il indique que sur une<br />
production continue <strong>de</strong> trois mois, la fourchette du Deval humi<strong>de</strong> a été <strong>de</strong> 3,4 à 5,4.<br />
M. ARNOULD, au sujet <strong>de</strong> la teneur <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s à 96 % <strong>de</strong> carbonate, estime<br />
qu'il ne faut pas tirer <strong>de</strong> conclusions trop hâtives quant à l'utilisation <strong>de</strong>s concasseurs<br />
à percussion, sans avoir précisé la forme minéralogique <strong>de</strong> la silice et l'analyse<br />
chimique.<br />
M. SABOT soulève la question du coût du lavage du <strong>calcaire</strong>.<br />
M. AMIOT estime difficile <strong>de</strong> donner un chiffre sinon que l'investissement permet <strong>de</strong><br />
récupérer en gran<strong>de</strong> partie les produits <strong>de</strong> scalpage qui étaient auparavant mis à la<br />
décharge. A ce propos M. FAUVEAU prend note <strong>de</strong> ce que le <strong>calcaire</strong> lavé ne <strong>de</strong>vrait<br />
pas coûter plus cher aux maîtres d'oeuvre.<br />
M. HOLEF informe qu'il a constaté avec les matériaux <strong>de</strong> l'Aisne unie incompatibilité<br />
entre le <strong>calcaire</strong> et la silice <strong>de</strong>s gisements mixtes pour leur emploi dans les chaussées.<br />
M. CHAMPION reconnaît qu'il y a une insuffisance d'essais, mais souligne qu'il s'agit<br />
<strong>de</strong> moyennes ou <strong>de</strong> fourchettes <strong>de</strong> résultats.<br />
3. A C T I O N D E S T R U C T R I C E D U T R A F I C E T D E S A G E N T S C L I M A T I Q U E S<br />
M. SABOT pose la question <strong>de</strong> la différence <strong>de</strong> comportement sous le trafic entre un<br />
<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Deval humi<strong>de</strong> 4,5 et un <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Deval humi<strong>de</strong> 2,5.<br />
M. ARCHIMBAULT répond en partie à cette question en précisant qu'en 1968 sur la<br />
RN 57 (Haute-Saône) <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s ayant un Deval humi<strong>de</strong> voisin <strong>de</strong> 3 et une porosité<br />
<strong>de</strong> 4 à 6 % ont donné <strong>de</strong> mauvais résultats, alors qu'avec <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> Deval<br />
humi<strong>de</strong> voisin <strong>de</strong> 5 et une porosité inférieure à 2 %, il n'y a pas eu <strong>de</strong> problème.<br />
Une relation étroite apparaît entre les caractéristiques déterminées en laboratoire<br />
et la tenue sur chantier.
M. BEOSSARD précise qu'il connaît bien les chantiers visés par M. ARCHIMBAULT et<br />
qui avaient été réalisés en arrière-saison. Il ajoute qu'il a fait un chantier dans la<br />
même région avec les mêmes granulats <strong>calcaire</strong>s (ayant un Deval humi<strong>de</strong> inférieur<br />
à S et une porosité <strong>de</strong> 4 à 6 %), mais en juillet, pendant une pério<strong>de</strong> favorable, et<br />
son chantier s'est bien comporté. Il estime qu'il faut au moins 4 mois <strong>de</strong> prise <strong>de</strong>s<br />
graves-laitier avant le premier gel.<br />
M. PANET pense qu'il faut tenir compte <strong>de</strong>s conditions climatiques dans le Val <strong>de</strong><br />
Loire, qui sont plus clémentes qu'en Franche-Comté, et que par conséquent les spécifications<br />
peuvent être différentes tout en restant très pru<strong>de</strong>ntes.<br />
4. DOMAINE D'EMPLOI COMPTE TENU DES DIFFERENTS TYPES<br />
DE TRAITEMENTS POSSIBLES<br />
Pour ce qui est <strong>de</strong> la grave-laitier en <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, M. CHEZEAUD indique qu'on<br />
a une bonne stabilité à la mise en œuvre lorsque la teneur en eau du mélange est<br />
inférieure <strong>de</strong> 1 à 2 points à l'optimum Proctor modifié et qu'on utilise un laitier<br />
peu réactif.<br />
Par ailleurs il a constaté que, lorsque la grave-laitier arrive sur chantier et est<br />
immédiatement mise en œuvre et compactée avant une pluie abondante (orage), il<br />
n'y a pas <strong>de</strong> détérioration <strong>de</strong> la couche.<br />
M. CHEZEAUD souligne l'intérêt qu'il y a à revêtir la couche <strong>de</strong> grave-laitier d'enduit<br />
bicouche et à la laisser sous circulation durant un minimum <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux semaines<br />
avant <strong>de</strong> mettre le tapis d'enrobés, pour permettre une bonne stabilité mécanique<br />
entre la couche <strong>de</strong> béton bitumineux et la couche <strong>de</strong> grave-laitier.<br />
Sur la chaussée du chantier <strong>de</strong> la RN 20, en Eure-et-Loir, en 1971, il a été mis 8 cm<br />
<strong>de</strong> béton bitumineux, par contre dans le Loiret il a été mis en 1970, 4 à 6 cm <strong>de</strong><br />
béton bitumineux et, en 1971, 3 à 4 cm seulement.<br />
Pour ce qui est <strong>de</strong> la grave-bitume, M. BONNOT trouve un peu faible le rapport<br />
filler-bitume dans la formule mise en œuvre sur la RN 826.<br />
A son avis, cette formule est valable pour une couche <strong>de</strong> fondation <strong>de</strong> chaussée à<br />
fort trafic et pour <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> base sur chaussée à trafic faible Ou modéré. Pour<br />
<strong>de</strong>s chaussées plus circulées, il y aurait intérêt à augmenter la teneur en filler pour<br />
obtenir une compacité plus forte et une plus gran<strong>de</strong> résistance à la fatigue.<br />
Au sujet <strong>de</strong>s graves-bitume mises en œuvre sur la RN 826, M. HARLIN fait part<br />
<strong>de</strong>s résultats très positifs qui ont été obtenus au giratory et qui ont permis <strong>de</strong> voir,<br />
sur éprouvettes sciées, que les granulats n'étaient pas broyés durant l'opération <strong>de</strong><br />
compactage, même après <strong>de</strong>s essais prolongés jusqu'à obtenir 91,4 <strong>de</strong> compacité.<br />
M. FAUVEAU insiste sur l'importance <strong>de</strong> bien définir le type <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> et le traitement<br />
nécessaire pour une utilisation donnée. Il faut voir ce qui est raisonnable.<br />
5. RECHERCHES A ENTREPRENDRE<br />
Venant compléter le programme <strong>de</strong> recherches proposé par M. BERTHIER, à savoir :<br />
— l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'homogénéité <strong>de</strong>s gisements,<br />
— l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'élaboration <strong>de</strong>s granulats,<br />
— les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> formulation,<br />
— <strong>de</strong>s constatations sur chantiers réels,<br />
— <strong>de</strong>s planches expérimentales,<br />
<strong>de</strong>s actions complémentaires ont été proposées.<br />
M. BONNOT souhaite que soit suivi le comportement <strong>de</strong>s fissures afin <strong>de</strong> voir s'il y<br />
a attrition sous l'effet du trafic et <strong>de</strong> l'eau.<br />
109
M. DELOYE propose <strong>de</strong> faire le bilan <strong>de</strong>s analyses chimiques, mais en faisant <strong>de</strong><br />
l'exploitation minéralogique, <strong>de</strong> manière à déterminer les bancs qui contiennent <strong>de</strong><br />
la montmorillomite.<br />
M. PIKETTY souhaite <strong>de</strong>s constatations sur d'anciennes chaussées.<br />
DISCUSSION A PROPOS D E L A T R A V E R S E D E M E R<br />
Concernant les constatations faites lors du décaissement <strong>de</strong> la traverse <strong>de</strong> Mer,<br />
M. CHAMPION précise que cette section avait subi <strong>de</strong> nombreuses réparations, suite<br />
à <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> pose <strong>de</strong> canalisations diverses.<br />
Son état général était très mauvais, toutefois avec <strong>de</strong>s zones bonnes, puisque les<br />
déflexions très faibles dans celles-ci étaient <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 40/100. Ainsi dans cinq<br />
zones en macadam <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Beauee ayant plus <strong>de</strong> 40 ans d'âge on a trouvé<br />
65 - 70 - 31 - 10 et 28/100.<br />
M. FAUVEAU fait remarquer que les caractéristiques géotechniques <strong>de</strong>s granulats sont<br />
excellentes puisque le Deval humi<strong>de</strong> est <strong>de</strong> 5,4 et le Los Angeles <strong>de</strong> 22, il s'étonne<br />
<strong>de</strong> ce qu'il ait fallu enlever un matériau jugé bon.<br />
M. CHAMPION indique que les zones bonnes étaient les plus anciennes en <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />
Beauee et que les plus mauvaises étaient celles reprises <strong>de</strong>puis, lors <strong>de</strong> la construction<br />
<strong>de</strong>s réseaux divers avec <strong>de</strong>s matériaux très hétérogènes. Ces <strong>de</strong>rnières zones étaient<br />
les plus nombreuses, elles ont justifié un décaissement, ce qui a permis <strong>de</strong>s constatations<br />
dans les parties en bon état.<br />
<strong>Le</strong>s différences <strong>de</strong> qualité étaient d'ailleurs bien en concordance avec la variation<br />
<strong>de</strong>s déflexions mesurées préalablement.<br />
M. PIKETTY souhaite que <strong>de</strong>s constatations analogues soient faites dans d'autres<br />
régions, afin <strong>de</strong> servir <strong>de</strong> leçons pour les constructions à venir.<br />
CONCLUSIONS<br />
M. FAUVEAU conclut en rappelant les points d'accord ressortant <strong>de</strong> la discussion :<br />
— d'une façon générale, l'intérêt économique <strong>de</strong>s recherches sur l'utilisation <strong>de</strong>s<br />
matériaux locaux est certain,<br />
— le seul juge suprême est le comportement sous le trafic,<br />
— les essais <strong>de</strong> laboratoire sont indispensables, mais ils n'ont <strong>de</strong> valeur que s'ils<br />
sont confirmés sur la route.<br />
Deux domaines <strong>de</strong> recherches doivent être poursuivis :<br />
— sur la nature <strong>de</strong>s gisements et l'élaboration <strong>de</strong>s granulats,<br />
— dans le domaine du traitement et <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong>s matériaux.<br />
Enfin, il faut tirer <strong>de</strong>s enseignements <strong>de</strong>s réalisations qui ont été faites en particulier<br />
sur la RN 20.
III.<br />
<strong>Le</strong>s fondations<br />
4 V,<br />
- i
Présentation<br />
F. SCHLOSSER<br />
Chef du Département <strong>de</strong>s sols et fondations<br />
au Laboratoire central<br />
LA conception et l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations d'un ouvrage nécessitent à la fois<br />
une connaissance approfondie <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s générales utilisées en mécanique<br />
<strong>de</strong>s sols et une connaissance précise <strong>de</strong>s particularités propres à<br />
la formation <strong>de</strong> sols considérée.<br />
Cette connaissance est longtemps restée diffuse ; elle s'appelait « l'Art <strong>de</strong><br />
l'ingénieur », signifiant par là qu'elle était difficilement transmissible, difficilement<br />
chiffrable et que chacun <strong>de</strong>vait faire dans son domaine sa propre<br />
expérience. Ce n'est que progressivement qu'ont été élaborées <strong>de</strong>s méthodologies<br />
et <strong>de</strong>s doctrines qui permettent <strong>de</strong> résoudre correctement les problèmes<br />
tant du point <strong>de</strong> vue technique que du point <strong>de</strong> vue économique.<br />
Au niveau du maître d'oeuvre, les problèmes <strong>de</strong> fondations et plus généralement<br />
<strong>de</strong> mécanique <strong>de</strong>s sols conservent toujours un certain caractère d'imprévisible<br />
et d'aléatoire. Alors que la superstructure d'un ouvrage est l'objet d'étu<strong>de</strong>s<br />
très précises, les fondations du même ouvrage sont souvent traitées <strong>de</strong> manière<br />
plus schématique ou plus approchée, avec quelquefois <strong>de</strong>s a priori importants<br />
dans le choix <strong>de</strong>s solutions. Il faut cependant rappeler que la superstructure<br />
et les fondations d'un ouvrage forment un tout indissociable, dont la conception<br />
doit être vue globalement. La raison <strong>de</strong> cette discordance dans les étu<strong>de</strong>s et la<br />
conception est en partie imputable à la discipline elle-même qui est complexe,<br />
aux praticiens qui l'exercent et à une hétérogénéité <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s utilisées qui<br />
plonge le maître d'œuvre, non spécialisé en mécanique <strong>de</strong>s'sols, dans la perplexité.<br />
Cet état <strong>de</strong> choses est d'autant,plus regrettable qu'il se traduit toujours<br />
par <strong>de</strong>s suppléments financiers pour les fondations, soit implicites (valeur<br />
excessivement élevée du coefficient <strong>de</strong> sécurité : 10 ou plus), soit explicites<br />
(modification du projet juste avant l'exécution, acci<strong>de</strong>nts à l'exécution, etc.) ;<br />
et dans ce domaine il n'existe pas <strong>de</strong> borne supérieure.<br />
Dans la méthodologie <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fondations, le problème essentiel est celui<br />
<strong>de</strong> la reconnaissance et <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> mécanique <strong>de</strong>s sols. Faut-il rappeler ici<br />
que chaque essai, qu'il soit un essai en place ou un essai en laboratoire, possè<strong>de</strong><br />
un domaine précis <strong>de</strong> validité et d'utilisation ? Pour toute étu<strong>de</strong>, la reconnaissance<br />
doit être progressive et jouer sur plusieurs types d'essais <strong>de</strong> manière à<br />
obtenir au moindre coût les renseignements propres au problème <strong>de</strong> fondations<br />
posé.<br />
<strong>Le</strong>s Laboratoires <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées, en collaboration avec le Service<br />
d'étu<strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong>s routes et autoroutes, ont élaboré une méthodologie <strong>de</strong>s<br />
étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fondations qui répond à ces critères : c'est le document FOND. 72.<br />
113
<strong>Le</strong> colloque sur le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> permet <strong>de</strong> préciser cette méthodologie, en<br />
l'appliquant à une formation déterminée. On y retrouve les <strong>de</strong>ux aspects mentionnés<br />
au début <strong>de</strong> cette présentation :<br />
1. problèmes généraux <strong>de</strong> conception et d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fondations ;<br />
2. problèmes particuliers propres à la formation considérée.<br />
L'exemple est d'autant plus intéressant que le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est une formation<br />
très hétérogène et, par suite, difficile à étudier. Il faut se gar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> la<br />
tentation qui consiste à se limiter à <strong>de</strong>s résultats qualitatifs et à étudier les<br />
fondations plus en géologue qu'en mécanicien <strong>de</strong>s sols. Des valeurs chiffrées et<br />
représentatives <strong>de</strong> la résistance mécanique <strong>de</strong>s couches susceptibles d'être un<br />
niveau <strong>de</strong> fondations, sont indispensables. <strong>Le</strong> choix <strong>de</strong>s essais parmi toute la<br />
panoplie existante doit être fait avec objectivité et compétence : l'essai <strong>de</strong><br />
compression simple souvent pratiqué dans les couches dites « dures » est dans<br />
tous les cas insuffisant et inadapté ; il ne peut fournir qu'une indication et ne<br />
doit jamais servir seul à un dimensionnement.<br />
<strong>Le</strong>s exposés <strong>de</strong> MM. Baguelin, Waschkowski et Dubois constituent un<br />
ensemble très complet. <strong>Le</strong>s métho<strong>de</strong>s présentées et les cas concrets décrits<br />
permettent à tous les ingénieurs concernés par <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> fondations<br />
dans le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, <strong>de</strong> savoir comment abor<strong>de</strong>r et traiter dans ses<br />
gran<strong>de</strong>s lignes la reconnaissance et les étu<strong>de</strong>s. En ce sens, il constitue un<br />
complément régional et très intéressant du dossier FOND. 72.
1<br />
Etu<strong>de</strong>s<br />
géotechniques<br />
<strong>de</strong>s formations<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
E. WASCHKOWSKI<br />
Assistant au Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
Bull.- Liaison Labo. P. et Ch. - Spécial U - Juin 1973<br />
GENERALITES<br />
SUR LES FORMATIONS DE BEAUCE<br />
Apport <strong>de</strong> la géologie<br />
Toute étu<strong>de</strong> géotechnique doit utiliser les renseignements<br />
géologiques disponibles afin d'adapter au<br />
mieux les métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong> au problème posé.<br />
Cependant, lorsqu'il s'agit <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>,<br />
les données géologiques sont très générales et portent<br />
surtout :<br />
— sur l'extension <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> dont<br />
la variation <strong>de</strong>s faciès est peu prévisible et encore<br />
mal connue (voir exposé <strong>de</strong> M. Lorain : « La<br />
<strong>Géologie</strong> du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ») ;<br />
— sur P<strong>hydrogéologie</strong> d'ensemble relativement complexe<br />
(développée par M. Desprez dans sa communication<br />
« UHydrogéologie <strong>de</strong>s formations lacustres<br />
en <strong>Beauce</strong> et en Sologne »).<br />
<strong>Le</strong>s documents géologiques concernant les formations<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> se rapportent presque essentiellement<br />
au <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ; or comme le confirme M.<br />
Gigout dans son exposé sur « L'Altération périglaciaire<br />
du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> », si les <strong>calcaire</strong>s dominent<br />
dans l'Aquitanien lacustre <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, ils<br />
sont accompagnés <strong>de</strong> marnes et d'argiles en quantités<br />
non négligeables ».<br />
Ainsi, en considérant les formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>,<br />
nous cherchons à englober sous ces termes les différents<br />
faciès couramment rencontrés, à savoir :<br />
— couches d'altération ;<br />
— argiles,<br />
— marnes,<br />
— <strong>calcaire</strong>s,<br />
— remplissages karstiques.<br />
Considérations géotechniques<br />
Dans le cadre <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s géomécaniques, les formations<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> peuvent se présenter sous différents<br />
faciès et chacun d'entre eux pose un certain<br />
nombre <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> fondation qui leur sont particuliers.<br />
DESCRIPTION DES FACIÈS ET PROBLÈMES DE FONDATION<br />
CORRESPONDANTS<br />
1. Couches d'altération<br />
a) Description : pour les formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, nous<br />
ne considérons ici que l'altération <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s durs.<br />
<strong>Le</strong>s principaux processus d'altération développés par<br />
M. Gigout dans son exposé < L'Altération périglaciaire<br />
du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> » sont :<br />
— la dissolution donnant lieu à <strong>de</strong>s chenaux, <strong>de</strong>s<br />
poches, voire <strong>de</strong>s cavités ;<br />
— la gélifraction transformant les bancs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />
dur en blocs et cailloux.<br />
115
• mm 200 100 50<br />
Fig. 1<br />
20 10 0.2 0,1 50u 20M<br />
Fuseau granulométrique d'un <strong>calcaire</strong> altéré à matrice<br />
argileuse.<br />
Ces couches ou poches d'altération superficielle<br />
peuvent atteindre 1 à 5 m d'épaisseur et la nature<br />
<strong>de</strong>s terrains qui les constituent est très variable :<br />
— limon ou argile renfermant <strong>de</strong>s fragments <strong>calcaire</strong>s<br />
;<br />
— blocs ou cailloux <strong>calcaire</strong>s à matrice limoneuse<br />
ou argileuse (fig. 1) ;<br />
— blocs ou cailloux sans matrice.<br />
b) Problèmes <strong>de</strong> fondation : l'épaisseur d'altération<br />
et le <strong>de</strong>gré d'altération étant très variables, il en<br />
résulte pour les fondations superficielles non seulement<br />
un problème <strong>de</strong> tassement différentiel, mais<br />
également celui <strong>de</strong> la présence d'îlots rocheux, provoquant<br />
<strong>de</strong>s points durs sous <strong>de</strong>s fondations superficielles.<br />
La réception <strong>de</strong>s fouilles est nécessaire et<br />
doit être adaptée aux conditions imposées par les<br />
fondations.<br />
2. Argiles<br />
a) Description : les argiles rencontrées au sein <strong>de</strong>s<br />
formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sont principalement verdâtres<br />
(vert clair à vert noirâtre), très plastiques, microfissurées<br />
et leur consistance dépend du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong><br />
décompression subi.<br />
Fig. 2 - Fibres <strong>de</strong> sépiolite (microscope électronique x 130 000).<br />
Toutefois, ces argiles renferment très souvent <strong>de</strong>s<br />
nodules <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur ou crayeux. Elles peuvent<br />
se présenter en lentilles ou couches homogènes <strong>de</strong><br />
1 à 4 m d'épaisseur. Elles ont été i<strong>de</strong>ntifiées en<br />
particulier à Blois, Romorantin, Chevilly et Orléans.<br />
Une analyse minéralogique, effectuée par le Laboratoire<br />
central, d'un échantillon prélevé à Blois a<br />
montré que cette argile est essentiellement constituée<br />
<strong>de</strong> sépiolite. La figure 2 montre qu'il s'agit<br />
d'une espèce fibreuse, donc à très gran<strong>de</strong> surface<br />
spécifique, et douée d'une forte propriété d'absorption<br />
vis-à-vis <strong>de</strong> l'eau.<br />
Ces argiles se caractérisent par une forte susceptibilité<br />
au gonflement en présence d'eau et une forte<br />
compressibilité au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la pression <strong>de</strong> préconsolidation,<br />
avec une compression secondaire non négligeable<br />
(fig. 3 et 4).<br />
b) Problèmes <strong>de</strong> fondation : dans le cas où ces<br />
argiles constituent un niveau <strong>de</strong> fondation possible,<br />
il faut préciser :<br />
— les conditions hydrauliques ;<br />
— la consistance <strong>de</strong> l'argile, son gonflement en présence<br />
d'eau, sa pression <strong>de</strong> gonflement.<br />
1.60<br />
150<br />
V.0<br />
\20<br />
20<br />
25<br />
30<br />
•?<br />
E 35<br />
o<br />
£<br />
V)<br />
H<br />
40<br />
Indice <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s (e<br />
e.= ^47<br />
Ce = 0,21<br />
Ce = 0,12<br />
Pour <strong>de</strong> tels sols <strong>de</strong> fondation, il faut éviter tout<br />
remaniement et prévenir toute évolution future.<br />
3. Marnes<br />
a) Description : les marnes peuvent être rencontrées<br />
sous <strong>de</strong>ux faciès :<br />
— marnes verdâtres parfois à nodules <strong>calcaire</strong>s ;<br />
— marnes beiges renfermant <strong>de</strong>s bancs décimétriques<br />
<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>.<br />
b) Problèmes <strong>de</strong> fondation :<br />
— ces marnes sont sensibles à l'eau ;<br />
— au sud <strong>de</strong> la Loire, les marnes renferment une<br />
nappe ascendante, voire artésienne.<br />
4. Calcaires<br />
a) Description : il faut distinguer les <strong>calcaire</strong>s<br />
crayeux tendres, les <strong>calcaire</strong>s mi-durs et les <strong>calcaire</strong>s<br />
très durs plus ou moins fracturés.<br />
— Calcaires crayeux tendres : ce sont <strong>de</strong>s matériaux<br />
hétérogènes, constitués par une matrice <strong>de</strong><br />
<strong>calcaire</strong> crayeux tendre et <strong>de</strong>s nodules, cailloux<br />
ou blocs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur. Lorsque cette formation est<br />
totalement noyée, la matrice a souvent un aspect<br />
pâteux, d'où le terme <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> mou.<br />
— Calcaires mi-durs : ce sont <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s hétérogènes<br />
avec <strong>de</strong>s alternances décimétriques <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />
tendre plus ou moins noduleux et <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />
dur fracturé.<br />
— Calcaires durs : parfois sublithographiques, parfois<br />
bréchiques, ils présentent le plus souvent une<br />
structure vacuolaire (fi g. 5) formée d'un réseau <strong>de</strong><br />
canalicules <strong>de</strong> tailles variées. <strong>Le</strong>s épaisseurs <strong>de</strong>s<br />
bancs durs sont comprises entre 1 et 4 m. En outre,<br />
ces bancs sont fissurés et karstiques. Ainsi, les<br />
caractéristiques mécaniques <strong>de</strong> ces <strong>calcaire</strong>s durs<br />
sont fonction <strong>de</strong> leur structure, <strong>de</strong> leur fissuration<br />
et <strong>de</strong> la disposition <strong>de</strong> leurs réseaux karstiques<br />
(fie- 6).<br />
b) Problèmes <strong>de</strong> fondation : lorsque <strong>de</strong>s fondations<br />
intéressent <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s durs, il faut considérer les<br />
problèmes suivants :<br />
— difficulté <strong>de</strong> battage <strong>de</strong>s palplanches, mauvaise<br />
stabilité <strong>de</strong>s batar<strong>de</strong>aux ;<br />
— présence <strong>de</strong> karsts : détection difficile, remplissages<br />
éventuels avec <strong>de</strong>s matériaux argilo-vasards ;<br />
— présence <strong>de</strong> carrières souterraines.<br />
Lorsque ces <strong>calcaire</strong>s durs sont aquifères, <strong>de</strong>s problèmes<br />
hydrauliques compliquent fortement l'exécution<br />
<strong>de</strong>s fondations :<br />
— difficultés <strong>de</strong> terrassement et <strong>de</strong> pompage ;<br />
— existence <strong>de</strong> sous-pressions ;<br />
— circulation karstique sous pression délavant le<br />
béton frais ;<br />
— mise en suspension <strong>de</strong>s particules <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />
tendre par les outils <strong>de</strong> forage, puis sédimentation<br />
très rapi<strong>de</strong> formant, dans le cas <strong>de</strong> pieux forés,<br />
un dépôt <strong>de</strong> base très important et difficile à enlever.<br />
5. Remplissages karstiques<br />
a) Description : les réseaux karstiques qui se sont<br />
développés dans les <strong>calcaire</strong>s durs sont évolutifs, et<br />
mmmm<br />
Fig. 5 - Calcaire vacuolaire.<br />
Fig. 6 - Massif <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> fissuré et karstique.<br />
certains d'entre eux subissent un remplissage avec<br />
divers matériaux : argiles, limons, vases, sables<br />
et graviers et <strong>de</strong>s débris organiques.<br />
Ces remplissages présentent toujours <strong>de</strong>s caractéristiques<br />
mécaniques très faibles.<br />
b) Problèmes <strong>de</strong> fondation : les remplissages karstiques<br />
plus ou moins vasards augmentent les difficultés<br />
<strong>de</strong> consolidation du massif par injections <strong>de</strong><br />
mortier ou <strong>de</strong> béton et diminuent leur efficacité.<br />
CARACTÉRISTIQUES GÉOTECHNIQUES ET GÉOMÉCANIQUES<br />
<strong>Le</strong> tableau I est une synthèse <strong>de</strong>s principales caractéristiques<br />
géotechniques et géomécaniques <strong>de</strong>s<br />
formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.<br />
CARACTÉRISTIQUES HYDRAULIQUES<br />
<strong>Le</strong>s caractéristiques hydrauliques concernent essentiellement<br />
les <strong>calcaire</strong>s durs karstiques situés sous<br />
le lit <strong>de</strong> la Loire.<br />
On peut considérer que la perméabilité en grand <strong>de</strong><br />
ces <strong>calcaire</strong>s se situe entre Î.IO" 3<br />
et 5.10* m/s,<br />
117
Formations<br />
Couches d'altération<br />
à matrice argileuse<br />
Teneur en eau<br />
« (%)<br />
10<br />
à<br />
55<br />
Argile verdâtre 40<br />
à<br />
80<br />
Marne 25<br />
à<br />
50<br />
Calcaire crayeux<br />
tendre *<br />
15<br />
à<br />
40<br />
Calcaire mi-dur * 10<br />
à<br />
20<br />
Calcaire dur * 2<br />
à<br />
10<br />
Limite <strong>de</strong> liquidité<br />
WL(%)<br />
20<br />
à<br />
90<br />
90<br />
à<br />
230<br />
50<br />
à<br />
120<br />
20<br />
à<br />
40<br />
Limite <strong>de</strong> plasticité<br />
wp C%)<br />
10<br />
à<br />
40<br />
45<br />
à<br />
70<br />
25<br />
à<br />
55<br />
15<br />
à<br />
20<br />
TABLEAU I<br />
Synthèse <strong>de</strong>s principales caractéristiques géotochniques et géomécaniques<br />
<strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> constatées par le Laboratoire <strong>de</strong> Blois lors <strong>de</strong> ses étu<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> fondation<br />
Caractéristiques géotechniques Caractéristiques géomécaniques<br />
Indice <strong>de</strong> plasticité<br />
lp<br />
10<br />
à<br />
50<br />
45<br />
à<br />
160<br />
25<br />
à<br />
65<br />
5<br />
à<br />
20<br />
— — —<br />
— — —<br />
Poids spécifique<br />
du sol humi<strong>de</strong> y<br />
(g/cm3 )<br />
1.6<br />
à<br />
2,3<br />
1,5<br />
à<br />
1,6<br />
1,6<br />
à<br />
2,0<br />
1,6<br />
à<br />
2,0<br />
2,0<br />
à<br />
2,2<br />
Poids spécifique<br />
du sol sec yd<br />
(a/cm»)<br />
1,1<br />
à<br />
2,1<br />
0,8<br />
à<br />
1,1<br />
1.1<br />
à<br />
1,6<br />
1.1<br />
à<br />
1,6<br />
1.7<br />
à<br />
2,0<br />
Teneur en CaCO,<br />
(%)<br />
variable<br />
< 10<br />
Hétérogène<br />
* Cette dénomination a été choisie dans l'optique <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> fondation.<br />
2,1<br />
à<br />
2,5<br />
1,8<br />
à<br />
2,4<br />
30<br />
à<br />
70<br />
80<br />
à<br />
95<br />
80<br />
à<br />
95<br />
80<br />
à<br />
95<br />
Observations<br />
Peut renfermer <strong>de</strong>s éléments<br />
<strong>calcaire</strong>s<br />
Souvent noduleuse<br />
Présence <strong>de</strong> blocs <strong>de</strong><br />
<strong>calcaire</strong> dur<br />
Pression <strong>de</strong> préconsolidation<br />
a'c (bar)<br />
1,0<br />
à<br />
5,0<br />
1.0<br />
à<br />
3.5<br />
1.0<br />
à<br />
5,0<br />
1,5<br />
à<br />
3,5<br />
Hétérogène — —<br />
Souvent fracturé — —<br />
ä<br />
"4<br />
•o E<br />
c o<br />
0,1<br />
à<br />
0,3<br />
0,2<br />
à<br />
0,4<br />
0.2<br />
à<br />
0,3<br />
0,1<br />
à<br />
0,2<br />
Résistance è la<br />
compression simple<br />
Rc (bar)<br />
Angle <strong>de</strong> frottement<br />
interne non consolidé<br />
non drainé<br />
Vitesses ascendantes (cm/s)<br />
0 5 10 15 20<br />
1 5<br />
_ 30<br />
1 M ! 1 1 1 1 M 1 1 1<br />
Niveau statique 66,86 NGF {2-4-68)<br />
1<br />
Niveau rabattu 66,80 NGF<br />
i<br />
Débit <strong>de</strong> pompage 119 t/mn 1<br />
I<br />
1<br />
1<br />
8a du tul Cf<br />
c<br />
\<br />
•<br />
><br />
n<br />
F cr iT<br />
£<br />
o<br />
CM<br />
— le pénétromètre statique (annexe 6) ;<br />
— le pressiomètre (annexe 7) ;<br />
— le dilatomètre Médératec (annexe 8).<br />
Pénétromètre dynamique : l'essai permet <strong>de</strong> donner<br />
<strong>de</strong>s indications utiles pour abor<strong>de</strong>r les problèmes<br />
du battage <strong>de</strong> palplanches pour la confection <strong>de</strong><br />
batar<strong>de</strong>aux.<br />
La pénétration dynamique peut fournir :<br />
— la cote <strong>de</strong> refus, donc la position d'un niveau <strong>de</strong><br />
terrain résistant, toutefois ces renseignements sont<br />
à utiliser avec pru<strong>de</strong>nce dans <strong>de</strong>s formations hétérogènes<br />
où les niveaux durs peuvent présenter <strong>de</strong>s<br />
discontinuités (fig. 9) ;<br />
— <strong>de</strong>s indications sur les pertes d'énergie <strong>de</strong> battage<br />
par frottement latéral dans les sols cohérents.<br />
Toutefois, il n'existe pas actuellement à notre<br />
connaissance <strong>de</strong> relation directe établie entre la pénétration<br />
dynamique d'une palplanche et les caractéristiques<br />
géomécaniques habituellement mesurées,<br />
telles que :<br />
— pression limite au pressiomètre ;<br />
— module pressiométrique ;<br />
— résistance <strong>de</strong> pointe au pénétromètre statique.<br />
Pénétromètre statique : l'essai est intéressant dans<br />
les argiles et les marnes pour définir l'homogénéité<br />
et la géométrie <strong>de</strong>s couches et, dans certains cas,<br />
pour orienter le choix du type <strong>de</strong> fondation. Il est<br />
toujours souhaitable <strong>de</strong> le compléter avec <strong>de</strong>s essais<br />
pressiométriques (fig. 10).<br />
NOMBRE DE COUPS POUR 10 cm BATTAGE<br />
Fig. 9 - Courbes <strong>de</strong> battage dans <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s hétérogènes.<br />
120<br />
L'essai au pénétromètre statique peut présenter <strong>de</strong>s<br />
refus prématurés, lesquels, dans le cas du pénétromètre<br />
Gouda, sont dus :<br />
— soit au frottement latéral qui mobilise toute la<br />
puissance disponible <strong>de</strong> 90 kN environ. Cela peut<br />
se produire dans <strong>de</strong>s terrains cohérents ;<br />
— soit à la résistance <strong>de</strong> pointe, lorsqu'elle est supérieure<br />
à 300 bars, qui peut correspondre à la<br />
présence <strong>de</strong> blocs ou <strong>de</strong> bancs rocheux.<br />
Dans <strong>de</strong>s terrains composites, la courbe <strong>de</strong> résistance<br />
<strong>de</strong> pointe présente <strong>de</strong>s « <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> scie » qui compliquent<br />
l'interprétation.<br />
Enfin dans certains <strong>calcaire</strong>s crayeux très tendres,<br />
situés sous la nappe, les résultats sont pessimistes<br />
à cause <strong>de</strong> la sensibilité du matériau.<br />
Pressiomètre Ménard : l'essai peut être effectué<br />
dans toutes les formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, toutefois, il<br />
est nécessaire d'adapter la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> forage aux<br />
différentes formations rencontrées (fig. 11).<br />
<strong>Le</strong> tableau II regroupe les principales métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
forage et indique leur domaine d'utilisation en fonction<br />
<strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s terrains.<br />
<strong>Le</strong> Mo<strong>de</strong> opératoire <strong>de</strong> l'Essai pressiométrique normal,<br />
MS.IS-2, approuvé le 22 février 1971 par circulaire<br />
n" 71-19 du ministre <strong>de</strong> l'Equipement et du<br />
Logement, signale en outre qu'il est possible d'adapter<br />
les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> forage aux sols particuliers :<br />
— <strong>calcaire</strong> crayeux : utiliser directement le carot-<br />
Formation argilo-marneuse décomprimée par un karst effondré<br />
Nature<br />
du sol<br />
P2<br />
Sable grossier<br />
Calcaire tendre à niveaux durs<br />
Profon<strong>de</strong>ur!<br />
I (ml I<br />
P 1<br />
Résistance <strong>de</strong> pointe (bar) p<br />
0 50 100 150 200 250 300<br />
1<br />
2 i—î^r<br />
-<br />
3<br />
4<br />
5<br />
6<br />
7<br />
--.--irr-<br />
8<br />
9 s<br />
10<br />
1 1<br />
1 .—<br />
1 2<br />
13<br />
1 U<br />
15<br />
1 6<br />
17<br />
18<br />
19 ..<br />
20<br />
21<br />
22<br />
- - —<br />
Fig. 10 - Courbe <strong>de</strong> pénétromètre statique.
Forage avec<br />
paroi non<br />
maintenue<br />
Introduction<br />
avec<br />
refoulement<br />
TABLEAU II<br />
Principales métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> forage pour essais pressiométriques<br />
(Extrait du Mo<strong>de</strong> opératoire LCPC, Essai pressiométrique normal, Dunod, 1971)<br />
NATURE DES TERRAINS<br />
MODE DE MISE EN ŒUVRE Sols fins Limons ~ .. ~ n L<br />
MODE DE MISE EN ŒUVRE<br />
cohérents et silts<br />
S a b l e s G r a v e s R o c h e r<br />
1 2 3 1 2 1 2 3 1 2 3 1 2<br />
Tarière à main à sec - + - + - +<br />
Tarière à main avec injection + + + + + +<br />
Rotation Mèches hélicoïdales continues - 0 + - + - + + 0 0 +<br />
Outil plein avec injection - o + 0 o 0 + + 0* 0 + +<br />
Carottier - - + - - - + +<br />
Percussion- Rotation - - 0 - 0 - 0 + 0* 0 + +<br />
Battage d'un train <strong>de</strong> tube lisse fréquemment remonté - - 0 - 0 - 0 + 0 +<br />
Vibro-fonçage carottier - - 0 - 0 - 0 + o +<br />
Battage tube fendu - - - o - - o o o o o"*<br />
refoulement Vibro-fonçage tube fendu - - - 0 - - 0 0 0 0 + **<br />
Forage avec<br />
paroi maintenue<br />
rigi<strong>de</strong>ment<br />
Son<strong>de</strong> auto-foreuse + + + 0 +<br />
nue rigi<strong>de</strong>ment Forage tube fendu - - 0 o 0 0 + + + + + +<br />
— Métho<strong>de</strong> déconseillée<br />
+ Métho<strong>de</strong> recommandée<br />
o Métho<strong>de</strong> tolérée<br />
* A utiliser surtout pour l'exécution <strong>de</strong> « trous pilotes »<br />
** Après « trou pilote »<br />
tier battu ou vibro-foncé et à la rigueur les mèches<br />
hélicoïdales continues,<br />
— marnes : elles seront traitées comme les argiles<br />
très consistantes,<br />
— sols composites (sols constitués d'une matrice peu<br />
consistante enrobant <strong>de</strong>s éléments durs) : les <strong>de</strong>ux<br />
techniques a priori les plus tolerables seront la rotation-percussion<br />
et le carottage (rotation ou battage)<br />
si les éléments sont friables.<br />
Nota : Dans les terrains crayeux, tendres, noyés,<br />
l'essai pressiométrique sous tube lanterné battu<br />
semble donner <strong>de</strong>s résultats acceptables.<br />
Par contre, pour <strong>de</strong>s terrains présentant <strong>de</strong>s alternances<br />
décimétriques <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur et <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />
tendre, et lorsque l'essai est effectué à l'abri<br />
d'un tube lanterné pour limiter les ruptures <strong>de</strong><br />
gaines, on voit sur la figure 12 les difficultés d'interprétation<br />
que cela présente. En effet, <strong>de</strong> par la<br />
rigidité longitudinale du tube lanterné, si le forage<br />
est mal calibré, le contact entre le tube et les<br />
1. Mous généralement<br />
noyés<br />
2. Moyennementconsistants<br />
3. Très consistants<br />
1. Noyés<br />
2. Secs<br />
1. Lâches noyés<br />
2. Moyennement compacts<br />
3. Compacts<br />
1. Altéré<br />
2. Sain<br />
parois du forage peut correspondre à un <strong>de</strong>s cas<br />
représentés sur la figure 12 et n'avoir aucune<br />
signification réelle. Aussi, dans <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s hétérogènes<br />
durs, est-il souhaitable d'utiliser, au préalable,<br />
pour la son<strong>de</strong> pressiométrique, un habillage<br />
simple.<br />
Enfin, l'habillage <strong>de</strong>s son<strong>de</strong>s (membrane et gaine)<br />
<strong>de</strong>vra être tel que la pression propre <strong>de</strong> déformation<br />
(inertie) ne dépasse pas 25 % <strong>de</strong> la pression<br />
limite brute.<br />
Dilatomètre Médératec : ce type d'essai nécessitant<br />
un forage <strong>de</strong> 167 mm <strong>de</strong> diamètre, il en résulte<br />
que son emploi sera limité à quelques formations<br />
i<strong>de</strong>ntifiées au préalable, telles que <strong>de</strong>s marnes<br />
compactes et <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s durs, afin <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à<br />
un recoupement avec les essais pressiométriques effectués<br />
systématiquement (fig. 13).<br />
En effet, cet appareil a l'avantage <strong>de</strong> permettre <strong>de</strong><br />
tester un volume <strong>de</strong> 2 à 3 m 3<br />
<strong>de</strong> terrain, d'atteindre<br />
<strong>de</strong>s pressions <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 100 bars et <strong>de</strong> mesurer<br />
directement le module sans aucune correction.<br />
121
30 "° v>50*<br />
4o">o>65<br />
Fig. 11 - Compte rendu d'essai avec le pressiomètre Ménard.<br />
122<br />
. 700<br />
Avec bague 100 mm<br />
à mi-hauteur 0 1 2 3 4 5<br />
Pression (bar)<br />
Fig. 12 - Difficultés d'interprétation <strong>de</strong>s essais pressiométriques<br />
en tube armé dans les <strong>calcaire</strong>s hétérogènes.<br />
Déformation latérale (mm)<br />
Fig. 13 - Courbes <strong>de</strong> l'essai au dilatomètre Médératec dans un <strong>calcaire</strong> mi-dur.
Vitesses (cm/s)<br />
©Descendantes| (f) Ascendantes<br />
25 25 50 75 100<br />
co<br />
5 /<br />
c 1<br />
5<br />
co /<br />
S / o<br />
—> /<br />
0)<br />
leur (m)<br />
u<br />
5<br />
o<br />
, 5 ©<br />
20<br />
Vitesses (cm/s)<br />
F—(g) Nives u statique = 1,770 m<br />
r—(g) Nive au rabattu = "3,052 m<br />
•<br />
K = 2 1.10"" 3 m/s<br />
K = 9 4.10~ 3 m/s<br />
K = 0 5.10" 3 m/s<br />
-J"<br />
\<br />
1<br />
/<br />
9.10"" 3 m/s<br />
K = 3.10 m/s<br />
I<br />
JU _<br />
"rès peu perr<br />
— r (Di<br />
K = 2,4.10~" 3 néable ~JTJ<br />
r n/s<br />
Alluvions du Drac.<br />
@ Descendantes 1 (?) Ascendantes<br />
20 10 10 20 30 40<br />
\ Vitesses naturelles<br />
•31 r '<br />
^ !<br />
3- 1<br />
5 !<br />
a. '<br />
T) 1<br />
D •<br />
r, 1<br />
.0 "<br />
D 1<br />
> j<br />
r '<br />
, J<br />
10<br />
\ 20<br />
30<br />
\<br />
D<br />
a;<br />
40 "R<br />
in !<br />
0 1<br />
(3) Proto<br />
60<br />
70<br />
80<br />
Rocher fissuré (Grand Rapids).<br />
Fig. 14. - Résultats d'essais au micromoulinet d'après Cambefort.<br />
•<br />
Essais hydrauliques en place<br />
<strong>Le</strong>s essais d'eau sont difficilement réalisables dans<br />
les terrains karstiques car les perméabilités sont<br />
élevées.<br />
<strong>Le</strong>s principaux essais hydrauliques utilisés sont :<br />
— l'essai au micromoulinet (annexe 9) ;<br />
— l'essai Lugeon (annexe 10) ;<br />
— l'essai <strong>Le</strong>franc (annexe 11) ;<br />
— l'essai <strong>de</strong> pompage (annexe 12) ;<br />
— les mesures piézométriques (annexe 13).<br />
Essai au micromoulinet : dans le cas <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />
soumis à <strong>de</strong>s circulations karstiques, cet essai, effectué<br />
tous les 20 ou 50 cm, permet <strong>de</strong> mesurer <strong>de</strong>s<br />
vitesses naturelles ou avec pompage à différents<br />
débits, et ainsi <strong>de</strong> localiser les venues d'eau, voire<br />
d'estimer la perméabilité (fig. 14).<br />
- 2,5<br />
s 2,0<br />
E<br />
o<br />
1,5<br />
1,0<br />
0,5<br />
-1 0<br />
-2 0<br />
-3 0<br />
-4 0<br />
-S 0<br />
|-60<br />
c<br />
o<br />
S -7 0<br />
-8 0<br />
Foraç e <strong>de</strong> 116 rr im <strong>de</strong> diart îètre<br />
Lante rne L = 2 m<br />
/<br />
sy<br />
y<br />
/ y<br />
' y^<br />
/<br />
/<br />
/<br />
/<br />
*y<br />
t'A<br />
/ /<br />
y<br />
S I<br />
y /<br />
y /<br />
0 10 20 30 40 S0 60<br />
Fig. 15 - Essai Lugeon dans un <strong>calcaire</strong> karstique.<br />
K = 4,5 .10" 2 c m/s<br />
L< nterne <strong>de</strong> 13,5 cm <strong>de</strong> diamè tre<br />
L = 80 cm<br />
Fig. 16 - Essai <strong>Le</strong>franc à charge variable.<br />
Débit(S
Essai Lugeon : cet essai n'est pas utilisable dans les<br />
<strong>calcaire</strong>s karstiques car il est pratiquement impossible<br />
d'obtenir une étanchéité acceptable au niveau<br />
<strong>de</strong> l'obturateur. En outre, la montée en pression nécessite<br />
<strong>de</strong>s débits très importants (fig. 15).<br />
Essai <strong>Le</strong>franc : cet essai permet d'obtenir un ordre<br />
<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la perméabilité, mais pour <strong>de</strong>s forages<br />
profonds, il est difficile d'isoler convenablement<br />
un tronçon <strong>de</strong> forage (fig. 16).<br />
Essai <strong>de</strong> pompage : c'est un essai complexe nécessitant<br />
un équipement piézométrique bien défini et<br />
<strong>de</strong>s pompes bien adaptées.<br />
Essais physiques en place<br />
Pour <strong>de</strong>s formations hétérogènes, il semble normal<br />
d'espérer que les essais physiques en place permettront<br />
dans un proche avenir <strong>de</strong> caractériser quantitativement<br />
un massif <strong>de</strong> fondation.<br />
Nous citerons à titre indicatif les différents moyens<br />
existants :<br />
— diagraphie <strong>de</strong> résistivité ;<br />
— diagraphie <strong>de</strong> radioactivité (fig. 17) ;<br />
— diagraphie sonique ;<br />
— sismique entre forages ;<br />
— gravimétrie ;<br />
— micro-caméra.<br />
Cependant, l'interprétation <strong>de</strong>s résultats est souvent<br />
très délicate et la plupart <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s sont<br />
davantage qualitatives que quantitatives<br />
SCHEMA D'ETUDE DES FONDATIONS<br />
D'OUVRAGES COURANTS<br />
L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations d'ouvrages courants dans<br />
les formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> doit être conduite <strong>de</strong><br />
manière que la métho<strong>de</strong> utilisée soit valable dans<br />
les différents terrains qui peuvent être rencontrés.<br />
<strong>Le</strong> tableau III représente une proposition d'un<br />
schéma d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ouvrages courants.<br />
Position du problème<br />
— type d'ouvrage,<br />
— implantation générale,<br />
— charges au niveau <strong>de</strong>s fondations.<br />
Ces différents points sont nécessaires pour reconnaître<br />
le site et définir l'ampleur <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> qui<br />
sera précisée au maître d'oeuvre.<br />
Essais géomécaniques en place<br />
Dans le cas d'ouvrages courants, nous préconisons<br />
<strong>de</strong>s essais pressiométriques effectués dans un forage<br />
exécuté avec <strong>de</strong>s moyens adaptés à la nature <strong>de</strong>s<br />
terrains rencontrés.<br />
Dans le cas d'argile et <strong>de</strong> marne, <strong>de</strong>s essais au pénétromètre<br />
statique pourront être prévus dans le<br />
programme. Ils permettront <strong>de</strong> préciser la géométrie<br />
<strong>de</strong>s couches.<br />
124<br />
Fig. 17 - Exemple <strong>de</strong> diagraphie <strong>de</strong> radioactivité naturelle.<br />
La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s sondages sera définie en fonction<br />
<strong>de</strong>s renseignements connus ou en fonction <strong>de</strong>s premiers<br />
résultats <strong>de</strong>s essais.<br />
Essais particuliers<br />
Si les premiers résultats font apparaître la nécessité<br />
d'essais particuliers tels que :<br />
— essai en laboratoire <strong>de</strong> gonflement d'argile,<br />
— essai hydraulique en place pour estimer <strong>de</strong>s débits<br />
<strong>de</strong> pompage,<br />
— essai sismique <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> cavités,<br />
ceux-ci seront inclus dans l'étu<strong>de</strong> après en avoir<br />
avisé le maître d'œuvre.
Calculs <strong>de</strong>s fondations<br />
Fichier géotechnique et géologique<br />
ESSAIS GEOMECANIQUES<br />
EN PLACE<br />
DIMENSIONNEMENT<br />
DES FONDATIONS<br />
TABLEAU III<br />
Schéma d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ouvrages courants<br />
POSITION DU PROBLEME<br />
— Type d'ouvrage<br />
— Implantation<br />
— Charges au niveau <strong>de</strong>s fondations<br />
I<br />
ESSAIS PARTICULIERS<br />
EVENTUELS<br />
Rapport PROJET DEFINITIF<br />
CONTROLES EXECUTION DES FONDATIONS<br />
<strong>Le</strong>s calculs <strong>de</strong>s fondations seront effectués par application<br />
<strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> pressiométrique.<br />
SCHEMA D'ETUDE DES FONDATIONS<br />
D'OUVRAGES PARTICULIERS<br />
Par ouvrage particulier, nous entendons un ouvrage<br />
dont chaque appui transmettra à la fondation une<br />
charge <strong>de</strong> plusieurs milliers <strong>de</strong> tonnes. Ce type d'ouvrage<br />
concerne principalement les franchissements<br />
<strong>de</strong> fleuves ou <strong>de</strong> rivières.<br />
Nous présentons dans le tableau IV une proposition<br />
d'un schéma d'étu<strong>de</strong> d'ouvrages particuliers.<br />
Position du problème<br />
— <strong>de</strong>scription sommaire <strong>de</strong> l'ouvrage,<br />
— implantation générale,<br />
— positions probables <strong>de</strong>s appuis.<br />
Ces trois points permettront une reconnaissance du<br />
site et une préparation d'un programme d'étu<strong>de</strong><br />
soumis à l'approbation du maître d'oeuvre.<br />
Reconnaissance préalable du site<br />
Elle comprend :<br />
— l'établissement d'une carte géologique du site<br />
et <strong>de</strong> ses environs à partir du relevé <strong>de</strong> terrain<br />
et <strong>de</strong> documents existants ;<br />
— l'établissement d'une carte hydrogéologique du<br />
site et <strong>de</strong> ses environs ;<br />
— l'enquête sur les problèmes <strong>de</strong> fondation <strong>de</strong>s ouvrages<br />
voisins ou d'ouvrages intéressant <strong>de</strong>s types<br />
<strong>de</strong> terrains i<strong>de</strong>ntiques, par la recherche bibliographique<br />
et la consultation <strong>de</strong>s personnes ayant<br />
étudié et construit elles-mêmes ces ouvrages.<br />
Reconnaissance préliminaire du terrain<br />
<strong>de</strong> fondation<br />
La reconnaissance préliminaire <strong>de</strong>vrait comprendre :<br />
— <strong>de</strong>s essais géophysiques ;<br />
— <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> diagraphie ;<br />
— quelques sondages carottés et <strong>de</strong>s essais hydrauliques<br />
;<br />
— <strong>de</strong>s essais géomécaniques en place : pressiomètre,<br />
pénétromètre statique et dynamique.<br />
Cette reconnaissance préliminaire doit permettre<br />
<strong>de</strong> caractériser le terrain <strong>de</strong> fondation d'une manière<br />
assez précise afin <strong>de</strong> pouvoir définir différentes<br />
125
126<br />
RECONNAISSANCE PREALABLE DU SITE<br />
Rapport<br />
— Carte géologique du site<br />
— Carte hydrogéologique du site<br />
— Enquête sur les fondations <strong>de</strong>s ouvrages<br />
existants et disparus<br />
V<br />
PROJET DETAILLE<br />
— Définition <strong>de</strong> l'ouvrage<br />
— Position <strong>de</strong>s appuis<br />
— Choix du type <strong>de</strong> fondation après<br />
considérations techniques et économiques<br />
PROJET DEFINITIF<br />
±<br />
EXECUTION DES FONDATIONS<br />
Suivi <strong>de</strong>s travaux<br />
Contrôles<br />
Comportement <strong>de</strong>s fondations<br />
Rapport I<br />
Synthèse <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> fondation<br />
TABLEAU IV<br />
Schéma d'étu<strong>de</strong> d'ouvrages particuliers<br />
POSITION DU PROBLEME<br />
Description sommaire <strong>de</strong> l'ouvrage<br />
Implantation générale<br />
Positions probables <strong>de</strong>s appuis<br />
RECONNAISSANCE PRELIMINAIRE<br />
DU TERRAIN DE FONDATION<br />
I<br />
— Essais géophysiques<br />
— Essais <strong>de</strong> diagraphies<br />
— Sondages carottés et essais hydrauliques<br />
— Essais géomécaniques en place : pressiomètre,<br />
pénétromètres statique et dynamique<br />
4<br />
Rapport<br />
— Caractéristiques géotechniques et géomécaniques<br />
<strong>de</strong>s terrains<br />
— Solutions <strong>de</strong> fondation envisageables<br />
— Points à préciser<br />
RECONNAISSANCE SPECIFIQUE<br />
DU TERRAIN DE FONDATION<br />
— Essais en place par appui<br />
— Essais <strong>de</strong> diagraphies<br />
— Sondages carottés dans les zones présentant<br />
<strong>de</strong>s anomalies<br />
— Essais particuliers :<br />
• Injections<br />
• Chargement <strong>de</strong> pieu<br />
• Battage <strong>de</strong> palplanches<br />
Rapport<br />
— Dimensionnement <strong>de</strong>s fondations<br />
— Stabilité <strong>de</strong> l'ouvrage<br />
— Difficultés possibles et moyens <strong>de</strong> les surmonter
solutions <strong>de</strong> fondation et <strong>de</strong> retenir celle qui semble<br />
la plus économique et la mieux adaptée technique- CONCLUSIONS<br />
ment aux conditions locales.<br />
Reconnaissance spécifique du terrain<br />
<strong>de</strong> fondation<br />
Cette <strong>de</strong>rnière phase d'étu<strong>de</strong> ne <strong>de</strong>vrait intervenir<br />
que lorsque l'ouvrage est dimensionné, le type <strong>de</strong><br />
fondation choisi, et que le programme <strong>de</strong> la reconnaissance<br />
peut être défini sans ambiguïté.<br />
La reconnaissance spécifique <strong>de</strong>vrait regrouper,<br />
compte tenu <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> préliminaire et du type <strong>de</strong><br />
fondation prévu :<br />
— <strong>de</strong>s essais géomécaniques en place à l'emplacement<br />
<strong>de</strong> chaque appui (pressiomètre-Médératec) ;<br />
— <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> diagraphie ;<br />
— <strong>de</strong>s essais hydrauliques en place ;<br />
— <strong>de</strong>s sondages carottés implantés dans les zones<br />
présentant <strong>de</strong>s anomalies ou <strong>de</strong>s imprécisions et<br />
permettant d'effectuer ainsi <strong>de</strong>s essais complémentaires<br />
adaptés ;<br />
— <strong>de</strong>s essais particuliers (injections - chargement <strong>de</strong><br />
pieux).<br />
<strong>Le</strong>s résultats <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> spécifique doivent permettre<br />
:<br />
— <strong>de</strong> calculer la stabilité <strong>de</strong> l'ouvrage ;<br />
— <strong>de</strong> définir la méthodologie générale d'exécution<br />
<strong>de</strong>s fondations ;<br />
— <strong>de</strong> préciser les difficultés possibles et les moyens<br />
pour les surmonter.<br />
AMAR S., JÉZÉQUEL J., A propos <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong><br />
l'essai pressiométrique, Bull. Liaison Labo P. et Ch.,<br />
56, déc. 1971, p. 13-15.<br />
BAGUELIN F., JÉZÉQUEL J. et MARCHAL J., <strong>Le</strong>s fondations<br />
profon<strong>de</strong>s, Groupe d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s essais statiques<br />
<strong>de</strong> fondations profon<strong>de</strong>s GEESFOP, Paris, 1970.<br />
BERTHIER J. et TOURENQ C, L'essai <strong>de</strong> compression<br />
simple pour les roches, Bull. Liaison Labo. routiers<br />
P. et Ch., 20, juil.-août 1966, p. 2-1 à 2-12.<br />
CAMBEFORT H., Recherche <strong>de</strong>s écoulements d'eau privilégiés,<br />
5 E<br />
Congrès international <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s<br />
sols, Paris, 1961.<br />
CAMBEFORT H., Géotechnique <strong>de</strong> l'ingénieur - Reconnaissance<br />
<strong>de</strong>s sols, Eyrolles, Paris, 1971.<br />
COMES C , Contribution à la détermination <strong>de</strong>s caractéristiques<br />
mécaniques d'une fondation rocheuse,<br />
Travaux, nov. 1965.<br />
DADONE R. et DESBRANDES R., Notions <strong>de</strong> diagraphie,<br />
éd. Technip, 1968.<br />
Etu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fondations effectuées par le Laboratoire<br />
régional <strong>de</strong> Blois.<br />
Hydraulique <strong>de</strong>s sols, compte rendu <strong>de</strong>s journées<br />
organisées les 27, 28 et 29 nov. 1968 au LCPC, Paris,<br />
Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., spécial N,<br />
avril 1970.<br />
JACQUES PH. et MARCHAL J., Utilisation d'un wagondrill<br />
pour la mise en place <strong>de</strong>s son<strong>de</strong>s pressiométriques,<br />
Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., 42,<br />
déc. 1969, p. 21-24.<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
Critiques <strong>de</strong>s moyens d'étu<strong>de</strong><br />
Bien que les métho<strong>de</strong>s actuelles présentent <strong>de</strong>s imperfections<br />
techniques et un certain empirisme, elles<br />
fournissent <strong>de</strong>s valeurs quantitatives qui permettent<br />
<strong>de</strong> définir une fondation en tenant compte du maxi<br />
mum <strong>de</strong> paramètres et en toute objectivité.<br />
Perspectives d'avenir<br />
Ces métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt toutefois à être affinées<br />
et pour cela il faudrait :<br />
— développer les constatations d'exécution <strong>de</strong>s fondations<br />
;<br />
— prévoir un budget <strong>de</strong> recherche dans les domaines<br />
suivants :<br />
• géophysique : détecter <strong>de</strong>s cavités, apprécier<br />
l'hétérogénéité du sous-sol d'un site ;<br />
• diagraphie : fournir <strong>de</strong>s résultats quantitatifs ;<br />
• géomécanique : adapter <strong>de</strong>s appareils aux terrains<br />
difficiles, provoquer <strong>de</strong>s essais en vraie<br />
gran<strong>de</strong>ur, étudier l'efficacité <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d'injection.<br />
A noter que, dans le domaine <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fondation,<br />
tout progrès n'est possible qu'au prix d'une collaboration<br />
étroite entre le maître d'oeuvre et le laboratoire<br />
chargé <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>, avant, pendant et après<br />
la construction d'un ouvrage.<br />
JÉZÉQUEL J., Essais in situ et fondations sur pieux,<br />
Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., 31, mai 1968,<br />
p. 111-124.<br />
JÉZÉQUEL J., LEMASSON H. et TouzÉ J., <strong>Le</strong> pressiomètre<br />
Louis Ménard - Quelques problèmes <strong>de</strong> mise<br />
en œuvre et leur influence sur les valeurs pressiométriques,<br />
Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., 32,<br />
juin-juil. 1968, p. 97-120.<br />
JÉZÉQUEL J., <strong>Le</strong>s pénétromètres statiques - Influence<br />
du mo<strong>de</strong> d'emploi sur la résistance <strong>de</strong> pointe, Bull.<br />
Liaison Labo. routiers P. et Ch., 36, janv.-fév. 1969,<br />
p. 151-160.<br />
Mo<strong>de</strong> Opératoire LCPC : L'essai <strong>de</strong> cisaillement à la<br />
boîte, Dunod, Paris, 1970.<br />
Mo<strong>de</strong> Opératoire LCPC : L'essai triaxîal, Dunod,<br />
Paris, 1970.<br />
Mo<strong>de</strong> Opératoire LCPC : L'essai <strong>de</strong> compressibilité<br />
à l'œdomètre, Dunod, Paris, 1970.<br />
Mo<strong>de</strong> Opératoire LCPC : Essai pressiométrique normal,<br />
Dunod, Paris, 1971.<br />
RENAULT PH., La formation <strong>de</strong>s cavernes, éd. « Que<br />
sais-je ? », n° 1 400, 1970.<br />
TALOBRE J.A., La mécanique <strong>de</strong>s roches et ses applications,<br />
Dunod, 1967.<br />
WASCHKOWSKI E., Mesures <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s<br />
massifs rocheux avec le dilatomètre Médératec, Bull.<br />
Liaison Labo. routiers P. et Ch., 41, nov. 1969, p.<br />
26-33.<br />
127
128<br />
ANNEXES
Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />
Fiche technique n° 1 : ESSAIS DE CISAILLEMENT A LA BOITE<br />
Cisaillement d'un échantillon <strong>de</strong> sol suivant un plan<br />
horizontal imposé, sur lequel on exerce une contrainte<br />
normale a donnée et on mesure la résistance au<br />
cisaillement ? correspondante.<br />
En répétant 3 à 4 fois l'essai avec <strong>de</strong>s contraintes<br />
normales différentes, on peut tracer la droite intrinsèque.<br />
Paramètres mesurés en fonction <strong>de</strong>s conditions<br />
d'essai :<br />
— cohésion : C en bar,<br />
— angle <strong>de</strong> frottement interne : 9 en <strong>de</strong>gré.<br />
pierres poreuses<br />
contraintes<br />
tangentietles<br />
Reconnaissance <strong>de</strong>s sols<br />
contraintes normales<br />
Boîte <strong>de</strong> cisaillement.<br />
Détermination <strong>de</strong> la cohésion C et <strong>de</strong> l'angle
Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />
Compression d'une éprouvette cylindrique <strong>de</strong> sol<br />
d'élancement voisin <strong>de</strong> 2, soumise à une pression<br />
hydrostatique 03- On fait croître la contrainte axiale<br />
ou déviateur (o-, — 53) jusqu'à la rupture, 03 restant<br />
constante.<br />
On recommence l'essai pour 3 ou 4 éprouvettes<br />
i<strong>de</strong>ntiques et on trace les cercles <strong>de</strong> Möhr correspondants.<br />
<strong>Le</strong>ur enveloppe est généralement une droite<br />
appelée « droite intrinsèque ».<br />
Paramètres mesurés en fonction <strong>de</strong>s conditions<br />
d'essai :<br />
— cohésion : C en bar,<br />
— angle <strong>de</strong> frottement Interne : 9 en <strong>de</strong>gré.<br />
Fiche technique n 2 : ESSAI TRIAXIAL<br />
B" re<br />
" e r<br />
Reconnaissance <strong>de</strong>s sols<br />
Piston<br />
^ ^ ^ ^ E ^ ^ ^ ^ Mesure pression<br />
Cellule triaxiale.<br />
Droite intrinsèque.<br />
Avantages principaux Inconvénients principaux Utilisation<br />
— possibilité <strong>de</strong> contrôler la<br />
pression interstitielle<br />
— plan <strong>de</strong> cisaillement non<br />
imposé<br />
— mise en œuvre et mesure<br />
simple pour l'essai non consolidé<br />
non drainé<br />
— limité aux sols fins et homogènes<br />
— mise en œuvre et mesures<br />
délicates pour l'essai consolidé<br />
non drainé<br />
— durée <strong>de</strong> l'essai importante<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
Types d'essai :<br />
Essais <strong>de</strong> laboratoire <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s sols, Ai<strong>de</strong>-mémoire LCPC, janv. 1970.<br />
Mo<strong>de</strong> opératoire LCPC : L'essai triaxial, Dunod, Paris, 1970.<br />
130<br />
a (bar)<br />
— non consolidé non drainé (U U)<br />
— consolidé non drainé (C U)<br />
— consolidé drainé (C D)
Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />
Fiche technique n 3 : ESSAI DE COMPRESSIBILITE A L'ŒDOMETRE<br />
Celui-ci a pour objet l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la consolidation<br />
d'éprouvettes <strong>de</strong> sols intacts ou remaniés, soumises<br />
à <strong>de</strong>s charges verticales uniformes, drainées sur les<br />
<strong>de</strong>ux faces et maintenues latéralement par une paroi<br />
rigi<strong>de</strong>.<br />
<strong>Le</strong>s charges sont appliquées en progression géométrique<br />
et maintenues 24 heures.<br />
Caractéristiques mesurées :<br />
— indice <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> pour chaque charge : e<br />
— coefficient <strong>de</strong> consolidation pour chaque charge :<br />
C, (cm 2 /s)<br />
— indice <strong>de</strong> compression : Cc<br />
— indice <strong>de</strong> décompression : C'c<br />
— pression <strong>de</strong> préconsolidation :
Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />
Fiche technique n° 4 : ESSAI DE COMPRESSION SIMPLE<br />
Celui-ci a pour objet la mesure <strong>de</strong> la résistance d'une<br />
éprouvette <strong>de</strong> roche cylindrique d'élancement 2, soumise<br />
à une contrainte normale que l'on fait croître<br />
jusqu'à la rupture.<br />
Paramètres mesurés :<br />
— résistance à la compression simple : Rc (bar)<br />
— module d'élasticité : E (bar) (par dispositif particulier).<br />
Reconnaissance <strong>de</strong>s sols<br />
© © ©<br />
1 Rupture fragile 2 Rupture plastique 3 Rupture <strong>de</strong> transition<br />
Avantages principaux Inconvénients principaux Utilisation<br />
— mesure simple<br />
— possibilité d'adapter les<br />
conditions d'essai au problème<br />
posé<br />
— préparation <strong>de</strong> l'éprouvette<br />
délicate<br />
— influence <strong>de</strong> la dimension <strong>de</strong><br />
l'éprouvette, <strong>de</strong> la fissuration, <strong>de</strong><br />
la teneur en eau<br />
— influence <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> mise<br />
en charge<br />
— influence <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> d'essai<br />
et <strong>de</strong>s moyens utilisés<br />
B I B L I O G R A P H I E<br />
— étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'homogénéité mécanique<br />
d'un banc rocheux<br />
—• étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la résistance à la<br />
compression d'un massif homogène<br />
— les résultats sont difficilement<br />
transposables à un massif présentant<br />
<strong>de</strong>s discontinuités ou <strong>de</strong>s hétérogénéités<br />
locales<br />
BERTHIER J. et TOURENQ C , L'essai <strong>de</strong> compression simple pour les roches, Bull. Liaison Labo. routiers<br />
P. et Ch., 20, juil.-août 1966, p. 2-1 à 2-12.<br />
TALOBRE J.-A., La mécanique <strong>de</strong>s roches et ses applications, Dunod, 1967.<br />
132
Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />
Fiche technique n° 5 : PENETROMETRES DYNAMIQUES<br />
Une masse connue tombe d'une hauteur constante<br />
sur une tige terminée par un cône.<br />
On compte le nombre <strong>de</strong> coups pour enfoncer l'ensemble<br />
d'une profon<strong>de</strong>ur donnée.<br />
Il existe <strong>de</strong> nombreux types d'appareils, dont les plus<br />
connus sont le SPT, le pénétromètre Couard ou le<br />
Delmag.<br />
Avantages principaux Inconvénients principaux<br />
— ren<strong>de</strong>ment élevé<br />
— puissance <strong>de</strong> pénétration<br />
assez élevée<br />
— caricature du terrain<br />
— problèmes d'accès simples<br />
pour la plupart <strong>de</strong>s matériels<br />
Masse<br />
— aucune rationalisation possible<br />
— caricature du terrain<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
Hauteur <strong>de</strong> chute<br />
Reconnaissance <strong>de</strong>s sols<br />
Nombre <strong>de</strong> coups<br />
Schéma simplifié. Courbe caractéristique.<br />
préférentielle<br />
Utilisation<br />
—> reconnaissance<br />
sommaire,<br />
en particulier<br />
dans le cas <strong>de</strong><br />
sols grossiers<br />
— battage <strong>de</strong><br />
pieux<br />
PAREZ L., <strong>Le</strong>s pénétromètres et leur interprétation, Journées <strong>de</strong>s fondations, LCPC, Paris, mai 1963.<br />
non<br />
recommandée<br />
— exclure toute<br />
possibilité <strong>de</strong><br />
chiffrer avec<br />
précision les<br />
propriétés mécaniques<br />
<strong>de</strong>s<br />
sols<br />
TERZAGHI K. et PECK R.-B., SOI7 Mechanics in Engineering Practice, John Wiley and sons, New York,<br />
1948.<br />
Document GEESFOP - Groupe d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations profon<strong>de</strong>s - LPC.<br />
133
Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />
Fiche technique n 6 : PENETROMETRES STATIQUES<br />
Vérinage lent et continu dans le sol d'une pointe<br />
et d'un tube.<br />
Mesure séparée (mais qui peut être simultanée) :<br />
— <strong>de</strong> l'effort total d'enfoncement,<br />
— <strong>de</strong> la résistance <strong>de</strong> pointe.<br />
Caractéristiques principales :<br />
Il existe <strong>de</strong> nombreux types d'appareils.<br />
L'effort d'enfoncement est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 10 tonnes.<br />
Avantages principaux Inconvénients principaux<br />
— ren<strong>de</strong>ment élevé, mais interprétation<br />
d'autant meilleure que<br />
la vitesse <strong>de</strong> pénétration est plus<br />
faible (ne pas dépasser quelques<br />
millimètres à la secon<strong>de</strong>)<br />
— mesures continues<br />
— limités aux sols fins<br />
— résultats assez sensibles à certains<br />
problèmes technologiques<br />
— problèmes d'accès parfois difficiles<br />
— théorie <strong>de</strong> l'appareil mal connue<br />
— exploitation empirique<br />
— arrêts possibles sur blocs, couches<br />
compactes, pouvant surmonter<br />
<strong>de</strong>s matériaux plus médiocres<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
préférentielle<br />
— reconnaissance<br />
rapi<strong>de</strong><br />
quantitative<br />
d'un sol<br />
— stabilité <strong>de</strong>s<br />
fondations sur<br />
pieux<br />
— interprétation<br />
ou extrapolation<br />
<strong>de</strong><br />
mesures plus<br />
fines<br />
Reconnaissance <strong>de</strong>s sols<br />
Utilisation<br />
non<br />
recommandée<br />
— matériaux<br />
grossiers<br />
— problèmes<br />
<strong>de</strong> tassements<br />
— mesure <strong>de</strong><br />
l'angle <strong>de</strong> frottement<br />
interne<br />
ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>i jr <strong>de</strong> la cohésion<br />
PAREZ L., <strong>Le</strong>s pénétromètres et leur interprétation, Journées <strong>de</strong>s fondations, LCPC, Paris, mai 1963.<br />
BUISSON, <strong>Le</strong>s essais <strong>de</strong> pénétration et leur utilisation, Bull. Liaison Confédération Générale du Commerce et <strong>de</strong><br />
l'Industrie <strong>de</strong> Tunisie, 56, oct. 1954.<br />
Document GEESFOP - Groupe d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations profon<strong>de</strong>s - LPC.<br />
134<br />
Schéma simplifié. Courbe caractéristique.<br />
(bar)
Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />
Fiche technique n 7 : PRESSIOMETRE LOUIS MENARD<br />
Celui-ci a pour objet <strong>de</strong> gonfler dans le sol une<br />
son<strong>de</strong> cylindrique tricellulaire et <strong>de</strong> mesurer les<br />
variations correspondantes <strong>de</strong> volume.<br />
Caractéristiques principales <strong>de</strong> l'appareil :<br />
— diamètre courant : 60 mm,<br />
— longueur <strong>de</strong> son<strong>de</strong> : 45 cm,<br />
— profon<strong>de</strong>ur d'investigation courante : 20 à 30 m,<br />
— gamme <strong>de</strong> mesure (suivant le type d'appareil) :<br />
0,5 à 100 bars,<br />
— mise en œuvre par forage ou battage.<br />
Caractéristiques mesurées :<br />
— pression limite P¡ (bar)<br />
— pression <strong>de</strong> fluage Pt (bar)<br />
— module <strong>de</strong> compression pressiométrique E (bar).<br />
Rentabilité :<br />
5 à 10 essais par jour.<br />
Appareil classique.<br />
Avantages principaux Inconvénients principaux<br />
— reconnaissance sommaire du<br />
sol par forage préalable ou battage<br />
— relation pressions-déformations<br />
en place<br />
— essais possibles dans tous terrains,<br />
mais avec <strong>de</strong>s précautions<br />
parfois difficiles<br />
forage ou battage préalable<br />
— théorie <strong>de</strong> l'appareil complexe<br />
et encore insuffisamment connue<br />
— consolidation non mise en évi<strong>de</strong>nce<br />
—• exploitation empirique<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
Mesure <strong>de</strong> la pression<br />
préférentielle<br />
— reconnaissance<br />
rapi<strong>de</strong><br />
quantitative <strong>de</strong>s<br />
sols<br />
— problèmes<br />
<strong>de</strong> stabilité<br />
d'ouvrage (fondationssuperficielles<br />
ou<br />
profon<strong>de</strong>s)<br />
— évaluation<br />
<strong>de</strong> l'hétérogénéité<br />
<strong>de</strong>s sols<br />
sableux ou<br />
sablo-graveleux<br />
Reconnaissance <strong>de</strong>s sols<br />
f • X<br />
Courbe caractéristique.<br />
Utilisation<br />
Pression <strong>de</strong> ia son<strong>de</strong><br />
non<br />
recommandée<br />
— problèmes<br />
<strong>de</strong> consolidation<br />
en relation<br />
avec les<br />
tassements<br />
— mesure <strong>de</strong><br />
l'angle <strong>de</strong><br />
frottement<br />
interne<br />
MÉNAHD L., Mesure in situ <strong>de</strong>s propriétés physiques <strong>de</strong>s sols, Annales <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées, vol. 127, maijuin<br />
1957, et revues Sols Soils, 1 à 24.<br />
Document GEESFOP - Groupe d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations profon<strong>de</strong>s - LPC.<br />
135
Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />
Fiche techfliqie n 8 : LE DILATOMETRE MEDERATEC<br />
Celui-ci a pour objet <strong>de</strong> gonfler dans le sol une<br />
son<strong>de</strong> cylindrique et <strong>de</strong> mesurer les variations diamétrales<br />
correspondantes.<br />
Caractéristiques <strong>de</strong> l'appareil :<br />
— diamètre : 167 mm,<br />
— longueur <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> : 95 cm,<br />
— profon<strong>de</strong>ur d'investigation : 50 m,<br />
— gamme <strong>de</strong> mesure : 0,5 à 160 bars,<br />
— mise en œuvre par forage.<br />
Caractéristiques mesurées :<br />
— pression limite P; (bar)<br />
— pression <strong>de</strong> fluage Pf (bar)<br />
— module <strong>de</strong> déformation E d (bar)<br />
— module réversible E r (bar)<br />
Schéma du dilatomètre<br />
dans un forage.<br />
Avantages principaux Inconvénients principaux Utilisation<br />
— relation pression-déformation<br />
en place<br />
— mesure du fluage en place<br />
— sollicitation <strong>de</strong> 2 à 3 m 3 <strong>de</strong> terrain,<br />
permettant d'intéresser la fissuration<br />
et l'hétérogénéité<br />
— positionnement <strong>de</strong> l'essai à la<br />
vue <strong>de</strong>s échantillons carottés<br />
Forage<br />
— exploitation empirique<br />
— limité aux marnes compactes<br />
ët aux roches<br />
— nécessite un forage <strong>de</strong> gros<br />
diamètre<br />
— mise en œuvre délicate<br />
préalable<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
Reconnaissance <strong>de</strong>s sols<br />
— dans <strong>de</strong>s roches fracturées ou<br />
hétérogènes à la maille <strong>de</strong> 0,5 m,<br />
les marnes, <strong>calcaire</strong>, craie, etc.<br />
COMES G., Contribution à la détermination <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques d'une fondation rocheuse, Travaux,<br />
nov. 1965.<br />
SOLÉTANCHE, Notice d'utilisation du dilatomètre Médératec, 2* éd., mai 1968.<br />
WASCHKOWSKI E., Mesures <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques <strong>de</strong>s massifs rocheux avec le dilatomètre Médératec,<br />
Bull. Liaison labo. routiers P. et C, 41, nov. 1969, p. 26-33.<br />
136
Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />
Mesure <strong>de</strong> la vitesse verticale <strong>de</strong> l'eau dans un<br />
forage avec un moulinet à hélice solidaire d'un lest<br />
profilé autocentreur.<br />
<strong>Le</strong> comptage du nombre <strong>de</strong> rotations <strong>de</strong> l'hélice est<br />
assuré par un système <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> résistance,<br />
magnétique ou photoélectrique.<br />
Caractéristique mesurée :<br />
Vitesse verticale qui peut couvrir une gamme <strong>de</strong><br />
0,01 à 2 m/s.<br />
Il existe <strong>de</strong> nombreux types d'appareils :<br />
— Beauvert<br />
— Schlumberger<br />
— Solétanche.<br />
Fiche technique n 9 : ESSAI AU MICROMOULINET<br />
Reconnaissance hydraulique<br />
Capteur<br />
Micromoulinet Beauvert.<br />
Avantages principaux Inconvénients principaux Utilisation<br />
— mise en œuvre et mesure<br />
simple<br />
— mesure rapi<strong>de</strong><br />
— essai réalisable dans piézomètre<br />
ouvert<br />
— appareil fragile<br />
— sensible aux variations <strong>de</strong> resistività<br />
<strong>de</strong> l'eau pour comptage<br />
par système <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> résistance<br />
— influence <strong>de</strong> la variation du diamètre<br />
du forage<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
Notices techniques : Neyrpic, Schlumberger, Solétanche.<br />
Dans le cas <strong>de</strong> forages :<br />
— mesure <strong>de</strong> vitesses naturelles<br />
verticales<br />
— positionnement <strong>de</strong> venues d'eau<br />
préférentielles<br />
— détermination <strong>de</strong> débits<br />
— estimation d'un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur<br />
<strong>de</strong> la perméabilité<br />
137
Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />
L'essai consiste à injecter <strong>de</strong> l'eau sous pression<br />
dans une tranche <strong>de</strong> forage isolée du reste du forage<br />
par un obturateur. On mesure, pour une pression<br />
donnée constante, le débit injecté pendant 5 à 10 mn,<br />
et ceci jusqu'à 10 bars.<br />
Caractéristique mesurée :<br />
Unité Lugeon : absorption d'eau évaluée en litre par<br />
mètre et par minute sous une pression <strong>de</strong> 10 bars.<br />
1 Lugeon ~ 10" 7 m/s.<br />
Fiche technique n 10 : ESSAI LUGEON<br />
Manomètre (pression P )<br />
Principe <strong>de</strong> l'essai Lugeon.<br />
Avantages principaux Inconvénients principaux Utilisation<br />
— mesure en place<br />
— appréciation <strong>de</strong> la fissuration<br />
forage<br />
— interprétation délicate<br />
— essai peu précis<br />
— court-circuitage <strong>de</strong> l'obturateur<br />
— pertes <strong>de</strong> charges dans l'appareil<br />
mal connues<br />
préalable<br />
B I B L I O G R A P H I E<br />
CAMBEFORT H., Injection <strong>de</strong>s sols, Eyrolles, Paris 1964.<br />
Reconnaissance hydraulique<br />
— estimation <strong>de</strong> la perméabilité<br />
en grand <strong>de</strong> rocher fissuré<br />
— estimation <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> coulis<br />
à injecter pour un étanchement<br />
RAGUENEL A. <strong>de</strong>, Essai Lugeon, Hydraulique <strong>de</strong>s sols, compte rendu <strong>de</strong>s journées organisées les 27 28 et<br />
29 nov. 1968 au LCPC, Paris, Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., spécial N, avril 1970.<br />
138
Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />
L'essai consiste à injecter ou à pomper <strong>de</strong> l'eau dans<br />
une cavité <strong>de</strong> forme invariable, appelée lanterne,<br />
créée dans un terrain poreux, perméable et aquifère,<br />
et à mesurer les variations <strong>de</strong> charge et <strong>de</strong> débit<br />
correspondant :<br />
— essai à niveau constant dans les sols perméables :<br />
k > 10- 4<br />
m/s,<br />
— essai à niveau variable dans les sols peu perméables<br />
: k < 10"* m/s.<br />
Caractéristique mesurée :<br />
— coefficient <strong>de</strong> perméabilité k.<br />
Fiche technique n 11 : ESSAI LEFRANC<br />
Reconnaissance hydraulique<br />
Injection d'eau<br />
Niveau d'eau dans le tube<br />
; Niveau statique <strong>de</strong> la nappe<br />
•-V6- ' • • 0<br />
1. Lanterne • . •<br />
Avantages principaux Inconvénients principaux Utilisation<br />
—' peut être exécuté dans un piézomètre<br />
— réalisation rapi<strong>de</strong><br />
— mesure en place<br />
— peu précis<br />
forage ou ba ttage préalable<br />
— difficulté dans les terrains pulvérulents<br />
— à gran<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur la lanterne<br />
est souvent mal isolée<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
— dans les sols, essais à charge<br />
constante ou variable selon la perméabilité<br />
— dans les roches karstiques ou<br />
fissurées, ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la<br />
perméabilité globale<br />
RAT M., LAVIRON F. et JOREZ J.-C., Essai <strong>Le</strong>franc, Hydraulique <strong>de</strong>s sols, compte rendu <strong>de</strong>s journées organisées<br />
les 27, 28 et 29 nov. 1968 au LCPC, Paris, Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., spécial N, avril<br />
1970.<br />
MARTIN P., La détermination du coefficient <strong>de</strong> perméabilité <strong>de</strong>s roches par les mesures dans les sondages<br />
(Essais <strong>Le</strong>franc), Thèse <strong>de</strong> docteur-ingénieur, Université d'Aix-Marseille, Faculté <strong>de</strong>s Sciences, Labo. <strong>de</strong> <strong>Géologie</strong>,<br />
nov. 1959.<br />
139
Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />
L'essai consiste à abaisser, à partir d'un puits, la<br />
surface piézométrique <strong>de</strong> la nappe baignant la formation<br />
dont on veut mesurer la perméabilité.<br />
<strong>Le</strong> pompage étant à débit constant, on note l'évolution<br />
<strong>de</strong> la surface piézométrique <strong>de</strong> la nappe.<br />
Caractéristiques mesurées :<br />
— coefficient <strong>de</strong> perméabilité en grand,<br />
— rayon <strong>de</strong> rabattement.<br />
Fiche technique n° 12 : ESSAI DE POMPAGE<br />
Reconnaissance hydraulique<br />
syyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyy<br />
Substratum impermeable<br />
Nappe libre :<br />
evolution <strong>de</strong> la surface libre.<br />
Avantages principaux Inconvénients principaux Utilisation<br />
— mesure en place<br />
— l'essai peut intéresser un volume<br />
important <strong>de</strong> terrain<br />
— dispositif d'essai et matériel importants<br />
— essai <strong>de</strong> longue durée<br />
— nombreuses mesures<br />
— interprétation complexe<br />
— essai impossible si le débit <strong>de</strong><br />
pompage est inférieur à 1 mVh.<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
— rabattement<br />
— étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> nappe captive<br />
JOSSEAUME H., Essai <strong>de</strong> pompage, Hydraulique <strong>de</strong>s sols, compte rendu <strong>de</strong>s journées organisées les 27, 28<br />
et 29 nov. 1968 au LCPC, Paris, Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., spécial N, avril 1970.<br />
140
Principe <strong>de</strong> l'essai :<br />
<strong>Le</strong>s piézomètres sont utilisés pour déterminer la pression<br />
<strong>de</strong> l'eau dans les sols en place.<br />
Ils permettent :<br />
— <strong>de</strong> déterminer la cote du toit <strong>de</strong> la nappe et ses<br />
fluctuations,<br />
*— <strong>de</strong> mesurer la pression interstitielle,<br />
— <strong>de</strong> déterminer une courbe <strong>de</strong> rabattement.<br />
Caractéristiques <strong>de</strong>s appareils :<br />
a) piézomètre ouvert : tube métallique <strong>de</strong> 30 à 50 mm<br />
<strong>de</strong> diamètre, crépine à sa partie inférieure,<br />
b) piézomètre fermé ou à volume constant : son<strong>de</strong><br />
piézométrique comportant un filtre en matière poreuse<br />
(céramique ou bronze fritte, etc.) reliée à la surface<br />
par <strong>de</strong>s tubulures (système hydraulique) ou <strong>de</strong>s fils<br />
(système électrique),<br />
— délai <strong>de</strong> réponse : fonction du terrain et du matériel<br />
<strong>de</strong> mesure,<br />
— précision : ±10 g/cm 2 .<br />
Utilisations :<br />
— piézomètre ouvert : étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> nappe dans un sol<br />
<strong>de</strong> perméabilité : k > 10" 4 cm/s,<br />
— piézomètre à volume constant : mesure <strong>de</strong> la<br />
pression interstitielle dans un sol <strong>de</strong> perméabilité<br />
k < 10-* cm/s.<br />
Fiche technique n 13 : MESURES PIEZOMETRIQUES<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
Reconnaissance hydraulique<br />
Manomètre<br />
Piézomètre ouvert. Piézomètre fermé<br />
ou à volume constant.<br />
Hydraulique <strong>de</strong>s sols, compte rendu <strong>de</strong>s journées organisées les 27, 28 et 29 nov. 1968 au LCPC, Paris.<br />
Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., spécial N, avril 1970.<br />
141
142<br />
Conception<br />
<strong>de</strong>s fondations<br />
dans le <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
F. BAGUELIN<br />
Chef <strong>de</strong> la Section <strong>de</strong>s fondations<br />
au Laboratoire central<br />
CES journées, placées sous le signe du <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, nous invitent à concentrer<br />
notre attention sur ce matériau et à en améliorer<br />
notre connaissance fondamentale. Une tentation<br />
cependant existe : c'est <strong>de</strong> chercher à<br />
développer uniquement les aspects <strong>de</strong> cette connaissance<br />
fondamentale les plus accessibles par les<br />
moyens d'étu<strong>de</strong> existants, ou les plus attrayants<br />
pour l'esprit, et <strong>de</strong> délaisser ainsi ceux qui pourraient<br />
avoir plus <strong>de</strong> retentissement pratique, mais<br />
qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>raient aussi plus d'efforts.<br />
C'est pourquoi il m'a semblé utile <strong>de</strong> situer la perspective<br />
propre d'un domaine pratique particulier,<br />
celui <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations, qui est preneur <strong>de</strong><br />
certains points acquis, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur sur d'autres<br />
non encore élucidés.<br />
La première partie expose les principes généraux<br />
<strong>de</strong> conception <strong>de</strong>s fondations et les métho<strong>de</strong>s<br />
d'étu<strong>de</strong>, en particulier les objectifs poursuivis lors<br />
d'un projet <strong>de</strong> fondation. Par ailleurs, la validité<br />
<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong> actuelles est discutée ; les<br />
résultats en sont directement applicables à bon<br />
nombre <strong>de</strong> fondations du territoire <strong>de</strong> la formation<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, qui cache sous ce nom un ensemble<br />
très divers <strong>de</strong> sols dont la stratigraphie très tourmentée<br />
est d'ailleurs difficilement prévisible.<br />
La <strong>de</strong>uxième partie abor<strong>de</strong> les problèmes spécifiques<br />
posés par la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> pour la<br />
conception <strong>de</strong>s fondations.<br />
En conclusion on indique les directions <strong>de</strong> recherche<br />
sur le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> souhaitées en<br />
ce qui concerne les projets <strong>de</strong> fondations.<br />
1. PRINCIPES GENERAUX DE CONCEPTION<br />
DES FONDATIONS ET METHODES D'ETUDE<br />
PRINCIPES GENERAUX DE CONCEPTION DES<br />
FONDATIONS<br />
<strong>Le</strong>s fondations appliquent au terrain les charges<br />
<strong>de</strong>s superstructures, généralement à prédominance<br />
verticale. Elles doivent être conçues <strong>de</strong> manière<br />
à satisfaire aux impératifs énumérés ci-<strong>de</strong>ssous.<br />
Sécurité générale<br />
Il s'agit <strong>de</strong> la stabilité <strong>de</strong> l'ensemble du site,<br />
qui peut être ou non modifiée par la présence <strong>de</strong><br />
la construction elle-même. Souvent un tel problème
se pose pour les versants naturels instables. Pour<br />
le cas du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, ce point est lié à<br />
la présence <strong>de</strong>s phénomènes karstiques.<br />
Sécurité locale<br />
Il s'agit <strong>de</strong> se prémunir contre une rupture du sol<br />
sous la fondation (poinçonnement).<br />
Limitation <strong>de</strong>s tassements<br />
La valeur maximale est commandée par la superstructure.<br />
Toutefois, il faut que le projeteur se<br />
gar<strong>de</strong> d'être trop pessimiste, à la fois en ce qui<br />
concerne les tassements différentiels admissibles<br />
et en ce qui concerne les charges à prendre en<br />
compte (charge <strong>de</strong> longue durée).<br />
Réalisation possible<br />
<strong>Le</strong>s problèmes peuvent être divers : épuisements,<br />
battages, défauts d'exécution, etc. D'une manière<br />
générale, on peut dire que les difficultés augmentent<br />
à mesure que le niveau d'assise projeté est<br />
plus profond. Il faut aussi signaler que parfois une<br />
réalisation défectueuse peut invali<strong>de</strong>r complètement<br />
les dispositions d'une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> fondations<br />
préalable.<br />
Coût raisonnable et prévisible<br />
Ce point sanctionne en fait la qualité du projet<br />
<strong>de</strong> fondations, à condition toutefois <strong>de</strong> disposer<br />
d'éléments <strong>de</strong> comparaison valables. D'une manière<br />
générale, il s'agit <strong>de</strong> rechercher les niveaux<br />
<strong>de</strong> fondation les plus hauts possibles (diminution<br />
<strong>de</strong>s quantités et <strong>de</strong>s difficultés d'exécution) donnant<br />
une sécurité satisfaisante.<br />
Des conclusions trop hâtives sur le niveau <strong>de</strong>s<br />
fondations, guidées par la recherche a priori d'une<br />
couche « dure », vont souvent à l'encontre <strong>de</strong> l'économie<br />
et conduisent généralement à sous-estimer<br />
les difficultés d'exécution ; ceci peut être à l'origine<br />
<strong>de</strong> changements du projet en cours <strong>de</strong> réalisation<br />
qui s'avère coûteux.<br />
Signalons aussi que, dans le cas <strong>de</strong> constructions<br />
mo<strong>de</strong>stes, le prix <strong>de</strong> la reconnaissance elle-même<br />
représente un pourcentage appréciable du coût total<br />
et donc celle-ci doit être adaptée.<br />
Un projet <strong>de</strong> fondations est donc essentiellement<br />
un compromis, et c'est à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sols d'en fournir<br />
les éléments. Pour que la comparaison <strong>de</strong> plusieurs<br />
solutions possibles (niveaux différents, dimensionnement,<br />
dispositions d'exécution) soit faite<br />
valablement, il est nécessaire <strong>de</strong> ne pas se contenter<br />
d'éléments qualitatifs et trop souvent subjectifs,<br />
mais <strong>de</strong> disposer au maximum d'éléments chiffrés.<br />
La mesure <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques appropriées<br />
<strong>de</strong>s sols et les théories <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong>s<br />
fondations en sont un <strong>de</strong>s outils privilégiés.<br />
L'expérience, si elle est acquise à partir <strong>de</strong><br />
constatations précises et organisées à base <strong>de</strong> mesures,<br />
en constitue aussi une source importante ;<br />
<strong>de</strong> telles constatations, d'ailleurs nécessaires pour<br />
caler les théories ou les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul, sont<br />
particulièrement précieuses dans le cas où les sols<br />
se prêtent mal aux essais.<br />
Afin <strong>de</strong> fixer les idées, donnons quelques ordres<br />
<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s fondations<br />
courantes :<br />
Taux <strong>de</strong> travail<br />
— semelles d'ouvrages très légers : 1 bar, voire<br />
moins,<br />
— semelles d'ouvrages d'art : 1 à 5 bars,<br />
— fondations massives directes : 5 à 10 bars,<br />
— pieux (valeurs en tête) : 50 bars ou moins.<br />
<strong>Le</strong>s contraintes imposées par les fondations se<br />
situent donc dans <strong>de</strong>s limites bien précises et l'on<br />
ne doit pas se contenter <strong>de</strong> mettre en regard <strong>de</strong>s<br />
qualificatifs tels que « dur » ou « mou » pour le<br />
terrain. En effet, la valeur <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers dépend<br />
<strong>de</strong> l'échelle à laquelle on se rapporte plus<br />
ou moins implicitement :<br />
— en mécanique <strong>de</strong>s sols, une argile est dure<br />
lorsque sa cohésion est <strong>de</strong> quelques bars ;<br />
— en mécanique <strong>de</strong>s roches, un rocher tendre peut<br />
constituer un terrain <strong>de</strong> fondation très résistant,<br />
voire trop résistant (problèmes d'exécution).<br />
Dimensions - extension <strong>de</strong>s zones sollicitées<br />
Grosso modo, les contraintes restent du même<br />
ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur que celles appliquées par la fondation<br />
jusqu'à une profon<strong>de</strong>ur égale à sa largeur,<br />
et les zones intervenant <strong>de</strong> manière significative<br />
dans le comportement <strong>de</strong> la fondation, tant du<br />
point <strong>de</strong> vue du poinçonnement que du tassement,<br />
restent limitées à une profon<strong>de</strong>ur égale à <strong>de</strong>ux<br />
fois la largeur. Cela permet donc <strong>de</strong> se rendre<br />
compte approximativement <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs d'investigation<br />
nécessaires. <strong>Le</strong>s largeurs <strong>de</strong>s fondations<br />
sont couramment :<br />
— semelles d'ouvrages très légers : moins d'un<br />
mètre,<br />
— semelles d'ouvrages d'art : 1 à 5 m,<br />
— fondations massives directes : 5 à 10 m,<br />
— pieux : 0,30 à 1,50 m,<br />
— groupes <strong>de</strong> pieux : jusqu'à 10 m.<br />
<strong>Le</strong> ca^s <strong>de</strong>s centrales nucléaires <strong>de</strong> Saint-Laurent<strong>de</strong>s-Eaux,<br />
présenté par ailleurs, est à cet égard<br />
très exceptionnel, puisque le groupe <strong>de</strong>s murs<br />
moulés <strong>de</strong>s réacteurs applique une pression<br />
moyenne <strong>de</strong> 6,3 bars sur un cercle <strong>de</strong> 40 m <strong>de</strong><br />
diamètre.<br />
143
Tassements admissibles<br />
Très généralement sous-estimés par les projeteurs<br />
<strong>de</strong> la superstructure, ils dépassent presque toujours<br />
le centimètre. Ils sont couramment <strong>de</strong> 2 à<br />
3 cm et peuvent atteindre 5 cm pour certains<br />
ouvrages.<br />
Souvent d'ailleurs, l'ossature sensible aux tassements<br />
différentiels n'entre en jeu qu'après qu'une<br />
partie appréciable <strong>de</strong>s tassements s'est produite<br />
sous le seul poids <strong>de</strong>s appuis.<br />
METHODES D'ETUDE DES FONDATIONS<br />
<strong>Le</strong>s problèmes <strong>de</strong> fondations sont l'objet d'étu<strong>de</strong>s<br />
concertées <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s laboratoires <strong>de</strong>s Ponts<br />
et Chaussées. Elles ont été menées principalement<br />
ces <strong>de</strong>rnières années au sein <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux groupes<br />
d'étu<strong>de</strong>s spécialisés, le premier sur les essais en<br />
place (GEESEP) 1<br />
et plus généralement sur les<br />
fondations superficielles, le <strong>de</strong>uxième initialement<br />
concerné par l'essai statique <strong>de</strong> fondations profon<strong>de</strong>s<br />
(GEESFOP) 2<br />
, mais chargé par la suite<br />
d'étudier les divers problèmes relatifs à ce type<br />
<strong>de</strong> fondation. Elles ont permis d'abord <strong>de</strong> mettre<br />
au point <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s opératoires d'essais <strong>de</strong> sols<br />
relatifs aux fondations, notamment ceux <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
essais complexes : l'essai statique <strong>de</strong> fondations<br />
profon<strong>de</strong>s et l'essai pressiométrique [1 à 4].<br />
Par ailleurs les diverses étu<strong>de</strong>s concernant le<br />
comportement <strong>de</strong>s ouvrages, allant <strong>de</strong>s simples<br />
constatations à <strong>de</strong>s recherches fondamentales en<br />
station, ont permis, en liaison avec la pratique<br />
ordinaire <strong>de</strong>s reconnaissances <strong>de</strong> sols <strong>de</strong> fondation,<br />
d'évaluer la validité <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong><br />
actuellement disponibles.<br />
<strong>Le</strong> domaine particulier <strong>de</strong>s pieux a été exposé<br />
dans un cycle <strong>de</strong> conférences <strong>de</strong> l'Ecole nationale<br />
<strong>de</strong>s ponts et chaussées [5]. L'ensemble <strong>de</strong>s problèmes<br />
courants <strong>de</strong> fondations a été traité avec<br />
le SETRA dans un dossier-pilote (FOND 72).<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> cet exposé, on se contente <strong>de</strong><br />
donner les lignes générales concernant les métho<strong>de</strong>s<br />
d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations, en renvoyant à ces<br />
publications pour <strong>de</strong> plus amples détails ou<br />
justifications.<br />
La reconnaissance du sol<br />
Elle doit fournir les éléments permettant <strong>de</strong> répondre<br />
aux impératifs mentionnés ci-<strong>de</strong>ssus.<br />
La question <strong>de</strong> la sécurité générale doit être évoquée<br />
dès le départ <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. En un premier sta<strong>de</strong>, il y<br />
a lieu <strong>de</strong> déterminer si le problème se pose ou non,<br />
en utilisant les données existantes : visite sur le<br />
site (observation du terrain et <strong>de</strong>s constructions<br />
existantes), données générales <strong>de</strong> la géologie, archives.<br />
Une telle enquête permet en outre d'orienter<br />
tout le contenu <strong>de</strong> la campagne <strong>de</strong> reconnaissance<br />
à effectuer.<br />
1. GEESEP : Groupe d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> sols en place.<br />
2. GEESFOP : Groupe d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s essais statiques <strong>de</strong> fondations<br />
profon<strong>de</strong>s.<br />
144<br />
Une réponse affirmative peut s'avérer rédhibitoire<br />
dès ce sta<strong>de</strong>.pour les constructions <strong>de</strong> faible importance,<br />
car l'éventualité <strong>de</strong> tels problèmes implique<br />
<strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> dépenses souvent disproportionnées<br />
avec le coût <strong>de</strong> la construction elle-même (prix <strong>de</strong>s<br />
étu<strong>de</strong>s spécifiques et <strong>de</strong>s travaux spéciaux assez<br />
élevés).<br />
<strong>Le</strong>s moyens <strong>de</strong> reconnaissance et d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sols utilisables<br />
pour un projet <strong>de</strong> fondations peuvent se ranger<br />
en <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s catégories :<br />
— les sondages avec prélèvements d'échantillons<br />
intacts, sur lesquels sont ensuite effectués <strong>de</strong>s essais<br />
en laboratoire. Cette technique, qui était traditionnellement<br />
la base <strong>de</strong> toute étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> mécanique <strong>de</strong>s<br />
sols, tend actuellement à <strong>de</strong>venir une technique d'appoint<br />
pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations en raison <strong>de</strong> ses<br />
limitations propres et <strong>de</strong> son coût relativement élevé,<br />
en raison également <strong>de</strong>s progrès accomplis récemment<br />
dans les essais en place ;<br />
— les sondages avec essais <strong>de</strong> sols en place : le terrain<br />
est soumis à une sollicitation plus ou moins<br />
voisine <strong>de</strong> celle produite par les fondations. L'essai<br />
pénétrométrique, par exemple, est très proche du<br />
phénomène « pieu ». <strong>Le</strong> plus récent et le plus élaboré<br />
<strong>de</strong>s essais courants <strong>de</strong> sols en place est l'essai<br />
pressiométrique, qui est très intéressant pour les<br />
étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fondations : praticable dans tous les terrains,<br />
il fournit non seulement une caractéristique<br />
<strong>de</strong> rupture (la pression limite), mais également une<br />
caractéristique <strong>de</strong> déformation (le module pressiométrique)<br />
; par ailleurs, les renseignements recueillis<br />
au cours du forage préalable, technique <strong>de</strong> mise<br />
en place la plus fréquente, permettent généralement<br />
d'avoir une coupe satisfaisante <strong>de</strong>s terrains rencontrés.<br />
L'interprétation d'une campagne d'essais<br />
peut ainsi s'adapter à un nombre varié <strong>de</strong> situations<br />
(sols et fondations). L'essai, en réalité assez délicat,<br />
fait l'objet d'un mo<strong>de</strong> opératoire [2 et 4] et doit<br />
être réalisé par <strong>de</strong>s spécialistes.<br />
<strong>Le</strong> comportement <strong>de</strong> la fondation<br />
La courbe <strong>de</strong> chargement (fig. 1) d'une fondation<br />
comporte généralement une partie initiale à peu près<br />
rectiligne puis à partir d'une certaine charge, la<br />
e<br />
Ul<br />
S<br />
Fig. 1 - Charges caractéristiques d'une fondation.
charge <strong>de</strong> nuage, elle s'incurve jusqu'à donner <strong>de</strong>s<br />
enfoncements très importants pour <strong>de</strong>s variations<br />
<strong>de</strong> charge très faibles : on a alors atteint la charge<br />
limite ou charge <strong>de</strong> poinçonnement.<br />
On fait travailler les fondations dans la première<br />
partie (0 — Qf) <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> chargement, pour<br />
laquelle les enfoncements restent assez faibles et en<br />
tout cas contrôlables. Une autre raison est que les<br />
enfoncements y restent à peu près réversibles (effet<br />
<strong>de</strong> la répétition <strong>de</strong>s charges). On réalise généralement<br />
cette condition <strong>de</strong> la manière suivante qui<br />
constitue le critère <strong>de</strong> poinçonnement :<br />
1. on évalue la charge limite Qi ;<br />
2. on applique un coefficient <strong>de</strong> sécurité F égal à 3 3<br />
.<br />
Dans le cas particulier d'essais <strong>de</strong> chargement statique<br />
<strong>de</strong> pieux, on peut déterminer directement la<br />
charge <strong>de</strong> fluage Qf, que l'on frappe alors <strong>de</strong> coefficients<br />
<strong>de</strong> sécurité beaucoup plus faibles : 1,25 à<br />
1,6 [1].<br />
On obtient ainsi une première limitation <strong>de</strong> la charge<br />
<strong>de</strong> service qui garantit contre la rupture locale <strong>de</strong> la<br />
fondation. Une <strong>de</strong>uxième est constituée par le critère<br />
<strong>de</strong> tassement :<br />
1. on se fixe la valeur du tassement admissible par<br />
la superstructure ;<br />
2. on évalue le tassement <strong>de</strong> la fondation en fonction<br />
<strong>de</strong> la charge appliquée Q ;<br />
3. on vérifie que la charge fournie par le critère <strong>de</strong><br />
poinçonnement ne donne pas <strong>de</strong> tassement supérieur<br />
au tassement admissible. S'il n'en n'est pas ainsi, on<br />
choisit une charge Q plus faible ou l'on change les<br />
dimensions <strong>de</strong> la fondation.<br />
Pour les fondations <strong>de</strong> faible largeur (semelles,<br />
pieux), le critère le plus important est le critère <strong>de</strong><br />
poinçonnement. C'est même le seul généralement<br />
applicable dans le cas <strong>de</strong>s pieux.<br />
Pour les fondations <strong>de</strong> très gran<strong>de</strong> largeur (radier,<br />
groupe <strong>de</strong> pieux), le critère <strong>de</strong> tassement est prépondérant.<br />
A partir <strong>de</strong>s renseignements mécaniques recueillis<br />
sur les sols, on doit donc évaluer pour tout projet <strong>de</strong><br />
fondation <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>urs :<br />
— la charge limite ou la pression <strong>de</strong> poinçonnement,<br />
— le tassement.<br />
Dans leurs gran<strong>de</strong>s lignes les métho<strong>de</strong>s d'évaluation<br />
sont les suivantes (on pourra pour les pieux consulter<br />
pour <strong>de</strong> plus amples détails la référence bibliographique<br />
[5 c]).<br />
Evaluation <strong>de</strong> la charge limite<br />
<strong>Le</strong>s essais <strong>de</strong> laboratoire pratiqués sur échantillons<br />
prélevés permettent d'obtenir les caractéristiques <strong>de</strong><br />
rupture à court terme :<br />
— non drainées : cohésion non drainée, C„ pour les<br />
sols fins (argiles, limons), pour lesquels ç = 0,<br />
— intergranulaires ou effectives pour les sols grenus<br />
(graviers, sables, certains limons) : C et
profon<strong>de</strong>) ainsi que <strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong><br />
consolidation du sol. Remarquons que la déformabilité<br />
du sol intervient directement par la pression<br />
limite Pi, correspondant à un phénomène d'expansion<br />
<strong>de</strong> cavité proche <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> poinçonnement<br />
[6, 13 et 14].<br />
<strong>Le</strong>s évaluations du frottement latéral <strong>de</strong>s pieux [5 c]<br />
reposent sur <strong>de</strong>s schémas trop simplifiés par rapport<br />
à la réalité qui est en fait assez complexe (remaniement<br />
du sol par la réalisation du pieu, reconstitution,<br />
délai <strong>de</strong> repos, etc.).<br />
<strong>Le</strong>s règles proposées peuvent s'avérer dans certains<br />
cas très pessimistes. En particulier elles sont mal<br />
adaptées aux sols à tendance rocheuse.<br />
Evaluation <strong>de</strong>s tassements<br />
<strong>Le</strong>s métho<strong>de</strong>s classiques utilisent les distributions<br />
<strong>de</strong> contraintes données par les théories <strong>de</strong> l'élasticité<br />
et <strong>de</strong>s caractéristiques d'échantillons prélevés,<br />
analysés en laboratoire.<br />
La métho<strong>de</strong> œdométrique <strong>de</strong> Terzaghi [10] permet<br />
d'évaluer le tassement <strong>de</strong> consolidation en prenant<br />
en compte les variations <strong>de</strong> volume élémentaire sous<br />
l'effet <strong>de</strong>s contraintes verticales seules et en négligeant<br />
les déformations latérales. <strong>Le</strong> calcul est<br />
conduit sur l'axe <strong>de</strong> symétrie verticale <strong>de</strong> la fondation.<br />
Une correction proposée par Skempton [15] permet,<br />
dans une certaine mesure, <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> l'effet<br />
<strong>de</strong>s variations <strong>de</strong>s contraintes horizontales. On a :<br />
W s = [A Woed.<br />
u. étant fonction du coefficient A <strong>de</strong> Skempton (essai<br />
triaxial) et du rapport H/B <strong>de</strong> l'épaisseur <strong>de</strong> la<br />
couche H à la largeur <strong>de</strong> la fondation B.<br />
<strong>Le</strong> tassement instantané w¡ doit être évalué indépendamment.<br />
On utilise généralement un module<br />
sécant déduit d'un essai triaxial non drainé.<br />
Ces métho<strong>de</strong>s donnent généralement <strong>de</strong> bons résultats<br />
dans les problèmes <strong>de</strong> remblais sur sols compressibles,<br />
comme l'ont montré en particulier les recherches<br />
effectuées dans les laboratoires <strong>de</strong>s Ponts et<br />
Chaussées (GERSC) 4<br />
[16] ; la raison est que ces<br />
ouvrages travaillent avec <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> sécurité<br />
au poinçonnement plus faibles ( « 1,5) et que la<br />
pression <strong>de</strong> surconsolidation est généralement largement<br />
dépassée. Ces conditions ne sont pas remplies<br />
dans le cas <strong>de</strong>s fondations et la précision <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>vient alors plus problématique. Il s'agit par<br />
ailleurs d'une métho<strong>de</strong> longue et coûteuse.<br />
La métho<strong>de</strong> pénétrométrique ne permet pas d'effectuer<br />
<strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> tassements.<br />
La métho<strong>de</strong> pressiométrique permet d'évaluer les<br />
tassements à partir du module pressiométrique E par<br />
la formule [12] :<br />
w<br />
1,33 / R\a a.p.R<br />
= -3Ë- p<br />
M X<br />
'- Ko") + ÂfiË " X «<br />
Cette formule est issue <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> l'élasticité,<br />
corrigée empiriquement par un coefficient a dépendant<br />
<strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong> l'état du sol. Il permet, d'une<br />
part, <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> la non-linéarité <strong>de</strong> l'influence<br />
<strong>de</strong> la dimension telle qu'elle a été étudiée<br />
146<br />
antérieurement par Terzaghi et Peck [10] et tente,<br />
d'autre part, d'approcher les phénomènes <strong>de</strong> consolidation<br />
(2 e<br />
terme).<br />
— X, et X2 sont <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> forme analogues<br />
à ceux utilisés par ailleurs par d'autres auteurs<br />
[17],<br />
— R0 est une dimension <strong>de</strong> référence = 30 cm<br />
(1 pied),<br />
— p est la pression moyenne ajoutée sur le sol. Il y<br />
a lieu <strong>de</strong> la calculer à partir <strong>de</strong>s charges <strong>de</strong> longue<br />
durée.<br />
La validité <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong> a été examinée récemment<br />
à la lumière d'une série <strong>de</strong> constatations effectuées<br />
au sein <strong>de</strong>s laboratoires <strong>de</strong>s Ponts et Chaus<br />
sées (GEESEP — Communication au 8 e<br />
Congrès<br />
international <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s sols et <strong>de</strong> Travaux<br />
<strong>de</strong> fondations [18]). Bien que sur le plan théorique<br />
certaines critiques puissent lui être adressées, elle<br />
s'avère pratique, peu onéreuse et suffisamment précise<br />
pour les calculs <strong>de</strong> fondations. La figure 2<br />
illustre la comparaison entre les valeurs prévues<br />
et les valeurs mesurées pour huit ouvrages. L'auteur<br />
<strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> a par ailleurs présenté luimême<br />
<strong>de</strong> telles comparaisons [19].<br />
Essais <strong>de</strong> pieux<br />
<strong>Le</strong>s métho<strong>de</strong>s d'évaluation <strong>de</strong> la force portante <strong>de</strong>s<br />
pieux mentionnées ci-<strong>de</strong>ssus constituent une première<br />
approche, qui permet <strong>de</strong> traiter <strong>de</strong> manière<br />
satisfaisante la plupart <strong>de</strong>s cas. En particulier, on<br />
peut estimer que, correctement pratiquées, les métho<strong>de</strong>s<br />
basées sur les essais en place ont une précision<br />
d'environ ± 20 % [5 c] dans la plupart <strong>de</strong>s<br />
configurations <strong>de</strong> sols et <strong>de</strong> pieux. Dans les cas où<br />
l'indétermination est plus importante, on peut avoir<br />
intérêt à recourir à <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> pieux ; l'opportunité<br />
d'en réaliser a été discutée <strong>de</strong> manière détaillée<br />
par J. Jézéquel et J. Marchai [3, 5 c et d].<br />
L'essai le plus simple [1] consiste à déterminer la<br />
courbe <strong>de</strong> chargement : il ne permet généralement<br />
qu'une simple vérification <strong>de</strong> la force portante.<br />
En mesurant les charges transmises à différents<br />
niveaux, on peut obtenir <strong>de</strong>s informations plus précises<br />
sur la mobilisation <strong>de</strong>s efforts résistants qui<br />
permettent en général <strong>de</strong> dimensionner au mieux les<br />
projets [20, 21, 22].<br />
De tels essais peuvent s'avérer particulièrement rentables<br />
si l'ouvrage est important ou si la formation<br />
portante intéressée a une gran<strong>de</strong> extension régionale.<br />
Problèmes <strong>de</strong> réalisation<br />
Ils sont très divers. Aussi ne mentionnerons-nous<br />
brièvement que les plus typiques.<br />
En ce qui concerne les fondations superficielles, on<br />
observe fréquemment <strong>de</strong>s remaniements en fond <strong>de</strong><br />
fouille qui peuvent induire <strong>de</strong>s tassements aléatoires<br />
assez appréciables [18 et 23] ; ce résultat n'est souvent<br />
que le fruit <strong>de</strong> la négligence et peut souvent<br />
être évité facilement par <strong>de</strong>s précautions élémentaires<br />
: finition du terrassement à la main et non<br />
à l'ai<strong>de</strong> d'engins mécaniques, coulage immédiat du<br />
4. GERSC : Groupe d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s remblais sur sols compressibles.
Tassement calculé (cm)<br />
Fig. 2. - Fondations superficielles.<br />
Comparaison entre tassements prévus au pressiomètre et tassements mesurés [18].<br />
béton <strong>de</strong> propreté, afin <strong>de</strong> protéger les fouilles <strong>de</strong><br />
la dégradation sous l'action <strong>de</strong>s intempéries ou <strong>de</strong>s<br />
venues d'eau.<br />
<strong>Le</strong>s problèmes <strong>de</strong> battage <strong>de</strong> palplanches ou <strong>de</strong><br />
pieux préfabriqués peuvent dans beaucoup <strong>de</strong> cas<br />
être cernés <strong>de</strong> manière réaliste par <strong>de</strong>s investigations<br />
simples <strong>de</strong> pénétration dynamique (le carottier<br />
battu Delmag utilisé souvent pour les forages pressiométriques<br />
convient en particulier).<br />
<strong>Le</strong>s problèmes posés par l'exécution <strong>de</strong>s pieux forés<br />
sont multiples et les défectuosités sont probablement<br />
assez fréquentes, comme le montrent les rares<br />
contrôles effectués. <strong>Le</strong> mauvais curage du fond du<br />
pieu, le remaniement important <strong>de</strong>s bords sont <strong>de</strong>s<br />
défauts qui peuvent diminuer considérablement la<br />
force portante du pieu et dont la probabilité d'apparition<br />
est accrue par la tendance à l'augmentation<br />
<strong>de</strong>s diamètres <strong>de</strong> pieux et <strong>de</strong> la puissance <strong>de</strong>s engins<br />
<strong>de</strong> forage. Ces problèmes ont été étudiés récemment<br />
par J.-P. Bru [24].<br />
Mentionnons également les injections, parmi les<br />
techniques récentes permettant <strong>de</strong> résoudre certains<br />
problèmes spéciaux, mais dont il est encore difficile<br />
d'évaluer les résultats avec précision, ce qui ne<br />
contribue pas peu à leur développement [25 et 26].<br />
2. APPLICATION A LA FORMATION<br />
DE BEAUCE<br />
L'idée <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est associée à un vaste<br />
territoire puisqu'il apparaît comme sous-jacent à<br />
une région allant <strong>de</strong> Dourdan à Vierzon et <strong>de</strong> Blois<br />
à Gien. Cependant, il s'en faut <strong>de</strong> beaucoup que<br />
toutes les fondations y soient concernées par le <strong>calcaire</strong><br />
; celles qui le sont directement ne représentent<br />
même qu'une minorité. En effet, tout d'abord, les<br />
<strong>calcaire</strong>s ne sont qu'un <strong>de</strong>s constituants <strong>de</strong> la formation<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ; il n'est pas rare <strong>de</strong> rencontrer en<br />
tête une épaisseur <strong>de</strong> plusieurs mètres d'argiles ou<br />
<strong>de</strong> marnes, qui seront seules intéressées par la plupart<br />
<strong>de</strong>s fondations, en particulier celles d'ouvrages<br />
<strong>de</strong> faible à moyenne importance. Ensuite, la formation<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> apparaît rarement à l'affleurement<br />
et est, la plupart du temps, recouverte <strong>de</strong> formations<br />
plus récentes : elles peuvent atteindre <strong>de</strong>s épaisseurs<br />
très importantes dans l'Orléanais et la Sologne<br />
où il s'agit <strong>de</strong> sables ; les limons <strong>de</strong>s plateaux ou<br />
les alluvions que l'on rencontre par ailleurs ont <strong>de</strong>s<br />
147
épaisseurs allant <strong>de</strong> un à quelques mètres et ne sont<br />
pas à négliger automatiquement pour les fondations<br />
<strong>de</strong>s petits ouvrages.<br />
Pour tous ces cas où l'on a affaire uniquement à<br />
<strong>de</strong>s sols fins : sables, limons, argiles, marnes sans<br />
gros éléments, et qui constituent la majorité, les<br />
métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations, présentées et discutées<br />
dans la première partie, s'appliquent sans<br />
problème particulier, que ce soit pour la réalisation<br />
<strong>de</strong>s essais et pour leur interprétation ; il en est <strong>de</strong><br />
même pour l'exécution <strong>de</strong>s fondations. <strong>Le</strong> seul point<br />
à signaler est sans doute la question préalable <strong>de</strong><br />
la sécurité générale.<br />
Par contre, les couches <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
contenant à la fois <strong>de</strong>s parties dures (rognons ou<br />
bancs durs) et <strong>de</strong>s parties plus tendres (matrice ou<br />
bancs plus tendres) posent <strong>de</strong>s problèmes particuliers,<br />
d'abord parce qu'elles sont un matériau hétérogène,<br />
ensuite parce qu'elles ont une disposition<br />
hétérogène imprévisible, les corrélations stratigraphiques<br />
s'avérant pratiquement impossibles. Pour<br />
simplifier l'exposé nous désignons dans la suite ces<br />
couches par « <strong>calcaire</strong>s ».<br />
On propose d'examiner les points suivants qui pour<br />
les fondations nous semblent spécifiques <strong>de</strong> la formation<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> :<br />
— problèmes posés par les karsts,<br />
— problème <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong>s « <strong>calcaire</strong>s »,<br />
— mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s fondations dans les « <strong>calcaire</strong>s<br />
»,<br />
— problèmes d'exécution <strong>de</strong>s fondations dans les<br />
« <strong>calcaire</strong>s ».<br />
Problèmes posés par les karsts<br />
<strong>Le</strong>s karsts posent d'abord un problème <strong>de</strong> sécurité<br />
générale. La solution <strong>de</strong> facilité, mais peu réaliste,<br />
consiste à dire que toute la région étant affectée<br />
par le phénomène et n'importe quel endroit étant<br />
à la merci d'un effondrement soudain, il est nécessaire<br />
<strong>de</strong> recourir dans tous les cas à <strong>de</strong>s vérifications<br />
directes en profon<strong>de</strong>ur par sondages, voire à<br />
<strong>de</strong>s traitements systématiques.<br />
Cette manière d'abor<strong>de</strong>r le problème est certainement<br />
trop brutale et peut conduire à une impasse<br />
pour les ouvrages <strong>de</strong> faible importance pour lesquels<br />
même les investigations représentent en général<br />
un pourcentage appréciable du coût total, et a<br />
fortiori tous les travaux spéciaux <strong>de</strong> fondations.<br />
Il semble nécessaire d'essayer <strong>de</strong> déterminer dans<br />
un premier sta<strong>de</strong> si la construction se trouve dans<br />
une zone karstique ou non, en utilisant <strong>de</strong>s moyens<br />
d'étu<strong>de</strong> légers : les observations d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> surface<br />
et l'utilisation <strong>de</strong>s photos aériennes semblent<br />
être <strong>de</strong>s outils intéressants dans ce sens, comme<br />
l'indique par ailleurs l'exposé <strong>de</strong> M. Lorain, mais<br />
les principes d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt certainement encore<br />
à être précisés.<br />
Par ailleurs, il convient, dans le même ordre d'idées,<br />
<strong>de</strong> ne pas surestimer les risques induits par la<br />
construction elle-même, en particulier quand l'épaisseur<br />
<strong>de</strong> terrains meubles <strong>de</strong> recouvrement est importante.<br />
A cet égard, il convient <strong>de</strong> se reporter aux<br />
valeurs <strong>de</strong>s contraintes apportées, ainsi qu'à l'extension<br />
<strong>de</strong>s zones intéressées.<br />
148<br />
Ce premier type d'étu<strong>de</strong> peut sans doute actuellement<br />
permettre <strong>de</strong> traiter un certain nombre <strong>de</strong><br />
cas, mais il est certainement très souhaitable d'orienter<br />
<strong>de</strong>s recherches dans cette direction.<br />
On est obligé d'abor<strong>de</strong>r le <strong>de</strong>uxième sta<strong>de</strong> lorsque<br />
les risques <strong>de</strong> karsts ne sont pas exclus. Si pour <strong>de</strong>s<br />
raisons diverses on ne renonce pas à l'emplacement<br />
prévu, et si les risques ne sont pas négligeables, on<br />
doit alors recourir à <strong>de</strong>s investigations en place.<br />
<strong>Le</strong>s sondages <strong>de</strong>structifs en raison <strong>de</strong> leur coût relativement<br />
bas semblent particulièrement adaptés à<br />
une vérification rapi<strong>de</strong>. Si la présence <strong>de</strong> karsts est<br />
confirmée et si l'on doit envisager le traitement du<br />
sol (cas <strong>de</strong>s ouvrages importants), quelques sondages<br />
carottés avec essais d'eau fourniront <strong>de</strong>s informations<br />
complémentaires utiles.<br />
<strong>Le</strong>s traitements envisageables sont en nombre limité<br />
et souvent onéreux ; les injections <strong>de</strong> coulis <strong>de</strong> ciments<br />
ont été appliquées dans le cas <strong>de</strong> grands<br />
ouvrages, en particulier le nouveau pont <strong>de</strong> Blois ;<br />
les travaux et les résultats en ont été décrits [25].<br />
Dans le cas <strong>de</strong> formations karstiques <strong>de</strong> la région<br />
bor<strong>de</strong>laise posant <strong>de</strong>s problèmes analogues, J.-P.<br />
Bru indique que d'autres techniques, utilisant notamment<br />
le bourrage préalable par sables graveleux,<br />
ont été utilisées avec succès [24].<br />
Un procédé <strong>de</strong> bourrage est probablement encore<br />
applicable dans le cas <strong>de</strong> petites constructions ; on<br />
peut envisager aussi la confection <strong>de</strong> dalles souples<br />
constituées <strong>de</strong> sol frottant, <strong>de</strong> treillis et <strong>de</strong> feutres,<br />
pouvant parer à un effondrement brutal.<br />
Problèmes <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong>s « <strong>calcaire</strong>s »<br />
C'est le problème posé par tous les matériaux hétérogènes,<br />
matrices tendres avec blocs ou alternances<br />
<strong>de</strong> bancs durs et tendres plus ou moins fissurés. <strong>Le</strong>s<br />
outils <strong>de</strong> forage doivent être adaptés au matériau<br />
le plus dur, ce qui conduit à un remaniement mécanique<br />
important du matériau tendre, voire à une<br />
élimination complète.<br />
Dans le cas d'alternances, ceci peut certainement<br />
amener à voir plus <strong>de</strong> petites cavités qu'il n'en<br />
existe en réalité.<br />
<strong>Le</strong>s essais mécaniques, tels que les essais pressiométriques,<br />
pratiqués sur un matériau remanié et<br />
dans <strong>de</strong>s conditions défavorables (volume initial<br />
trop grand, risques <strong>de</strong> claquage importants) donnent<br />
<strong>de</strong>s résultats dispersés et quelquefois <strong>de</strong>s valeurs<br />
très faibles.<br />
Il n'est pas douteux que nos métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> reconnaissance<br />
actuelles ten<strong>de</strong>nt à donner une image pessimiste<br />
<strong>de</strong> tels terrains et qu'il y a besoin urgent<br />
<strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s donnant <strong>de</strong>s renseignements objectifs<br />
et significatifs sur la présence ou non d'un matériau<br />
tendre entre bancs durs, sur ses caractéristiques<br />
mécaniques en place, sur la fissuration <strong>de</strong>s bancs<br />
durs.<br />
Rappelons pour terminer les problèmes d'hétérogénéité<br />
et l'échec <strong>de</strong> tentatives <strong>de</strong> corrélations stratigraphiques,<br />
même sur <strong>de</strong>s sondages très voisins.<br />
Ceci conduit à considérer le matériau comme homogène<br />
à l'échelle <strong>de</strong>s fondations et à ne pas compter<br />
sur un « niveau dur » problématique.
x<br />
Mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s fondations dans<br />
les « <strong>calcaire</strong>s »<br />
<strong>Le</strong>s blocs emballés dans une matrice plus tendre<br />
poseraient peu <strong>de</strong> problèmes si l'on pouvait mesurer<br />
les caractéristiques <strong>de</strong> la matrice : F. Schlosser a<br />
montré que l'ensemble se comportait comme un matériau<br />
homogène tantôt proche <strong>de</strong> la matrice, tantôt<br />
proche d'un matériau granulaire [27].<br />
Un massif composé alternativement <strong>de</strong> bancs durs<br />
et <strong>de</strong> bancs tendres, qui en l'espèce sont quasiment<br />
horizontaux, tend à faire travailler le matériau<br />
tendre dans <strong>de</strong>s conditions assez favorables s'il n'y<br />
a pas <strong>de</strong> cavités : en effet, ce <strong>de</strong>rnier se trouve<br />
fretté et, par ailleurs, dans le cas <strong>de</strong> bancs durs<br />
non fissurés, l'effet <strong>de</strong> dalle peut y amortir plus<br />
rapi<strong>de</strong>ment les contraintes induites par les fondations.<br />
S'il existe <strong>de</strong>s cavités, l'absence <strong>de</strong> fissurations peut<br />
là aussi être un élément favorable au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail<br />
du matériau tendre. Cependant, il semble qu'elle<br />
implique <strong>de</strong>s risques plus importants <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s<br />
cavités <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille puisqu'on conçoit intuitivement<br />
que celles-ci ne peuvent se développer qu'à<br />
l'abri d'une dalle. Un banc dur très fissuré ne pourra<br />
donner au contraire que <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> taille mo<strong>de</strong>ste.<br />
On retrouve donc là l'intérêt qu'il y aurait à disposer<br />
d'une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> reconnaissance précise. Par<br />
ailleurs, une étu<strong>de</strong> générale <strong>de</strong>s conditions associées<br />
aux cavités permettrait sans doute <strong>de</strong> mieux évaluer<br />
les risques encourus.<br />
Peut-on tirer actuellement <strong>de</strong>s conclusions <strong>de</strong> ces<br />
considérations ?<br />
Il me semble qu'en tout état <strong>de</strong> cause il faille éviter<br />
les concentrations <strong>de</strong> contraintes dans <strong>de</strong> telles formations<br />
: faire travailler les pieux en pointe est<br />
donc à déconseiller, et par suite, la recherche d'un<br />
banc dur comme niveau porteur ne doit pas être<br />
l'objectif d'une campagne <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong> fondations.<br />
Au contraire, on envisagera <strong>de</strong>s fondations<br />
superficielles ou massives et, si elles ne s'avèrent<br />
pas possibles, <strong>de</strong>s pieux travaillant au frottement<br />
latéral.<br />
On peut remarquer à ce sujet que les pieux forés,<br />
bien que posant <strong>de</strong>s problèmes d'exécution, sont certainement<br />
assez favorables <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue. Des<br />
constatations effectuées par la Section <strong>de</strong> mécanique<br />
<strong>de</strong>s sols du Laboratoire <strong>de</strong> Blois sur les pieux<br />
du pont Charles-<strong>de</strong>-Gaulle montrent qu'effectivement<br />
la part d'effort reprise par frottement latéral peut<br />
être importante (fig. 3) : sur les 150 t mesurées<br />
au premier niveau il n'en reste qu'un tiers environ<br />
en pointe (quatrième niveau), le frottement moyen<br />
mobilisé étant alors <strong>de</strong> 0,22 bar.<br />
De telles constatations sont intéressantes, car elles<br />
permettent <strong>de</strong> se faire une idée plus exacte du mo<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> travail réel d'un système <strong>de</strong> fondation. <strong>Le</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> prévision, surtout en ce qui concerne le<br />
frottement latéral, ne constituent en effet bien souvent<br />
qu'une première approche, particulièrement<br />
pour les terrains consistants (marnes) ou à tendance<br />
rocheuse (<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>). Toutefois, une<br />
évaluation complète <strong>de</strong>s possibilités du terrain ne<br />
peut être obtenue que si l'on charge le pieu jusqu'à<br />
la rupture (ou au moins jusqu'à la charge <strong>de</strong> nuage).<br />
La mesure <strong>de</strong>s charges transmises à divers niveaux<br />
par <strong>de</strong>s extensomètres tels que ceux qui ont été<br />
utilisés pour les constatations ci-<strong>de</strong>ssus, ou mieux,<br />
par un extensomètre à fil récemment mis au point<br />
par le Laboratoire <strong>de</strong> Saint-Brieuc [20], intéressant<br />
pour la qualité <strong>de</strong>s mesures et par son coût,<br />
permet <strong>de</strong> connaître avec précision les différents<br />
éléments <strong>de</strong> la résistance à l'enfoncement du pieu :<br />
frottement latéral à divers niveaux et terme <strong>de</strong><br />
149
pointe, ainsi que leurs courbes <strong>de</strong> mobilisation. De<br />
tels essais ont été pratiqués dans les Laboratoires<br />
<strong>de</strong>s Ponts et Chaussées par le Groupe d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
essais statiques <strong>de</strong> fondations profon<strong>de</strong>s et ont souvent<br />
été la source d'économies importantes. L'essai<br />
<strong>de</strong> chargement <strong>de</strong> Menton [22], pratiqué sur un<br />
puits <strong>de</strong> 2 m <strong>de</strong> diamètre, a montré que le frottement<br />
latéral pouvait atteindre plus <strong>de</strong> 2,6 bars dans<br />
du flysch ; la charge maximale a atteint 1 800 t et<br />
la réaction était obtenue à partir d'une pile <strong>de</strong> pont.<br />
Une série d'essais pratiqués à Annecy, dont les résultats<br />
seront publiés prochainement, ont donné<br />
pour <strong>de</strong>s pieux forés dans une marne <strong>de</strong>s valeurs<br />
<strong>de</strong> frottement latéral supérieures à 2 bars ; la charge<br />
maximale a atteint 500 t ; la réaction était obtenue<br />
par ancrages ; le chevêtre <strong>de</strong> répartition et le vérin<br />
correspondants (500 t) sont du matériel adapté à<br />
ce genre d'essais.<br />
Problème d'exécution <strong>de</strong>s fondations<br />
dans les « <strong>calcaire</strong>s »<br />
<strong>Le</strong> premier problème concerne le battage : souvent<br />
les horizons contenant <strong>de</strong>s rognons, presque toujours<br />
les bancs durs, arrêtent les palplanches et les<br />
pieux battus ; le problème vient <strong>de</strong> l'hétérogénéité<br />
en plan <strong>de</strong>s terrains <strong>de</strong> fondation qui donnent <strong>de</strong>s<br />
cotes <strong>de</strong> refus parfois très erratiques. Ce point peut<br />
être très gênant pour les batar<strong>de</strong>aux <strong>de</strong> palplanches,<br />
si la fiche prévue doit traverser une épaisseur importante<br />
<strong>de</strong> tels horizons. Si <strong>de</strong>s pieux battus sont retenus,<br />
les pieux préfabriqués sont généralement à<br />
éviter.<br />
<strong>Le</strong> <strong>de</strong>uxième problème concerne les pieux forés. En<br />
raison <strong>de</strong> la perméabilité importante <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s<br />
fissurés, les pieux forés à la boue ne sont généralement<br />
pas envisageables, à moins que le terrain ait<br />
été préalablement étanché par injections. Toutefois,<br />
lorsque c'est possible, la présence <strong>de</strong> certaines nappes<br />
artésiennes peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r certaines précautions<br />
spéciales.<br />
L'opération <strong>de</strong> forage, déjà difficile en reconnaissance,<br />
l'est également pour les pieux ; l'emploi du<br />
trépan peut provoquer <strong>de</strong>s éboulements <strong>de</strong>s parties<br />
tendres, voire mettre en danger <strong>de</strong>s pieux voisins<br />
fraîchement coulés. Pour les pieux <strong>de</strong> faible diamètre,<br />
on peut travailler à l'abri d'un tubage, ce<br />
[1] Projet <strong>de</strong> Mo<strong>de</strong> opératoire LCPC : Essai statique<br />
<strong>de</strong> fondations profon<strong>de</strong>s, 1970.<br />
[2] Mo<strong>de</strong> opératoire LCPC : Essai pressiométrique<br />
normal, DUNOD, Paris, sept. 1971.<br />
Recommandations pour l'utilisation du péné-<br />
Iromètre (en préparation LCPC).<br />
Mo<strong>de</strong> opératoire LCPC : .Essai au scissomèlre<br />
<strong>de</strong> chantier (à paraître).<br />
[3] JÉZÉQUEL J. et MARCHAL J., Essai statique <strong>de</strong><br />
fondations profon<strong>de</strong>s, Bull. Liaison Labo. routiers<br />
P. et C. 44, mars-avril 1970, p. 161-177.<br />
150<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
n'est pas toujours possible en gros diamètre, ainsi<br />
que cela est exposé par ailleurs sur l'exemple du<br />
nouveau pont <strong>de</strong> Blois.<br />
<strong>Le</strong> traitement par injections peut améliorer cet<br />
état <strong>de</strong> choses ; le procédé, sans doute plus économique,<br />
indiqué par J.-P. Bru et déjà signalé à propos<br />
<strong>de</strong> la sécurité générale, peut également résoudre ce<br />
problème ; en laissant en attente les puits remplis<br />
<strong>de</strong> sable graveleux et en retardant le coulage jusqu'à<br />
ce que le forage d'un groupe <strong>de</strong> pieux soit effectué,<br />
il permet également d'éviter l'influence néfaste du<br />
trépannage sur les pieux voisins.<br />
.1111B y!|iilliIllllllliMlliHIIIMIilllill |<br />
itiWlli' l<br />
>W ' 'Wi' 1<br />
!*!' MIIIWHIIIIIWI IWiliWMliilllllllw II P'IIIII 1<br />
l'IH<br />
CONCLUSIONS<br />
On a cherché ici à exposer les principes généraux <strong>de</strong><br />
conception <strong>de</strong>s fondations et leur application au<br />
cas <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. La discussion <strong>de</strong><br />
l'utilisation <strong>de</strong>s différentes techniques <strong>de</strong> reconnaissance<br />
est présentée dans l'exposé <strong>de</strong> M. Waschkowski,<br />
tandis que l'ensemble <strong>de</strong>s problèmes est illustré sur<br />
le cas d'un ouvrage d'art important : le pont Charles<strong>de</strong>-Gaulle<br />
à Blois.<br />
Bien que les moyens d'étu<strong>de</strong> actuellement disponibles<br />
ne nous laissent pas démunis, puisque, après tout,<br />
nombre d'ouvrages <strong>de</strong> la région intéressée par la<br />
formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sont fondés <strong>de</strong> manière satisfaisante,<br />
il apparaît que <strong>de</strong>s progrès sur les points<br />
suivants soient actuellement les plus propres à améliorer<br />
les techniques d'étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong>s<br />
fondations dans la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> :<br />
1. détermination <strong>de</strong>s zones karstiques,<br />
2. reconnaissance objective et quantitative <strong>de</strong>s matériaux<br />
hétérogènes,<br />
3. caractéristiques <strong>de</strong>s karsts,<br />
4. mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s fondations dans les « <strong>calcaire</strong>s<br />
» par <strong>de</strong>s constatations sur ouvrages.<br />
[4] AMAR S., JÉZÉQUEL J., A propos <strong>de</strong> la réalisation<br />
<strong>de</strong> l'essai pressiométrique normal, Bull. Liaison<br />
Labo. P. et C, 56, déc. 1971, p. 13-15.<br />
[5] Ecole nationale <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées, Laboratoires<br />
<strong>de</strong>s Ponts et Chaussées « Fondations sur<br />
pieux », 1972, 2 vol., Conférences et Exercices,<br />
comprenant :<br />
a) LEGRAND J., Rôle <strong>de</strong> la fondation - Investigation,<br />
b) PEIGNAUD M., Différents types <strong>de</strong> pieux,<br />
c) JÉZÉQUEL J., Précision <strong>de</strong> la capacité portante<br />
du pieu isolé,
d) MARCHAL J., Essai <strong>de</strong> chargement statique,<br />
e) BAGUELIN F., Dimensionnement d'une fondation<br />
sur pieux,<br />
f) PEIGNAUD M., Choix du type <strong>de</strong> pieu,<br />
g) JÉZÉQUEL J., Exécution <strong>de</strong>s fondations sur<br />
pieux.<br />
[6] BISHOP, HILL, MOTT, In<strong>de</strong>ntation and hardness<br />
test, Clarendon Press, Londres.<br />
[7] KÉRISEL J., Fondations profon<strong>de</strong>s en milieux<br />
sableux, er Conf. int. <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s sols et<br />
<strong>de</strong> Trav. <strong>de</strong> fondations, Paris, 1961.<br />
[8] KÉRISEL J., ADAM M., Fondations profon<strong>de</strong>s,<br />
Annales ITBTP, 179, 1962.<br />
[9] VESIC A.S., Investigations of bearing capacity<br />
of piles in sand, Proc North American conference<br />
on Deep Fondations, Mexico City, 1964.<br />
[10] TERZAGHI K., PECK R.B., Soil Mechanics in Engineering<br />
Practice, John Wiley and sons, New<br />
York, 1948.<br />
[11] MENARD L., Mesures in situ <strong>de</strong>s propriétés physiques<br />
<strong>de</strong>s sols, Annales <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées,<br />
vol. 127, mai-juin 1957.<br />
[12] MÉNARD L., Calcul <strong>de</strong> la force portante <strong>de</strong>s tondations<br />
sur la base <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s essais pressiométriques,<br />
Sols-Soils, 5 et 6, 1963.<br />
[13] VESIC A.S., Expansion of cavities in infinite<br />
soil mass, Proc ASCE Jl. of the soil mech. and<br />
found, eng., 98, 1972.<br />
[14] JÉZÉQUEL J., GOULET G., Essais in situ et fondations<br />
sur pieux, Bull. Liaison Labo. routiers P.<br />
et C, 12, mars-avril 1965, p. 3-1 à 3-16, et 31<br />
(discussions), 1968, p. 111 à 126.<br />
[15] SKEMPTON A.W., BJERRUM L., A contribution to<br />
the settlement analysis of fondations in clay,<br />
Geotechnique, London, Vol. 7, 1957, p. 168.<br />
[16] BOURGES F., CARISSAN M., MIEUSSENS C, Etu<strong>de</strong><br />
et construction <strong>de</strong>s remblais sur vase, Bull.<br />
Liaison Labo. routiers P. et Ch., 49, <strong>de</strong>c. 1970,<br />
p. 109-138.<br />
[17] CAQUOT A., KÉRISEL J., Traité <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s<br />
Sols, 3 E<br />
éd., Gauthier-Villars, Paris, 1956.<br />
[18] BRU J.P., BAGUELIN F., GOULET G., JAECK G., et<br />
JÉZÉQUEL J., Prévision <strong>de</strong> tassement au pressiomètre<br />
et constatations, cr 8' Congrès int. <strong>de</strong><br />
Mécanique <strong>de</strong>s sols et <strong>de</strong> Trav. <strong>de</strong> fondations,<br />
Moscou, 1973.<br />
[19] MÉNARD L., <strong>Le</strong> tassement <strong>de</strong>s fondations et les<br />
techniques pressiométriques, Annales ITBTP,<br />
288, déc. 1971.<br />
[20] JÉZÉQUEL J., LEMÉE E., GUÉGUAN J.N., LIBERGE<br />
P., Appareillage amovible pour la mesure <strong>de</strong>s<br />
relations contraintes-déplacements dans les<br />
pieux, Bull, liaison Labo. P. et Ch., 57, janv.-fév.<br />
1972, p. 59-62.<br />
[21] BAGUELIN F., VENON J.-P., Influence <strong>de</strong> la<br />
compressibilité <strong>de</strong>s pieux sur la mobilisation<br />
<strong>de</strong>s efforts résistants, cr Journées françaises <strong>de</strong><br />
mécanique <strong>de</strong>s sols, Paris, mai 1971.<br />
[22] BAGUELIN F., GAUDIN B., Essai <strong>de</strong> chargement<br />
d'un puits <strong>de</strong> fondation au viaduc du Pescaïre,<br />
Bull. Liaison Labo. P. et Ch., numéro spécial R,<br />
Autoroute <strong>de</strong> Menton, déc. 1971, p. 133-148.<br />
[23] JÉZÉQUEL J., HÉNAULT P., Remaniement du sol<br />
en fond <strong>de</strong> fouille d'une fondation sur semelle,<br />
Bull. Liaison Labo. routiers P. et Ch., 49, déc.<br />
1970, p. 22-23.<br />
[24] BRU J.-P., « Problèmes d'exécution <strong>de</strong>s pieux<br />
forés » (à paraître).<br />
[25] CHAMPION M., LORAIN J.-M., MAILLARD Ph.,<br />
ANGOT D., PITOT J., WASCHKOWSKI E., Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
sols <strong>de</strong> fondation du 2 E<br />
pont <strong>de</strong> Blois, Bull, <strong>de</strong><br />
Liaison Labo. routier P. et Ch., 38, mai-juin<br />
1969, p. 37-53.<br />
[26] PEIGNAUD M., Consolidation par injections <strong>de</strong>s<br />
fondations du pont <strong>de</strong> Saumur, Bull. Liaison<br />
Labo P. et Ch., 50, janv.-fév. 1971, p. 165-181.<br />
[27] SCHLOSSER F., MANDAGARAN B., RICARD A.,<br />
Comportement <strong>de</strong> graves argileuses artificielles,<br />
cr Journées françaises <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s sols,<br />
mai 1971.<br />
151
152<br />
<strong>Le</strong>s problèmes<br />
<strong>de</strong> fondations<br />
du pont<br />
Charles<br />
<strong>de</strong>-Gaulle<br />
à Blois<br />
E. WASCHKOWSKI<br />
Assistant au Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
DESCRIPTION DE L'OUVRAGE<br />
<strong>Le</strong> pont Charles-<strong>de</strong>-Gaulle permet <strong>de</strong> franchir la<br />
Loire à Blois, 1 700 m environ en amont du pont<br />
Jacques III Gabriel construit au XVIIP siècle<br />
(fi*. 1).<br />
D'une longueur totale <strong>de</strong> 396 m, le <strong>de</strong>uxième pont<br />
<strong>de</strong> Blois est un ouvrage à cinq travées continues :<br />
<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> 61,50 m <strong>de</strong> portée vers les rives, et les trois<br />
autres <strong>de</strong> 91 m (fig 2).<br />
<strong>Le</strong> tablier du pont, <strong>de</strong> 20 m <strong>de</strong> large, est en béton<br />
précontraint. Il se compose <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux poutres caissons<br />
parallèles, solidarisées à leur partie supérieure<br />
par une dalle centrale, et portant chacune une<br />
dalle en encorbellement supportant le trottoir.<br />
Chaque poutre caisson est constituée <strong>de</strong> 114 voussoirs<br />
préfabriqués, dont 4 voussoirs spéciaux sur<br />
piles, leurs poids varie <strong>de</strong> 25 (voussoir <strong>de</strong> clavage) à<br />
75 t (voussoir sur pile), leur longeur est <strong>de</strong> 3,13 m.<br />
<strong>Le</strong> tablier s'appuie sur 4 piles en rivière et 2 culées.<br />
Celles-ci sont fondées sur <strong>de</strong>s pieux <strong>de</strong> 1,2 m <strong>de</strong><br />
diamètre et <strong>de</strong> 15 m <strong>de</strong> longueur.<br />
RECONNAISSANCE<br />
DES TERRAINS DE FONDATION<br />
Reconnaissance préliminaire<br />
Effectuée entre juin et novembre 1966, la reconnaissance<br />
préliminaire a comporté, suivant l'axe
Fig. 1 - Plan <strong>de</strong> situation du<br />
<strong>de</strong>uxième pont sur la Loire<br />
à Blois.<br />
153
Culée rive gauche<br />
154<br />
91,00<br />
Etiage 66,00<br />
P 1 p 2 P3<br />
Fig. 2 - Elévation du <strong>de</strong>uxième pont sur la Loire à Blois.<br />
PU<br />
Culée rive droite<br />
Fig. 3 - Corrélations graphiques <strong>de</strong> la diagraphie <strong>de</strong> la radioactivité naturelle avec les constatations lors du forage.
du projet, 13 sondages carottés distants d'environ<br />
50 m et poussés jusqu'aux profon<strong>de</strong>urs suivantes :<br />
— 11 sondages <strong>de</strong> 15 à 20 m ;<br />
— 1 sondage <strong>de</strong> 39 m ;<br />
— 1 sondage <strong>de</strong> 56,5 m.<br />
<strong>Le</strong> pourcentage <strong>de</strong> carottage moyen était <strong>de</strong> 40 %<br />
jusqu'à 20 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur et environ 80 % entre<br />
20 et 40 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />
<strong>Le</strong>s échantillons exploitables ont été soumis à <strong>de</strong>s<br />
essais <strong>de</strong> compression simple.<br />
<strong>Le</strong>s résultats <strong>de</strong> la reconnaissance préliminaire peuvent<br />
être résumés ainsi :<br />
— à l'emplacement du pont projeté, le sous-sol est<br />
constitué par les alluvions <strong>de</strong> la Loire reposant sur<br />
le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> ;<br />
— l'hétérogénéité du <strong>calcaire</strong> est importante. L'ensemble<br />
du <strong>calcaire</strong> est tendre jusqu'à environ 20 m<br />
<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, pour <strong>de</strong>venir mi-dur à dur en profon<strong>de</strong>ur<br />
;<br />
— le <strong>calcaire</strong> dur est fracturé et renferme <strong>de</strong>s cavités<br />
d'origine karstique ;<br />
— les circulations karstiques se font sous pression,<br />
ce qui entraîne <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> délavage du béton<br />
frais ; en outre l'eau est susceptible d'attaquer les<br />
ferraillages.<br />
Reconnaissance spécifique<br />
Toute la campagne <strong>de</strong> reconnaissance spécifique a<br />
été menée en coordination avec le maître d'oeuvre<br />
et la Section <strong>de</strong> mécanique <strong>de</strong>s sols du Laboratoire<br />
central 1<br />
. Toutefois, il est nécessaire <strong>de</strong> souligner<br />
ici, que cette reconnaissance spécifique était programmée<br />
en marge <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> construction et<br />
que les délais d'étu<strong>de</strong> étaient <strong>de</strong> ce fait considérablement<br />
réduits.<br />
La reconnaissance spécifique comprenait pour chaque<br />
appui <strong>de</strong>ux sondages carottés espacés d'une vingtaine<br />
<strong>de</strong> mètres et profonds d'environ 40 m.<br />
Dans les sondages, il a été effectué :<br />
a) <strong>de</strong>s essais Lugeon et <strong>Le</strong>franc, seuls les <strong>de</strong>rniers<br />
ont été exploitables, permettant <strong>de</strong> chiffrer la perméabilité<br />
globale du <strong>calcaire</strong> dur fissuré et karstique<br />
entre 1.10" 3<br />
et 5.10" 4<br />
m/s ;<br />
b) <strong>de</strong>s essais au micromoulinet Beauvert qui ont<br />
permis <strong>de</strong> mesurer les vitesses <strong>de</strong> l'eau dans les<br />
forages (fig. 7 <strong>de</strong> l'article « Etu<strong>de</strong>s géotechniques <strong>de</strong>s<br />
formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> »).<br />
Deux types <strong>de</strong> mesures ont été effectués :<br />
— mesure <strong>de</strong> la vitesse verticale naturelle lorsque<br />
l'eau avait atteint un niveau piézométrique constant<br />
dans le tubage ;<br />
— mesure <strong>de</strong> la vitesse ascendante avec pompage.<br />
<strong>Le</strong>s résultats montrent qu'il existe <strong>de</strong>s vitesses<br />
naturelles entre 56 t et 28 m NGF et qu'elles atteignent<br />
en certains points une vitesse <strong>de</strong> S cm/s dans<br />
un forage <strong>de</strong> 120 mm <strong>de</strong> diamètre.<br />
1. De fréquentes réunions étaient organisées auxquelles<br />
participaient <strong>de</strong>s ingénieurs du SETRA, du ,LCPC, ainsi<br />
que <strong>de</strong>s représentants du bureau d'étu<strong>de</strong>s Simecsol,<br />
conseiller du maître d'oeuvre.<br />
Quant aux vitesses ascendantes avec pompage, elles<br />
peuvent atteindre <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> 22 cm/s dans un<br />
forage <strong>de</strong> 120 mm <strong>de</strong> diamètre, pour un rabattement<br />
<strong>de</strong> 6 cm avec un débit <strong>de</strong> 119 1/mn ;<br />
c) <strong>de</strong> la diagraphie <strong>de</strong> radioactivité naturelle mettant<br />
parfaitement en évi<strong>de</strong>nce les remplissages<br />
karstiques (fig. 3) ;<br />
d) <strong>de</strong>s mesures sismiques entre sondages qui ont<br />
permis <strong>de</strong> différencier les bancs <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur<br />
continu <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> tendre. Toutefois,<br />
à ce sta<strong>de</strong>, cette métho<strong>de</strong> ne permettait pas <strong>de</strong> distinguer<br />
un horizon <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> tendre d'un banc <strong>de</strong><br />
<strong>calcaire</strong> dur fracturé et karstifié.<br />
En outre, les échantillons prélevés dans les sondages<br />
ont été soumis à <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> compression simple<br />
dont la dispersion <strong>de</strong>s résultats donnés dans le<br />
tableau I souligne l'hétérogénéité du <strong>calcaire</strong>.<br />
TABLEAU I<br />
Position <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />
(m NGF) 44 à 34 34 à 24<br />
Nombre <strong>de</strong> valeurs <strong>de</strong>s Rc 174 143<br />
Moyenne arithmétique <strong>de</strong>s Rc (bar) 53 60<br />
Moyenne pondérée <strong>de</strong>s Rc (esti-<br />
Coefficient d'homogénéité<br />
<strong>Le</strong>s calculs ont été effectués en appliquant la métho<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> Miheev V.V. et Sinelscikov S.J. 2<br />
. On peut<br />
noter dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssus, que la résistance à<br />
la compression simple calculée est du même ordre <strong>de</strong><br />
gran<strong>de</strong>ur entre 44 et 34 m NGF et entre 34 et 24 m<br />
NGF. Cependant, il faut constater que les coefficients<br />
d'homogénéité sont faibles.<br />
Résultats <strong>de</strong> reconnaissance spécifique<br />
Nature <strong>de</strong>s terrains<br />
41 48<br />
18 25<br />
K = 1 — (estimée) 0,56 0,48<br />
Rc à retenir pour le projet<br />
Rc (projet) = K X Rc (estimée)<br />
(bar) 23 23<br />
— 62 à 46 m NGF : <strong>calcaire</strong> tendre renfermant <strong>de</strong>s<br />
bancs discontinus <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur et <strong>de</strong>s cavités d'origine<br />
karstique,<br />
— 46 à 25 m NGF : <strong>calcaire</strong> mi-dur. à dur fracturé<br />
ayant une résistance à la compression simple<br />
moyenne <strong>de</strong> 23 bars.<br />
2. Miheev V.V. et Sinelscikov S.J., Sur le projet d'un nouveau<br />
document <strong>de</strong> normalisation, indications pour la<br />
détermination <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s sols (URSS), traduction<br />
n° 65-T.46 du LCPC.<br />
155
Conditions hydrauliques<br />
<strong>Le</strong>s relevés piézométriques ont montré que la nappe<br />
du <strong>calcaire</strong> était en charge par rapport à la Loire,<br />
<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 20 cm. Ce qui signifie que la nappe du<br />
<strong>calcaire</strong> est alimentée d'une part par la nappe <strong>de</strong>s<br />
coteaux, et d'autre part par <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> la Loire<br />
en amont.<br />
Ces conditions hydrauliques ont pu être vérifiées au<br />
barrage <strong>de</strong> Blois lors <strong>de</strong> la première fermeture <strong>de</strong>s<br />
vannes. La figure 4 montre l'évolution du niveau<br />
piézométrique d'une résurgence karstique captée<br />
sous le radier du barrage, en fonction du niveau <strong>de</strong><br />
la Loire en amont et en aval <strong>de</strong>s vannes. On peut<br />
noter que la nappe du <strong>calcaire</strong>, qui est en charge<br />
par rapport à la Loire dans <strong>de</strong>s conditions normales,<br />
ne l'est plus lorsque le niveau <strong>de</strong> la Loire augmente.<br />
Ceci confirme, que dans les conditions normales la<br />
nappe <strong>de</strong>s coteaux a une influence importante sur<br />
la nappe du <strong>calcaire</strong>, par contre, en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue<br />
<strong>de</strong> la Loire, ce sont les pertes <strong>de</strong> la Loire amont qui<br />
augmentent le niveau piézométrique <strong>de</strong> la nappe du<br />
<strong>calcaire</strong> karstique.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> mi-dur à dur est le siège d'un écoulement<br />
karstique sous pression conduisant à :<br />
— une érosion par dissolution,<br />
— une érosion mécanique.<br />
C'est un écoulement complexe à trois dimensions<br />
dont les lignes <strong>de</strong> courant sont <strong>de</strong>s courbes gauches<br />
tout à fait quelconques, écoulement principalement<br />
turbulent. Il subit cependant <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> charges<br />
importantes, dues au frottement visqueux, à la<br />
variation <strong>de</strong> la section <strong>de</strong>s chenaux et à leurs changements<br />
<strong>de</strong> direction.<br />
MODES D'EXECUTION DES FONDATIONS<br />
Description <strong>de</strong>s fondations initialement prévues<br />
Chaque appui comportait <strong>de</strong>ux massifs <strong>de</strong> fondation<br />
indépendants, constitués chacun par une semelle en<br />
béton armé s'appuyant sur un groupe <strong>de</strong> pieux forés<br />
<strong>de</strong> 1,2 m <strong>de</strong> diamètre (6 pieux pour les piles, 5 pour<br />
les culées), chemisés et ancrés dans le <strong>calcaire</strong> dur<br />
vers la cote 44 m NGF. <strong>Le</strong>s batar<strong>de</strong>aux avaient<br />
pour dimensions 6,85 x 5,84 m.<br />
Des injections étaient prévues à la base et à la<br />
périphérie <strong>de</strong>s pieux, après exécution <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers.<br />
Selon les appuis, les charges maximales par pieu<br />
étaient comprises entre 493 et 526 t, ce qui correspondait<br />
à <strong>de</strong>s contraintes en tête <strong>de</strong> pieux <strong>de</strong> 43,6<br />
à 46,5 bars.<br />
Phases d'exécution <strong>de</strong>s fondations (fig. 5)<br />
<strong>Le</strong>s différentes phases d'exécution <strong>de</strong>s fondations<br />
prévues initialement étaient :<br />
1) l'exécution du batar<strong>de</strong>au en palplanches Larssen<br />
III fichées jusqu'à la cote 55 m NGF ;<br />
2) le terrassement dans le batar<strong>de</strong>au jusqu'à la cote<br />
57 m NGF ;<br />
156<br />
E<br />
c 3<br />
2<br />
eu<br />
c rture<br />
progressive <strong>de</strong>s van<br />
e amont<br />
eu<br />
*-><br />
^<br />
y<br />
I<br />
/<br />
O)<br />
1<br />
/<br />
/ Nap pe du <strong>calcaire</strong><br />
u. /<br />
..'S<br />
V»'<br />
/•<br />
X--X x<br />
<strong>Le</strong> ire aval<br />
X——<br />
annes<br />
ä» ><br />
«3 8<br />
O "D<br />
-M » 1<br />
jours<br />
Fig. 4 - Inci<strong>de</strong>nces hydrauliques dans le <strong>calcaire</strong> lors <strong>de</strong> la<br />
mise en eau du barrage <strong>de</strong> Blois.<br />
3) la mise en place <strong>de</strong> viroles à l'emplacement <strong>de</strong>s<br />
pieux ;<br />
4) le coulage d'un béton immergé <strong>de</strong> 2,5 m d'épaisseur<br />
au tube plongeur ;<br />
5) le forage <strong>de</strong>s pieux avec un trépan, un trépanbenne<br />
(hammer-grab) ou une soupape, et la mise en<br />
place <strong>de</strong>s chemises métalliques avec les tubes d'injection<br />
;<br />
6) le ferraillage et le bétonnage <strong>de</strong>s pieux ;<br />
7) l'injection à la base et à la périphérie <strong>de</strong>s pieux ;<br />
8) le recépage <strong>de</strong>s pieux.<br />
Difficultés d'exécution <strong>de</strong>s pieux <strong>de</strong> la culée rive<br />
gauche<br />
L'exécution <strong>de</strong>s 10 pieux <strong>de</strong> la culée rive gauche a<br />
respecté les phases énumérées ci-<strong>de</strong>ssus.<br />
<strong>Le</strong>s difficultés suivantes entravèrent très rapi<strong>de</strong>ment<br />
les travaux :<br />
Battage <strong>de</strong>s palplanches<br />
<strong>Le</strong>s palplanches, type Larssen III, ont été battues<br />
jusqu'à 55 m NGF. <strong>Le</strong>ur battage n'a pas posé <strong>de</strong><br />
difficultés majeures, toutefois la figure 6 souligne<br />
bien l'hétérogénéité du terrain <strong>de</strong> fondation et fait<br />
apparaître les différences entre les courbes <strong>de</strong> battage<br />
<strong>de</strong> 2 palplanches d'un même batar<strong>de</strong>au.<br />
Forage et chemisage<br />
— Pieu n° 3 : éboulement à la base du pieu, <strong>de</strong>scente<br />
très difficile <strong>de</strong> la chemise métallique qui est<br />
restée coincée à environ 2,5 m <strong>de</strong> la base du forage.
— Pieu n° 4 : variation rapi<strong>de</strong> et importante du<br />
niveau d'eau au cours du forage.<br />
— Pieu n° 5 : difficulté <strong>de</strong> <strong>de</strong>scente <strong>de</strong> la chemise<br />
métallique.<br />
Nettoyage <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> forages<br />
<strong>Le</strong> nettoyage <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> forages fut très difficile,<br />
car les particules <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> mises en suspension<br />
par les outils <strong>de</strong> forage se déposaient très rapi<strong>de</strong>ment<br />
à la base, formant un « cake » dont le curage<br />
n'était pas satisfaisant avec les moyens classiques.<br />
Aussi a-t-il été décidé <strong>de</strong> pomper ces sédiments tout<br />
en les émulsionnant.<br />
Ce procédé, qui dans certains cas peut être très<br />
efficace, présentait un inconvénient dans <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s<br />
hétérogènes, celui <strong>de</strong> provoquer une érosion<br />
régressive dans les couches <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> tendre.<br />
a) Battage <strong>de</strong>s palplanches.<br />
c) Mise en place du ferraillage d'un<br />
pieu.<br />
Fig. 5<br />
Phases d'exécution<br />
Présence <strong>de</strong> cavités<br />
Afin <strong>de</strong> se préserver contre d'éventuelles cavités sous<br />
la pointe <strong>de</strong>s pieux, il a été décidé <strong>de</strong> reconnaître<br />
le terrain par carottage sur 4 m, soit entre 44 et<br />
40 m NGF. <strong>Le</strong>s cinq forages du batar<strong>de</strong>au aval<br />
n'ont révélé aucune cavité.<br />
Toutefois, les forages du batar<strong>de</strong>au amont, commencés<br />
4 jours après le début du nettoyage <strong>de</strong>s fonds<br />
<strong>de</strong> forages du batar<strong>de</strong>au aval, ont tous révélé <strong>de</strong>s<br />
cavités par chute d'outils entre 42 et 43 m NGF, avec<br />
<strong>de</strong>s hauteurs variant entre 0,3 et 1 m. Ces cavités<br />
n'ayant pas été interceptées par le forage <strong>de</strong> la<br />
reconnaissance spécifique implantée à l'intérieur<br />
du batar<strong>de</strong>au, on peut formuler l'hypothèse suivante<br />
:<br />
le nettoyage <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> forages du batar<strong>de</strong>au<br />
aval par émulsion et pompage a développé <strong>de</strong>s cir-<br />
pieux.<br />
b) Coulage du béton immergé.<br />
d) Tubes à l'intérieur du batar<strong>de</strong>au<br />
pour injection <strong>de</strong> la base et <strong>de</strong> la<br />
périphérie <strong>de</strong>s pieux.<br />
157
culations karstiques favorisant une érosion régressive<br />
<strong>de</strong>s niveaux très tendres du <strong>calcaire</strong> et provoquant<br />
ainsi <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s entre <strong>de</strong>s bancs durs.<br />
Bétonnage<br />
<strong>Le</strong> volume <strong>de</strong> béton théorique étant estimé à 20 m 3<br />
,<br />
les quantités réelles mises en place étaient les suivantes<br />
:<br />
— pieu n" 2 : 53 m 3<br />
,<br />
communication avec le pieu n° 5,<br />
— pieu n° 4 : 65 m 3<br />
,<br />
— pieu n° 1 : 39 m 3<br />
,<br />
communication avec le pieu n° 3,<br />
— pieu n° 5 : 30 m s<br />
,<br />
communication avec le pieu n° 3.<br />
Pour les autres pieux, les quantités et les dates <strong>de</strong><br />
bétonnage sont portées sur la figure 7.<br />
On peut noter que les résurgences <strong>de</strong> béton dans<br />
les pieux n os<br />
3 et 5 sont liées au fait que les chemises<br />
<strong>de</strong> ces 2 forages n'ont pas pu être <strong>de</strong>scendues<br />
jusqu'à la base.<br />
158<br />
Fig. 6 - Courbes <strong>de</strong> battage <strong>de</strong> palplanches Larssen III.<br />
Remarque : dans le cas du batar<strong>de</strong>au aval et<br />
amont, le surplus <strong>de</strong> béton utilisé correspond à<br />
204 m 3<br />
, soit à 10 pieux supplémentaires.<br />
Effondrement <strong>de</strong> karsts dans les environs<br />
du chantier<br />
Comme pour souligner les premières difficultés <strong>de</strong><br />
forage <strong>de</strong>s pieux, <strong>de</strong>ux effondrements <strong>de</strong> karsts se<br />
sont produits dans les environs immédiats du<br />
<strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois :<br />
— sur la rive gauche, 2 km en amont, au cours <strong>de</strong>s<br />
travaux d'aménagement d'un port pour voiliers, il<br />
s'est produit un effondrement (fig. 8) d'environ 5 m<br />
<strong>de</strong> diamètre et 2,5 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur correspondant<br />
à un volume d'environ 35 m 3<br />
,<br />
— sur la rive droite, 350 m en amont, sur le chemin<br />
d'accès à une installation <strong>de</strong> dragage (fig. 9).<br />
Ces différents points évoqués ci-<strong>de</strong>ssus, ainsi que<br />
les résultats <strong>de</strong> la campagne spécifique qui se poursuivait<br />
pendant ce temps-là sur les autres appuis,<br />
ont conduit à revoir le mo<strong>de</strong> d'exécution <strong>de</strong>s pieux et<br />
à rechercher un moyen <strong>de</strong> se garantir contre les<br />
cavités existantes et les circulations karstiques.
Nouvelles dispositions<br />
De nouvelles dispositions ont été décidées concernant<br />
les fondations <strong>de</strong>s piles n°" 1, 2, 3 et 4 et <strong>de</strong><br />
la culée rive droite :<br />
— injections du terrain <strong>de</strong> fondation avant le forage<br />
<strong>de</strong>s pieux,<br />
10-7-1968<br />
35 m 3<br />
Pieux n o<br />
Pieux n<br />
1 à 10<br />
11 et 12<br />
9-7-1968<br />
52 m*<br />
10-7.1968 26-11-1968 26 -6-1968<br />
32 m J 25m 3 65 m 3<br />
9 -7-1968 30-11-1968 2 -7-1968<br />
36 m 3 25m 3 30 m 3<br />
. Date du bétonnage "[Volume théorique<br />
.Volume <strong>de</strong> béton mis en place prévu = 20 m 3<br />
J 0<br />
Forage au trépan - Chemisages j_<br />
Injection partielle du massif <strong>de</strong> fondation<br />
Forage au trépan 4 bentonite<br />
— forage <strong>de</strong>s pieux à la boue sans chemisage,<br />
— solidarisation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux massifs <strong>de</strong> fondations<br />
avec forage <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux pieux supplémentaires dans la<br />
partie centrale <strong>de</strong> la fondation.<br />
A la date où ont été prises les nouvelles dispositions<br />
d'exécution <strong>de</strong>s pieux, tous les batar<strong>de</strong>aux étaient<br />
battus et les bétons immergés, coulés.<br />
Fig. 7 - Schéma d'exécution <strong>de</strong>s pieux forés <strong>de</strong> la culée rive gauche.<br />
Fig. 8 - Effondrement rive gauche à 2 km en amont du<br />
<strong>de</strong>uxième pont.<br />
1<br />
5-7-1968<br />
Batar<strong>de</strong>au en Larssen III<br />
32 m 3<br />
27-6-1968<br />
39 m J<br />
25-6-1968<br />
51m 3<br />
5 m<br />
Fig. 9 - Effondrement rive droite à 350 m en amont du<br />
<strong>de</strong>uxième pont.<br />
159
INJECTIONS<br />
Principe et métho<strong>de</strong>s d'injection<br />
<strong>Le</strong>s injections ont été effectuées, par appui, en <strong>de</strong>ux<br />
phases principales (fig. 10) :<br />
— injection du ri<strong>de</strong>au périphérique,<br />
— injection du noyau,<br />
et <strong>de</strong>vaient intéresser le terrain entre les cotes 60<br />
et 34 m NGF. <strong>Le</strong>s travaux d'injection ont fait l'objet<br />
d'une expérimentation sur la pile n° 1.<br />
Ri<strong>de</strong>au périphérique<br />
L'injection du ri<strong>de</strong>au périphérique a été effectuée<br />
à partir <strong>de</strong> 28 forages distants <strong>de</strong> 1,8 m et écartés<br />
<strong>de</strong> l'enceinte <strong>de</strong> palplanches d'environ 0,5 m.<br />
L'ordre d'exécution fut le suivant :<br />
— les forages primaires distants <strong>de</strong> 3,6 m (un forage<br />
sur <strong>de</strong>ux) ont été forés par passes successives <strong>de</strong><br />
5 m et injectés à l'avancement (fig. 11) avec <strong>de</strong>s<br />
mortiers <strong>de</strong> différentes formulations et viscosités.<br />
— les forages secondaires intercalés entre <strong>de</strong>ux<br />
70,70<br />
66.00<br />
65,00"<br />
60.50<br />
59.00<br />
58.00<br />
LOIRE<br />
Emplacement<br />
<strong>de</strong>s forages<br />
34,00<br />
160<br />
Coupe dans l'axe du batar<strong>de</strong>au<br />
Plate-forme <strong>de</strong> travail<br />
1 1 —i 1 y<br />
Palplanches L 111<br />
7<br />
forages primaires ont été exécutés en une seule fois<br />
et ont été équipés <strong>de</strong> tubes plastiques scellés avec<br />
un coulis <strong>de</strong> gaine. L'injection se faisait avec du<br />
mortier par passes remontantes <strong>de</strong> 1 m, après déchirure<br />
successive du tube plastique sur une longueur<br />
<strong>de</strong> 1 m. La métho<strong>de</strong> d'injection est appelée « injection<br />
au tube déclivé » (fig. 12). Cependant, l'injection<br />
du mortier par cette métho<strong>de</strong> étant délicate, dans<br />
certains cas les forages secondaires ont également<br />
été injectés par passes <strong>de</strong>scendantes <strong>de</strong> 5 m.<br />
Noyau<br />
L'injection du noyau comportait :<br />
— 14 forages périphériques, à l'emplacement <strong>de</strong>s<br />
pieux, avec injection <strong>de</strong> coulis par tubes déclivés,<br />
— 6 forages dans l'axe du batar<strong>de</strong>au avec injection<br />
<strong>de</strong> coulis par tubes à manchettes (fig. 13), présentant<br />
<strong>de</strong>s perforations locales obturées par une manchette<br />
<strong>de</strong> caoutchouc. L'injection est effectuée avec<br />
l'ai<strong>de</strong> d'un obturateur double isolant un niveau <strong>de</strong><br />
perforations. Ce procédé permet d'injecter le terrain<br />
dans un ordre quelconque. Dans ce cas, les tubes à<br />
manchettes avaient pour but <strong>de</strong> permettre une injection<br />
complémentaire éventuelle après l'exécution <strong>de</strong>s<br />
pieux forés.<br />
Fig. 10 - Schémas <strong>de</strong> l'injection <strong>de</strong> consolidation d'une<br />
pile en rivière.<br />
Béton immergé Pile n 2-3-4<br />
Ancrage<br />
<strong>de</strong>s pieux<br />
1ère phase<br />
(batar<strong>de</strong>au)<br />
Í<br />
Enceinte palplanche<br />
Forages primaires<br />
(à l'avancement)<br />
Forages secondaires<br />
(par tubes brochés)<br />
rages périphériques<br />
O Foi<br />
bes brochés)<br />
(tu<br />
rage ligne centrale<br />
n Fo<br />
(tubes à manchettes)<br />
(tu<br />
1.8 0^
Fig. 11 - Injection à l'avancement par<br />
passe <strong>de</strong>scendante <strong>de</strong> 5 m.<br />
njection<br />
en cours<br />
Coulis<br />
(d'après documents Solétanche)<br />
Fig. 12 - Injection au tube déclivé. Fig. 13 - Injection au tube à<br />
manchettes.<br />
Coulis<br />
injectée;<br />
Coulis<br />
161
Composition et caractéristiques <strong>de</strong>s mortiers et<br />
coulis injectés<br />
Composition <strong>de</strong>s mortiers et coulis<br />
TABLEAU II<br />
M1<br />
très<br />
épais<br />
Mortiers<br />
(kg/m 5 )<br />
M'2<br />
épais<br />
M2<br />
moy.<br />
épais<br />
Coulis<br />
(kg/gâchée)<br />
M3<br />
flui<strong>de</strong> CN CN' CN"<br />
Sable 0/2<br />
<strong>de</strong> Loire 1 170 947 810 450 — — —<br />
Ciment<br />
PMF 2 170 261 215 250 70 90 110<br />
Eau 470 500 590 720 70 70 70<br />
Bentonite 16 33 35 40 1 1 1<br />
C/E 0,36 0,52 0,36 0,35 1,00 1,28 1,57<br />
S/C 6,8 3,6 3,7 1.8 — — —<br />
TABLEAU III<br />
M 1<br />
très épai<br />
Mortiers<br />
(kg/m 3 )<br />
M'2<br />
épais<br />
M2<br />
moy.<br />
épais<br />
Coulis<br />
(kg/<br />
gâchée)<br />
Sable 0/2<br />
<strong>de</strong> Loire 1 240 947 833 —<br />
Ciment PMF 2 217 261 283 70<br />
Eau 420 500 540 70<br />
Bentonite 17 33 36 1<br />
C/E 0,51 0,52 0.52 1,00<br />
S/C 5,7 3,6 2.9 —<br />
— La composition <strong>de</strong>s mortiers et coulis utilisés est<br />
indiquée dans le tableau II pour la pile n° 1 et dans<br />
le tableau III pour les piles n°" 2, 3 et 4 et la culée<br />
rive droite.<br />
— Pour la culée rive gauche, la composition était<br />
la même que pour la pile n° 1. Toutefois, l'injection<br />
ayant été effectuée après l'exécution <strong>de</strong>s pieux, il y<br />
a eu <strong>de</strong>s injections à la base et à la périphérie <strong>de</strong>s<br />
pieux par l'intermédiaire <strong>de</strong> tubes mis en place avant<br />
bétonnage.<br />
162<br />
CN<br />
— <strong>Le</strong> coulis d'injection, dit coulis <strong>de</strong> collage, avait<br />
la composition suivante en kg par gâchée :<br />
Ciment PMF 100 kg<br />
Eau<br />
75 kg<br />
Bentonite<br />
1 kg<br />
C/E<br />
1,33<br />
— <strong>Le</strong> coulis <strong>de</strong> perforation et <strong>de</strong> scellement, dans<br />
le cas où l'injection était effectuée à partir <strong>de</strong> tubes<br />
à manchettes, était un coulis dit <strong>de</strong> gaine, <strong>de</strong> la<br />
composition suivante par kg <strong>de</strong> gâchée :<br />
• Ciment PMF 2 : 50 kg<br />
• Eau : 70 kg<br />
• Bentonite : 1 kg<br />
• C/E : 0,71<br />
Caractéristiques <strong>de</strong>s mortiers et coulis<br />
La centrale d'injection a fait l'objet d'un ou <strong>de</strong>ux<br />
contrôles par semaine: Lès prélèvements <strong>de</strong> mortier<br />
et <strong>de</strong> coulis ont été soumis aux essais suivants :<br />
— <strong>de</strong>nsité apparente humi<strong>de</strong>,<br />
— viscosité au cône Prepakt,<br />
— décantation mesurée après 3 heures <strong>de</strong> repos,<br />
— résistance à la compression simple à 14, 28, 60 et<br />
90 jours, sur <strong>de</strong>s cubes <strong>de</strong> 5 cm, conservés dans<br />
l'eau à 20 °C après démoulage.<br />
<strong>Le</strong>s résultats moyens sont donnés dans le tableau IV.<br />
TABLEAU IV<br />
Mortiers Coulis<br />
M1 M2 M3 CN CN' CC* CP"<br />
Densité apparente<br />
humi<strong>de</strong> 1.70 1.50 1,47 1.45 1,61 1,58 1,50<br />
Cône Prepakt plein (s) 14 12,5 11.6 10,7 13,5 6 6<br />
Décantation (%) 8 8 6 8 6 3 3<br />
Résistance 114 j<br />
à la J 28 j<br />
compression) 60 j<br />
simple (bar) ' 90 j<br />
5<br />
7<br />
10<br />
5<br />
10<br />
14<br />
18<br />
2<br />
4<br />
6<br />
14<br />
26<br />
37<br />
54<br />
63<br />
82<br />
135<br />
164<br />
249<br />
* CC : coulis <strong>de</strong> collage (voir culée rive gauche)<br />
** CP : coulis <strong>de</strong> perforation<br />
75<br />
140<br />
150<br />
27<br />
42<br />
70<br />
Quantités injectées et pressions correspondantes<br />
L'injection du terrain <strong>de</strong> fondation a été effectuée<br />
à partir d'une centrale d'injection et selon un circuit<br />
schématisé sur la figure 14.<br />
Pour les différents appuis et par phase d'injection,<br />
les quantités injectées et les pressions correspondantes<br />
relevées en tête <strong>de</strong>s forages sont résumées dans<br />
le tableau V.<br />
L'examen <strong>de</strong> ces résultats conduit aux remarques<br />
suivantes :
Appui Phase Forages<br />
Pile<br />
n° 1<br />
Pile<br />
n° 2<br />
Pile<br />
rfi 3<br />
Pile<br />
n° 4<br />
Batar<strong>de</strong>au<br />
Noyau<br />
Batar<strong>de</strong>au<br />
Noyau<br />
Batar<strong>de</strong>au<br />
Noyau<br />
Batar<strong>de</strong>au<br />
Noyau<br />
Batar<strong>de</strong>au<br />
Culée<br />
rive<br />
droite<br />
Noyau<br />
a) Ri<strong>de</strong>au périphérique<br />
TABLEAU V<br />
Récapitulation <strong>de</strong>s conditions et caractéristiques d'injection<br />
Niveau<br />
injecté<br />
(m NGF)<br />
Nature <strong>de</strong>s<br />
injections<br />
Volume<br />
injecté<br />
(m 3 )<br />
Mètres<br />
linéaires<br />
forés (m)<br />
Moyenne<br />
(mYm)<br />
Pression<br />
moyenne<br />
(bar)<br />
14 primaires 60-31 M2-M'2-M3 816 433 1.9 8<br />
14 second. 60-31 M1-M2-M'2 439 446 1.0 15<br />
14 peripher. 56-31<br />
6 axe 56-31<br />
Observations<br />
Présence<br />
<strong>de</strong> cavités<br />
CN-CN'-CN" 427 512 0,8 20 Résurgences<br />
14 primaires 59-31 M2-M'2-M1 383 388 1,0 9<br />
14 second. 59-31 M2 214 392 0,5 10<br />
14 peripher. 56-31<br />
6 axe 56-31<br />
CN 242 501 0,5 15<br />
14 primaires 58-37 M2-M'2-M1 241 294 0,8 10<br />
14 second. 58-37 M2-M'2-M1 261 298 0,9 17<br />
14 peripher. 56-34<br />
6 axe 56-37<br />
CN 246 422 0,6 20<br />
14 primaires 58-37 M2-M'2-M1 486 294 1,7 3<br />
14 second. 58-37 M2-M'2-M1 401 294 1,4 6<br />
14 peripher. 56-34<br />
6 axe 56-37<br />
CN 240 422 0,6 15 Résurgences<br />
14 primaires 61-34 M2-N/Ï2-M1 606 378 1,6 5<br />
14 second. 61-34 M2-M'2-M1 570 378 1,5 8<br />
12 peripher. 59-31<br />
6 axe 59-34<br />
Pour tous les appuis, les critères d'injection étaient<br />
les suivants :<br />
— volume d'injection maximal : 9 m 3<br />
par passe<br />
<strong>de</strong> 5 m,<br />
— pression maximale : 5 à 10 bars en tête <strong>de</strong><br />
forage.<br />
L'ordre d'injection était le suivant :<br />
— injection <strong>de</strong> 3 m 3<br />
<strong>de</strong> mortier M2,<br />
— si pression trop faible, injection <strong>de</strong> 3 m 3<br />
<strong>de</strong><br />
mortier M'2,<br />
— si pression maximale non atteinte, injection <strong>de</strong><br />
3 m 3<br />
<strong>de</strong> mortier Ml.<br />
b) Noyau<br />
<strong>Le</strong> noyau a été principalement injecté avec du coulis<br />
M1 +2% silicate<br />
<strong>de</strong> sou<strong>de</strong><br />
Présence<br />
<strong>de</strong> cavités<br />
CN 495 542 0,9 12 Résurgences<br />
CN, avec les limitations suivantes :<br />
— volume maximal : 1,4 m 3<br />
/m<br />
— pression maximale : 15 à 20 bars.<br />
c) Quantités injectées et pressions correspondantes<br />
Des quantités importantes ont été injectées au droit<br />
<strong>de</strong>s appuis où <strong>de</strong>s cavités ont été mises en évi<strong>de</strong>nce :<br />
piles n os<br />
1 et 4 et culée rive droite. Toutefois, c'est<br />
également pour ces appuis-là que les résurgences<br />
ont été les plus importantes.<br />
On peut noter les valeurs moyennes suivantes :<br />
— injection ri<strong>de</strong>au périphérique :<br />
• forages primaires distants <strong>de</strong> 3,6 m<br />
quantité moyenne : 1,4 m 3<br />
/m,<br />
pression moyenne : 7 bars,<br />
163
• forages secondaires avec intervalle <strong>de</strong> 1,8 m<br />
quantité moyenne : 1,1 m 3<br />
/m,<br />
pression moyenne : 11 bars,<br />
— injection noyau :<br />
quantité moyenne : 0,7 m 3<br />
/m,<br />
pression moyenne : 18 bars.<br />
<strong>Le</strong>s quantités totales injectées sont présentées dans<br />
le tableau VI.<br />
La culée rive gauche, qui a été traitée par injection<br />
après l'exécution <strong>de</strong>s pieux, a donné les résultats<br />
indiqués dans le tableau VII.<br />
Il faut cependant rappeler que l'exécution <strong>de</strong>s pieux<br />
<strong>de</strong> la culée rive gauche a conduit à un surplus <strong>de</strong><br />
béton <strong>de</strong> 204 m*.<br />
Résultats obtenus<br />
1) La diminution <strong>de</strong> la perméabilité en grand du<br />
terrain <strong>de</strong> fondation a pu être constatée en considérant<br />
les pertes d'eau au cours <strong>de</strong>s forages, qui se<br />
situaient entre 50 et 100 % pour les forages primaires<br />
et entre 10 et 20 % pour les forages du noyau.<br />
2) <strong>Le</strong> remplissage <strong>de</strong> fissures dans le <strong>calcaire</strong> dur<br />
(fig. 15) a pu être relevé dans les carottages <strong>de</strong><br />
contrôle.<br />
3) <strong>Le</strong> remplissage <strong>de</strong> cavités par mortier et coulis<br />
a été constaté.<br />
4) <strong>Le</strong> claquage <strong>de</strong>s argiles <strong>de</strong> remplissage <strong>de</strong> cavités<br />
et <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s tendres a été constaté (fig. 16).<br />
Remarque : <strong>Le</strong>s quantités <strong>de</strong> mortier et <strong>de</strong> coulis<br />
injectés données plus haut sont <strong>de</strong>s valeurs par<br />
excès, car il faut tenir compte <strong>de</strong>s résurgences qui<br />
peuvent atteindre 10 à 20 %, et <strong>de</strong> l'essorage <strong>de</strong>s<br />
mortiers qui peut également être estimé entre<br />
10 et 20 %.<br />
164<br />
Appui<br />
TABLEAU VI<br />
Coulis <strong>de</strong><br />
perforation<br />
(m*)<br />
Mortiers<br />
(m 3<br />
)<br />
Coulis<br />
d'injection<br />
(m 5<br />
)<br />
Pile n» 1 210 1 255 427<br />
Pile n» 2 105 597 242<br />
Pile ryo 3 70 502 246<br />
Pile no 4 50 887 240<br />
Culée RD 64 1 176 495<br />
TABLEAU VII<br />
Total 499 4 417 1 650<br />
Forages<br />
I Mètres<br />
forés<br />
1 fmlï<br />
Volume<br />
(m')<br />
Moyenne<br />
m'/ml<br />
Pression<br />
(bar)<br />
Tubes pour<br />
base<br />
<strong>de</strong> pieux 30 420 61 0,15 15 ce<br />
Nature<br />
d'injection<br />
Batar<strong>de</strong>au 18 188 182 1.0 15 Mi - Ms - Mi<br />
Noyau 14 168 180 1.1 19 CN-CN'<br />
Quant aux pressions, elles sont également données<br />
par excès car, avant que les mortiers et les coulis<br />
intéressent le terrain à injecter, ils subissent <strong>de</strong>s<br />
pertes <strong>de</strong> charges au niveau <strong>de</strong>s tubes déclivés et<br />
<strong>de</strong>s tubes à manchettes ainsi que du coulis <strong>de</strong> gaine.
En outre, l'enregistrement <strong>de</strong>s pressions d'injection,<br />
dans le cas d'utilisation <strong>de</strong>s pompes à piston, est difficile<br />
à exploiter à cause <strong>de</strong>s à-coups <strong>de</strong> pression dus<br />
à la marche alternative <strong>de</strong>s machines, comme le montre<br />
la figure 17.<br />
Ainsi, il serait souhaitable <strong>de</strong> pouvoir disposer sur<br />
un chantier d'injection d'un système d'amortissement<br />
<strong>de</strong> la pression d'injection.<br />
EXECUTION DES FONDATIONS<br />
L'exécution <strong>de</strong>s fondations, après injection du terrain,<br />
s'est déroulée sans difficultés majeures. <strong>Le</strong><br />
principal problème à résoudre fut le nettoyage du<br />
fond <strong>de</strong>s batar<strong>de</strong>aux, encombrés par les résurgences<br />
<strong>de</strong> mortiers et <strong>de</strong> coulis.<br />
<strong>Le</strong> tableau VIII donne les caractéristiques d'exécution<br />
<strong>de</strong>s pieux.<br />
Appui<br />
TABLEAU VIII<br />
Cote<br />
moyenne<br />
<strong>de</strong> la base<br />
<strong>de</strong>s pieux<br />
(m NGF)<br />
Intervalle<br />
<strong>de</strong> variation<br />
<strong>de</strong> la quantité<br />
<strong>de</strong> béton<br />
(m 3 )<br />
Quantité<br />
moyenne<br />
<strong>de</strong> béton<br />
(m 3 )<br />
Pile n° 1 44,0 20 à 26 22,8<br />
Pile n° 2 44.8 *19 à 26 22,8<br />
Pile n° 3 45,2 18 à 21 19,0<br />
Pile n 4 44,6 19 à 20 19,3<br />
Culée RD 44.0 21 à 30 23,0<br />
<strong>Le</strong> surplus <strong>de</strong> béton utilisé, qui s'élève à 10 % pour<br />
les piles n° s<br />
1 et 2, est dû au fait que le trépan avait<br />
un diamètre <strong>de</strong> 1,2 m, par la suite son diamètre a<br />
été réduit à 1,1 m. Quant à la culée, le surplus <strong>de</strong><br />
béton correspond aux forages qui ont intercepté <strong>de</strong>s<br />
cavités injectées convenablement, mais avec présence<br />
<strong>de</strong> matériaux argileux. La hauteur <strong>de</strong> ces cavités<br />
atteignait parfois 4 m.<br />
<strong>Le</strong> forage <strong>de</strong>s pieux a été effectué en présence <strong>de</strong><br />
bentonite dont les pertes ont été négligeables à nulles.<br />
Toutefois, dans les <strong>calcaire</strong>s hétérogènes présentant<br />
<strong>de</strong>s alternances <strong>de</strong> bancs durs et <strong>de</strong> bancs tendres,<br />
il y a <strong>de</strong>s risques importants <strong>de</strong> rupture du<br />
câble <strong>de</strong> liaison du trépan. Ainsi <strong>de</strong>ux trépans ont<br />
dû être abandonnés :<br />
— l'un au fond du pieu n° 3 <strong>de</strong> la pile n° 1,<br />
— l'autre au fond du pieu n° 12 <strong>de</strong> la pile n° 2.<br />
Afin <strong>de</strong> se préserver contre les ruptures <strong>de</strong> câble,<br />
la hauteur <strong>de</strong> relèvement du trépan, qui était initialement<br />
<strong>de</strong> 3 - 4 m, a été réduite à 1 - 1,5 m. En outre,<br />
le diamètre du trépan a été ramené <strong>de</strong> 1,2 à 1,1 m.<br />
<strong>Le</strong> poids <strong>de</strong>s trépans était <strong>de</strong> 3 à 4 t.<br />
Fig. 15 - Injection d'une fissure dans le <strong>calcaire</strong> dur.<br />
Fig. 16 - Claquage du coulis d'un <strong>calcaire</strong> tendre.<br />
Fig. 17 - Diagramme <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> pressions d'injection non<br />
amorties et amorties.<br />
165
CONTROLE DES FONDATIONS<br />
Contrôle du sol après injection<br />
Chaque appui, après injection, a fait l'objet d'un<br />
carottage continu arrêté 1 à 2 m avant la base <strong>de</strong><br />
la zone <strong>de</strong> terrain injecté.<br />
En outre, la pile n° 1, pour laquelle l'injection avait<br />
un caractère expérimental, a comporté <strong>de</strong>s essais<br />
géomécaniques en place :<br />
— un forage avec essais pressiométriques,<br />
— un forage avec <strong>de</strong>s essais au dilatomètre Médératec.<br />
Pour le terrain traité par injection, les résultats ont<br />
été les suivants :<br />
a) Essais au pressiomètre<br />
— entre 56 et 44 m NGF :<br />
• pression limite 10 < Pi < 35 bars,<br />
• module pressiométrique 45 < E < 760 bars,<br />
et quelques valeurs localisées plus élevées.<br />
— entre 44 et 37 m NGF :<br />
• pression limite 20 < P; < 70 bars,<br />
• module pressiométrique 270 < E < 3 400 bars.<br />
b) Essais au dilatomètre Médératec (fig. 18 et<br />
fig. 13 <strong>de</strong> l'article « Etu<strong>de</strong>s géotechniques <strong>de</strong>s formations<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> »)<br />
<strong>Le</strong>s essais au dilatomètre Médératec, effectués à <strong>de</strong>s<br />
niveaux déterminés à partir <strong>de</strong>s échantillons carottés,<br />
ont permis <strong>de</strong> préciser les caractéristiques <strong>de</strong>s<br />
<strong>calcaire</strong>s indiquées dans le tableau IX.<br />
Nature<br />
du <strong>calcaire</strong><br />
TABLEAU IX<br />
Module <strong>de</strong><br />
déformation<br />
Ed (bar)<br />
Pression<br />
limite<br />
P, (bar)<br />
Calcaire<br />
tendre « 400 10 à 20<br />
Observations<br />
Fluage<br />
important<br />
Calcaire<br />
mi-dur à dur 1 000 à 15 000 > 40 —<br />
Calcaire<br />
très dur > 30 000 > 100 —<br />
Des essais effectués dans <strong>de</strong>s cavités injectées ont<br />
donné, pour les coulis et mortiers, un module <strong>de</strong><br />
déformation <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 600 bars, alors que les<br />
dépôts argileux <strong>de</strong>s cavités, comprimés par les injections,<br />
donnent un module <strong>de</strong> déformation <strong>de</strong> l'ordre<br />
<strong>de</strong> 50 bars.<br />
Remarque : les résultats obtenus avec les <strong>de</strong>ux<br />
appareils sont très comparables, bien que les modules<br />
mesurés soient plus élevés au Médératec qu'au<br />
pressiomètre.<br />
166<br />
Fig. 18 - Ensemble du matériel du dilatomètre Médératec.<br />
H Emetteur<br />
Alimentation <strong>de</strong> l'émetteur (24 volts)<br />
Accéléromètre<br />
Oscilloscope<br />
i.-.'Lurt n<br />
I i L_i LJ<br />
Représentation du trajet <strong>de</strong> l'on<strong>de</strong><br />
Fissure<br />
Contrôle <strong>de</strong> l'intégrité <strong>de</strong>s pieux<br />
Formulation du béton <strong>de</strong>s pieux<br />
Fig. 19 - Schéma <strong>de</strong> principe <strong>de</strong>s mesures<br />
non <strong>de</strong>structives <strong>de</strong>s pieux en<br />
béton.<br />
La métho<strong>de</strong> consiste à émettre un choc<br />
à la tête d'un pieu et à mesurer le<br />
temps <strong>de</strong> parcours <strong>de</strong> la vibration produite<br />
sur le trajet émetteur-surface <strong>de</strong><br />
réflexion-capteur (accéléromètre)<br />
JL<br />
h = V. t<br />
2<br />
La distance émetteur-capteur (quelques<br />
centimètres) est négligeable <strong>de</strong>vant la<br />
longueur du pieu. <strong>Le</strong> temps <strong>de</strong> réponse<br />
<strong>de</strong>s appareils étant <strong>de</strong> quelques microsecon<strong>de</strong>s,<br />
il est négligeable par rapport<br />
au temps <strong>de</strong> retour <strong>de</strong> l'impulsion.<br />
La formule du béton employé est la suivante :<br />
— ciment PMF 2<br />
400 kg<br />
— sable 0/5<br />
770 kg<br />
— gravillon 4/10<br />
310 kg<br />
— gravillon 8/25<br />
760 kg<br />
— eau rajoutée<br />
138 litres<br />
— plastifiant Pozzolith<br />
0,2 à 0,3 %<br />
Un tel béton présentait, avant coulage, un affaissement<br />
au cône <strong>de</strong> 12 à 20 cm.<br />
<strong>Le</strong> béton a été mis en place au tube plongeur.
Auscultation dynamique <strong>de</strong>s pieux<br />
Tous les pieux ont été soumis à une auscultation<br />
dynamique, selon une métho<strong>de</strong> développée par le<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Blois dont le principe est résumé sur<br />
la figure 19.<br />
<strong>Le</strong>s résultats <strong>de</strong>s essais ont permis <strong>de</strong> conclure que :<br />
— la majorité <strong>de</strong>s pieux présentaient <strong>de</strong>s hétérogénéités<br />
<strong>de</strong> faible importance,<br />
— les pieux n os<br />
3 et 5 <strong>de</strong> la culée rive gauche, à la<br />
base <strong>de</strong>squels se sont produites <strong>de</strong>s résurgences <strong>de</strong><br />
béton au cours du bétonnage <strong>de</strong>s pieux voisins, présentaient<br />
<strong>de</strong>s hétérogénéités en pointe,<br />
— le pieu n° 6 <strong>de</strong> la culée rive droite, qui présentait<br />
<strong>de</strong>s hétérogénéités importantes à 3 niveaux, a fait<br />
l'objet d'un carottage <strong>de</strong> contrôle.<br />
Carottage du pieu n° 6 <strong>de</strong> la culée rive droite<br />
<strong>Le</strong> carottage du pieu n° 6 est présenté sur la figure<br />
20. On peut tout <strong>de</strong> suite souligner le parfait contact<br />
entre le béton du pieu et le <strong>calcaire</strong> situé sous la<br />
pointe vers 44,5 m NGF.<br />
<strong>Le</strong>s hétérogénéités décelées par l'auscultation dynamique<br />
apparaissent dans le carottage par une fragmentation<br />
importante <strong>de</strong>s carottes <strong>de</strong> béton.<br />
Un tel carottage a permis <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> laboratoire<br />
sur les échantillons. Des éprouvettes, d'élancement<br />
2, ont été découpées et soumises aux mesures<br />
:<br />
— <strong>de</strong> vitesse du son,<br />
— <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité,<br />
— <strong>de</strong> résistance à la compression simple.<br />
<strong>Le</strong>s résultats sont résumés dans le tableau X.<br />
Fig. 20 - Carottage du pieu n° 6 <strong>de</strong> la culée rive droite.<br />
Fig. 21 - Fixation d'un témoin sonore Télémac sur<br />
le ferraillage.<br />
Fig. 22 - Disposition <strong>de</strong> trois extensomètres sur le ferraillage<br />
d'un pieu.<br />
Mesures<br />
TABLEAU X<br />
Valeur<br />
moyenne<br />
Ecart type Coefficient<br />
<strong>de</strong> variation<br />
Vitesse<br />
du son 4 338 m 85 2,0 %<br />
Densité 2.33 0,02 0,9 %<br />
Résistance à<br />
la compressioi<br />
simple 302 bar 55 18,2 %<br />
Etu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong>s pieux <strong>de</strong> la pile n° 4<br />
avec <strong>de</strong>s témoins sonores<br />
L'étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong>s 14 pieux <strong>de</strong> la pile<br />
n° 4 a été effectuée avec <strong>de</strong>s témoins sonores Télémac<br />
à cor<strong>de</strong> vibrante noyés dans le béton.<br />
Chaque pieu est ainsi équipé <strong>de</strong> 3 extensomètres<br />
situés à 1,2 m sous le béton immergé et fixés au<br />
ferraillage selon une disposition à 120" (fig. 21 et 22).<br />
167
La Loire<br />
0"00' -0- '0"0"0'<br />
0.0<br />
Pieu 1,20<br />
Fig. 23. - Disposition générale <strong>de</strong>s témoins sonores dans la pile n° 4.<br />
Témoins sonores Télémac<br />
à cor<strong>de</strong> vibrante<br />
La disposition <strong>de</strong>s extensomètres est précisée sur la<br />
figure 23.<br />
Objectifs <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong><br />
Profitant du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> l'ouvrage<br />
(voussoirs préfabriqués), il est apparu possible <strong>de</strong><br />
suivre le comportement <strong>de</strong> la fondation au fur et à<br />
mesure <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong>s voussoirs et ceci, jusqu'à<br />
la réalisation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>mi-travées (fig. 24).<br />
Ainsi, les objectifs <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> étaient <strong>de</strong> préciser :<br />
— l'évolution <strong>de</strong>s charges en tête <strong>de</strong>s pieux pour<br />
la mise en place successive <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux voussoirs symétriques,<br />
— l'amortissement <strong>de</strong>s contraintes dans le pieu n° 6<br />
afin d'estimer le frottement latéral mobilisé. Pour<br />
cela, le pieu n° 6 a été équipé <strong>de</strong> 4 niveaux <strong>de</strong> 3 extensomètres<br />
distants <strong>de</strong> 4 m (fig. 24).<br />
168<br />
Extensomètres<br />
k 3 2 1 / 1<br />
\ 1 2 3 U 5 6 7 8 g 10 11 12<br />
63.00<br />
Equipement du pieu n 6<br />
Résultats <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong><br />
Rive droite<br />
Fig. 24 - Phases <strong>de</strong> chargement sur la<br />
pile n° 4.<br />
a) Répartition <strong>de</strong>s charges dans les pieux<br />
— Construction du fléau amont : pendant la construction<br />
du fléau amont, il semble qu'il y ait un léger<br />
basculement <strong>de</strong> la semelle <strong>de</strong> répartition vers l'amont.<br />
En effet, les pieux situés sous le fût amont sont fortement<br />
chargés alors que ceux situés sous le fût<br />
aval présentent une traction.<br />
Au cours <strong>de</strong> la mise en précontrainte partielle <strong>de</strong> ce<br />
fléau, la répartition <strong>de</strong>s charges a été singulièrement<br />
bouleversée. A part les pieux P 8, P 9 et P 10 situés<br />
sous le fût amont côté rive gauche, tous les autres<br />
pieux ont été sollicités en traction. Ainsi certains<br />
pieux ont été soulagés d'une charge comprise entre<br />
54 et 105 t. Etant donné que le poids <strong>de</strong> la semelle,<br />
du socle et <strong>de</strong>s 2 fûts conduit à une charge moyenne<br />
par pieu <strong>de</strong> 84 t, il en résulte que certains pieux sont<br />
passés en traction.
0,1<br />
(bar)<br />
0,2<br />
n 1<br />
0,1<br />
Frottement latéral entre les niveaux 1 et 2.<br />
(bar) Charge au 1er niveau (t)<br />
Frottement latéral entre les niveaux 2 et 3.<br />
(bar)<br />
/>—<br />
*<br />
t<br />
5 0 1(1 »0 ; 50<br />
Charge au 1er niveau (t)<br />
Frottement latéral entre les niveaux 3 et 4.<br />
-r<br />
0 ' 5 0 100 1 50<br />
Charge au 1er niveau (t)<br />
Fig. 25 - Evolution du frottement latéral en fonction <strong>de</strong> la charge dans le pieu n° 6 au premier niveau <strong>de</strong> témoins sonores.<br />
•<br />
169
— Construction du fléau aval : pendant la construction<br />
du fléau aval, les pieux situés sous le fût aval<br />
ont été fortement sollicités en compression. Par<br />
contre, ceux situés sous le fût amont ont subi une<br />
légère traction. Il semble que la solidarisation totale<br />
<strong>de</strong> l'ouvrage amont n'a pas permis un équilibrage<br />
<strong>de</strong>s charges au niveau <strong>de</strong>s pieux, au terme <strong>de</strong> la<br />
construction du fléau aval.<br />
— Charge reprise par les pieux : d'après les résultats<br />
<strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>, il s'avère que lors <strong>de</strong> la construction<br />
<strong>de</strong>s fléaux amont et aval, les pieux prennent environ<br />
2/3 <strong>de</strong> la charge due au poids <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s fléaux.<br />
<strong>Le</strong> reste est certainement repris par frottement<br />
latéral, par le batar<strong>de</strong>au solidaire <strong>de</strong> la semelle. <strong>Le</strong><br />
déficit <strong>de</strong> charge correspondrait à un frottement<br />
latéral unitaire du batar<strong>de</strong>au <strong>de</strong> 1 t/m 2<br />
.<br />
— Influence du clavage et <strong>de</strong> la précontrainte : le<br />
clavage et les différentes phases <strong>de</strong> la précontrainte<br />
longitudinale (partielle et totale), puis transversale,<br />
bouleversent fortement le comportement <strong>de</strong>s pieux.<br />
Toutefois, il apparaît que le batar<strong>de</strong>au prend une<br />
part non négligeable dans le comportement général<br />
<strong>de</strong> la fondation.<br />
b) Frottement latéral pour le pieu n° 6<br />
<strong>Le</strong> frottement latéral a été mesuré à partir <strong>de</strong> 4<br />
niveaux <strong>de</strong> témoins sonores distants <strong>de</strong> 4 m et en<br />
tenant compte <strong>de</strong>s variations du diamètre apparent<br />
du pieu, déduit d'après la remontée du béton.<br />
— Pendant la construction du fléau amont le frottement<br />
latéral a augmenté régulièrement avec la<br />
charge pour atteindre 2,4 t/m 2<br />
entre les niveaux<br />
un et <strong>de</strong>ux, 2,8 t/m 2<br />
entre les niveaux <strong>de</strong>ux et trois<br />
et seulement 1,3 t/m 2<br />
entre les niveaux trois et<br />
quatre (fig. 25).<br />
— Lorsque le pieu n° 6 avait une charge <strong>de</strong> 153 t<br />
due au poids du fléau amont, le frottement latéral<br />
avait atteint 100 t, alors que la charge en pointe<br />
était <strong>de</strong> 53 t, soit le tiers <strong>de</strong> la charge en tête du<br />
pieu (fig. 26).<br />
— Lors <strong>de</strong> la mise en précontrainte partielle <strong>de</strong><br />
l'ouvrage amont, le pieu n° 6 a été soulagé <strong>de</strong> 93 t,<br />
170<br />
ce qui a annulé l'effort <strong>de</strong> pointe et a diminué forte<br />
ment le frottement latéral unitaire qui s'est maintenu<br />
autour <strong>de</strong> 1 t/m 2<br />
pendant la construction du<br />
fléau aval.<br />
c) Commentaires<br />
L'étu<strong>de</strong> du comportement d'un massif <strong>de</strong> pieux a<br />
permis :<br />
— d'estimer le frottement latéral mobilisé et <strong>de</strong><br />
vérifier ainsi que la fondation travaille au frottement<br />
latéral, ce qui doit être recherché lorsque le<br />
terrain <strong>de</strong> fondation peut renfermer <strong>de</strong>s cavités<br />
(voir l'exposé <strong>de</strong> M. Baguelin, « Conception <strong>de</strong>s fondations<br />
dans le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> »),<br />
— <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce le comportement <strong>de</strong> la<br />
semelle et du batar<strong>de</strong>au constituant avec les pieux<br />
une fondation monolithique,<br />
— <strong>de</strong> noter les bouleversements que provoquent le<br />
clavage et la précontrainte quant à la distribution<br />
<strong>de</strong>s charges en tête <strong>de</strong>s pieux.<br />
CONCLUSIONS<br />
Critiques <strong>de</strong>s fondations<br />
a) Reconnaissance <strong>de</strong>s terrains <strong>de</strong> fondation<br />
-t<br />
La reconnaissance <strong>de</strong>s terrains <strong>de</strong> fondation est assez<br />
loin du schéma que j'ai présenté dans mon exposé<br />
« Etu<strong>de</strong>s géotechniques <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> »,<br />
à savoir :<br />
— définition du problème,<br />
— reconnaissance préalable du site et élaboration<br />
du programme d'étu<strong>de</strong>,
— reconnaissance préliminaire du terrain <strong>de</strong> fondation<br />
permettant <strong>de</strong> définir différentes solutions <strong>de</strong><br />
fondations possibles et d'effectuer un choix,<br />
— reconnaissance spécifique adaptée au type <strong>de</strong> fondation<br />
retenu.<br />
Dans le cas présent, la reconnaissance préalable a<br />
été inexistante, la reconnaissance préliminaire a été<br />
limitée à <strong>de</strong>s sondages carottés, et la reconnaissance<br />
spécifique a été programmée en marge <strong>de</strong>s travaux<br />
<strong>de</strong> construction <strong>de</strong> l'ouvrage, car le choix du nombre<br />
d'appui n'a pas pu être fait plus tôt.<br />
b) Métho<strong>de</strong> d'exécution <strong>de</strong>s fondations<br />
Il faut avouer qu'en 1968 peu <strong>de</strong> personnes pouvaient<br />
donner un avis objectif sur la métho<strong>de</strong> d'exécution<br />
<strong>de</strong>s fondations, car il faut avoir affronté les<br />
terrains karstiques pour pouvoir saisir l'ensemble<br />
<strong>de</strong>s problèmes qu'ils peuvent poser.<br />
Si aujourd'hui on se permet d'envisager un traitement<br />
par injection et d'en faire parfois une solution<br />
inévitable, c'est qu'un essai en vraie gran<strong>de</strong>ur<br />
a été tenté et réalisé à Blois.<br />
Résultats positifs<br />
La collaboration étroite entre le maître d'œuvre, les<br />
entreprises et le laboratoire, qui mérite d'être soulignée<br />
au passage, a permis d'analyser les résultats<br />
<strong>de</strong>s différentes phases <strong>de</strong>s travaux et <strong>de</strong>s essais, <strong>de</strong><br />
tirer <strong>de</strong>s renseignements, et d'acquérir une expérience<br />
dont bénéficieront les chantiers futurs.<br />
a) <strong>Le</strong>s injections : Elles ont permis <strong>de</strong> tester <strong>de</strong>s<br />
métho<strong>de</strong>s et d'apprécier leur efficacité. <strong>Le</strong>s résultats<br />
acquis permettent, en tout état <strong>de</strong> cause, <strong>de</strong> disposer<br />
d'une base <strong>de</strong> référence expérimentale.<br />
Ainsi, les <strong>calcaire</strong>s karstiques sont parfaitement<br />
injectables avec <strong>de</strong>s mortiers et coulis, par contre<br />
les <strong>calcaire</strong>s tendres ne subissent que <strong>de</strong>s claquages.<br />
Toutefois, les pressions d'injection doivent être<br />
adaptées, <strong>de</strong> façon à limiter les résurgences.<br />
Archives techniques <strong>de</strong> la subdivision « Grands travaux<br />
» du Loir-et-Cher.<br />
CAMBEFORT H., Injection <strong>de</strong>s sols, t. 1 et 2, Eyrolles<br />
éd., Paris 1964.<br />
CHAMPION M., LORAIN J.-M., MAILLARD PH., ANGOT D.,<br />
PITOT J. et WASCHKOWSKI E., Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sols <strong>de</strong> fondation<br />
du <strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois, Bull, liaison<br />
Labo. routiers P. et Ch., 38, mai-juin 1969, p. 37-53.<br />
DDE (Direction départementale <strong>de</strong> l'Equipement),<br />
Notice technique sur le <strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois,<br />
mars 1969.<br />
Labo. rég. <strong>de</strong> Blois et d'Angers, Dossiers <strong>de</strong> reconnaissance<br />
<strong>de</strong>s terrains <strong>de</strong> fondation du <strong>de</strong>uxième<br />
pont <strong>de</strong> Blois.<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
b) <strong>Le</strong> comportement <strong>de</strong>s pieux : L'étu<strong>de</strong> expérimentale<br />
<strong>de</strong> comportement <strong>de</strong>s pieux <strong>de</strong> la pile n° 4 nous<br />
a permis <strong>de</strong> mesurer un frottement latéral mobilisé<br />
supérieur à 2 t/m 2<br />
et <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce la par<br />
ticipation non négligeable du batar<strong>de</strong>au dans la<br />
stabilité générale <strong>de</strong> la fondation. Enfin, il nous a<br />
été possible <strong>de</strong> noter les perturbations provoquées<br />
par la précontrainte au niveau <strong>de</strong> la fondation.<br />
Commentaires<br />
<strong>Le</strong> pont Charles-<strong>de</strong>-Gaulle a posé <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong><br />
fondations certains, qui ont été résolus par le<br />
recours aux injections d'un massif <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> karstique.<br />
Ces injections ont colmaté les cavités et les chenaux<br />
<strong>de</strong> circulations d'eau. Dans un certain sens, en réduisant<br />
la « porosité en grand » du massif, elles ont<br />
consolidé le terrain. Toutefois, le géomécanicien n'a<br />
pas encore le moyen d'apprécier le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> consolidation<br />
dû aux injections, car s'il est possible <strong>de</strong><br />
connaître le volume <strong>de</strong> mortiers et coulis injectés,<br />
il est difficile <strong>de</strong> dire quel volume <strong>de</strong> terrain ils ont<br />
intéressé.<br />
Toutefois, dans le cas où <strong>de</strong>s fondations massives<br />
ne sont pas envisageables et où <strong>de</strong>s fondations profon<strong>de</strong>s<br />
doivent être exécutées dans un <strong>calcaire</strong><br />
karstique soumis à <strong>de</strong>s circulations d'eau importantes,<br />
il est possible d'adopter le principe <strong>de</strong> fondation<br />
du <strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois, mais avec l'ordre<br />
chronologique suivant :<br />
— mise en place d'un batar<strong>de</strong>au,<br />
— injection du massif karstique,<br />
— terrassement à l'intérieur du batar<strong>de</strong>au,<br />
— mise en place <strong>de</strong> viroles au droit <strong>de</strong>s pieux,<br />
— coulage d'un béton immergé,<br />
— forage et bétonnage <strong>de</strong>s pieux.<br />
Toutefois, ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fondation, pour être exécuté<br />
sans trop <strong>de</strong> difficultés, nécessite une reconnaissance<br />
du terrain <strong>de</strong> fondation aussi complète que possible,<br />
afin que les différentes phases <strong>de</strong>s travaux<br />
soient parfaitement définies.<br />
MENOU J. et VENEC Y., Contrôle <strong>de</strong> la continuité <strong>de</strong>s<br />
pieux par une métho<strong>de</strong> d'auscultation dynamique,<br />
Bull, liaison Labo. routiers P. et Ch., 44, mars-avr.<br />
1970, p. 103-112.<br />
MIGNOT Y., LORAIN J.-M. et ANGOT D., Dossiers <strong>de</strong><br />
contrôle <strong>de</strong>s injections du <strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois,<br />
Labo. rég. <strong>de</strong> Blois.<br />
WASCHKOWSKI E., Mesure <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques<br />
<strong>de</strong>s massifs rocheux avec le dilatomètre Médératec,<br />
Bull, liaison Labo. routiers P. et Ch., 41, nov.<br />
1969, p. 26-33.<br />
WASCHKOWSKI E., Etu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong>s<br />
pieux <strong>de</strong> la pile n° 4 du <strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois,<br />
Labo. rég. <strong>de</strong> Blois.<br />
171
172<br />
<strong>Le</strong>s fondations<br />
<strong>de</strong>s centrales<br />
nucléaires <strong>de</strong><br />
Saint-Laurent<strong>de</strong>s-Eaux<br />
H. DUBOIS<br />
Ingénieur principal EDF<br />
aménagement <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux<br />
DANS le cadre <strong>de</strong>s journées sur le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong>, je me propose <strong>de</strong> parler <strong>de</strong>s problèmes<br />
<strong>de</strong> fondation relatifs aux <strong>de</strong>ux centrales<br />
nucléaires <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux.<br />
Je vais d'abord situer brièvement les centrales et la<br />
teneur <strong>de</strong>s installations.<br />
LE SITE DE SAINT-LAURENT-DES-EAUX<br />
(«g-1)<br />
<strong>Le</strong> site <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux, sur lequel sont<br />
implantées les <strong>de</strong>ux centrales Saint-Laurent 1 et<br />
Saint-Laurent 2, est situé dans une boucle <strong>de</strong> la<br />
Loire, à mi-chemin entre Blois et Orléans.<br />
<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux centrales sont actuellement en service :<br />
— la première, commencée en juillet 1963 a été<br />
couplée au réseau en mars 1969,
— la secon<strong>de</strong>, commencée en mai 1966, a été couplée<br />
au réseau en juillet 1971.<br />
D'une puissance <strong>de</strong> 500 MW, elles avaient produit<br />
respectivement au 8 mai 1972,<br />
— la première : 4,517 milliards <strong>de</strong> kWh,<br />
— la secon<strong>de</strong> : 2 milliards <strong>de</strong> kWh 1<br />
.<br />
Chacune <strong>de</strong>s centrales comporte (fig. 2) :<br />
1. un caisson en béton précontraint contenant les<br />
échangeurs <strong>de</strong> chaleur et le réacteur ; son poids est<br />
<strong>de</strong> 80 000 t ;<br />
2. un bâtiment, dit bâtiment du combustible irradié<br />
(BCI), à ossature métallique, pratiquement accolé à<br />
la face est du caisson ; il n'en est séparé que par<br />
une distance <strong>de</strong> 7 m et pèse 20 000 t environ.<br />
Sur le sommet <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux ouvrages, circule la machine<br />
<strong>de</strong> chargement qui franchit par un pont transbor<strong>de</strong>ur<br />
le vi<strong>de</strong> entre eux. Elle pèse 600 t ;<br />
1. Au 8 mai 1973, cette production était passée respectivement<br />
à 7,2 et 5,3 kWh.<br />
Saint-Andrault<br />
-Si 1L ' '<br />
Q Surveillances <strong>de</strong>s radioprotections<br />
0 1 2 km<br />
• I I<br />
Fig. 1 - Implantation générale du site.<br />
La Barboire^<br />
a u<br />
Ch \<br />
3. une salle <strong>de</strong>s machines, comportant les <strong>de</strong>ux groupes<br />
turbo-alternateurs <strong>de</strong> 250 MW ;<br />
4. <strong>de</strong>s bâtiments annexes, comprenant notamment le<br />
bâtiment électrique qui abrite la salle <strong>de</strong> comman<strong>de</strong><br />
et les <strong>de</strong>ux ordinateurs <strong>de</strong> pilotage <strong>de</strong> la pile ;<br />
5. enfin, la prise d'eau et le rejet en Loire sont<br />
communs aux <strong>de</strong>ux tranches.<br />
RECONNAISSANCE DU SOL<br />
Tous ces ouvrages sont fondés dans un terrain qui<br />
a fait l'objet d'une reconnaissance approfondie au<br />
cours <strong>de</strong> plusieurs campagnes <strong>de</strong> sondages.<br />
1. La reconnaissance générale du sous-sol a fait<br />
l'objet <strong>de</strong> trois campagnes <strong>de</strong> sondages groupant<br />
trente-cinq forages au total. Elle a permis d'orienter<br />
le choix <strong>de</strong> l'emplacement <strong>de</strong>s caissons 1 et 2. Elle<br />
s'est effectuée au cours <strong>de</strong>s années 1962-1963.<br />
173
2. Plusieurs autres campagnes se sont développées au<br />
cours <strong>de</strong>s années suivantes, totalisant une quarantaine<br />
<strong>de</strong> forages.<br />
Fig. 2 - Coupe est-ouest <strong>de</strong> la tranche Saint-Laurent 1.<br />
Elles ont servi à préciser notamment :<br />
— le contact marno-<strong>calcaire</strong> - Eocène, à l'emplacement<br />
choisi pour les réacteurs 1 et 2 ;<br />
— le contact alluvions - marno-<strong>calcaire</strong>s, à l'emplacement<br />
<strong>de</strong>s ouvrages <strong>de</strong> la prise d'eau, <strong>de</strong> la station<br />
<strong>de</strong> pompage, <strong>de</strong> la piscine <strong>de</strong> désactivation et <strong>de</strong> la<br />
salle <strong>de</strong>s machines.<br />
<strong>Géologie</strong><br />
On peut résumer <strong>de</strong> la façon suivante la disposition<br />
successive <strong>de</strong>s diverses couches <strong>de</strong> terrain :<br />
En partant du terrain naturel, calé à la cote 79,50 m<br />
NGF environ, on rencontre (fig. 3) :<br />
~h . ventilation<br />
' 1<br />
à l'arrêt<br />
1. les alluvions (Quaternaire) mo<strong>de</strong>rnes et anciennes,<br />
sablo-graveleuses ou sablo-argileuses, d'une épais Au droit <strong>de</strong> la pile n° 2 ces « poudingues » n'ont<br />
seur moyenne <strong>de</strong> 7 m,<br />
pas été i<strong>de</strong>ntiquement retrouvés.<br />
174<br />
pont <strong>de</strong><br />
service •<br />
75 t d<br />
2. les marno-<strong>calcaire</strong>s, composés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux séries géologiques<br />
d'origine lacustre :<br />
— les <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> Pithiviers (Oligocène supérieur),<br />
épaisseur moyenne <strong>de</strong> 6,5 m,<br />
— les <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> Morancez (Lutétien continental),<br />
épaisseur moyenne <strong>de</strong> 6,5 m.<br />
Dans ces marno-<strong>calcaire</strong>s alternent <strong>de</strong>s bancs d'épaisseur<br />
irrégulière <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>s marneux ou rocheux,<br />
plus ou moins silicifiés.<br />
3. l'Eocène inférieur (Tertiaire), formation très<br />
hétérogène, constituée par une gamme étendue <strong>de</strong><br />
sédiments détritiques, allant <strong>de</strong> l'argile verte aux<br />
poudingues plus ou moins compacts et aux molasses<br />
plus ou moins sableuses.<br />
A la partie supérieure <strong>de</strong> cette couche on trouve,<br />
au droit <strong>de</strong> la pile n" 1, une importante lentille <strong>de</strong><br />
terrains très peu compressibles, que l'on a dénommés<br />
« conglomérats » ou « poudingues », qui sont en fait<br />
constitués par <strong>de</strong>s marnes compactes très dures, avec<br />
<strong>de</strong>s nodules soit siliceux soit calcairo-marneux.
Cette formation <strong>de</strong> l'Eocène inférieur a été particulièrement<br />
étudiée car elle est directement intéressée<br />
par la base <strong>de</strong>s murs moulés <strong>de</strong>s piles 1 et 2.<br />
Son épaisseur est très variable et se développe entre<br />
10 et 40 m.<br />
4. le Crétacé : en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> l'Eocène on trouve <strong>de</strong>s<br />
argiles à silex sur une épaisseur d'une trentaine <strong>de</strong><br />
mètres. Enfin la craie à silex a été atteinte par<br />
quelques forages.<br />
Hydrogéologie<br />
Trois nappes à régime différent ont été dénombrées<br />
:<br />
1. la nappe <strong>de</strong>s alluvions : elle circule en régime libre<br />
et est directement influencée par le plan d'eau <strong>de</strong><br />
la Loire. Elle est surtout alimentée par l'infiltration<br />
<strong>de</strong>s eaux pluviales et s'écoule en temps normal vers<br />
le fleuve. La perméabilité <strong>de</strong>s alluvions a été estimée<br />
à environ 5.10 3<br />
m/s.<br />
Son niveau varie entre les cotes 75 m NGF (étiage)<br />
et 77 m NGF (niveau moyen).<br />
On <strong>de</strong>vra en tenir compte pour toutes les fondations<br />
s'arrêtant au toit <strong>de</strong>s marno-<strong>calcaire</strong>s.<br />
A cet effet, les ouvrages ont été entourés par un<br />
voile étanche <strong>de</strong>scendu jusqu'aux marnes, afin d'isoler<br />
les fondations et <strong>de</strong> réduire les pompages ;<br />
2. la nappe <strong>de</strong>s marno-<strong>calcaire</strong>s : elle circule en<br />
régime <strong>de</strong> perméabilité en grand dans les joints et<br />
fissures <strong>de</strong>s bancs. Son niveau statique est sensiblement<br />
le même que celui <strong>de</strong> la nappe phréatique.<br />
Cette nappe a été maintenue par puits <strong>de</strong> rabattement<br />
vers la cote 61 m NGF afin d'éviter, au droit<br />
<strong>de</strong> la fondation <strong>de</strong>s ouvrages, une décompression<br />
<strong>de</strong>s terrains en fond <strong>de</strong> fouille et par suite d'importants<br />
tassements <strong>de</strong> recompression.<br />
3. la nappe <strong>de</strong> la craie : captive, sous les couches<br />
argileuses <strong>de</strong> l'Eocène inférieur, elle est très nettement<br />
artésienne.<br />
Elle se situe en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la cote 42 m NGF et son<br />
niveau piézométrique, variable avec la profon<strong>de</strong>ur<br />
a atteint la cote 84 m NGF au forage L, soit 8 m<br />
environ au-<strong>de</strong>ssus du niveau moyen <strong>de</strong> la nappe<br />
phréatique.<br />
175
Alluvions mo<strong>de</strong>rnes Alluvions anciennes<br />
80,00il<br />
70,00H-<br />
60,00»-<br />
50,00<br />
40,00 H-<br />
30,00<br />
176<br />
Eocène inférieur Argile ¿1 silex et craie altérée<br />
Calcaire <strong>de</strong> Pithiviers Calcaire <strong>de</strong> Morancez<br />
• Fouille première tranche o Sondages <strong>de</strong> la campagne 1964<br />
[ Il | Emplacement <strong>de</strong>uxième tranche ^ / Sondages <strong>de</strong>s campagnes précé<strong>de</strong>ntes<br />
Fig. 3 - Profil géologique schématique suivant l'axe nord-sud <strong>de</strong>s caissons.
FONDATION DES OUVRAGES<br />
La fondation <strong>de</strong>s caissons a fait l'objet d'étu<strong>de</strong>s où<br />
plusieurs systèmes ont été envisagés :<br />
— un système <strong>de</strong> fondation sur radier général reposant<br />
sur les marno-<strong>calcaire</strong>s,<br />
— un système <strong>de</strong> fondation sur radier général avec<br />
pieux forés reportant une partie <strong>de</strong>s charges sur les<br />
terrains sous-jacents,<br />
— un système <strong>de</strong> fondation sur murs moulés<br />
<strong>de</strong>scendus jusque sur le toit <strong>de</strong> l'Eocène, à la cote<br />
59,00 m NGF environ.<br />
C'est cette troisième solution qui a été retenue pour<br />
les <strong>de</strong>ux caissons Saint-Laurent 1 et Saint-Laurent 2.<br />
Par contre, c'est la <strong>de</strong>uxième solution qui a été<br />
adoptée pour la fondation <strong>de</strong>s bâtiments du combustible<br />
irradié (BCI). <strong>Le</strong>s pieux ont été <strong>de</strong>scendus à la<br />
même cote que celle <strong>de</strong>s murs moulés, sur le toit<br />
<strong>de</strong> l'Eocène.<br />
<strong>Le</strong>s fondations du caisson <strong>de</strong>vaient permettre <strong>de</strong><br />
satisfaire à une série <strong>de</strong> critères qui peuvent être<br />
résumés ainsi :<br />
1. supporter une masse <strong>de</strong> 80 000 t environ,<br />
2. laisser libre sur le fond <strong>de</strong> l'ouvrage toute la<br />
surface nécessaire aux 211 sorties du bloc tubulaire<br />
inférieur, et aux zones d'ancrage <strong>de</strong>s câbles <strong>de</strong> la<br />
précontrainte verticale,<br />
3. assurer aux ouvrages une verticalité presque parfaite,<br />
la tolérance verticale à respecter étant <strong>de</strong><br />
5,10 4<br />
radian pour assurer le fonctionnement <strong>de</strong> la<br />
machine <strong>de</strong> chargement,<br />
4. être d'une conception telle qu'elles puissent permettre<br />
<strong>de</strong> remédier à un éventuel défaut <strong>de</strong> verticalité<br />
<strong>de</strong> l'ouvrage, c'est-à-dire <strong>de</strong> réserver une possibilité<br />
<strong>de</strong> relevage du caisson,<br />
5. être disposées pour que les effets <strong>de</strong> charge transmis<br />
par un ouvrage sur les fondations <strong>de</strong> l'ouvrage<br />
voisin ne soient pas nuisibles aux impératifs précé<strong>de</strong>nts,<br />
notamment à celui <strong>de</strong> la verticalité.<br />
<strong>Le</strong>s fondations du BCI <strong>de</strong>vaient notamment répondre,<br />
comme celles du caisson, aux impératifs <strong>de</strong><br />
verticalité et <strong>de</strong> tassement. Elles n'ont à supporter<br />
et transmettre au sol qu'une charge <strong>de</strong> 20 000 t<br />
environ.<br />
Ainsi conçue, la fondation sur panneaux porteurs<br />
ancrés dans les « poudingues » du toit <strong>de</strong> l'Eocène<br />
à la cote 58 m NGF assure un report <strong>de</strong>s charges<br />
sur une formation peu compressible et, du fait <strong>de</strong><br />
sa position profon<strong>de</strong>, peu sensible au gonflement<br />
(fig. 4).<br />
Elle répond d'autre part aux impératifs d'encombrement<br />
sous le caisson en ménageant une « cave » où<br />
peuvent se développer les réseaux <strong>de</strong> tuyauterie<br />
d'entrée d'eau et <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong> vapeur, les sorties<br />
mesures, les auxiliaires, etc.<br />
Elle se prête également à la réalisation <strong>de</strong> la précontrainte<br />
verticale.<br />
MURS MOULES ET SUPPORTAGE<br />
DES CAISSONS EN BETON PRECONTRAINT<br />
Sur la tranche 1, les panneaux sont au nombre <strong>de</strong> 24.<br />
Ils sont rayonnants et <strong>de</strong> 3 types différents en longueur<br />
et en épaisseur (fig 4, tableau I). Ils sont<br />
coiffés chacun d'une semelle et d'un poteau sur<br />
l'ensemble <strong>de</strong>squels vient reposer le caisson.<br />
TABLEAU I<br />
Caractéristiques <strong>de</strong>s panneaux et supports caisson (fig. 5)<br />
Panneaux<br />
Type Nombre Charge<br />
(t)<br />
S.L. 1<br />
Grands<br />
Moyens<br />
Petits<br />
S.L. 2<br />
Grands<br />
Moyens<br />
6<br />
6<br />
12<br />
6<br />
12<br />
5 400<br />
4 000<br />
2 000<br />
5 280<br />
4 000<br />
Longueur<br />
(m)<br />
16<br />
12<br />
8<br />
16.20<br />
12,35<br />
Epaisseur<br />
(m)<br />
0,80<br />
0,80<br />
0,60<br />
0,80<br />
0,80<br />
Semelles<br />
et<br />
poteaux<br />
Nombre<br />
6<br />
6<br />
12<br />
Des plaques en néoprène armé sont intercalées entre<br />
les têtes <strong>de</strong> poteaux et les appuis <strong>de</strong> caisson afin<br />
<strong>de</strong> permettre à la fois une bonne transmission <strong>de</strong>s<br />
charges et un logement pour les vérins plats <strong>de</strong><br />
rattrapage d'un éventuel défaut <strong>de</strong> verticalité <strong>de</strong><br />
l'ouvrage.<br />
Notons qu'un béton <strong>de</strong> blocage <strong>de</strong> 3 m d'épaisseur<br />
ceinture les semelles, sans toutefois entraver leur<br />
mouvement vertical (un joint en polystyrène expansé<br />
assure la désolidarisation). Un <strong>de</strong>s buts <strong>de</strong> ce béton<br />
est notamment d'assurer l'antivrillage <strong>de</strong>s semelles<br />
du caisson.<br />
On pouvait craindre, du fait <strong>de</strong> l'indépendance <strong>de</strong>s<br />
panneaux, qu'un mouvement latéral ne vienne, s'il<br />
était suffisamment important, amorcer un mouvement<br />
<strong>de</strong> rotation <strong>de</strong>s fondations et provoquer le<br />
vrillage <strong>de</strong> celles-ci. <strong>Le</strong> béton <strong>de</strong> blocage a donc été<br />
muni d'un ferraillage adapté pour assurer un contreventement<br />
efficace <strong>de</strong>s fondations.<br />
<strong>Le</strong>s murs moulés représentent une surface <strong>de</strong> béton<br />
<strong>de</strong> 192 m 2<br />
, soit une pression sur le béton <strong>de</strong> 42 bars.<br />
La surface totale <strong>de</strong> terrain intéressé par l'ensemble<br />
<strong>de</strong>s panneaux dépasse légèrement 1 260 m 2<br />
(cercle <strong>de</strong><br />
40 m <strong>de</strong> diamètre environ), soit pour la répartition<br />
<strong>de</strong>s 80 000 t, un taux moyen <strong>de</strong> charge <strong>de</strong> 6,3 bars.<br />
Sur la tranche 2, les panneaux sont également<br />
rayonnants mais au nombre <strong>de</strong> 18 seulement. Ils<br />
ont tous la même épaisseur et sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types<br />
différents en longueur.<br />
<strong>Le</strong> supportage du caisson, par contre, est très différent<br />
(fig. 6). Il est réalisé grâce à 12 semelles et<br />
poteaux au lieu <strong>de</strong> 24 sur la tranche 1.<br />
Cette modification, née <strong>de</strong> l'expérience acquise à<br />
Saint-Laurent 1, a eu pour objet :<br />
6<br />
6<br />
177
1. d'augmenter l'espace libre dans la « cave » afin<br />
<strong>de</strong> disposer plus aisément les matériels et <strong>de</strong> simplifier<br />
l'étu<strong>de</strong> et la mise en place <strong>de</strong>s tuyauteries<br />
vapeur,<br />
2. d'obtenir une meilleure répartition <strong>de</strong>s efforts<br />
dans les murs en adoptant <strong>de</strong>s sections plus homogènes<br />
; accessoirement leur confection en a été<br />
facilitée,<br />
3. <strong>de</strong> résoudre élégamment le problème du vrillage<br />
<strong>de</strong>s semelles en coiffant <strong>de</strong>ux petits panneaux consécutifs<br />
par un seul pilier,<br />
4. <strong>de</strong> réduire le prix <strong>de</strong> revient <strong>de</strong>s fondations et du<br />
supportage, notamment.<br />
La répartition <strong>de</strong>s efforts dans les murs moulés a<br />
fait l'objet d'étu<strong>de</strong>s théoriques délicates.<br />
La stabilité <strong>de</strong>s panneaux a été vérifiée en s'assurant<br />
que chaque mur moulé, pris isolément, tenait bien<br />
sous la charge avec un coefficient <strong>de</strong> sécurité acceptable<br />
; ensuite on a vérifié que les panneaux pris<br />
dans leur ensemble assuraient une stabilité affectée<br />
d'un confortable coefficient <strong>de</strong> sécurité.<br />
<strong>Le</strong>s calculs théoriques ont donné, pour chaque panneau<br />
pris isolément, un coefficient <strong>de</strong> sécurité<br />
variant entre 3,7 et 4,5 suivant les panneaux, et<br />
pour l'ensemble <strong>de</strong> la fondation, un coefficient <strong>de</strong> 10.<br />
La répartition <strong>de</strong> la charge en ses <strong>de</strong>ux composantes<br />
: le cisaillement sur les faces latérales et le<br />
poinçonnement sur la face d'appui, n'a été appréciée<br />
que théoriquement.<br />
Des extensomètres à cor<strong>de</strong> vibrante ont été mis en<br />
place sur Saint-Laurent 1 dans six panneaux, à<br />
3 niveaux différents :<br />
— base (cote 60),<br />
— milieu (cote 66),<br />
— sommet (cote 72).<br />
Ils ont donné <strong>de</strong>s indications difficilement exploitables,<br />
si bien qu'on ne sait pas ce qui revient au<br />
frottement latéral et ce qui revient au poinçonnement.<br />
Evaluation <strong>de</strong>s tassements et hypothèses <strong>de</strong> calcul<br />
<strong>Le</strong>s tassements ont été appréciés en exploitant en<br />
laboratoire les nombreux échantillons recueillis au<br />
cours <strong>de</strong> campagnes <strong>de</strong> sondages, et en appliquant<br />
la théorie <strong>de</strong> Boussinesq pour la répartition <strong>de</strong>s<br />
charges en profon<strong>de</strong>ur.<br />
TABLEAU II<br />
Caisson<br />
Hypothèse 1 Hypothèse 2 Hypothèse 3<br />
BCI<br />
Caisson<br />
BCI<br />
Caisson<br />
BCI<br />
Tassement<br />
total (mm) 99 75 70 40 52 30<br />
Tassement<br />
fin <strong>de</strong> construction<br />
(mm) 39 22 29 16<br />
Tassement<br />
différé (mm) — — 31 18 23 14<br />
178<br />
24 23<br />
Saint-Laurent 1 (1 re tranche).<br />
Saint-Laurent 2 (2 e<br />
tranche).<br />
Fig. 5 - Fondation <strong>de</strong>s caissons <strong>de</strong> Saint-Laurent 1 et <strong>de</strong><br />
Saint-Laurent 2.<br />
Suivant les diverses hypothèses retenues, plus ou<br />
moins pessimistes, on obtient <strong>de</strong>s résultats qui sont<br />
résumés dans le tableau II.<br />
Dans l'hypothèse 1 : c'est le cas d'un tassement avec<br />
influence caisson - BCI, en supposant que les <strong>de</strong>ux<br />
ouvrages sont construits simultanément et instantanément.<br />
Dans l'hypothèse 2 : c'est le cas d'un tassement<br />
tenant compte d'un programme <strong>de</strong> charge du terrain<br />
conforme au calendrier théorique d'exécution <strong>de</strong>s
Axe Est.<br />
Saint-Laurent 1 (1 re<br />
tranche). Saint-Laurent 1 (1" tranche).<br />
Saint-Laurent 2 (2* tranche).<br />
Fig. 6 - Position <strong>de</strong>s points d'appui <strong>de</strong>s caissons <strong>de</strong> Saint-<br />
Laurent 1 et <strong>de</strong> Saint-Laurent 2.<br />
ouvrages. II n'a pas été tenu compte du frottement<br />
latéral sur la surface du cylindre <strong>de</strong> 40 m <strong>de</strong> diamètre,<br />
circonscrit aux panneaux, ni du tassement<br />
instantané dû à la non saturation <strong>de</strong>s échantillons<br />
prélevés. Ce tassement instantané est probablement<br />
insignifiant pour le terrain en place.<br />
Dans l'hypothèse 3 : c'est l'hypothèse n° 2 avec<br />
l'application du coefficient <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> Mindlin,<br />
lorsque les charges sont distribuées à une profon<strong>de</strong>ur<br />
relativement élevée par rapport à leur point d'application.<br />
Fig. 7<br />
9,20<br />
Saint-Laurent 2 (2* tranche).<br />
68 pieux 0 I08<br />
2 pieux 0 IOO<br />
35 pieux 0 108<br />
Fondations <strong>de</strong>s bâtiments du combustible irradié <strong>de</strong><br />
Saint-Laurent 1 et <strong>de</strong> Saint-Laurent 2.<br />
Disons un mot <strong>de</strong>s fondations <strong>de</strong>s BCI. Ces <strong>de</strong>ux<br />
bâtiments sont fondés sur radier général, reposant<br />
sur pieux (fig. 7).<br />
<strong>Le</strong> bâtiment du combustible irradié <strong>de</strong> la pile n° 1<br />
est fondé sur 68 pieux <strong>de</strong> 108 cm <strong>de</strong> diamètre et<br />
2 pieux <strong>de</strong> 100 cm <strong>de</strong> diamètre <strong>de</strong>scendus jusqu'à<br />
la cote 59 dans l'Eocène.<br />
<strong>Le</strong> bâtiment du combustible irradié <strong>de</strong> la pile n° 2<br />
est bien plus petit. Il est fondé seulement sur 35<br />
pieux <strong>de</strong> 108 cm <strong>de</strong> diamètre.<br />
179
Si.1<br />
TASSEMENTS REELS DES SEMELLES D'APPUIS OU CAISSON S.L.1 A 7»,50<br />
(H<br />
? 1 «,<br />
90 000<br />
fi'<br />
©«<br />
ta.'<br />
*<br />
M<br />
*<br />
y<br />
butonn •9«<br />
U/6 /6<br />
\<br />
N<br />
Vf, ~ 6 . 7 *<br />
*•-"<br />
n y 10/65<br />
lébut<br />
lotie dos ma chines<br />
Tassem nts.<br />
^3<br />
13 BU 1365 13G6 1367 1S6S 1SG9 1970 1371<br />
f<br />
©4<br />
\<br />
butonn age<br />
U/6/ 66.<br />
TASSEMENTS REELS B.C.I S.L1 A »4,00<br />
Rappelons que les impératifs <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s<br />
matériels conduisent à une limite <strong>de</strong> l'angle <strong>de</strong> défaut<br />
<strong>de</strong> verticalité à 5.10 4<br />
radian, ce qui correspond,<br />
au sommet <strong>de</strong> la pile, à un déplacement acceptable <strong>de</strong><br />
l'axe dans un cercle <strong>de</strong> 50 mm <strong>de</strong> diamètre.<br />
Sur la pile n° 1 (fig. 10) l'axe caisson s'est déplacé<br />
<strong>de</strong> 7 mm dans la direction sud-ouest et l'axe du BCI<br />
<strong>de</strong> 19 mm vers le caisson (observations du<br />
29-9-1971).<br />
<strong>Le</strong>s déplacements restent donc à l'intérieur <strong>de</strong>s<br />
tolérances admises. Cependant, une anomalie existe<br />
dans la direction prise par l'axe du caisson qui aurait<br />
dû normalement s'incliner vers le BCI.<br />
Ce mouvement non orthodoxe trouve son explication<br />
dans le fait que le terrassement pour l'exécution <strong>de</strong>s<br />
fondations <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong>s machines a été fait très<br />
tardivement, laissant le terrain déchargé pendant<br />
un temps assez long. C'est probablement là qu'il<br />
faut chercher la cause <strong>de</strong> l'anomalie constatée.<br />
Sur la pile n° 2 (fig. 11) l'axe du caisson s'est<br />
déplacé <strong>de</strong> 16 mm vers le BCI et l'axe du BCI <strong>de</strong><br />
50 mm vers le caisson.<br />
On assiste donc à un mouvement relatif parfaitement<br />
normal <strong>de</strong>s ouvrages, mais à <strong>de</strong>s déplacements<br />
plus importants que ceux enregistrés sur Saint-<br />
Laurent 1, le double environ.<br />
181
182<br />
Nrvcltarnent du coesori<br />
ò ta cote 132.30<br />
28.500 J32.300<br />
bétg^e^Jgçoge^^<br />
Nota : la turbo-soufflante est ramenée dans le plan <strong>de</strong> coupe.<br />
Tension appliquée à chaque câble<br />
Longueur totale <strong>de</strong>s câbles<br />
Poids au mètre <strong>de</strong> chaque cable<br />
Ceint, sup. + ceint inf.<br />
Dalle sup. + dalle inf.<br />
185 t. effe.<br />
191.5 km<br />
12.3 kg<br />
11.4 km<br />
37,8 km<br />
Fig. 12 - Coupe verticale <strong>de</strong> l'ensemble d'un réacteur.<br />
T 131.100<br />
138 câbles<br />
92.250<br />
nivellement <strong>de</strong>s<br />
semelles
Pour maintenir les ouvrages verticaux, ou du moins<br />
dans leur tolérance <strong>de</strong> verticalité, le double système<br />
suivant a été imaginé :<br />
1. le caisson peut être redressé par le système <strong>de</strong><br />
vérins plats dont il a déjà été question, disposés en<br />
tête <strong>de</strong>s poteaux supports surmontant les fondations<br />
(course maximale <strong>de</strong>s vérins : 30 mm).<br />
2. le BCI, par un système <strong>de</strong> butons placés en tête<br />
<strong>de</strong>s ouvrages, voit son mouvement en direction du<br />
caisson « stabilisé ». <strong>Le</strong> caisson constitue dans ce<br />
cas un « point fixe ». En fait, le système du butonnage<br />
maintient l'écartement entre les <strong>de</strong>ux ouvrages<br />
et contribue à conserver à la dalle supérieure du BCI<br />
son horizontalité, sans toutefois contrarier sensiblement<br />
le mouvement <strong>de</strong> ses fondations. L'ossature<br />
métallique du bâtiment reprend les efforts engendrés<br />
par ces mouvements.<br />
Jusqu'à présent, le relevage <strong>de</strong> l'ouvrage principal<br />
n'a pas été nécessaire ; nous souhaitons qu'il ne le<br />
soit jamais.<br />
Par contre, le butonnage BCI - caisson a été mis en<br />
place à une époque <strong>de</strong> la construction coïncidant avec<br />
le réglage <strong>de</strong>s organes internes <strong>de</strong> la pile (l'empilement<br />
graphite notamment) et le calage définitif <strong>de</strong>s<br />
rails <strong>de</strong> roulement <strong>de</strong> la machine <strong>de</strong> chargement, à<br />
la partie supérieure <strong>de</strong>s constructions. Cela a permis,<br />
en ce qui concerne le BCI <strong>de</strong> Saint-Laurent 2, <strong>de</strong><br />
retrouver une bonne horizontalité <strong>de</strong>s rails pour la<br />
circulation <strong>de</strong> la machine.<br />
Contrôle <strong>de</strong>s déplacements<br />
Toutes les mesures faites pour suivre le mouvement<br />
<strong>de</strong>s ouvrages et <strong>de</strong> leurs fondations ont été effectuées<br />
à partir d'un réseau d'appareils et <strong>de</strong> repères<br />
mis en place au fur et à mesure <strong>de</strong> la construction<br />
(fig. 12).<br />
Il n'entre pas dans mon propos d'en faire la <strong>de</strong>scription<br />
détaillée.<br />
Nous noterons simplement que toutes les semelles<br />
du caisson sont dotées <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux repères <strong>de</strong> niveau,<br />
un à chacune <strong>de</strong> leurs extrémités, et d'un plateau<br />
rectifié permettant <strong>de</strong> lire avec un inelinomètre<br />
(niveau d'atelier Huet gradué au 1/1000) les pentes<br />
radiales et tangentielles spécifiques à chacune d'elles.<br />
Des repères <strong>de</strong> nivellement sont également en place<br />
sur le béton <strong>de</strong> blocage <strong>de</strong>s semelles, sur le redan à<br />
85,25 m NGF <strong>de</strong> la paroi du caisson, sur les soubassements<br />
en béton armé du BCI et enfin à la<br />
partie supérieure <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ouvrages.<br />
Quand je vous aurai dit que le tassement du<br />
néoprène est suivi au pied à coulisse au 1/50, et<br />
qu'une série <strong>de</strong> pendules sont accrochés sur les<br />
faces <strong>de</strong> l'hexagone du caisson, avec <strong>de</strong>s tables <strong>de</strong><br />
lecture au milieu et à la base <strong>de</strong>s parois, j'aurai fait<br />
un tour rapi<strong>de</strong> du système d'observation <strong>de</strong>s mouvements<br />
<strong>de</strong> l'ouvrage.<br />
Je mentionne pour mémoire les appareils d'observation<br />
<strong>de</strong>s structures qui sont essentiellement <strong>de</strong>s<br />
thermocouples, <strong>de</strong>s témoins sonores et <strong>de</strong>s dynamomètres<br />
pour le contrôle <strong>de</strong> la tension <strong>de</strong>s câbles <strong>de</strong><br />
précontrainte.<br />
REALISATION DES MURS MOULES<br />
Rappelons qu'avant <strong>de</strong> débuter la construction <strong>de</strong>s<br />
murs moulés, une enceinte étanche a été réalisée 2<br />
et un rabattement <strong>de</strong> nappe, entrepris et poursuvi<br />
pendant toute l'exécution <strong>de</strong>s murs.<br />
Installation<br />
Pour permettre la bonne circulation <strong>de</strong>s machines <strong>de</strong><br />
forage, un béton <strong>de</strong> forme cyclopéen <strong>de</strong> 2 m d'épaisseur<br />
a été exécuté. Des alvéoles rectangulaires ont<br />
été laissés aux emplacements <strong>de</strong>s murs. Ils constitueront,<br />
au cours <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> forage <strong>de</strong>s parois,<br />
une réserve pour la boue lour<strong>de</strong>.<br />
Excavation (fig. 13)<br />
L'excavation <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s alvéoles est exécutée par<br />
une machine <strong>de</strong> forage CIS, automotrice et circulant<br />
sur rails, à cheval sur la saignée.<br />
Au centre <strong>de</strong> l'étoile, une plaque tournante permet<br />
à la machine d'être aiguillée sur l'alvéole à excaver.<br />
59 1<br />
Un forage, exécuté à chacune <strong>de</strong>s extrémités <strong>de</strong> la<br />
saignée et poussé jusqu'à la cote du fond <strong>de</strong> fouille,<br />
débute le travail (fig. 14). La suite <strong>de</strong> la perforation<br />
est alors réalisée par un rabotage du terrain par<br />
tranches horizontales <strong>de</strong> faible épaisseur, à l'ai<strong>de</strong><br />
d'un trépan trilame, agissant par percussion et par<br />
déplacement horizontal le long <strong>de</strong> la tranchée. <strong>Le</strong><br />
trépan glisse le long <strong>de</strong> la colonne d'aspiration d'une<br />
pompe à gros débit. <strong>Le</strong>s produits <strong>de</strong> broyage du<br />
trépan, mis en suspension dans la boue lour<strong>de</strong>, sont<br />
aspirés et recueillis à la sortie <strong>de</strong> la pompe sur <strong>de</strong>s<br />
grilles, et la boue retourne dans l'alvéole.<br />
2. Par la société Etu<strong>de</strong>s et travaux <strong>de</strong> fondations (ETF).<br />
Fig. 13 - Vue générale du chantier <strong>de</strong> parois moulées.<br />
183
La boue <strong>de</strong> forage<br />
La boue lour<strong>de</strong>, constituée d'un mélange d'eau et<br />
<strong>de</strong> bentonite, a été fabriquée dans une installation<br />
située sur la plate-forme générale du chantier. Elle<br />
est envoyée par gravité dans les alvéoles, au fur et<br />
à mesure <strong>de</strong> l'approfondissement <strong>de</strong> ceux-ci.<br />
<strong>Le</strong> rôle <strong>de</strong> la boue est d'assurer une bonne tenue<br />
<strong>de</strong>s parois <strong>de</strong> la saignée par pression hydrostatique<br />
et par dépôt d'un film étanche (cake) sur les parois.<br />
Elle assure aussi le refroidissement et la lubrification<br />
<strong>de</strong> l'outil.<br />
Un contrôle rigoureux <strong>de</strong> la constance <strong>de</strong> la qualité<br />
<strong>de</strong> la boue est assuré en permanence par l'entrepreneur.<br />
<strong>Le</strong> circuit <strong>de</strong> la boue <strong>de</strong> forage utilisé est un<br />
circuit dit à circulation inverse.<br />
Bétonnage (fig. 15)<br />
<strong>Le</strong> bétonnage est effectué avec un béton <strong>de</strong> très<br />
gran<strong>de</strong> plasticité avec retardateur <strong>de</strong> prise. Il est<br />
transporté sur les lieux d'emploi par tombereau<br />
(dumper).<br />
La mise en place du béton s'effectue par son immersion<br />
sous la boue, sur le fond <strong>de</strong> la saignée, à l'ai<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> plusieurs goulottes qui assurent une bonne répartition<br />
du béton dans la tranchée. La <strong>de</strong>scente du<br />
béton s'effectue en imprimant <strong>de</strong>s secousses à la<br />
goulotte, tout en maintenant son extrémité inférieure<br />
dans le béton déjà coulé. La boue, plus légère,<br />
est évacuée par pompage.<br />
Composition et contrôle <strong>de</strong>s bétons<br />
<strong>Le</strong> béton mis en place dans les murs moulés a la<br />
composition suivante, pour 1 m 3<br />
<strong>de</strong> béton en place :<br />
Sur Saint-Laurent 1 ;<br />
ciment CLK (210/325)<br />
400 kg<br />
sable roulé <strong>de</strong> Loire (0/1,5) 332 kg<br />
sable roulé <strong>de</strong> Loire (2/5)<br />
332 kg<br />
graves <strong>de</strong> Loire (4/25)<br />
1182 kg<br />
adjuvant Sunlan R2<br />
1,2 kg<br />
<strong>Le</strong>s résultats obtenus à la compression sur cubes<br />
<strong>de</strong> 20 cm sont les suivants :<br />
— à 8 jours : 183 kg/cm*<br />
— à 29 jours : 299 kg/cm*<br />
— à 90 jours : 402 kg/cm».<br />
<strong>Le</strong>s carottages effectués dans les murs ont fait<br />
apparaître une parfaite liaison béton - conglomérat<br />
et une belle qualité du béton (fig. 16).<br />
Sur Saint-Laurent 2 : les compositions ont été un<br />
peu modifiées par rapport à Saint-Laurent 1 :<br />
— ciment CLK 400 kg<br />
— sable roulé <strong>de</strong> Loire (0/1,5) 555 kg<br />
— gravillon <strong>de</strong> Loire (4/10) 370 kg<br />
— gravillon <strong>de</strong> Loire (15/30) 925 kg<br />
— adjuvant Sunlan R2 dosé suivant l'avancement<br />
du bétonnage : 3 litres pour les 20 premiers m 3<br />
,<br />
2 litres pour les 40 m 3<br />
suivants, 1 litre pour le reste.<br />
<strong>Le</strong>s résultats obtenus sont les suivants :<br />
— à 7 jours : 277 kg/cm 2<br />
— à 28 jours : 370 kg/cm»<br />
— à 90 jours : 419 kg/cm*.<br />
<strong>Le</strong>s travaux ont été réalisés par la société Solétanche.<br />
184<br />
Fig. 14 - Schéma <strong>de</strong> principe du forage d'une paroi moulée.<br />
Chèvres et treuils BOILOT<br />
Fig. 15 - Schéma <strong>de</strong> principe du bétonnage d'une paroi moulée.
REALISATION DES PIEUX FORES<br />
<strong>Le</strong>s bâtiments du combustible irradié <strong>de</strong>s piles n° 1<br />
et 2 sont différents quant à leur encombrement<br />
(fig. 7).<br />
Sur Saint-Laurent 1, le bâtiment a une surface au<br />
sol <strong>de</strong> 42 X 10 = 420 m 2<br />
.<br />
Sur Saint-Laurent 2, sa surface totale est <strong>de</strong> :<br />
10,50 X 36 = 378 m*.<br />
<strong>Le</strong> premier bâtiment est fondé sur 68 pieux forés<br />
<strong>de</strong> 108 cm <strong>de</strong> diamètre et 2 pieux <strong>de</strong> 100 cm <strong>de</strong><br />
diamètre.<br />
<strong>Le</strong> <strong>de</strong>uxième est fondé sur 35 pieux <strong>de</strong> même type<br />
<strong>de</strong> 108 cm <strong>de</strong> diamètre.<br />
Installations<br />
<strong>Le</strong> forage <strong>de</strong>s pieux s'est effectué à partir d'une<br />
plate-forme préalablement revêtue d'un béton <strong>de</strong><br />
propreté d'une épaisseur <strong>de</strong> 15 cm environ. L'emplacement<br />
<strong>de</strong> chaque pieu a pu ainsi être déterminé<br />
très exactement sur une surface très propre. D'autre<br />
part, cette plate-forme horizontale a permis d'assurer<br />
une très bonne verticalité <strong>de</strong>s pieux moulés.<br />
Excavation<br />
<strong>Le</strong>s pieux ont été forés avec <strong>de</strong>s machines Benoto.<br />
Elles opèrent par percussion avec un outil à clapet.<br />
La tenue du terrain est assurée par la <strong>de</strong>scente<br />
Fig. 16 - Carottage <strong>de</strong> contrôle d'une paroi moulée.<br />
d'un fourreau au moment <strong>de</strong> la perforation ; celui-ci<br />
est remonté au fur et à mesure du bétonnage (par<br />
trépan-benne).<br />
Bétonnage<br />
Il s'effectue par l'intermédiaire d'une goulotte dont<br />
l'extrémité inférieure <strong>de</strong>scend jusqu'au fond du<br />
forage et est remontée au fur et à mesure du bétonnage<br />
en restant dans la masse du béton frais. Un<br />
recépage <strong>de</strong>s pieux est effectué à la fin du bétonnage.<br />
La composition du béton est la même que celle <strong>de</strong>s<br />
murs moulés et les résistances i<strong>de</strong>ntiques.<br />
<strong>Le</strong>s travaux ont été réalisés par la société Solétanche.<br />
CONCLUSIONS<br />
L'exposé très général <strong>de</strong>s problèmes posés par la<br />
fondation du complexe caisson-BCI <strong>de</strong>s centrales<br />
nucléaires <strong>de</strong> Saint-Laurent 1 et Saint-Laurent 2<br />
est nécessairement incomplet. Il évoque un certain<br />
nombre <strong>de</strong> difficultés qu'ont eu à résoudre à la fois<br />
les projeteurs et les réalisateurs.<br />
Retenons toutefois que la fondation sur murs et<br />
pieux moulés a été une solution très acceptable ;<br />
elle a permis <strong>de</strong> maintenir un ensemble <strong>de</strong> 100 000 t<br />
sans aléas majeurs sur un terrain particulièrement<br />
hétérogène.<br />
<strong>Le</strong>s étu<strong>de</strong>s géologiques ont été menées par M. le<br />
professeur Soyer et l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fondations, confiée<br />
par l'EDF au cabinet Mecasol, a été effectuée par<br />
M. Florentin.<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
BIENVENU C. et RACT-MADOUX X., L'utilisation <strong>de</strong>s<br />
parois moulées dans les travaux <strong>de</strong> grand équipement<br />
d'EDF, Travaux, 428, nov. 1970.<br />
Brochures techniques, documents internes EDF.<br />
FLORENTIN J., Fondations du caisson <strong>de</strong> la centrale<br />
nucléaire Electricité <strong>de</strong> France 4 à Saint-Laurent<strong>de</strong>s-Eaux,<br />
Annales ITBTP, 225, sept. 1966.<br />
FLORENTIN J., MEYRAND M. et VALETTE M., Centrale<br />
<strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux - <strong>Le</strong>s fondations du caisson,<br />
La Technique mo<strong>de</strong>rne, 10, oct. 1966.<br />
GÉRY A., Centrale <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux - La<br />
construction sur le site, La Technique mo<strong>de</strong>rne, 10,<br />
oct. 1966.<br />
SOYER A., <strong>Le</strong>s dossiers d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sols <strong>de</strong> fondations -<br />
Interprétation géologique.<br />
185
186<br />
Synthèse<br />
<strong>de</strong> la discussion M . SCHLOSSER, résumant les problèmes abordés au<br />
cours <strong>de</strong>s quatre exposés, évoque surtout ceux liés à<br />
la reconnaissance <strong>de</strong>s phénomènes karstiques et également<br />
ceux qui se rattachent à la recherche <strong>de</strong>s<br />
caractéristiques chiffrées sur le comportement mécanique<br />
du sol. Il souligne, en outre, que les essais<br />
in situ (pressiomètre, Médératec, etc.), sont mieux<br />
adaptés que les essais <strong>de</strong> laboratoire (compression<br />
simple) pour caractériser un terrain présentant une<br />
hétérogénéité mécanique.<br />
Enfin, il insiste sur les problèmes d'exécution <strong>de</strong>s<br />
fondations dans <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s karstiques.<br />
Ensuite, les questions ont porté sur les points suivants<br />
:
1. LA GEOLOGIE ET LES PROBLEMES DE FONDATION<br />
M. MASSON, partant <strong>de</strong>s exposés et <strong>de</strong>s visites <strong>de</strong> carrières, se montre sceptique quant<br />
à l'hétérogénéité du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> à l'échelle d'un ouvrage. Il considère que cette<br />
notion d'hétérogénéité pourrait être corrigée à l'avenir par un développement <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> reconnaissance. Quant à l'hétérogénéité liée à l'altération et à la fissuration,<br />
il fait observer que les métho<strong>de</strong>s géologiques ne doivent pas avoir pour seul objet <strong>de</strong><br />
restituer un projet dans un contexte régional, mais doivent, par <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong>s phénomènes<br />
rencontrés, faciliter la mise au point <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> fondation <strong>de</strong>s ouvrages.<br />
M. SCHLOSSER précise qu'à côté <strong>de</strong> l'hétérogénéité géologique, il y a l'hétérogénéité<br />
mécanique qui, finalement, intéresse le mécanicien <strong>de</strong>s sols. En outre, il y a également<br />
l'hétorogénéité hydraulique (phénomènes karstiques) qui conduit souvent à <strong>de</strong>s difficultés<br />
d'exécution <strong>de</strong>s fondations.<br />
M. BAGUELIN indique qu'il faut se poser la question <strong>de</strong> l'hétérogénéité en fonction du<br />
problème à résoudre, et qui est en l'occurrence un problème <strong>de</strong> fondation ; ceci intéresse<br />
en particulier le volume <strong>de</strong> terrain et les caractéristiques mécaniques à prendre<br />
en considération. C'est dans cette optique également qu'il faut faire appel aux diverses<br />
métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> reconnaissance : en fondation, on est appelé notamment à conclure sur <strong>de</strong>s<br />
taux <strong>de</strong> travail et il faut pour cela disposer d'essais significatifs du point <strong>de</strong> vue<br />
mécanique.<br />
M. MASSON admet que les essais à affinité géologique ne sont pas toujours significatifs,<br />
mais considère que le sondage carotté peut, dans certains cas, donner <strong>de</strong>s renseignements<br />
géologiques intéressants.<br />
M. CHAMPION indique que les zones karstiques ne couvrent pas l'ensemble du bassin<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, mais malheureusement elles ont intéressé les terrains <strong>de</strong> fondation d'ouvrages<br />
importants, tel le <strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois ou le troisième pont d'Orléans (en projet).<br />
M. WASCHKOWSKI considère qu'il est dangereux pour la géologie appliquée à l'étu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s fondations d'utiliser comme schémas <strong>de</strong> base ceux offerts par les structures géologiques<br />
rencontrées dans les carrières. En effet, la principale cause <strong>de</strong> l'hétérogénéité<br />
du <strong>calcaire</strong> est due à son état karstique et altéré. Aussi lui semble-t-il préférable <strong>de</strong> reconnaître<br />
les terrains par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s peu onéreuses permettant <strong>de</strong> multiplier les<br />
points <strong>de</strong> mesure, que d'exécuter un sondage carotté qui ne sera significatif que très<br />
localement. Par ailleurs, il déplore le fait que les faciès géologiques <strong>de</strong>s formations<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sont souvent i<strong>de</strong>ntifiés sur une simple appréciation visuelle du géologue et<br />
que les renseignements mis à la disposition du mécanicien <strong>de</strong>s sols sont très sommaires.<br />
Aussi souhaiterait-il que <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s chiffrées, comme la diagraphie ou la géophysique,<br />
soient à la base <strong>de</strong>s considérations géologiques.<br />
M. MASSON abon<strong>de</strong> dans ce sens et pense qu'il y a <strong>de</strong> nombreux moyens d'étu<strong>de</strong> qui ne<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt qu'à être perfectionnés et développés.<br />
2. UTILISATION DES CAPTEURS A CORDES VIBRANTES<br />
DITS TEMOINS SONORES<br />
M. CHAMPION <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s explications sur les témoins sonores, à savoir pourquoi <strong>de</strong>s<br />
résultats positifs ont été obtenus dans le cas du <strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois, alors qu'à<br />
Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux les résultats étaient aberrants.<br />
M. WASCHKOWSKI signale que la mise en place <strong>de</strong>s appareils et l'exécution <strong>de</strong> mesures<br />
correctes posent <strong>de</strong> nombreux problèmes. Mais l'interprétation <strong>de</strong>s résultats est très<br />
délicate, car le calcul d'une charge à partir <strong>de</strong> la mesure d'une déformation nécessite<br />
la connaissance du module du béton, <strong>de</strong> son comportement dans le temps et également <strong>de</strong><br />
la géométrie <strong>de</strong> l'élément en béton. Aussi, pour pouvoir répondre à la question posée,<br />
faudrait-il examiner les résultats obtenus à Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux.<br />
M. DUBOIS suppose que le préenrobage <strong>de</strong>s témoins sonores ainsi que les conditions <strong>de</strong><br />
chantier ont pu conduire à une dégradation <strong>de</strong>s appareils.<br />
M. COMBARIEU considère que <strong>de</strong> tels appareils doivent être posés par <strong>de</strong>s personnes<br />
compétentes.<br />
M. MAZIER souligne la remarque <strong>de</strong> M. COMBARIEU mais signale qu'il peut y avoir 5 à<br />
10 % <strong>de</strong> pertes parmi les appareils, dues aux conditions <strong>de</strong> bétonnage. Il pense cependant<br />
que les témoins sonores préenrobés <strong>de</strong>vraient permettre d'obtenir une répartition<br />
plus homogène <strong>de</strong>s contraintes autour <strong>de</strong> l'appareil.<br />
187
3. E T U D E D U C O M P O R T E M E N T D E S P I E U X<br />
M. COMBARIEU <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il a été possible <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> tassement sur le<br />
groupe <strong>de</strong> 14 pieux <strong>de</strong> la pile n" 4 du <strong>de</strong>uxième pont <strong>de</strong> Blois.<br />
M. WASCHKOWSKI indique que <strong>de</strong> telles mesures n'ont pas été faites sur l'appui en<br />
question. Cependant, sur d'autres appuis, <strong>de</strong>s nivellements effectués par l'IGN ont indiqué,<br />
à la partie supérieure <strong>de</strong>s piles, <strong>de</strong>s tassements maximaux <strong>de</strong> 7 mm.<br />
M. COMBARIEU suppose que le faible frottement latéral mesuré pour les pieux du <strong>de</strong>uxième<br />
pont <strong>de</strong> Bois peut être dû à la différence importante <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques<br />
du <strong>calcaire</strong> sous la pointe <strong>de</strong>s pieux et <strong>de</strong> celui situé autour <strong>de</strong>s pieux. En outre,<br />
il signale avoir effectué un essai <strong>de</strong> pieu dans du <strong>calcaire</strong> portlandien homogène. Ce<br />
pieu avait un diamètre <strong>de</strong> 60 cm et présentait un encastrement <strong>de</strong> 5 m dans le <strong>calcaire</strong>.<br />
Ainsi, pour une charge en tête <strong>de</strong> 500 t, le frottement latéral a pu être estimé<br />
à 60 f/ffl' alors que l'effort <strong>de</strong> pointe, était insignifiant.<br />
M. WASCHKOWSKI répond qu'effectivement le <strong>calcaire</strong> situé sous la pointe <strong>de</strong>s pieux<br />
peut être qualifié <strong>de</strong> dur et celui entourant les pieux <strong>de</strong> tendre, bien que l'ensemble du<br />
sol <strong>de</strong> fondation ait subi <strong>de</strong>s injections préalables <strong>de</strong> mortier et coulis. Toutefois, pour<br />
une charge en tête <strong>de</strong>s pieux <strong>de</strong> 150 t, le frottement latéral n'était pas totalement mobilisé.<br />
D'autre part, le comportement au frottement latéral <strong>de</strong> pieux forés à la boue dans <strong>de</strong>s<br />
<strong>calcaire</strong>s tendres, doit être différent <strong>de</strong> celui d'un pieu foré à l'eau claire dans <strong>de</strong>s<br />
<strong>calcaire</strong>s durs. En effet, dans le <strong>de</strong>rnier cas, le béton frais peut faire prise avec le<br />
<strong>calcaire</strong> et <strong>de</strong>s liaisons rigi<strong>de</strong>s augmentent fortement le frottement latéral, à quoi <strong>de</strong>vrait<br />
s'ajouter l'irrégularité <strong>de</strong> la paroi du forage du pieu. Dans le cas d'un forage en<br />
présence <strong>de</strong> bentonite, le cake rend une telle prise peu probable.<br />
4. R E P R E S E N T A T I V I T E D E S R E S U L T A T S PRESSIOMETRIQUES<br />
M. DUPRAY, considérant l'hétérogénéité mécanique verticale du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> (alternance<br />
<strong>de</strong> couches dures et molles), <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si l'exécution d'essais pressiométriques<br />
distants <strong>de</strong> 1 ou 1,5 m permet <strong>de</strong> chiffrer convenablement la portance du sol.<br />
M. WASCHKOWSKI répond que l'avantage d'un essai pressiométrique rési<strong>de</strong> dans le fait<br />
qu'il nécessite un forage préalable dont le contrôle <strong>de</strong> certains paramètres d'exécution<br />
permet d'apprécier l'hétérogénéité verticale. Ainsi, pour l'ensemble <strong>de</strong>s forages exécutés,<br />
il est possible <strong>de</strong> positionner la son<strong>de</strong> pressiométrique <strong>de</strong> façon à mesurer les caractéristiques<br />
<strong>de</strong> tous les types <strong>de</strong> terrains constituant le massif sollicité. Toutefois, c'est là<br />
une question d'adaptation au site et d'expérience régionale qui est à l'avantage <strong>de</strong>s laboratoires<br />
régionaux qui ont une bonne connaissance <strong>de</strong> leurs terrains.<br />
M. BAGUELIN admet que les terrains considérés posent <strong>de</strong>s problèmes à la fois d'exécution<br />
et d'interprétation. Cependant, les difficultés résultent davantage <strong>de</strong>s sols composites<br />
renfermant <strong>de</strong>s nodules ou <strong>de</strong>s blocs, que <strong>de</strong>s bancs durs où effectivement le<br />
forage donne <strong>de</strong>s renseignements préalables. De toute façon, dans les terrains difficiles,<br />
les résultats sont pessimistes.<br />
5. T E R R A I N S D E F O N D A T I O N D E S C E N T R A L E S N U C L E A I R E S<br />
D E S A I N T - L A U R E N T - D E S - E A U X<br />
MME GIGOT <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si le tassement plus important constaté pour la centrale n° 2 que<br />
pour la centrale n" 1 n'est pas lié directement au fait que pour la secon<strong>de</strong> centrale il<br />
n'a pas été retrouvé le banc <strong>de</strong> poudingues sur lequel ont été <strong>de</strong>scendues les parois<br />
moulées <strong>de</strong> la première centrale.<br />
M. DUBOIS répond qu'effectivement ce banc <strong>de</strong> poudingues n'a pas été retrouvé au droit<br />
<strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> centrale et qu'il se peut que ce soit une <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong> l'amplitu<strong>de</strong> dé tassement<br />
mesuré.
MME GIGOT <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si les échantillons <strong>de</strong>s forages <strong>de</strong> reconnaissance ont été conservés<br />
car elle serait intéressée par ceux qui se rattachent à l'Eocène.<br />
M . DUBOIS déplore d'avoir été obligé, après quatre ans <strong>de</strong> conservation, <strong>de</strong> les détruire ;<br />
toutefois <strong>de</strong> récents sondages aussi profonds ont fourni <strong>de</strong>s échantillons qui peuvent<br />
être examinés à Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux.<br />
CONCLUSIONS<br />
M . BELMAIN a rappelé que les problèmes <strong>de</strong> fondations constituent un sujet difficile et<br />
que les exposés présentés ont évoqué la complexité <strong>de</strong> ces problèmes et la manière <strong>de</strong> les<br />
abor<strong>de</strong>r. Puis il a insisté sur le fait que les fondations <strong>de</strong>s ouvrages d'art constituent<br />
un domaine où les erreurs sont difficilement pardonnables.<br />
189
Visite <strong>de</strong>s carrières actives et non actives<br />
et d'un chantier <strong>de</strong> graves-bitume<br />
Une visite <strong>de</strong> carrières actives et<br />
non actives <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
(fig. 1) a été organisée, au cours <strong>de</strong><br />
laquelle environ quatre-vingts participants<br />
ont pu :<br />
— apprécier visuellement les caractères<br />
principaux du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong> et notamment son hétérogénéité<br />
et ses phénomènes karstiques,<br />
— se rendre compte <strong>de</strong> ses possibilités<br />
d'utilisation pour la construction<br />
<strong>de</strong>s routes et <strong>de</strong>s bâtiments.<br />
Cette visite venant après les exposés<br />
géologiques <strong>de</strong> la première matinée<br />
a été une bonne illustration <strong>de</strong><br />
ceux-ci.<br />
Il a également été présenté un chantier<br />
<strong>de</strong> fabrication et <strong>de</strong> mise en<br />
œuvre <strong>de</strong> graves-bitume, sur la<br />
RN 826 dans le département du<br />
Loiret.<br />
La visite <strong>de</strong>s installations <strong>de</strong>s carrières<br />
et du chantier <strong>de</strong> gravesbitume<br />
a été une excellente introduction<br />
<strong>de</strong>s exposés du len<strong>de</strong>main<br />
sur les granulats.<br />
1. CARRIERE DE<br />
LA CHAUSSEE-SAINT-VICTOR<br />
(fig. 2 et 3)<br />
Cette carrière inactive, près <strong>de</strong><br />
Blois, n'est pratiquement plus exploitée<br />
<strong>de</strong>puis la fin <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière<br />
guerre. Elle a été très utilisée naguère<br />
pour la production :<br />
— <strong>de</strong> moellons pour la maçonnerie<br />
<strong>de</strong>s bâtiments et en particulier ceux<br />
<strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Blois,<br />
— <strong>de</strong>s pierres calibrées pour les<br />
chaussées.<br />
L'attention <strong>de</strong>s visiteurs a été attirée<br />
par le front <strong>de</strong> 10 à 12 m <strong>de</strong> hauteur<br />
qui est particulièrement intéressant<br />
aux points <strong>de</strong> vue ;<br />
Carrière <strong>de</strong><br />
Tripleville<br />
Carrière dé la<br />
Chaussée-Sa i nt-V ictor<br />
6 8 10 km<br />
Fig. 1 - Carte représentant l'itinéraire <strong>de</strong> la visite <strong>de</strong>s carrières.<br />
Chantier <strong>de</strong><br />
graves-bitume<br />
. Carrière <strong>de</strong><br />
f l'Espérance<br />
191
Fig. 2 - Visite <strong>de</strong> l'extrémité sud-est <strong>de</strong> la carrière. Fig. 3 - Détail d'une partie du front <strong>de</strong> la carrière montrant<br />
l'hétérogénéité, la fissuration, les karsts.<br />
Fig. 4 Partie la plus ancienne du château <strong>de</strong> Blois, en pierre<br />
taillée <strong>de</strong> La Chaussée-Saint-Victor.<br />
192<br />
Fig. 5 - Château <strong>de</strong> Talcy.<br />
— <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> hétérogénéité verticale,<br />
<strong>de</strong>s bancs les plus durs aux<br />
niveaux tendre et grumeleux, avec<br />
toutefois une assez bonne continuité<br />
horizontale <strong>de</strong>s niveaux malgré un<br />
« pendage » peut-être dû au voisinage<br />
<strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Loire,<br />
— <strong>de</strong> la fissuration très importante<br />
et, corrélativement, du grand développement<br />
<strong>de</strong>s phénomènes karstiques<br />
ici fossilisés.<br />
Partant <strong>de</strong> La Chaussée-Saint-Victor,<br />
les visiteurs se sont dirigés vers<br />
la carrière <strong>de</strong> l'Espérance, passant<br />
près du château <strong>de</strong> Talcy (fig. 5) où<br />
Ronsard et Cassandre se rencontraient<br />
au XVI* siècle. Celui-ci, <strong>de</strong><br />
même que la plupart <strong>de</strong>s villages<br />
beaucerons, est construit en <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>.
\<br />
2. CARRIERE DE L'ESPERANCE<br />
A VILLERMAIN (fig. 6)<br />
Cette carrière est exploitée par l'entreprise<br />
Boulet avec une installation<br />
<strong>de</strong> concassage primaire avec criblage<br />
par voie sèche.<br />
Aperçu géologique<br />
M. Lorain fait remarquer que son<br />
front présente <strong>de</strong>ux niveaux nettement<br />
différenciés (flg. 7) :<br />
— le niveau inférieur <strong>de</strong> 5 à 6 m<br />
d'épaisseur est constitué d'une<br />
masse compacte relativement homogène<br />
<strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur sans litage bien<br />
visible, fissuré mais avec <strong>de</strong>s fissures<br />
sans remplissage <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />
tendre ou d'argile,<br />
— le niveau supérieur, surtout visible<br />
sur le flanc droit du front <strong>de</strong><br />
taille est un ensemble hétérogène<br />
formé <strong>de</strong> blocs durs emballés dans<br />
un <strong>calcaire</strong> tendre et grumeleux avec<br />
cependant, plus ou moins continus,<br />
<strong>de</strong>ux niveaux gris plus durs. <strong>Le</strong> sommet<br />
est occupé par la partie altérée<br />
du <strong>calcaire</strong>, c'est le « tuf » te! que<br />
l'a défini M. Glgout dans son exposé<br />
(fig. 9).<br />
Il indique également que l'épaisseur<br />
totale du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est<br />
dans cette région <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 50 m<br />
et, la nappe se situant à 20 m, l'extension<br />
en profon<strong>de</strong>ur ne semblerait<br />
pas poser <strong>de</strong> problème a priori.<br />
M. Lorain fait remarquer que cette<br />
carrière illustre bien les propos <strong>de</strong><br />
la matinée à savoir :<br />
— en certains points, certains niveaux<br />
sont relativement continus,<br />
les bancs inférieurs bien visibles<br />
sur la partie exploitée se poursuivent<br />
dans toute la carrière,<br />
— la partie supérieure, par contre,<br />
illustre bien l'hétérogénéité, les<br />
bancs gris notamment, bien individualisés<br />
en certains points, disparaissent<br />
en d'autres.<br />
Caractéristiques géotechniques<br />
M. Angot indique quelques résultats<br />
d'essais géotechniques :<br />
— pour les bancs supérieurs :<br />
micro-Deval * sec = 6,4,<br />
humi<strong>de</strong> = 3,8<br />
Los Angeles sur 6/10 28,9<br />
teneurs en carbonate 90 à 94 %<br />
— pour les bancs inférieurs :<br />
micro-Deval * sec = 10,2,<br />
humi<strong>de</strong> = 5,5<br />
Los Angeles sur 10/14 30,6<br />
porosité 5,7 %<br />
teneurs en carbonate 95 à 99 %.<br />
M. Champion fait d'autre part remarquer<br />
que la propreté d'ensemble<br />
<strong>de</strong> la carrière et notamment l'absence<br />
<strong>de</strong> boue sur le plancher et<br />
les aires <strong>de</strong> circulation malgré les<br />
pluies <strong>de</strong>s jours précé<strong>de</strong>nts illustrent<br />
l'absence d'argile dans la carrière.<br />
*<br />
Installation <strong>de</strong> fabrication<br />
<strong>de</strong>s granulats (flg. 8)<br />
L'installation <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong>s granulats<br />
comprend : une trémie réceptrice<br />
avec tablier métallique d'alimentation<br />
laquelle précè<strong>de</strong> un<br />
concasseur à mâchoires simple effet<br />
d'ouverture <strong>de</strong> gueule 50 x 80 cm.<br />
* Résultats en équivalent Deval 40/70.<br />
Fig. 6 - Vue générale du front <strong>de</strong> la carrière <strong>de</strong> l'Espérance.<br />
i<br />
Fig. 7 Détail montrant<br />
du front.<br />
'hétérogénéité<br />
193<br />
13
194<br />
Fig. 9 - Présentation <strong>de</strong> la carrière aux visiteurs.<br />
Fig. 8 - Installation <strong>de</strong> concassage et criblage par voie sèche.<br />
<strong>Le</strong> produit <strong>de</strong> concassage est acheminé<br />
sur un crible à balourd <strong>de</strong><br />
2,5 x 1 m équipé <strong>de</strong> trois claies<br />
permettant d'obtenir quatre classes<br />
<strong>de</strong> granulats : 0/20, 20/40, 40/70 et<br />
70/150. La proportion <strong>de</strong> ces produits<br />
est respectivement <strong>de</strong> 10 %,<br />
20 %, 20 % et 50 % pour une production<br />
journalière <strong>de</strong> 400 m 3 .<br />
En réponse à une question <strong>de</strong><br />
M. Arnould, M. Chezeaud précise<br />
que l'extension <strong>de</strong> l'exploitation n'a<br />
pas fait l'objet d'une reconnaissance<br />
détaillée. Elle se fait à l'avancement<br />
par estimation du front ds taille et<br />
selon les limites <strong>de</strong> propriété <strong>de</strong><br />
l'exploitant. Cependant, ce <strong>de</strong>rnier<br />
envisage <strong>de</strong> <strong>de</strong>scendre d'un étage<br />
supplémentaire car les essais qu'il<br />
a effectués par tir <strong>de</strong> mine et avancement<br />
au wagon drill laissent supposer<br />
<strong>de</strong>s bancs aussi durs que<br />
ceux exploités actuellement.
3. CARRIERE DE TRIPLEVILLE<br />
Aperçu géologique<br />
La carrière <strong>de</strong> Tripleville est exploitée<br />
par l'entreprise Amiot avec une<br />
installation <strong>de</strong> concassage primaire<br />
et secondaire et criblage par voie<br />
humi<strong>de</strong>.<br />
<strong>Le</strong> front <strong>de</strong> taille (fig. 10) a une<br />
hauteur moyenne <strong>de</strong> 8 m. A son<br />
sujet, M. Lorain fait observer la<br />
coupe suivante <strong>de</strong> bas en haut :<br />
— un <strong>calcaire</strong> blanc bréchique et<br />
compact sur 0,80 m,<br />
— un <strong>calcaire</strong> gris bréchique relativement<br />
constant <strong>de</strong> 1,60 m d'épaisseur,<br />
Fig. 11 - Vue <strong>de</strong> l'installation <strong>de</strong> concassage-criblaqe et lavage.<br />
— un passage non consolidé grumeleux<br />
<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 0,30 m,<br />
— une suite <strong>de</strong> bancs gris <strong>de</strong> 2,10 m<br />
assez disloqués et dont on voit localement<br />
la terminaison en lentilles,<br />
— un niveau très disloqué <strong>de</strong><br />
1,20 m,<br />
— à la partie supérieure sur 1,10 m,<br />
un <strong>calcaire</strong> à grain fin compact et<br />
dur,<br />
— enfin une frange d'altération <strong>de</strong><br />
0,90 m.<br />
Ces épaisseurs indicatives font ressortir<br />
toute l'hétérogénéité verticale.<br />
Un examen plus approfondi du front<br />
<strong>de</strong> taille montrerait <strong>de</strong>s variations<br />
latérales <strong>de</strong> faciès importantes. Notamment<br />
les bancs blancs et gris<br />
bréchiques <strong>de</strong> la base se résolvent<br />
progressivement vers le nord-ouest<br />
en un mélange <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> grume<br />
Fig. 10 - <strong>Le</strong> front <strong>de</strong> la carrière <strong>de</strong> Tripleville.<br />
leux et <strong>de</strong> blocs durs, <strong>de</strong> même<br />
apparaît une certaine silicification.<br />
D'autre part, du fait <strong>de</strong> la géomorphologie<br />
du site, proche du<br />
confluent <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux vallées, les niveaux<br />
durs supérieurs ont été enlevés<br />
par l'érosion.<br />
Par comparaison avec la carrière <strong>de</strong><br />
Villermain, on a ici un ensemble<br />
plus complexe et plus hétérogène,<br />
les parties tendres et molles sont<br />
importantes, une installation <strong>de</strong> lavage<br />
s'imposait donc.<br />
Installation <strong>de</strong> traitement<br />
(fig. 11, 12 et 13)<br />
M. Chezeaud décrit cette installation.<br />
La trémie d'alimentation est équipée<br />
d'un alimentateur à tablier métallique<br />
avec rampe d'arrosage pour<br />
Fi 9- 12 - Visite <strong>de</strong> l'aire <strong>de</strong> stockage.<br />
195
éviter le colmatage <strong>de</strong>s matériaux<br />
et réaliser une préhumidification.<br />
Puis ceux-ci sont scalpés à 20 mm.<br />
La fraction 0/20 et les eaux^e lavage<br />
vont vers un décanteur à vis<br />
d'Archime<strong>de</strong>. La fraction 20/D va<br />
vers un concasseur à mâchoires<br />
simple effet. A la sortie <strong>de</strong> ce<br />
concasseur, les matériaux sont introduits<br />
dans <strong>de</strong>ux cylindres ébourbeurs<br />
vibrants où ils sont brassés<br />
avec <strong>de</strong>s quantités importantes<br />
d'eau. <strong>Le</strong>s cylindres sont percés à<br />
leur base <strong>de</strong> trous <strong>de</strong> 8 mm <strong>de</strong><br />
diamètre pour éliminer les eaux <strong>de</strong><br />
lavage et la fraction 0/6,3 qui rejoint<br />
la fraction 0/20 provenant du scalpeur<br />
dans le décanteur à vis d'Archime<strong>de</strong>.<br />
La fraction 6,3/250 est<br />
envoyée sur un crible à 3 claies<br />
permettant <strong>de</strong> la fractionner en<br />
quatre classes : 6,3/20, 20/40, 40/70,<br />
70/D.<br />
196<br />
Fig. 13 - Ensemble <strong>de</strong> concassage primaire et <strong>de</strong> lavage.<br />
La première classe rejoint le 0/20<br />
du primaire. <strong>Le</strong>s trois <strong>de</strong>rnières peuvent<br />
être commercialisées directement<br />
ou réintroduites dans un<br />
concasseur à percussion. De là il<br />
est produit un 0/40 qui est fractionné<br />
à l'ai<strong>de</strong> d'un écrêteur à 20<br />
ou 31,5 mm. Ce 0/20 secondaire<br />
ainsi classé est traité soit par voie<br />
humi<strong>de</strong>, soit par voie sèche suivant<br />
son utilisation.<br />
Dans le cas <strong>de</strong> traitement avec <strong>de</strong>s<br />
liants hydrocarbonés, le 0/20 secondaire<br />
est criblé par voie sèche en<br />
trois classes : 0/6,3 - 6,3/14 et 14/20.<br />
Dans le cas <strong>de</strong> traitement avec <strong>de</strong>s<br />
liants hydrauliques, le 0/20 secondaire<br />
est classé par voie humi<strong>de</strong><br />
également en trois classes 0/6,3,<br />
6,3/14 et 14/20. <strong>Le</strong> 0/6,3 est entraîné<br />
avec les eaux <strong>de</strong> lavage dans un<br />
décanteur qui permet d'obtenir un<br />
sable pauvre en fines, <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong><br />
1 %•<br />
La capacité <strong>de</strong> cette installation est<br />
<strong>de</strong> 1 000 t/jour.<br />
L'eau est puisée dans la nappe à<br />
2 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. <strong>Le</strong>s eaux et<br />
boues <strong>de</strong> lavage sont passées sur<br />
un tamis vibrant BRGM qui élimine<br />
la fraction 0,06/0,2. <strong>Le</strong>s eaux sont<br />
renvoyées à la nappe après décantation<br />
dans <strong>de</strong>s fosses spécialement<br />
aménagées.<br />
M. Arnould <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. Amiot,<br />
entrepreneur, les raisons ayant<br />
guidé l'ouverture <strong>de</strong> cette carrière.<br />
Ce <strong>de</strong>rnier répond qu'il n'en connaît<br />
pas l'historique puisqu'il a repris<br />
une carrière existante.<br />
M. Lorain par la suite explique, et<br />
c'est le cas ici, que les carrières<br />
sont généralement ouvertes sur le<br />
flanc <strong>de</strong>s vallées.
4. VISITE DU CHANTIER<br />
D'APPLICATION DE GRAVES CALCAIRES TRAITEES AU BITUME<br />
<strong>Le</strong> chantier qui se situe sur la<br />
RN 826 dans le Loiret est présenté<br />
par M. Brossard, ingénieur d'arrondissement<br />
à Orléans (fig. 14 et 15).<br />
Il s'agit du renforcement d'une nationale<br />
secondaire c'est-à-dire ayant<br />
un trafic <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 2 500 véhicules/jour<br />
dont 15 % <strong>de</strong> poids<br />
lourds. M. Brossard signale qu'il<br />
aurait préféré montrer un renforcement<br />
complet mais que les contraintes<br />
<strong>de</strong> chantier font qu'il ne peut<br />
présenter que l'action <strong>de</strong> reprofilage,<br />
soit la mise en œuvre d'une<br />
couche <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 10 cm.<br />
Il s'agit d'une grave <strong>calcaire</strong> 0/20<br />
en quatre classes : 0/2 broyé <strong>de</strong><br />
Loire, Q/6,3, 6,3/14 et 14/20 avec un<br />
dosage <strong>de</strong> 4,2 % <strong>de</strong> bitume.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> provient <strong>de</strong> la carrière<br />
Amiot à Tripleville, ce <strong>calcaire</strong> était<br />
précé<strong>de</strong>mment employé en graves<br />
naturelles dans la région d'Ouzouerle-Marché.<br />
M. Brossard insiste sur<br />
le fait qu'il faut bien replacer ce<br />
chantier dans son contexte local et<br />
limité <strong>de</strong>s nationales secondaires :<br />
il s'agit <strong>de</strong> l'amélioration <strong>de</strong>s conditions<br />
d'utilisation d'un matériau naturel<br />
local à <strong>de</strong>s conditions économiques<br />
très intéressantes puisque le<br />
prix d'achat est inférieur à 10 F la<br />
tonne, ce qui permet la mise en<br />
œuvre d'une grave-bitume dans un<br />
rayon <strong>de</strong> 15 km à 40 F la tonne<br />
toutes taxes comprises.<br />
<strong>Le</strong> reprofilage est effectué à 80 -<br />
90 kg le m 2 et le renforcement à<br />
200-210 kg le m 2 , soit environ<br />
10 cm d'épaisseur moyenne. Deux<br />
couches d'accrochage sont appliquées<br />
: l'une sur la chaussée ancienne<br />
et l'autre sur le reprofilage.<br />
La mise en œuvre se fait à une température<br />
<strong>de</strong> 140° avec un finisseur à<br />
table vibrante.<br />
M. Poirier du Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
donne alors <strong>de</strong>s indications sur la<br />
formulation. Il s'agit d'une formule<br />
semi-grenue avec 80 % <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />
et 20 % <strong>de</strong> 0/2 broyé <strong>de</strong> Loire, ce<br />
qui permet une teneur en fines totale<br />
<strong>de</strong> 6 % ; les 1 ou 2 % <strong>de</strong> filler d'apport<br />
ont dû être éliminés pour <strong>de</strong>s<br />
raisons économiques. <strong>Le</strong> bitume est<br />
un 20/30 et la mise en œuvre à 140°<br />
n'entraîne aucune difficulté. <strong>Le</strong> compactage<br />
est assuré par un compacteur<br />
à sept roues chargé à 25 t, soit<br />
Fig. 14 - Présentation <strong>de</strong> la chaussée <strong>de</strong> la RN 826 après appll- Fig. 15 - <strong>Le</strong> chantier d'application,<br />
cation <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> base <strong>de</strong> graves <strong>calcaire</strong>s traitées au<br />
bitume 20/30.<br />
Fig. 16 - <strong>Le</strong> compactage avec compacteur à pneus.<br />
Fig. 17 - Vue <strong>de</strong> carottes <strong>de</strong> graves-bitume <strong>calcaire</strong>s extraites<br />
<strong>de</strong> la chaussée.<br />
197
3,2 t par roue et gonflé à sept bars<br />
(fig. 16). Cet engin est suivi par un<br />
cylindre lisse <strong>de</strong> 10 t. On atteint<br />
ainsi 100 à 102 % <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité<br />
Duriez.<br />
<strong>Le</strong>s caractéristiques principales<br />
sont :<br />
— résistance à la compression<br />
122 bars à 18°C,<br />
— résistance à la traction (essai<br />
brésilien) 25 bars à 18°C,<br />
— rapport immersion-compression<br />
0,54,<br />
— compacité <strong>de</strong> laboratoire 87 %,<br />
cependant le chiffre est donné avec<br />
réserve car la mesure <strong>de</strong> la masse<br />
volumique tient incomplètement<br />
compte <strong>de</strong> la porosité et <strong>de</strong> ce fait<br />
le chiffre indiqué est certainement<br />
pessimiste.<br />
Au sujet <strong>de</strong> l'opinion généralement<br />
répandue sur l'importance <strong>de</strong> la production<br />
<strong>de</strong> fines lors <strong>de</strong> l'élaboration<br />
<strong>de</strong>s matériaux <strong>calcaire</strong>s, M. Champion<br />
fait observer qu'ici le pourcentage<br />
est insuffisant puisqu'il faut<br />
rajouter du sable broyé à 18 % <strong>de</strong><br />
198<br />
fines pour avoir un pourcentage final<br />
correct.<br />
A une question concernant la nécessité<br />
du reprofilage M. Brossard<br />
répond que cela était ici obligatoire<br />
vu l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> déformations qui<br />
dépassaient 10 cm entre axe et rive.<br />
Mais cela n'est pas toujours le cas<br />
et il cite l'exemple <strong>de</strong> la RN 152 où<br />
il n'y a pas eu nécessité <strong>de</strong> reprofilage.<br />
M. Brossard précise qu'il est<br />
prévu sur cette grave-bitume un<br />
bicouche d'usure en matériau <strong>de</strong>s<br />
Deux-Sèvres en 10/14 et 4/6,3 avec<br />
un bitume fluidifié 400/600.<br />
A une question concernant l'avantage<br />
d'utiliser un bitume 20/30 au<br />
lieu <strong>de</strong> 40/50, M. Champion précise<br />
que cela relève d'un souci d'obtenir<br />
une meilleure résistance à l'orniérage<br />
et une meilleure portance par<br />
amélioration du module d'élasticité,<br />
en particulier en saison chau<strong>de</strong>. <strong>Le</strong>s<br />
caractéristiques géotechniques relativement<br />
faibles <strong>de</strong>s granulats <strong>calcaire</strong>s<br />
sont également une raison<br />
<strong>de</strong> l'emploi du bitume dur. Quant à<br />
la fragilité <strong>de</strong> ces enrobés avec es<br />
bitume, M. Champion indique que<br />
les essais <strong>de</strong> sable bitume sur une<br />
levée <strong>de</strong> la Loire, pourtant très déformable,<br />
ont été très satisfaisants<br />
à ce point <strong>de</strong> vue. M. Brossard signale<br />
cependant que lors <strong>de</strong> la fin<br />
du chantier <strong>de</strong> l'année <strong>de</strong>rnière, tard<br />
en saison (le chantier s'est terminé<br />
8 jours avant Noël), on a utilisé du<br />
bitume 40/50.<br />
En conclusion, M. Brossard indique<br />
<strong>de</strong> nouveau tout l'intérêt économique<br />
du procédé qui permet <strong>de</strong> traiter<br />
les nationales secondaires pour un<br />
coût total, y compris reprise <strong>de</strong>s<br />
accotements et curage <strong>de</strong> fossés,<br />
<strong>de</strong> 140 à 150 000 F le kilomètre. Ce<br />
qui ne peut se concevoir dans <strong>de</strong><br />
gros renforcements est ici un impératif.<br />
Il y a là une application <strong>de</strong><br />
matériaux locaux dans une technique<br />
améliorée. D'autre part, la<br />
concurrence <strong>de</strong> ces matériaux avec<br />
ceux <strong>de</strong> la Loire limite le prix <strong>de</strong><br />
ces <strong>de</strong>rniers qui nécessitent un traitement<br />
pour obtenir un minimum <strong>de</strong><br />
70 % <strong>de</strong> concassé. Par comparaison,<br />
un même matériau traité au<br />
laitier revient, mis en œuvre, <strong>de</strong> 35<br />
à 38 F la tonne, mais il y a un<br />
impératif d'épaisseur minimale que<br />
l'on ne peut pas satisfaire ici pour<br />
<strong>de</strong>s raisons financières.
5. CARRIERE ET INSTALLATION DE SCIAGE<br />
DE PONTIJOU (COMMUNE DE MAVES)<br />
Carrière (fig. 18)<br />
La carrière <strong>de</strong> Pontijou est exploitée<br />
par l'entreprise Baglan. Il s'agit<br />
d'une exploitation artisanale qui se<br />
limite à extraire <strong>de</strong>s matériaux pour<br />
la fabrication <strong>de</strong> pierres taillées ou<br />
pierres ornementales.<br />
C'est ainsi qu'après la guerre, les<br />
pierres <strong>de</strong> cette carrière ont été<br />
utilisées pour la reconstruction <strong>de</strong><br />
Blois et notamment celle du pont<br />
Gabriel.<br />
M. Lorain fait remarquer :<br />
— une partie supérieure très disloquée<br />
et qui n'est plus exploitée, elle<br />
est mise à la décharge. Elle servait<br />
autrefois à l'empierrement <strong>de</strong>s chemins,<br />
— un niveau inférieur comprenant<br />
<strong>de</strong>ux bancs (1 et 2 m) <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong><br />
massif dur homogène et très peu<br />
alvéolaire. <strong>Le</strong>s caractéristiques <strong>de</strong><br />
ce <strong>calcaire</strong> sont :<br />
• résistance à la compression :<br />
1 300 bars,<br />
• micro-Deval : 4,9 (en équivalent<br />
Deval).<br />
M. Lorain ajoute une remarque paléogéographique<br />
d'ordre général :<br />
dans toutes les carrières <strong>de</strong> la zone<br />
<strong>de</strong> Pontijou les <strong>de</strong>ux bancs durs se<br />
retrouvent. Cela peut signifier que,<br />
pendant le temps du dépôt <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
bancs, il a dû exister ici un petit<br />
lac permanent dans le vaste ensemble<br />
lacustre <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> qui était<br />
plus ou moins asséché temporairement.<br />
A noter que l'exploitation qui doit<br />
éviter au maximum le broyage ne<br />
peut utiliser l'explosif. Il est procédé<br />
en <strong>de</strong>ux temps : une série <strong>de</strong> trous<br />
est faite au marteau pneumatique<br />
pour détacher les blocs, on enfonce<br />
ensuite dans ces trous un coin<br />
monté sur une pelle mécanique et<br />
les blocs <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> plusieurs<br />
tonnes sont détachés.<br />
Installation <strong>de</strong> sciage (fig. 19)<br />
<strong>Le</strong>s blocs extraits <strong>de</strong> la carrière<br />
sont amenés à l'installation où ils<br />
sont débités, notamment à l'ai<strong>de</strong><br />
d'une gran<strong>de</strong> scie alternative automatique<br />
donnant <strong>de</strong>s plaques à<br />
l'épaisseur voulue.<br />
<strong>Le</strong>s moellons sont taillés dans <strong>de</strong>s<br />
prismes sciés et éclatés par pression<br />
pour avoir une face d'éclatement<br />
naturelle.<br />
D'autres pièces peuvent être sciées,<br />
taillées, bouchardées à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
(fig. 20).<br />
Fig. 18 - Visite <strong>de</strong> la carrière. On distingue à la base du front Fig. 20 - Eléments <strong>de</strong> pierres <strong>de</strong> taille,<br />
les bancs utilisés pour la taille.<br />
Fig. 19 - Installation <strong>de</strong> sciage <strong>de</strong>s blocs<br />
<strong>calcaire</strong>s.<br />
199
200<br />
RÉSUMÉS<br />
La géologie du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
J.-M. LORAIN Ce premier article est conçu comme une introduction aux journées d'étu<strong>de</strong>. Son but essentiel est<br />
<strong>de</strong> faire le point <strong>de</strong>s connaissances sur ce vaste ensemble qui affleure sur 4500 km 2<br />
dans la région<br />
centre ; les sujets traités en détail dans les autres articles ne sont pas abordés.<br />
Dans une première partie, on tente tout d'abord <strong>de</strong> définir la position stratigraphique du <strong>calcaire</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. <strong>Le</strong>s faciès lacustres dans la partie sud-ouest du Bassin parisien sont présents <strong>de</strong>puis<br />
le Lutétien jusqu'au Burdigalien, ils sont parfois séparés par <strong>de</strong>s niveaux repères, parfois superposés<br />
directement les uns sur les autres ; on est alors amené à définir, à côté d'un <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong> au sens strict correspondant à l'étage aquitanien, un ensemble <strong>de</strong> « formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> »<br />
correspondant à l'ensemble <strong>de</strong>s faciès lacustres à dominante <strong>calcaire</strong> déposés au milieu du Tertiaire.<br />
Cet ensemble ainsi défini est étudié dans son extension horizontale et verticale, les variations<br />
d'épaisseur sont notamment en relation avec les déformations tectoniques antérieures.<br />
Une secon<strong>de</strong> partie traite <strong>de</strong>s faciès du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. A l'ai<strong>de</strong> d'exemples il est tout d'abord<br />
mis en évi<strong>de</strong>nce l'hétérogénéité horizontale et verticale du massif <strong>calcaire</strong>. Ensuite sont étudiés<br />
les divers faciès et leurs variations : <strong>calcaire</strong>s peu ou pas consolidés, <strong>calcaire</strong>s compacts à grain fin,<br />
<strong>calcaire</strong>s hétéromorphes, <strong>calcaire</strong>s silicieux, silice pulvérulente, meulière vacuolaire, meulière<br />
compacte, meulière bréchique, faciès <strong>de</strong> base.<br />
Du point <strong>de</strong> vue <strong>hydrogéologie</strong>, seule est évoquée l'<strong>hydrogéologie</strong> <strong>de</strong> surface : rivières peu nombreuses<br />
et peu importantes, vallées relativement larges présentant presque toujours <strong>de</strong>s niveaux<br />
tourbeux.<br />
Quelques caractéristiques physiques sont étudiées. <strong>Le</strong>s pendages sont toujours faibles sauf au<br />
bord <strong>de</strong>s dépressions karstiques et <strong>de</strong>s vallées. La fissuration qui est très importante est étudiée<br />
en détail dans une zone autour <strong>de</strong> Blois. Il est également donné quelques résultats d'analyses<br />
chimiques.<br />
Dans un <strong>de</strong>rnier chapitre sont passées en revue les différentes métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong> et moyens <strong>de</strong><br />
reconnaissance <strong>de</strong> ces formations concernant les problèmes <strong>de</strong> génie civil.<br />
MOTS CLÉS : 41. Reconnaissance (prospection) — Sol — <strong>Géologie</strong> — Calcaire — Stratigraphie<br />
— Silice — Hydrogéologie — Dépression — Karst — Vallée — Ere tertiaire — Epaisseur —<br />
Géomorphologie — Pendage — Fissuration — Analyse chimique — Sondage — Géophysique —<br />
Essai — Eau — /<strong>Beauce</strong>.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 14.<br />
L'altération périglaciaire du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
M. GIGOUT La partie supérieure <strong>de</strong>s <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est souvent altérée sur une profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> quelques<br />
mètres ; c'est le « tuf » <strong>de</strong>s <strong>Beauce</strong>rons, roche peu cohérente, assez tendre. L'altération s'est produite<br />
dans les conditions périglaciaires. <strong>Le</strong>s roches, <strong>calcaire</strong>s divers et meulières, ont été gélifractées,<br />
dissociées en blocs, cailloux et poussière. Sur les versants, même doux, et dans les creux,<br />
l'accumulation <strong>de</strong> ces éléments cryoclastiques s'est faite soit par ruissellement (brèches), soit par<br />
glissement pâteux (colluvium). Ceux-ci, obtenus à partir <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong>s tendres ou marneux, varient<br />
du conglomérat à matrice abondante au <strong>calcaire</strong> tendre grumeleux. L'altération est pour l'essentiel<br />
wûrmienne, suivant <strong>de</strong> près la topographie actuelle. On la connaît aussi d'âge rissien, sous les<br />
alluvions anciennes <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> terrasse <strong>de</strong> la Loire.<br />
MOTS CLÉS : 41. Reconnaissance (prospection) — <strong>Géologie</strong> — Calcaire — Glaciaire — Altération<br />
— Roche — /<strong>Beauce</strong>.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 54.<br />
L'<strong>hydrogéologie</strong> <strong>de</strong>s formations lacustres en <strong>Beauce</strong> et en Sologne<br />
N. DESPREZ Après une première esquisse établie en 1964, le BRGM a procédé <strong>de</strong> 1965 à 1968, à un inventaire<br />
systématique sur le terrain <strong>de</strong>s points d'eau <strong>de</strong> la <strong>Beauce</strong>. Cette étu<strong>de</strong> a permis <strong>de</strong> recenser près<br />
<strong>de</strong> 7 000 points et <strong>de</strong> suivre les variations <strong>de</strong> la nappe sur environ 200 puits. La pério<strong>de</strong> d'étu<strong>de</strong><br />
a correspondu à une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> hautes eaux.<br />
La lithologie du réservoir aquifère se montre hétérogène, ce qui conduit localement à Un cloisonnement<br />
<strong>de</strong> celui-ci.<br />
La surface piézométrique au nord <strong>de</strong> la Loire fait apparaître une série <strong>de</strong> points hauts qui définit<br />
la limite <strong>de</strong> partage <strong>de</strong>s eaux souterraines Loire-Seine correspondant sensiblement à la ligne <strong>de</strong><br />
partage <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surface.<br />
En ce qui concerne le bassin <strong>de</strong> la Loire, la nappe qui est libre s'écoule nord-ouest - sud-est avec<br />
une pente faible <strong>de</strong> 0,6 à 1,2 %, le niveau <strong>de</strong> base principal étant constitué par la Loire. Cependant,<br />
localement la surface est influencée par <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> drainage correspondant soit à <strong>de</strong>s axes superficiels<br />
au niveau <strong>de</strong>s cours d'eau permanents, soit à <strong>de</strong>s axes souterrains au niveau <strong>de</strong>s cours<br />
fossiles ou <strong>de</strong>s axes karstiques.<br />
Pour le bassin <strong>de</strong> la Seine, la nappe s'écoule du sud-ouest au nord-est et elle est, suivant les points,<br />
libre ou captive.
Dans le val d'Orléans, à l'amont d'Orléans, la nappe est à une cote intérieure à la Loire, alors<br />
qu'elle est à une cote supérieure à l'aval.<br />
En Sologne, la nappe est captive sous les formations du Burdigalien. <strong>Le</strong>s directions d'écoulement<br />
sont en éventail à partir du centre <strong>de</strong> la Sologne en raison du changement <strong>de</strong> direction <strong>de</strong> la Loire<br />
a Orléans.<br />
MOTS CLÉS : 41. Reconnaissance (prospection) — Hydrogéologie — Nappe — Puits — Piézomètre<br />
— Hauteur — Écoulement — Bassin versant — Karst — Axe — Drainage — Calcaire —<br />
/ <strong>Beauce</strong> — Sologne.<br />
<strong>Le</strong>. <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. el Ch., spécial U, juin 1973, p. 60.<br />
Principe d'étu<strong>de</strong> du réseau karstique <strong>de</strong> la forêt d'Orléans<br />
J.-M. LORAIN A l'occasion <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s pour la construction <strong>de</strong> la voie <strong>de</strong> l'aérotrain et <strong>de</strong> l'autoroute A 10, le<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Blois a été amené à se préoccuper <strong>de</strong>s phénomènes karstiques affectant la masse<br />
du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> au nord d'Orléans (Loiret). Après un rappel <strong>de</strong> la structure géologique <strong>de</strong><br />
la zone étudiée, la métho<strong>de</strong> utilisée et les résultats obtenus sont exposés.<br />
La métho<strong>de</strong> consiste en :<br />
— une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la carte topographique au 1/25 000 permettant <strong>de</strong> repérer les indices caractéristiques,<br />
— une visite sur le terrain <strong>de</strong> tous les points repérés, ce qui a permis <strong>de</strong> les i<strong>de</strong>ntifier, mais aussi<br />
<strong>de</strong> faire <strong>de</strong> nouvelles observations.<br />
Cette campagne <strong>de</strong> reconnaissance a recensé 254 dépressions karstiques réparties en trois types :<br />
— gouffres caractérisés (15 %), dépressions à fond plat et humi<strong>de</strong> (28 %), dolines à tond sec<br />
(56 %).<br />
La répartition <strong>de</strong> ces dépressions a permis <strong>de</strong> dresser une esquisse du réseau karstique.<br />
Basé uniquement sur <strong>de</strong>s observations sur le terrain, une telle étu<strong>de</strong>, peu coûteuse, permet <strong>de</strong><br />
situer avec précision les zones <strong>de</strong> gouffres et, en esquissant les réseaux karstiques, <strong>de</strong> prévoir les<br />
zones difficiles nécessitant soit un changement <strong>de</strong> tracé, soit une étu<strong>de</strong> spécifique.<br />
<strong>Le</strong>s granuláis en <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
MOTS CLÉS : 41. Reconnaissance (prospection) — <strong>Géologie</strong> — Hydrogéologie — Karst —<br />
Calcaire — Dépression — Carte — Topographie — Cavité (sol) — Autoroute — /<strong>Beauce</strong> —<br />
Orléans — A 10.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 68.<br />
D. ANGOT La communication sur les granulats est une esquisse <strong>de</strong> la situation actuelle <strong>de</strong> l'utilisation du<br />
J.-H. CHÉZEAUD <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> pour les besoins routiers.<br />
J. PITOT Un aperçu <strong>de</strong>s gisements exploités et <strong>de</strong>s carrières en activité ou non permet <strong>de</strong> constater une<br />
activité réduite aux seules zones où le <strong>calcaire</strong> est affleurant et seulement dans les vallées où les<br />
fronts sont apparents.<br />
Quelques caractéristiques géotechniques sont données : résistance à la compression, coefficients<br />
Deval et Los Angeles, essais <strong>de</strong> forme et <strong>de</strong> gel. Mais le nombre <strong>de</strong> ces essais reste limité car l'emploi<br />
routier du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> est, <strong>de</strong>puis plusieurs années, limité aux routes secondaires pour<br />
lesquelles les étu<strong>de</strong>s sont sporadiques. Toutefois avec l'augmentation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> matériaux,<br />
<strong>de</strong>s installations mo<strong>de</strong>rnes ont été réalisées.<br />
Deux <strong>de</strong> ces installations <strong>de</strong> concassage-criblage sont décrites :<br />
— l'une permet le lavage <strong>de</strong> la fraction 0/250 du matériau brut. Elle produit <strong>de</strong>s granulats 0/6,3-<br />
6,3/14 et 14/20 classiflés par voie humi<strong>de</strong>,<br />
— l'autre lave la totalité <strong>de</strong>s produits sortant du concasseur primaire et dispose d'un système <strong>de</strong><br />
classification <strong>de</strong>s granulats soit par voie sèche, soit pas voie humi<strong>de</strong>, suivant les besoins <strong>de</strong>s<br />
utilisateurs.<br />
Une autre activité, la production <strong>de</strong> sable fillerisé à partir <strong>de</strong> matériaux <strong>calcaire</strong>s est également<br />
décrite. Elle montre l'importance <strong>de</strong> la qualité et <strong>de</strong> la conception du matériel.<br />
Des constatations ont été effectuées sur une couche <strong>de</strong> base en <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> réalisée en 1926<br />
et mise au jour en 1972. Elles montrent la nécessité <strong>de</strong> poursuivre ces constatations.<br />
Ensuite, sont présentés les premiers résultats obtenus en laboratoire et sur chantier après traitement<br />
:<br />
— au ciment, qui a permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce que la tenue au gel du mélange paraissait satisfaisante<br />
lorsque la teneur en ciment était supérieure à 3 % ; une application sur 500 m faite en<br />
1968 sur la RN 751 dans le Loiret présente, après 4 ans d'âge, un comportement satisfaisant,<br />
— au laitier granulé, qui a montré que <strong>de</strong>s mélanges avec 15 % <strong>de</strong> laitier <strong>de</strong> coefficient <strong>de</strong> a > 80,<br />
et avec 20 % <strong>de</strong> laitier <strong>de</strong> coefficient a = 20/40 présentent à 28 jours <strong>de</strong>s résistances à la compression<br />
assez différentes, mais les écarts diminuent au fur et à mesure du vieillissement. Cette<br />
technique a été utilisée dans les départements du Loiret et <strong>de</strong> l'Eure-et-Loir sur la RN 20.<br />
Toutefois, <strong>de</strong>s difficultés ont été rencontrées lors <strong>de</strong> la mise en œuvre du mélange sous circulation,<br />
à cause <strong>de</strong> sa sensibilité à l'eau. Cette sensibilité a pu être diminuée en réduisant le pourcentage<br />
<strong>de</strong> fines.<br />
Avec du bitume, ces résultats <strong>de</strong> laboratoire sont également très satisfaisants. A noter toutefois<br />
que le dosage <strong>de</strong> bitume doit être porté <strong>de</strong> 3,5 à près <strong>de</strong> 4 et que le temps <strong>de</strong> malaxage est plus<br />
important.<br />
L'application sur la RN 826 est trop récente pour tirer <strong>de</strong>s conclusions. Toutefois <strong>de</strong>s prélèvements<br />
effectués dans une grave-bitume protégée par un simple enduit superficiel montre un très bon<br />
état après 7 mois d'une circulation <strong>de</strong> 2 500 véhicules dont 15 % <strong>de</strong> poids lourds.<br />
201
202<br />
MOTS CLÉS : 36. Granulat — Calcaire — Gisement — Carrière — Caractéristiques — Mécanique<br />
— Analyse chimique — Fabrication — Extraction — Filler — Résistance (matériaux) —<br />
Compression — Deval — Los Angeles — Concassage — Tamisage — Lavage — Sable — Couche<br />
<strong>de</strong> base — Laboratoire — Essai — Gel — Traitement <strong>de</strong>s sols — Ciment — Laitier granulé —<br />
Bitume — Grave — /<strong>Beauce</strong> — Traitement <strong>de</strong>s assises — Grave-bitume — Grave-laitier — Graveciment.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 82.<br />
Etu<strong>de</strong>s géotechniques <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
E. WASCHKOWSKI Du point <strong>de</strong> vue géotechnique, les formations <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> présentent cinq faciès bien différenciés :<br />
— les couches d'altération résultant <strong>de</strong> dissolution, gélifraction, solifluxion;<br />
— les argiles verdâtres à prédominance sépiolitique, très plastiques et gonflantes;<br />
— les marnes verdâtres ou beiges, compactes;<br />
— les <strong>calcaire</strong>s tendres, mi-durs ou durs, hétérogènes ;<br />
— les remplissages karstiques, matériaux meubles qui, dans les zones <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> dur, tapissent ou<br />
comblent les chenaux et les cavités dus à <strong>de</strong>s circulations d'eau sous pression avec érosion chimique<br />
et mécanique.<br />
Chacun <strong>de</strong> ces faciès, en raison <strong>de</strong> ses caractéristiques mécaniques et hydrauliques, et <strong>de</strong> son<br />
hétérogénéité, conduit à <strong>de</strong>s problèmes particuliers <strong>de</strong> fondation :<br />
— variation <strong>de</strong>s épaisseurs d'altération ;<br />
— gonflement <strong>de</strong>s argiles verdâtres ou décompression <strong>de</strong>s marnes en présence d'eau ;<br />
— cavités d'origine karstique ou carrières souterraines dans les <strong>calcaire</strong>s durs Assurés;<br />
— circulation d'eau karstique dans les <strong>calcaire</strong>s fissurés noyés, pouvant délaver le béton frais et<br />
attaquer les ferraillages.<br />
La mesure <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> ces différents terrains doit être effectuée principalement au<br />
moyen d'essais en place, et en fonction du problème posé, avec un pénétromètre dynamique ou<br />
statique, un pressiomètre ou un dilatomètre Me<strong>de</strong>ratec.<br />
Pour <strong>de</strong> telles formations, les essais <strong>de</strong> laboratoire sont mal adaptés, car ils n'intègrent pas l'hétérogénéité<br />
et les résultats sont très dispersés. En outre, le prélèvement d'échantillons intacts est<br />
souvent impossible.<br />
Dans le cadre <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fondation, il est proposé <strong>de</strong>ux schémas d'étu<strong>de</strong> se rapportant :<br />
1. aux ouvrages courants<br />
— définition du problème,<br />
— essais géomécaniques en place au pressiomètre,<br />
— essais particuliers si nécessaire,<br />
— calcul <strong>de</strong>s fondations par la métho<strong>de</strong> pressiométrique.<br />
2. aux ouvrages particuliers<br />
— définition du problème,<br />
— reconnaissance préalable du site et élaboration du programme d'étu<strong>de</strong>,<br />
— reconnaissance préliminaire du terrain <strong>de</strong> fondation permettant <strong>de</strong> définir différentes solutions<br />
<strong>de</strong> fondation possibles et d'effectuer un choix,<br />
— reconnaissance spécifique adaptée au type <strong>de</strong> fondation retenu.<br />
Il semble nécessaire <strong>de</strong> préciser que <strong>de</strong> telles étu<strong>de</strong>s doivent utiliser <strong>de</strong>s moyens et <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />
adaptés au terrain rencontré et au problème posé. En outre, dans <strong>de</strong>s formations hétérogènes, il<br />
est souhaitable <strong>de</strong> pouvoir utiliser <strong>de</strong>s moyens et <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d'essais différents, afin <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r<br />
à <strong>de</strong>s recoupements ou à <strong>de</strong>s confrontations <strong>de</strong> paramètres et conclure en toute objectivité.<br />
Toutefois, le géotechnicien est parfois, malgré les moyens d'étu<strong>de</strong> disponibles, désarmé <strong>de</strong>vant la<br />
complexité <strong>de</strong> certains problèmes, dont la solution nécessite <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s particulières expérimentales<br />
permettant <strong>de</strong> préciser ou <strong>de</strong> vérifier les critères d'interprétation.<br />
MOTS CLÉS : 41-42. Reconnaissance (prospection) — Mécanique <strong>de</strong>s sols — Calcaire — Altération<br />
— Argile — Marne — Karst — Gonflement — Fissuration — Ecoulement — Eau — Essai<br />
— Sol — In situ — Pénétromètre dynamique — Pénétromètre statique — Calcul — Fondation<br />
— <strong>Géologie</strong> — Laboratoire — Cisaillement — <strong>Le</strong>franc — Lugeon — Pompage — Mesure —<br />
Piézomètre — Compression — Gompressibilité — /<strong>Beauce</strong> — Pressiomètre — Me<strong>de</strong>ratec —<br />
— Micromoulinet — Hydraulique.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 115.<br />
Conception <strong>de</strong>s fondations dans le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
F. BAGUELIN Dans une première partie on expose les principes généraux <strong>de</strong> conception <strong>de</strong>s fondations et les<br />
métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong>s. En particulier, on indique les objectifs poursuivis lors d'un projet <strong>de</strong> fondations.<br />
Puis la validité <strong>de</strong>s diverses métho<strong>de</strong>s d'étu<strong>de</strong>s actuelles est examinée et discutée.<br />
Après avoir mentionné que bon nombre <strong>de</strong> cas concrets <strong>de</strong> fondations situées dans la région du<br />
<strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> sont susceptibles d'être traités suivant les métho<strong>de</strong>s générales d'étu<strong>de</strong>s, on<br />
abor<strong>de</strong> dans une <strong>de</strong>uxième partie les problèmes spécifiques liés à la formation <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> dans certains<br />
cas. Il s'agit essentiellement <strong>de</strong>s problèmes posés par les karsts, puis <strong>de</strong>s problèmes liés aux<br />
horizons « <strong>calcaire</strong>s », très hétérogènes, qui intéressent la reconnaissance, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s<br />
fondations et l'exécution.<br />
En conclusion, on indique les directions <strong>de</strong> recherche souhaitées sur le <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> en ce qui<br />
concerne les projets <strong>de</strong> fondations.<br />
MOTS CLÉS : 42. Mécanique <strong>de</strong>s sols — Fondation — Calcaire — Sécurité — Tassement —<br />
Coût — Contrainte — Reconnaissance (prospection) — Sol — Sondage — Essai — Laboratoire —<br />
In situ — Charge — Limite — Poinçonnement — Résistance (matériaux) — Roche — Pieu —<br />
Karst — /<strong>Beauce</strong>.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 143.
<strong>Le</strong>s problèmes <strong>de</strong> fondations du pont Charles-<strong>de</strong>-Gaulle à Blois<br />
E. WASCHKOWSKI La construction du pont Charles-<strong>de</strong>-Gaulle a posé <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> fondation qui peuvent être<br />
considérés comme spécifiques aux massifs <strong>calcaire</strong>s, hétérotropes, karstiques et noyés.<br />
En effet, l'hétérotropie du <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> liée au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> la roche, aux phénomènes<br />
<strong>de</strong> décomposition et d'altération et à la fracturation, ainsi que les circulations d'eau en<br />
régime karstique, ont mis en échec les métho<strong>de</strong>s classiques d'exécution <strong>de</strong> fondations profon<strong>de</strong>s.<br />
Afin <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r l'ouvrage <strong>de</strong> manière satisfaisante, il a été envisagé et effectué un traitement systématique<br />
<strong>de</strong>s massifs <strong>de</strong> fondation par injection <strong>de</strong> mortiers et coulis.<br />
<strong>Le</strong>s résultats <strong>de</strong> ces injections se résument ainsi :<br />
— diminution très importante <strong>de</strong> la perméabilité en grand du massif, par colmatage <strong>de</strong>s cavités<br />
et chenaux karstiques d'où suppression <strong>de</strong>s circulations d'eau ;<br />
— exécution très satisfaisante <strong>de</strong>s pieux forés à la bentonite permettant une mobilisation du<br />
frottement latéral, alors qu'initialement les pieux, bien que chemisés, présentaient <strong>de</strong>s survolumes<br />
<strong>de</strong> 100 à 200 % sans donner toutes les garanties escomptées.<br />
D'après les quantités <strong>de</strong> mortiers et coulis injectées et en faisant l'hypothèse que les pertes par<br />
résurgences et essorage peuvent atteindre 40 %, on peut estimer que le pourcentage <strong>de</strong> vi<strong>de</strong><br />
comblé par les injections est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 13 %.<br />
L'expérience acquise dans le cadre du chantier, nous permet d'être afflrmatif sur l'efficacité du<br />
traitement par injection <strong>de</strong> massif <strong>de</strong> <strong>calcaire</strong> karstique aquifère.<br />
Toutefois, lorsqu'un tel traitement est envisagé, il faut éviter tout terrassement préalable et adapter<br />
les pressions d'injection afin <strong>de</strong> limiter les résurgences.<br />
Coordination et réalisation <strong>de</strong>s travaux:<br />
— le maître d'ouvrage était la ville <strong>de</strong> Blois et le financement <strong>de</strong> l'opération était pris en charge<br />
et réparti entre l'État, le département et la ville ;<br />
— le maître d'oeuvre était la. direction départementale <strong>de</strong> l'Équipement <strong>de</strong> Loir-et-Cher. L'Arrondissement<br />
Opérationnel et la Subdivision Grands Travaux ont été chargés <strong>de</strong> la réalisation;<br />
— les travaux ont été confiés, après concours, à l'entreprise Campenon Bernard avec comme<br />
entreprises sous-traitantes Courbot pour les fondations et Solétanche pour les injections.<br />
La construction <strong>de</strong> l'ouvrage commencée en avril 1969, a été achevée en août 1970. <strong>Le</strong>s injections<br />
ont été effectuées entre juillet 1968 et mars 1969 et les fondations ont pu être terminées en juin<br />
1969.<br />
MOTS CLÉS : 42-53. Fondation — Pont — Roche — Calcaire — Ecoulement — Eau — Karst<br />
— Profon<strong>de</strong>ur — Injection — Mortier — Coulis — Perméabilité — Pieu — Béton coulé sur place<br />
— Bentonite — Frottement — Latéral — Pression — Sous l'eau — Reconnaissance (prospection)<br />
— Composition du mélange — Contrôle — /<strong>Beauce</strong> — Blois — Loire.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 152.<br />
<strong>Le</strong>s fondations <strong>de</strong>s centrales nucléaires <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux<br />
H. DUBOIS <strong>Le</strong>s centrales nucléaires <strong>de</strong> Saint-Laurent 1 et Saint-Laurent 2 sont implantées dans une boucle<br />
<strong>de</strong> la Loire entre Blois et Orléans.<br />
Elles sont fondées sur <strong>de</strong>s murs moulés, qui ont à transmettre une charge <strong>de</strong> 80 000 t sur une tranche<br />
<strong>de</strong> terrain <strong>de</strong> faible surface, intéressant les marno-<strong>calcaire</strong>s, apparentés [aux <strong>calcaire</strong>s <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong>, et le toit <strong>de</strong> l'Eocène inférieur, formation très hétérogène.<br />
<strong>Le</strong> fonctionnement <strong>de</strong> certains matériels, dont la machine <strong>de</strong> chargement du combustible, nécessite<br />
et impose une verticalité presque parfaite <strong>de</strong> l'ouvrage.<br />
<strong>Le</strong> défaut <strong>de</strong> verticalité toléré pour les ouvrages est seulement <strong>de</strong> 5.10- 4<br />
radian, soit un mouvement<br />
<strong>de</strong> l'axe <strong>de</strong> la pile à son sommet dans un cercle <strong>de</strong> 50 mm <strong>de</strong> diamètre.<br />
<strong>Le</strong>s observations effectuées <strong>de</strong>puis huit ans sur Saint-Laurent 1 et <strong>de</strong>puis cinq ans sur Saint-<br />
Laurent 2 indiquent que les tassements sont les suivants à fin 1971 :<br />
Saint-Laurent 1<br />
— caisson 31 mm<br />
— bâtiment du combustible irradié (BCI) 10 mm<br />
Saint-Laurent 2<br />
— caisson 55 mm<br />
— bâtiment du combustible irradié (BCI) 18 mm<br />
On constate que les ouvrages <strong>de</strong> Saint-Laurent 2 se sont enfoncés environ <strong>de</strong>ux fois plus que ceux<br />
<strong>de</strong> Saint-Laurent 1.<br />
<strong>Le</strong>s mouvements <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux piles sont, à la même date que ci-<strong>de</strong>ssus, les suivants :<br />
Saint-Laurent 1<br />
— l'axe du caisson s'est déplacé <strong>de</strong> 7 mm vers le sud-ouest,<br />
— l'axe du BCI s'est déplacé <strong>de</strong> 19 mm vers l'ouest,<br />
Saint-Laurent 2<br />
— l'axe du caisson s'est déplacé <strong>de</strong> 16 mm vers l'est,<br />
— l'axe du BCI s'est déplacé <strong>de</strong> 49 mm vers l'ouest.<br />
Actuellement le mouvement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux piles va vers la stabilisation, semble-t-il. L'opération prévue,<br />
d'un éventuel relevage <strong>de</strong>s caissons, ne s'impose pas.<br />
<strong>Le</strong> contrôle <strong>de</strong>s déplacements continuera à s'effectuer pendant toute la vie <strong>de</strong> la centrale.<br />
Dans l'état actuel <strong>de</strong>s observations, on peut raisonnablement penser que la fondation <strong>de</strong>s caissons<br />
en béton précontraint <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux, ne posera pas <strong>de</strong> problèmes.<br />
MOTS CLÉS : 41-42. <strong>Géologie</strong> — Mécanique <strong>de</strong>s sols — Hydrogéologie — Reconnaissance<br />
(prospection) — Sol — Fondation — Centrale nucléaire — Sol — Calcaire — Marne — Mur moulé<br />
— Caisson — Béton précontraint — Tassement — Calcul — Déplacement horizontal — Pieu —<br />
Béton coulé sur place — Contrôle — /<strong>Beauce</strong> — Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux — Loire.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 172.<br />
203
ABSTRACTS<br />
The geology of the <strong>Beauce</strong> limestone formations<br />
J.-M. LORAIN This first article is inten<strong>de</strong>d as an introduction to the conference. Its main purpose is to take<br />
stock of what is known of this vast system which outcrops over an area of 4,500 square miles in<br />
central France. The subjects <strong>de</strong>alt with in <strong>de</strong>tail in the other articles are not touched upon here.<br />
In the first part, an attempt is ma<strong>de</strong> to <strong>de</strong>fine the stratigraphic position of <strong>Beauce</strong> limestone.<br />
Lacustrine facies in the south-west part of the Parisian Basin are present from the Lutetian to the<br />
Burdigalian ; they are sometimes separated by reference levels, and sometimes directly superposed<br />
one on another. One is then led to <strong>de</strong>fine, along with a <strong>Beauce</strong> limestone, stricto sensu,<br />
corresponding to the Aquitanian stage, a series of <strong>Beauce</strong> formations corresponding to all the<br />
lacustrine facies in which limestone predominates which were <strong>de</strong>posited in the middle Tertiary.<br />
The formations thus <strong>de</strong>nned are studied in their vertical and horizontal extension ; variations<br />
in thickness are notably related to previous tectonic <strong>de</strong>formations.<br />
The second part <strong>de</strong>als with the facies of <strong>Beauce</strong> limestone. Examples are cited to show the horizontal<br />
and vertical heterogeneity of the limestone massif. The different facies and their variations<br />
are then studied: unconsolidated or only slightly consolidated limestone ; compact, fine grain<br />
limestone ; heteromorphous limestone ; siliceous limestone ; pulverulent silica ; vacuolar millstone<br />
grit ; compact millstone grit ; breccial millstone grit ; and basic facies.<br />
From the hydrogeological angle, only the surface hydrogeology is referred to: only a few small<br />
rivers, and relatively wi<strong>de</strong> valleys with peaty levels in almost all cases. Some physical characteristics<br />
are studied. The gradient slopes are always shallow, except at the edges of karstic <strong>de</strong>pressions<br />
and valleys. Cracking, which is very consi<strong>de</strong>rable, is examined in <strong>de</strong>tail in a zone around<br />
Blois. Some results of chemical analyses are also given.<br />
In a final section the author reviews the different methods of surveying and reconnoitering these<br />
formations in relation to civil engineering problems.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 14.<br />
Periglacial weathering of <strong>Beauce</strong> limestone<br />
M. GIGOUT The upper part of the <strong>Beauce</strong> limestone formations is often weathered to a <strong>de</strong>pth of several metres ;<br />
this is the <strong>Beauce</strong>ron tuff, a fairly soft, and not very cohesive rock. Weathering occurred un<strong>de</strong>r<br />
periglacial conditions. The rocks, composed of various kinds of limestone and millstone grit,<br />
wor" frost shattered into blocks, pebbles and dust. On the hillsi<strong>de</strong>s, even of shallow gradient, and<br />
in tiie hollows, these cryoclastic elements accumulated either by rilling (breccia) or by soil creep<br />
(colluvium). These, formed from soft or marly limestone, vary from conglomerate containing<br />
abundant gangue to soft gritty limestone. The weathering is mainly Wurmian, closely following<br />
the present topography. There is also some weathering from the Rissian age un<strong>de</strong>r the old alluvia<br />
of the great terrace of the Loire.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 54.<br />
The hydrogeology of lacustrine formations in <strong>Beauce</strong> and Sologne<br />
N. DESPREZ After an initial rough plan established in 1964, the BRGM ma<strong>de</strong> a systematic field inventory of<br />
the ground water sources of the <strong>Beauce</strong> between 1965 and 1968. This survey ma<strong>de</strong> it possible to<br />
plot nearly 7,000 such sources and to track variations of the ground water table at about 200<br />
wellpoints. The period of the survey correspon<strong>de</strong>d to a period of ;high water level.<br />
The lithology of the water reservoir is heterogeneous, which means that it is locally partitioned.<br />
The piezometric surface north of the Loire reveals a series of high points which <strong>de</strong>fines the limit<br />
of the partition of the Loire-Seine ground waters, corresponding appreciably to the line of partition<br />
of the surface waters.<br />
Where the Loire basin is concerned, the ground water table, which is free, flows from north-west<br />
to south-east with a shallow gradient of 0.6 % to 1.2 %, the principal base level being constituted<br />
by the Loire. Locally, however, the surface is influenced by drainage axes corresponding either to<br />
surface axes at the level of permanent watercourses, or to un<strong>de</strong>rground axes at the level of fossil<br />
courses, or karstic axes.<br />
In the Seine basin, the ground water table flows from south-west to north-east ; at some points it<br />
is free, at others captive.<br />
In the Orléans Valley upriver from Orléans the ground water table is at a lower level than the<br />
Loire, while downriver it is at a higher level.<br />
Un<strong>de</strong>r Sologne, the ground water table is captive below Burdigalian formations. The directions<br />
of flow fan out from the centre by reason of the change of direction of the Loire at Orléans.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 60.
A study of the karstic system in the Orléans forest<br />
J.-M. LORAIN On the occasion of studies conducted in connection with the construction of the aerotrain track<br />
ans the A 10 motorway, the Blois Laboratory was led to investigate karstic phenomena affecting<br />
the <strong>Beauce</strong> limestone mass north of Orleans (Loiret).<br />
After reviewing the geological structure of the zone in question, the autor <strong>de</strong>scribes the method<br />
employed and the results obtained.<br />
The method consisted of:<br />
— a study of the 1: 25000 topographical map, enabling characteristic clues to be <strong>de</strong>tected,<br />
— a field visit to all the points <strong>de</strong>tected, enabling them to be i<strong>de</strong>ntified and also allowing new<br />
observations to be ma<strong>de</strong>.<br />
This survey revealed 254 karstic <strong>de</strong>pressions, divi<strong>de</strong>d into three types: distinctive chasms (15 %),<br />
damp, flat-bottomed <strong>de</strong>pressions (28 %), and dry-bottomed dolines (56 %).<br />
The distribution of these <strong>de</strong>pressions ma<strong>de</strong> it possible to map the karstic system.<br />
Based uniquely on observations in the field, such a type of survey is not costly and makes it<br />
possible to locate zones of chasms with accuracy and, by roughly mapping the karstic systems,<br />
to predict difficult zones necessitating either a change in the path of the road or a,specific study.<br />
Aggregates<br />
D. ANGOT<br />
J.-H. CHÉZEAUD<br />
J. PITOT<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 68.<br />
The communication on aggregates outlines the present situation regarding the use <strong>Beauce</strong> limestone<br />
for highway purposes.<br />
A glance at <strong>de</strong>posits worked and active or inactive quarries reveals that activity is confined solely<br />
to zones where the limestone crops out, and only in valleys where the faces are apparent.<br />
Some geotechnical characteristics are given: compressive strength, Deval and Los Angeles coefficients,<br />
particle shape and freezing tests. But the number of these tests remains limited, because<br />
for some years past the use of <strong>Beauce</strong> limestone has been confined to secondary roads, which are<br />
studied sporadically. However, with the increase in <strong>de</strong>mand for materials, mo<strong>de</strong>rn installations<br />
have been built.<br />
Two of these crushing and screening installations are <strong>de</strong>scribed.<br />
One of them allows the 0/250 fraction of cru<strong>de</strong> material to be washed. It produces 0/6.3-6.3/14 and<br />
14/20 aggregates, wet classified.<br />
The other washes all the materials leaving the primary crusher, and has a wet or dry classifying<br />
system <strong>de</strong>pending on users' requirements.<br />
Another activity is <strong>de</strong>scribed: the production of fillerized sand from limestone materials. It shows<br />
the importance of the quality and <strong>de</strong>sign of the equipment.<br />
Observations have been ma<strong>de</strong> on a <strong>Beauce</strong> limestone base course laid in 1926 and uncovered in<br />
1972. They show the necessity of continuing such observations.<br />
The author then presents the initial results obtained in the laboratory and on site after treatment:<br />
— with cement, which revealed that the behaviour of the mix un<strong>de</strong>r frost appeared satisfactory<br />
when the cement content was more than 3 %. A 500-metre application in 1968 on the RN 751<br />
in the Loiret is behaving satisfactorily after 4 years ;<br />
— with granulated slag, showing that mixes with 15 % of slag with a greater than 80 and 20 %<br />
of slag with a = 20/40 have fairly different compressive strengths after 28 days, but the difference<br />
diminishes with ageing. This technique has been used in the Loiret and Eure-et-Loir<br />
<strong>de</strong>partments on the RN 20.<br />
But difficulties have been encountered in applying the mix un<strong>de</strong>r traffic, due to its sensitivity to<br />
water. This sensitivity can be reduced by reducing the percentage of fines.<br />
With asphalt, these laboratory results are very satisfactory. It may be noted however that the<br />
proportion of asphalt must be increased from 3.5 to nearly 4, and that mixing time is longer.<br />
The application on the RN 826 is too recent for any conclusions to be drawn. But samples taken<br />
in a gravel-asphalt mix protected by a simple surface coating are in very good condition after<br />
7 months un<strong>de</strong>r 2,500 vehicles a day, 15 % of them heavy vehicles.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 82.<br />
The geotechnical study of the <strong>Beauce</strong> formations<br />
E. WASCHKOWSKI From the geotechnical aspect, the <strong>Beauce</strong> formations have five quite different facies:<br />
— weathered layers, the weathering resulting from dissolution, frost splitting and soil flow ;<br />
— greenish clay: predominantly sepiolitic, very plastic and liable to swell ;<br />
— compact greenish or beige marl ;<br />
— soft, semi-hard or hard heterogeneous limestone ;<br />
— karstic filling, soft material which in zones of hard limestone cover or fill the grooves and<br />
cavities due the circulation of water un<strong>de</strong>r pressure, with chemical and mechanical erosion.<br />
Each of these facies, by virtue of its mechanical and hydraulic characteristics and its homogeneity,<br />
poses special foundation problems:<br />
— variation in thicknesses of weathering ;<br />
— swelling of greenish clay or <strong>de</strong>compression of marl in the presence of water ;<br />
— cavities of karstic origin or un<strong>de</strong>rground quarries in hard cracked limestone ;<br />
— circulation of karstic water in floo<strong>de</strong>d cracked limestone, which may wash out fresh concrete<br />
and attack reinforcements.<br />
205
The characteristics of these different soils must be measured principally in situ and in the light<br />
of the problem arising, using a dynamic or static penetrometer, a pressuremeter, or a Me<strong>de</strong>ratec<br />
dilatometer.<br />
For such formations, laboratory tests are ill suited, for they do not integrate the heterogeneity<br />
and the results are very dispersed. Furthermore, it is often impossible to take undisturbed samples.<br />
In the context of foundation surveys, two procedures are proposed, relating to:<br />
1. Standard structures<br />
— <strong>de</strong>finition of the problem ;<br />
— in situ geomechanical tests using a pressuremeter ;<br />
— special tests if necessary ;<br />
— calculation of foundations by the pressiometric method.<br />
2. Special structures<br />
— <strong>de</strong>finition of the problem ;<br />
— prior reconnaissance of the site and establishment of a survey programme ;<br />
— preliminary investigation of the foundation soil so as to <strong>de</strong>fine different possible foundation<br />
solutions and make a choice ;<br />
— specific investigation adapted to the type of foundation adopted.<br />
It seems necessary to specify that such surveys must use methods and resources adapted to the<br />
soil encountered and the problem posed. Furthermore, in heterogeneous formations it is <strong>de</strong>sirable<br />
to be able to use different test methods and resources, so as to compare and cross-check parameters<br />
and reach an objective conclusion.<br />
However, <strong>de</strong>spite means available, the geotechnical engineer is often foxed by the complexity of<br />
certain problems whose solution necessitates special experimental studies making it possible to<br />
specify or verify criteria of interpretation.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 115. ,<br />
The <strong>de</strong>sign of foundations in <strong>Beauce</strong> limestone<br />
F. BAGUELIN In the first part, the author sets forth the general principles and methods of foundation <strong>de</strong>sign. In<br />
particular, he indicates the objectives aimed at during a foundation project. The validity of the<br />
various existing methods of <strong>de</strong>signing foundations is then examined.<br />
After referring to the fact that a consi<strong>de</strong>rable number of cases of foundations located in the <strong>Beauce</strong><br />
limestone region may be <strong>de</strong>alt with in accordance with general methods of <strong>de</strong>sign, the second<br />
part is <strong>de</strong>voted to problems specifically linked with the <strong>Beauce</strong> formation in certain cases. These<br />
problems relate mainly to karsts and to very heterogeneous «limestone » zones, and are pertinent<br />
- to reconnaissance and to the execution and behaviour of foundations.<br />
In conclusion, the author indicates the recommen<strong>de</strong>d lines along which research on <strong>Beauce</strong> limestone<br />
should be conducted where foundation projects are concerned.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 142.<br />
Foundation problems in connection with, the Charles-<strong>de</strong>-Graulle bridge at Blois<br />
E. WASCHKOWSKI The construction of the Charles-<strong>de</strong>-Gaulle bridge posed foundation problems which may be consi<strong>de</strong>red<br />
to be specific to heterotropic karstic and submerged limestone masses.<br />
The heterotropy of the <strong>Beauce</strong> limestone, linked with the way the rock was formed, phenomena<br />
of <strong>de</strong>composition and weathering, and fracturing, together with water circulation in the karstic<br />
system, ma<strong>de</strong> it impossible to execute <strong>de</strong>ep foundations by conventional methods.<br />
In or<strong>de</strong>r to give the structure a satisfactory foundation, it was planned to treat the foundation<br />
mass systematically by injecting mortar and grout.<br />
The results of these groutings may be summed up as follows:<br />
— a very substantial reduction in the overall permeability of the mass, as a result of blocking<br />
the karstic channels and cavities and hence stopping the circulation of water ;<br />
— highly satisfactory setting in place of boring piles by means of bentonite allowing of mobilization<br />
of si<strong>de</strong> friction, whereas initially the piles, though jacketed, occupied 100 % to 200 %<br />
extra volume without providing all the guarantees expected of them.<br />
In the light of the quantities of mortar and grout injected, and assuming losses due to resurgence<br />
and drainage to have attained 40 %, the percentage of voids filled by the groutings maybe estimated<br />
at around 13 %.<br />
Experience acquired in the context of this project makes it possible to affirm that treatment by<br />
grouting of a water-bearing karstic limestone mass is effective. However, when such treatment<br />
is envisaged, previous earthworks must be avoi<strong>de</strong>d, and grouting pressures must be adapted so<br />
as to limit resurgences.<br />
Coordination and performance of the work<br />
The client was the city of Blois ; the financing of the operation was shared between the State, the<br />
<strong>de</strong>partment, and the city.<br />
The authority responsible for the proper execution of the project was the « direction départementale<br />
<strong>de</strong> l'Equipement <strong>de</strong> Loir-et-Cher ». The « Arrondissement Opérationnel « and the subdivision<br />
«Grands Travaux » had this responsibility <strong>de</strong>legated to them.<br />
The work was assigned, following competitive ten<strong>de</strong>rs, to Campenon Bernard, with Courbot as<br />
sub-contractors for the foundations and Solétanche as sub-contractors for the groutings.<br />
Construction of the bridge began in April 1969 and was completed in August 1970. The groutings<br />
were ma<strong>de</strong> between July 1968 and March 1969, and the foundations were completed in June 1969.<br />
206<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p..152.
The foundations of the nuclear power stations of Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux<br />
H. DUBOIS The Saint-Laurent 1 and Saint-Laurent 2 nuclear power stations are located in a bend of the<br />
Loire between Blois and Orleans.<br />
They are foun<strong>de</strong>d on cast walls which have to transmit a load of 80,000 tons on a small area of<br />
ground incorporating marly limestone, related to <strong>Beauce</strong> limestone, and early Eocene top ; a very<br />
heterogeneous formation.<br />
The functioning of certain items of equipment, including the fuel loa<strong>de</strong>r, requires that the structure<br />
be almost perfectly vertical.<br />
The structures may not be more than 5.10- 1<br />
radians out of the vertical, equivalent to a movement<br />
of the top of the axis of the pfer in a circle of 50 mm diameter.<br />
Observations ma<strong>de</strong> over 8 years on Saint-Laurent 1 and over 5 years on Saint-Laurent 2 indicated<br />
the following settlements at the end of 1971 :<br />
Saint-Laurent 1<br />
— reactor vessel 31 mm<br />
— irradiated fuel building (IFB) 10 mm<br />
Saint-Laurent 2<br />
— reactor vessel 55 mm<br />
— irradiated fuel building (IFB) 18 mm<br />
It is seen that the Saint-Laurent 2 structures settled about twice as much as those of Saint-<br />
Laurent 1.<br />
At the same date, the movements of the axes of the two piers were as follows:<br />
Saint-Laurent 1<br />
— the axis of the reactor vessel was displaced 7 mm to the south-west;<br />
— the axis of the IFB was displaced 19 mm to the west ;<br />
Saint-Laurent 2<br />
— the axis of the reactor vessel was displaced 16 mm to the east;<br />
— the axis of the IFB was displaced 49 mm to the west.<br />
At the present time the two piers seem to be tending towards stabilization.<br />
A possible raising of the reactor vessels, which had been allowed for, is not necessary.<br />
A check will continue to be ma<strong>de</strong> of the displacements throughout the life of the power station.<br />
In the present stage of observations, it may reasonably be assumed that the prestressed concrete<br />
caisson foundation of Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux will pose no problems.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special XJ, juin 1973, p. 172.<br />
207
ZUSAMMENFASSUNGEN<br />
Die Geologie <strong>de</strong>s Kalkgesteins von <strong>Beauce</strong><br />
J.-M. LORAIN Dieser erste Beitrag stellt eine Einleitung zu <strong>de</strong>n Studientagen dar. Das wesentliche Ziel dieses<br />
Beitrages ist es, einen Überblick über die <strong>de</strong>rzeitigen Kenntnisse zu geben, bezüglich dieses ausge<strong>de</strong>hnten<br />
Kalksteinmassives, das auf einer Fläche von 4500 qkm in Mittelfrankreich zutagetritt.<br />
Der vorliegen<strong>de</strong> Beitrag befasst sich nicht mit <strong>de</strong>n in <strong>de</strong>n folgen<strong>de</strong>n Artikeln <strong>de</strong>tailliert behan<strong>de</strong>lten<br />
Themenkreisen.<br />
Im ersten Teil wird zunächst versucht, <strong>de</strong>n Kalkstein von <strong>Beauce</strong> erdschichtenkundlich einzuordnen.<br />
Die Seefazies <strong>de</strong>s südöstlichen Teils <strong>de</strong>s Pariser Beckens stammen aus <strong>de</strong>r Zeit zwischen <strong>de</strong>m<br />
Eozän und <strong>de</strong>m Miozän und sind manchmal niveaumässig <strong>de</strong>utlich getrennt o<strong>de</strong>r überlagern<br />
sich direkt. Man kann daher neben <strong>de</strong>m eigentlichen Kalkstein von <strong>Beauce</strong>, <strong>de</strong>r <strong>de</strong>r aquitanischen<br />
Stufe entspricht, eine Serie von « Formationen von <strong>Beauce</strong> » <strong>de</strong>finieren, die alle hauptsächlich<br />
kalksteinartigen tertiären Seefazien umfassen. Diese Formationen wer<strong>de</strong>n im vorliegen<strong>de</strong>n Artikel<br />
sowohl bezüglich ihrer horizontalen als auch vertikalen Aus<strong>de</strong>hnung untersucht, wobei die verschie<strong>de</strong>nen<br />
Schichtenstärken hauptsächlich durch vorhergehen<strong>de</strong> tektonische Verformungen<br />
geprägt wur<strong>de</strong>n.<br />
Im zweiten Teil wer<strong>de</strong>n die Fazien <strong>de</strong>s Kalksteins von <strong>Beauce</strong> behan<strong>de</strong>lt. An Hand von Beispielen<br />
wird zunächst die horizontale und vertikale Heterogenität <strong>de</strong>s Kalksteinmassives beschrieben.<br />
Dann wer<strong>de</strong>n die verschie<strong>de</strong>nen Fazienarten untersucht : Kalksteine mit wenig o<strong>de</strong>r keiner<br />
Konsolidierung, dichte feinkörnige Kalksteine, Kieselkalksteine, pulverförmige Kieseler<strong>de</strong>,<br />
kavernöser Mühlstein, dichter Mühlstein, brecciöser Mühlstein, Grundfazies.<br />
Vom Gesichtspunkt <strong>de</strong>r Hydrogeologie wer<strong>de</strong>n nur die Verhältnisse an <strong>de</strong>r Oberfläche besprochen :<br />
geringe Anzahl kleinerer Flüsse, ziemlich breite Täler, die fast immer torfige Zonen enthalten.<br />
Ausser<strong>de</strong>m wer<strong>de</strong>n einige äusserliche Eigenschaften untersucht. Die Gelän<strong>de</strong>neigung ist fast<br />
immer gering, mit Ausnahme <strong>de</strong>r Karstsenken un <strong>de</strong>r Täler. Die sehr starke Rissibildung wird<br />
für ein Gebiet um Blois <strong>de</strong>tailliert untersucht. Zusätzlich wer<strong>de</strong>n einige Ergebnisse chemischer<br />
Untersuchungen angegeben.<br />
In einem letzten Kapitel wird ein Überblick über die Untersuchungsmetho<strong>de</strong>n und die Sondierungsgeräte<br />
für diese Formationen hinsichtlich <strong>de</strong>r auftreten<strong>de</strong>n Bauingenieurprobleme gegeben.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 14.<br />
Die vorperiglaziale Verwitterung <strong>de</strong>s Kalkgesteins von <strong>Beauce</strong><br />
M. GIGOUT Die oberen Lagen <strong>de</strong>s Kalkgesteins von <strong>Beauce</strong> zeigen oft Verwitterungserscheinungen bis zu<br />
einigen Metern tief : es han<strong>de</strong>lt sich dabei um <strong>de</strong>n « Tuff» <strong>de</strong>r Bewohner von <strong>Beauce</strong>, einen lockeren<br />
und weichen Fels. Diese Verwitterungserscheinungen sind periglazialen Bedingnugen zuzuschreiben.<br />
Das Felsgestein — verschie<strong>de</strong>ne Kalksteine und Mühlsteine — unterlag <strong>de</strong>m Einfluss<br />
<strong>de</strong>s Frostes, wur<strong>de</strong> gebrochen und löste sich in Blöcke, Steine und Staub auf. An selbst flachen<br />
Abhängen und in Mul<strong>de</strong>n sammelte sich dieses Trümmergestein entwe<strong>de</strong>r durch Abspülung<br />
(Brekzie) o<strong>de</strong>r infolge langsamer Massenrutschungen (Kolluvium). Diese Verwitterungsgesteine,<br />
die aus Kalkgestein o<strong>de</strong>r Mergel entstan<strong>de</strong>n sind, sind unterschiedlich und variieren von einem<br />
grundmassenreichen Konglomerat bis zu einem krümeligen weichen Kalkstein. Entsprechend <strong>de</strong>r<br />
heutigen Topographie verwitterten die Steine meist während <strong>de</strong>r Würmeiszeit, aber auch während<br />
<strong>de</strong>r Risseiszeit, wie bei <strong>de</strong>n alten Alluvialablagerungen <strong>de</strong>r grossen Terrasse <strong>de</strong>r Loire festzustellen<br />
ist.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 54.<br />
Hydrogeologie <strong>de</strong>r Seeformationen von <strong>Beauce</strong> und Sologne<br />
N. DESPREZ Nach<strong>de</strong>m 1964 ein erster Plan aufgestellt wor<strong>de</strong>n war, führte das BRGM von 1965 bis 1968 eine<br />
systematische Bestandsaufnahme im Gelän<strong>de</strong> durch, um einen Überblick über die Wasservorkommen<br />
in <strong>de</strong>r <strong>Beauce</strong> zu gewinnen. Es wur<strong>de</strong>n 7000 Vorkommen festgestellt und die Verän<strong>de</strong>rungen<br />
<strong>de</strong>s Wasserspiegels mittels 200 Brunnen beobachtet. Während <strong>de</strong>r Untersuchungsperio<strong>de</strong><br />
herrschten hohe Wasserstän<strong>de</strong> vor.<br />
Aufgrund von steinkundlichen Untersuchungen <strong>de</strong>s Wasserreservoirs wur<strong>de</strong>n heterogene Verhältnisse<br />
festgestellt, wodurch es zu örtlich abgeschlossenen Vorkommen kommt.<br />
Der gespannte Grundwasserspiegel im Nor<strong>de</strong>n <strong>de</strong>r Loire ergibt eine Serie von hohen Punkten,<br />
die die Schei<strong>de</strong>linie <strong>de</strong>s Grundwassers zwichen Seine und Loire festlegen und die im übrigen etwa<br />
mit <strong>de</strong>r Schei<strong>de</strong>linie <strong>de</strong>r Oberflächenwasser zusammenfallen.<br />
Im Loirebecken neigt sich <strong>de</strong>r Grundwasserspiegel schwach mit 0,6 bis 1,2 % von Nordwesten<br />
nach Südosten, wobei die Loire das Grundniveau festlegt, örtlich wird jedoch <strong>de</strong>r Grundwasserspiegel<br />
von Wasserströmen bestimmt, d.h. von <strong>de</strong>n an <strong>de</strong>r Oberfläche vorhan<strong>de</strong>nen perennieren<strong>de</strong>n<br />
Wasserläufen o<strong>de</strong>r von <strong>de</strong>n im Untergrund vorhan<strong>de</strong>nen fossilen Wasserströmen o<strong>de</strong>r Karstsystemen.<br />
Im Seinebecken fliesst das Grundwasser von Südosten nach Nordosten und ist entwe<strong>de</strong>r ungespannt<br />
o<strong>de</strong>r gespannt.<br />
208
Im Orléanstal, oberhalb <strong>de</strong>r Stadt Orléans, ist <strong>de</strong>r Wasserspiegel niedriger als die Loire ; unterhalb<br />
<strong>de</strong>r Stadt Orléans ist er höher.<br />
Das Grundwasser <strong>de</strong>r Sologne ist abgeschirmt ; infolge <strong>de</strong>r Richtungsän<strong>de</strong>rung <strong>de</strong>r Loire in<br />
Orléans ist vom Zentrum aus ein fächerförmiger Abfluss festzustellen.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Gh., special V, juin 1973, p. 60.<br />
Die Grundsätze bei <strong>de</strong>r Untersuchung' <strong>de</strong>s Karstsystems <strong>de</strong>s Orleans - Wal<strong>de</strong>s<br />
J.-M. LORAIN Anlässlich <strong>de</strong>r Untersuchungen beim Bau <strong>de</strong>r Trasse <strong>de</strong>s Aerotrains und <strong>de</strong>r Autobahn A 10 musste<br />
sich das Laboratorium von Blois mit Karsterscheinungen im Kalkgestein im Nor<strong>de</strong>n von Orleans<br />
(Loiret) beschäftigen. Zuerst wird die geologische Struktur <strong>de</strong>s untersuchten Gebietes beschrieben,<br />
um anschliessend die angewen<strong>de</strong>te Untersuchungsmetho<strong>de</strong> und die dabei erreichten Ergebnisse<br />
darzustellen.<br />
Die angewandte Metho<strong>de</strong> besteht aus :<br />
— einer Untersuchung <strong>de</strong>r Gelän<strong>de</strong>karte 1 : 25 000, womit man die charakteristischen Merkmale<br />
feststellen kann,<br />
— einer Inaugenscheinnahme <strong>de</strong>r i<strong>de</strong>ntifizierten Stellen im Gelän<strong>de</strong>, wobei ausser<strong>de</strong>m neue<br />
Beobachtungen durchgeführt wer<strong>de</strong>n konnten.<br />
Mit Hilfe dieser Untersuchungen konnten 254 Karsterscheinungen festgestellt wer<strong>de</strong>n, und zwar<br />
drei Arten : 15 % charakteristische Schlün<strong>de</strong>, 28 % Mul<strong>de</strong>n mit flachem und feuchtem Bo<strong>de</strong>n,<br />
56 % trockene Dohnen.<br />
Aufgrund dieser Ergebnisse konnte ein Plan hinsichtlich <strong>de</strong>s Karstsystems angefertigt wer<strong>de</strong>n.<br />
Aufgrund einer <strong>de</strong>rartigen, wenig kostspieligen Untersuchung, <strong>de</strong>r ausschliesslich Beobachtungen<br />
im Gelän<strong>de</strong> zugrun<strong>de</strong>liegen, können die Karsthohlräume mit Genauigkeit festgestellt und, aufgrund<br />
<strong>de</strong>s Planes <strong>de</strong>s Karstsystems, die schwierigen Zonen bestimmt wer<strong>de</strong>n, die bei <strong>de</strong>r Trassierung<br />
vermie<strong>de</strong>n wer<strong>de</strong>n müssen o<strong>de</strong>r für die eine beson<strong>de</strong>re Voruntersuchung notwendig ist.<br />
Die Zuschlagstoffe<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Gh., special U, juin 1973, p. 68.<br />
D. ANGOT Der Beitrag über Zuschlagstoffe gibt einen schematischen Überblick über <strong>de</strong>rzeitige Verwendung<br />
J.-H. CHÉZEAUD <strong>de</strong>s Kalkgesteins von <strong>Beauce</strong> für Strassenbauzwecke.<br />
J. PITOT Aufgrund eines Überblickes über die Vorkommen, die <strong>de</strong>rzeit abgebaut wer<strong>de</strong>n, und über die<br />
vorhan<strong>de</strong>nen und die in Betrieb stehen<strong>de</strong>n Steinbrüche kann festgestellt wer<strong>de</strong>n, dass <strong>de</strong>r Abbau<br />
auf diejenigen Zonen, in <strong>de</strong>nen das Kalkgestein zu Tage streicht, und auf die Täler, in <strong>de</strong>nen die<br />
Vorkommen sich direkt an <strong>de</strong>r Oberfläche befin<strong>de</strong>n, beschränkt ist.<br />
Der Beitrag enthält Angaben über einige geotechnische Eigenschaften : Druckfestigkeit, Devalund<br />
Los Angeles-Abnutzungsbeiwert. Form- und Frostversuche. Die Anzahl dieser Prüfungen ist<br />
jedoch begrenzt, <strong>de</strong>nn die Anwendung <strong>de</strong>s Kalkgesteins von <strong>Beauce</strong> im Strassenbau ist seit einigen<br />
Jahren auf Strassen zweiter Ordnung begrenzt, für die nur manchmal Voruntersuchungen durchgeführt<br />
wer<strong>de</strong>n. Trotz<strong>de</strong>m wur<strong>de</strong>n mit <strong>de</strong>r Erhöhung <strong>de</strong>r Materialnachfrage mo<strong>de</strong>rne Abbauein-•<br />
richtungen eingeführt.<br />
Zwei dieser Brech- und Siebeinrichtungen wer<strong>de</strong>n beschrieben :<br />
— in <strong>de</strong>r ersten Anlage wird die Fraktion 0/250 <strong>de</strong>s Rohmaterials gewaschen. Es wer<strong>de</strong>n die<br />
Korngruppen 0/6,3 — 6,3/14 und 14/20 hergestellt und durch Nassiebung getrennt ;<br />
— in <strong>de</strong>r zweiten Anlage wird das gesamte von <strong>de</strong>r ersten Brechmaschine hergestellte Material<br />
gewaschen und je nach Wunsch <strong>de</strong>s Verbrauchers entwe<strong>de</strong>r mittels Trocken- o<strong>de</strong>r Nassiebung<br />
getrennt.<br />
Der Bericht beschreibt ausser<strong>de</strong>m die Herstellung von gefiliertem Sand aus Kalkmaterial, was<br />
die Be<strong>de</strong>utung <strong>de</strong>r Qualität und <strong>de</strong>s Aufbaus <strong>de</strong>r Geräte veranschaulicht.<br />
Die Beobachtungen, die an einer aus <strong>Beauce</strong>'schem Kalkstein im Jahre 1926 hergestellten und<br />
1972 ausgebesserten Tragschicht durchgeführt wur<strong>de</strong>n, zeigten die Notwendigkeit zur weiteren<br />
Kontrolle.<br />
Anschliessend wer<strong>de</strong>n die ersten Ergebnisse, die im Labor und auf <strong>de</strong>r Baustelle erreicht wur<strong>de</strong>n,<br />
angegeben, und zwar :<br />
— bei Zementstabilisierung, wobei gezeigt wer<strong>de</strong>n konnte, dass das Verhalten <strong>de</strong>r Mischung<br />
gegenüber Frost zufrie<strong>de</strong>nstellend war, wenn <strong>de</strong>r Zementgehalt höher als 3 % war ; das Verhalten<br />
s einer mit diesem Verfahren hergestellten, 500 m langen Strecke <strong>de</strong>r RN (Nationalstrasse) 751 im<br />
Loiret-Departement ist nach 4 Jahren Betrieb zufrie<strong>de</strong>nstellend ;<br />
— bei Stabilisierung mit granulierter Schlacke, wobei gezeigt wur<strong>de</strong>, dass die Mischungen mit<br />
15 % Schlacke mit einem a grösser als 80 und mit 20 % Schlacke mit einem a gleich 20/40 nach<br />
28 Tagen ziemlich unterschiedliche Druckfestigkeiten aufweisen, dass diese Unterschie<strong>de</strong> jedoch<br />
mit steigen<strong>de</strong>m Alter abnehmen. Dieses Verfahren wur<strong>de</strong> in <strong>de</strong>n Departements Loiret und Eureet-Loir<br />
an <strong>de</strong>r RN (Nationalstrasse) 20 angewen<strong>de</strong>t.<br />
Jedoch traten anlässlich <strong>de</strong>s Einbaues <strong>de</strong>r Mischung unter Verkehr Schwierigkeiten auf, und<br />
zwar aufgrund ihrer Empfindlichkeit gegenüber Wasser, die aber mittels <strong>de</strong>r Vermin<strong>de</strong>rung <strong>de</strong>s<br />
Feinstbestandanteiles verringert wer<strong>de</strong>n konnte.<br />
Bei Verwendung von Bitumen sind auch die Ergebnisse im Labor zufrie<strong>de</strong>nstellend. Es muss<br />
jedoch bemerkt wer<strong>de</strong>n, dass <strong>de</strong>r Bitumenanteil von 3,5 % auf etwa 4 % erhöht wer<strong>de</strong>n muss,<br />
und dass <strong>de</strong>r Mischzeit eine grössere Be<strong>de</strong>utung zukommt.<br />
Die Anwendung auf <strong>de</strong>r RN 826, die kürzlich durchgeführt wur<strong>de</strong>, lässt noch keine Schlussfolgerungen<br />
zu. Trotz<strong>de</strong>m sind die an einem mit einer einfachen Oberflächenschutzschicht versehenen<br />
Bitukies vorgenommenen Proben in einem guten Zustand, und zwar nach 7 Monaten mit<br />
einem Verkehr von 2500 Fahrzeugen bei einem Lkw-Anteil von 15 %.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 82.<br />
209
Geotechnische Untersuchung <strong>de</strong>r Formationen von <strong>Beauce</strong><br />
E. WASCHKOWSKI Geotechnisch können die Formationen von <strong>Beauce</strong> in fünf verschie<strong>de</strong>ne Fazien unterteilt wer<strong>de</strong>n:<br />
— die Verwitterungsschichten infolge von Auflösung, Frostbruch, Solifluktion,<br />
— die grünlichen Tonbö<strong>de</strong>n, hauptsächlich sepiolithisch, sehr plastisch und quellfähig,<br />
— die grünlichen o<strong>de</strong>r bräunlichen kompakten Mergelbö<strong>de</strong>n,<br />
— die heterogenen, weichen, mittelharten o<strong>de</strong>r harten Kalksteine,<br />
— die Auffüllmaterialien <strong>de</strong>r Karsthohlräume — lockere Materialien, die in <strong>de</strong>n Zonen harten<br />
Kalksteins die Kanäle und Hohlräume über<strong>de</strong>cken o<strong>de</strong>r ausfüllen, <strong>de</strong>ren Entstehung <strong>de</strong>n unter<br />
Druck erfolgten Wasserbewegungen und <strong>de</strong>r chemischen und mechanischen Erosion zuzuschreiben<br />
ist.<br />
Infolge <strong>de</strong>r hydraulischen und mechanischen Eigenschaften und <strong>de</strong>r Heterogenität dieser Fazien<br />
entstehen beson<strong>de</strong>re Gründungsprobleme :<br />
— verän<strong>de</strong>rliche Stärke <strong>de</strong>r Verwitterungsschichten,<br />
— Quellerscheinungen bei <strong>de</strong>n grünlichen Tonbö<strong>de</strong>n, und Senkungen bei <strong>de</strong>n Mergelbö<strong>de</strong>n, falls<br />
Wasser vorhan<strong>de</strong>n ist,<br />
— Karsthohlräume ö<strong>de</strong>r unterirdische Steinbrüche bei harten, gerissenen Kalksteinen,<br />
— bei gerissenen unter Wasser stehen<strong>de</strong>n Kalksteinen Wasserbewegungen in <strong>de</strong>n Karstzonen,<br />
wobei <strong>de</strong>r frische Beton ausgewaschen und die Armierungen angegriffen wer<strong>de</strong>n können.<br />
Die Eigenschaften dieser verschiednen Gelän<strong>de</strong>arten müssen quantitativ erfasst wer<strong>de</strong>n, und<br />
zwar hauptsächlich mit Hilfe von an Ort und Stelle durchzuführen<strong>de</strong>n Prüfungen und, entsprechend<br />
<strong>de</strong>r verschie<strong>de</strong>nen Fälle, mit Hilfe eines dynamischen o<strong>de</strong>r statischen Penetrometers,<br />
eines Pressiometers o<strong>de</strong>r eines Me<strong>de</strong>ratec Dilatometers. Laborprüfungen sind für die genannten<br />
Formationen schlecht brauchbar, da sie Heterogenität nicht berücksichtigen und die Ergebnisse<br />
eine hohe Streuung aufweisen. Ausser<strong>de</strong>m ist die Entnahme ungestörter Proben oft unmöglich.<br />
Im Rahmen von Gründungsplanungen wer<strong>de</strong>n folgen<strong>de</strong> zwei Untersuchungssysteme vorgeschlagen:<br />
1. Übliche Bauwerke<br />
— Festlegung <strong>de</strong>r Problemstellung,<br />
— Geomechanische Versuche an Ort und Stelle mit Hilfe <strong>de</strong>s Pressiometers,<br />
— Son<strong>de</strong>rversuche, falls notwendig,<br />
— Gründungsbemessung mit Hilfe statischer Berechnungen ;<br />
2. Son<strong>de</strong>rbauwerke<br />
— Festlegung <strong>de</strong>r Problemstellung,<br />
— Generelle erkundung <strong>de</strong>s Baugrun<strong>de</strong>s und Aufstellung eines Untersuchungsprogrammes,<br />
— Untersuchung <strong>de</strong>s Baugrun<strong>de</strong>s, Festlegung verschie<strong>de</strong>ner möglicher Gründungsformen, Auswahl<br />
<strong>de</strong>r endgültigen Lösung,<br />
— Son<strong>de</strong>runtersuchung für endgültige Gründung.<br />
Bei <strong>de</strong>rartigen Untersuchungen sollten nur diejenigen Hilfsmittel und Verfahren angewen<strong>de</strong>t<br />
wer<strong>de</strong>n, die <strong>de</strong>m vorhan<strong>de</strong>nen Gelän<strong>de</strong> und <strong>de</strong>r Problemstellung angepasst sind. Im Falle heterogener<br />
Formationen ist es ausser<strong>de</strong>m wünschenswert, dass verschie<strong>de</strong>ne Versuchsgeräte und<br />
-verfahren angewandt wer<strong>de</strong>n können, um die Ergebnisse gegenseitig zu kontrollieren und einan<strong>de</strong>r<br />
gegenüberzustellen und um objektive Schlussfolgerungen zu ziehen.<br />
Trotz <strong>de</strong>r vorhan<strong>de</strong>nen Untersuchungshilfsmittel ist <strong>de</strong>r Geotechniker manchmal bei bestimmten<br />
komplexen Problemen überfor<strong>de</strong>rt, und zwar dann, wenn die Lösung beson<strong>de</strong>re experimentelle<br />
Untersuchungen erfor<strong>de</strong>rlich macht, womit die Auswertungskriterien festgelegt und überprüft<br />
wer<strong>de</strong>n könnten.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. IIS.<br />
Der Entwurf von Gründungen auf <strong>Beauce</strong>schem Kalkstein<br />
F. BAGUELIN Im ersten Teil wer<strong>de</strong>n die allgemeinen Grundlagen beim Entwurf von Gründungen und die Untersuchungsverfahren<br />
beschrieben. Insbeson<strong>de</strong>re wer<strong>de</strong>n die bei <strong>de</strong>n Entwurfsarbeiten verfolgten<br />
Ziele behan<strong>de</strong>lt. Anschliessend wird die Tauglichkeit <strong>de</strong>r <strong>de</strong>rzeitigen Untersuchungsverfahren<br />
überprüft und beurteilt.<br />
Im zweiten Teil wird zuerst festgestellt, dass eine Anzahl konkreter Gründungsvorhaben im<br />
Kalksteingebiet von <strong>Beauce</strong> mit Hilfe <strong>de</strong>r üblichen Verfahren untersucht wer<strong>de</strong>n können. Dann<br />
wer<strong>de</strong>n die spezifischen Probleme behan<strong>de</strong>lt, die in bestimmten Fällen im Zusammenhang mit <strong>de</strong>r<br />
<strong>Beauce</strong>schen Formation auftreten. Es han<strong>de</strong>lt sich dabei im wesentlichen um Karstprobleme und<br />
um Probleme, die infolge <strong>de</strong>r sehr heterogenen Kalksteinschichten auftreten und wodurch beson<strong>de</strong>re<br />
Massnahmen bei <strong>de</strong>r Sondierung, <strong>de</strong>n Gründungsverfahren und <strong>de</strong>r Bauausführung erfor<strong>de</strong>rlich<br />
sind.<br />
Schliesslich wer<strong>de</strong>n die bezüglich <strong>de</strong>r Gründungsplanung im <strong>Beauce</strong>schen Kalkstein erfor<strong>de</strong>rlich<br />
gehaltenen Forschungsvorhaben angegeben.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spicial U, juin 1973, p. 142.<br />
Gründungsprobleme an <strong>de</strong>r Brücke Charles-<strong>de</strong>-Gaulle in Blois<br />
E. WASCHKOWSKI Die beim Bau <strong>de</strong>r Brücke Charles-<strong>de</strong>-Gaulle aufgetretenen Probleme können als Son<strong>de</strong>rprobleme<br />
angesehen wer<strong>de</strong>n, die im Zusammenhang mit <strong>de</strong>m vorhan<strong>de</strong>nen Untergrund aus einem unter<br />
Wasser stehen<strong>de</strong>n, karstigen und heterotropen Kalkgestein auftraten.<br />
Tatsächlich konnten die klassischen Verfahren <strong>de</strong>r Tiefgründung wegen <strong>de</strong>r Ungleichförmigkeit<br />
<strong>de</strong>s vorhan<strong>de</strong>nen Kalkgesteins von <strong>Beauce</strong>, die mit <strong>de</strong>r Entstehungsart <strong>de</strong>r vorhan<strong>de</strong>nen Felsformation,<br />
<strong>de</strong>r Auflösungs- und Verwitterungserscheinungen, <strong>de</strong>r Rissbildung und mit <strong>de</strong>n<br />
Wasserbeweguhgen in <strong>de</strong>n Karstzonen verbun<strong>de</strong>n ist, nicht angewen<strong>de</strong>t wer<strong>de</strong>n.<br />
210
Zur Herstellung einer zufrie<strong>de</strong>nstellen<strong>de</strong>n Bauwerksgründung wur<strong>de</strong> daher eine systematische<br />
Verbesserung <strong>de</strong>s Baugrun<strong>de</strong>s mittels Mörtel- und Schlämmeninjektion vorgesehen und durchgeführt.<br />
Die Ergebnisse dieser Injektionen können wie folgt zusammengefasst wer<strong>de</strong>n :<br />
— erhebliche Vermin<strong>de</strong>rung <strong>de</strong>r Gesamtdurchlässigkeit <strong>de</strong>s Baugrun<strong>de</strong>s durch Verstopfung <strong>de</strong>r<br />
Hohlräume und Rinnen in <strong>de</strong>n Karstzonen und dadurch Einstellung <strong>de</strong>r Wasserbewegungen ;<br />
— sehr zufrie<strong>de</strong>nstellen<strong>de</strong> Ausführung von Bohrpfählen mit Bentonit, die eine Mobilmachung<br />
<strong>de</strong>r seitlichen Reibung sicherstellen, wogegen die anfangs angewen<strong>de</strong>ten Pfähle trotz <strong>de</strong>m Rohrmantel<br />
Übervolumen von 100 bis 200 % aufwiesen, ohne jedoch die angestrebten Sicherheitsgarantien<br />
zugewährleisten.<br />
Aufgrund <strong>de</strong>r injizierten Mörtel- und Schlämmenmengen und wenn man annimmt, dass infolge<br />
Wie<strong>de</strong>rhervorquellens und Trocknens Verluste bis zu 40 % auftreten, kann man schätzen, dass<br />
<strong>de</strong>r mit Injektionen ausgefüllte Hohlraumanteil etwa 13 % beträgt. Aufgrund <strong>de</strong>r an <strong>de</strong>r Baustelle<br />
erworbenen Erfahrung kann man sagen, dass die Behandlung von wasserhaltigem karstigem<br />
Kalkgestein mit Injektionen wirksam ist.<br />
Jedoch müssen bei <strong>de</strong>r Anwendung eines <strong>de</strong>rartigen Verfahrens jegliche vorhergehen<strong>de</strong> Erdarbeiten<br />
vermie<strong>de</strong>n und <strong>de</strong>r Einpressdruck sorgfältig eingestellt wer<strong>de</strong>n, um das Wie<strong>de</strong>rhervorquellen<br />
von Material zu vermei<strong>de</strong>n.<br />
Koordinierung und Durchführung <strong>de</strong>r Arbeiten :<br />
— <strong>de</strong>r Auftraggeber war die Stadt von Blois, die Bauarbeiten wur<strong>de</strong>n vom Staat, <strong>de</strong>m Regierungsbezirk<br />
und <strong>de</strong>r Stadt finanziert ;<br />
— die Bauleitung hatte die Direction départementale <strong>de</strong> l'Equipement von Loir-et-Cher inne. Die<br />
Abteilung "Ausführung" und die Arbeitsgruppe "Grossbaustellen" waren mit <strong>de</strong>r Durchführung<br />
<strong>de</strong>r Arbeiten betraut ;<br />
— die Bauarbeiten wur<strong>de</strong>n nach Ausschreibung an die Baufirma Campenon Bernard vergeben ;<br />
die Subunternehmer waren Courbot für die Gründungsarbeiten und Soletanche für die Injektionsarbeiten.<br />
Mit <strong>de</strong>m Bau wur<strong>de</strong> im April 1969 begonnen ; das Bauwerk wur<strong>de</strong> im August 1970 fertiggestellt.<br />
Die Injektionen wur<strong>de</strong>n in <strong>de</strong>r Zeit zwischen Juli 1968 und März 1969 ausgeführt und die Gründungsarbeiten<br />
wur<strong>de</strong>n im Juni 1969 abgeschlossen.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 152.<br />
T)ie Gründung <strong>de</strong>r Kernkraftwerke von Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux<br />
H. DUBOIS Die Kernkraftwerke Saint-Laurent 1 und 2 liegen in einer Schleife <strong>de</strong>r Loire zwischen Blois und<br />
Orleans.<br />
Sie sind auf Schlitzwän<strong>de</strong> gegrün<strong>de</strong>t, die auf eine geringe Gründungsfläche 80 000 t zu übertragen<br />
haben. Der Untergrund besteht aus mergeligem Kalkgestein, das <strong>de</strong>m Kalkgesteinen von <strong>Beauce</strong><br />
ähnlich ist, und aus einer sehr heterogenen Formation, die aus <strong>de</strong>n Dachschichten <strong>de</strong>r tieferen<br />
Eozänfdrmation besteht.<br />
Aufgrund <strong>de</strong>s Betriebes bestimmter Maschinen, insbeson<strong>de</strong>re für die Brennstoffeinführung, ist<br />
eine äusserst genaue vertikale Lage <strong>de</strong>s aufgehen<strong>de</strong>n Bauwerkes erfor<strong>de</strong>rlich.<br />
Die Abweichung von <strong>de</strong>r Vertikalen darf nur 5.10- 4<br />
Radiant betragen, d.h. eine freie Bewegungmöglichkeit<br />
von 50 mm Durchmesser <strong>de</strong>r Achse <strong>de</strong>s oberen Reaktorteiles.<br />
Die seit 8 Jahren am Saint-Laurent 1 und seit 5 Jahren am Saint-Laurent 2 durchgeführten<br />
Beobachtungen ergeben für das Jahr 1971 folgen<strong>de</strong> Setzungen :<br />
Saint-Laurent 1<br />
— Reaktorgefäss 31 mm<br />
— Kernbrennstoffgebäu<strong>de</strong> 10 mm<br />
Saint-Laurent 2<br />
— Reaktorgefäss 55 mm<br />
— Kernbrennstoffgebäu<strong>de</strong> 18 mm<br />
Es wur<strong>de</strong> festgestellt, dass sich die Bauwerke <strong>de</strong>s Saint-Laurent 2 et wa zweimal so tief als die <strong>de</strong>s<br />
Saint-Laurent 1 gesetzt haben.<br />
Die Bewegungen <strong>de</strong>r Achse <strong>de</strong>r zwei Reaktoren betrugen zur gleichen Zeit:<br />
Saint-Laurent 1<br />
— die Achse <strong>de</strong>s Reaktorgefässes verschob sich 7 mm nach Südosten,<br />
— die Achse <strong>de</strong>s Kernbrennstoffgebäu<strong>de</strong>s verschob sich 19 mm nach Westen.<br />
Saint-Laurent 2<br />
— die Achse <strong>de</strong>s Reaktorgefässes verschob sich 16 mm nach Osten<br />
— die Achse <strong>de</strong>s Kernbrennstoffgebäu<strong>de</strong>s verschob sich 49 mm nach Westen<br />
Es scheint, dass diese Bewegungen in einen stabilen Zustand übergehen.<br />
Die ursprünglich vorgesehene Wie<strong>de</strong>ranhebung <strong>de</strong>r Reaktorgefässe ist nicht erfor<strong>de</strong>rlich.<br />
Die Kontrolle <strong>de</strong>r Verschiebungen wird während <strong>de</strong>r gesamten <strong>Le</strong>bensdauer <strong>de</strong>r Kraftwerke<br />
durchgeführt wer<strong>de</strong>n.<br />
Aufgrund <strong>de</strong>r durchgeführten Untersuchungen kann mit Sicherheit angenommen wer<strong>de</strong>n, dass<br />
die Gründung <strong>de</strong>r Reaktorgefässe aus vorgespanntem Beton in Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux keine<br />
Probleme aufwirft.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., special U, juin 1973, p. 172.<br />
211
RESUMENES<br />
La geología <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
J.-M. LORAIN Este primer artículo está redactado como una introducción a las jornadas <strong>de</strong> estudio. Su motivo<br />
esencial es el <strong>de</strong>terminar el lugar en que se hallan actualmente los conocimientos sobre este gran<br />
conjunto que emerge sobre 4.500 km 2<br />
en la región <strong>de</strong>l centro. No se abordan los temas tratados<br />
<strong>de</strong>talladamente en los otros artículos.<br />
Primeramente se trata <strong>de</strong> <strong>de</strong>finir la posición estatigráflca <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. Las fisionomías<br />
lacustres en la parte sudoeste <strong>de</strong> la Cuenca parisina están presentes <strong>de</strong>s<strong>de</strong> el Luteciano hasta al<br />
Burdigaliano, están separados, a veces, por niveles <strong>de</strong> reíerencia, algunas veces superpuestos<br />
directamente los unos sobre los otros ; <strong>de</strong>ben entonces <strong>de</strong>finirse, al lado <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, en<br />
el sentido estricto correspondiente al piso aquitaniano, un conjunto <strong>de</strong> « formaciones <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> »<br />
correspondiendo al conjunto <strong>de</strong> fisionomías lacustres con dominante <strong>de</strong> calizas <strong>de</strong>positadas en<br />
plena era terciaria. Dicho conjunto, <strong>de</strong>finido <strong>de</strong> este modo, se estudia en su extensión horizontal y<br />
vertical, las variaciones <strong>de</strong>l espesor están relacionadas con las <strong>de</strong>formaciones tectónicas anteriores.<br />
La segunda parte trata <strong>de</strong> la fisionomía <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. En primer lugar se pone <strong>de</strong> relieve,<br />
con la ayuda <strong>de</strong> ejemplos, la heterogeneidad horizontal y vertical <strong>de</strong>l macizo <strong>de</strong> caliza. Seguidamente<br />
se estudian las diversas fisionomías y sus variaciones: calizas poco o nada consolidadas,<br />
calizas compactas <strong>de</strong> grano fino, calizas hetereomorfeas, calizas silicosas, sílice polvoriento, piedra<br />
moleña vacuolar, piedra moleña compacta, piedra con brechas, fisionomía <strong>de</strong> base.<br />
Bajo el punto <strong>de</strong> vista hidrogeológico, solo se evoca la hidrogeología <strong>de</strong> superficie : pocos ríos, y<br />
sin importancia, valles relativamente anchos presentando casi siempre niveles turbosos.<br />
Se estudian también algunas características físicas. Los buzamientos son siempre pequeños salvo<br />
en el bor<strong>de</strong> <strong>de</strong> las <strong>de</strong>presiones kársticas y <strong>de</strong> los valles. La fisuración, que es muy importante, se<br />
estudia <strong>de</strong>talladamente en una zona alre<strong>de</strong>dor <strong>de</strong> Blois. Se dan igualmente algunos resultados <strong>de</strong><br />
análisis químicos.<br />
En él último capítulo se examinan los diferentes métodos <strong>de</strong> estudios y medios <strong>de</strong> reconocimiento<br />
<strong>de</strong> dichas formaciones que conciernen los problemas <strong>de</strong> ingeniería civil.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. el Ch., spécial U, juin 1973, p. 14.<br />
La alteración periglacial <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
M. GIGOUT La parte superior <strong>de</strong> las calizas <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> se altera a menudo sobre una profundidad <strong>de</strong> algunos<br />
metros : es el«tuf » <strong>de</strong> los <strong>Beauce</strong>rons ; roca poco coherente y bastante tierna. La alteración se ha<br />
producido en las condiciones periglaciales. Las rocas, calizas diversas y piedras moleñas, han sido<br />
facturados por la helada dislocados en bloques, piedras y polvo. Sobre las vertientes, también<br />
suaves, y en los huecos la acumulación <strong>de</strong> estos elementos crioclásticos se ha hecho por chorreo<br />
(brechas) o por <strong>de</strong>slizamiento pastoso (coluvio). Estos últimos, obtenidos a partir <strong>de</strong> calizas tiernas<br />
y margosas, varían <strong>de</strong>s<strong>de</strong> el conglomerado <strong>de</strong> matriz abundante a la caliza tierna granulosa. La<br />
alteración es esencialmente wurmiana, y sigue <strong>de</strong> cerca la topografía actual. Se la conoce también<br />
<strong>de</strong> edad risiana bajo los antiguos aluviones <strong>de</strong> la gran terraza <strong>de</strong>l Loire. ,<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 54.<br />
Hidrogeología <strong>de</strong> las formaciones lacustres en <strong>Beauce</strong> y Sologne<br />
N. DESPREZ Tras un primer esbozo establecido en 1964, el BRGM (Bureau <strong>de</strong> Recherches Géologiques et Miniéres),<br />
ha procedido <strong>de</strong> 1965 a 1968, a un inventario sistemático sobre el terreno, <strong>de</strong> los puntos <strong>de</strong><br />
agua <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>. Dicho estudio ha permitido empadronar cerca <strong>de</strong> 7000 puntos y seguir las variaciones<br />
<strong>de</strong> la capa sobre un alre<strong>de</strong>dor <strong>de</strong> 200 pozos. El período <strong>de</strong> estudio ha correspondido a una<br />
época <strong>de</strong> aguas altas.<br />
La litología <strong>de</strong>l <strong>de</strong>pósito <strong>de</strong> agua es heterogénea, lo cual conduce localmente a un tapiado <strong>de</strong> este<br />
último.<br />
La superficie piezométrica al norte <strong>de</strong>l Loire hace aparecer una serie <strong>de</strong> puntos altos que <strong>de</strong>fine<br />
el límite <strong>de</strong> separación <strong>de</strong> las aguas subterráneas Loire-Sena, correspondiendo sensiblemente a la<br />
linea <strong>de</strong> separación <strong>de</strong> la superficie.<br />
En lo que respecta a la cuenca <strong>de</strong>l Loire, la capa que se halla libre se dirige noroeste-sudoeste con<br />
pendiente floja <strong>de</strong> 0,6 a 1,2 %, el nivel principal <strong>de</strong> base está constituido por el Loire. Sin embargo,<br />
localmente, la superficie esta influenciada por ejes <strong>de</strong> drenaje correspondientes a ejes superficiales<br />
en el nivel <strong>de</strong> los ríos permanentes, o bien a ejes subterráneos en el nivel <strong>de</strong> los ríos fósiles o bien<br />
a ejes kársticos.<br />
En la cuenca <strong>de</strong>l Sena, la capa se dirige <strong>de</strong>l sudoeste al noroeste y está libre o cautiva, según los<br />
puntos.<br />
En el valle <strong>de</strong> Orléans, río arriba <strong>de</strong> Orléans, la capa está a un nivel inferior al <strong>de</strong>l Loire, mientras<br />
que el nivel se halla superior río abajo.<br />
Bajo la Sologne, la capa está cautiva bajo las formaciones <strong>de</strong>l Burdigaliano las direcciones <strong>de</strong> la<br />
corriente son un abanico a partir <strong>de</strong>l centro <strong>de</strong> la Sologne y ello a causa <strong>de</strong>l cambio <strong>de</strong> dirección<br />
<strong>de</strong>l Loire en Orléans.<br />
212<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 60.
Principios <strong>de</strong> estudio <strong>de</strong> la red kárstica <strong>de</strong>l bosque <strong>de</strong> Orléans<br />
J.-M. LORAIN Con ocasión <strong>de</strong> los estudios para la construcción <strong>de</strong> la vía <strong>de</strong>l aerotrén y <strong>de</strong> la autopista A 10, el<br />
Laboratorio <strong>de</strong> Blois se ha preocupado <strong>de</strong> los fenómenos kársticos que afectan la masa <strong>de</strong> la caliza<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> al norte <strong>de</strong> Orleans (Loiret). Tras una ojeada <strong>de</strong> la estructura geológica, <strong>de</strong> la zona<br />
estudiada, se expone el método utilizado y los resultados obtenidos.<br />
El método consiste en lo siguiente :<br />
— un estudio <strong>de</strong>l mapa topográfico al 1/25.000 que permite situar los indicios característicos,<br />
— una visita sobre el terreno <strong>de</strong> todos los puntos indicados, lo cual ha permitido i<strong>de</strong>ntificarlos,<br />
a<strong>de</strong>más <strong>de</strong> hacer nuevas observaciones.<br />
Esta campaña <strong>de</strong> reconocimiento ha registrado 254 <strong>de</strong>presiones kársticas repartidas en tres tipos :<br />
abismos caracterizados (15 %), <strong>de</strong>presiones <strong>de</strong> fondo plano y húmedo (28 %), valles <strong>de</strong> fondo seco<br />
(56 %).<br />
La distribución <strong>de</strong> dichas <strong>de</strong>presiones ha permitido un diseño <strong>de</strong> la red kárstica.<br />
Este tipo <strong>de</strong> estudio, basado únicamente sobre observaciones en el terreno, <strong>de</strong> poco coste, permite<br />
situar con precisión las zonas <strong>de</strong> abismos trazando las re<strong>de</strong>s kársticas, preveer las zonas difíciles<br />
que necesitan un cambio <strong>de</strong> trazado o un estudio específico.<br />
Los áridos<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 68.<br />
D. ANGOT La ponencia sobre los áridos es un diseño <strong>de</strong> la utilización actual <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> para las<br />
J.-H. CHEZEAUD necesida<strong>de</strong>s <strong>de</strong> carreteras.<br />
J. PITOT Un resumen <strong>de</strong> los yacimientos explotados y <strong>de</strong> las canteras en actividad o no, permite comprobar<br />
una actividad reducida solo en las zonas en las cuales la caliza aparece y solo en los valles en que<br />
los frentes son aparentes.<br />
Se dan algunas características geotécnicas :<br />
resistencia a la compresión, coeficientes Deval y Los Angeles, ensayos <strong>de</strong> forma y <strong>de</strong> helada. Pero<br />
el número <strong>de</strong> dichos ensayos queda limitado puesto que el empleo en la carreteras <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong><br />
<strong>Beauce</strong> se reduce <strong>de</strong>s<strong>de</strong> hace unos años a las carreteras secundarias para las cuales los estudios<br />
son esporádicos. No obstante, con el aumento <strong>de</strong> la <strong>de</strong>manda <strong>de</strong> materiales, se han realizado<br />
instalaciones mo<strong>de</strong>rnas.<br />
Se <strong>de</strong>scriben dos <strong>de</strong> dichas instalaciones <strong>de</strong> machacaqueo y cribado :<br />
— la una permite el lavado <strong>de</strong> la fracción 0/250 <strong>de</strong>l material bruto y produce áridos 0/6,3-6,3/14 y<br />
14/20 clasificados por vía húmeda;<br />
— la otra lava la totalidad <strong>de</strong> estos productos saliendo <strong>de</strong>l machacador primario, y dispone <strong>de</strong> un<br />
sistema <strong>de</strong> clasificación <strong>de</strong> los áridos por vía seca o por vía húmeda según las necesida<strong>de</strong>s <strong>de</strong> quienes<br />
lo utilizan.<br />
Otra actividad es la producción <strong>de</strong> arena filerizada partiendo <strong>de</strong> materiales <strong>de</strong> calizas, la cual se<br />
<strong>de</strong>scribe igualmente, <strong>de</strong>mostrando la importancia <strong>de</strong> la calidad y <strong>de</strong> la concepción <strong>de</strong>l material.<br />
Han sido efectuadas comprobaciones sobre una capa <strong>de</strong> base con caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> realizada en<br />
1926 y expuesta en 1972. Todo ello <strong>de</strong>muestra la necesidad <strong>de</strong> continuar las comprobaciones.<br />
A continuación, se presentan los primeros resultados obtenidos en laboratorio y en las obras<br />
<strong>de</strong>spués <strong>de</strong>l tratamiento :<br />
— con cemento que ha permitido poner <strong>de</strong> relieve que la resistencia a la helada <strong>de</strong> la mezcla<br />
parecía satisfactoria cuando el contenido <strong>de</strong> cemento era superior a 3 % ; una aplicación <strong>de</strong> 500<br />
metros hecha en 1968 sobre la carretera nacional 751 en el Loiret presenta a los 4 años <strong>de</strong> edad, un<br />
comportamiento satisfactorio ;<br />
— con escoria granulada, enseña que las mezclas con 15 % <strong>de</strong> escoria a superior a 80, y con 20 %<br />
<strong>de</strong> escoria a = 20/40 presentan a los 28 días, unas resistencias a la compresión bastante diferentes,<br />
pero las <strong>de</strong>sigualda<strong>de</strong>s disminuyen a medida que envejecen. Esta técnica ha sido utilizada en las<br />
regiones <strong>de</strong>l Loiret y <strong>de</strong>l Eure-et-Loir, sobre la carretera nacional 20.<br />
Sin embargo se han hallado dificulta<strong>de</strong>s en el momento <strong>de</strong> la puesta por obra <strong>de</strong> la mezcla bajo<br />
circulación, a causa <strong>de</strong> la sensibilidad <strong>de</strong>l agua. Esta sensibilidad ha podido disminuirse reduciendo<br />
el porcentaje <strong>de</strong> elementos finos<br />
Dichos resultados <strong>de</strong> laboratorio son muy satisfactorios igualmente con betún. Debe tenerse en<br />
cuenta, sin embargo, que la dosificación <strong>de</strong>l betún <strong>de</strong>be ser llevada <strong>de</strong> 3,5 a cerca <strong>de</strong> 4 y que el<br />
tiempo <strong>de</strong> mezcla es más importante.<br />
La aplicación sobre la carretera nacional 826 es <strong>de</strong>masiado reciente para sacar conclusiones. De<br />
todos modos las extracciones efectuadas en una grava betún protegida por una simple capa <strong>de</strong><br />
pintura superficial muestran muy buenas condiciones tras 7 meses <strong>de</strong> tráfico, <strong>de</strong> 2500 vehículos<br />
<strong>de</strong> los cuales un 15 % son cargas pesadas.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 82.<br />
Estudio geotécnico <strong>de</strong> las formaciones <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
E. WASCHKOWSKI Bajo el punto <strong>de</strong> vista geotécnico, las formaetatíés <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, presentan cinco fisionomías bien<br />
distintas : M<br />
— las capas <strong>de</strong> alteración resultando <strong>de</strong> disolución, fraccionamiento <strong>de</strong>bido al hielo, solifluxión;<br />
— las arcillas verdosas sobre todo sepioliticas, muy plásticas y expansivas ;<br />
— las margas verdosas o beige compactas ;<br />
— las calizas tiernas, medio duras o duras, heterogéneas ;<br />
— los rellenos kásticos, materiales movedizos que, en las zonas <strong>de</strong> caliza dura, tapizan o llenan los<br />
canales y las cavida<strong>de</strong>s <strong>de</strong>bidos a circulaciones <strong>de</strong> agua bajo presión, con erosión química y<br />
mecánica.<br />
213
Cada una <strong>de</strong> estas fisionomías conduce, por sus características mecánicas e hidráulicas, y por su<br />
heterogeneidad a problemas particulares <strong>de</strong> cimentación :<br />
— variación <strong>de</strong> los espesores <strong>de</strong> alteración ;<br />
— hinchazón <strong>de</strong> las arcillas verdosas, o <strong>de</strong>compresión <strong>de</strong> las margas en presencia <strong>de</strong>l agua';<br />
— cavida<strong>de</strong>s <strong>de</strong> origen kárstico o canteras subterráneas en las calizas duras usuradas ;<br />
— circulación <strong>de</strong> agua kárstica en las calizas Asuradas sumergidas pudiendo <strong>de</strong>slavar el hormigón<br />
fresco y atacar los hierros.<br />
La medición <strong>de</strong> las características <strong>de</strong> estos diferentes terrenos <strong>de</strong>be ser efectuada principalmente<br />
por medio <strong>de</strong> ensayos en el lugar, y, según el problema planteado, con un penetrometro dinámico o<br />
estático, un presiométro o un dilatometro Me<strong>de</strong>ratec.<br />
Para formaciones <strong>de</strong> esta índole, los ensayos <strong>de</strong> laboratorio están mal adaptados puesto- que no<br />
integran la heterogeneidad, y, los resultados son muy diseminados. A<strong>de</strong>más, la extracción <strong>de</strong><br />
muestras intactas es casi siempre imposible.<br />
En el ámbito <strong>de</strong> los estudios <strong>de</strong> cimentación, se proponen dos esquemas que se refieren a :<br />
1. las obras corrientes<br />
— <strong>de</strong>finición <strong>de</strong>l problema ;<br />
— ensayos geomecánicos en el lugar con el presiométro ;<br />
— ensayos particulares en caso <strong>de</strong> necesidad ;<br />
— cálculo <strong>de</strong> los cimientos por el método presiométrico.<br />
2. las obras particulares<br />
— <strong>de</strong>finición <strong>de</strong>l problema ;<br />
— reconocimiento previo <strong>de</strong>l lugar y elaboración <strong>de</strong>l programa <strong>de</strong> estudio ;<br />
— reconocimiento preliminar <strong>de</strong>l terreno <strong>de</strong> cimentación permitiendo <strong>de</strong>finir diferentes soluciones<br />
<strong>de</strong> cimentación posibles y efectuar una elección ;<br />
— reconocimiento específico adaptado al tipo <strong>de</strong> cimentación retenido.<br />
Es necesario precisar que tales estudios <strong>de</strong>ben utilizar medios y métodos adaptados al terreno<br />
encontrado y al problema planteado. A<strong>de</strong>más, en las formaciones heterogéneas es preferible po<strong>de</strong>r<br />
utilizar medios y métodos <strong>de</strong> ensayos diferentes, con el fin <strong>de</strong> proce<strong>de</strong>r a aproximaciones o a<br />
confrontaciones <strong>de</strong> parámetros y concluir objetivamente.<br />
De todas maneras, el geotécnico se halla <strong>de</strong>sarmado muchas veces a pesar <strong>de</strong> los medios y estudios<br />
disponibles, ante la complejidad <strong>de</strong> ciertos problemas cuya solución necesita estudios particulares<br />
experimentales que permitan precisar o comprobar los criterios <strong>de</strong> interpretación.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 115.<br />
Concepción <strong>de</strong> los cimientos en la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong><br />
F. BAGUELIN Exponénse en una primera parte los principios generales <strong>de</strong> concepción <strong>de</strong> los cimientos y los<br />
métodos <strong>de</strong> estudio. Indícanse en particular, los objetivos perseguidos cuando se hace un proyecto<br />
<strong>de</strong> cimentación.<br />
Se examina y discute la vali<strong>de</strong>z <strong>de</strong> los diversos métodos <strong>de</strong> estudio actuales.<br />
Tras haber mencionado que buen número <strong>de</strong> casos concretos <strong>de</strong> cimentaciones situadas en la<br />
región <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> son susceptibles <strong>de</strong> ser tratadas según los métodos generales <strong>de</strong><br />
estudio, se aborda en una segunda parte los problemas específicos, relacionados con la formación<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> en ciertos casos. Trátase esencialmente <strong>de</strong> los problemas planteados por los karsts,<br />
luego <strong>de</strong> los problemas relacionados con los horizontes « calcáreos », muy heterogéneos, que interesan<br />
el reconocimiento, el modo en que trabajan los cimientos, la ejecución.<br />
Para concluir, se indican las direcciones <strong>de</strong> investigación sobre la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> que se <strong>de</strong>sean<br />
en lo concerniente a los proyectos <strong>de</strong> cimentaciones.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 142.<br />
Los problemas <strong>de</strong> cimentación <strong>de</strong>l puente Charles-<strong>de</strong>-G-aulle en Blois<br />
E. WASCHKOWSKI La construcción <strong>de</strong>l puente Charles-<strong>de</strong>-Gaulle ha planteado problemas <strong>de</strong> cimentación que pue<strong>de</strong>n<br />
ser consi<strong>de</strong>rados como específicos <strong>de</strong> los macizos <strong>de</strong> caliza, heterótropos, kársticos y sumergidos.<br />
En efecto, la heterotropía <strong>de</strong> la caliza <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong> unida al modo <strong>de</strong> formación <strong>de</strong> la roca, a los<br />
fenómenos <strong>de</strong> <strong>de</strong>scomposición y <strong>de</strong> alteración, a la fjracturación, así como las circulaciones <strong>de</strong> agua<br />
<strong>de</strong> régimen kárstico, han hecho fracasar los métodos clásicos <strong>de</strong> ejecución <strong>de</strong> cimentaciones profundas.<br />
A fin <strong>de</strong> que se cimienten las obras <strong>de</strong> manera satisfactoria se ha examinado y efectuado un tratamiento<br />
sistemático <strong>de</strong> los macizos <strong>de</strong> cimentación por medio <strong>de</strong> inyección <strong>de</strong> mortero y pasta<br />
<strong>de</strong> cemento.<br />
Los resultados <strong>de</strong> dichas inyecciones se resumen como sigue :<br />
— disminución muy importante <strong>de</strong> la permeabilidad en gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>l macizo, mediante colmatación<br />
<strong>de</strong> las cavida<strong>de</strong>s y canales kársticos resultando <strong>de</strong> ello la supresión <strong>de</strong> las circulaciones <strong>de</strong> agua;<br />
— ejecución muy satisfactoria <strong>de</strong> las estacas horadadas con bentonita que permiten una mobilización<br />
<strong>de</strong>l roce lateral, cuando inicialmente las estacas aunque enfundadas presentaban exceso<br />
<strong>de</strong> volúmenes <strong>de</strong> 100 a 200 % y no dan todas las garantías esperadas.<br />
Según las cantida<strong>de</strong>s <strong>de</strong> morteros y pastas inyectados y haciendo la hipótesis <strong>de</strong> que las pérdidas<br />
por resurgimiento y escurrido pue<strong>de</strong>n alcanzar 40 %, se pue<strong>de</strong> estimar que el porcentage <strong>de</strong> vacío<br />
llenado por las inyecciones es <strong>de</strong>l or<strong>de</strong>n <strong>de</strong>l 13 %.<br />
La experiencia adquirida en las obras, nos permite afirmar la dicacidad <strong>de</strong>l tratamiento por<br />
inyección <strong>de</strong> macizo <strong>de</strong> caliza kárstica acuífera.<br />
No obstante, cuando se preten<strong>de</strong>n hacer tales tratamientos, <strong>de</strong>be evitarse toda explanación<br />
previa y adaptar las presiones <strong>de</strong> inyección con el fin <strong>de</strong> evitar los resurgimientos.<br />
Coordinación y realización <strong>de</strong> las obras<br />
— el promotor era la ciudad <strong>de</strong> Blois y el coste <strong>de</strong> la operación estaba repartido entre el Estado, el<br />
<strong>de</strong>partamento y la ciudad.<br />
214
— el autor <strong>de</strong>l proyecto era la dirección <strong>de</strong>partamental <strong>de</strong>l <strong>de</strong> Loir-et-Cher. El distrito Operacional<br />
y la subdivisión Grands Travaux han sido encargados <strong>de</strong> la realización,<br />
— las obras han sido confiadas, tras certamen, a la empresa Campenon Bernard, empresas subcontratistas<br />
Courbot para la cimentación y Solétanehe para las inyecciones.<br />
La construcción <strong>de</strong> la obra empezada en abril 1969, ha sido terminada en agosto 1970. Las inyecciones<br />
han sido efectuadas entre julio 1968 y marzo 1969 y la cimentación ha podido rematarse<br />
en junio 1969.<br />
<strong>Le</strong> caleaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 152.<br />
Los cimientos <strong>de</strong> las centrales nucleares <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux<br />
H. DUBOIS Las centrales nucleares <strong>de</strong> Saint-Laurent 1 y Saint-Laurent 2 están implantadas en una curva<br />
<strong>de</strong>l Loire entre Blois y Orléans.<br />
Están cimentadas sobre muros mol<strong>de</strong>ados que <strong>de</strong>ben transmitir una carga <strong>de</strong> 80 000 t sobre un<br />
tramo <strong>de</strong> terreno <strong>de</strong> poca superficie, que compren<strong>de</strong> las margas calcáreas parientes <strong>de</strong> las calizas<br />
<strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, y el techo <strong>de</strong>l Eocène inferior, formación muy heterogénea.<br />
El funcionamiento <strong>de</strong> ciertos materiales cuya máquina <strong>de</strong> carga <strong>de</strong>l combustible, necesita e impone<br />
una verticalidad casi perfecta <strong>de</strong> la obra.<br />
La falta <strong>de</strong> dicha verticalidad tolerada para las obras es únicamente <strong>de</strong> 5.10- 4<br />
radiantes, o sea un<br />
movimiento <strong>de</strong>l eje <strong>de</strong> la pila en su cumbre en un círculo <strong>de</strong> 50 mm <strong>de</strong> diámetro.<br />
Las observaciones efectuadas <strong>de</strong>s<strong>de</strong> hace 8 años en Saint-Laurent 1 y <strong>de</strong>s<strong>de</strong> hace 5 años en Saint-<br />
Laurent 2, indican que los asentamientos a fines <strong>de</strong> 1971 son los siguientes :<br />
Saint-Laurent 1<br />
•—• cajón 31 mm<br />
— edificio <strong>de</strong>l combustible irradiado (BCI). BCI : Bâtiments du Combustible Irradié (en francés),<br />
10 mm<br />
Saint-Laurent 2<br />
— cajón 55 mm<br />
— edificio <strong>de</strong>l combustible irradiado (BCI) 18 mm.<br />
Se comprueba que las obras <strong>de</strong> Saint-Laurent 2 se han hundido aproximadamente dos veces más<br />
que las <strong>de</strong> Saint-Laurent 1.<br />
Los movimientos <strong>de</strong> los ejes <strong>de</strong> las dos pilas son, en la misma fecha anteriormente citada, los<br />
siguientes :<br />
Saint-Laurent 2<br />
— el eje <strong>de</strong>l cajón se ha <strong>de</strong>splazado <strong>de</strong> 7 mm hacia el sudoeste<br />
— el eje <strong>de</strong>l BCI se ha <strong>de</strong>splazado <strong>de</strong> 19 mm hacia el oeste.<br />
Saint-Laurent 2<br />
— el eje <strong>de</strong>l cajón se ha <strong>de</strong>splazado <strong>de</strong> 16 mm hacia el este,<br />
— el eje <strong>de</strong>l BCI se ha <strong>de</strong>splazado <strong>de</strong> 49 mm hacia el oeste.<br />
Actualmente el movimiento <strong>de</strong> los 2 pilas va hacia la estabilización, según parece ser.<br />
La operación prevista, <strong>de</strong> una eventual sobreelevación <strong>de</strong> los cajones no se impone.<br />
El control <strong>de</strong> los <strong>de</strong>splazamientos continuará efectuándose durante toda la vida <strong>de</strong> la Central.<br />
En el estado actual <strong>de</strong> las observaciones, se pue<strong>de</strong> pensar razonablemente que las cimientos <strong>de</strong> los<br />
cajones <strong>de</strong> hormigón pretensado <strong>de</strong> Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux, no planteará ningún problema.<br />
<strong>Le</strong> caleaire <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 172.<br />
215
PE3Í0ME<br />
reOJIOTHH H3BeCTHHKOBbIX IIOpOrl, npOBHHHHII Boc<br />
J.-M. LORAIN 3ia nepBaH eraTbH cnyjKHT BBejieHHeM K MaTepnaJiaM, npejiCTaBjieHHbiM Ha CHMno3HyM.<br />
Ee ocHOBHan uejib — noflMTOWHTb HaHHbie HccJienoBaHHft STOH noBepxHOCTHOH ijop-<br />
MauHH, KOTopaH npocTHpaeTCH Ha 4 500 KM B nempajibHOM pattoHe CTpaHbi; Bonpocbi,<br />
HCTajibHo HayqeHHbie B Hpyrax cTaTbHx, 3jiecb He 3aTparHBaiOTCH.<br />
B nepBofi nacra cgejiaHa cnepBa nonbiTKa onpeaejiHTb crpaTHrpadwiecKoe nonoHteHHe<br />
H3BecTHHKa npoBHHiiHH Boc. B K>ro-3ananHOH nacra napnjKCKoro ôacceitaia 03epHbie<br />
(baunn BCTpeqaioTCH OT jiioTeTCKoro npyca JJO ôypjiHrajibCKoro; HHor^a OHH pa3nejieHM<br />
OTJiHHHTejibHbiMH ropH30HTaMH, a nopoft npflMO HanjiaeroBaHbi o«Ha Ha npyryio; STO<br />
npHBOHHT K TOMy, HTO KpoMe H3BecTHHKa Boc B y3K0M CMHCJie cjioBa, cooTBeTCTByiornero<br />
aKBHTaHCKOMy npycy, onpeflejmiOT coBOKynHocTb « opManHH npoBHHHHH Boc »,<br />
KOTopwe cooTBeTCByioT coBOKynHocTH 03epHbix djaqHli c npeo6jianaHHeM H3BecTHHKa,<br />
OTJIOJKHBHIHXCH B cepejiHHe TpeTbHiHoro nepHORa. OnpeneJieHHwe TaKHM o6pa30M<br />
BbiBCTpcnbie H3BCCTHHKH iipoiiiiiii(ini Boc<br />
(bopMaUHH HCCJieHyiOTCH B rOpH30HTajIbHOM ft BepTHKajIbHOM npOCTHpaHHHJ H3MeHeHHH<br />
MomHOCTH cBH3aHbi c npeflmencTByroiiniMH TeKTOHHMecKHMH a;e$opMauHHMH.<br />
Bo BTopoft nacra paccMaTpuBaiOTCH H3BecTHHK0Bbie (baunn Boc. Ha npHMepax BHHBjieHa<br />
Heoa,HoponHocTb B ropnsonTajibHOM H BepraKajibHOM HanpaBJieHHHX H3BecTHH-<br />
KOBoro MaccHBa. 3aTeM aaHbi xapaKTepncTHKH pa3JiHHHbix jaunit H HX H3MeHeHHH :<br />
MajIO-HJIH HeynjIOTHeHHblX H3BeCTHHKOBbIX nOpOA, njIOTHblX MejIK03epHHCTHX H3BeC-<br />
THHKOB, reTepOMOp(|)HbIX H3BeCTHHK0B, OKpeMHeJIblX H3BeCTHHK0B, HeCBH3H0H KpeM-<br />
HHCTOH nOpOJTH, H3BeCTHK0B0r0 CTpOHTejIbHOrO KaMHH H03HpeBaT0ft HJIH nJIOTHOft<br />
CTpyKTypw, SpeKieBHjiHoro KSMHH, OCHOBHOH HHHCTbIX TOp-<br />
H30HTOB.<br />
Li3yneHbi HeKOTopwe (j>H3H4CCKHe noKa3aTe srax djopMauHH. naneHHe njiacTOB<br />
Bceraa HeGojibiuoe, sa HCKJiioneHHeM MecT, rpaHHHaruHX c KapcrOBbiMH npoBajiaMH<br />
HJIH c HOJiHHaMH. TepiHHHOBaTOCTb — cHJibHO pa3BHTan — nonpoÔHO H3yneHa JÏJIH<br />
ojmoro paftoHa Bonpyr rop. Bjiya. E[pHBe«eHbi TaKHîe HeKOTopbie pe3yjibTaTbi XH-<br />
MHHeCKHX aHajIH30B.<br />
B nocnenHeH rjiaBe nan o63op pa3jiHqHbix MeTOjroB HccjiejroBaHHH H pa3Beu,KH STHX<br />
(JtOpMaUHH C TOHKH 3peHHH rpaJKJTaHCKOrO CTpOHTejIbCTBa.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Beau.ce, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 14.<br />
M. GIGOUT BepxHHH naerb H3BecTHHKOBbix njiacTOB Boc naero BbiBeTpejia Ha HecKOJihKO MeTpoB<br />
I-JiyÔHHM, ÎKHTeJIH npOBHHUHH BOC Ha3bIBaH)T 3Ty MajIOCBH3HyH), HOBOJIbHO MHrKyro<br />
nopony — Tydx)M. BbmeTpHBaHHe npoH3omjio B npeHJieHHKOBbix ycjioBHHX. Pa3JiHi-<br />
Horo po«a H3BecTHHKOBbie nopoHH pacTpecKajiHCb noji B03neHCTBHeM Mopo3a, pacnajiHCb<br />
Ha ÔJIOKH, OÔJIOMKH, pacnbniHjiHCb. Ha CKJioHax, «aate nonorax, H BO Bna-<br />
AHHaX CKOnjieHHH 3THX Mep3JI0TH006jI0M0HHbIX OTJIOHîeHHH 06pa30BajIHCb HJIH H3H0caMH<br />
(ôpeKiHH), HJIH cKOJibîKeHHeM TOHKoaHcnepcHbix Macc (KOJiJiyBHii). nocjiesHHe,<br />
06pa30BaBUIHeCH H3 MHrKHX HJIH MeprejIHCTbIX H3BeCTHHK0B, BCTpeiaiOTCH B BHHe<br />
KOHrJioiwepaTOB c OÔHJIHCM neJiHTOMopd}Hoft MaccH HJIH eme B BHj;e MflrKHX, 3epHHCTHX<br />
H3BecTHHKOBbix OTJio?KeHHH. BbiBeTpejibie nopojibi B OCHOBHOM npHypoMeHW K BK)pM-<br />
CKOMy npycy, Majio orannaioineMycH OT coBpeMeHHoro pejibecha. H3BecrHbi TaioKe<br />
BbiBeTpejibie nopoHM pnccKoro npyca, non npeBHHM ajuiiOBHeM ôojibuioro ype3a peKH<br />
Jlyapw.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 54.<br />
rHHporeojiorHH 03epm.ix OTjiosi;eHiiii B npoBHHiuisix Eoc u COJIOHI»<br />
N. DESPRËZ LTocjie nepBoit opieHTHpoBOTOott paGora, BbinojraeHHOH B 1964 ro^y, Biopo reojiorHHecKott<br />
pa3BeHKH BPÎKM (BRGM) c 1965 r. no 1968 r. cncTeMaTHiecKH H3yqHJio<br />
GajiaHC HCTOÏHHKOB BOaOCHaCîKeHHH npOBHHIIHH BOC 3T0 HCCJieHOBaHHe nO3B0JIHJIO<br />
cocTaBHTb KaTajior Ha 7 000 BOJTOCCOPHWX ToieK H npocjie^HTb 3a H3MeHeHHeM ypoBHH<br />
BÔflOHocHoro ropH30HTa B OKOJIO 200 CKBaîKHHax. HccJiejiOBaHHe 6HJIO npnypoHeHO<br />
K nepHojiy CTOHHHH BHCOKHX BOH.<br />
216
BMemaiomae noposbi BO^OHOCHoro ropH30HTa HeojnTOpojiHbi, HTO npHBOHHT K ero<br />
MecTHOMy jipo6jieHHio.<br />
Ha ceeepe OT p. Jlyapw nbe30MeTpH*iecKHH ropH30HT no3BOJiaeT BWHBHTB pnp, BMCOKHX<br />
ToneK CTOHHH noH3eMHbix BOfl, KOTopbitt pa3rpaHHHHBaeT noH3eMHwii Bojtopa3jieji<br />
jviemay p. Jlyapofi H p. CeHoft, H BnojiHe cooTBeTCTByeT Boji;opa3jTejiy Ha noBepxHOCTH.<br />
B ôacceitee p. Jlyapbi BO^OHOCHBIH cjioft, 6e3HanopHHH, TeneT c ceBepo-3anajia Ha<br />
ioro-BocTOK c HeôojibiuHM yKjioHOM B 0,6-1,2 % npn HajiHHHH ocHOBHoro, 6a30Boro<br />
ropn30HTa, o6pa30BaHHoro p. Jlyapott. npn STOM 3epKajio rpyHTOBbix BO« MecraMH<br />
3âBHCHT OT HajIHHHH JipeHaîKHblX nyTeft HJIbTpaUHH, KOTOpbie COOTBeTCTByiOT HJIH<br />
nyTHM (hHJibTpauHH noBepxHOCTHbiM, Hâ ypoBHe nocTOHHHbix BOHOTOKOB, HJIH HanpaBjieHHHM<br />
noR3eMHwx TeneHHft Ha ypoBHe OKaMeHejibix BOJTOTOKOB, HJIH eine KapcTOBHM<br />
o6pa30aHHHM.<br />
B Sacceitee p. GeHH noff3eMHwe BOJUJ TenyT c K>ro-3anaHa Ha ceBepo-BOCTOK; BOHOC-<br />
6opHMii cjioii MecTaMH HanopHbift, MecTaMH — 6e3HanopHbift.<br />
B opjieaHCKOH jioJiHHe, BBepx no TeieHHio OT r. OpjieaHa, BojioHocHbiH ropH30HT Haxo-<br />
HHTCH Ha OTMeTKe HHJKe p. Jlyapbi, Tor^a K&K BHH3 no TeneHHio 3Ta OTMeTKa Bbiuie<br />
ypoBHH peKH.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Beauee, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 60.<br />
TI]IHUIIHIII.I Hccne^oBaHBH KapcTOBott CIICTPIVIH B paiionc opneaHCKoro Jieca<br />
J.-M. LORAIN B CBH3H co cTpoHTejibCTBOM JIHHHH noe3jra Ha B03jiyuiH0H nojiymKe H aBTOMarHCTpajiH<br />
A. 10 BeaoMCTBeHHan JlaôopaTopHH r. Bjiya HccjiejroBajia napcTOBbie o6pa30BaHHH B<br />
H3secTHHKOBHX nopoji,ax npoBHHiiHH Boc, Ha ceBepe OT r. OpjieaHa (B HenapTaivieHTe<br />
Jlyape). LTocne KpaTKOro H3Jio}«eHHH jjaHHbix reojiorHHecKOft cTpyKTypw HccJiejTO-<br />
BaHHOtt 30HH onncaH MCTOH HccjieHOBaHHH H npHBejieHH nojiyqeHHwe pe3yjibTaTbi.<br />
MeTOH paôoTbi 3aKJiK>iaJicH :<br />
— B HccJieAOBaHHH TonorpadjtHHecKOH nap MacurraôoM B 1/25 000, HTO no3BOJiHJio<br />
BHHBHTb xaparcrepHbie npH3HaKH,<br />
B H3yieHHH B nOJleBblX yCJIOBHHX BCeX BblHBJieHHHX TO^eK, HTO n03B0JIHJI0 HX He<br />
TOJibKO pacno3HaTb, HO H cuejiaTb HOBbie HaôjnoneHHH.<br />
B paMKax 3THX pa3BeaoHHbix paôoT ôbiJia cocraBJieHa onncb 254 KapcTOBbix Bnajura,<br />
KOTopue pa3flejiHK)TCH Ha Tpn rana : npoBajibHbie KOJIOJTUH (15 %), BnaftHHbi c njio-<br />
CKHM H BJia>KHbIM JTHOM (28 %), CyXOHOJIM (56 %).<br />
PacnpeflejieHHe 3THX Bna«HH no3BOJiHJio jraTb opieHTHpoBOHHoe onncaHHe KapcTOBott<br />
CHCTeMW.<br />
OcHOBaHHoe HCKJHOHHTejibHo Ha HaôjnoaeHHHx B nojieBbix ycjioBHHX, Tanoro po^a<br />
HeAoporocToiomee Hccjie^oBeHHe no3BOJineT TOHHO onpeflejiHTb MecronojiojKeHHe 30H<br />
npOBajIbHUX KOJIOJUjeB H, Ha OCHOBaHHH OpHeHTHpOBOHHOrO OnHCaHHH KapCTOBOH<br />
CHCTeMbi, — nporH03HpoBaTb pacnojioHteHHe TpyHHo-npoxojniMbix yqacTKOB, TpeôylOmHX<br />
HJIH BHH0H3MeHeHHH TpaCCH, HJIH OCOSorO HCCJieaOBaHHH.<br />
B npOBHHIIHH CojIOHb BOHOCÔOpHbffl TOpH30HT HanopHbift nOH ÔypHHraJIbCKHMH<br />
(popManHHMH; HanpaBjieHHH nyiefl «bnjibTpanHH pacxonHTCH Beepoo6pa3HO BOKpyr<br />
uempa B CBH3H c H3MeHeHHeM HanpaBjieHHH TeqemiH p. Jlyapw y r. OpjieaHa.<br />
KaMeHHue Marepana.'ii.i<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 68.<br />
D. ANGOT GraThH o KaMeHHbix MaTepnajiax — o63opHaH no Bonpocy npHMeHeHHH H3BecTHHKa<br />
J.-H. CHÉZEAUD npoBHHUHH Boc B HopoîKHOM cTpoHTejibCTBe.<br />
J. PITOT 03HaKOMJieHHe c 3KcnjiyaTHpyeMbiMH sajiemaMH H napbepaMH, «eftcTByromHMH H He<br />
^eftcTByioHiHMH, noKa3bisaeT, HTO npoH3BOHCTBeHHaH flenTejibHOCTB npnypoqeHa<br />
TOJibKO K MeCTHOCTHM, TJi£ H3BeCTHHK0Bbie nOpO«M BMXOJTHT Ha HHeBHyK) nOBepXHOCTb<br />
H K HOJIHHaM C BHAHMHMH 3a60HMH.<br />
npHBeaeHbi HeKOTopbie 3HaieHH« $H3HK0-MexaHHiecKHx noKa3aTejiell : npoHHOCTH Ha<br />
cjKarae, K03$$HqneHTOB HCTHpaeMOCTH no JHeBajiio H jioccaHH>KejiecKoro, KO3$$H-<br />
UHeHTOB $0pMH H MOp030CTOHKOCTH. KojIHieCTBO HMeiOmHXCH pe3yjIbTaTOB HCnHTaHHÔ<br />
orpaHHieHo, Tau «an 3a nocjiejiHHe ro^w Hcnojib30BaHHe H3BecraHKa HJIH nopoHaio-<br />
CTpoHTejibHbix uejieii orpaHHTOBaeTcn cTpoTejibCTBOM BTopocTeneHHbix nopor, HJIH<br />
KOTopux HccjieflOBaHHH npoBojiHTCH TOJibKO OT BpeMeHH ji/o BpeMeHH. TeM He MeHee,<br />
yBejiHHeHHe cnpoca Ha KaMeHHbiil MaTepnaji npHBeJio K CTpoHTejibCTBy KainHeapo-<br />
ÔHJIbHblX, COpTHpOBOHHblX 3&B0HOB coBpeiueHHoro THna.<br />
flaHO onncaHHe «Byx T&KHX 3aBonoB :<br />
— OHHH H3 HHX no3BOJineT npoMMBaTb «jipaKUHK) cbipbeBoro MaTepnajia c pa3MepoM<br />
3epeH 0-250 MM; 3ason BbinycKaeT npojryKUHio c pa3MepoM 3epeH 0-6,3; 6,3 - 14 H 14 -<br />
20 MM, paôoTaH no cncTeMe BJiajKHoft copTHpoBKH;<br />
— HpyroH — npoMMBaeT Becb MaTepnaji, nocTynaiomHH H3 nepBHiHoft KaMHenpoÔHJiKH<br />
H, 33BHCHM0CTH OT TpeôoBâHHH 3aK&3HHKâ, copTHpyeT KSMeHHufi MaTepnaji no cyxoMy<br />
HJIH MOKpoMy cnocoôy.<br />
XtaHO TaKHte onncaHHe npoH3BOHCTBa H3BecTHHKOBoro MHHepajibHoro nopouiKa. IlpHTOM<br />
BbiHBJieHO ocoôoe 3HaneHHe KanecTBa H KOHCTpyniiHH o6opynoBaHHH.<br />
217
EMJI HccneflOBaH BepxHHii CJIOH HopoaoïOH oaeHKjnvi, ycpoeHHOtt B 1926 rony H BCKPHTOH<br />
B 1972 rony. IloKa3aHa Heo6xon,HMOCTb npoaojiJKaTb TaKoro pojia Ha&niofleHHH.<br />
Jïanee npHBORHTCH nepBbie pe3yjibTaTbi jiaôopaTopHbix H npoH3BOjiCTBeHHHX Hccjie-<br />
HOBamiiî BO3MO>KHOCTH yKpenJieHHH H3BecTHHKOBoro MaTepnaJia :<br />
— ueMeHTOM, HTO no3BOJiHjio BbiHBHTb yaoBJieTBopHTejibHyio Mopo30CToftKOCTb CMeceâ<br />
npa H03HpoBKax neivieHTa ôojibine 3 %; onbiTHHH 500-MeTpoBbiit yiaeroK, saJiottteHHbiH<br />
Ha nopore PH 751 B jjenapTaiweHTe Jlyape, nocjie HeTbipexjieTHeH BKcnjiyaTaiiHH HaxoflHTCH<br />
B yflOBJieTBOpHTejIbHOM COCTOHHHH;<br />
— rpaHyjiHpoBaHHHM iujiaKOM; noKa3aHO, HTO cMecn c 15 % rpaHyjinpoBaHHoro uuiaKa<br />
c Koa$$HUHeHTOM a ôonbuie 80, H c 20 % uuiaKa c a = 20-40, B 28-maeBHOM B03pacTe,<br />
«aioT pa3Hbie 3HaneHHH npoiHocTH npn «Karan, HO HTO 3Ta pa3HHH.a yôbiBaeT co Bpe-<br />
MeHeM. TaKHe CMecn npHMeHHjracb Ha nopore PH 20 B «enapTaMeHTax Jlyape H 3p-3-<br />
Jlyap.<br />
LTpH yKJiaHKe CMecn 6e3 ocTaHOBKH aBTOMOÔHJibHoro HBHJKCHHH BO3HHKJIH TpyflHOCTH,<br />
BH3BaHHbie ÔOJIbUIOH BOHOHyBCTBHTejIbHOCTblO CMeCH. 3ry BOflOHyBCTBHTeJIbHOCTb<br />
ysajiocb yivieHbuiHTb, CHHSHB npoiteHT MejiK03epHHCT0H djpaKUHH MaTepnajia.<br />
EMJIH TaKîKe nojineHM oneHb yjioBjieTBopHTejibHbie pe3yjibTaTbi npn jiaôopaTopHOM<br />
HccjiejioBaHHH BO3MOÎKHOCTH oôpaôoTKH ÔHTyMOM. CjienyeT o;maKo oTMeTHTb HeoQxo-<br />
«HMOCTb nOBHCHTb JT03HpOBKy ÔHTyMa C 3,5 % HO nOHTH 4 % H OCOÔO CJieflHTb 3a<br />
BpeMeHeM nepeMeuiHBaHHH. HejiaBHee Hcnojib30BaHHe TaKHX CMeceft Ha flopore PH 826<br />
He no3B0JineT eme cgenaTb cooTBeTCTByiomHe BHBOjibi. 06pa3in>i SHTVMHOH rpaBHHHOnecnaHoft<br />
CMecH, yjiOHœHHOH noa OHHHM «ioeM noBepxHOCTHOH oôpaôoTKH noKa3ajra,<br />
HTO OHa HaXOJTHTCH B XOpOIlieM COCTOHHHH nOCJie 7-MeCHHHOii paÔOTH npH HHTeH-<br />
CHBHOCTH TpaHCnOpTHOrO ABHHteHHH B 2500 aBTOMOÔHJieft, H3 KOTOpHX 15 % THJKeJIHX<br />
rpy30BHKOB.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> Beau.ce, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 82.<br />
HHHteHepHO-reojiorHiecKoe Hcene^OBaHHe thopiMaïuiii nposiiHiuiH Boc<br />
E. WASCHKOWSKI C HHHteHepHO-reojiorHnecKOH TOHKH 3peHHH opMaiiHH npoBHiniH Boc npejrcTaBJIHH>TCH<br />
noji, BHAOM nHTH xopomo «HiJi^epeHiïHpoBaHHbix gannii :<br />
:<br />
— CJIOeB BbIBeTpHBaHHH BCJiej^CTBHe paCTBOpeHHH, Mep3JI0TH0r0<br />
dpjHOKUHH;<br />
pa3pVHieHHH, COJIH-<br />
— 3ejieHOBaTwx rumi c npeo6jiajiaHHeM cennoJiHTa, cnjibHo nnacTHHHbix H HaôyxaioHnix;<br />
— 3eneHOBaTHx HJIH ÔOKOBWX, njiOTHbix Meprejieft;<br />
MHrKHX, nOJIVTBepHMX H TBepHMX, HeOHHOpOmHHX H3BeCTHHKOB;<br />
nopOH, 3anOJIHHK)HIHX KapCTbl, pblXJIblX, KOTOpbie B 30HaX TBepAblX H3BeCTHHKOB<br />
3anojiHHH)T KaHajiu H nojiocTH, — o6pa30BaBiiiHecH npH (pHJibTpaïuiH HanopHOH BOUM<br />
H npa conyrcTByiomeH<br />
CTeHKH.<br />
XHMHHCCKOH H MexaHHHecKoii 3po3HH, — HJIH noKpHBaiOT HX<br />
JIJIH KaîKjiOH H3 3THX tpauHH, H3-3a HX npoHHOCTHbix H rHflpaBJiHHecKHX xaparcrep-<br />
HCTHK, H3-3a HeOJHIOpOJIHOCTH, B03HHKaK)T OCOÔbie 3ajiaHH yCTpOHCTBa OCHOBaHHH,<br />
cBH3aHHbie c :<br />
— H3MeHeHHeM TOJiHiHHw BbiBeTpejibix nopon;<br />
— HaôyxaHHeM 3ejieH0BaTbix TJIHH HJIH co CHHTHCM HanpHJKeHHii B MeprenHX npn HX<br />
yBJiajKHeHHH ',<br />
— HajiHHHeM nojiocTett KapcTOBoro npoHcxowKjieHHH HJIH noH3eMHHx BbipaôoTOK B<br />
TBepHblX TpellIHHOBaTbIX H3BeCTHHKax;<br />
— TeneHHeM KapcTOBOfi BOSM, KOTopan MOHteT, B oôsojnieHHbix TpeniHHOBaTbix H3secT-<br />
HHKax, pa3MHTb CBeîKHe ôeTOHHbie CMecn H BU3BaTb Koppo3HK» apMaTypbi.<br />
XapaKTepHCTHKH 3THX pa3JIHHHMX nopori HOJIWHM H3MepHTCH B OCHOBHOM HCnHTaHH-<br />
HMH B nojieBbix ycjiOBHHx, c yneTOM nocTaBJieHHott 3ananH, nojib3yHCb HHHaMHnecKHM<br />
HJIH cTâTHHecKHM neHeTpoMeTpoM, npeccHOMeTpoM HJIH HHJiaTOMeTpoM « Me^epaTeK'».<br />
JIa6opaTopHbie MCTO^H HcnbiTaHHii MajionpHrojnjbi HJIH TaKHX rJiopMaiiHH, Tan KaK OHH<br />
He yHHTHBaioT HeoHHopojiHOCTH nopon H jraioT oneHb pa3ÔpocaHHbie pe3yjibTaTbi. Kpoiae<br />
Toro, B3HTHe o6pa3iioB HeHapymeHHOH cTpyKTypbi nacTo 0Ka3HBaeTCH HeB03MOHOibiM.<br />
JXim HCCJleHOBaHHH OCHOBaHHH npeHJIOKeHM HBe MeTOHHKH, OTHOCHHIHeCH K THnOBblM<br />
HJIH K VHHKâJIbHblM coopyweHHHM :<br />
1. HJIH THnoBi.ix coopyatCHHH<br />
— nocTaHOBKa 3a«aHH,<br />
— npoBeneHHe reoMexaHHnecKHX HcnbiTaHHH B HaTypHbix ycjiOBHHx npeccHOMeTpoM,<br />
— npn HajioÔHOCTH, npoBefleHHe cneiinajibHux HcnbiTaHHH,<br />
paCHeT OCHOBaHHH npecCHOMeTpHHeCKHM MeTOflOM;<br />
2. U.IH ocoSbix t'oopyjKCHHii<br />
— nocTaHOBKa 3ajiaHH,<br />
— npeHBapHTejibHan pa3BefiKa MCCTHOCTH H pa3pa6oTKa nporpaMMbi HccneaoBaHHH,<br />
— npejiBapHTejibHaH pa3BeaKa nopoji OCHOBaHHH, no3BOJiHiomaH<br />
KOHCTpyKTHBHHC peuieHHH H CflejiaTb COOTBeTCByiOIIIHH BHBO^,<br />
BbiHBHTb BO3M0*Hbie<br />
— cneiinajibHoe HccjienoBaHHe, npHypoHeHHoe K BHGpaHHOMy KOHCTpyKTHBHOMy<br />
peineHHK» no ycTpottcTBy OCHOBaHHH H $yHjiaMeHTa.<br />
CJieflyeT noaHepKHVTb, HTO Tanne HccjiejioBaHHH HOJIJKHH npoBojiHTbCH, npnôeraH K<br />
cpejiCTBaM H MeTojiaM, npHcnocoôjieHHbiM K BcrpenaeMbiM rpyHTaM H K nocTaBJieHHOH<br />
3ajr,aHe. B HeojniopomHbix $opi«aiiHHX wejiaTejibHo, KpoMe Toro, npnôeraTb K pa3JiHH-<br />
HHM CpeACTBaM H MeTOJTaM [HCnblTaHHH, n03B0JIHK)IIIHM CpaBHHBaTb HJIH COnOCTaBJIHTb<br />
3HaneHHH noKa3aTejiefl H nojiynaTb Bnojrae oô'beKTHBHbie BHBOJIM.
TeM He wteHee cneirHajiHCT reoTexHHK, HecMOTpn Ha HMeroimiecH BO3MO>KHOCTH Hccjie-<br />
HOBaHHH, HHorna ocraeTCH o6e3opymeHHHM nepeji GJiojKHOCTbio HeKOTopbix aa^sn,<br />
peuiemie KOTopax TpeôyeT nocTaHOBKH cneuHajibHbix 3KcnepHMeHTajibHbix Hcanejio-<br />
BaHHH, n03BOJIHH)UIHX yTOHHHTb JIHH npOBepHTb HHTepnpeTaUHOHHbie KpHTepHH.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 115.<br />
KoHCTpyKiiiin ^vmraïueHTOB H ocnoBairaH B HSBecTHHRax npouimniiH Boc<br />
B nepBoft qacTH CTaTbH H3Jio>KeHbi oômne npHHininbi KOHCTpynpoBaHHH ocHOBaHHtt H<br />
(JyH^aMeHTOB H MeTOjibi HX HcaiejiOBaHHH. B qacTHOCTH yKa3aHbi npecjienyeMbie npn<br />
npoeKTHpoBaHHH iiejiH. 3aTeM paccuiaTpHBaeTCH H oScyjKjraeTCH npHrojrHocrb pa3-<br />
JIHTHblX COBpeMeHHHX MeTOJIOB HCCJieaOBaHHH.<br />
HanOMHHB, HTO BO MHOrHX KOHKpeTHblX CJiyHaHX yCTpOHCTBO (JyH^aMeHTOB B H3BCCT-<br />
HHKOBHX nOpOJiaX npOBHHIMH BOC MOJKCT ÔbITb HCCJiejIOBaHO o6HÏ,HMH MeTOJiaMH, BO<br />
BTopoft Macra CTaTbH aBTop pa3ÔHpaeT Bonpocbi, nopoii cneiiH$HiecKH CBH3aHHbie c<br />
«aHHblMH (jfOpMaiIHHMH.<br />
B OCHOBHOM 3T0 BOnpOCH, KOTOpHe B03HHKaK)T IipH HajIHHHH KapCTOB, HJIH KOTOpbie<br />
CBH3aHbI C HajIHHHeM OieHb HeOJpaOpOJHÎHX « H3BeCTHHKOBbIX » T0pH30HT0B; 3TH Bonpocbi<br />
nacaioTCH pa3BejipHHbix pa6oT, ycjioBHH paôoTbi caMHX ocHOBaHHft H dryHjiaMeHTOB,<br />
HX yCTpOHCTBa.<br />
B 3aKJiKmeHHe yKa3aHbi HanpaBjieHHH wejiaTejibHbix HccjieflOBaHHH H3BecTHHKOBbix<br />
nopon npOBHHHHH BOC B OTHOIlieHHH TjpOeKTHpOBaHHH OCHOBaHHH H yHHaMeHTOB.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 142.<br />
Sajiaqii, nocTaBjieiiHbie ycTpoMeTBOM ocHoitaHiiii H tjiyHjiaMeHTOR MOCTa HM. IIIapjiH jje rojuui B ropojie Bnya<br />
E. WASCHKOWSKI npH cTpoHTejibCTBe MOCTa HM. IIIapjiH ne TOJIJIH ycTpoftcTBo OCHOBaHHH H (ïryHjraMeHTOB<br />
noTpeôoBaJio perneHHH 3anaH, KOTopue MOÏKHO cwraTb THIIHHHHMH JIJIH reTepoTpon-<br />
HblX, KapCTOBblX H OÔBOJTHeHHblX H3BeCTHHK0BHX nOpOJI.<br />
,H,eHCTBHTejIbHO, reTepOTpOIIHOCTb H3BeCTHHK0BbIX nOpOJJ, npOBHHLTHH BOC, CBH3aH-<br />
Han c ycjioBHHMH o6pa30BaHHH nopo/rbi, c nponeccaMH ee pa3Ji0HteHHH H BbiBeTpa-<br />
BaHHH, c oôpymeHHHMH —, a TaroKe H KapcTOBHit pewHM jreHîKeHHH Borna ôbura npn-<br />
HHHOH Heyfla^H, KOTopyio npeTepnejiH KJiaccHHecKHe cnocoSbi ycrponcTBa eKiiHH npHBejia K cJieHyroiUHM pe3yjibTaTBM :<br />
— oneHb 3HaHHTenbHoe yMeHbmeHHe KpynHOMacuiTaÔHOH Bo;nonpoHHij,aeMOCTH MaccHBa<br />
KOJibMaTa>KeM KapcTOBbix nonocTett H naHajioB JiiiKBHjTiipoBajio nHpKyjiHii,Hio BO^H,<br />
— BnojiHe ynoBjieTBopHTejibHoe ycTpoftcTBo na6iiBHbix cBatt non ÔCHTOHHTOBHM<br />
pacTBopoM no3BOJiHjio Hcnojib30BaTb ôoKOBoe TpeHHe, Torjia KSLK nepBOHaqajibHO cBan,<br />
XOTH H ôbura ycTpoeHH c oôcajrHOH TpyôoH, HecMOTpH Ha 100-200 npoiieHTHoe npeBbimeHHe<br />
oô-h&Ma, He nasajin oHîHaaewtHx rapaHraft.<br />
OcHQBHBaHCb Ha KOJIHHeCTBaX HH-beKTHpOBaHHblX ireMeHTHHX H TJIHHHCTHX paCTBOpOB<br />
H npeflnojiaraH, HTO noTepn, Bbi3BaiiHbie noTOKaMH, BbixoHHniHMH Ha noBepxHOCTb H<br />
o6e3BO}KHBaHHeM, HOCTHraiOT 40 %, MO>KHO oueHHTb KOJiHiecTBO nycTOT, 3anojmeHHbix<br />
HH'beKHHOHHblMH pacTBopaMH npHMepHO paBHHM 13 %.<br />
OnbiT, HaKonjieHHbift Ha STOH CTpottKe no3BOJiHeT Hawc c^HTaïb, ITO HHT.eKiiHH KapcTO-<br />
BHX, oÔBOflHeHHbix H3BecraHKOBbix MaccHBOB HaeT 3$(ieKTHBHHe pe3yjibTaaw.<br />
OjrHaKo, ecjiH npeaycMaTpHBaeTCH Tanan oôpaCoTKa OCHOBaHHH, cjiejj,yeT H36eraTb<br />
imo6bie 3eMJiHHbie paôoTH H peryjinpoBaTb HHT>eKiiHOHHbie HaBJieHHH ç TeM, TTOSH<br />
orpaHHTOTb HBJieHHH BmecHeHHH BOJHJ H3 BOftoHOCHoro njiacTa Ha nOBepXHOCTb.<br />
KoopHHHaiiHH H np0H3B0necBH paôoc ÔHJIH oèecneneHH cjienyioinHM o6pa30M.<br />
3aKa3HHK0M 6biji ropofl Bjiya; (J»HHaHCHpoBaHHe cTpoHTejibCTBa 6HJIO oôecneneHO H<br />
pacnpeaejieHO Me»ay rocy/japcTBOM, nenapTaMCHTOM H roponoM.<br />
TexHH^ecKoe pyKOBOjicTBO CTponTejibcBOM 6HJIO oôecneneHO XtenapTaMeHTCKHM ynpaBjieHHCM<br />
CTpoHTejibCTBa nenapTaMeHTa Jlyap-a-IIIep. OcymecTBJieHHe npoeKTa 6MJIO<br />
B03JioîKeHO Ha OnepaTHBHbiii OTgeji H Ha Ilo3pa3HejieHHe Kpymibix CTpoHTeJibHHX<br />
PaôoT.<br />
PaôoTbi 6HJIH nopyneHbi no KOHKypcy q)npMe KaMneHOH BepHap H, B KanecTBe cyôno-<br />
HpfijpiHKOB, $HpMaM : Kyp6o — JIJIH ycTpoiicTBa $yHB.aMeHTOB, H CoJieTaHiu — JIJIH<br />
np0H3B0JICTBa HHteKIIHOHHblX paôoT.<br />
CTpoHTejibCTBO MOCTa, HanaToe B anpejie 1969 r, ÔHJIO 3aK0HqeH0 B aBrycTe 1970 r.<br />
MHT>eKi4HOHHbie paôoTH npofflOJiJKajiHCb c HIOJIH 1968 r no MapT 1969 r, CTpoHTejibCTBO<br />
$yH;naMeHTOB 6HJIO OKOHHCHO B HKHe 1969 r.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 152.<br />
219
ycrpottcTBO q)yujj,aMeiiTOB aTOMHoii .Kii'itTpoeTaHuiiii Caii—Jlopaii-jiea-O<br />
H. DUBOIS ATOMHHC 3JleKTpOCTaHUHH C3H-Jl0paH I H C3H-JIopaH 2 HaXOJJHTCH B H3JiyHHH.e peKH<br />
Jlyapbi MOKjty ropop;aMH Bjiya H OpjieaHOM.<br />
CDyHjuaMeHTOM cjiyœaT TpaHiueHHbie CTCHKH, KOTopbie HOJIHOIH nepejraBaTb Barpy3Ky<br />
B 80 000 T Ha y3Kyio nojiocy ocHOBaHHH H3 H3BecTHHK0B0-MeprejiHCT0H nopomd, po;icî- v<br />
220<br />
BeHHoft c H3BecTHHKaMH npoBHHUHH Eoc H oHHpaiomeHCH Ha KpoBJiio oieHb HeopHopofl-<br />
Hoft ^opjwaiiHH HHHmero soueHa.<br />
PaôoTa nacra oôopyjiOBaHHH, B TOM qncjie ycxaHOBKH «JIH 3arpy3KH TonjiHBOM, TpeôyeT<br />
COÔJHOaeHHH nOHTH aÔCOJIIOTHOH BepTHKajIbHOCTH coopyîKeHHH.<br />
SHaqeHHe HonycKaeivioro OTKJIOHCHHH coopyateHHH OT BepTHKajiH He HOJIJKHO npeBwmaTb<br />
5.10- 4<br />
pajrnaHa, HTO cooTBeTCTByeT nepeABHîKeHHio BepxHeô nacra OCH peaKTopa<br />
B OKpyjKHOCTH HHaMeTpOM 50 MM.<br />
HafjjHOHeHHH, npoBOAHMbie B TeneHHe 8 JieT 3a CTaimneft CaH-JIopaH I H B TeneHHe 5 jie'T<br />
3a cTaHinteft CsH-JIopaH 2, noKa3àJiH, iTOHa KOHeu. 1971 r. ocajrKH HOCTHrjiH cjiejryiomHX<br />
3HaneHHH :<br />
HJIH CTaHUHH C3H-JlopaH 1<br />
— Kopnyc peaKTopa 31 MM<br />
— 3naHHe oôaynaeMoro TonjiHBa (30T) 10 MM<br />
JJJIH cTaHiuiH CsH-JIopaH 2<br />
— Kopnyc peaKTopa 55 MM<br />
— 3jraHHe oôjiyHaeMoro TonjiHBa (30T) 18 MM.<br />
TaKHM o6pa30M oca^Ka coopy>KeHHH CTaHUHH C3H-JIopaH 2 OKOJIO Hsyx pa3 ôojibuie<br />
ocanKH CTaHllHH CsH-JIopaH I.<br />
Ha KOHeu. Toro me rojia nepeMemeHHH ocefl KajKjioro H3 «Byx peaKTopoB SHIJIH cjienyioruHe<br />
:<br />
HJIH cTaHUHH CaH-JIopaH I<br />
— Kopnyc peaKTopa nepejjBHHyjicH Ha 7 MM no HanpaBJieHHio ioro-3anaji.a,<br />
— ocb 30T nepeflBHHyjiacb Ha 19 MM Ha 3anan;<br />
HJiH CTaHUHH CsH-JIopaH 2<br />
— Kopnyc peaKTopa nepejmHHyjicH Ha 16 MM B BOCTOHHOM HanpaBJieHHH,<br />
— ocb 30T nepeHBHHyjiacb Ha 49 MM Ha 3anaji.<br />
JUBHjKeHHe OÔOHX peaKTopoB Tenepb KaK-6y;rro cTa6njiH3HpyeTCH.<br />
HCT HeoôxojiHMOCTH BbinpHMJiHTb Kopnyca peaKTopoB, KaK 3TO ôbijio, B cjiynae Ha;no6-<br />
HOCTH, npeABHneHo.<br />
CyHH no pe3yjibTaiaM npoBojuiMbix HaôJiiojieHHH, uejiecoo6pa3HO CTHTaTb, HTO B<br />
C3H-JIopaH-na3-0 He ôyjieT ocjiojKHeHHft, BH3BaHHbix paôoTOîi ocHOBaHHH KopnycoB<br />
peaKTopoB H3 npenBapHTejibHo HanpnîKeHHoro ôeTOHa.<br />
<strong>Le</strong> <strong>calcaire</strong> <strong>de</strong> <strong>Beauce</strong>, Bull. Liaison Labo. P. et Ch., spécial U, juin 1973, p. 172.
MM. ALCOUFFE<br />
AMAR<br />
AMIOT<br />
ANGOT<br />
ARCHIMBAUD<br />
. ARNAUD<br />
ARNOULD<br />
BAGUELIN<br />
BALAN<br />
BALD1T<br />
BALLESTER<br />
BARBE<br />
BAZIN<br />
BEAUMONT<br />
BELMAIN<br />
BENOIT<br />
Mme BERANGER<br />
MM. BERNARD<br />
BERTH 1ER<br />
- BERTHIER<br />
BONNOT<br />
; BOUCLET<br />
BOULET<br />
BOURGES<br />
BRAULT<br />
BRESSON<br />
BROSSARD<br />
BROSSIER<br />
" BURLOT<br />
CANEPA<br />
CARON<br />
CHABROL<br />
CHAMPETIER DE RIBES<br />
CHAMPION<br />
Mme CHEZEAUD<br />
MM. CHEZEAUD<br />
CHIRIÉ<br />
CHOPIN<br />
COMBARIEU<br />
COURAUD<br />
Mlle COUSIN<br />
MM. DELATRONCHETTE<br />
DELOYE<br />
DELBERGUE<br />
DEPETRINNI<br />
: DESPARMET<br />
DESPREZ<br />
DESPRIEE<br />
DEVEUGUELE<br />
DIFFER<br />
DORIDOT<br />
Liste <strong>de</strong>s participants aux journées d'étu<strong>de</strong>s<br />
Sous-arrondissement minéralogique<br />
d'Orléans (Mines)<br />
LCPC<br />
Société Amiot (Loir-et-Cher)<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
Laboratoire d'Autun<br />
Centre interrégional <strong>de</strong> formation<br />
professionnelle <strong>de</strong> Tours<br />
Ecole <strong>de</strong>s Mines (Paris) et<br />
Ecole <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées<br />
LCPC<br />
DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />
Laboratoire <strong>de</strong> l'Ouest parisien<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Toulouse<br />
LCPC<br />
Société Shell<br />
Société Amiot (Loir-et-Cher)<br />
DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />
Carrières <strong>de</strong> Prasville (Eureet-Loir)<br />
Stagiaire, DDE du Loiret<br />
Centre interrégional <strong>de</strong> forma- '<br />
tlon professionnelle <strong>de</strong> Tours<br />
LCPC<br />
Société Shell<br />
LCPC<br />
Direction régionale <strong>de</strong> l'Entreprise<br />
Brun<br />
Entreprise Boulet<br />
(Loir-et-Cher)<br />
LCPC<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />
DDE du Loiret<br />
Ecole <strong>de</strong>s Mines (Paris)<br />
CETE <strong>de</strong> Rouen<br />
Laboratoire <strong>de</strong> l'Est parisien<br />
Laboratoire <strong>de</strong> l'Est parisien<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
LCPC<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
Société Shell<br />
Service régional <strong>de</strong> l'Equipement<br />
<strong>de</strong> la Région Centre<br />
(Loiret)<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Rouen<br />
CETE <strong>de</strong> Rouen<br />
Lycée <strong>de</strong> Blois<br />
DDE <strong>de</strong> l'Eure-et-Loir<br />
LCPC<br />
Laboratoire <strong>de</strong> l'Est "parisien<br />
Société Solétanche<br />
Société Simecsol<br />
BRGM<br />
Comité Archéologique<br />
<strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />
Ecole <strong>de</strong>s Mines (Paris)<br />
DDE <strong>de</strong> la Charente<br />
Laboratoire <strong>de</strong> l'Est parisien<br />
DUBOIS<br />
DUBREUIL<br />
DUPRAY<br />
DUPUY<br />
FAUVEAU<br />
FREDERIC<br />
FUCHS<br />
GIGOUT<br />
Mme GIGOT<br />
MM. GRIVEAUX<br />
GHIDALIA<br />
HAHUSSEAU<br />
HAU IN<br />
HAMONIAUX<br />
HARLIN<br />
HAUET<br />
HAVARD<br />
HERAUD<br />
HINTZY<br />
HOLEF<br />
HULO<br />
JOSSEAUME<br />
JOUBERT<br />
<strong>de</strong> KERTANGUY<br />
KIPFER<br />
LACHAUME<br />
LAINE<br />
LAMON<br />
LANGLOIS<br />
LAROCHE<br />
LAVAL<br />
LEFEVRE<br />
LEGRAND<br />
LEMAUR<br />
LEPLAT<br />
LESAUVAGE<br />
LESCŒUR<br />
LE TOURNEL<br />
L'EXCELLENT<br />
LE XUAN<br />
LORAIN<br />
MACAIRE<br />
MAILLARD<br />
MAUGET<br />
MARCADET<br />
Mme MARCHAND<br />
MM. MASSON<br />
MAZAUD<br />
MAZIER<br />
MELIN<br />
MENOU<br />
MÊNILLET<br />
MERLIN<br />
EDF Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux<br />
DDE <strong>de</strong> l'Indre<br />
CETE <strong>de</strong> Rouen<br />
DDE du Loiret<br />
SETRA<br />
DDE du Loiret<br />
Société ligérienne <strong>de</strong> Matériaux<br />
(Indre-et-Loire)<br />
Université d'Orléans<br />
BRGM<br />
Laboratoire d'Angers<br />
Entreprise Bachy<br />
SETRA<br />
SETRA<br />
Inspecteur Général <strong>de</strong>s Ponts<br />
et Chaussées (t)<br />
Shell - Laboratoire<br />
Sous-arrondissement minéralogique<br />
d'Orléans<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Nancy<br />
Laboratoire<br />
<strong>de</strong> Clermont-Ferrand<br />
CETE <strong>de</strong> Rouen<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Saint-Quentin<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Lille<br />
LCPC<br />
SETRA<br />
Société Shell<br />
SCAO<br />
DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />
Laboratoire <strong>de</strong> l'Ouest parisien<br />
CETE <strong>de</strong> Rouen<br />
Groupe spéléologique<br />
Orléanais<br />
Société Solétanche<br />
DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />
SETP<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Lille<br />
Laboratoire <strong>de</strong> l'Est parisien<br />
SCAO<br />
Société PIKETTY Frères<br />
DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />
SIMECSOL<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
Faculté <strong>de</strong>s Sciences - Tours<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Nancy<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
DDE du Loiret<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Rouen<br />
SCAO<br />
Société Solétanche<br />
Sables <strong>de</strong> Loire<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
BRGM<br />
Service régional <strong>de</strong> l'Equipement<br />
<strong>de</strong> la région Centre<br />
(Loiret)<br />
221
MIGNOT Laboratoire <strong>de</strong> Blois REQUIRAND Laboratoire <strong>de</strong> Nancy<br />
NAZARET Laboratoire d'Angers RIZZOLI Ecole <strong>de</strong>s Mines (Paris)<br />
NGUYEN DAC CHI LCPC M""" ROLLIN LCPC<br />
NOTO DDE du Loiret RONCE Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
d'OLCE UNICEM-Centre MM. ROULE DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />
PANET LCPC SABO Laboratoire <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux<br />
PARES DDE du Cher SCHLOSSER LCPC<br />
PERREIRA Laboratoire <strong>de</strong> Rouen TARABELLA EDF Saint-Laurent-<strong>de</strong>s-Eaux<br />
PIET DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher TOSTAIN Union nationale <strong>de</strong>s Produc<br />
PIKETTY Société PIKETTY Frères teurs <strong>de</strong> granulats<br />
PILOT LCPC TOULEMONT Laboratoire <strong>de</strong> l'Est parisien<br />
PITOT Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
TOURENQ LCPC<br />
PLAQUET DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher TRAN QUY Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
POMEROL IUT d'Amiens TRAUTMANN BRGM<br />
POIRIER Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
TREYSSEDE Laboratoire <strong>de</strong> Btois<br />
POULAIN<br />
PRIMEL<br />
RADLE<br />
<strong>de</strong> RAGUENEL<br />
RANGUIN<br />
RAUX<br />
DDE du Loiret<br />
LCPC<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Rouen<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
DDE <strong>de</strong> l'Eure-et-Loir<br />
TROUSSET<br />
VARNEVILLE<br />
VERJAT<br />
VIOVI<br />
WASCHKOWSKI<br />
Agence Touraine<br />
Salviam-Brun<br />
CETE <strong>de</strong> Rouen<br />
Société Richier<br />
DDE <strong>de</strong> Loir-et-Cher<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Blois<br />
La préparation technique <strong>de</strong>s journées a été assurée par le Laboratoire <strong>de</strong> Blois et l'élaboration <strong>de</strong>s<br />
documents pour le présent numéro spécial a pu être réalisée grâce au concours <strong>de</strong> Mlle A. Roemhild<br />
pour le secrétariat, M. Homard pour les prises <strong>de</strong> vues photographiques et M. Cl. Bertholeau pour<br />
les <strong>de</strong>ssins.