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206 <strong>EMPREINTE</strong> <strong>URBAINE</strong> - Les espaces religieux de la ville<br />
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FIG. 8<br />
Hôtel-Dieu Saint-Lazare<br />
ancien portail occidental<br />
remonté dans la cour du<br />
musée archéologique.<br />
(photo Julien Noblet)<br />
motifs losangés sont présents sur les piédroits et l’arc de la<br />
porte, à la clef décorée d’une console à volute. Enfin des<br />
niches, très étirées en hauteur, présentes sur les contreforts<br />
enserrant le portail et au centre de la façade, dessinaient un<br />
couronnement pyramidal.<br />
Un autre vestige de l’Hôtel-Dieu est conservé dans la<br />
cour du Musée Archéologique et Historique de la ville<br />
d’Orléans. Il s’agit de l’ancien portail venu jadis orner la<br />
façade occidentale (FIG. 8). Ici, le maître d’œuvre recourt à<br />
une composition édiculaire : deux colonnes adossées à des<br />
pilastres supportent un entablement, délimités latéralement<br />
par des ressauts, sommé d’un fronton. L’ornementation<br />
abondante occupe les moulures et les écoinçons de l’arc pleincintre<br />
(20) ; des chutes d’ornements décorent même le fût des<br />
pilastres pourtant cachés par les colonnes ! À cette horreur du<br />
vide, à l’accentuation des lignes verticales s’ajoutent des jeux<br />
d’imbrication entre le fût rond de la colonne et celui traité en<br />
table rentrante du pilastre, ou entre les deux couronnements<br />
des supports. Ces indices, qui attestent la « persistance des<br />
habitudes d’esprit et de mains » (21) , renseignent quant à la<br />
probable antériorité de ce portail (vers 1530) par rapport à<br />
celui édifié sur la façade sud.<br />
Le portail de l’ancienne église Saint-Éloi (détruite en 1849),<br />
connu par une lithographie de Charles Pensée (FIG. 9),<br />
présente certaines ressemblances avec l’exemple précédent.<br />
La composition évoquait un arc de triomphe antique :<br />
des colonnes, placées au-devant de pilastres, supportaient<br />
un entablement. À l’intérieur de cet encadrement<br />
monumental, un arc plein-cintre, puis une porte en arc<br />
surbaissé s’ouvraient, multipliant ainsi les ressauts latéraux.<br />
De nouveau, l’ensemble du vocabulaire s’inspirait de l’art<br />
d’outre-monts : caissons « à l’antique » de l’intrados de l’arc,<br />
candélabres, rinceaux… auxquels s’associaient des dais en<br />
forme de « temples » superposés, preuves de la persistance<br />
du goût pour les éléments de la première Renaissance.<br />
FIG. 6 ET 7<br />
Hôtel-Dieu<br />
Saint-Lazare<br />
lithographies de<br />
C. Pensée<br />
« Façade<br />
méridionale de<br />
l’ancien Hôtel-<br />
Dieu »,<br />
vue générale et<br />
détail du portail.<br />
(Histoire architecturale<br />
d’Orléans, 1843 - MHAO<br />
inv. 998.47.1)<br />
(20) Comme au cloître Saint-Martin de Tours, les médaillons des écoinçons sont ornés de scènes fi gurées,<br />
probablement inspirés de plaquettes.<br />
(21) ZERNER 1996 : p. 35.<br />
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