134 EMPREINTE URBAINE

172 EMPREINTE URBAINE - Les nouveaux espaces urbains
FIG. 5
Jardin Jacques-Boucher,
pavillon Colas-des-Francs
(vers 1570), vue de la voûte
du rez-de-chaussée
(photo Laurent Mazuy)
antiques. Seuls demeurent comme citation médiévale, aux
sommets des pilastres-meneaux, les blasons sur fond de
cartouches maniéristes.
Quant au pavillon Colas-des-Francs, forme de coffre-fort
placé en excroissance de la maison Jacques Boucher, il est
littéralement traité à la manière d’un temple romain sur
podium (FIG. 3). Le soubassement est réalisé en bossages
et les deux niveaux sont rythmés par la superposition
des ordres ionique et corinthien portant entablement et
corniche. La muralité, contenue entre les pilastres, est
rejetée au second plan. Chaque panneau est percé d’une
petite fenêtre en plein cintre barreaudée et surmontée d’un
cartouche maniériste.
Les voûtes en plein cintre de chaque cabinet sont
semblables et ornées d’un riche et exceptionnel décor
de grotesques. Ce dernier conjugue un cuir en lanière
soutenu par des termes et un réseau de feuilles d’acanthe
surgissant d’oiseaux et d’oves associés à des coquetiers et
à des masques de théâtre antique. La base de ce décor est
rythmée par des représentations d’animaux fantastiques et
de corps féminins hybrides.
Chaque voûte porte un décor interrompu symétrique
dans son axe nord-sud et asymétrique dans son développé.
Au centre de chaque voûte, est placé un blason circulaire
flanqué de deux cartouches. Ce dernier figure au rez-dechaussée
(FIG. 4) un pélican et sa nichée (2) et au premier étage
les armoiries de la famille Colas-des-Francs : « d’or au chêne
de sinople à un sanglier de sable passant et brochant sur le
fût de l’arbre ». !
(2) Le pélican nourrissant ses petits de son sang symbolise l’amour du prochain.