134 EMPREINTE URBAINE

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166 <strong>EMPREINTE</strong> <strong>URBAINE</strong> - Les nouveaux espaces urbains FIG. 9 Orléans, carte du bâti antérieur à 1540 : répartition des hôtels particuliers (S.A.M.O. : conception et inventaire Laurent Mazuy – DAO Sébastien Pons) r. Croix-de-Bois r. de la Lionne r. des Carmes Rues actuelles Places actuelles Secteurs détruits aux 18 e , 19 e et 20 e siècles r. des Charretiers r. des Grands-Champs r. A. Bailly r. N-D-de-Recouvrance r. Bannier r. du Colombier r. d’Illiers Place de Gaulle 1 2 3 4 r. Royale r. de la République Place du Martroi 4 Halles Châtelet 3 2 1 r. des Huguenots r. de la Bretonnerie Rempart du 4 e siècle après J.-C. Rempart du 14 e siècle Rempart (1466-1480) Rempart (1480-1556) r. J. D’Arc r. E. Dolet r. de Bourgogne r. de l’Université r. de l’Empereur r. du Poirier Places médiévales Pont médiéval Châtelet Prison Prévôté Maison de ville (hôtel des Créneaux) r. de la Charpenterie Place de Loire r. des Bouchers r. de Bourgogne r. de la Tour Neuve r. St-Euverte r. de Bourgogne Place Saint-Aignan Hôtels particuliers sur rue à un étage Hôtels particuliers sur cour à un Hôtels particuliers sur rue à deux étages Hôtels particuliers sur cour à deux étages Hôtels particuliers sur rue à trois étages Hôtels particuliers sur cour à trois étages
La répartition par matériau L’interprétation d’un tel inventaire est des plus délicates. Les façades en pierre et en pan-de-bois (comme nous l’avons vu plus haut la brique est bien rare) sont distribuées, en effet, sans faire apparaître au premier coup d’œil des secteurs privilégiés (FIG. 8). À l’ouest, on remarquera cependant dans la dernière enceinte la quasi-absence au nord (sur le coteau, entre la rue des Carmes et de la Bretonnerie) du pan-de-bois alors qu’au sud cette architecture est représentée de façon significative. Rues des Charretiers et Croix-de-Bois, les constructions en pierre correspondent principalement à des hôtels particuliers (souvent à deux étages). Au cœur de ville, cette répartition, bien que moins flagrante, semble également exister. Le nombre de constructions à pan-de-bois diminue lorsque l’on prend pied au sommet du coteau. Enfin, en bord de Loire (dans les secteurs portuaires), les constructions présentes privilégient la pierre. Son emploi est, peut-être dicté par les inondations qui frappent périodiquement cette partie de la ville. Le choix du matériau résulte donc des contraintes topo graphiques et des activités qui conditionnent la capacité financière et la volonté de représentation du commanditaire. L’architecture de bois, simple, voire vulgaire au sens propre du mot (pan-de-bois à grille) ou sophistiquée et décorative (pan-de-bois à croix de Saint-André) semble avoir respectivement les faveurs des quartiers modestes (petits artisans, ouvriers…) et des secteurs et des axes aux forts potentiels commerciaux. La pierre, plus sobre et massive, partage avec le bois cette dernière implantation mais se retrouve également en retrait des rues commerçantes dans les nouveaux quartiers ou sur des terrains susceptibles de développer de vastes programmes architecturaux comme des hôtels particuliers. La répartition des hôtels particuliers Les 24 hôtels particuliers recensés sont de différentes natures (FIG. 9). Ils sont construits généralement en pierre et exceptionnellement en brique (deux exemples : les 24, 26 et 28 rue de la Bretonnerie, première décennie du 16 e siècle et le 10 rue du Cloître-Saint-Aignan, la maison du roi Louis XI, 1480 [d]) (17) ou en pan-de-bois (un seul exemple : 37 rue des Charretiers, première moitié du 16 e siècle) sur des parcelles moyennes ou grandes. Le corps de bâtiment principal est constitué d’un à trois étages (le premier étage est en général plus haut sous-plafond). On observera dans certains cas la présence d’un rez-de-chaussée semi-enterré comme aux 7 rue Saint-Éloi (1265 [d]), au 42 rue des Charretiers (milieu du 15 e siècle) ou encore au 28 rue de l’Empereur (fin du 15 e -début du 16 e siècle). Les hôtels particuliers, demeures des nobles et des grands négociants, sont attestés sur le coteau et dans l’ouest de la ville remparée. Les pentes et les berges sont occupées principalement par des maisons de commerçants et d’artisans. Le renouvellement urbain opéré depuis la Renaissance et les destructions de l’époque contemporaine (quartier Saint-Paul) ne permettent pas de restituer la densité et la continuité de cette typologie dans et entre les différents secteurs où elle est observée. Sa présence significative le long de la rue des Charretiers (entre la rue des Carmes et le port d’aval [FIG. 10]), à proximité de la place du Martroi (18) et au nord du quartier du Châtelet atteste le caractère privilégié de cette partie de la ville voisine des centres économiques, politiques, spirituels et intellectuels. ! (17) JOUVELLIER 1959. FIG. 10 32 et 34 rue des Charretiers (début du 16 e siècle) (photo Laurent Mazuy) (18) Après la construction de la dernière enceinte, la place du Martroi devient centrale et un des espaces où convergent les grands axes de communication de la cité. 167
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