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134 EMPREINTE URBAINE

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effectuée en 1581. Celle-ci intéresse d’abord l’ancienne<br />

Porte Bourgogne, puis la Tour-Blanche. À noter qu’il<br />

n’est nulle part fait mention de vestiges des deux tours<br />

intermédiaires, à savoir celles de Saint-Flou et d’Avallon,<br />

sans doute annihilées depuis ; quant à la muraille,<br />

subsistante on le sait, jusqu’à nos jours, elle fait désormais<br />

partie du décor, intégrée à celui-ci sous l’appellation<br />

de « muraille ancienne » ou de « vieille muraille »,<br />

terminologie reprise dans la plupart des descriptions des<br />

maisons des rues Saint-Flou et de la Tour-Neuve aux 16 e<br />

et 17 e siècles.<br />

Face à la Tour-Blanche, la maison attribuée à Pierre du<br />

Lys, symbolise la transition entre le 15 e et le 16 e siècles.<br />

Présence d’une tannerie<br />

L’étude menée il y a quelques années par le Service<br />

Archéologique Municipal et par le Service Régional<br />

d’Archéologie sur le sud de ce quartier a permis une<br />

approche archéologique des ateliers de tannerie. Leur<br />

implantation semble se faire au 15 e siècle. « L’étude des<br />

bacs de tanneurs situés au sud du site indique que ce<br />

type d’aménagement est appelé à subir de nombreuses<br />

réfections. Leur destruction prend place aux environs du<br />

18 e siècle (10) ». Une rapide étude historique confirme les<br />

résultats des archéologues, en datant certains ateliers, à<br />

l’exemple de la maison du tanneur Étienne Groslet, proche<br />

la Tour Carrée, en la grande cour touchant aux murs de<br />

la ville ; dans le terrier de 1610, une « grange à plains »<br />

représentative d’une activité de tannerie est indiquée à cet<br />

endroit, preuve d’une permanence de cette activité. Une<br />

autre présence de marchand tanneur est attestée en 1480,<br />

donnant sur la rue de la Folie (11) . Aux 16 e et 17 e siècles,<br />

ces activités se poursuivent en la rue de la Tannerie, sous<br />

la forme d’étables, de halles, de moulins et de tanneries.<br />

Celles de raffinerie prendront progressivement le relais<br />

au 17 e siècle, remplacées à la fin du siècle suivant par la<br />

vinaigrerie Dessaux.<br />

Premières installations des établissements<br />

scolaires<br />

La première université se caractérise d’abord par la diversité<br />

d’écoles particulières, comparables à des cours donnés par<br />

des maîtres (FIG. 2). Chaque école prend le nom d’un maître<br />

ou du propriétaire du lieu. Celles-ci s’installent dans un<br />

espace compris aujourd’hui entre la rue de l’Université, la<br />

rue du Pommier et la rue du Puits-de-Linières, la rue du<br />

Gros-Anneau, la rue Courreau (aujourd’hui disparue) et la<br />

rue des Africains.<br />

L’Université enclose dans les murs de l’enceinte galloromaine<br />

de la ville s’ouvre à la fin du 15 e siècle (12) . La<br />

colonisation de la muraille, du côté de la rue actuelle de<br />

la Tour-Neuve, lui permet de s’intégrer enfin parmi la<br />

population.<br />

La proximité des Guerres de religion ne va pas rompre<br />

l’équilibre entre le « haut du quartier » alors voué à l’étude<br />

et à la détente, et le « bas du quartier » industrieux. Mais,<br />

incontestablement, les reconstructions et la réorganisation<br />

partielle de la voirie locale vont le transfigurer. Une<br />

certaine déchéance morale condamnera alors la formation<br />

universitaire enseignée sur les bords de la Loire. Cela se fera<br />

avec le temps, pas avant le milieu du 17 e siècle, comme un<br />

écho lointain aux fracas de ce siècle.<br />

L’aménagement d’un nouvel<br />

espace universitaire<br />

Le terme de « Grandes Écoles » qualifiera à partir du 16 e<br />

siècle un bâtiment très spécifique situé dans la rue actuelle<br />

de l’Université (FIG. 3), autrefois appelée « rue des Grandes<br />

Écoles » (13) . Enseignants et élèves sont principalement<br />

établis sur la rue du Gros-Anneau et la rue des Anges ;<br />

en 1543, les « Grandes Écoles de France » occupent trois<br />

parcelles du prieuré de Saint-Flou ; l’une d’elles est habitée<br />

par l’enseignant Morice Vincent. Le bas de la rue du<br />

Gros-Anneau « aultrement les deux anges », comprend<br />

quatre parcelles : les deux dernières relèvent de « suppots<br />

(10) Voir SAMO 1994.<br />

(11) Orléans, Archives départementales du Loiret, 2J 2485, compte de Saint-Liphard (2 Mi 3616),<br />

28 janvier 1470 ; Paris, Archives nationales, R4* 614, fol. 89, cloître Saint-Pierre-le-Puellier : « la<br />

maison du portail de la grand cour, au bout de laquelle y a une grange à plains, appartenant a me<br />

jacques mesmin procureur... ». Il s’agit de la parcelle Perdoux 242 (cadastre fi n 18 e siècle). La<br />

parcelle donnant sur la rue de la Folie est Perdoux 297, attestée en 1480, selon Orléans, Archives<br />

municipales, C 1954, dossier SRI, Dessaux, numéro 107 de l’étude.<br />

(12) Voir à ce sujet la communication sur la librairie de l’Université « L’Université d’Orléans aux 15 e et<br />

16 e siècles », par Clément Alix, Julien Noblet et Michel Philippe, Journées du Patrimoine 2008, en<br />

cours de publication par la Société Archéologique et Historique de l’Orléanais ; d’après le rapport<br />

effectué précédemment pour le Service Archéologique Municipal d’Orléans.<br />

(13) Ce bâtiment, disparu au début du 19 e siècle, donnera une nouvelle ampleur à l’Université<br />

d’Orléans, par l’unité et la qualité architecturale du lieu. L’Université d’Orléans est assimilable à<br />

un établissement unique, de belle qualité architecturale. Ces « Grandes Écoles » deviendront une<br />

référence matérielle et architecturale mais également une sorte de label de qualité grâce à un<br />

enseignement du droit largement loué dans tout le monde occidental.<br />

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