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Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine

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partie du bois traité dans les moulins de Saint-Léonard provient des terres de la<br />

couronne, <strong>au</strong>jourd’hui propriété de la Compagnie Irving.<br />

En 1916, une nouvelle phase de l’industrie du bois est introduite. M. Croft construit à<br />

Van Buren une usine de pâte à papier The Aroostook Pulp & Paper Company.<br />

Plusieurs Canadiens dont un nombre important de citoyens de Saint-Léonard travaillent<br />

dans les moulins américains. À cette époque on peut habiter sur une rive et travailler<br />

sur l’<strong>au</strong>tre sans condition. Au début du XXe siècle, Saint-Léonard et Van Buren<br />

constituent le plus important centre commercial et industriel de la vallée de la h<strong>au</strong>te<br />

Saint-Jean. <strong>Le</strong>s moulins à bois des deux villes produisent et vendent sur le continent<br />

américain et sur les marchés européens.<br />

En 1900, Van Buren, avec ses 1 875 habitants, est la métropole la plus importante du<br />

Madawaska américain. Saint-Léonard, plus populeuse, compte 2 738 habitants et<br />

domine du côté canadien. À ces dates, la population d’Edmundston n’est que de 1<br />

882 habitants et celle de Grand S<strong>au</strong>lt se chiffre à 1 253 (Lapointe, 1989). <strong>Le</strong>s<br />

importantes constructions ferroviaires, routières et industrielles, les activités forestières,<br />

le développement de nouvelles colonies, la présence de voyageurs, l’<strong>au</strong>gmentation<br />

démographique font naître plusieurs commerces dans les deux villes. Plusieurs<br />

magasins génér<strong>au</strong>x, garages, <strong>au</strong>berges, hôtels, bars apparaissent et changent le<br />

paysage des deux villes. <strong>Le</strong>s fermiers sont devenus hôteliers, rest<strong>au</strong>rateurs, barbiers,<br />

confectionneurs, épiciers et forment une classe commerçante prospère. La classe<br />

dirigeante inclut <strong>au</strong> moins trois médecins qui traitent les patients des deux rives<br />

de la Saint-Jean.<br />

<strong>Le</strong> 20 novembre 1910, Van Buren et Saint-Léonard sont reliés par un pont<br />

international. Cette voie de communication redonne une certaine unité <strong>au</strong>x deux villes,<br />

facilite et <strong>au</strong>gmente les échanges économiques, culturels et famili<strong>au</strong>x. Saint-Léonard<br />

devient alors le point de jonction entre les voies ferroviaires et routières canadiennes et<br />

américaines. <strong>Le</strong> volume des échanges commerci<strong>au</strong>x devient assez considérable pour<br />

que le secrétariat d’État à Washington transfère en 1916, de Edmundston à Saint-<br />

Léonard le bure<strong>au</strong> de l’agence consulaire. Pendant plusieurs années, ce bure<strong>au</strong> sera<br />

celui qui percevra le plus de frais douaniers des 66 agences consulaires dans le monde<br />

(Lapointe,1989, p.262). Déjà, depuis 1907-1908, des postes canadien et américain de<br />

douane et immigration sont installés du côté de Saint-Léonard. L’immigration est<br />

responsable de vérifier l’entrée des étrangers <strong>au</strong> pays. <strong>Le</strong>s douaniers canadiens et<br />

américains ont la responsabilité de vérifier les véhicules et les passagers afin<br />

d’éviter la contrebande de marchandises d’un pays à l’<strong>au</strong>tre. <strong>Le</strong>ur tâche n’a pas été<br />

facile lors de la période de prohibition (voir annexe 4).

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