Hommage au résistant lyonnais Nathan Chapochnik - Rebellyon
Hommage au résistant lyonnais Nathan Chapochnik - Rebellyon
Hommage au résistant lyonnais Nathan Chapochnik - Rebellyon
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Description :<br />
<strong>Hommage</strong> <strong>au</strong> <strong>résistant</strong> <strong>lyonnais</strong> <strong>Nathan</strong> <strong>Chapochnik</strong><br />
Extrait du <strong>Rebellyon</strong>.info<br />
http://rebellyon.info/<strong>Hommage</strong>-<strong>au</strong>-resistant-<strong>lyonnais</strong>.html<br />
<strong>Hommage</strong> <strong>au</strong> <strong>résistant</strong><br />
<strong>lyonnais</strong> <strong>Nathan</strong> <strong>Chapochnik</strong><br />
- Mémoire -<br />
Date de mise en ligne : mercredi 20 avril 2011<br />
Date de parution : 20 avril 2009<br />
Le 20 Avril 2009 disparaissait brutalement à Lyon <strong>Nathan</strong> <strong>Chapochnik</strong>, <strong>résistant</strong> <strong>lyonnais</strong> FTP MOI (Franc Tireur Partisan, Main d'Oeuvre Immigrée). Retour sur<br />
son parcours pour lui rendre hommage, avec notamment la Résistance, les sabotages et les actions de guérilla avec le bataillon Carmagnole...<br />
<strong>Rebellyon</strong>.info<br />
Copyright © <strong>Rebellyon</strong>.info Page 1/3
<strong>Hommage</strong> <strong>au</strong> <strong>résistant</strong> <strong>lyonnais</strong> <strong>Nathan</strong> <strong>Chapochnik</strong><br />
Le 20 Avril 2009 disparaissait brutalement à Lyon <strong>Nathan</strong> <strong>Chapochnik</strong>, <strong>résistant</strong> <strong>lyonnais</strong><br />
FTP MOI (Franc Tireur Partisan, Main d'Oeuvre Immigrée). Retour sur son parcours pour lui<br />
rendre hommage, avec notamment la Résistance, les sabotages et les actions de guérilla avec le<br />
bataillon Carmagnole...<br />
Il avait bien voulu en octobre 2007 parler de sa vie et de ses actions à RADIO CANUT, en direct dans l'émission<br />
BISTANCLAQUE.<br />
<strong>Nathan</strong> CHAPOCHNIK n'avait pas d'âge , enfin c'est l'impression qu'il donnait quand on le rencontrait et qu'on parlait<br />
avec lui. Et pourtant à 89 ans toujours en pleine action et avec plein de projets en cours, son coeur l'a lâché.<br />
89 ans et presque 80 ans de militantisme<br />
[http://rebellyon.info/spip.php?action=acceder_document&arg=9441&cle=eb785ea04952c104becedb1327d2638740<br />
318242&file=jpg%2F<strong>Nathan</strong><strong>Chapochnik</strong>.jpg] Fils de juifs ukrainiens immigrés en France pour fuir les pogroms, il est<br />
né à Paris le 9 novembre 1920. Né français et républicain, il le reste même quand à 20 ans, la France n'est plus<br />
républicaine. Fin 40, il colle déjà des affiches antinazies sur les murs de Paris.<br />
En décembre 1941, il s'installe à Lyon avec sa famille, poursuivant son activité professionnelle d'ouvrier fourreur à<br />
domicile. Il entre en contact avec les Jeunesses juives de Lyon, qui deviendront l'Union de la jeunesse juive (UJJ)<br />
avec qui il participe à des actions clandestines : collages d'affiches, distributions de tracts dans les transports en<br />
commun, les cinémas.<br />
Les camps de concentration, il le dit, il le savait déjà depuis longtemps.<br />
L'étoile j<strong>au</strong>ne il ne l'a jamais portée, il n'en était pas question.<br />
Tout de suite il a voulu se battre contre le nazisme et ses suppôts français, se battre vraiment, et il devient, sous le<br />
nom de « Francis », un des premiers membres des groupes FTP-MOI, donc un clandestin.<br />
En juin 1942 c'est avec son camarade et be<strong>au</strong> frère Simon Zaltzerman (dit « Fred ») qu'il est détaché de l'UJJ <strong>au</strong>près<br />
des FTP-MOI : c'est ainsi qu'ils deviennent les deux premiers membres du bataillon CARMAGNOLE, formé à Lyon<br />
en juillet 1942, un des plus actifs maillon de la Résistance.<br />
La résistance, des sabotages et des actions de<br />
guérilla avec le bataillon Carmagnole<br />
Le 11 novembre 1942, pour accueillir les Allemands il est sur la passerelle Saint Vincent en couverture des <strong>résistant</strong>s<br />
qui lancent la grenade qui n'explosa pas.<br />
A partir du 11 novembre 1942, il participe avec Zaltzerman et Kugler à des actions armées contre les troupes<br />
allemandes et des sabotages de camions, de transformateurs électriques... ainsi que be<strong>au</strong>coup d'<strong>au</strong>tres actions<br />
Copyright © <strong>Rebellyon</strong>.info Page 2/3
<strong>Hommage</strong> <strong>au</strong> <strong>résistant</strong> <strong>lyonnais</strong> <strong>Nathan</strong> <strong>Chapochnik</strong><br />
contre les occupants dans la région <strong>lyonnais</strong>e. Il en contera quelques unes.<br />
Il assurera pendant un temps le fonctionnement de l'imprimerie clandestine de l'Union des Juifs pour la Résistance et<br />
l'Entraide (UJRE) à son domicile avenue Thiers à Villeurbanne, avant de lui trouver une cachette plus sûre. Vers la<br />
mi-mars 1943, il rentre dans la clandestinité totale cessant tout contact avec sa famille et toute activité<br />
professionnelle pour ne se consacrer qu'à la lutte contre l'ennemi nazi : « Ni travail, ni famille, ni patrie ».<br />
Le 27 mai 1943, une opération pour récupérer des tickets d'alimentation se passe mal et son be<strong>au</strong> frère Simon<br />
Zaltzerman (dit Fred) est blessé, puis capturé et sera guillotiné.<br />
Le 4 décembre 1943, il allait être guillotiné à la prison Saint-P<strong>au</strong>l par les soins de la « justice » française de Vichy.<br />
Le juge responsable de la condamnation sera abattu par un groupe FTP MOI de CARMAGNOLE.<br />
Pour échapper à sa condamnation, il quitte Lyon pour Grenoble, avec le bataillon Liberté, ce qui formera le bataillon<br />
Carmagnole-Liberté. Il sera à l'origine de la création, avec une douzaine de compagnons, du maquis Le Chant du<br />
Départ près du Mont Aiguille...<br />
Puis il part à Nice où il devient « P<strong>au</strong>l », responsable militaire des FTP MOI du département. Grâce <strong>au</strong>x liens qu'il<br />
développe avec l'Armée secrète, il parvient à armer ses groupes. Ainsi le maquis de Peille reçoit un parachutage<br />
d'armes et d'explosifs. Les actions se poursuivent contre l'occupant allemand : destructions de camions, d'une usine<br />
d'air liquide, attentat à la bombe dans un café, contre un blockh<strong>au</strong>s ; jusqu'à sa blessure <strong>au</strong> Cros-de-Cagnes, le 6<br />
juin 1944, qui l'oblige à interrompre ses activités. Il poursuit toutefois l'instruction militaire de groupes de combat<br />
(Arméniens) jusqu'à la libération de Marseille le 15 août 1944.<br />
Après la guerre il s'engage dans l'armée, et assez vite on l'envoie en Indochine. Mais comprenant tout de suite qu'il<br />
n'est pas question pour lui de devenir un artisan du massacre du Viet Minh [1], il démissionne de l'armée en 1951.<br />
Il reprend ensuite à Lyon sa vie civile et de militant oeuvrant pour la c<strong>au</strong>se de ses compagnons disparus dans la lutte<br />
(97 morts <strong>au</strong> combat sur les quelques 200 membres de CARMAGNOLE et LIBERTÉ), <strong>au</strong> sein de l'ANACR, et pour<br />
celle de la justice sociale et des droits des travailleurs. Avec d'<strong>au</strong>tres <strong>résistant</strong>s et déportés, <strong>Nathan</strong> participait<br />
activement à l'activité en direction des scolaires du Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon.<br />
[JPEG - 1.7 ko] Marcel Bertone<br />
Quelques jours avant sa mort, place Bertone sur le plate<strong>au</strong> de la Croix Rousse, il prononçait le discours de<br />
l'hommage annuel rendu <strong>au</strong> <strong>résistant</strong> <strong>lyonnais</strong> assassiné Marcel BERTONE et « Chapo », comme on l'appelait dans<br />
son quartier, parlait « du devoir de mémoire à poursuivre après notre disparition »...<br />
NATHAN , nous y sommes.<br />
Post-scriptum :<br />
En plus de pouvoir enregistrer cette émission Bistanclaque de Radio Canut, on peut emprunter à la Bibliothèque de la Part-dieu une vidéocassette<br />
VHS (82 mn.) : « Témoignage de Francis <strong>Chapochnik</strong> », enregistrée le 11 juin 1997 <strong>au</strong> Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation<br />
de Lyon, qui contient des informations sur le bataillon Carmagnole et d'<strong>au</strong>tres récits personnels sur la guerre 39/45, sur Lyon...<br />
[1] Ligue, créée par les Communistes en 1941, et qui regroupe tous ceux qui luttent pour l'indépendance du Viet Nam<br />
Copyright © <strong>Rebellyon</strong>.info Page 3/3