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Et m'acquitter, seigneur, du malheureux emploi Dont son cœur expirant s'est reposé sur moi. Mais, trop sûre à la fin qu'il est devant ses yeux, Par un triste regard elle exprime ses vœux, Et pâle, défaillante, et presque inanimée, Auprès des os sans chair elle tombe affamée. Hélène est auprès d'elle, Hélène tout en pleurs Lui propose un bifteak pour calmer ses douleurs. Et moi je viens, hélas! détestant la lumière, Vous dire d'un époux la volonté derniére, Et pour venger la mort de mon pauvre Jeannot, Demander, à vos pieds, la tète de Minot. ODE L'Ode suivante fut envoyée au Concours du cinquième centenaire de Pétrarque. Quoiqu'elle n'ait pas mérité la moindre petite mention, je me permets de l'offrir à mes lecteurs, persuadé de leur indulgence. Vallis clausa, templum Dei ADIEUX A VAUCLUSE Description Allégorique et Religieuse Vaucluse, adieu! je quitte ton rivage, Je m'éloigne, hélas! pour toujours. Ton horreur grandiose et ta beauté sauvage M'avaient charmé dans mon jeune âge, Et je vais loin de toi vivre mes derniers jours!... Mais, avant mon départ, permets, beauté sublime, Pour la dernière fois, que contemplant la cime De tes rochers audacieux, Mon regard vole jusqu' aux cieux; Et qu'au son de ma faible rime Dans un rêve dévotieux, Mon cœur, mon esprit et mes yeux Plongent avec respect au fond de tou abîme Que j'admire en tremblant... Puis, reçois mes adieux. I Du pied d'un roc superbe, au fond de la vallée, Coule et fuit en grondant la cascade isolée, Objet de mon amour; Site béni du ciel, enseignant à la terre A connaître son Dieu malgré l'obscur mystère Qui le dérobe au jour. C est un temple sacré construit par la nature, Dans lequel Jéhovah veut que sa créature Adore sa grandeur; C'est un livre mystique, où tout homme qui prie Lit des yeux de la foi la sainte allégorie Dans toute sa splendeur. C'est un flambeau psychique: il propage sa flamme

Au cœur qu'un saint amour nourrit, anime, enflamme Comme les séraphins; C'est un tableau sublime où la grandeur est peinte; C'est notre Sinaï, c'est la montagne sainte Où Dieu parle à ses saints. Voyez cet antre obscur, mystère impénétrable, Océan souterrain d'où l'onde intarissable Monte enrichir ce lieu; Il rappelle à l'esprit la sainte Providence. Ce roc qui des enfers jusques aux cieux s'élance, C'est l'image de Dieu! En effet: immuable, immense, solitaire, Il regarde d'en haut s'agiter sur la terre L'homme et ses vains fracas; Et son front de granit qui brave vents et foudre Pourrait, en s'abaissant, broyer, réduire en poudre Ceux qui rampent là-bas! Entendez le torrent qui tombe, bondit, roule De rocher en rocher, comme un mont qui s'écroule Sur ses vieux fondements! Peut-on voir sans frémir cette cascade blanche Qui rappelle à nos sens une affreuse avalanche Et ses mugissements? Voyez ces blocs épars suspendus sur nos têtes, Tout près de s'ébranler au souffle des tempètes Et de rouler la mort... Ce spectacle rappelle à l'âme épouvantée Les coups que peut frapper la justice irritée D'un Dieu terrible et fort. II Parfois l'onde paisible au fond du sanctuaire Semble s'être endormie en un lit mortuaire, Sans force et sans effets; Mais sous l'aspect trompeur de ce profond silence Par cent canaux secrets elle coule, s'élance Et répand ses bienfaits. C'est ainsi que d'un Dieu la grâce précieuse Semble fuir, quelquefois, et laisse soucieuse L'âme qui vise au ciel; Mais aux jours douloureux elle revient puissante, Elle coule en nos cœurs, divine et caressante, Plus douce que le miel Viens, frère, prends ma main, suis -moi dans la vallée, La bonté de ce Dieu va t'être dévoilée, Regarde autour de nous: Vois cette onde qui coule en son lit de verdure, On dirait un cantique au Roi de la nature, Tant son murmure est doux! Mille canaux moteurs de l'active industrie; Le verger balsamique et la riche prairie; Les troupeaux aux cent voix; La douceur du climat; l'heureuse indépendance: Tout retrace à nos yeux la paix et l'abondance De l'Eden d'autrefois. III Vaucluse! ô temple saint, où jadis priait Laure;

Au cœur qu'un saint amour nourrit, anime, enflamme<br />

Comme les séraphins;<br />

C'est un table<strong>au</strong> sublime où la grandeur est peinte;<br />

C'est notre Sinaï, c'est la montagne sainte<br />

Où Dieu parle à ses saints.<br />

Voyez cet antre obscur, mystère impénétrable,<br />

Océan souterrain d'où l'onde intarissable<br />

<strong>Mo</strong>nte enrichir ce lieu;<br />

Il rappelle à l'esprit la sainte Providence.<br />

Ce roc qui des enfers jusques <strong>au</strong>x cieux s'élance,<br />

C'est l'image de Dieu!<br />

En effet: immuable, immense, solitaire,<br />

Il regarde d'en h<strong>au</strong>t s'agiter sur la terre<br />

L'homme et ses vains fracas;<br />

Et son front de granit qui brave vents et foudre<br />

Pourrait, en s'abaissant, broyer, réduire en poudre<br />

Ceux qui rampent là-bas!<br />

Entendez le torrent qui tombe, bondit, roule<br />

De rocher en rocher, comme un mont qui s'écroule<br />

Sur ses vieux fondements!<br />

Peut-on voir sans frémir cette cascade blanche<br />

Qui rappelle à nos sens une affreuse avalanche<br />

Et ses mugissements?<br />

Voyez ces blocs épars suspendus sur nos têtes,<br />

Tout près de s'ébranler <strong>au</strong> souffle des tempètes<br />

Et de rouler la mort...<br />

Ce spectacle rappelle à l'âme épouvantée<br />

Les coups que peut frapper la justice irritée<br />

D'un Dieu terrible et fort.<br />

II<br />

Parfois l'onde paisible <strong>au</strong> fond du sanctuaire<br />

Semble s'être endormie en un lit mortuaire,<br />

Sans force et sans effets;<br />

Mais sous l'aspect trompeur de ce profond silence<br />

Par cent can<strong>au</strong>x secrets elle coule, s'élance<br />

Et répand ses bienfaits.<br />

C'est ainsi que d'un Dieu la grâce précieuse<br />

Semble fuir, quelquefois, et laisse soucieuse<br />

L'âme qui vise <strong>au</strong> ciel;<br />

Mais <strong>au</strong>x jours douloureux elle revient puissante,<br />

Elle coule en nos cœurs, divine et caressante,<br />

Plus douce que le miel<br />

Viens, frère, prends ma main, suis -moi dans la vallée,<br />

La bonté de ce Dieu va t'être dévoilée,<br />

Regarde <strong>au</strong>tour de nous:<br />

Vois cette onde qui coule en son lit de verdure,<br />

On dirait un cantique <strong>au</strong> Roi de la nature,<br />

Tant son murmure est doux!<br />

Mille can<strong>au</strong>x moteurs de l'active industrie;<br />

Le verger balsamique et la riche prairie;<br />

Les troupe<strong>au</strong>x <strong>au</strong>x cent voix;<br />

La douceur du climat; l'heureuse indépendance:<br />

Tout retrace à nos yeux la paix et l'abondance<br />

De l'Eden d'<strong>au</strong>trefois.<br />

III<br />

V<strong>au</strong>cluse! ô temple saint, où jadis priait L<strong>au</strong>re;

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