134 EMPREINTE URBAINE

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220 EMPREINTE URBAINE - L’espace universitaire FIG. 3 Vue des restes des « Grandes Écoles », 1846 (Charles Pensée - Aquarelle, rehauts de gouache et crayon graphite, h. 35,2 x l. 27,8 cm - MHAO, inv. 999.32.1)

de l’Université », dont la Maison du Chameau. Après l’édification vers 1420-1421 de sa « librairie » (FIG. 4), rue de l’Escrivinerie, l’expansion universitaire se traduit dans l’acquisition de deux bâtiments voisins, à savoir l’hôtel du Chameau et celui du Petit-Anneau en 1527. Peu à peu, le cœur de l’Université, autour de la rue Courreau, se transforme au profit d’un habitat privé et plutôt misérable au début. Deux maisons à l’angle nordest de la rue Courreau, appartenaient à feu maître Jehan Coignart, peut-être également un enseignant. Les archives en décrivent la longue et turbulente histoire, depuis leur construction en juin 1414, à savoir pour la première « ung hostel couvert partie de thuille et partie desseaulme… ouvrant pardevant sur les escolles de France ». Le 9 avril 1467, cette maison est baillée à rente à messire Jehan Pépin, pour 59 ans. Elle appartient alors à Jehan Acarie, propriétaire des écoles de France, et se compose de deux maisons, jardins et appartenances en un seul tenant, devant les écoles de France ; elle ouvre sur la rue Courreau ; en février 1522, cette maison est saisie par le Roi puis mise à l’encan. La maison est adjugée au couvent de la Madeleine par décret de justice. Le 22 mars 1527, le couvent de la Madeleine baille à rente au marchand orléanais Jacques Serize « une masure ou souloit avoir deux maisons et court ou meilleu que soulloit tenir feu Maistre jehan coignart, sur la rue courreau, devant et à l’opposite des vielles escoles de France, tenant dun long a une maison qui fut a feu Maistre pierre des ormes luy vivant cure de lion en beausse, qui semblablement est tenue des religieuses, d’autre long a fiacre tayer, d’un bout a Maistre julien chartier, paroisse Saint-Flou, chargée de 20 sols parisis de rente annuelle ; en outre le preneur sera tenu d’employer aux réparations et édifices en cette masure 100 livres tournois d’ici 4 ans ; pour cela, il a hypothéqué une maison qu’il a joignant la dite masure et tenue aussi du couvent de la madeleine » (14) . D’autres pièces ont été apportées par E. Jarry quant à la construction de ces bâtiments (15) . Un quartier protestant L’Université d’Orléans est un lieu d’expression et de liberté de pensée. Jean Le Maire s’interroge sur la conversion de l’étudiant Jean Calvin au sein de ce libre cercle d’idées. Celuici logeait en une maison héritée de ses parents, composée d’une cave, de chambres basses et hautes, de cuisine, étable, études, etc. Le bâtiment supposé tel a été démoli en 1941. FIG. 4 Vue de la salle des thèses Charles Pensée - Fusain, encre noire et gouache, h. 42,6 x l. 40,4 cm (Orléans, musée historique et archéologique de l’Orléanais) (14) Paris, bibliothèque nationale de France, ms. fr. 11982, titres de l’abbaye de la Madeleine, f°. 1. (15) JARRY E. 1920 : p. 42-72 ; Preuves : 19 mai 1505, quittance de 2 037 livres 10 sols sur la construction des grandes écoles, minute Sevin, étude Gaulier ; maçons Jehan Mynier et Macé Droyneau ; etc. le montant total est de 3 150 livres tournois, montant du marché passé entre l’Université et feu Hervé de la Couste, 2 mai 1510, autre quittance avec le maître des œuvres de maçonnerie Jehan Mynier, minute Chappet, étude Gillet ; 28 avril 1511, quittance pour solde du paiement de la construction des grandes écoles, minute B. Martin, étude Berlencourt 221

de l’Université », dont la Maison du Chameau. Après<br />

l’édification vers 1420-1421 de sa « librairie » (FIG. 4), rue<br />

de l’Escrivinerie, l’expansion universitaire se traduit dans<br />

l’acquisition de deux bâtiments voisins, à savoir l’hôtel du<br />

Chameau et celui du Petit-Anneau en 1527.<br />

Peu à peu, le cœur de l’Université, autour de la rue<br />

Courreau, se transforme au profit d’un habitat privé et<br />

plutôt misérable au début. Deux maisons à l’angle nordest<br />

de la rue Courreau, appartenaient à feu maître Jehan<br />

Coignart, peut-être également un enseignant. Les archives<br />

en décrivent la longue et turbulente histoire, depuis leur<br />

construction en juin 1414, à savoir pour la première « ung<br />

hostel couvert partie de thuille et partie desseaulme…<br />

ouvrant pardevant sur les escolles de France ». Le 9<br />

avril 1467, cette maison est baillée à rente à messire<br />

Jehan Pépin, pour 59 ans. Elle appartient alors à Jehan<br />

Acarie, propriétaire des écoles de France, et se compose<br />

de deux maisons, jardins et appartenances en un seul<br />

tenant, devant les écoles de France ; elle ouvre sur la rue<br />

Courreau ; en février 1522, cette maison est saisie par le<br />

Roi puis mise à l’encan. La maison est adjugée au couvent<br />

de la Madeleine par décret de justice. Le 22 mars 1527,<br />

le couvent de la Madeleine baille à rente au marchand<br />

orléanais Jacques Serize « une masure ou souloit avoir<br />

deux maisons et court ou meilleu que soulloit tenir feu<br />

Maistre jehan coignart, sur la rue courreau, devant et à<br />

l’opposite des vielles escoles de France, tenant dun long<br />

a une maison qui fut a feu Maistre pierre des ormes luy<br />

vivant cure de lion en beausse, qui semblablement est<br />

tenue des religieuses, d’autre long a fiacre tayer, d’un bout<br />

a Maistre julien chartier, paroisse Saint-Flou, chargée de<br />

20 sols parisis de rente annuelle ; en outre le preneur<br />

sera tenu d’employer aux réparations et édifices en cette<br />

masure 100 livres tournois d’ici 4 ans ; pour cela, il a<br />

hypothéqué une maison qu’il a joignant la dite masure et<br />

tenue aussi du couvent de la madeleine » (14) .<br />

D’autres pièces ont été apportées par E. Jarry quant à la<br />

construction de ces bâtiments (15) .<br />

Un quartier protestant<br />

L’Université d’Orléans est un lieu d’expression et de liberté<br />

de pensée. Jean Le Maire s’interroge sur la conversion de<br />

l’étudiant Jean Calvin au sein de ce libre cercle d’idées. Celuici<br />

logeait en une maison héritée de ses parents, composée<br />

d’une cave, de chambres basses et hautes, de cuisine, étable,<br />

études, etc. Le bâtiment supposé tel a été démoli en 1941.<br />

FIG. 4<br />

Vue de la salle des thèses<br />

Charles Pensée - Fusain, encre<br />

noire et gouache,<br />

h. 42,6 x l. 40,4 cm<br />

(Orléans, musée historique et archéologique<br />

de l’Orléanais)<br />

(14) Paris, bibliothèque nationale de France, ms. fr. 11982, titres de l’abbaye de la Madeleine, f°. 1.<br />

(15) JARRY E. 1920 : p. 42-72 ; Preuves : 19 mai 1505, quittance de 2 037 livres 10 sols sur la construction<br />

des grandes écoles, minute Sevin, étude Gaulier ; maçons Jehan Mynier et Macé Droyneau ;<br />

etc. le montant total est de 3 150 livres tournois, montant du marché passé entre l’Université et<br />

feu Hervé de la Couste, 2 mai 1510, autre quittance avec le maître des œuvres de maçonnerie<br />

Jehan Mynier, minute Chappet, étude Gillet ; 28 avril 1511, quittance pour solde du paiement de la<br />

construction des grandes écoles, minute B. Martin, étude Berlencourt<br />

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