Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine
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plan démographique, leur aspect physique est quelque peu différent. Van Buren est<br />
une ville centrée sur une rue commerciale localisée sur la route 1, qui longe la rivière<br />
Saint-Jean. L’architecture de plusieurs de ses maisons rappelle avec nostalgie une<br />
période de prospérité celle des belles années et ce malgré la présence de bâtiments<br />
be<strong>au</strong>coup plus récents. Saint-Léonard est une ville résidentielle, moderne, centrée<br />
<strong>au</strong>tour de son l’Hôtel de Ville et de son église donnant moins d’importance à sa rue<br />
commerciale. La ville est <strong>au</strong>jourd’hui coincée entre la rivière Saint-Jean et la route 2<br />
trans-canadienne. Chacune des villes laissent entrevoir les effets de statalismes<br />
différents appliqués réciproquement par les deux États voisins.Van Buren, est<br />
maintenant une ville <strong>au</strong> visage américain non seulement par l’architecture de ses<br />
bâtiments mais par ses House for sale, ses Keep off et ses One way et par la<br />
nomenclature de ses raisons sociales commerciales. L’usage du prénom y est courant;<br />
on peut voir dans l’affichage des: Rod’s Repair Shop, Garry’s Bar et Pizza, Edna’s<br />
Floral Shop, John’s Rest<strong>au</strong>rant, Alphy’s Upholstery and Flooring et Danielle’s<br />
Rest<strong>au</strong>rant. Du côté de Saint-Léonard, l’usage des noms de familles est dominant.<br />
Voici quelques exemples: L’épicerie J.H.Malenfant, <strong>Le</strong>s assurances Daigle, <strong>Le</strong> Garage<br />
Gérard Be<strong>au</strong>pré, Soucy T.V., Motel Daigle Motel et Be<strong>au</strong>lieu Welding .<strong>Le</strong> tout en<br />
<strong>français</strong> ou en anglais ou quelque fois dans les deux langues. Autre pays, <strong>au</strong>tres<br />
habitudes.<br />
2. La dualité dans le comportement des individus<br />
<strong>Le</strong>s événements du quotidien qui jalonnent la vie de chaque citoyen des deux villes<br />
sont marqués de façon différente par des statalismes distincts. À Saint-Léonard, on se<br />
lève une heure plus tôt qu’à Van Buren. <strong>Le</strong>s heures d’ouverture et de fermeture des<br />
bure<strong>au</strong>x et des commerces, entre les deux villes, sont donc décalées d’une heure. <strong>Le</strong>s<br />
étudiants des écoles de Saint-Léonard commencent et finissent plus tôt leurs cours<br />
que ceux de Van Buren. Ce décalage horaire apporte plusieurs inconvénients dans les<br />
communications journalières et soutenues entre les deux rives (voir figure14).<br />
Un <strong>au</strong>tre trait marquant est le système de mesure. <strong>Le</strong>s Américains ont gardé le<br />
système britannique, les Canadiens ont, depuis plus de 20 ans, adopté le système<br />
métrique. <strong>Le</strong>s deux systèmes sont très souvent incompatibles. Dans plusieurs<br />
domaines tels que la machinerie, la plomberie et la quincaillerie, les pièces conçues<br />
dans un système ne s’adaptent pas à l’<strong>au</strong>tre. Ainsi, à Van Buren on voyage en milles et<br />
à Saint-Léonard en kilomètres. À Van Buren, on achète le carburant <strong>au</strong> gallon, mais<br />
c’est <strong>au</strong> litre qu’il se vend à Saint-Léonard. La température est <strong>au</strong>ssi calculée