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176 <strong>EMPREINTE</strong> <strong>URBAINE</strong> - Le bâti domestique orléanais au 16 e siècle<br />
FIG. 3<br />
3 rue de l’Empereur<br />
(fin du 15 e -début<br />
du 16 e siècle)<br />
(photo Laurent Mazuy)<br />
Les ouvrants sont clos par des volets de bois à panneaux.<br />
Cette gamme de mises en forme joue également le<br />
compartimentage et la hachure, la volonté d’orner et de<br />
classer.<br />
Les programmes décoratifs sculptés accompagnent et<br />
renforcent le jeu des surfaces.<br />
Les sculptures peuvent marquer les étages et encadrer les<br />
croisées et demi-croisées (11) : sur les sablières de chambrée,<br />
des larmiers et des engoulants ; sur les poteaux de fenêtres,<br />
des pinacles (12) ; sur les meneaux d’impostes et les traverses<br />
des fenêtres, des accolades coiffées de fleurons. L’ornement<br />
apporte, alors, à chaque étage un (ou deux) point fixe. Là<br />
où l’on pavoise.<br />
Dans les cas où, à la manière d’une résille, les sculptures<br />
(pinacles et accolades) passent de bois en bois pour couvrir la<br />
totalité de la façade (13) , c’est le rythme orthogonal de la trame<br />
rectangulaire et des fenêtres qui est souligné. La croix de Saint-<br />
André intervient, alors, comme un motif qui vient barrer une<br />
suite de surfaces encadrées de reliefs… La profusion et la<br />
diversité des décors secondaires (corbeilles végétales, figures,<br />
surface d’écailles…), distribuées par l’ornement linéaire et le<br />
jeu des courbes, donnent à la façade une nouvelle texture et<br />
l’effet d’une surface tachetée (VOIR OIR P.--, FIG. 14).<br />
La façade en pan-de-bois à croix de Saint-André est donc<br />
multiple : symétrique ou asymétrique ; sculptée ou non, pour<br />
partie ou en totalité. Elle entremêle surfaces, percements et<br />
reliefs, par la superposition et l’emboîtement d’une suite de<br />
trames et de surfaces hachurées. La façade joue le superlatif<br />
des densités, des textures et des luminosités. Hachurée<br />
et tachetée, elle se donne comme un tout fragmenté et<br />
dynamique par la profusion et l’instabilité spatiale des<br />
surfaces et des plans les uns par rapport aux autres.<br />
(11) Les 124 et 126 rue de Bourgogne (1501 [d] et 1504 [d]), les 32, 54 et 64/66 rue de la Charpenterie<br />
(1501 [d], autour de 1535 [d] et 1466 [d]), le 10 rue de la Cholerie (façade gauche, 1519 [d]), le<br />
33 rue de l’Empereur (façade droite, 1490 [d]), le 9 rue de la Pierre-Percée (1492 [d]), le 32 rue du<br />
Poirier (1523 [d]) et le 11 rue de Vaudour (1507 [d]). La façade de droite du 35 rue de l’Empereur<br />
(1483d) présente une distribution symétrique des baies et un programme sculpté autour de la<br />
croisée centrale.<br />
(12) Bien souvent, le poteau de l’allège à croix de Saint-André des croisées porte également un pinacle<br />
qui renforce l’axe du meneau.<br />
(13) Les façades des 266 et 280/282 (façade double) rue de Bourgogne (autour de 1480 [d] et 1505 [d])<br />
et 111 et 221 rue Bourgogne (fi n du 15 e -début du 16 e siècle) présentent une répartition symétrique<br />
des fenêtres. Les façades du 28 rue Étienne-Dolet (fi n du 15 e - début du 16 e siècle) et du 10 rue de<br />
la Cholerie (façade droite, 1519 [d]) présentent une répartition asymétrique des fenêtres.