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Louise Gravel Shea - Le fait français au Maine

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<strong>au</strong>ssi violente que celle de Saint-Bruno. Un <strong>fait</strong> à souligner est que l’église de St.Bruno<br />

s’est éloignée du pont international et du centre commercial de Van Buren alors que<br />

celle de Saint-Léonard s’est rapprochée de son centre commercial et du pont unissant<br />

les deux commun<strong>au</strong>tés.<br />

En 1920, Saint-Léonard passe de village à ville et diminue la superficie de son<br />

territoire. Sur le plan religieux la ville de Saint-Léonard n’est plus organisée. Son église<br />

et son presbytère sont maintenant situés en dehors des limites de son territoire, soit à<br />

un mille (1.6 km.) <strong>au</strong> sud de la ville. Pour corriger cette situation, la mission de Saint-<br />

Antoine-de-Padoue située <strong>au</strong> centre-ville de Saint-Léonard ville devient une paroisse<br />

en 1924 et le Père Antoine Come<strong>au</strong> son premier curé.<br />

<strong>Le</strong> progrès matériel entraîne souvent un relâchement des moeurs sociales. De 1870 à<br />

1930, les deux rives de Grande-Rivière connaissent un boum économique très<br />

important qui <strong>fait</strong> de la région de Saint-Léonard et de Van Buren l’une des plus<br />

prospères du h<strong>au</strong>t de la vallée de la Saint-Jean. <strong>Le</strong>s deux villes passent de l’ère<br />

coloniale à celle de la modernité. <strong>Le</strong>urs populations connaissent alors de profonds<br />

changements soci<strong>au</strong>x. Une diminution des valeurs religieuses et familiales bouleverse<br />

leur vie (Lapointe, 1985 p.107). D’après Lapointe plusieurs textes permettent de<br />

constater les tensions sociales vécues à Saint-Léonard et Van Buren <strong>au</strong> début du<br />

XXe siècle.<br />

En voici quelques- uns:<br />

Dans le registre paroissial de Saint-Léonard (1885-1905 p.301 on peut lire: )<br />

[...] Ce premier janvier , mil neuf ce nt, nous n’avons pas donné la messe de minuit selon le<br />

désir de Notre Très Saint-Père Léon XIII par la crainte des désordres qui <strong>au</strong>raient pu être<br />

c<strong>au</strong>sés par les étrangers, car nous n’avions rien à craindre de nos chers paroissiens de<br />

Saint-Léonard ( Lapointe, 1989, p.108).<br />

Texte paru dans le journal du Madawaska 12 avril 1905 [...] <strong>Le</strong> policeman Th. St.Pierre<br />

(policier de Van Buren) <strong>fait</strong> son devoir, sans peur et sans reproche; il veut que l’ordre, la<br />

paix et la décence règnent <strong>au</strong> milieu de nous. Dans l’accomplissement de cette tâche il a<br />

la sympathie de tous les citoyens <strong>au</strong> village. Il f<strong>au</strong>t que nos Dames et demoiselles puissent<br />

circuler sur la rue sans être en butte <strong>au</strong>x paroles plus ou moins s<strong>au</strong>grenues des voyous de<br />

places étrangères qui stationnent <strong>au</strong> coin de nos rues à se ronger les ongles ou des écorces<br />

d’oranges» (Lapointe,1989,p.108)<br />

Dans le même journal le 10 mai 1905 [...] On entend de tout côté parler ou celui-ci ou celuilà,<br />

celle-ci ou celle-là, qu’ils appartiennent à tel ou tel club, telle ou telle loge. Ce n’est pas<br />

surprenant de nos jours, quand nous voyons l’esprit de famille chassé de la maison<br />

paternelle pour aller loger tout meurtri, dans les salles où la morale n’est pas ce qu’elle<br />

devrait être, où les amusements et les conversations ne sont pas ce que l’on a coutume<br />

d’avoir ou d’entendre dans un cercle de famille.<br />

[...] <strong>Le</strong> bon vieux temps s’en va donc à grand train. L’amour, l’amitié, la sympathie, la<br />

délicatesse, le savoir-vivre, ne sont plus vêtus du cachet de véritable grandeur comme<br />

<strong>au</strong>trefois; tout a cédé le pas <strong>au</strong> f<strong>au</strong>x brillant, à la morgue, à la jalousie, à l’ambition effrénée,<br />

à la dégradation ( Lapointe, 1989,p.108)

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