05.04.2013 Views

Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine

Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine

Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

87<br />

Selon l’enquête de Marie-Cl<strong>au</strong>de, 13 des 20 personnes interrogées à Van Buren<br />

n’avaient <strong>au</strong>cun parent à Saint-Léonard. À Saint-Léonard, 12 personnes avaient des<br />

parents à Van Buren. Sur le plan amical, les relations entre les deux villes sont restés<br />

assez fréquentes. La majorité des 40 personnes ont des amis dans la ville d’en face. Il<br />

f<strong>au</strong>t <strong>au</strong>ssi souligner, qu’à Van Buren, seulement une personne sur 20 a des parents <strong>au</strong><br />

Québec et qu’<strong>au</strong>cune n’y a des amis. La situation est différente à Saint-Léonard car<br />

les trois quart des répondants interrogées ont des parents <strong>au</strong> Québec et le quart y ont<br />

des amis. Cette condition différente dans les deux villes est due <strong>au</strong> partage des deux<br />

populations par la frontière.<br />

Bien loin est le temps ou toute la population de Grande Rivière était homogène unie par<br />

des liens matrimoni<strong>au</strong>x. Certes les liens de parenté étaient encore assez présents<br />

durant la période de prohibition et de contrebande des années 1920. Albénie J.<br />

Violette, homme d’affaires de Saint-Léonard et roi des «bootleggers» du Nouve<strong>au</strong>-<br />

Brunswick, a poursuivi son commerce illicite pendant plusieurs années grâce à la<br />

complicité de tous ses parents établis dans les deux villes (voir annexe 4). Depuis, les<br />

populations des deux villes ont été graduellement intégrées dans les systèmes<br />

distincts des deux pays.La frontière a séparé les deux populations.<br />

<strong>Le</strong>s gens de Van Buren sont nés à Van Buren ont grandi a Van Buren y ont <strong>fait</strong> leurs<br />

études primaire et secondaire en anglais. Plusieurs ont poursuivi leurs études dans les<br />

collèges et les universités américaines, certains <strong>au</strong>tres ont choisi de travailler dans les<br />

centres américains ou sont revenus vivre <strong>au</strong> Madawaska. Il est très probable que ces<br />

jeunes marieront ou ont marié des Américains ou des Américaines et peu probable<br />

qu’ils ou qu’elles s’uniront à des Québécoises ou à des Québécois. <strong>Le</strong>s gens de Saint-<br />

Léonard, <strong>au</strong> contraire, ont été et sont plus susceptibles à rencontrer des Québécois et<br />

des Québécoises. Ils ont plus d’affinités avec le Québec. Ils parlent la même langue, il<br />

vivent dans le même pays, ils étudient dans les mêmes universités et plusieurs<br />

travaillent <strong>au</strong> Québec. <strong>Le</strong>s contacts plus fréquents ont <strong>au</strong>gmenté les possibilité qu’ils<br />

s’unissent à des Québécois ou Québécoise et qu’ils aient plus de parents à Québec.<br />

L’enquête a <strong>au</strong>ssi démontré que toutes les personnes interrogées et leurs enfants ont<br />

étudié dans les villes qu’elles habitent à l’exception d’une ou deux qui ont passé leur<br />

jeunesse dans une ville et ont déménagé dans l’<strong>au</strong>tre après leurs études. Sur le plan<br />

scolaire, les deux villes sont séparées et chacune des populations est intégrée à son<br />

propre système. Cependant, les répondants sont sensibles <strong>au</strong>x activités ou<br />

événements qui se tiennent de l’<strong>au</strong>tre côté de la frontière. En effet, 19 des répondants<br />

de Saint-Léonard participent à des activités du côté américain et 16 répondants de<br />

Van Buren le font du côté canadien.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!