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De sa bouche enflammée un torrent de ravages.<br />

Pour la première fois la terre, en s'etonnant,<br />

Dans son sein n'entend plus ce bruit toujours tonnant;<br />

Et la mer, sans mugir roule tranquille et pure,<br />

Propice <strong>au</strong> n<strong>au</strong>tonnier qui dort à son murmure.<br />

Les forges du volcan voient rouiller les mét<strong>au</strong>x<br />

Qu'ont cessé de polir la lime et les marte<strong>au</strong>x:<br />

Tout est calme!.. Vulcain, surpris d'un tel silence,<br />

Accourt... regarde... ô ciel, ses Cyclopes sont morts!...<br />

Comme un cheval fougueux qui part malgré le mors,<br />

De son cratère éteint, furieux, il s'élance;<br />

Il monte vers l'Olympe et gravit en boitant;<br />

M<strong>au</strong>dissant sa lenteur, tout poudreux, haletant<br />

Il arrive... écumant de sueur et de rage,<br />

Il denonce Apollon et son sanglant ouvrage.<br />

Jupiter courroucé tourne des yeux hagards<br />

Vers le conseil des dieux tremblants sous ses regards,<br />

Puis s'adresse à son fils d'une voix de tonnerre:<br />

— Je te bannis du ciel, dit-il, va sur la terre,<br />

Cruel! sans le secours de tes coupables mains<br />

Ton char s<strong>au</strong>ra fournir sa brillante carrière<br />

Et régler les saisons, la nuit et la lumière!...<br />

Il dit, et Phébus tombe <strong>au</strong> séjour des humains!<br />

Le malheureux fils de Latone,<br />

Sans or, sans pain, tout contristé,<br />

Cherchait, en demandant l'<strong>au</strong>mône,<br />

Le seuil de l'hospitalité.<br />

A Phérès, dans la Thessalie<br />

Il parle <strong>au</strong> prince et le supplie<br />

En l'occupant, de l'héberger;<br />

Admète en pitié le regarde,<br />

Le retient, lui donne la garde,<br />

D'un troupe<strong>au</strong>... le voilà berger!<br />

Jusqu'à ce jour, grossiers, sans prévoyance,<br />

Les pâtres ne connaissaient rien<br />

Que leur troupe<strong>au</strong>, leur bissac et leur chien,<br />

Et regardaient avec indifférence<br />

Tout <strong>au</strong>tre bien:<br />

Quelle ignorance!<br />

Mais Apollon<br />

Dans le vallon<br />

Les appelant de la rive lointaine,<br />

Par ses doux chants,<br />

Ses vers touchants,<br />

Assis <strong>au</strong>x bords d'une fraîche fontaine,<br />

Leur fait goûter le vrai bonheur des champs.<br />

Il chante la saison de Flore<br />

Où se réveillent les amours,<br />

Où la nature se colore<br />

De mille fleurs qu'on voit éclore<br />

Dans ses be<strong>au</strong>x jours.<br />

Il chante de l'été l'abondante richesse,<br />

Ses jours brûlans, ses tièdes nuits;<br />

De l'<strong>au</strong>tomne il chante les fruits,<br />

Et Bachus couronné de pampre et d'allégresse.<br />

Enfin, le froid hiver, fané, fourré, frileux,<br />

Autour de ses tisons appelant à la ronde<br />

Les enfants, les vieillards, les amants..., tout le monde,<br />

Et contant le vieux conte à ses voisins joyeux.

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