Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine
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Saint-Léonard, incorporée ville en 1920, est devenue à cette date la deuxième ville en<br />
importance dans le Madawaska après Edmundston. La ville de Van Buren est la<br />
métropole indiscutée du Madawaska américain. Elle a sur son territoire plusieurs gros<br />
moulins à bois. C’est durant la crise et la dépression des années 1930 que les deux<br />
villes commencent une période de déclin économique qui conduira la ville de Van<br />
Buren à la faillite. Une concurrence grandissante sur les marchés des produits<br />
forestiers, les coupes à blanc provoquant une rareté de bois, des méthodes de<br />
production désuètes et plusieurs incendies comptent parmi les princip<strong>au</strong>x facteurs qui<br />
c<strong>au</strong>sent la fermeture des scieries et sapent la base économique des deux<br />
municipalités. <strong>Le</strong> changement du pôle industriel et commercial de la Vallée de la Saint-<br />
Jean vers les moulins de papier d’Edmundston (N.-B.) et Madawaska (Me) ébranle la<br />
base économique des deux municipalités. C’est alors l’exode des travailleurs de Saint-<br />
Léonard et de Van Buren soit vers les centres industriels du Penobscot et de Old Town<br />
ou soit vers Edmundston (N.-B.) et Madawaska (Me). L’absence de capital et de<br />
ressources humaines a freiné la prospérité des deux villes. Malgré un regain<br />
économique et la venue de plusieurs petites industries et commerces, les deux villes<br />
sont devenues graduellement des municipalités rurales.<br />
L’industrie forestière a toujours été très importante dans le développement économique<br />
des deux villes et elle l’est toujours. La présence de la «Compagnie Irving» dans la<br />
région en est un exemple probant Ainsi en 1943, la cie canadienne du Nouve<strong>au</strong>-<br />
Brunswick, «J.D.Irving» achète à Van Buren le moulin Lacroix qu’il opère conjointement<br />
avec les moulins de Saint-Léonard, mais la construction de barrages hydro-électriques<br />
met fin <strong>au</strong> flottage de bois sur la Saint-Jean et oblige la Irving à fermer en 1949. En<br />
1959 la «Irving» établit une scierie à Veneer à 17 milles <strong>au</strong> nord des limites de Saint-<br />
Léonard. En 1988, la cie Irving ouvre la Scierie de Grande-Rivière, située à proximité<br />
de la Grande Rivière, très moderne, entièrement <strong>au</strong>tomatisée mais avec un contrôle<br />
manuel à toutes les étapes du processus pour assurer les normes élevées de la<br />
compagnie. Environ 130 employés produisent en deux quarts de travail 400 000 piedsplanches<br />
de bois par jour.Cette scierie puise ses ressources de bois des propriétés<br />
forestières du Nouve<strong>au</strong>-Brunswick et du <strong>Maine</strong> et achète du bois local. (L’Acadie<br />
Nouvelle, 4 juillet 1995 ). Sur le plan économique, que se soit dans le domaine forestier<br />
ou <strong>au</strong>tre la frontière n’a pas complètement séparé les deux villes. Il est toujours<br />
possible pour un Canadien d’investir ou d’ouvrir un commerce ou une industrie du<br />
côté américain ou vice versa pour un Américain. <strong>Le</strong>s propriétaires de tels<br />
établissements doivent se conformer, depuis les années 1960, à plusieurs statalismes