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LES ESPACES RELIGIEUX<br />
DE LA VILLE<br />
L’architecture religieuse<br />
de la Renaissance à Orléans<br />
N DÉPIT DES DESTRUCTIONS LIÉES AUX GUERRES DE RELIGION OU AUX BOMBARDEMENTS DE 1940,<br />
Orléans conserve des églises embellies, agrandies ou édifiées ex nihilo au 16 e siècle, lesquelles<br />
font écho aux nombreuses réalisations de l’architecture domestique, tant de la première que<br />
de la seconde Renaissance.<br />
« Avec la renaissance s’arrêtent les développements de l’architecture religieuse<br />
en France. Elle se traîne pendant le 16 e siècle indécise, conservant et repoussant<br />
tour à tour ses traditions, n’ayant ni le courage de rompre avec les formes et le<br />
système de construction des siècles précédents, ni le moyen de les conserver…<br />
L’architecture civile prend un nouvel essor pendant toute la durée du 16 e<br />
siècle et produit seule des œuvres vraiment originales » (1) .<br />
Le jugement sévère d’Eugène Viollet-le-Duc témoigne du<br />
discrédit dont ont longtemps souffert les édifices religieux<br />
élevés au 16 e siècle. Associant structures gothiques et<br />
architectures « à l’antique », ces monuments témoignent<br />
pourtant de la diffusion et de l’adoption progressive de la<br />
nouvelle syntaxe architecturale.<br />
Du gothique flamboyant…<br />
Dans la seconde moitié du 15 e siècle, la guerre de<br />
Cent Ans (1337-1453) achevée, Orléans connut une<br />
poussée démographique (2) qui entraîna une vague de<br />
reconstructions civiles et religieuses. Ainsi, les églises des<br />
faubourgs, volontairement détruites par la population<br />
afin qu’elles ne puissent servir de lieux de retranchement<br />
aux assaillants anglais, furent réédifiées telle la collégiale<br />
Saint-Aignan dès la fin des années 1430 (3) . Les vestiges<br />
de l’église Saint-Paul ou de l’église Saint-Euverte, la<br />
façade remontée - dans les jardins de l’hôtel Groslot - de<br />
l’église Saint-Jacques témoignent, entre autres, de ce fort<br />
élan de reconstruction. Ces édifices, qui ne font encore<br />
(1) VIOLLET -LE-DUC 1863 : t. I, p. 240.<br />
2 Empreinte<br />
urbaine<br />
(2) Pour des précisions sur la démographie en France des 15 e et 16 e siècles, voir DUPAQUIER 1988.<br />
(3) La nouvelle collégiale n’est dédiée qu’en 1509, MARTIN, RAPIN 2001 : p. 85 et 99.<br />
Julien Noblet,<br />
docteur en Histoire<br />
de l’Art (Univ. de<br />
Paris IV-Sorbonne),<br />
Centre André Chastel<br />
201