Costa Brava - Babel des arts

illustres artistes modernistes et art nouveau de Gérone et de la Catalogne, concepteur de la
ville‐jardin de S’Agaró ; et d’autre part le peintre barcelonais Manel Bea, qui a résidé à
Castell d’Aro depuis 1979 jusqu’à sa mort. Bea, très talentueux, combinait sa peinture
informaliste avec des lignes surréalisantes. L’artiste Àlex Pallí, la galerie que la famille Niebla
a eue dans la ville à différentes époques et la galerie Omnium Ars sont les autres présences
notoires. Le marchand d’œuvres d’art d’origine aragonaise Juanjo Gallardo, qui dirige les
expositions de l’emblématique Castell de Benedormiens, comprenant des œuvres de Goya,
Bea, Dalí, Cuixart, Puértolas, Navarro Vives..., a été un personnage‐clé dans le cadre de la
diffusion de Castell d’Aro. Cette ville est par ailleurs le lieu de résidence estivale de l’artiste
barcelonais Josep Navarro Vives (né à Paris), qui est passé de l’art cinétique à la peinture
métaphysique en passant par l’informalisme.
SANTA CRISTINA D'ARO. La Casa Màgica (la Maison magique), une grande ferme catalane,
est pleine de posters, ustensiles de magie, jeux de cartes, automates, peintures, dessins,
sculptures… Le Musée de l’illusion et de la curiosité rassemble toute cette collection
engrangée au fil des ans par l’illusionniste, promoteur culturel et mécène Xevi Sala Costa,
mieux connu sous le nom de « Xevi le magicien ». Les peintures de Josep Albertí et de Josep
Perpinyà constituent également une partie importante de la collection.
SANT FELIU DE GUÍXOLS. Les artistes Josep Berga, Pons Martí, Torrent Bruch et Ferran
Ponsjoan furent les premiers à proposer une vision personnelle du paysage des lieux. Plus
tard, on notera aussi la présence du Barcelonais Josep Amat qui, entre autres paysages, a
immortalisé un moment de la ville qui perdure dans la mémoire en dépit de la disparition
lointaine des bancs verts. Il existe des preuves selon lesquelles son ami, le peintre Raoul
Dufy, était venu lui rendre visite. Le mécénat de la baronne Thyssen s’est avéré décisif
pour la reconnaissance de son œuvre. De son côté, Josep Albertí, né aux Baléares, a
certainement imprégné ses peintures de l’image la plus viscérale d’un paysage qu’il avait
dans le cœur. Jusqu’à sa mort, en 1993, Albertí dont l’artisticité innée, tant pour le
chant, que pour la poésie et l’art plastique (pour la vie, en définitive) en fit un des
personnages les plus charismatiques de la ville. On pourrait dire qu’il a fait office de fil
conducteur, de lien entre les artistes de différentes générations, aussi bien locaux
qu’étrangers. Il y a également Kitaj, que nous avons mentionné précédemment. À partir
des années soixante‐dix, d’autres artistes sont aussi venus s’installer à Sant Feliu de Guíxols,
comme les fameux Marzo‐Mart – sculpteur et peintre – et Alberto Udaeta – sculpteur et
bijoutier–, les peintres Josep Miralles et Xavier Ruscalleda (décédé récemment) ainsi que la
sœur de ce dernier, Queralt. À épingle aussi, le créateur sporadique et administrateur
culturel Richard Vanderaa.
En plus de cette vie plastique animée, cette ville héberge aussi le Musée de l’histoire des
jouets – Collection Tomàs Pla et organise le concours international de dessin de la biennale
Prix Josep Amat. Côté galeries, on peut mentionner l’ancienne galerie Carme Tatché, Fècit –
dirigée par Mar Nadal – et l’actuelle Galeria Kroma, orchestrée par les sœurs Cendrós. Sans
oublier le Musée Thyssen susmentionné, bien sûr, un des fers de lance de la nouvelle ère de
la ville.
TOSSA DE MAR. D’une « boîte cachée entre les montagnes » (Joan Maragall) à la « Babel des
arts » (Rafael Benet). Olga Sacharoff et son époux, Otto Lloyd, ainsi que l’artiste anglais
Galwey furent les premiers à découvrir Tossa de Mar, en 1916. Ce n’est que plus tard, dans
les années trente, que de nombreux artistes, écrivains, philosophes, poètes, architectes…
vinrent s’y concentrer (d’où la dénomination « Babel des arts » du peintre et critique d’art
Rafael Benet) et que la ville devint le refuge physique, spirituel et créatif d’une série
d’artistes.