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134 EMPREINTE URBAINE

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<strong>EMPREINTE</strong> <strong>URBAINE</strong> - Le bâti domestique orléanais au 16 e siècle<br />

FIG. 15<br />

Maisons anciennement quartier<br />

du Châtelet, milieu du 16 e siècle ?<br />

(maisons détruites en 1884 ; éléments<br />

disparus)<br />

photographie de poteaux et de potelets<br />

déposés au Musée historique et<br />

archéologique de l’orléanais.<br />

(collection particulière)<br />

supérieur par de petites fenêtres formant un ajourement<br />

continu, à la manière des façades décrites ci-dessus. Les<br />

arcs surbaissés avec oves étaient également présents sur<br />

la sablière de toiture afin d’orner les linteaux des petits<br />

jours. Dans cet exemple, les poteaux n’étaient plus sculptés<br />

de pinacles mais de deux colonnettes superposées à fûts<br />

renflés, cannelés, et à chapiteaux ioniques. La colonnette<br />

inférieure reposait sur un piédestal porté par un culot<br />

en forme de visage. L’ensemble de ce décor indique une<br />

construction du milieu du 16 e siècle (41) et constituerait<br />

donc, avec la maison déjà décrite du 23 rue du Poirier,<br />

un premier exemple d’utilisation de supports d’inspiration<br />

antique dans les pans-de-bois de la ville.<br />

Enfin, d’autres exemples, connus grâce à une photographie<br />

ancienne (FIG. 15), témoignent de la variété du décor du<br />

milieu du 16 e siècle et annoncent l’apparition de motifs<br />

classiques. Il s’agit de plusieurs poteaux et potelets sculptés<br />

déposés devant le musée historique et archéologique de<br />

l’Orléanais, qui proviendraient de maisons du quartier du<br />

Châtelet détruites en 1884 (42) . On y reconnaît plusieurs<br />

pilastres corinthiens, parfois à fûts cannelés, avec chapiteaux<br />

surmontés d’un personnage à l’antique, atlante (putto) ou<br />

cariatide, portant un vase ; des potelets ornés de feuilles<br />

d’acanthe plates et de médaillons ; un pilastre à fût orné<br />

d’un losange renfermant un bouillon de feuillage (43) ; des<br />

colonnes-candélabres posées sur un mascaron, avec vases à<br />

godrons, chapiteaux ioniques ou corinthiens, fûts ornés de<br />

chevrons et d’une palme (44) . Ces supports constitués d’une<br />

superposition d’éléments issus du répertoire « à l’antique »<br />

témoignent toujours de ce goût pour les enchaînements<br />

verticaux.<br />

(41) Cette datation ne paraît pas incompatible avec le millésime de 1545 qui était sculpté sur un blason<br />

ornant la porte d’entrée en pierre de la maison.<br />

(42) Rien ne permet de savoir si ces éléments proviennent de la même habitation ou de plusieurs édi-<br />

fi ces distincts.<br />

(43) Un motif identique, losange avec bouillon de feuillage, existait sur un poteau placé sous une arcade<br />

en anse de panier d’une maison en pierre anciennement 3 rue de la Cerche, où il servait de piédroit<br />

entre la porte d’entrée et la devanture de boutique (remploi ?). Le losange, situé dans une table<br />

rectangulaire couverte de motifs d’imbrications, ornait la tête élargie du poteau et surmontait un<br />

personnage sculpté en pied, peut-être saint Nicolas (photographie : SRI Centre, classeur Orléans<br />

n° 11 ; élément disparu en 1920).<br />

(44) La colonne-candélabre, qui eut un grand succès dans l’architecture en pierre de la Renaissance,<br />

est également présente dans les édifi ces en pan-de-bois normands (LETTERON 2003 : p. 225-<br />

227).

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