134 EMPREINTE URBAINE

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La construction de la cathédrale gothique, débutée en
1287, est l’occasion d’importants terrassements qui élèvent
le niveau de circulation du quartier de plusieurs mètres.
Les rez-de-chaussée des vastes bâtiments romans situés à
l’est, 14/16 (en fond de cour) et 26 rue Saint-Étienne, se
retrouvent ainsi enterrés (3) . De nouvelles constructions
émergent, les caves du chapitre par exemple. D’autres
complètent des dispositifs déjà existants.
Le quartier canonial, toujours clos par un mur, s’ouvre sur
la ville comme en témoigne la transformation de Saint-
Pierre-Lentin ou de la capella funéraire en église paroissiale
au 13 e siècle (FIG. 2).
Après la guerre de Cent Ans et les profonds désagréments
liés aux préparatifs du siège de 1428-1429 (la destruction du
bâti hors les murs), la ville s’agrandit sous Louis XI à l’est et
sous Louis XII au nord et à l’ouest. D’importants espaces,
naguère hors les murs, peuvent être à nouveau annexés par
le pouvoir religieux, le quartier franchit les anciens murs de
la ville et bientôt jouxtera l’ancien faubourg de la rue de la
Bretonnerie.
Le 16 e siècle est de ce point de vue un chantier permanent,
témoin de la richesse de la ville et d’une ferveur religieuse
constante. Le grand Cimetière (situé au nord de l’ancienne
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FIG.1
Vue aérienne du quartier canonial de la cathédrale Sainte-Croix
(photo IGN - conception Laurent Mazuy)
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Rempart de ville du 4 e au 15 e siècle
Axe traversant nord-sud et est-ouest
Mur du quartier canonial
Quartier canonial
Cathédrale Sainte-Croix, 7 e siècle
Saint-Pierre-Lentin, fin du 8 e siècle
Saint-Michel-de-l'Etape, fin du 8 e siècle
Hôtel-Dieu, 9 e -10 e siècle ?
Saint-Etienne, 10 e siècle
Sainte-Colombe, 11 e siècle
Grand Cimetière, 12 e siècle
enceinte depuis le 12 e siècle) est clos par des arcades
monumentales, l’église Saint-Michel-de-l’Étape et l’hôtel-
Dieu sont rebâtis. Interrompue durant la guerre de Cent
Ans, la construction de la cathédrale reprend et tout
autour, le long du rempart médiéval et dans l’est du cloître,
de nouvelles maisons sont édifiées. De ces dernières peu
d’exemples nous sont parvenus. Au 22 rue Saint-Étienne,
une maison de chanoine témoigne encore de l’opulence du
quartier et de la nouvelle esthétique en vogue au cours du
règne de François I er : ordonnancement et mise en travée
des croisées flanquées de pilastres à losanges surmontés de
chapiteaux à crosse.
Les guerres de religion entraînent la destruction de
nombreuses églises. Le quartier n’est pas épargné, en 1562
puis en 1567, les protestants saccagent puis détruisent
en partie la parure monumentale et moult constructions
particulières et administratives. À nouveau, la reconstruction
de l’ensemble est projetée et un autre chantier commence,
conduit par les usages du moment et la maille ancestrale. !
(3) AUBANTON, MAZUY 2006 : p. 5-30
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