Violences sexuelles des casques bleus : Défis et réalisations pour ...

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celui des femmes. Ceux-ci ne doivent en aucune manière contribuer à leurs
souffrances.
Un autre point important à retenir est le fait que les populations civiles – tel
qu’il a été démontré ci-dessus – sont dans une position d’extrême vulnérabilité. À
l’opposé, bien qu’étant menacé, le personnel (militaire, policier et civil) des
Nations Unies est dans une position de force. Le personnel dispose de ressources
matérielles, financières et militaires de beaucoup supérieures à la population civile
locale.
C’est donc pour ces raisons que l’on parle d’une présomption de relations
non consensuelles. Une relation sexuelle imposée « par la force, sous la contrainte
ou à la faveur d’un rapport inégal. 262 » Un personnel des Nations Unies désirant
obtenir des relations sexuelles avec un bénéficiaire doit prendre en considération
que la relation est interdite et qu’elle n’est pas consensuelle prima facie. Les
bénéficiaires peuvent répondre positivement à une demande, ou même offrir ces
relations au personnel international, mais il est fort improbable qu’il y ait un
consentement véritable. Plusieurs peuvent être motivés par des impératifs de
survie (se procurer de l’argent ou de la nourriture) et non pas par un véritable
choix et désir envers le personnel international. Plusieurs bénéficiaires n’ont reçu
ou demandé que des tranches de painou environ 25 cents en l’échange de services
sexuels 263 . En fait, dès qu’il y a quelque chose de demandé ou de donné en
échange, surtout lorsque la valeur est dérisoire, on peut douter du réel
consentement. Certaines armées nationales qui ont adopté ce principe de la
présomption de relations non consensuelles vont même jusqu’à considérer que des
262 Elias, Anne, Op.cit, p. 39.
263 Interview avec des UNPOL (anonymat préservé)