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Costa Brava - Babel des arts

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plus ambitieuses qui ait été lancée récemment, jouit d’un potentiel impressionnant. Ce<br />

rapprochement a été possible grâce aux relations familiales existant entre la baronne et la<br />

population de Sant Feliu de Guíxols. Avec le Centre d’étu<strong>des</strong> Walter Benjamin de Portbou,<br />

dont l’avant‐projet avait été réalisé par l’architecte Norman Foster, mais qui est en suspens,<br />

il s’agit <strong>des</strong> projets les plus importants qui, si tout va bien, viendront renforcer la richesse du<br />

patrimoine de la <strong>Costa</strong> <strong>Brava</strong>, hérité de l’Antiquité à nos jours.<br />

LA CATALOGNE NORD ET LA COSTA BRAVA<br />

La <strong>Costa</strong> <strong>Brava</strong> et la Catalogne Nord ont toujours été caractérisées par un transfert constant<br />

de personnes et de connaissances. Il fut d’ailleurs un temps où les deux régions n’en<br />

formaient qu’une seule. À cette étroite relation, il convient d’ajouter le fait que la guerre<br />

civile a forcé de nombreux républicains – dont beaucoup d’artistes – à s’exiler. C’est ainsi<br />

que le sculpteur <strong>des</strong> années 1900 Arísti<strong>des</strong> Mallol, très lié à Barcelone et Paris, est né à<br />

Banyuls, où il a aussi établi sa résidence. C’est là qu’il recevait ses amis catalans et français<br />

Hugué, Casanovas, Séverac, Bonnard et Denis, entre autres.<br />

Ceret fut et reste un autre épicentre de relations entre la <strong>Costa</strong> <strong>Brava</strong> et la Catalogne Nord.<br />

Ce village prit part à l’aventure de l’art moderne en 1910 en accueillant les artistes Manolo<br />

Hugué et Frank Burty ainsi que le compositeur Déodat de Séverac. Un an plus tard à peine,<br />

après le passage de Picasso et Braque, André Salomon l’appela « la Mecque du cubisme ».<br />

Une Mecque qui a donné naissance à un musée d’art dirigé depuis 1986 par Josefina<br />

Matamoros, fille d’exilés républicains. Ce centre, qui accueille le visiteur avec une œuvre<br />

murale en céramique d’Antoni Tàpies à l’entrée, atteste <strong>des</strong> nombreuses relations existant<br />

entre la Catalogne Nord et le Principat (provinces de Barcelone, Tarragone, Lérida et<br />

Gérone). Il reflète aussi la kyrielle d’artistes qui sont passés par Ceret : Picabia, Sunyer,<br />

Soutine, Masson, Tzara, Gargallo, Cocteau, Brossa, Perejaume et Carr, entre autres. Et pour<br />

poursuivre ce tissage de relations, une <strong>des</strong> dernières expositions du musée s’est consacrée<br />

au fauvisme. Ce mouvement, lancé à Collioure par Matisse et Derain, a gagné la<br />

reconnaissance du village, où gît un républicain emblématique, le poète Antonio Machado.<br />

L’exilé le plus récent (années 80) est l’artiste barcelonais Carles Pazos qui, lassé <strong>des</strong> gens qui<br />

ne prêchent que pour la chapelle du Principat, est venu s’y réfugier.<br />

RADIOGRAPHIE RÉSUMÉE<br />

Ci‐après, vous trouverez une radiographie résumée, une chronique, pourrait‐on dire,<br />

comprenant quelques traits relatifs à certains <strong>des</strong> grands noms et événements artistiques de<br />

la <strong>Costa</strong> <strong>Brava</strong>. Un résumé marqué par quelques absences qui retrace tout – à quelques<br />

exceptions près – le centenaire de la dénomination « <strong>Costa</strong> <strong>Brava</strong> » lancée par Ferran Agulló.<br />

Une synthèse qui met l’accent sur l’art contemporain, souvent le moins cité en raison du<br />

manque de distance temporelle.<br />

PORTBOU. En 1999, soixante ans après que Walter Benjamin se suicide à Portbou pour<br />

échapper à la griffe nazie – de mèche avec le régime franquiste –, l'artiste israélien Dani<br />

Karavan commémora cette tragédie à l’aide d’un monument qui allie sculpture et<br />

architecture : trois pièces d’acier Corten disposées dans un rayon de moins de cinquante<br />

mètres qui se terminent en un tunnel fermé par une vitre qui donne sur la falaise, vers<br />

l’infinitude de la mer. Une œuvre d’une subtilité allégorique peu habituelle au sein de l’art<br />

contemporain actuel. En marge de ce symbole <strong>des</strong> XX e et XXI e siècles, le sculpteur et<br />

collectionneur Frederic Marès – qui dispose d’un musée à Barcelone –, le peintre et<br />

scénographe Esteve Francès et les frères Rafel et Àngels Santos Torroella – respectivement<br />

critique d’art réputé et auteur de la fameuse œuvre Un mundo, conservée au Musée Reina<br />

Sofía de Madrid – ont été les piliers artistiques de la ville.

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