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Propres <strong>au</strong> traducteur HIPPOLYTE LAIDET<br />

Françaises et Provençales<br />

Au mois de décembre 1866, le congrès scientifique de France se tint à Aix, et devait aller tenir quelques<br />

séances à Nice.<br />

Les sociétés savantes de Marseille décidèrent de prier les membres du congrès de vouloir bien, lors de<br />

leur passage dans notre ville, assister a une séance litteraire de bienvenue; ce qui fut accepté avec<br />

empressement.<br />

Voici une partie du compte rendu, imprimé par M. Olive.<br />

Après M. Gaston de Flotte, academicien, M. Laidet, membre du Congrès, et de plusieurs sociétés<br />

scientifiques et littéraires, chargé de représenter notre idiome local, lit une pièce de vers français dans<br />

laquelle sont intercalées deux fables provençales, dont la première est une imitation de La Fontaine, et<br />

la seconde son œuvre propre.<br />

LA LANGUE PROVENCALE<br />

Messieurs, on m'a charge, sans be<strong>au</strong>coup d'examen,<br />

Et sur ma renommée, hélas! imaginaire,<br />

De vous donner un spécimen<br />

De notre vieille langue mère.<br />

J'ai promis, je vais m'acquitter;<br />

Mais ce savant aréopage,<br />

J'en conviens, me fait hésiter<br />

A me servir d'un tel langage.<br />

Lorsque je vous entends parler ce be<strong>au</strong> français,<br />

J'appl<strong>au</strong>dis de tout cœur à vos justes succès;<br />

J'admire votre style, où de la rhètorique<br />

Vous semez mille fleurs qui parent la logique,<br />

Et donnent tant de charme à vos brillants discours<br />

Que, pour vos <strong>au</strong>diteurs, ils sont toujours trop courts.<br />

J'écoute avec bonheur ces vers pleins d'harmonie;<br />

Cette prose, éloquente et douce mélodie!<br />

Qu'un poète éminent, deux magistrats aimés,<br />

Viennent de faire entendre à nos esprits charmés.<br />

J'apprécie, eu un mot, votre langue élégante...<br />

Mais du vrai provençal le vieux parler m'enchante;<br />

Pour moi Provence oblige, et malgré le latin,<br />

Le grec et le français, fils ingrat et h<strong>au</strong>tain<br />

Qui, sans <strong>au</strong>cun respect pour son p<strong>au</strong>vre vieux père,<br />

Le conspue et le hait, eh bien! je le préfère.<br />

Il est de mon enfance un pieux souvenir<br />

Que, plein d'émotions, je me sens revenir:<br />

C'était en provençal que ma bonne nourrice,<br />

Pour apaiser mes pleurs, mon innocent courroux,<br />

Chantait: Nene-souen-souen, qui faisait mon délice,<br />

Et m'endormait heureux, bercé sur ses genoux.<br />

J'aime le provençal pour sa noble origine:<br />

Il est grec et latin plus qu'on ne l'imagine;<br />

Celtique à son départ, il a pris en chemin<br />

Ses lettres de noblesse <strong>au</strong> consulat romain.<br />

Il est gai, sans façon; quelque peu satirique,

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