Violences sexuelles des casques bleus : Défis et réalisations pour ...

P a g e 
|
179
phénomène généralisé; ce qui n’était pas le cas à la création de la mission 533 . Ce
problème a commencé dès le début de la mission. Comme nous l’avons vu
précédemment, l’offre de services sexuels, la vulnérabilité de la population, la
difficulté d’attribuer la responsabilité de ces actes en RDC, le manque d’attention
portée aux questions de genre au début de la mission, la culture d’impunité au
RDC et dans la mission ont contribué à empirer la situation et peut-être même
l’encourager 534 .
La MONUC a pris plusieurs mesures depuis les dernières années et ceci doit être
reconnu. Ces mesures visent à donner suite aux demandes pour un meilleur gender
mainstreaming ou pour enrayer l’exploitation sexuelle. Toutefois, sans une
meilleure participation des États au niveau des sanctions, il peu probable que la
situation change encore beaucoup.
Au niveau de l’équilibre du genre, la mission ne dispose pas assez de femmes
dans ses contingents. Il faut aussi mentionner que les États fournisseurs ne
disposent pas suffisamment de contingents féminins pour subvenir à la demande.
Au niveau des professionnels civils, la situation pourrait être améliorée. Il y a
actuellement 27% du personnel civil qui est composé de femmes. Ceci est en deçà
de la moyenne du DOMP (28,9%). Dans une mission comme la MONUC, il est
nécessaire de disposer d’un minimum de professionnels civils féminins. On
devrait toutefois reconnaître que l’adjointe du RSSG est une femme.
La réponse de la MONUC a commencé très tardivement. Ceci était dû
principalement au manque d’attention porté aux questions de genre. Pour
533 Ibid, p. 1.
534 Ibid, pp. 1, 4, Interview avec UNPOL, Dahrendorf, Nicola, Sexual Exploitation and Abuse: Lessons
Learned Study – Addressing Sexual Exploitation and abuse in MONUC, Office for Addressing Sexual
Exploitation and Abuse in MONUC, 2006, pp. 5 et 10.