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134 EMPREINTE URBAINE

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158 <strong>EMPREINTE</strong> <strong>URBAINE</strong> - Les nouveaux espaces urbains<br />

Le bâti orléanais<br />

avant 1540<br />

URANT CETTE PÉRIODE, DYNAMISÉE PAR DES CONDITIONS POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES FAVORABLES,<br />

l’architecture domestique se renouvelle. Une nouvelle grammaire des formes pointe sous les<br />

modèles du gothique flamboyant. Les décors à l’antique font peu à peu leur apparition tout<br />

d’abord en simple citation puis dans le cadre de programmes cohérents.<br />

Notre aire d’étude (1) est délimitée à l’ouest, au nord et à<br />

l’est par les boulevards extérieurs et au sud par la Loire. Elle<br />

correspond à la ville close par les deux derniers remparts<br />

construits dans la seconde moitié du 15 e siècle et durant la<br />

première moitié du siècle suivant.<br />

Cet espace urbain est très hétérogène. La ville s’est, en effet,<br />

agrandie à plusieurs reprises et le bâti a subi dans certains<br />

secteurs des bouleversements importants : les grands<br />

percements (rue Royale, 18 e siècle ; rues Jeanne-d’Arc et de<br />

la République, 19 e siècle), les réaménagements du quartier<br />

du Châtelet (19 e siècle) et de la Charpenterie (20 e siècle)<br />

et enfin la reconstruction du quartier Saint-Paul suite aux<br />

destructions occasionnées par les bombardements de la<br />

Seconde Guerre mondiale.<br />

Les façades récolées présentent des programmes<br />

architecturaux, pour l’essentiel, conservés ou lisibles et<br />

cela malgré les modifications opérées en rez-de-chaussée<br />

(à partir du 18 e siècle), les éventuels rehaussements et<br />

l’évolution technique de la fenêtre. De cette étude, ont été<br />

exclus les murs présentant des baies isolées ainsi que les<br />

bâtiments situés dans les différents établissements religieux<br />

(à l’exception de la Maison du roi Louis XI, monastère<br />

Saint-Aignan).<br />

Tous les pans-de-bois à croix de Saint-André ont été<br />

retenus. Ce mode de construction et de décor est, en effet,<br />

employé principalement dans la première moitié du 16 e<br />

siècle et trouve son épilogue dans les années 1560-1570.<br />

Enfin la date qui clôt notre inventaire, permet de nous<br />

consacrer au bâti médiéval et de la première Renaissance (2) .<br />

En effet, l’architecture de la seconde Renaissance, marquée<br />

par une plus grande rigueur dans l’utilisation des ordres<br />

et des ornements issus de l’Antiquité (fenêtres à fronton,<br />

Laurent Mazuy,<br />

Médiateur du patrimoine<br />

(Orléans)<br />

(1) Cet inventaire des façades domestiques sur rues construites avant 1540 a été réalisé au prin-<br />

temps 2008.<br />

(2) Apparue à Orléans dans l’architecture sous le règne de Louis XII, plaquée sur une architecture<br />

gothique fl amboyante épanouie, elle évolue pour trouver une personnalité propre dans la deuxième<br />

partie du règne de François I er . À Orléans, l’italianisme ne s’exprime au début que par quelques<br />

touches comme : les oves de la corniche de l’hôtel Brachet, première décennie du 16 e siècle<br />

(24, 26, et 28 rue de la Bretonnerie) ; la corniche à coquille de l’hôtel des Créneaux, 1513<br />

(32 rue Sainte-Catherine) ; le décor de pilastres à arabesque et rinceaux de la porte piètonne sur<br />

rue de la maison Euverte Hatte, 1526 (11 rue du Tabour)... À l’ornement de la première Renaissance<br />

s’ajoute, une décennie plus tard, une structuration du plan de la façade par un jeu de pilastre à<br />

chapiteaux à crosse, associés à des appuis fi lants : maison Euverte Hatte, façade sur cour, dans<br />

les années 1530 (11 rue du Tabour). Cette transition vers la seconde Renaissance est manifestée<br />

également par une façade rue Charles-Sanglier, entre 1530-1540 (Musée historique et archéologique<br />

de l’Orléanais) et la façade ouest du 5 place De Gaulle (FIG.1] ou encore celles de l’hôtel Toutin<br />

(26 rue Notre-Dame-de-Recouvrance), au tournant des années 1540.

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