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Vous m'avez tous compris, oui, j'en suis bien certain,<br />

Car vous savez le grec et surtout le latin.<br />

Eh bien! vous le voyez: la langue provençale<br />

N'est point ce qu'on la dit: grossière, triviale;<br />

Elle ne s'enrichit jamais en empruntant...<br />

(Le langage du jour n'en peut pas dire <strong>au</strong>tant...)<br />

Le provençal, fondé sur l'etymologie,<br />

N'a nullement recours à la néologie<br />

Dont on veut le parer. Idiome des champs,<br />

Il peint le naturel de nos bons paysans,<br />

Et tant qu'ils seront là pour féconder la terre,<br />

Leur langage vivra pur dans son caractère.<br />

Dante, nous le savons, refit sans nul égard,<br />

Son idiome enfant... le nôtre est un vieillard<br />

Que l'on doit respecter. Il a son orthographe,<br />

Sa syntaxe, et répugne <strong>au</strong> joug d'un néographe:<br />

Fils d'un père immutable, antique comme lui,<br />

Nul de nous n'a le droit d'y toucher <strong>au</strong>jourd'hui.<br />

En dehors du pays qui lui donna naissance<br />

On peut bien le tuer... Mais dans notre Provence,<br />

Malgré les novateurs qui méditent sa mort,<br />

Ce be<strong>au</strong> parler, Messieurs, ne mourra pas encor.<br />

Demain, quant la vapeur s'élevant vers la nue,<br />

Viendra vous arracher à notre bienvenue;<br />

Quand la locomotive à la brûlante voix<br />

Vous dira nos adieux pour la dernière fois,<br />

Vous irez retrouver cette langue si belle<br />

Dans Nice <strong>au</strong>x doux hivers, notre France nouvelle,<br />

Où, naïve et sans art, la chanson du berger<br />

Plane dans les parfums qu'exhale l'oranger.<br />

Là, saturés de fleurs, de fruits et de verdure,<br />

Louant, dans ses trésors, le Dieu de la nature,<br />

Vous le remercîrez d'avoir, pour le progrès,<br />

Inspiré l'éminent fondateur des Congrès.<br />

Adieu!... rappelez-vous qu'<strong>au</strong> sein de la Provence<br />

Vous laissez des amis qui gardent souvenance<br />

Des trav<strong>au</strong>x entrepris, pour rendre l'homme heureux,<br />

Par des penseurs profonds, par des cœurs généreux!<br />

Adieu!... lorsque, plongés dans vos puissantes veilles,<br />

Vous en ferez jaillir de nouvelles merveilles,<br />

Sympathiques et fiers nos cœurs tressailliront,<br />

Et pour les proclamer nos voix s'élèveront;<br />

Ainsi dans l'univers l'union fraternelle,<br />

Des savants dévoués rend la gloire immortelle!<br />

STABAT MATER<br />

En 1859, la Revue de Marseille voulut bien insérer dans ses colonnes ma traduction provençale du<br />

Stabat Mater, et la fit suivre d'une note très flatteuse pour moi; mais elle me refusa obstinément d'y<br />

mettre le latin en regard; ce qui a été fait pourtant, dernièrement, en faveur d'un <strong>au</strong>tre traducteur du<br />

Magnificat et du Veni, sante Spiritus, en vers français.<br />

La Sentinelle du Midi, journal de Toulon, n° 2067, a reproduit, à mon insu, ma traduction, avec le texte<br />

en regard.

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