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Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine

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CHAPITRE- 3<br />

Van Buren et Saint-Léonard <strong>au</strong>jourd’hui<br />

LES MANIFESTATIONS STATALES<br />

<strong>Le</strong> Madawaska, depuis 1842, comprend deux territoires: l’un américain nommé Upper<br />

St.John Valley et l’<strong>au</strong>tre canadien qui a gardé le nom de Madawaska. Depuis 1842, les<br />

populations des deux territoires ont chacune évolué dans deux États distincts et<br />

démontrent <strong>au</strong>jourd’hui des différences dans leurs habitudes de vie et leurs<br />

comportements quotidiens tout en gardant leur lien culturel. Si Grande-Rivière était<br />

restée canadienne lors de la séparation frontalière, on suppose qu’elle <strong>au</strong>rait les traits<br />

marquants de Saint-Léonard. Si <strong>au</strong> contraire, Grande-Rivière serait, en 1842, devenue<br />

une ville américaine, on peut supposer qu’elle <strong>au</strong>rait <strong>au</strong>jourd’hui l’aspect de Van Buren.<br />

Mais si Grande-Rivière était restée une ville entière, ses résidents <strong>au</strong>raient les mêmes<br />

habitudes de vie, les mêmes comportements et <strong>au</strong>raient évolué en utilisant la même<br />

langue. <strong>Le</strong>s effets de la frontière, qui a séparé Grande-Rivière en 1842, sont<br />

<strong>au</strong>jourd’hui présents et identifiables. Nous allons les aborder à partir de quatre grands<br />

thèmes. D’abord, 1) par une comparaison de l’aspect physique des deux villes, 2) par<br />

une énumération d’événements attestant la dualité du quotidien dans le comportement<br />

des individus due à l’application de statalismes différents dans les deux villes, 3) par<br />

une description des habitudes de vie, d’une comparaison des interactions sociales et<br />

économiques et d’une évaluation des effets de la frontière sur les deux populations<br />

rendues possible par un travail de terrain <strong>fait</strong> par Marie-Cl<strong>au</strong>de Dupont en 1994, 1 4) par<br />

l’analyse des conséquences des particularismes des institutions des deux pays, sur le<br />

comportement des populations des deux villes.<br />

1. La physionomie des deux villes<br />

Une visite dans les deux villes, localisées de chaque côté de la rivière Saint-Jean,<br />

permet de constater les effets de la frontière et l’appartenance des deux villes à des<br />

États distincts. Quoiqu’elles soient établies sur un territoire d’une superficie égale,<br />

qu’elles aient une forme géométrique semblable et qu’elles soient comparables sur le<br />

1 Réalisé grâce à une subvention du CRSH de Cécyle Trépanier obtenue dans le cadre du<br />

programme «Établissement des nouve<strong>au</strong>x chercheurs», 1992-1995.

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