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9<br />
à chapiteau, posé sur une console ou un piédestal (24) . Ces<br />
exemples possèdent des décors qui restent limités comparés<br />
aux poteaux corniers visibles dans de nombreuses villes : ils<br />
portent alors des encorbellements et présentent des sections<br />
importantes qui permettent la réalisation d’une sculpture<br />
développée, couramment figurée, constituée par exemple<br />
de scènes religieuses, de statues en pied protégées par un<br />
dais, ou d’attributs liés à la fonction des habitants, agissant<br />
comme une enseigne servant à désigner l’habitation.<br />
Les rez-de-chaussée<br />
Les portes du rez-de-chaussée bénéficient parfois d’un<br />
traitement particulier. Pour les portes piétonnes, le linteau<br />
peut être sculpté d’une accolade engoulée (25) , ou alors recevoir<br />
deux aisseliers créant ainsi un arc (FIG. 9). Ce dernier dispositif<br />
est connu grâce à un dessin du 19 e siècle pour la maison qui<br />
se trouvait anciennement 2 rue de la Faverie à l’angle de la rue<br />
de Bourgogne (FIG. 10) : les aisseliers assemblés sous la sablière<br />
formaient un arc brisé (26) . Un tel décor subsiste aujourd’hui<br />
sur la maison 19 place de la Bascule où les aisseliers courbes<br />
forment un arc plein-cintre (27) . Les poteaux servant de piédroits<br />
aux devantures de boutiques sont rarement conservés. Au<br />
37 rue de l’Empereur (entre 1507-1531 [d], peut-être vers<br />
1517), le rez-de-chaussée est aménagé en sous-œuvre sous une<br />
façade en pierre du 13 e ou 14 e siècle, grâce à l’insertion d’une<br />
grosse sablière servant de poitrail : le parti était parfaitement<br />
symétrique et présentait deux portes piétonnes rejetées aux<br />
extrémités (une pour la boutique et la descente de cave au sud,<br />
FIG. 9<br />
10<br />
37 rue de l’Empereur<br />
rez-de-chaussée de la façade<br />
antérieure<br />
(entre 1507-1531 [d])<br />
(photo Laurent Mazuy)<br />
et une pour le couloir et l’escalier au nord), tandis qu’au centre<br />
deux devantures rectangulaires étaient séparées par un gros<br />
poteau traité à la manière d’une colonne : fût couvert d’écailles<br />
surmonté d’un chapiteau à feuilles d’acanthe sur la corbeille<br />
et denticules sur le tailloir (FIG. 9). Celles-ci se retrouvent<br />
également sur les culots pendants en tête des poteaux et<br />
(24) D’autres pilastres antiques semblent avoir orné les piédroits des croisées à l’emplacement des<br />
habituels pinacles. Remarquons que côté rue du Poirier cette façade a été construite légèrement<br />
en retrait de la maison médiévale voisine, témoignant probablement d’une volonté précoce de<br />
dégagement des abords du carrefour formé avec la rue de l’Empereur. Enfi n, il reste diffi cile de<br />
savoir si les modillons à volutes, cloués sur la sablière de gouttière, appartiennent au décor du 16 e<br />
siècle ou s’ils ont été ajoutés.<br />
(25) 37 rue de l’Empereur, 32 rue Sainte-Catherine (bûché), anciennement 1 rue de la Vieille-Peignerie<br />
(détruite).<br />
FIG. 10<br />
Maison d’angle anciennement 2 rue de la<br />
Faverie (rue de Bourgogne), angle avec la<br />
rue de l’Aiguillerie (Sainte-Catherine)<br />
première moitié 16 e siècle (?), relevé<br />
avant démolition des façades à panneaux<br />
de croix de Saint-André au 19 e siècle.<br />
(Orléans, Archives municipales, 4 D 46).<br />
(26) Nous remercions C. Bruand (archives municipales d’Orléans) pour nous avoir fait connaître ce relevé<br />
(Orléans, Archives municipales, 4 D 46).<br />
(27) Pan-de-bois à grille du milieu ou de la seconde moitié du 16 e siècle. Grâce aux mortaises visibles,<br />
ce décor peut également être restitué sur la maison voisine à l’ouest dont la construction est<br />
contemporaine.<br />
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