Violences sexuelles des casques bleus : Défis et réalisations pour ...

P a g e 
|
78
Parcours historique de l’interdiction des violences sexuelles et de l’égalité du
genre
L’interdiction ou la règlementation des agressions sexuelles dans les conflits
a un passé riche, bien que l’essentiel des textes interdisant de telles pratiques ne
remonte que très récemment avec les Conventions de Genève. Cette partie n’a pas
pour but d’analyser juridiquement ces documents, mais d’en faire une
chronologie. Certains de ces documents seront analysés en profondeur dans le
chapitre sur le droit international humanitaire.
Les premiers écrits sont contenus dans le Code d’Hammourabi et dans les
commandements du judaïsme. Les deux assimilent le viol à de l’adultère et
interdisent la pratique (si la femme était mariée) 209 . En fait, ceci se fondait sur la
protection de la propriété privée puisque la femme y était considérée comme une
propriété de l’homme.
Dans l’Antiquité, il y eut une déclaration peu commune d’un chef barbare.
En 546, Totila l’Ostrogoth interdit à ses troupes de violer les Romains 210 .
Au Moyen-Âge, le Roi Richard II d’Angleterre interdit la pratique du viol :
« quiconque aurait l’audace de prendre une femme par la force, sous peine d’être
pendu 211 ». Toutefois, la condamnation à mort n’était généralement pas
exécutée 212 .
209
Dyneley, J., « Review : The Code of Hammurabi », The American Journal of Theology, Vol. 8, No. 3
(Jul., 1904), p. 606.
210
Brownmiller, Susan, Op.cit., p. 47.
211
Ibid, p.48
212
Niarchos, Catherine N. «Women, War, and Rape: Challenges Facing The International Tribunal
for the Former Yugoslavia», Human Rights Quarterly - Volume 17, Number 4, November 1995, p.
560.