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134 EMPREINTE URBAINE

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identique avec un même nombre et type d’ouvertures,<br />

l’ordre de positionnement de ces dernières a pu être<br />

volontairement inversé d’un niveau à l’autre (32 rue de la<br />

Charpenterie) (5) . Au 35 rue de l’Empereur (maison nord),<br />

l’ensemble de la trame des parois des étages et du comble<br />

répond à un axe de symétrie passant par le centre de la<br />

façade, occupé par une croisée et la lucarne, de part et<br />

d’autre duquel s’organise en miroir le percement des autres<br />

ouvertures : deux jours hauts et un étroit jour rectangulaire<br />

(seulement 24 cm de large) placé à mi-hauteur et rejeté<br />

aux extrémités de chaque étage (FIG. 1). Ce parti permet de<br />

créer un jeu de contraste entre les pleins et les vides dont le<br />

dessin assez original est parfaitement symétrique.<br />

Le hourdis et la question du traitement<br />

chromatique<br />

Le hourdis, composé de petits moellons (calcaire de Beauce)<br />

enduits ou plus souvent de petites briques, participait<br />

également à la mise en valeur de la façade en renforçant le<br />

contraste avec les éléments de l’ossature en bois. L’aspect<br />

décoratif du remplissage en brique était également créé par<br />

le positionnement des éléments : obliquement pour jouxter<br />

les guettes et décharges des croix, alternativement à plat ou<br />

de chant, en épis (hôtel Toutin, vers 1540 ; tourelle d’escalier<br />

de l’hôtel 17 rue des Trois-Maries, milieu 16 e siècle) ; mais<br />

également grâce aux jeux de relief permis par l’utilisation de<br />

joints saillants lissés à la truelle et parfois rubanés (6) . Au 11<br />

rue de Vaudour (1507 [d]), certaines briques sont incisées<br />

pour recevoir des faux-joints qui morcellent les panneaux<br />

de remplissage en de multiples motifs géométriques (FIG. 2) :<br />

chevrons, demi-cercles, cœur, etc. (7)<br />

Aucun traitement chromatique ne semble avoir accompagné<br />

les bois et leurs décors sculptés. Bien que des traces de<br />

pigments rouge foncé aient été observées sur les bois de<br />

plusieurs façades où elles étaient scellées par les couches de<br />

pigments utilisés au 18 e siècle, il reste difficile de savoir s’ils<br />

furent appliqués lors de la construction de la maison ou<br />

s’ils correspondent, plus probablement, à une campagne de<br />

« mise au goût du jour » postérieure (8) (fin 16 e siècle ou au<br />

cours du 17 e siècle).<br />

Des sablières moulurées et engoulées<br />

Même si ces façades ne possèdent pas d’encorbellement,<br />

l’usage est de conserver deux sablières superposées (9) :<br />

le décor sculpté se limite essentiellement à la sablière de<br />

FIG. 2<br />

11 rue du Vaudour<br />

restitution de la façade antérieure<br />

construite 1507 [d]<br />

(S.A.M.O. : conception Laurent Mazuy -<br />

DAO Sébastien Pons - relevé Clément Alix -<br />

restitution Laurent Mazuy et Clément Alix)<br />

11 rue Vaudour, 1507d<br />

(5) MAZUY, ALIX, AUBANTON 2006 : p. 64-65.<br />

0 1 m<br />

(6) Par exemple : 32, 40, et 54 rue de la Charpenterie, respectivement vers 1501 [d], entre 1570-<br />

1580 [d] et entre 1530-1540 [d] ; 126 rue de Bourgogne (vers 1503 [d]). Voir également infra, Les<br />

typologies des façades de la fi n du Moyen Âge à la Renaissance, par L. MAZUY<br />

(7) Dans la région, ces jeux décoratifs du hourdis de briquettes, qui rappellent des motifs employés<br />

sur les étoffes, se remarquent sur plusieurs maisons de la place Plumereau à Tours, mais leur<br />

authenticité paraît douteuse. Le seul exemple bien attesté est visible sur les deux maisons 1 rue<br />

du Change (à Tours), dont les motifs ont été dessinés vers 1940 avant leur restauration (LAPRADE<br />

1942 : pl. 35). Dans cet exemple, les briques sont taillées de manière à obtenir des formes géométriques<br />

particulières.<br />

(8) La palette constituée uniquement de rouge foncé est donc beaucoup plus limitée que celle utilisée<br />

dans les programmes de construction ou de remaniement des pans-de-bois orléanais au 18 e<br />

siècle : ocre, jaune, orangé, saumon, etc. (ALIX 2007).<br />

(9) Ce doublement des sablières pourrait s’expliquer pour des raisons techniques et économiques :<br />

ancrages des plafonds, facilité et rapidité de levage des parois, possibilité de remaniement des<br />

étages en sous-œuvre ou par rehaussement.<br />

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