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134 EMPREINTE URBAINE

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206 <strong>EMPREINTE</strong> <strong>URBAINE</strong> - Les espaces religieux de la ville<br />

6<br />

8<br />

FIG. 8<br />

Hôtel-Dieu Saint-Lazare<br />

ancien portail occidental<br />

remonté dans la cour du<br />

musée archéologique.<br />

(photo Julien Noblet)<br />

motifs losangés sont présents sur les piédroits et l’arc de la<br />

porte, à la clef décorée d’une console à volute. Enfin des<br />

niches, très étirées en hauteur, présentes sur les contreforts<br />

enserrant le portail et au centre de la façade, dessinaient un<br />

couronnement pyramidal.<br />

Un autre vestige de l’Hôtel-Dieu est conservé dans la<br />

cour du Musée Archéologique et Historique de la ville<br />

d’Orléans. Il s’agit de l’ancien portail venu jadis orner la<br />

façade occidentale (FIG. 8). Ici, le maître d’œuvre recourt à<br />

une composition édiculaire : deux colonnes adossées à des<br />

pilastres supportent un entablement, délimités latéralement<br />

par des ressauts, sommé d’un fronton. L’ornementation<br />

abondante occupe les moulures et les écoinçons de l’arc pleincintre<br />

(20) ; des chutes d’ornements décorent même le fût des<br />

pilastres pourtant cachés par les colonnes ! À cette horreur du<br />

vide, à l’accentuation des lignes verticales s’ajoutent des jeux<br />

d’imbrication entre le fût rond de la colonne et celui traité en<br />

table rentrante du pilastre, ou entre les deux couronnements<br />

des supports. Ces indices, qui attestent la « persistance des<br />

habitudes d’esprit et de mains » (21) , renseignent quant à la<br />

probable antériorité de ce portail (vers 1530) par rapport à<br />

celui édifié sur la façade sud.<br />

Le portail de l’ancienne église Saint-Éloi (détruite en 1849),<br />

connu par une lithographie de Charles Pensée (FIG. 9),<br />

présente certaines ressemblances avec l’exemple précédent.<br />

La composition évoquait un arc de triomphe antique :<br />

des colonnes, placées au-devant de pilastres, supportaient<br />

un entablement. À l’intérieur de cet encadrement<br />

monumental, un arc plein-cintre, puis une porte en arc<br />

surbaissé s’ouvraient, multipliant ainsi les ressauts latéraux.<br />

De nouveau, l’ensemble du vocabulaire s’inspirait de l’art<br />

d’outre-monts : caissons « à l’antique » de l’intrados de l’arc,<br />

candélabres, rinceaux… auxquels s’associaient des dais en<br />

forme de « temples » superposés, preuves de la persistance<br />

du goût pour les éléments de la première Renaissance.<br />

FIG. 6 ET 7<br />

Hôtel-Dieu<br />

Saint-Lazare<br />

lithographies de<br />

C. Pensée<br />

« Façade<br />

méridionale de<br />

l’ancien Hôtel-<br />

Dieu »,<br />

vue générale et<br />

détail du portail.<br />

(Histoire architecturale<br />

d’Orléans, 1843 - MHAO<br />

inv. 998.47.1)<br />

(20) Comme au cloître Saint-Martin de Tours, les médaillons des écoinçons sont ornés de scènes fi gurées,<br />

probablement inspirés de plaquettes.<br />

(21) ZERNER 1996 : p. 35.<br />

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