bulletin status et règlement de la société d'histoire naturelle d'autun ...
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24.04.2013 Views

18 STANISLAS MEUNIER. des auteurs ont ete victimes. Ce sera en particulier unoe occasion de Inontrer que l'erosion de la surface du sol exonde ne presente pas ce pretendu etat d'equilibre final qu'on a parfois voulu si preciscment caracteriser, mais qui ne correspond en realite qu'a une des faces du probleme propose par la nature a notre sagacite. Les faits vont nous enseigner qu'au contraire l'erosion n'a pas de fin et que, toujours, de nouvelles portions de la surface du sol sont remises a la portee des eaux qui en arrachent des particules. Un point qui ne s'erode plus est necessairement un point qui reQoit des produits sedimentaires, et si, comme c'est notre cas en ce moment, on borne ses etudes aux regions exondces, on reconnait que de pareils points ne jouissent de la condition supposee que d'une faQon tres ephemere. Pour la clarte des explications qui vont suivre, nous avons tout avantage a considerer successivelnent l'action erosive des eaux « sauvageH » ou de pur ruissellement et celIe des torrents de tous ordres, en comprenant sous ce nom meme les filets d'eau qui coulent sur les fiancs montagneux dans de petits sillons. On verra qu'a chaque instant les deux Inecanislnes se combinent; mais ils ne sont pas moins assez differents l'un de l'autre pour qu'on puisse les isoler, au moins dans une partie des raisonnements. § f. Action des eaua; sauvages ou de pUtt ru;sselltnnent. La chute de la pluie sur Ie sol s'accompagno d'ordinaire d'une erosion qui, en certains cas, prend uno forme remarquable. Dans une Coule de points, les talus constitues par les placages boueux it, pierraillcs, dont nous parlions tout a l'hcure, ont subi une dissection speciale de la part de la pluie. On reconnait que chaque eclat rocheux a joue, pour

TERRAIN QUATERNAIRE DU CANTON DE VAUD. 19 la masse terreuse qu'il recouvrait, Ie role d'un parapluie et ra preserve de l'ablation dont Ia region toute voisine etait Ie theatre, de faQon qu'il est reste sur une protuberance qu'il couronne d'une faQon tout a fait singuliere. D'ordinaire, dans la region qui nous occupe, la dimen .. sion de ces u pilastres de terre D est tres faible : quelques nlillimetres d'ordinaire; mais on ne peut meconnaitre leur identite d'origine et de mode de formation avec des acci .. dents souvent tres volumineux et qu'on rencontre dans des regions tres voisines. Aussi y a-t-il tout interet, pour preciser ce qui coneerne notre sujet, a jeter un moment les yeux sur ce qui se passe par exemple dans la haute Savoie, it, Saint-Gervais-Ies-Bains. Dans cette belle localite, situee sur Is rive gauche de l' Arve, 011 rencontre d'enormes placages de ces terrains boueux deja mentionnes, renfermant, dans leur epaisseur de plusieurs centaines de metres, des blocs de roche parfois tras volulnineux et pouvant atreeter la forme de dalles plus ou moins minces par rapport a leur etendue transversale. L'erosion pluviaire a realise en certains points l'ablation d·une masse enorme de boue et c' est ce dont on peut juger bien surement par la constitution des pilastres, connus ici 80US Ie nom pittoresque de Cheminees des fees, puisqu'il peuvent nlesurer jusqu'a vingt metres de hauteur. II est evi .. dent, pour qui les examine d'un peu pres, que ces grands cones couronnes par une large pierre plate, resultent du mecanisme indique tout a l'heure; et cependant, bien qu'on retrouve de semblables specimens dans des pays tras nOlllbreux, on peut se demander pourquoi il ne se fait pas de pilastres dans toutes les regionH ou Ie 801, soumis a la pluie, renferme des dalles rocheuses. Toutes les particularites relatives a ce tres interessant phenomene ont ete eclaircies par l'emploi de la Inethode experimentale. Si 1'0n fait tomber une pluie factice sur un melange de particules diverses par la taille, par la forme

TERRAIN QUATERNAIRE DU CANTON DE VAUD. 19<br />

<strong>la</strong> masse terreuse qu'il recouvrait, Ie role d'un parapluie <strong>et</strong><br />

ra preserve <strong>de</strong> l'ab<strong>la</strong>tion dont Ia region toute voisine <strong>et</strong>ait<br />

Ie theatre, <strong>de</strong> faQon qu'il est reste sur une protuberance<br />

qu'il couronne d'une faQon tout a fait singuliere.<br />

D'ordinaire, dans <strong>la</strong> region qui nous occupe, <strong>la</strong> dimen ..<br />

sion <strong>de</strong> ces u pi<strong>la</strong>stres <strong>de</strong> terre D est tres faible : quelques<br />

nlillim<strong>et</strong>res d'ordinaire; mais on ne peut meconnaitre leur<br />

i<strong>de</strong>ntite d'origine <strong>et</strong> <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> formation avec <strong>de</strong>s acci ..<br />

<strong>de</strong>nts souvent tres volumineux <strong>et</strong> qu'on rencontre dans <strong>de</strong>s<br />

regions tres voisines. Aussi y a-t-il tout inter<strong>et</strong>, pour preciser<br />

ce qui coneerne notre suj<strong>et</strong>, a j<strong>et</strong>er un moment les<br />

yeux sur ce qui se passe par exemple dans <strong>la</strong> haute Savoie,<br />

it, Saint-Gervais-Ies-Bains.<br />

Dans c<strong>et</strong>te belle localite, situee sur Is rive gauche <strong>de</strong> l' Arve,<br />

011 rencontre d'enormes p<strong>la</strong>cages <strong>de</strong> ces terrains boueux<br />

<strong>de</strong>ja mentionnes, renfermant, dans leur epaisseur <strong>de</strong> plusieurs<br />

centaines <strong>de</strong> m<strong>et</strong>res, <strong>de</strong>s blocs <strong>de</strong> roche parfois tras<br />

volulnineux <strong>et</strong> pouvant atre<strong>et</strong>er <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> dalles plus ou<br />

moins minces par rapport a leur <strong>et</strong>endue transversale.<br />

L'erosion pluviaire a realise en certains points l'ab<strong>la</strong>tion<br />

d·une masse enorme <strong>de</strong> boue <strong>et</strong> c' est ce dont on peut juger<br />

bien surement par <strong>la</strong> constitution <strong>de</strong>s pi<strong>la</strong>stres, connus ici<br />

80US Ie nom pittoresque <strong>de</strong> Cheminees <strong>de</strong>s fees, puisqu'il peuvent<br />

nlesurer jusqu'a vingt m<strong>et</strong>res <strong>de</strong> hauteur. II est evi ..<br />

<strong>de</strong>nt, pour qui les examine d'un peu pres, que ces grands<br />

cones couronnes par une <strong>la</strong>rge pierre p<strong>la</strong>te, resultent du<br />

mecanisme indique tout a l'heure; <strong>et</strong> cependant, bien qu'on<br />

r<strong>et</strong>rouve <strong>de</strong> semb<strong>la</strong>bles specimens dans <strong>de</strong>s pays tras nOlllbreux,<br />

on peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pourquoi il ne se fait pas <strong>de</strong><br />

pi<strong>la</strong>stres dans toutes les regionH ou Ie 801, soumis a <strong>la</strong> pluie,<br />

renferme <strong>de</strong>s dalles rocheuses.<br />

Toutes les particu<strong>la</strong>rites re<strong>la</strong>tives a ce tres interessant<br />

phenomene ont <strong>et</strong>e ec<strong>la</strong>ircies par l'emploi <strong>de</strong> <strong>la</strong> In<strong>et</strong>ho<strong>de</strong><br />

experimentale. Si 1'0n fait tomber une pluie factice sur un<br />

me<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> particules diverses par <strong>la</strong> taille, par <strong>la</strong> forme

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