Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine
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édifices scolaires et de leurs équipement 4. l’énumération des tâches d’enseignement des<br />
professeurs d’après leurs différentes classifications 5. la taxation des comtés et des<br />
municipalités pour assurer des services éducatifs adéquats dans la province<br />
(Lapointe,1989,p.309)<br />
<strong>Le</strong>s écoles paroissiales ou confessionnelles de l’époque n’ont pas été mises en péril<br />
par ces nouvelles politiques administratives. Au contraire alors qu’en 1851, deux<br />
professeurs font la classe à Saint-Léonard, huit ans plus tard, sur une population de<br />
1094 habitants dont 285 de 6 à 16 ans, 111 enfants étaient inscrits dans les cinq<br />
écoles de la paroisse. Il est vrai que la majorité des enseignants n’avaient pas reçu de<br />
formation professionnelle (Lapointe,1985, p.228). Pour remédier à cette lacune,<br />
l’Académie de Madawaska, une école secondaire qui avait pour objectif la formation<br />
de jeunes filles <strong>au</strong> métier d’enseignante, est fondée en 1858. Cependant, les Soeurs<br />
de la Charité de Saint-Jean, une commun<strong>au</strong>té d’origine irlandaise choisie par le curé<br />
McGuik, n’y dispensaient l’enseignement qu’en anglais. Cette académie n’était donc<br />
qu’un moyen d’assimilation établi par le curé de Saint-Basile. <strong>Le</strong> curé McGuik confirme<br />
ce <strong>fait</strong> dans une requête adressée <strong>au</strong> gouvernement afin d’obtenir des fonds pour<br />
l’académie. Voici textuellement ce qu’il écrit:<br />
(...) to make our French population a living people in the progress of our Agriculture,<br />
Manufacturers, Commerces & Politics they must acquire our language, that the means the<br />
most natural, the most easy secure and efficacious for such introduction of our language are<br />
through the female portion of the community wherefore petitioner trusts that the efforts which<br />
are now being made for the improvement of the rising generation of Madawaska in particular<br />
& of the rising & of the County in general will meet with a generous support from your<br />
Excellency and Honors.... (Lapointe,1989,p.310)<br />
Cette requête est contresignée par les magistrats <strong>Le</strong>onard Reed Coombs, J.D. Bearsby<br />
et le Major Dickey de Fort Kent Me. C’est qu’en plus d’enseigner sur le côté canadien,<br />
plusieurs diplômées de l’Académie, formées pour enseigner en anglais, ont été<br />
emb<strong>au</strong>chées dans les écoles américaines du comté d’Aroostook. Ce comté connaissait<br />
<strong>au</strong>ssi des problèmes de recrutement d’instituteurs. Ainsi l’Académie de Saint-Basile a<br />
non seulement encouragé l’anglicisation des écoles du Madawaska canadien mais<br />
<strong>au</strong>ssi celle du Madawaska américain (Lapointe,1985, p.230). En 1878, le Madawaska<br />
américain a eu sa propre école normale unilingue anglaise, la Madawaska Training<br />
School.<br />
Du côté du Nouve<strong>au</strong>-Brunswick, il y a <strong>au</strong>ssi des changements. En 1871, le<br />
gouvernement s’engage à subventionner un système scolaire neutre, non<br />
confessionnel, où les manuels anglais sont recommandés (Lapointe, 1989, p.311). Une<br />
protestation générale de la part de la population catholique n’arrête pas le