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La mise en valeur des façades<br />
en pan-de-bois d’Orléans<br />
du milieu du 15 e siècle au début du 17 e siècle<br />
ORLÉANS, LA MAJORITÉ DES MAISONS EN PAN-DE-BOIS SE CARACTÉRISE PAR UNE FAÇADE RIVE SUR<br />
rue dont les différents niveaux se situent à l’aplomb les uns des autres (1) . Sauf quelques<br />
cas particuliers (maisons d’angle, constructions concertées ou sérielles), les parois en pan-de-bois<br />
s’insèrent entre deux murs pignons maçonnés, au caractère mitoyen et jouant le rôle de pare-feu.<br />
Persistances et nouveautés<br />
décoratives avant les années 1560<br />
Construction modulaire et ordonnancement<br />
Entre le milieu du 15 e siècle et début du dernier tiers du 16 e<br />
siècle, l’armature secondaire est composée de panneaux de<br />
croix de Saint-André : bien que de grandes croix s’étendent<br />
sur presque l’ensemble d’un étage dans les maisons les plus<br />
anciennes (première moitié ou milieu du 15 e siècle), elles<br />
sont la plupart du temps réparties en deux registres par<br />
niveau. Durant cette période, la technique de panneautage<br />
de croix de Saint-André et entretoises remporte un franc<br />
succès pour les façades antérieures du fait de sa conception<br />
relativement simple et de sa mise en œuvre rapide (FIG. 1), qui<br />
offre toutefois un effet décoratif certain grâce aux pièces de<br />
bois formant une succession de lignes dynamiques (obliques<br />
des croix notamment), qui peuvent varier en fonction de<br />
leur répartition et de la disposition de leurs assemblages (2) .<br />
L’organisation des proportions de la façade, et en particulier<br />
la répartition du nombre des travées, semble avoir été<br />
tributaire de l’utilisation de ces panneaux de croix de<br />
Saint-André, qui ont pu servir de module de référence à<br />
dupliquer lors des tracés régulateurs des épures. Malgré le<br />
caractère standardisé de ces façades, il existe une grande<br />
diversité de placement des ouvertures : croisées, parfois<br />
jouxtées de demi-croisées, petits jours en partie haute<br />
(impostes). Disposés de manière symétrique ou non, ces<br />
derniers peuvent parfois, s’ils sont associés aux ouvertures<br />
des registres supérieurs des baies principales, former un<br />
ajourement continu (3) . Des effets de travées ont pu être<br />
recherchés par la mise à l’aplomb des baies (4) . À l’inverse,<br />
lorsque deux étages présentent une trame modulaire<br />
Clément Alix,<br />
doctorant au C.E.S.R.,<br />
Université de Tours ;<br />
chercheur au Service<br />
Archéologique Municipal<br />
d’Orléans<br />
(1) Sur les spécifi cités de la mise en œuvre des maisons en pan-de-bois orléanaises : ALIX 2002 ;<br />
MAZUY, ALIX, AUBANTON 2006 ; ALIX 2007 b. Seulement une douzaine d’exemples de maisons pignons<br />
sur rue est connue, attestée par l’iconographie ancienne (la seule maison conservée se<br />
trouve 5 rue de la Pierre-Percée). Les maisons qui possédaient un étage en encorbellement, une<br />
dizaine, sont également peu nombreuses au regard d’autres grands centres urbains des alentours<br />
(Blois, Tours, Chartres, Bourges, Angers, Auxerre, etc.).<br />
(2) Il y a plus de 80 maisons, conservées ou détruites, qui sont attestées avec ce type de façade à<br />
panneaux de croix de Saint-André.<br />
(3) La maison 266 rue de Bourgogne (entre 1473-1488d) est un cas particulier où les baies principales<br />
forment un ajourement continu sur toute la longueur de la façade divisée par des poteaux et<br />
des potelets jouant le rôle de meneaux multiples.<br />
(4) Voir infra, Les typologies des façades de la fi n du Moyen Âge à la Renaissance, par L. MAZUY.<br />
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