CENTRE PAUL LEGER

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07.04.2013 Views

Flocon-de-Neige voulut alors essayer ses skis, car ses deux planches maintenant étaient véritablement des skis. Il monta à l'endroit même où il avait ébarbé ses branches. Il chaussa ses skis, se pencha en avant et se laissa aller. La pente était très forte: la vitesse augmenta rapidement, l'arrière des skis s'empenna d'un double duvet de neige. Amalgamés par une vision trop rapide, les arbres de la forêt formèrent deux murs. Le crissement des bois frôlait à peine le silence et derrière les skis, une double trace très légère s'inscrivait. Grisé, haletant, le visage fouetté par le vent de la course, mordu par le froid cinglant, Flocon-de-Neige réalisait jusqu'au plus profond de son être la joie de cette course. Il goûtait intensément cette impression aérienne de vol, cette sensation passionnante de perdre contact avec le sol, d'échapper d'un seul coup à toutes ces déficiences physiques qui nous rendent lourds et lents et faibles -la sensation de devenir libre, immensément libre. Ayant inventé le ski, Flocon-de-Neige pensa qu'il ne pouvait garder pour lui seul sa trouvaille. Lorsque les gens du village lui demandèrent par quel prodige il pouvait marcher aussi vite sur la neige, il leur expliqua sa découverte. Ce jour- là, il n'y eut pas un seul garçon qui ne rêvât de posséder lui aussi ces patins merveilleux, pas un seul enfant qui ne voulût essayer de se fabriquer ces planches qui permettraient de courir sur la neige bien plus vite qu'un chamois ou qu'un loup... G. de Larigaudie : La légende du ski (Delagrave) 52

La neige assourdit les bruits ; c'est un isolant phonique. L'air contenu dans la neige étouffe les sons. A l'écoute des bruits extérieurs, on devine qu'il a neigé sans ouvrir les volets : tout est assourdi. Au bord d'un lac, un cri peut s'entendre à près de 2,5 km. Au dessus d'une couche de neige fraîche, la même vibration sonore n'est perçue que jusqu'à 11 mètres !!! Une congère est un amas de neige entassée par le vent. AXES D'ETUDE LA NE IGE Sans vent, par des températures basses jusqu'au sol, les cristaux tombent isolément ou enchevêtrés en légers flocons. Ils se déposent au sol en une neige légère et sèche, Les cristaux de neige se forment par des températures négatives à partir de germes de glace. Ceux-ci sont principalement constitués d'un ensemble de minuscules gouttelettes d'eau en suspension dans l'air. contenant beaucoup d'air. C'est la poudreuse du La neige c'est froid et pourtant c'est un isolant thermique. La neige évite à la végétation de skieur ou du surfeur. geler et maintient des Depuis qu'il neige sur terre, il y a peu de chance pour que deux cristaux de neige identiques se soient formés. L'organisation mondiale de la météorologie a retenu dix formes principales. En se déposant au sol, les cristaux de neige forment des couches ou strates. Au cours de l'hiver, ces dernières s'accumulent et constituent le manteau neigeux. La neige est un matériau déformable et compressible. Elle se tasse au cours de l'hiver en fonction de la température et sous l'effet de l'accumulation successive des couches. Sur les pistes de ski, le damage accélère le tassement de la neige , favorise sa stabilité et augmente sa résistance à l'usure provoquée par les carres des skis. La neige est comparable à un fluide visqueux comme la boue ou la lave. Le long des pentes elle s'écoule doucement vers l'aval, progressant de quelques millimètres par jour. 53 températures clémentes près du sol pour les animaux qui vivent sous la neige ou s'y enfouissent afin de s'abriter du froid. Un homme égaré dans la neige peut trouver son salut en se constituant un abris ou en s'y enterrant le plus profondément possible.

Flocon-de-Neige voulut alors essayer ses skis, car ses deux planches maintenant étaient<br />

véritablement des skis. Il monta à l'endroit même où il avait ébarbé ses branches. Il chaussa ses skis,<br />

se pencha en avant et se laissa aller.<br />

La pente était très forte: la vitesse augmenta rapidement, l'arrière des skis s'empenna d'un double<br />

duvet de neige. Amalgamés par une vision trop rapide, les arbres de la forêt formèrent deux murs. Le<br />

crissement des bois frôlait à peine le silence et derrière les skis, une double trace très légère<br />

s'inscrivait. Grisé, haletant, le visage fouetté par le vent de la course, mordu par le froid cinglant,<br />

Flocon-de-Neige réalisait jusqu'au plus profond de son être la joie de cette course. Il goûtait<br />

intensément cette impression aérienne de vol, cette sensation passionnante de perdre contact avec le<br />

sol, d'échapper d'un seul coup à toutes ces déficiences physiques qui nous rendent lourds<br />

et lents et faibles -la sensation de devenir libre, immensément libre.<br />

Ayant inventé le ski, Flocon-de-Neige pensa qu'il ne pouvait garder pour lui seul sa trouvaille.<br />

Lorsque les gens du village lui demandèrent par quel prodige il pouvait marcher aussi vite sur la neige,<br />

il leur expliqua sa découverte. Ce jour- là, il n'y eut pas un seul garçon qui ne rêvât de posséder lui<br />

aussi ces patins merveilleux, pas un seul enfant qui ne voulût essayer de se fabriquer ces planches qui<br />

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