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134 EMPREINTE URBAINE

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162 <strong>EMPREINTE</strong> <strong>URBAINE</strong> - Les nouveaux espaces urbains<br />

L’architecture en bois<br />

L’architecture en pan-de-bois a pour particularité l’absence<br />

d’encorbellement et de pignon. Il s’agit, sauf pour les<br />

constructions situées aux intersections des rues, de façadesécrans<br />

placées entre deux murs mitoyens en pierre. Ces<br />

caractères ont pour objet de ralentir la propagation<br />

d’éventuels incendies.<br />

Une seule essence d’arbres (pans-de-bois, plafonds et<br />

charpentes de toit) est attestée à Orléans pour cette<br />

période : le chêne.<br />

Deux typologies ont été identifiées (11) : la charpente à grille<br />

appelée également « pan-de-bois du pauvre » (12) (FIG. 5) et<br />

celle à panneautages à croix de Saint-André. La première se<br />

retrouve principalement dans les anciens faubourgs et les<br />

quartiers annexés par la dernière enceinte. La seconde, plus<br />

noble et parfois associée à des sculptures, se concentre pour<br />

l’essentiel à l’intérieur de l’enceinte du 14 e siècle et sur les<br />

voies de communication principales.<br />

Les remplissages sont en moellons de calcaire enduits<br />

(notamment dans les faubourgs) et en briques jointoyées<br />

savamment. Les bois sont laissés au naturel.<br />

Les charpentes à pan-de-bois se développent sur l’ensemble<br />

des niveaux en élévation : rez-de-chaussée, étage, surcroît et<br />

lucarne. Le 11 rue de Vaudour (1507 [d]) est un des rares<br />

exemples de l’époque où le premier niveau est traité en<br />

moellons de calcaire enduits. Cette maçonnerie est percée<br />

de fenêtres hautes et de deux portes (FIG. 6).<br />

Comme pour l’architecture de pierre, le rez-de-chaussée sur<br />

rue est réservé aux fonctions commerçantes et artisanales<br />

(devanture en feuillure…) et au stockage.<br />

Les études récentes, menées dans le cadre de la politique<br />

de ravalement des façades du centre historique, montrent<br />

l’existence de deux types de croisées. Le premier est divisé<br />

par un meneau porteur associé à deux traverses. Le second<br />

présente une traverse en continue fixée par embrèvement<br />

aux poteaux. Le meneau inférieur, libéré de sa fonction<br />

porteuse, est alors plus maigre et la coupure entre les deux<br />

ouvrants moins présente. Lorsque poteaux et traverses<br />

portent des accolades, ce qui semble être récurrent dans ce<br />

cas, cet effet est naturellement renforcé, la baie tend vers<br />

l’idée d’un programme de menuiserie globale (13) .<br />

Les ouvrants (volets ou châssis à panneaux de vitrail)<br />

semblent dépourvus de dormants et s’emboîtent directement<br />

dans les feuillures.<br />

On notera également pour les baies la présence de petites<br />

fenêtres hautes. Ces dernières sont soit adossées aux<br />

croisées et demi-croisées soit alignées en claire-voie dans<br />

FIG. 5<br />

9 rue Stanilas-Julien (début du 16 e siècle)<br />

(photo Laurent Mazuy)<br />

le prolongement des impostes des grandes baies. Ces<br />

ouvertures sont généralement occultées par des panneaux<br />

de vitrail fixes tenus par des pattes et rendus étanche par<br />

des papiers collés sur la feuillure.<br />

Les petites fenêtres hautes en continu sont naturellement<br />

propres à l’architecture à pan-de-bois et aux possibilités<br />

qu’offre la logique de l’ossature.<br />

Les percements qui éclairent les combles (réserves) sont<br />

multiples : lucarne à meneau simple (14) , croisée pourvue de<br />

poulie ou lucarne-pignon (11 rue Vaudour, 1507 [d] et 6 bis<br />

rue Jeanne-d’Arc en arrière-cour, début du 16 e siècle) (15) .<br />

Ce type d’ouvrage a pour particularité de donner, de la<br />

rue, l’illusion des anciennes toitures à pignon sur rue. Une<br />

(8) Des rez-de-chaussée peuvent être, en effet, traités en pan-de-bois : 37 rue de l’Empereur (reprise<br />

en sous-œuvre, autour de 1520 [d]), 36 rue du Poirier (début du 16 e siècle)...<br />

(9) Ces grandes ouvertures sur rue peuvent être également fermées par un simple portail facilitant<br />

l’entrée et le stockage (écurie ?). Les transactions se déroulent, alors, probablement à l’étage,<br />

espace généralement réservé à l’habitat.<br />

(10) Le placement de ces fenêtres optimise l’entrée de la lumière (au plus profond de la salle) et libère<br />

l’usage de la face interne du mur (1 rue de la Tour, début du 16 e siècle, ou 5 rue des Bouchers, 1520-<br />

1530). Ces baies sont sécurisées par des barreaux.<br />

(11) MAZUY, ALIX, AUBANTON 2006.<br />

(12) Cette typologie ne semble pas associée à des programmes décoratifs sculptés. Un seul exemple<br />

comportant des pinacles et des accolades (autour de la croisée) est avéré : 9 rue Stanislas-<br />

Julien.<br />

(13) Au cours de la seconde Renaissance, les meneaux traversants se généralisent. La fenêtre prend,<br />

alors, toute la hauteur de la baie et les traverses deviennent des traverses de menuiserie (intégrées<br />

aux dormants).<br />

(14) Ces derniers peuvent êtres fi xés par des mortaises ménagées dans les linteaux de bois et par des<br />

fers au niveau des appuis. Ce dispositif permet, si besoin est, de retirer le meneau pour faciliter le<br />

passage des gros volumes.<br />

(15) De petites lucarnes de second rang en bois sont également attestées.

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