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134 EMPREINTE URBAINE

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La mise en valeur des façades<br />

en pan-de-bois d’Orléans<br />

du milieu du 15 e siècle au début du 17 e siècle<br />

ORLÉANS, LA MAJORITÉ DES MAISONS EN PAN-DE-BOIS SE CARACTÉRISE PAR UNE FAÇADE RIVE SUR<br />

rue dont les différents niveaux se situent à l’aplomb les uns des autres (1) . Sauf quelques<br />

cas particuliers (maisons d’angle, constructions concertées ou sérielles), les parois en pan-de-bois<br />

s’insèrent entre deux murs pignons maçonnés, au caractère mitoyen et jouant le rôle de pare-feu.<br />

Persistances et nouveautés<br />

décoratives avant les années 1560<br />

Construction modulaire et ordonnancement<br />

Entre le milieu du 15 e siècle et début du dernier tiers du 16 e<br />

siècle, l’armature secondaire est composée de panneaux de<br />

croix de Saint-André : bien que de grandes croix s’étendent<br />

sur presque l’ensemble d’un étage dans les maisons les plus<br />

anciennes (première moitié ou milieu du 15 e siècle), elles<br />

sont la plupart du temps réparties en deux registres par<br />

niveau. Durant cette période, la technique de panneautage<br />

de croix de Saint-André et entretoises remporte un franc<br />

succès pour les façades antérieures du fait de sa conception<br />

relativement simple et de sa mise en œuvre rapide (FIG. 1), qui<br />

offre toutefois un effet décoratif certain grâce aux pièces de<br />

bois formant une succession de lignes dynamiques (obliques<br />

des croix notamment), qui peuvent varier en fonction de<br />

leur répartition et de la disposition de leurs assemblages (2) .<br />

L’organisation des proportions de la façade, et en particulier<br />

la répartition du nombre des travées, semble avoir été<br />

tributaire de l’utilisation de ces panneaux de croix de<br />

Saint-André, qui ont pu servir de module de référence à<br />

dupliquer lors des tracés régulateurs des épures. Malgré le<br />

caractère standardisé de ces façades, il existe une grande<br />

diversité de placement des ouvertures : croisées, parfois<br />

jouxtées de demi-croisées, petits jours en partie haute<br />

(impostes). Disposés de manière symétrique ou non, ces<br />

derniers peuvent parfois, s’ils sont associés aux ouvertures<br />

des registres supérieurs des baies principales, former un<br />

ajourement continu (3) . Des effets de travées ont pu être<br />

recherchés par la mise à l’aplomb des baies (4) . À l’inverse,<br />

lorsque deux étages présentent une trame modulaire<br />

Clément Alix,<br />

doctorant au C.E.S.R.,<br />

Université de Tours ;<br />

chercheur au Service<br />

Archéologique Municipal<br />

d’Orléans<br />

(1) Sur les spécifi cités de la mise en œuvre des maisons en pan-de-bois orléanaises : ALIX 2002 ;<br />

MAZUY, ALIX, AUBANTON 2006 ; ALIX 2007 b. Seulement une douzaine d’exemples de maisons pignons<br />

sur rue est connue, attestée par l’iconographie ancienne (la seule maison conservée se<br />

trouve 5 rue de la Pierre-Percée). Les maisons qui possédaient un étage en encorbellement, une<br />

dizaine, sont également peu nombreuses au regard d’autres grands centres urbains des alentours<br />

(Blois, Tours, Chartres, Bourges, Angers, Auxerre, etc.).<br />

(2) Il y a plus de 80 maisons, conservées ou détruites, qui sont attestées avec ce type de façade à<br />

panneaux de croix de Saint-André.<br />

(3) La maison 266 rue de Bourgogne (entre 1473-1488d) est un cas particulier où les baies principales<br />

forment un ajourement continu sur toute la longueur de la façade divisée par des poteaux et<br />

des potelets jouant le rôle de meneaux multiples.<br />

(4) Voir infra, Les typologies des façades de la fi n du Moyen Âge à la Renaissance, par L. MAZUY.<br />

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