Pour faire face à la crise de l'interculturel Fred Dervin Il ne ... - Users

mémoire de l’interlocuteur qui provoquent de l’empathie), la modalité épistémique… A
partir de ces éléments, on peut étudier par ex. les stratégies de réduction de l’incertitude
énoncées plus haut.
Conclusion
Nous sommes arrivés à la fin de ce rapide parcours des ouvertures possibles qui
s’ouvrent à une réflexion renouvelée sur l’interculturel. Face à la crise de l’interculturel
annoncée en titre de ce chapitre, un peu comme une boutade, la voie des diverses
diversités s’est ouverte. Qu’il s’agisse du dialogisme ou du cognitif socioculturel, le
message est le même : le vivant est très (trop ? mais qui s’en plaindrait ?) riche – et il
l’est pour tous. On ne peut donc continuer à le travailler avec des théories qui tiennent à
moitié, en basculant vers le culturalisme ou le néo­essentialisme, ou bien avec des
méthodes qui réduisent de façon injuste les participants aux études à des « objets », mais
aussi les chercheurs en êtres que la subjectivité n’atteint pas. Michel Maffesoli (2007 : 1)
propose une « hétérologie », ou un savoir du multiple, qui va dans ce sens, et qui est,
d’après lui, « seul capable de reconnaitre la richesse du vivant ».
Le lecteur pourra se demander sans aucun doute pourquoi continuer à travailler
sur l’interculturel et la diversité culturelle, si le monde est si complexe et l’Homme
multiple. En effet, à vouloir confirmer ces phénomènes, on en viendra à une science qui
va tourner en rond (tout est divers) et s’ennuyer. A ce lecteur, je répondrai qu’avant que
cela soit le cas, il reste encore beaucoup de travail. En effet, combien d’individus sont­ils
prêts à accepter le paradigme de la diversité ? Combien sont­ils d’accord ? C’est donc en
restant vigilant, critique et en « démontrant » les diverses diversités (et les phénomènes
de solidifications identitaires qui les accompagnent parfois) et en les enseignant, qu’une
hétérologie obligatoirement imprécis (et qui le sait !) pourra vraiment voir le jour.
Bibliographie
Abbas, Y. & Dervin, F. (éds.). 2009. Technologies numériques du soi. Paris :
L’Harmattan.
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