Tennis Info n°443 - Juillet-Août 2012 - Fédération Française de Tennis

Tennis Info n°443 - Juillet-Août 2012 - Fédération Française de Tennis Tennis Info n°443 - Juillet-Août 2012 - Fédération Française de Tennis

05.04.2013 Views

Le rendez-vous Un PeU d’histOire… Break olympique L’histoire du tennis et des J. O., c’est un peu celle d’une longue liaison amoureuse faite de hauts et de bas. Présent depuis les premiers Jeux de l’ère moderne (1896), le tennis a rompu cette idylle originelle en 1924, pour ne faire son grand retour au sein de l’institution qu’à l’occasion des jeux Olympiques de Séoul en 1988. Flash-back. Le purgatoire ou l’éclipse aura duré 64 ans ! Autant dire un très long break ! Et c’est à Paris que la rupture entre tennis et olympisme fut consommée. En 1924 en effet, l’épreuve de tennis olympique s’avère d’une rare qualité. Mais, ombre au tableau, les conditions de jeu proposées sont déplorables. Le stade de Colombes offrait-il vraiment les meilleures garanties possibles à ce sport quand on connaît les infrastructures du Stade Français et du Racing Club de France ? Les recommandations de la Fédération Internationale de Lawn tennis (FILT) n’ont guère été écoutées. Cette dernière en profite pour faire quelques suggestions au Comité International Olympique (CIO) : la FILT voudrait au moins un représentant de la discipline au sein du comité, être consultée pour tout ce qui touche à l’organisation technique et matérielle de l’épreuve olympique de tennis et enfin obtenir que l’on abandonne l’idée de supprimer le tournoi de Wimbledon en année olympique. Ces propositions sont écartées d’un revers de la main par le CIO. Le torchon brûle entre les deux organisations… Le conflit est d’autant plus grave qu’une autre pomme de discorde existe, et de taille, puisque c’est elle qui définit l’olym- 40 n TENNIS INFO N°443 n Juillet 2012 Philippe Chatrier, ici en 1990, fut l’un des principaux artisans du retour du tennis aux J.O. pisme : la règle de l’amateurisme. La FILT tourne donc le dos au CIO et aux Jeux, et entame une longue traversée du désert. Les olympiades se succèdent, sans tennis ou presque – en 1968, aux jeux de Mexico, le tennis fait une apparition furtive, comme sport de démonstration... Il faut attendre les années 70 pour que des hommes d’envergure se dressent contre cette mise à l’écart. La croisade se structure autour du Britannique Davis Gray, alors secrétaire général de la FIT, soutenu activement par Philippe Chatrier, président de la Fédération Française de Tennis depuis 1973. Edberg et Graf, roi et reine sans couronne L’acharnement de ce dernier, devenu également patron de la FIT en 1977, porte finalement ses fruits en 1981 quand le Congrès du CIO, réuni à Baden-Baden en Allemagne, réintègre le tennis en tant que sport de démonstration en 1984, à Los Angeles. L’accueil est des plus chaleu- L’affiche des Jeux de 1924, où survint la rupture entre tennis et J. O. reux. Stefan Edberg et Steffi Graf, vainqueurs, en sortent roi et reine sans véritable couronne. Les Jeux de 1988 à Séoul approchent à grands pas. S’ouvre à nouveau l’éternel débat opposant amateurs et professionnels. Une solution voit finalement le jour en 1987, lors du Congrès du CIO réuni à Istanbul. Elle satisfait pleinement l’ardent défenseur du tennis aux J. O. qu’est Philippe Chatrier. Désormais « (…) les jeux seront ouverts aux joueurs de tous les pays et de toutes forces, mais sur la base de leur participation à la Coupe Davis et à la Coupe de la Fédération (Fed Cup) et à condition qu’ils respectent certains principes olympiques tels que : pas de prix, pas de compensation, pas de logos commerciaux sur les vêtements et suspension, durant cette même période, de tous les contrats commerciaux qui seraient en conflit avec les règlements olympiques ». À Séoul, le Tchécoslovaque Miloslav Mecir et l’Allemande Steffi Graf récoltent l’or et succèdent, 64 ans après, aux Américains Vincent Richard et Helen Wills au palmarès. Mieux : à partir de 1991, le tennis a désormais un représentant au CIO en la personne de Philippe Chatrier. La flamme du tennis est ranimée et ce sport renoue avec l’histoire olympique. n

Le ren<strong>de</strong>z-vous<br />

Un PeU d’histOire…<br />

Break olympique<br />

L’histoire du tennis et <strong>de</strong>s J. O., c’est un peu celle d’une longue liaison amoureuse<br />

faite <strong>de</strong> hauts et <strong>de</strong> bas. Présent <strong>de</strong>puis les premiers Jeux <strong>de</strong> l’ère mo<strong>de</strong>rne (1896),<br />

le tennis a rompu cette idylle originelle en 1924, pour ne faire son grand retour au sein<br />

<strong>de</strong> l’institution qu’à l’occasion <strong>de</strong>s jeux Olympiques <strong>de</strong> Séoul en 1988. Flash-back.<br />

Le purgatoire ou l’éclipse aura duré<br />

64 ans ! Autant dire un très long<br />

break ! Et c’est à Paris que la rupture<br />

entre tennis et olympisme fut<br />

consommée. En 1924 en effet, l’épreuve<br />

<strong>de</strong> tennis olympique s’avère d’une rare<br />

qualité. Mais, ombre au tableau, les<br />

conditions <strong>de</strong> jeu proposées sont déplorables.<br />

Le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> Colombes offrait-il<br />

vraiment les meilleures garanties possibles<br />

à ce sport quand on connaît les<br />

infrastructures du Sta<strong>de</strong> Français et du<br />

Racing Club <strong>de</strong> France ? Les recommandations<br />

<strong>de</strong> la <strong>Fédération</strong> Internationale <strong>de</strong><br />

Lawn tennis (FILT) n’ont guère été écoutées.<br />

Cette <strong>de</strong>rnière en profite pour faire<br />

quelques suggestions au Comité International<br />

Olympique (CIO) : la FILT voudrait<br />

au moins un représentant <strong>de</strong> la discipline<br />

au sein du comité, être consultée<br />

pour tout ce qui touche à l’organisation<br />

technique et matérielle <strong>de</strong> l’épreuve olympique<br />

<strong>de</strong> tennis et enfin obtenir que l’on<br />

abandonne l’idée <strong>de</strong> supprimer le tournoi<br />

<strong>de</strong> Wimbledon en année olympique.<br />

Ces propositions sont écartées d’un<br />

revers <strong>de</strong> la main par le CIO. Le torchon<br />

brûle entre les <strong>de</strong>ux organisations…<br />

Le conflit est d’autant plus grave qu’une<br />

autre pomme <strong>de</strong> discor<strong>de</strong> existe, et <strong>de</strong><br />

taille, puisque c’est elle qui définit l’olym-<br />

40 n TENNIS INFO N°443 n <strong>Juillet</strong> <strong>2012</strong><br />

Philippe Chatrier, ici en 1990, fut l’un <strong>de</strong>s<br />

principaux artisans du retour du tennis aux J.O.<br />

pisme : la règle <strong>de</strong> l’amateurisme. La FILT<br />

tourne donc le dos au CIO et aux Jeux,<br />

et entame une longue traversée du désert.<br />

Les olympia<strong>de</strong>s se succè<strong>de</strong>nt, sans tennis<br />

ou presque – en 1968, aux jeux <strong>de</strong><br />

Mexico, le tennis fait une apparition furtive,<br />

comme sport <strong>de</strong> démonstration... Il<br />

faut attendre les années 70 pour que <strong>de</strong>s<br />

hommes d’envergure se dressent contre<br />

cette mise à l’écart. La croisa<strong>de</strong> se structure<br />

autour du Britannique Davis Gray,<br />

alors secrétaire général <strong>de</strong> la FIT, soutenu<br />

activement par Philippe Chatrier, prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la <strong>Fédération</strong> <strong>Française</strong> <strong>de</strong> <strong>Tennis</strong><br />

<strong>de</strong>puis 1973.<br />

Edberg et Graf, roi et reine<br />

sans couronne<br />

L’acharnement <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, <strong>de</strong>venu<br />

également patron <strong>de</strong> la FIT en 1977,<br />

porte finalement ses fruits en 1981 quand<br />

le Congrès du CIO, réuni à Ba<strong>de</strong>n-Ba<strong>de</strong>n<br />

en Allemagne, réintègre le tennis en tant<br />

que sport <strong>de</strong> démonstration en 1984, à<br />

Los Angeles. L’accueil est <strong>de</strong>s plus chaleu-<br />

L’affiche <strong>de</strong>s Jeux<br />

<strong>de</strong> 1924, où survint<br />

la rupture entre<br />

tennis et J. O.<br />

reux. Stefan Edberg<br />

et Steffi Graf, vainqueurs,<br />

en sortent<br />

roi et reine sans véritable<br />

couronne.<br />

Les Jeux <strong>de</strong> 1988 à Séoul approchent<br />

à grands pas. S’ouvre à nouveau l’éternel<br />

débat opposant amateurs et professionnels.<br />

Une solution voit finalement<br />

le jour en 1987, lors du Congrès<br />

du CIO réuni à Istanbul. Elle satisfait<br />

pleinement l’ar<strong>de</strong>nt défenseur du tennis<br />

aux J. O. qu’est Philippe Chatrier.<br />

Désormais « (…) les jeux seront ouverts<br />

aux joueurs <strong>de</strong> tous les pays et <strong>de</strong> toutes<br />

forces, mais sur la base <strong>de</strong> leur participation<br />

à la Coupe Davis et à la Coupe<br />

<strong>de</strong> la <strong>Fédération</strong> (Fed Cup) et à condition<br />

qu’ils respectent certains principes olympiques<br />

tels que : pas <strong>de</strong> prix, pas <strong>de</strong> compensation,<br />

pas <strong>de</strong> logos commerciaux sur<br />

les vêtements et suspension, durant cette<br />

même pério<strong>de</strong>, <strong>de</strong> tous les contrats commerciaux<br />

qui seraient en conflit avec les<br />

règlements olympiques ».<br />

À Séoul, le Tchécoslovaque Miloslav<br />

Mecir et l’Alleman<strong>de</strong> Steffi Graf<br />

récoltent l’or et succè<strong>de</strong>nt, 64 ans après,<br />

aux Américains Vincent Richard et<br />

Helen Wills au palmarès. Mieux : à partir<br />

<strong>de</strong> 1991, le tennis a désormais un<br />

représentant au CIO en la personne <strong>de</strong><br />

Philippe Chatrier. La flamme du tennis<br />

est ranimée et ce sport renoue avec l’histoire<br />

olympique. n

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