Tennis Info n°443 - Juillet-Août 2012 - Fédération Française de Tennis

Roland-Garros 2012
Bilan français
Le plein
d’émotions
14 n TENNIS INFO N°443 n Juillet 2012
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De la “perf” de Virginie Razzano
à l’exploit inachevé de Jo-Wilfried Tsonga,
les Français ont fait vibrer Roland-Garros.
Résumé d’une quinzaine riche
en émotions fortes.
Le tennis est un sport à la cruauté unique. N’existe-til
pas une dramaturgie spécifique à ce jeu, dont l’intensité
dépasse celle des autres sports ? En dressant
le bilan français, on serait tenté de dire que les
plus grandes satisfactions sont venues de Paul-Henri
Mathieu et de Virginie Razzano. Et que la plus grande déception
est venue de Jo-Wilfried Tsonga. Parce que ces trois-là ont disputé
trois combats homériques, en fin de soirée, sur le court Philippe-Chatrier.
Et seuls les deux premiers ont gagné…
“Paulo” a fait chavirer les cœurs en dominant John Isner
(n° 10) au deuxième tour (6/7 (2), 6/4, 6/4, 3/6, 18/16 en 5 h 41).
Éloigné des courts quinze mois en raison d’une opération lourde
au genou gauche, PHM a fait davantage que remporter le plus
long match de l’histoire disputé à Roland-Garros sur un seul
jour. Dire qu’on le croyait perdu pour le tennis... « J’ai du mal
à me rendre compte que j’ai gagné, a lancé le héros à l’adresse de
14 000 spectateurs conquis. J’ai puisé au plus profond de moimême
». Avant de lâcher : « Je suis content d’avoir vengé Nicolas
(Mahut). » Comme John Isner à Wimbledon en 2010, Mathieu,
épuisé, n’a pas été plus loin. Son troisième match en cinq sets de
suite, face à l’Espagnol Marcel Granollers, lui a été fatal…
Virginie Razzano a connu le même phénomène de décompression.
Deux jours avant “Paulo”, “Nini” avait, elle aussi, enflammé
le “Chatrier”, en faisant tomber l’une des favorites du tournoi,
Serena Williams (n° 5). C’était la première fois de sa carrière que
l’ancienne n° 1 mondiale perdait au premier tour d’un tournoi du
Grand Chelem ! L’événement était d’autant plus surprenant que
l’Américaine avait mené 5 points à 1 dans le tie-break du deuxième
set. Malgré sept balles de match manquées, Virginie a eu
le dernier mot (4/6, 7/6 (5), 6/3). Un an après la disparition tragique
de son compagnon, la Nîmoise obtenait « la plus belle victoire
de (s)a carrière ». Avant de chuter au deuxième tour face à
Arantxa Rus, donc. Mais qu’importe.