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134 EMPREINTE URBAINE

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168 <strong>EMPREINTE</strong> <strong>URBAINE</strong> - Les nouveaux espaces urbains<br />

Une ville renouvelée<br />

A VILLE POURSUIT SON EXTENSION EN DIRECTION DE L’OUEST ET DU NORD-OUEST. UN NOUVEAU<br />

rempart est érigé offrant de nouveaux espaces à l’architecture. La distribution urbaine s’appuie<br />

sur une permanence des usages des quartiers médiévaux.<br />

À la fin du 15 e et au début du 16 e siècle, la ville est un<br />

vaste chantier. Les deux dernières enceintes, celle à l’est<br />

dite de Louis XI (seconde moitié du 15 e siècle) et celle à<br />

l’ouest et au nord construite à la fin du 15 e siècle et durant<br />

la première moitié du 16 e , autorisent une reconquête plus<br />

dynamique et ambitieuse des espaces et du bâti détruits lors<br />

des préparatifs du siège anglais de 1428-1429. Les anciens<br />

faubourgs deviennent des voies de communication internes<br />

importantes et la place du Martroi est investie d’un rôle<br />

central et pivot entre la ville médiévale et la « ville nouvelle »<br />

(FIG. 1). D’autres axes structurants semblent émerger en<br />

complément du maillage médiéval : les rues Notre-Damede-Recouvrance,<br />

des Charretiers et des Grands-Champs<br />

(axes nord-sud) et les rues Croix-de-Bois, d’Illiers et de la<br />

Lionne (axes est-ouest).<br />

Si les terrains contenus entre les rues Bannier et des Carmes<br />

(nord-ouest) font l’objet d’un plan d’urbanisme, les secteurs<br />

entre les rues Bannier et de la Bretonnerie (au nord) et<br />

au sud de la rue des Carmes présentent en revanche un<br />

développement plus spontané. Enfin, les terrains devant<br />

l’ancienne enceinte sont construits et des rues sont percées.<br />

Les quartiers en cœur de ville ne sont pas en reste. On<br />

observe, pour exemple, aux 33, 35 rue de l’Empereur une<br />

reprise homogène d’une partie d’un tronçon de rue et<br />

ceci sur un temps très court (cinq façades entre 1483 [d]<br />

et 1493 [d]). Ce front bâti présente au sud deux doubles<br />

parcelles construites à environ trois ou quatre ans d’intervalle<br />

(1493 [d] pour la plus au sud et 1490 pour la seconde). La<br />

proximité de mise en œuvre relève peut-être d’un projet<br />

de lotissement. D’autres chantiers notamment le 280 et<br />

282 rue Bourgogne (double parcelle) attestent l’utilisation<br />

de plusieurs lots de bois datés de l’automne 1501 [d] à<br />

l’hiver 1505 [d] et donc l’existence d’un stockage, voire<br />

d’une gestion prévisionnelle de la matière première.<br />

L’analyse des façades témoigne d’une architecture<br />

renouvelée, à la fois riche et standardisée, répartie sur<br />

l’ensemble du territoire de la ville en fonction des activités<br />

et de la topographie historique issue principalement du<br />

Moyen Âge. On remarquera que cette dernière (fonction<br />

économique, politique, religieuse et universitaire) reste<br />

stable et connaît même un renforcement.<br />

Le choix d’une architecture en pan-de-bois ou en pierre<br />

semble résulter du croisement entre les possibilités<br />

techniques et formelles qu’offre le matériau, les coûts<br />

de réalisation et la dimension ostentatoire voulue par le<br />

commanditaire mais également du secteur urbain qui<br />

l’accueille : nature et activité.<br />

Le pan-de-bois se retrouve dans les quartiers modestes ou<br />

fortunés associé à des usages commerciaux et artisanaux.<br />

Laurent Mazuy,<br />

Médiateur du patrimoine<br />

(Orléans)

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