24.04.2013 Views

134 EMPREINTE URBAINE

134 EMPREINTE URBAINE

134 EMPREINTE URBAINE

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

FIG. 16<br />

258 rue de Bourgogne,<br />

façade antérieure,<br />

(entre 1596-1621 [d],<br />

probablement vers 1602)<br />

relevé du décor du<br />

poteau séparant les baies<br />

principales du second étage,<br />

feuilles d’acanthe et rosace<br />

en médaillon.<br />

(relevé et DAO Clément Alix)<br />

Les nouvelles ossatures<br />

et les décors de<br />

la seconde Renaissance<br />

Dans l’architecture en pan-de-bois orléanaise,<br />

les motifs sculptés de la Renaissance<br />

classique se remarquent plus couramment<br />

sur certaines maisons élevées entre le dernier<br />

tiers du 16 e siècle et le premier tiers du<br />

17 e siècle, à la différence des nombreuses<br />

habitations en pierre au décor classique<br />

construites dans la ville dès les années<br />

1540-1560 (45) . Ainsi, vers les années 1560,<br />

époque à laquelle se multiplient ces décors,<br />

les panneaux à croix de Saint-André cessent<br />

d’être employés (exemple daté actuellement<br />

le plus tardif : 35 rue de l’Empereur, maison<br />

sud, 1569 [d]) (FIG. 1). Ils ont été remplacés<br />

progressivement par des parois en pan-de-bois à grille,<br />

mais également par des ossatures dites à losanges qui<br />

apparaissent à cette époque (46) (premier exemple daté :<br />

16 rue de la Poterne, 1566 [d]). Ces nouvelles ossatures<br />

sont associées à une sablière unique (47) et le hourdis est<br />

souvent constitué de briquettes apparentes.<br />

Le pan-de-bois à grille et son décor<br />

Le pan-de-bois à grille, de conception simple, présente<br />

une armature de poteaux d’étages et de fenêtres, de<br />

pièces obliques (décharges ou éperons) au-dessous et au-<br />

dessus desquelles s’assemblent des tournisses. Attesté dès<br />

le 15 e siècle pour des élévations n’ayant aucun caractère<br />

ostentatoire (murs mitoyens, cloisons ou façades sur<br />

cour) ce pan-de-bois est utilisé progressivement en façade<br />

antérieure à partir de la première moitié du 16 e siècle (48) .<br />

Parmi les façades à grille de cette époque, celle du 258<br />

rue de Bourgogne (entre 1596-1621 [d], probablement<br />

vers 1602) présente à chaque étage deux baies principales<br />

séparées par un poteau sculpté en méplat de deux grandes<br />

feuilles d’acanthe plates flanquant une rosace à cinq pétales<br />

en médaillon (FIG. 16). Ce même décor se retrouve sur la<br />

maison 1 rue Saint-Éloi : l’habitation à façades à panneaux<br />

de croix de Saint-André (fin 15 e -début 16 e siècle) est<br />

modifiée probablement autour de 1600 par la construction<br />

d’un nouveau bâtiment en fond de cour relié au précédent<br />

par une galerie et un escalier demi hors-œuvre. Le décor de<br />

grandes feuilles s’étend sur les poteaux de la baie principale<br />

de l’étage et les poteaux latéraux de la façade du bâtiment<br />

postérieur, ainsi que sur les poteaux de fenêtre et le poteau<br />

de fond de la galerie. Pour la cage d’escalier, on le retrouve<br />

sur les piédroits et le linteau de la porte (feuilles encadrant<br />

un médaillon central), sur les aisseliers, sur les potelets<br />

du garde-corps qui alternent avec des balustres à double<br />

poire (49) , tandis que les limons et les mains courantes sont<br />

ornés d’une tresse à oeillets (50) . Autre décor classique, les<br />

(45) ALIX 2002 : t. 1, p. 89 ; MAZUY, ALIX, AUBANTON 2006 : p. 21-29.<br />

(46) À Orléans, les deux seules maisons à parois à losanges antérieures à cet exemple comportent<br />

également des panneaux de croix de Saint-André : maison anciennement 3 place du Marché-àla-<br />

Volaille où les losanges sont cantonnés au comble du pignon (vers 1520-1540 d’après le<br />

décor ; PENSEE 1849 : pl. 57) ; anciennement rue Notre-Dame-de-Recouvrance (milieu du 16 e<br />

siècle ; aquarelle de G. Pracine, 1885, Orléans, Musée historique et archéologique de l’orléanais,<br />

inv. 16530). Comme en Bourgogne, ces ossatures à losanges apparaissent tardivement à Orléans,<br />

alors que dans des villes proches comme Tours elles caractérisent des constructions dites « gothiques<br />

» (15 e et début 16 e siècle) ; inversement, les maisons à panneaux de croix de Saint-André<br />

y sont peu nombreuses (SAINT JEAN VITUS 1992 : p ; 270 ; BONNIN 1980 : p. 63).<br />

(47) Le système traditionnel des doubles sablières connu depuis le 15 e siècle cesse lui aussi progressivement<br />

d’être employé depuis le milieu du 16 e siècle, même si on l’observe sur quelques exemples<br />

tardifs (26 place du Châtelet, 1598 [d]).<br />

(48) Premiers exemples en façade antérieure : 3 rue du Bourdon-Blanc (premier étage, 1510 [d]), hôtel<br />

Toutin, 26 rue Notre-Dame-de-Recouvrance (façade nord, 1535 [d]). Quelques exemples de la<br />

deuxième moitié du 16 e siècle, mais dépourvus de décors sculptés : 40 rue de la Charpenterie<br />

(premier étage), murs gouttereaux du 16 rue de la Poterne, 26 place du Châtelet (1598 [d]).<br />

(49) Il constitue un des exemples les plus anciens de balustres à double poire en bois dont subsistent<br />

de très nombreux exemplaires dans les garde-corps d’escaliers, de coursières ou de galeries des<br />

17 e et 18 e siècles à Orléans.<br />

(50) Remarquons que ce motif de tresses, employé ici très tardivement, est déjà présent dans les habitations<br />

en pierre vers 1505-1510 sur le noyau de l’escalier en vis occidental de l’hôtel de François<br />

Brachet (dit de la Vieille-Intendance, 24-28 rue de la Bretonnerie) et vers 1519 [d] sur certaines<br />

fenêtres de la maison de commerçant 34 rue de la Charpenterie.<br />

197

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!